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kung-fu

  • Qu'est-ce que le kung-fu ?

    Le saviez-vous ? Le championnat du monde de kung-fu aura lieu à Ankara en Turquie du 06 au 15 octobre 2011. Mais au fait, c'est quoi le kung-fu ? On recoupe, en réalité, des pratiques très diverses sous ce vocable, même si l'on admet que ces pratiques ont une histoire et des bases communes. La République Populaire de Chine, après s'être initialement méfiée d'une pratique qui échappait à son contrôle politique, a entrepris d'en rationnaliser les principaux aspects. C'est ainsi qu'est né, par opposition au kung-fu traditionnel, le kung-fu moderne ou kung-fu wu shu.

    Il existe en kung-fu plusieurs styles : si leur nombre demeure modéré en kung-fu wushu (moderne) il y en a une telle profusion en kung-fu traditionnel que bien rares sont les individus capables de seulement tous les nommer.

    En kung-fu moderne (celui que l'on pratique dans les compétitions internationales), il existe deux grands styles : le Chang Quan (style du nord) et le Nan Quan (style du sud) le premier étant plus esthétique et plus pratiqué que le second, davantage "martial".

    L'un et l'autre assemblent des morceaux de plusieurs taolus (série de figures de combat) traditionnels, généralement animaliers. Certains animaux sont caractéristiques d'un des deux grands styles : par exemple, on ne trouve de postures de tigres que dans les styles du sud.

    Disons que le Chang Quan est une synthèse des styles du nord, et le Nan Quan une synthèse des styles du sud.

    Parmi les styles du sud, certains sont connus, comme le wing-chun (style pratique par Bruce Lee), d'autres nettement moins comme le Hung Gar qui sert pourtant largement de base au taolu moderne et stylisé du Nan Quan.

    A côté des deux principaux taolus, il existe des taolus animaliers : serpent, panthère, grue, tigre ou encore mante religieuse (que l'on associe même parfois à une école de kung-fu). On peut trouver des taos animaliers aussi bien dans les styles traditionnels du nord que ceux du sud. Ainsi, en le tao du serpent du sud et celui du nord, il y a des différences importantes, par exemple.

    Il convient d'observer que Nan Quan et Chang Quan comportent non seulement des pratiques à mains nues, mais également des pratiques avec armes.

    Au niveau international, le kung-fu orienté vers le combat, donc assez pauvre d'un point de vue esthétique, s'appelle le Sanda. En Chine, on le considère comme une discipline à part entière, mais dans les compétitions internationales, il figure au même titre que les autres pratiques de kung-fu moderne. A Ankara, en octobre, il y aura des combats de sanda (que les Chinois appelle SanShou).

    Il se trouve que je suis en contact avec l'un des membres de l'équipe de France de Kung-fu sélectionné pour ce championnat international. J'espère donc bien pouvoir communiquer des résultats en avant-première. 

    L'année dernière, les championnats s'étaient déroulés en Chine, au mois de décembre. Deux filles y avaient particulièrement brillé en remportant chacune une médaille d'argent.

    Tout doucement, le kung-fu gagne sa place en France, même si cela demeure difficile pour ses pratiquants : il n'y a pas de kung-fu professionnel, et donc, pas d'indemnités pour nos compétiteurs. Tout juste touche-t-il une prime s'ils remportent une médaille, mais dans des proportions infiniment moindres qu'en football, rugby ou judo.

    Pour le Béotien, il est difficile de se retrouver dans la profusion des écoles et des styles. Une manière simple de se repérer consiste à vérifier si la pratique choisie est moderne ou traditionnelle. Seule la première fait l'objet d'une codification commune de pays en pays. La Chine a d'ailleurs avalisé la séparation entre kung-fu moderne et kung-fu traditionnel en créant deux fédérations distinctes.

  • et la Révolution Culturelle gagna la Droite...

    J'en parlais récemment, je suis un enseignement de kung-fu depuis quelque temps. Du wing-chun, pour être très précis. Il se trouve que mon professeur s'est rendu à plusieurs reprises à Hong-Kong, dans le cadre de sa pratique. Il me confiait, en fait, qu'on ne trouvait quasiment plus d'enseignants en kung-fu en Chine continentale, ou alors, exclusivement dans sa version moderne. Les formes de kung-fu traditionnel ne sont plus enseignées qu'à Taiwan ou à Hong-Kong. Et encore !...les vieux maîtres déplorent et constatent que les passionnés, ceux qui se montrent les plus assidus et passionnés ne sont plus les Chinois eux-mêmes, mais des Occidentaux venus des quatre coins du monde, et assoiffés de cette culture ancestrale. C'est que le kung-fu, comme bien des pratiques ancestrales, a été assimilé en Chine, à ce que la Révolution Culturelle voulait éradiquer : une forme de rapport où le maître a tout pouvoir sur son disciple, et surtout, où c'est un individu isolé qui détient le savoir, et non un parti tout-puissant et unique dont la vocation est de construire scientifiquement un homme nouveau.

