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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 217

  • Hallucinant : les suicides des profs vont exploser !

    Je lisais un blog du journal Libération sur la réforme de la formation des enseignants actuellement engagée. C'est tout de même hallucinant, la fameuse masterisation. J'imagine le jeune prof tout plein d'espoirs débarquant dans des classes de 30 élèves en établissements difficiles avec une semaine complète, à laquelle viendront s'ajouter les sottises UIFMesques hebdomadaires.

    Ils vont morfler les jeunots. C'est un fait ignoré, mais, parmi les cadres, les enseignants constituent l'un des secteurs professionnels où il y a le plus fort taux de suicides. Mais là, ça va exploser ! les dépressions, les suicides, il va y avoir un boom comme jamais ce secteur n'en aura connu. Des jeunes seront acculés à la démission, et ils réaliseront que tout ce pour quoi ils ont étudié pendant des années sera à l'eau complètement. Ils vont comprendre la vanité et l'inanité de leurs aspirations. Ils vont en prendre plein la gueule, les jeunes profs. Plein la gueule. L'un des principaux facteurs d'épuisement psychique, c'est la multiplicité des relations sociales. Que ces relations soient continues et un tantinet conflictuelles et l'on fait un premier pas vers l'Enfer. Ne l'oublions pas, le public des enseignants est avant tout un public captif. Il n'est pas là par choix. Qu'il rue dans les brancards, et c'est tentant dans notre société d'hyper-loisirs, et le prof n'est guère mieux placé qu'un geolier dans une prison surpeuplée.

    Je pense que les jeunes qui se destinent à l'enseignement devraient reconsidérer leurs objectifs et penser à l'avenir. Leur avenir. Entre les Cohn-Bendit and co qui veulent faire croître leur temps de travail tout en les insultant, et les Sarkozy and co bien déterminer à les faire trimer jusqu'à la psychose, il  me semble que leur sort est scellé. Tiens, toutes proportions gardées, cela me fait penser à ces pauvres gendarmes auxquels Sarkozy et Besson demandent du chiffre tout en réduisant leurs effectifs. Il ne fait pas bon être flic non plus, par les temps qui courent.

    Bref, jeunes gens qui voulez devenir profs et qui me lisez, il est encore temps de vous réorienter !

    P.S. Quelques précisions pas inutiles chez le Privilégié...

  • L'Afrique du Sud, accueillir la coupe du monde ?

    On le sait, l'Afrique du Sud est le pays organisateur de la Coupe du Monde de football en juin prochain. Je ne saurai déconseiller cette destination aux touristes à l'avenir. Je savais déjà que ce pays était le plus criminogène du monde : on y est presqu'autant en insécurité qu'en territoire contrôlé par des Talibans en Afghanistan. Mais, jusqu'ici, on pouvait penser que la criminalité était le fait des délinquants.

    En réalité, il semble bien que la police de Johanesburg soit aussi dans le coup. Le témoignage d'une journaliste de Libération est édifiant. En Afrique du Sud, parce que votre compagnon conteste une amende, vous pouvez avoir le visage aspergé de spray au poivre à plusieurs reprises, demeurer avec les yeux brûlants, sans eau, pendant 48 heures, et voir votre compagnon tabassé au sang, les yeux enflammés par les aspersions de lacrymogène. Pas de droit, pas de justice, pas de possibilité de contestation, pas d'avocat. L'Afrique du Sud va de plus en plus mal. On a longtemps glosé sur le racisme des Boers et de l'Apartheid. La situation ne me paraît pas meilleure aujourd'hui. J'ajoute qu'il y a tout de même quelque chose qui m'a dérangé, dans cet article : on y trouve l'idée clairement suggérée que le policier commet ces brutalités parce que c'est un blanc qui a l'habitude d'avoir eu le pouvoir. Et l'idée que les mentalités n'ont pas bougé depuis le temps de l'apartheid. Je ne puis m'empêcher de penser, qu'un journaliste de gauche, pourtant brutalisé, ne peut pas s'empêcher d'instrumentaliser son propre calvaire au service d'une idéologie. Parce qu'en substance, que veut dire la journaliste ? eh bien en Afrique du Sud, les Blancs sont toujours les méchants, et les Noirs toujours les victimes puisqu'ils demeurent soumis.

