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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 182

  • L'autre match France-Mexique

    Ce soir se joue le match France-Mexique. Nul doute qu'une grande partie de la France va le regarder. Mais, depuis cinq années, c'est une partie autrement plus redoutable qui se joue entre une petite française et le Mexique avec sa justice corrompue et malhonnête. Florence Cassez croupit dans une prison mexicaine depuis le mois de décembre 2005. Elle a été arrêtée pour des crimes qu'elle n'a pas commis. Son arrestation a été une mascarade. Des témoignages à charge ont été obtenus sous la torture. Pour flatter le nationalisme de ses concitoyens, le président Calderon a refusé de réexaminer l'affaire. Pas de doute qu'il en eût été autrement s'il se fût agi d'un cacique du parti au pouvoir.

    Florence Cassez suit la coupe du monde de football. Elle parie sur une victoire des Bleus. Bleus bien arrogants (pas fichus de serrer une main en Afrique du Sud) et indifférents à une injustice pourtant avérée. Pour toucher du fric et sa le couler douce, il y a du monde au portillon. Mais quand il s'agit de se bouger pour une vraie cause, c'est le silence radio. Cela ne doit pas rapporter de fric.

    Ah, évidemment, s'il y avait eu un contrat publicitaire, peut-être aurions-nous eu droit à quelques mots des joueurs de l'équipe de France...Ça aurait eu de la gueule, une équipe qui aurait affiché la photo de Florence Cassez sur son maillot avant de débuter le match. Mais avec nos mercenaires vendus au plus offrant, il ne faut pas trop y compter...

    En tout cas, côté aztèque, c'est la débandade : des juristes mexicains commencent à réaliser qu'il y a eu anguille sous roche depuis les débuts de l'histoire, et au plus hauts sommets de l'État, on n'a qu'une trouille : ouvrir la boîte de Pandore. Et là, ça pourrait faire mal, parce qu'on réaliserait que Calderon qui vante la transition démocratique se paie la tête du monde. Police, justice, politique, il n'y a rien de démocratique au Mexique. Oh, ça, pour faire à grand renfort de médias un cas d'école de l'affaire Cassez, il y a eu du monde. Mais pour résoudre les cas atroces de mutilations, tortures et assassinats de centaines de femmes à Mexico, là, en revanche, nada. Et je pense que cela continue, d'ailleurs.

    Évidemment, ailleurs, on commence à s'inquiéter : il pourrait y avoir d'autres Florence Cassez, et pas seulement des Françaises. Quand l'arbitraire règne en  maître, toutes les injustices, même les plus flagrantes, deviennent possibles.

     

  • Dépend-il de nous d'être heureux ? (sujet de philo 2010)

    Je viens de prendre connaissance des sujets du bac de philosophie pour l'année 2010. On trouve par exemple en série scientifique «dépend-il de nous d'être heureux». Typiquement le genre de questions qui m'intéressent.

    Il y a dans ce sujet une alternative : soit le bonheur dépend de quelque chose (par exemple de nous) et, dans ce cas, il n'est pas accidentel, mais s'inscrit dans un engrenage de cause à effet, soit il ne dépend de rien, et dans ce cas, nous n'avons aucun pouvoir dessus car il est le fruit du hasard.

    S'il dépend de quelque chose, il dépend soit de nous, soit d'une cause extérieure. S'il dépend de nous, il renvoie aux sagesse pratiques en particulier. Je pense à celle des Stoïciens ou des Épicuriens. Pour les premiers, l'homme de bien demeure imperturbable face à l'adversité, tandis que les seconds proposent de s'abstenir de toute peine. Or, la peine résidant dans le défaut ou dans l'excès, il faut alors s'abstenir de l'un et de l'autre. Il y a bien sûr une dimension joyeuse dans l'épicurisme : s'abstenir de ce qui fait souffrir, mais s'ouvrir aussi à la joie. Ainsi, Épicure, dans sa lettre à Idoménée, en dépit des souffrances infligées par sa maladie, se réjouit de voir ses amis et des souvenirs heureux et communs qu'il a avec eux.

    Difficile de border l'envie dévorante qui alimente un consumérisme toujours renouvelé dans nos sociétés modernes. Difficile également d'éviter les contingences absolues du corps. Avoir faim, froid, soif, sont des barrières presqu'infranchissables si le chemin qui mène au bonheur est un parcours d'obstacles.

