C'est très tendance de fustiger la reproduction sociale, je trouve, dans la classe politique. A en croire presse, commentateurs et divers politiques, il suffirait d'être né quelque part pour pouvoir aspirer aux plus grandes écoles. De tels raisonnements ont le don de m'agacer. C'est une négation de tous les efforts qu'on fourni les pauvres gars et les pauvres nanas qui ont trimé d'arrache-pied pour entrer à HEC, à l'IEP, à Centrale, Polytechnique ou encore l'ENA. Combien de soirées sacrifiées, de renoncements aux loisirs ? de week-end à étudier ? Ils y pensent, les contempteurs de l'excellence ? Il les ont essayés, ces concours, histoire de se rendre compte la somme de travail que cela demande ? Je ne proviens pas d'une grande école, à titre personnel, mais j'ai du respect pour l'intelligence et la capacité de travail de ceux qui sont parvenus à y rentrer. Et je m'exaspère qu'on n'y voit là que seul effet d'un procédé social mécanique. L'excellence reste possible, et elle demande autant d'effort aux uns qu'aux autres. L'on doit s'assurer simplement que les plus modestes puissent avoir accès à la culture et se financer les livres nécessaires aux préparations les plus prestigieuses. La seule sélection qui vaille d'être combattue, c'est celle qui ferait de ces études une question de moyens financiers, d'où la bonne idée de la gratuité des concours de Valérie Pécresse (on attend toutefois la réalisation effective de la chose). Peut-être peut-on faire davantage pour les jeunes les plus méritants, bien évidemment, si l'on constate un goût réel de leur part pour l'étude.
Toutefois, de telles aides devraient aussi pouvoir s'appliquer aux filières professionnelles d'excellence. Il y a là un logiciel mental à changer dans notre système éducatif.