    Cette manière de faire du journalisme m'agace. On a compris que les prisonnières ne sont pas des blanches non plus, mais qu'elles sont très humaines. Les gentils officiers noirs sont très gentils aussi, ils aimeraient bien témoigner de la compassion, mais ils ne le peuvent pas.

    Le texte laisse apparaître une telle orientation que cela finit par jeter le discrédit sur ce qu'il relate. Je crois pourtant à la véracité de ce témoignage : était-ce nécessaire d'entonner l'éternel coupler anti-apartheid sur l'Afrique du Sud ? Point trop n'en faut, comme disait l'autre...

  • éco-système de la démocratie

    La dernière note de Toréador sur Haïti m'interpelle : en substance, il questionne la pertinence d'amener démocratie et droits de l'homme dans une nation qui n'a pas les moyens de se les offrir. Il observe, en effet, que dans le drame qui touche ce pays, il y a une large part d'impéritie de l'État. Toréador utilise même les termes d'État failli.

    Quand on pense à la démocratie, on y associe très souvent les droits de l'homme, l'égalité, la liberté. Il me semble que c'est réducteur, et puis surtout, que d'un point de vue fonctionnel, il n'y a là rien qui garantisse l'exercice effectif de la démocratie. Les exemples de nations qui se proclament "république" et qui ne le sont à aucun point de vue regorgent.

    A mon sens, l'un des tous premiers critères pour l'instauration d'une démocratie, c'est en premier lieu la transparence. La transparence est la première des garanties contre la corruption. L'ONU diffusait tout récemment un sondage effectué en Afghanistan : il en ressort que la préoccupation première des Afghans, ce n'est pas l'insécurité mais la corruption ! Ce qui est plus grave encore c'est que plus de la moitié de la population considère ONG et organisations internationales dans le pays comme corrompues.

    L'existence de codes et de lois écrites ne suffit pas : ce qui importe, c'est la manière dont les lois deviennent effectives au niveau local. L'entassement des lois les unes sur les autres génère par exemple, comme l'observe C.K Pralahad (4 milliards de nouveaux consommateurs) une prolifération de micro-règles dont l'interprétation dépend du bon vouloir bureaucratique. Ceci favorise l'émergence d'un secteur informel et non codifié. En somme, trop de lois tuent les lois ou valent absence de lois. Ce qui vaut, aux yeux de Pralahad pour les mécanismes de marché s'applique aux miens largement pour l'établissement de la démocratie.

    Il vaut mieux donner des dizaine de millions d'euros aux juges et aux forces de police chargés de faire appliquer la loi, si nous devons apporter une aide aux pays les plus en difficultés, que de construire des écoles, des dispensaires ou de faire don de nos surplus alimentaires (sauf urgence, évidemment).

    Or, à l'heure actuelle, aucune nation occidentale développée n'a fait des ces axes majeurs une priorité absolue. C'est à mon avis l'une des causes principales de l'échec de nos politiques de droits de l'homme dans  les pays en proie à la misère.

    C'est une erreur non moins entretenue que de s'imaginer que la priorité absolue de ces peuples, c'est de manger d'abord. A l'exception des cas de famines, leur priorité, c'est de pouvoir devenir industrieux et développer leur commerce.

    Notre vieux fond judéo-chrétien nous pousse à leur faire la charité : c'est là montrer bien du mépris pour ces nations. Par un paradoxe étonnant, la plupart des nations les plus pauvres sont en réalité très riches. Mais, potentiellement, seulement. Il faut donc pouvoir leur donner la possibilité d'exploiter leur potentiel, c'est à dire leur faire confiance, et leur permettre d'établir des marchés transparents avec des états impartiaux. Ce devrait être, même, la seule et unique aide que nous devrions leur apporter.

    Nous n'avons cessé, sous l'effet des repentances diverses et variées, notamment issues de la décolonisation, de nous comporter en gentils bwanas dispensateurs d'aumônes.