    L'idée que le bonheur dépend de nous cache aussi un autre pré-supposé : qu'il ne dépende pas des autres. Tentation autarcique s'il en est. C'est celle de l'ermite qui se retire du monde, de l'ascète qui se prive de tout ce qui nourrit ses envies et ses désirs. Mais si notre bonheur est en autrui, ou, tout du moins, dans la relation à autrui, il ne dépend pas entièrement de nous. Il nous appartient, dans ce cas, de nourrir cette relation et de poser sur elle un regard favorable, amical et débonnaire.

    Je ne pourrais pas achever cette note sans me demander tout de même ce qu'est le bonheur : est-ce une sorte de tranquillité de l'âme, une forme de sérénité, ou au contraire, une extase absolue telle que seuls la grâce ou l'idéal peuvent offrir, ainsi la contemplation des idées chères à Platon ?

    Je n'avais pas le désir, en rédigeant cette note, de proposer un corrigé aux étudiants qui viendraient à passer, à faire oeuvre scolaire, en somme, mais simplement à poser sur l'écran les quelques réflexions qu'un tel thème de réflexion m'inspirait. Ma note, très loin d'être exhaustive, demeure ouverte à qui désire s'en emparer et rebondir.

  • Retraites, un premier pas...

    Le gouvernement de François Fillon a enfin accompli une réforme d'envergure. Il vient de rendre sa copie sur les retraites. Oh, bien sûr, le compte n'y est pas, il faut encore trouver 19 milliards d'euros, mais enfin, ne faisons pas la fine bouche, c'est un début.

    On trouve toujours à gauche des individus pour fantasmer sur les milliards des riches ou encore des flux financiers. Cette réforme des retraites a un mérite : elle montre la réalité crue. Les hauts salaires, les stock-options, en dépit du déluge de délires que l'on a entendu dans toute la classe politique, même taxés, sont bien loin de fournir le financement de nos retraites. Ils n'y contribuent que marginalement. Un report jusqu'à 62 ans était inévitable, et, à mon avis, ce n'est pas fini. Aligner les cotisations des fonctionnaires sur celles du privé également. Bon choix que d'avoir choisi de l'étaler sur dix années.

    En dépit du volontarisme du gouvernement, la question de l'emploi des seniors demeure en suspens. Je crains hélas qu'il n'y ait un vrai problème de société derrière, qui tient à notre représentation des âges de la vie et à la pénibilité du travail en général.

    On ne pouvait faire une réforme radical compte-tenu de l'ampleur de la tache, mais j'escompte bien, du coup, que cette réforme ne soit qu'une étape. Une fois les comptes équilibrés, ce qui est le premier objectif, il faudra envisager des modes de calcul plus cohérents, et je pense évidemment au système à points et aux comptes notionnels. C'est ce qui manque à cette réforme : c'est une cautère, mais ce n'est pas une réforme systémique. Gageons que nous finirons bien par y venir, mais peut-être pas avec ce gouvernement-là.

    Je ne vais pas taper sur le gouvernement sur une réforme de cette ampleur, parce que ce n'est pas facile, parce qu'il en prend déjà plein la poire, et parce qu'il est le premier gouvernement à attaquer de front le problème depuis un moment. Reconnaissons à Fillon le mérite de ne pas faiblir sur des choses de ce genre. Il y a un concert de glapissements côté socialiste, mais je donne ma main à couper aux lecteurs que s'ils arrivent au pouvoir, ils ne reviendront pas dessus, bien contents que quelqu'un ait fait le sale boulot à leur place.

    Je suis en revanche hostile au report de l'âge sans décote, tout comme Robert Rochefort et plus généralement le MoDem, de 65 à 67 ans. 67 ans, cela commence à faire beaucoup, même si l'espérance de vie s'allonge.