    Les Chinois continentaux, aujourd'hui, redécouvrent leurs traditions, mais, à vrai dire, un peu tard : leurs sagesses millénaires ont été saccagées par des gardiens rouges en furie, version inquiétante et bien plus violente de nos maos hystériques de la fin des années 60 et du début des années 70, en France. Ils peinent, donc, à reconstruire leur patrimoine endommagé par les folies marxistes hystériques du début des années 60.

    C'est curieux de constater comme ce mouvement a balayé toute la planète : l'apologie de la modernité s'est mué en un avatar médiocrate et stérile, le modernisme. Dans le paysage politique français, nombreux sont ceux à avoir fait partie des maos ou des révolutionnaires trotskistes qui voulaient l'homme nouveau : les Jospin, frères Cohn-Bendit, et bien des hiérarques socialistes ont fait partie de ces gens-là. Il leur est resté de cette époque le désir d'éradiquer toute forme de transmission et de tradition. Leurs vues dans le domaine de l'éducation et de la pédagogie, leur admiration béate pour les Bourdieuseries de toute sorte sont la partie la plus émergée de l'iceberg de leurs certitudes.

    Ah, ils en ont rêvé, les maîtres pédagogues, de l'homme nouveau : et ils ont fait leur sale travail partout. Au Québec, en Belgique, en Chine, en France, dans les pays de l'Est, en Amérique...partout, tout ce qui pouvait distinguer l'individu a été éradiqué, car l'individu dérange, fondamentalement. Si l'excellence a été leur première cible, c'est que c'est la pente la plus naturelle pour distinguer un individu d'un autre, et donc, elle va à rebours des rêves et utopies égalitaristes. Les attaques contre l'individualisme, et, parfois, attenantes, contre le libéralisme, procèdent de la même logique : on appelle privilège ce qui contribue à l'excellence, et, sous prétexte de lutter contre les privilèges, on lutte contre l'excellence.

    Ce qui est fort du collier, c'est que la plupart des droites européennes se sont emparées de ce double-discours et l'appliquent dans tous les domaines de la transmission du savoir, tout en vantant un retour à la tradition, au demeurant.

    Et donc, pendant que la Révolution Culturelle, un demi-siècle après, a gagné les droites européennes (les gauches, cela s'est fait bien plus tôt que cela...), les communistes de Chine, dans le même temps, redécouvrent et recherchent, eux, la valeur de la transmission et de leurs traditions...

  • Kung-fu pand...heretica !

    Tiens, je me suis mis à la pratique du kung-fu, il y a un mois environ. J'avais déjà risqué la chose il y a presqu'une quinzaine d'années, en même temps que du karaté, mais, après avoir passé 12 mois à faire le tour de mon adversaire en tendant le poing à longueur de cours, et à essayer dans une salle bondée (près de 50 personnes) d'imiter des taos auxquels je n'y comprenais goutte, j'avais fini par bifurquer vers le karaté.

    Étonnant, en fait, une fois qu'on peut disposer des éléments pour effectuer des comparaisons : pour le karaté, je travaillais plutôt sur l'endurance (l'encaisse) et la musculation. Pour le kung-fu, mon prof a été clair : pas d'avancées possibles sans souplesse, donc, assouplissements à hautes doses... Je ne vous raconte pas quand il faut que la poitrine touche le sol, une fois assis...J'essaie de tricher avec la bedaine qui pend par-dessus le jogging, mais le prof m'a clairement fait comprendre que ce genre de triche facile pour des gens de mon âge n'était pas considérée comme valable. 'tain...à ce rythme, je vais finir par me péter un tendon, moi... En plus, je suis tombé sur un prof qui enseigne le style du sud, même si on commence par un taolu du nord. Sur les déplacements dans l'espace, tant qu'on ne fait pas des bonds partout, c'est assez comparable au style de karaté que j'avais pratiqué (Wado ryu), mais alors pour la position des mains...Pas du tout la même manière de serrer les poings, primo, et beaucoup d'attaques main ouverte...main ouverte, moi, ça me rappelle surtout de m'être fracassé à quelques reprises les phalanges contre un tibia lors de combats à l'issue incertaine...

    Nul doute que le kung-fu est plus esthétique que le karaté...enfin...euh...ça dépend de la souplesse du pratiquant, hein...