    J'aimerais voir mon parti, le MoDem, amorcer un virage radical, par rapport à toutes les autres formations politiques, et adopter cette perspective pragmatique, issue essentiellement d'économistes libéraux modérés, venus non de la bien-pensance intellectuelle occidentale mais au contraire, des pays en voie de développement.

  • L'est où, l'vélo d'Mamère ? (500 euros à gagner)

    Quand je dis Mamère dans le titre, ce n'est pas ma mère (ma mère n'utilise pas de bicyclette, à ma connaissance). Non non, il s'agit juste de Noël Mamère, vous savez, ce député vert qui adore faire des leçons de morale et se vante de ne se déplacer qu'à bicyclette...(merci, Phil, au fait)

    Du coup, je vous propose un jeu très amusant, chers lecteurs : je donne 500 euros à celui qui parvient à trouver le vélo de Noël Mamère dans la vidéo. Je donne ma parole de tenir ma promesse et de payer les 500 euros si quelqu'un le trouve.
    En tout cas, pour moi, c'est clair , les Verts sont au moins bons dans le recyclage : ils ont récupéré avantageusement la tradition du "faites ce que je dis pas ce que je fais" si chère aux Socialistes jusqu'alors.
    Entre Yves Cochet qui veut supprimer les allocations familiales dès le troisième enfant, Gabriel Cohn-Bendit qui hait les enseignants, Augustin Legrand qui fait le kéké SDF alors qu'il est né dans une bonne famille de Neuilly (où il a passé son enfance) et a fait ses études dans un collège privé très select [EDIT : Caramba : je me suis fié à une source manifestement pas fiable : merci à Sylvie de m'avoir alerté], Cécile Duflot qui prend ses vacances aux îles Maldives après avoir conspué les transports aériens pollueurs, voilà maintenant Mamère qui arrive à bicyclette dans une automobile et affirme repartir en métro (ah bon ? mais...il n'était pas arrivé en bicyclette ?...)
    J'attends avec impatience le prochain couplet de Noël Mamère sur l'honnêteté en politique...

    [EDIT] Bon, Jeans veut que je mette la réponse de Noël Mamère. D'accord, on me connaît, je suis quelqu'un de transparent et j'accorde très aisément des droits de réponse. La voilà, mais je suis désolé de dire à Jeans que je ne suis pas convaincu : cela ne règle pas le fond de de mon reproche. [/EDIT]

  • Internet pour les ados, une Porsche sans permis...

    Passionnant l'entretien du dernier numéro de l'Itinérant avec Béatrice Copper-Royer, une psychologue spécialisée dans la clinique de l'adolescent. Elle y considère que les adolescents ont perdu le sens de l'intimité et de la pudeur dès lors qu'ils évoluent dans des univers virtuels. Internet est un terrain semé de chausse-trappe qui se dérobe à tous moments sous les pieds de ceux qui n'en connaissent pas les méandres. Des adolescentes refuseraient de poser nues IRL (in real life) mais parce qu'Internet a un pied dans le virtuel et un autre dans la réalité, elles n'hésitent pas à s'exposer en toute inconscience sur le net. Ce qui est gravissime, c'est que le pied virtuel d'Internet masque fourbement le pied bien réel, lui. La pornographie est devenue si accessible qu'elle a envahi l'imaginaire érotique de l'adolescence, sans même que cette jeunesse-là, par absence de maturité, n'en ait réellement conscience.

    Notre société est obnubilée par le corps et l'image du corps. Il faut rester jeune, en forme, performant...les adolescentes n'échappent pas à cette prégnance et développent une forme de narcissisme exacerbé.

    Le piège est pourtant prompt à se refermer sur l'imprudente. Un cliché de poitrine devient très vite, entre les mains d'un maître-chanteur pervers, une pièce maîtresse pour amener l'enfant vers des photographies pédopornographiques.

    Les adolescentes et les adolescents ne réalisent pas qu'ils n'ont aucun contrôle sur ce qu'ils diffusent : un vieux proverbe latin dit que les paroles s'envolent, mais que les écrits demeurent (verba volant, scripta manent). Les adolescents sont complètement dépassés par l'outil qu'ils ont entre les mains : comme l'image très subtilement Béatrice Copper-Rover, le net, c'est une Porsche que l'on donnerait à conduire à des gamines de 13 ans sans permis.