    Après, il faut habiller cette réforme de justice sociale, parce que cette dernière est une condition sine qua non d'une réforme acceptée par le peuple. Cela suppose de légiférer sur les retraites des parlementaires. Tiens, au fait, dénonçons la démagogie qui consiste à attaquer les retraites-chapeau. Les retraites-chapeau sont provisionnées entièrement sur fonds privés par les entreprises privées. Si les entreprises privées veulent mettre de côté des sous pour payer des retraites à leurs cadres dirigeants c'est leur droit. Dès lors que l'État n'y est pas de sa poche. Sur ce dernier point, j'ai cru comprendre que les primes versées étaient déductibles de l'impôt sur les sociétés. Il serait donc légitime de revenir sur cette niche fiscale. Nos impôts n'ont pas à financer ces retraites qui devraient être laissées à la libre capitalisation des entreprises mais en aucun cas impliquer les pouvoirs publics. En effet, financer les retraites des cadres dirigeants ne relève pas d'une particulière opération de salubrité publique. Cela ne nous concerne donc pas.

    Pour finir, c'est amusant de voir des responsables politiques faire les marxistes de service. Marine Le pen, par exemple, mais aussi Corine Lepage, qui ne parle plus que de taxer les revenus du capital, par exemple...

    Je sais que les divers mouvements politiques vont réagir en expliquant que le gouvernement n'attaque pas la principale cause du déficit des retraites : l'emploi. Comme on l'aura constaté, c'est tout de même le domaine où il est le plus difficile d'être efficace, tant on touche là à des problématiques pas uniquement nationales. Juste, mais...un peu facile. S'ils ont des solutions miracles, qu'ils les proposent...

    P.S, tiens, au fait, je viens de recevoir en exclusivité la réaction du MoDem. Je la publie sur le Post.

  • Une torpille de la Corée du Nord ?

    Le 16 mars dernier, une corvette sud-coréenne a coulé. La Corée du Sud a diligenté une enquête internationale et il semble, d'après les enquêteurs, que ce soit une torpille venue d'un sous-marin nord-coréen qui aurait coulé le navire sud-coréen.

    Le modèle de la torpille a été identifié, et en principe, il équipe les sous-marins du régime communiste. Je n'ai aucune confiance en ce que peut dire la Corée du Nord. Ce régime est pathologique et l'exemple-type de ce que produit le communisme porté à son expression la plus parfaite. Néanmoins, je suis un peu surpris par cette affaire.

    Certes, la corvette sud-coréenne évoluait dans des eaux controversées, que revendiquent les deux pays, mais, fondamentalement, je ne vois pas du tout l'intérêt de la Corée du Nord à provoquer un tel affrontement. Ce pays nie d'ailleurs farouchement toute implication dans l'accident et menace même la Corée du Sud de représailles militaires en cas d'une résolution du Conseil de Sécurité contre elle.

    Il ne faut en aucun cas se laisser intimider par cet état-voyou, sinon, comme le font les racketteurs, il étendra et accentuera son chantage. Mais, ses dénégations méritent tout de même qu'on les écoute. La Corée du Sud ne veut pas que des experts nord-coréens se rendent sur les lieux. Ce serait pourtant nécessaire et intéressant d'entendre ce qu'ils ont à dire. Certains ont évoqué la possibilité d'une torpille humaine.

    Il faudrait être absolument certain que la Corée du Nord est impliquée. Je n'imagine pas la Corée du Sud monter de toutes pièces une falsification des faits ; en revanche, la détermination de la Corée du Nord est étrange. Il serait bon de ne pas exclure radicalement un quiproquo.

    J'avoue que je cherche une explication rationnelle que je ne trouve pas. Rien sur le sujet chez l'Alliance géostratégique. Je ne crois pas à la théorie du complot exposée par un rédacteur d'AgoraVox, mais ses observations sur la dite torpille sont intéressantes. A vrai dire, j'ai moi-même pensé assez vite à une mine. Là où la thèse de notre complotiste ne tient pas, c'est que je n'imagine pas un seul instant une enquête internationale trompée (ou complice !) par des falsifications. Et puis son relais par des sites et blogs gauchistes, altermondialistes, marxistes & cie ne m'inspire vraiment pas confiance ; c'est une technique éprouvée au sein de ces milieux politiques , et de manière générale chez toutes les familles de révisionnistes.

    Ce pourrait aussi être une vengeance, puisque sur ces eux contestées, un navire nord-coréen avait été touché, il y a un an, mais si c'était le cas, la Corée du Nord la revendiquerait certainement. Les observations d'Olivier Kempf, bien que courtes, me semblent aussi de bon sens. On ne comprend pas pourquoi la Corée du Nord qui a actuellement intérêt au statu quo viendrait chercher l'affrontement.

