C'est très tendance de fustiger la reproduction sociale, je trouve, dans la classe politique. A en croire presse, commentateurs et divers politiques, il suffirait d'être né quelque part pour pouvoir aspirer aux plus grandes écoles. De tels raisonnements ont le don de m'agacer. C'est une négation de tous les efforts qu'on fourni les pauvres gars et les pauvres nanas qui ont trimé d'arrache-pied pour entrer à HEC, à l'IEP, à Centrale, Polytechnique ou encore l'ENA. Combien de soirées sacrifiées, de renoncements aux loisirs ? de week-end à étudier ? Ils y pensent, les contempteurs de l'excellence ? Il les ont essayés, ces concours, histoire de se rendre compte la somme de travail que cela demande ? Je ne proviens pas d'une grande école, à titre personnel, mais j'ai du respect pour l'intelligence et la capacité de travail de ceux qui sont parvenus à y rentrer. Et je m'exaspère qu'on n'y voit là que seul effet d'un procédé social mécanique. L'excellence reste possible, et elle demande autant d'effort aux uns qu'aux autres. L'on doit s'assurer simplement que les plus modestes puissent avoir accès à la culture et se financer les livres nécessaires aux préparations les plus prestigieuses. La seule sélection qui vaille d'être combattue, c'est celle qui ferait de ces études une question de moyens financiers, d'où la bonne idée de la gratuité des concours de Valérie Pécresse (on attend toutefois la réalisation effective de la chose). Peut-être peut-on faire davantage pour les jeunes les plus méritants, bien évidemment, si l'on constate un goût réel de leur part pour l'étude.
Toutefois, de telles aides devraient aussi pouvoir s'appliquer aux filières professionnelles d'excellence. Il y a là un logiciel mental à changer dans notre système éducatif.
Commentaires
tu as raison, rétablissons la noblesse héréditaire (-;
oui enfin, surtout les pov gars si tu as lu mon billet de ce week end
Bien d'accord avec tout ça !
Ceux qui réussissent les grands concours ont tous beaucoup de mérites et il est injuste de ne pas leur reconnaitre sous prétexte qu'ils sont de "bonnes familles" !
Ils ont travaillé dur pour y arriver mais cet état d'esprit et ce fond culturel à la base de leur réussite, il est le résultat d'un processus de longue haleine en grande partie favorisé par le milieu familial.
On pourra payer tous les concours et tous les bouquins que l'on veut à ceux qui viennent de "milieux défavorisés", ils partiront toujours avec un handicap car c’est dès la petite enfance que ça se joue !
Mais ça ne doit-être ni un prétexte pour ne pas les aider ni une raison pour dénigrer le mérite des autres !
A vous deux, vous avez tout dit. Je me permets juste d'insister sur l'importance
de l'école dès le primaire, avec des cours supplémentaires à ceux qui en ont besoin pour qu'ils arrivent au collège au même niveau. Développer la curiosité d'esprit, le goût du travail , une base de culture generale qui donnera à certains le goût d'aller plus loin. Et là, des bourses pour ceux qui les méritent!
A vous deux, vous avez tout dit. Je me permets juste d'insister sur l'importance
de l'école dès le primaire, avec des cours supplémentaires à ceux qui en ont besoin pour qu'ils arrivent au collège au même niveau. Développer la curiosité d'esprit, le goût du travail , une base de culture generale qui donnera à certains le goût d'aller plus loin. Et là, des bourses pour ceux qui les méritent!
@L'Hérétique,
Les phénomènes de reproduction sociale se vérifient partout, même s'il conviendrait de nuancer ce constat en France, comme le fait François Bayrou; il faut toutefois bien noter qu'avec un ascenceur social en panne, les faux problèmes tendent à se multiplier, en l'espèce celui que vous venez d'évoquer.
La Nation, frappée d'amnésie, paraît privée de ses ressources culturelles, faute de pouvoir, vouloir et savoir les mettre en valeur; L'économie, frappée par des taux de chômage très élevés, ne sait plus quelle recette inventer pour retrouver la croissance tant attendue. Alain Dolium me paraît faire ici figure d'exception dans la recherche des meilleures solutions.
Ainsi, comme la sphère culturelle et la sphère marchande ne s'interpénètrent guère plus, le socle du consensus se fragilise. L'absence d'éthique favorise aussi tous ces discours un peu fumeux, car on ne sait plus exactement de quoi l'on parle : la qualité du discours en pâtit et les résultats probants peinent à se manifester.
Le mérite et le travail, c'est ce qui horripile au plus haut point une certaine partie (pour ne pas dire une partie certaine) de la population... (et plus encore de la bulle) - vous avez dit identité nationale ? =p
Beaucoup apprécient le propriétaire de ce matériel bien préparé. Il a été très utile parce que j'étais dans un habbit de chercheurs difficiles que je suis engagé dans la loi. Votre style est unique.