    Plus que jamais, l'éducation à l'usage d'internet, les filtres, les signalétiques, sont nécessaires ; je n'en suis pas moins sceptique, voire pessimiste : les adolescents ont de grandes difficultés à se projeter dans l'avenir. Il n'y a là rien d'étonnant, c'est neurologique, leurs cerveaux ne sont pas achevés et leur conscience du temps n'est pas la nôtre. En réalité, Internet a été conçu par les adultes pour les adultes. Rares sont ses acteurs à avoir développé une réflexion particulière pour l'enfance et l'adolescence. Toutes les mesures prises aujourd'hui ne sont que des cautères tardives et inopérantes pour tenter d'enrayer le mal qui se répand comme une gangrène...

  • Les prédateurs aiment leurs proies

    Ils m'amusent, les gros partis, avec leurs invectives contre les formations politiques plus petites : au PS, on se moque de François Bayrou en raison de son refus de voir ses forces se fondre avec d'autres au premier tour. En dépit du scrutin majoritaire, d'autres partis que les mastodontesques PS et UMP sont parvenus à se maintenir à flot. Le MoDem fait partie de ceux-là. Le Front de gauche, le NPA, créations récentes, comme le MoDem, ont décidé de partir au combat électoral en toute indépendance. C'est leur droit le plus strict, et, d'ailleurs, la seule certitude d'exister. J'entends, çà et là, que l'on reproche à François Bayrou de ne pas réaliser son arc central en refusant des alliances au premier tour avec les Socialistes (ou avec d'autres forces au second tour). Il se désole également des atermoiements de certains militants de Cap21. François Bayrou ne refuse pas la mise en place d'un arc central, c'est juste qu'il n'a pas envie d'être mangé tout cru par les super-prédateurs de la politique que sont devenus le PS, l'UMP et à moindre mesure Europe-écologie...

    Le MoDem a renoncé à s'allier avec l'Alliance Centriste en Val de Loire. Je le déplore, mais il nous fallait l'assurance de pouvoir demeurer indépendant au second tour. Or, apparemment, cela, Jean Arthuis n'est pas prêt à le concéder. Soyons justes, le MoDem local, et sans doute Bayrou lui-même, n'ont peut-être pas été clairs non plus avec des alliances à gauche.

    Pourtant, en Aquitaine, en Bretagne, il est désormais acquis que le MoDem sera indépendant au premier et au second tour. Je crois que Jean Arthuis et Laurent Gérault (mais aussi Bayrou) ont lâché l'affaire trop vite dans les Pays de la Loire. Il était peut-être possible d'arriver à un modus vivendi. On a préféré l'invective de part et d'autre. Je le regrette.

    A cet égard, nous devrions, au MoDem, faire preuve de plus de pondération avec les centristes qui font d'autres choix que les nôtres. Le choix d'Alexis Blanc est dommageable, mais c'est une lourde erreur que de l'invectiver. Les centristes qui se sont alliés à d'autres formations à ces élections ont vocation à nous rejoindre un jour, y compris quand ils viennent de nos rangs. Leur tomber sur le râble est un très mauvais calcul.

    In fine, sur la question des alliances, je crois qu'il y a au contraire de ce que titre le Post, une très grande clairvoyance de François Bayrou : pour vivre, il faut pouvoir s'assumer. Un proverbe chinois dit : si tu donnes un poisson à quelqu'un, tu le nourris pour un jour ; mais si tu lui donnes une canne à pêche, tu le nourris pour toujours. Il en va de même des formations politiques : que leur pitance dépende des grands partis et elles n'ont plus de raison d'être : du jour au lendemain, elles peuvent disparaître. Qu'elles ne doivent qu'à leur force de conviction auprès des citoyens leurs mandats, et c'est leur avenir qu'elles assurent ainsi.

    Aucune formation politique ne doit pouvoir nous enlever le pouvoir de choisir. C'est pour cela que nous, le MoDem, désirons demeurer une force politique indépendante.