    J'avoue que je suis perplexe, et...preneur d'éléments d'analyse et d'information.

  • Apéro géant de la Goutte d'Or, mais pourquoi emm... les Musulmans ?

    Le fameux apéro saucisson-pinard de la Goutte d'or fait des bulles, et pourtant, ce n'est pas du champagne qu'on va y boire. Ces abrutis du NPA et la kyrielle d'associations gauchistes à deux balles qui gravitent autour, sans compter la gauche caviar-boboïsée y voient du racisme. Ridicule. Comment peut-on être raciste contre une religion ? Et quel rapport entre religion et race ? Et si c'était des prières à Jésus en pleine rue d'Africains Chrétiens, ils diraient quoi ces demeurés ?

    Passé ce préambule, j'aimerais savoir pourquoi 4000 zigs se sentent obligés d'aller faire chier de paisibles musulmans qui ne demandaient rien à personne et font leur prière hebdomadaire. C'est vraiment histoire d'emmerder son peuple, parce que franchement, on ne voit pas très bien sinon l'objet de cette réunion.

    Il y a eu une réaction intelligente, dans cette histoire, c'est celle de la Mosquée de Paris qui a essayé de calmer le jeu et invité les musulmans du quartier à venir ce jour-là à la Mosquée de Paris. Intelligente proposition que je relaie.

    Cela dit, Riposte laïque va finir par perdre tout crédit si cette organisation persiste à manifester avec n'importe qui : bloc identitaire, ça ne fleure pas vraiment bon la senteur démocratique et sans tomber dans le bla-bla dégoulinant sur la tolérance, objectivement, ceux-là, ils ont plus de parenté avec le paganisme néo-nazi qu'avec la laïcité républicaine.

    Bref, une bonne vieille maxime latine recommande de rendre à César ce qui est à César. Je suis d'accord pour m'associer aux combats livrés contre l'islam intégriste et/ou réactionnaire et ultra-conservateur, mais pas du tout pour venir emmerder et stigmatiser de pauvres gars qui n'ont rien demandé à personne et font leur prière dans leur coin.

    Après, si c'est un problème de circulation, il suffit que la Mairie de Paris fasse son boulot (n'est-ce pas, mister Delanoë ?), entre en contact avec l'imam de la mosquée locale et fasse dégager les voies éventuellement barrées ou trouve une solution acceptable et pour les usagers de la voirie, et pour les fidèles.

    Connaissant la majorité municipale, je ne serais pas étonné qu'elle ait laissé pourrir la situation de longue date jusqu'à exaspération des résidents.

  • Le virus du Sida, nouveau médicament génique?

    J'ai pris connaissance sur France-Info hier d'une découverte sans précédent. Deux chercheurs de l'INSERM ont réussi à utiliser le virus du SIDA pour venir à bout d'une maladie rare mortelle : l'adrénoleucodystrophie. Il s'agit d'une vraie saloperie qui détruit le cerveau des enfants. Les enfants tombent malades entre 5 et 8 ans, puis, en 3-4 ans, le cerveau meurt. Dans cette maladie, fait défaut une substance blanche qui se trouve dans le cerveau et qui gaine les cellules nerveuses, permettant au cerveau de donner des ordres à tout le corps par influx.  Sans elle, le cerveau devient alors incapable de communiquer avec tout le reste du corps, et c'est une mort à petit feu dans les trois années qui suivent.

    Patrick Aubourg et Nathalie Cartier-Lacave ont réussi un miracle : cette maladie est génétique, il fallait donc modifier l'ADN des cellules. Il fallait donc un vecteur capable de rentrer dans la cellule. Seuls les virus y parviennent, particulièrement les rétro-virus. Or, s'il est bien un virus particulièrement performant pour rentrer dans les cellules, c'est justement le virus du sida.

    Les deux chercheurs ont donc dégagé tout ce que contenait de mauvais le virus du SIDA et ils ont mis à l'intérieur le bon gène. Ils ont ensuite fait une greffe de moelle osseuse aux enfants et ces cellules ont été capables de passer la barrière du cerveau et de remplacer les macrophages du cerveau par les bonnes cellules capables d'arrêter la dégradation de la myéline. L'expérience réalisée s'est avérée concluante. Deux enfants testés ont vu leur maladie se stabiliser complètement et ont pu retourner à l'école et reprendre une vie sociale normale.

    En veine d'astuce, les deux chercheurs ont procédé à une auto-greffe sur trois enfants, c'est à dire qu'ils ont cultivé les cellules des enfants afin d'y insérer le virus du sida neutralisé, puis ils les ont greffées dans la moelle osseuse des trois enfants.

    Je leur tire mon chapeau à ces chercheurs-là, parce qu'il faut une sacrée présence d'esprit pour y penser.

    Cette très belle et très bonne nouvelle m'a inspiré quelques réflexions. Si j'étais croyant, je tendrais à penser que les voies du Seigneur sont décidément impénétrables. Je ne le suis pas, mais je me dis tout de même que cela relativise vraiment toute idée de nuisance. La providence est tout de même étrange. Qui eût dit que le plus terrible fléau de ces trente dernières années servirait un jour de remède génique contre une maladie rare ?

    Tiens, au fait, ce n'est pas que je veuille faire du mauvais esprit, mais j'ai cru comprendre que Patrick Aubourg exerçait à l'hôpital Saint-Vincent de Paul. Ce n'est pas AP-HP qui voulait le vendre cet hôpital il y a trois semaines ?

  • Austérité ? Rigueur ? Qui, comment, où ?

    Tous les jours François Fillon promet aux Français de la sueur, du sang et des larmes. D'accord. On a compris. Tous les jours, François Fillon lance des chiffres à l'emporte-pièces. 100 milliards, dernièrement. D'ailleurs, Nicolas Sarkozy s'est plié aux conditions allemandes sur les sanctions qui toucheraient désormais les pays de l'Europe qui feraient joujou avec la barre des 3%. Nous, c'est pas joujou, ce serait plutôt Disneyland catégorie grand 8...

    Quand va-t-on donc passer aux choses sérieuses ? C'est à dire discuter précisément de nos dépenses, déterminer qui va payer, pour quoi et comment ? C'est ce que Marielle de Sarnez réclame à François Fillon, et elle a bien raison.

    Au Mouvement Démocrate, nous avons les idées claires là-dessus : nous savons ce que nous voulons garder et ce à quoi nous renonçons. Nous savons aussi quels efforts nous sommes prêts à consentir. Alors ouvrons ce nécessaire débat.

  • Le culte de l'éphémère

    Au fil des années qui s'écoulent, j'ai souvent le sentiment d'être pris dans un maelström de pratiques sociales qui se succèdent les unes aux autres sans temps de respiration. La pause n'existe pas dans notre société consumériste. C'est une gigue endiablée qui change de clef à chaque mesure. Le temps des sociétés ou même des groupes est révolu. C'est l'heure des réseaux, sociaux de préférence ; la Toile en est le lieu d'apparition et de disparition privilégié. Un clic de souris et nous voilà ami avec le plus parfait inconnu parce qu'il veut sauvegarder une espèce rare de chenille. Un autre clic et l'amitié cesse parce qu'il a critiqué la star où le sportif que nous adulons. Sur twitter, on "followe" ou on "défollowe" selon l'humeur du moment. Le sentiment d'appartenance est devenu si lâche qu'il ne tient plus à grand chose.

    Il n'existe plus ou presque de Service après vente pour les produits de consommation : à quoi bon ? une mode chasse l'autre d'une saison sur l'autre. Mieux vaut externaliser un coût dont la société de consommation ne se porte pas demandeuse, ou, tout du moins, dont elle ne fait aucunement une priorité. Non, il est bien plus important de demeurer dans la tendance. Pas de service après-vente, pas de réparation non plus. Réparer est devenu plus coûteux que produire. Et cela s'explique aisément : on peut produire en série, on ne peut pas réparer en série. Un pont d'or pour celui qui parviendra à anticiper et breveter cassures, brisures, usures et torsions. Le voilà riche. Par essence, le bris est accidentel. Il arrive par hasard et peut donc difficilement obéir à une loi des séries.