  • Teotihuacan, la cité des dieux

    S'il est une cité qui a excité mon imaginaire de longue date, c'est celle de Teotihuacan, qui se trouve au Mexique. Étrange civilisation que celle qui édifie, à l'âge de l'Empire Romain, une ville-sanctuaire qui compte jusqu'à 200 000 âmes, puis qui disparaît sans laisser de traces. 40km2 de complexes et de constructions architecturales grandioses autant que prodigieuses. Ce qui est étonnant, avec cette cité, c'est qu'elle est apparue puis a disparu à nouveau à de nombreuses reprises. Sa population dispersée au VIIème siècle, elle est réoccupée par les Toltèques au XIème siècle puis à nouveau abandonnée jusqu'à ce que les Aztèques la réinvestissent. Avec l'effondrement des Mexicas, on n'entend à nouveau plus parler d'elle ; elle se recouvre alors peu à peu de végétation jusqu'à passer pour de verdoyantes collines...

    On ne sait pas qui a fondé Téotihuacan. On ne sait même pas quel est son véritable nom ! Les Aztèques la nommaient ainsi en nahuatl, mais rien ne dit qu'elle n'ait pas porté un tout autre nom à sa création. C'est là que se rencontrent le soleil et la lune, là aussi où Quetzalcoatl, le serpent à plumes, et son miroir maléfique, Tezcatlipoca, auraient créé les hommes, en associant du sang des dieux et les ossements de morts encore plus anciens qu'eux.

    Je me suis toujours interrogé sur l'obsession des Toltèques, Aztèques et peut-être même Olmèques pour le sang. Au point de sacrifier des milliers et des milliers de victimes à leur culte insensé. Quand les Espagnols ont mis les pieds à Tenochtitlan, les Aztèques ont cru que Quetzalcoatl venait leur rendre visite en personne : ils ont donc été accueillis par un carnage sans précédent, transformant la cité en charnier. A considérer l'iconographie religieuse chrétienne, et celle des Aztèques, il est assez peu étonnant que les Espagnols aient vu dans ce peuple une nation en proie à la domination des démons. Les Aztèques n'ont pas péri du seul fait des maladies et de leur crédulité : en réalité, ils étaient abhorrés des tribus indiennes environnantes, et, dans un premier temps, c'est à leur grande joie que les Espagnols ont fait chuter la puissance aztèque.

    La mort prend des chemins tortueux : les rites aztèques nous paraissent monstrueux, particulièrement ceux qui étaient rendus à Tlaloc, avec ses vierges dansantes écorchées vives. Mais, en un siècle, la présence des Espagnols a fait passer la population aztèque de 25 millions d'individus à 4 au début du XVIIème siècle. Il n'existe aucun autre génocide d'une ampleur comparable dans l'histoire de l'humanité. S'il n'y eut pas forcément une politique d'extermination calculée et délibérée, le résultat final, à force d'exactions, fut tout comme.

    Il n'en reste pas moins que certaines thèses présentent la civilisation aztèque, en raison de la prégnance du sacrifice humain, comme psychopathologique. Un débat, à n'en pas douter, qui devrait intéresser le taulier des Peuples du soleil...La discussion existe sur wikipedia, en tout cas, les contributeurs examinant s'il est pertinent ou non de classer le sacrifice humain dans la même catégorie que les meurtres et homicides (les sacrifices aztèques présentent tout de même un caractère aussi particulier qu'horrible : wikipedia leur consacre d'ailleurs un article spécifique).

    Les Aztèques attribuaient à Tezcatlipoca l'instauration des sacrifices humains, après sa victoire contre Quetzalcoatl, qui y était opposé. En réalité, les Olmèques les pratiquaient déjà. C'était donc une pratique ancienne, et c'est ce que semblent montrer les fouilles récentes à Teotihuacan. Une chose est probable : les Aztèques ont massifié le sacrifice humain pour avec d'autres objectifs que purement religieux. L'objectif était vraisemblablement de régner par la terreur pour assurer l'ordre social et pressuriser les tribus indiennes voisines. En ce sens, et compte-tenu de leur attitude envers leurs voisins, je ne suis pas convaincu que les Aztèques aient eu grand chose à envier aux Espagnols en matière d'immoralité. In fine, ils n'étaient que simplement moins avancés dans la technologie militaire.