    De ce fait, il n'est plus utile de prévoir quoi que ce soit de durable. La durabilité n'est donc plus non plus un critère de qualité. Et ce qui vaut pour nos produits de consommation s'exporte dans nos pratiques sociales. Le culte du réseau a supplanté l'appartenance au groupe. L'engagement en prend donc un coup à son tour. Engagement politique, associatif. Seul l'intérêt individuel devient une valeur objectivable et un possible gage de longévité.

    Les jeunes gens investis dans le secteur associatif reconnaissent désormais que leur investissement n'a de sens que leur intérêt bien compris. Faut-il le leur reprocher ? Non, sans doute. Mais alors cessons aussi la grande comédie de l'humanitaire et reconnaissons les choses pour ce qu'elles sont réellement.

    Il existe un revers de la médaille : le sacrifice à l'immédiateté rend la projection difficile. Nul ne sait pas de quoi demain sera fait. Il faut être réactif, polymorphe et adaptable : réactif à l'information qui fuse toutes les secondes, aux changements de tendances, capable de s'adapter, de changer de statut, de métier. Rien où l'homme ne puisse poser ce qu'il est.

    Zénon! Cruel Zénon! Zénon d'Êlée!

    M'as-tu percé de cette flèche ailée

    Qui vibre, vole, et qui ne vole pas!

    Comme il a été censé, l'Éléate Parménide, d'énoncer ces sages pensées.

    le non-être est forcément, route où  je te le dis, tu ne dois aucunement te laisser séduire.

    Tu ne peux avoir connaissance de ce qui n’est pas, tu ne peux le saisir ni l’exprimer;

    C'est bien ce sentiment de ne pouvoir étreindre autre chose que l'écume des jours qui passent, qui m'amène à supputer que notre société est en grand manque d'être ; en grand manque d'être, parce qu'elle l'a échangé contre l'avoir, et que ce dernier est au non-être ce que l'être est à l'essence.

  • Afrique du Sud, le naufrage...

    C'est opportunément que la blogueuse Écho politique vient pointer le doigt sur le bilan de l'Afrique du Sud de l'ANC. Que penser d'un pays dont un quart de la population masculine reconnaît "pratiquer" très tôt et massivement le viol. Dans quel état de déliquescence sans nom se trouve un pays qui se réclame de la démocratie quand il en est à admettre de tels crimes par incapacité à l'endiguer ? Comment continuer à vanter un modèle où le viol ne relève plus d'une criminalité marginale mais devient un véritable phénomène de société ? Un journaliste du Mail and Guardian a ainsi écrit récemment qu'une Sud-Africaine avait désormais plus de chance de se faire violer que d'apprendre à lire...

    Il a toujours été très tendance et bon pour l'image de se montrer aux côtés de Nelson Mandela tant il incarnait la lutte pour l'égalité et la liberté. En réalité, Nelson Mandela a été un pacifiste courageux, un militant des droits de l'homme résolu, mais politiquement, une fois au pouvoir, un chef inconsistant et sans vision d'ensemble, incapable de faire front face à la corruption croissante au point qu'elle en a touché jusqu'à sa propre épouse.

    L'Afrique du Sud, depuis la fin de l'apartheid a vu sa population s'appauvrir considérablement. Les Sud-Africains ont certes gagné la liberté, mais, sous la férule d'un parti communiste borné, l'ANC, leur bien-être a régressé.

    Je n'ai jamais eu de sympathie pour les politiques de discrimination positive, et je les combats dans mon propre pays. En Afrique du Sud, dogmatiquement et idéologiquement appliquées, elles ont eu des conséquences désastreuses. Plutôt que de tout miser sur l'éducation, l'ANC au pouvoir depuis bientôt 20 ans a préféré imposer à tous les échelons de pouvoir des individus sur le seul critère de la couleur de peau. On peut aisément imaginer que le militantisme et les opinions conformes aux vues de l'ANC ont contribué à placer des individus à la solde de ce parti partout. Très libérale en matière de droits de l'homme, l'Afrique du Sud dirigée par l'ANC n'a jamais jugé que la sécurité étaient l'un des premiers d'entre eux. Ce pays bat donc des records de criminalité. Il a ainsi fait fuir un million de fermiers blancs, mais également des travailleurs d'autres pays africains qui escomptaient gagner mieux leur vie dans ce pays. A vrai dire, avec un taux de chômage qui frise les 40% de la population, des infrastructures dégradées (autoroutes défoncées, centrales électriques en panne), une corruption généralisée, on voit mal ce que ce pays a à offrir.