    Dans les religions d'Orient et d'Occident, ce sont souvent des figures charismatiques et exemplaires qui l'emportent sur les forces souterraines et maléfiques : Jésus de Nazareth, le Bouddha, Zarathoustra, Confucius, Moïse, Mahomet, tous ont en commun de porter la vie comme valeur. Imaginons que Satan ait vaincu Jésus, chez les Chrétiens, par exemple : voilà à mon avis ce que pouvait représenter, toutes proportions gardées, la victoire de Tezcatlipoca contre Quetzalcoatl à Tula. Avec la défaite du Serpent à plumes, c'est l'espoir de temps meilleurs pour les hommes qui s'était effondré...

  • Nos retraites ne se feront pas aux flambeaux...

    Les retraites sont aujourd'hui au milieu d'une nasse inextricable. La récente crise financière a montré que leur privatisation complète pouvait amener un retraité à tout perdre en un clin d'oeil. Mais notre système public ne se porte pas tellement mieux : il est en déficit chronique. Qui va payer ? Les Grosbills s'attendent à de sacrées empoignades : ils n'ont pas tort. Je note avec satisfaction, au passage, qu'ils se rallient à une proposition préconisée par Bayrou : la rationnalisation des régimes actuels et leur simplification. Bayrou proposait une retraite par points, tenant compte de la pénibilité du travail : c'est le chemin à prendre, mais nous n'en sommes qu'au début. A mon sens, l'Etat a un devoir de vérité : les déficits des retraites doivent être absolument interdits, et la vérité de leur coût supportée; s'il faut augmenter les prélèvements pour que leurs comptes soient en équilibre, alors faisons-le. Cela aura un mérite : les Français verront alors vraiment ce que notre système coûte et s'il convient de le garder tel quel. Je crois tout à fait vain d'augmenter l'âge de départ de la retraite, et ce pour une raison très simple : cela n'a aucun sens tant que l'on n'a pas déjà résolu la question du chômage des Seniors.  Je pense même que tous ceux qui proposent cette solution ont une arrière-pensée : ils savent que cela ne tiendra pas, mais, ce-faisant, ils auraient un bon prétexte pour baisser les pensions de ceux qui partiront avant. L'inconvénient, c'est qu'il y a des retraites forcées...

    Nous n'esquiverons pas un grand débat sur les retraites , et il faudra alors éviter les démagogies de toute sorte qui ne manqueront pas de venir s'y mêler. J'aurais préféré un autre homme que Nicolas Sarkozy pour mener ce débat ; toutefois s'il s'attaque à cette question brûlante, c'est une bonne chose.

    Personnellement, je suis assez favorable à un système mixte, mais je pense que toute retraite par capitalisation doit être radicalement encadrée, avec interdiction de placements à court terme (notamment pour éviter les mouvements de fonds de pension) et de placements à risques. J'ai vu qu'au Chili, c'est le frère de l'artisan de ce système de retraites qui vient de prendre le pouvoir. Les fonds de retraite ont perdu 1/4 de leur valeur en octobre 2008, là-bas. Ce n'est pas grave si leur rendement final correspond à des gains clairs et établis : ce qu'il faut calculer, c'est ce que cela donne sur la durée. Perdre un quart si vous aviez gagné 50% en trois ans, par exemple, cela n'a rien de calamiteux. Toutefois, il me paraît plus prudent de mettre les retraites à l'abri de tels soubresauts. Il faut donc légiférer, et sévèrement. La loi générale de la Bourse depuis sa création montre que sur le long terme, l'action est toujours rentable. Avec un panier d'actions et d'obligations fiables, placées sur le long terme, et en l'absence de toute spéculation intempestive, il n'y a donc pas de raisons que les actions ne rendent pas les bons offices auxquels elles nous habituent généralement sur la durée. Aux organismes habilités d'en faire la provision au moment adéquat, c'est à dire pas en fin de cycle ou sur une une crête boursière, par exemple.

     

  • Le MoDem ni clone ni clown

    Ils me les brisent à ne parler que d'alliance avec Europe Écologie. Le MoDem vaut tout de même autre chose que le rôle de simple suiveur, surfeur de la nouvelle vague verte du système médiatico-politique. J'ai approuvé entièrement Bayrou de déclarer il y a quelque temps que la politique ne se réduisait pas à l'écologie.