    Et en parlant d'immigration, Johanesburg, capitale de la Nation Arc-en-ciel, comme on dit chez les bisounours, a vu de véritables pogroms anti-immigrés se produire, de véritables émeutes, en réalité.

    Le silence des élites intellectuelles, médiatiques et politiques européennes, qui préfèrent se faire photographier avec Nelson Mandela et vanter la société multi-culturelle sud-africaine, est à cet égard saisissant devant la faillite de l'ANC.

    Tout espoir n'est toutefois pas perdu. L'opposition libérale, qui n'a eu de cesse de dénoncer les carences du pouvoir en matière de santé, d'éducation et de criminalité, progresse. L'Alliance Démocratique, qui est également membre de l'Alliance Mondiale pour la Démocratie (à laquelle adhère le MoDem) s'est élargie. Issue d'abord de l'opposition démocratique blanche, elle a su se renouveler et est devenue peu à peu une véritable alternative multiraciale et démocratique. Elle conquiert peu à peu les voix de la bourgeoisie noire modérée, lassée des dérives de l'ANC et de sa démagogie.

    En 2009, elle est parvenue à conquérir une province contre l'ANC qui les détenait toutes jusqu'à alors.

    L'ardoise que va laisser la Coupe du Monde de Football dans un pays qui a d'autres chats à fouetter n'est pas prête d'arranger les affaires de l'ANC. L'opposition intransigeante de l'Alliance Démocratique lui vaut toujours plus d'audience. L'avenir dira si elle parviendra ou non à écarter l'ANC du pouvoir et à mettre ainsi fin à une gestion désastreuse du pays arc-en-ciel...

  • Gaffe à Aristophane

    Sortie à la Comédie française, hier soir : je m'étais juré d'aller voir les Oiseaux d'Aristophane depuis un bon moment. Et...déception... Alfredo Arias a voulu ancrer dans la réalité immédiate ses Oiseaux. Le problème, c'est qu'on peut adapter Aristophane, mais que s'en inspirer, c'est autre chose. Aristophane, c'est avant tout de la bonne blague bien grasse et tonitruante. Du rire aux larmes avec des jeux de mots, des blagues salaces dites avec naturel et naïveté et de l'ironie mordante. Aristophane n'a pas son pareil pour tourner ses adversaires en ridicule, parfois à l'aide d'observations de bon gros sens, mais qui font mouche.

    Mais voilà, Arias a voulu faire dans la sophistiqué. Il a voulu faire de la politique, de la morale dans le théâtre. Il a voulu que les dieux soient les puissants et les Oiseaux le peuple lésé. Et il a complètement foiré. On ne rit pas devant une pièce bien mise en scène, sauvée par quelques acteurs dotés d'une veine comique certaine, mais prétentieuse et froide. L'insistance lourde sur la traque des étrangers finit par lasser quelque peu. Quand Aristophane a écrit sa pièce, il a laissé transparaître sa lassitude devant l'atmosphère de guerre civile permanente qui secouait Athènes. Chez Arias, cela devient une sorte de lutte des classes entre la classe politique et le reste de l'humanité. Enfin...la classe politique...disons une partie de l'échiquier politique...On aura compris laquelle par le choix des allusions...

    Par ailleurs, c'est je crois, hélas, aussi un trait de la troupe de la Comédie Française : elle excelle dans le tragique, le dramatique, l'ironique, mais elle ne sait pas rire. Cela m'avait frappé lors des représentations précédentes auxquelles je m'étais rendu. Fasciné par le jeu impressionnant des acteurs pour les Bacchantes, par exemple, j'ai baillé aux répliques convenues et sans âme des mêmes hier soir.

    Mon fiston (l'aîné) m'avait en la circonstance accompagné. Lui qui a le rire facile au théâtre, en est ressorti passablement déçu. Il faut dire qu'il avait été amené au théâtre à bonne école, et même exigeante : nous avions eu le privilège, il y a trois ans, d'assister à la représentation du Songe d'une nuit d'été par l'excellentissime troupe du Sudden Théâtre. Bon. Il y a beaucoup de théâtres à Paris, on se rattrapera ailleurs...