    Je pense tout de même que le MoDem vaut autre chose qu'un strapontin chez les Verts, merci. Christophe juge donc que chercher à être indépendant, c'est de l'autoritarisme aveugle : et se vendre, alors, c'est ça, la souplesse ? Personnellement, j'étais favorable à un accord avec Royal, parce que je pense qu'elle a un bon bilan, mais dès lors qu'il n'y avait pas d'accord de la direction du MoDem pour le faire, cela ne me serait pas venu à l'idée d'envoyer bouler le travail accompli depuis deux ans pour cinq places (pas forcément éligibles, au demeurant) sur sa liste.

    Europe-écologie, chercher à plaire à Bayrou ? J'ai rarement lu une accusation aussi ridicule. Christophe, je sais que tu en veux à Bayrou (c'est d'ailleurs une autre histoire) mais, de grâce, ne te ridiculise pas avec une théorie du complot d'une invraisemblance notoire...

    Europe-écologie a en effet fermé la porte à un certain nombre d'individus se réclamant de l'écologie politique au sein du Mouvement Démocrate, et dont l'essentiel de l'activité, depuis un certain temps, consiste à dire pis que pendre du parti dont ils sont adhérents. Compte-tenu de l'histoire mouvementée des Verts, je puis comprendre aisément que ces derniers se soient méfiés : prendre pour compagnons de route des individus qui lâchent leurs précédents amours dans l'adversité, cela donne une bonne idée de ceux auxquels on a affaire.

    Faire porter le chapeau à Bayrou de cette défiance, c'est fort du collier sinon risible. Non, c'est plus simple que cela : quand on a des principes éthiques et politiques fiables et fermes, on se défie des transfuges, c'est tout. Cela me paraît être une des rares choses saines chez Europe-écologie.

    En tout cas, au MoDem, nous n'avons pas vocation à être leur clown ni à jouer les clones. Sans façon, non merci...

  • Haro sur qui , maintenant ?

    Le Crapaud du Marais laisse entendre dans l'un de ses billets que je ne vois que des bons enseignants à l'Éducation Nationale. Tout ça parce que je suis rentré dans le lard de Gabriel Cohn-Bendit.

    En réalité, je ne défends pas les professeurs en particulier : qui, sur ce blog, a largement soutenu les financiers et les banquiers, les entrepreneurs, les laboratoires pharmaceutiques et cetera...C'est juste que je me défie fortement de cette tendance bien française qui consiste à crier haro sur le baudet. Cohn-Bendit pense que seuls 15% des profs se donnent à leurs élèves. Personnellement, je pense que c'est moins que cela. Cela justifie-t-il de conchier tous les autres pour autant ? En réalité, dans toutes les professions, il y a une petite minorité qui excelle dans son art et une grand majorité ordinaire avec toutes les nuances que l'ordinaire comporte. S'il y a des "mauvais profs", il y a bien sûr les avocats véreux, les fonctionnaires feignants, les patrons-voyous, les flics ripoux, les banquiers-voleurs, les artisans truands et j'en passe...On peut bâtir un inventaire à la Prévert, à ce compte-là.

    Je n'aime pas que l'on stigmatise une catégorie de la population, dès lors que rien ne justifie plus qu'ailleurs cette stigmatisation. J'observe simplement que cela revient à échéances régulières, dans une belle harmonie, envers les profs, depuis une quinzaine d'années. Voilà pourquoi je défends (pas toujours, parce que ce ramassis de gauchistes et de bobos ne le méritent pas) les enseignants quand je juge les attaques faciles. Sans surprise, les attaques les pires viennent toujours d'autres enseignants (z'ont vraiment que ça à f..., les enseignants, j'vous jure...)...

    Quand ce sont les responsables politiques qui tombent dans ce travers, j'estime ce populisme inadmissible. Et quand c'est le star-system qui relaie, je m'énerve d'autant plus que c'est une classe sociale qui profite à plein des largesses des différents pouvoirs. La seule catégorie, en fait, que j'admets de stigmatiser d'un bloc...