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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 145

  • Valls à côté de la plaque

    Quand j'ai vu l'ampleur que prenaient les propos de Valls sur les 35 heures, et notamment l'indignation généralisée dans la blogoboule de gauche (Rimbus, l'Nicolas, l'Intoxitude entre autres), ça a été vachement tentant d'aller leur porter la contradiction, juste pour le plaisir, quoi.

    Mais bon, faut être honnête, et pour une fois la left blogoboulle a réagi avec des chiffres. En France, les 35 heures n'ont plus aucune signification, et depuis longtemps. Les Français travaillent 38 heures en moyenne, comme l'a relevé l'Rimbus ; par ailleurs le Français est particulièrement productif. 

    Les divers dispositifs ont vidé depuis longtemps les 35 heures de leur essence (il n'y a plus que dans les hôpitaux où ils foutent la grouille).

    Balle au centre voudrait voir dans le programme de Bayrou pour 2012 la suppression des 35 heures. Pas moi. Franchement, dès lors que les 35 heures n'empêchent plus les Français de travailler plus s'ils en ont envie, on s'en tape. Je me vois mal demander à ces malheureux cadres déjà au forfait d'en plus renoncer à leurs RTT. Faut pas déconner non plus. Par ailleurs, gain économique de la mesure ? Nada. Bref, on use de la salive pour rien en en parlant.

    Meilcour (ex-Versac) qui s'informe généralement toujours au plus près des choses dont il parle, a lu le dernier livre de Valls et pris connaissance de ses propositions économiques. Franchement, pas mieux que lui : nihil novi sub sole. Pas une idée neuve là-dedans. Ce n'est pas avec ça qu'on va redresser la barre. 

    J'aime bien Valls, généralement, sur plein de sujets, il a raison de l'ouvrir, mais sur l'économie, pour l'instant, on ne peut pas dire qu'il soit fameux. J'invite à lire complètement le billet de Meilcour pour savoir ce que j'en pense sur le fond (tiens, particulièrement la décentralisation : moi aussi je pense qu'elle s'est mal faite, et que ses coûts astronomiques et incontrôlés mériteraient une re-centralisation finalement plus efficace jusqu'à nouvel ordre...).

    Pour répondre à Balle au Centre, on ferait mieux, au MoDem, de se concentrer sur l'emploi et l'industrie. Moi, je suis toujours à la recherche d'une idée géniale sur la relocalisation. J'en étais resté au recyclage, mais bon, modeste blogueur, je suis tout sauf expert dans le domaine industriel, alors il ne faut pas trop compter sur moi pour faire avancer le schmilblick...

    Pour en rajouter une louche (pauvre Balle au Centre) ses oreilles électroniques vont siffler, je trouveque ses deux mesures combinent le pire de la gauche et de la droite : suppression des 35 heures = mesure de droite qui n'apporte rien, limitation des salaires = mesure gauchiste qui décourage l'initiative privée. Je lui donne juste quitus sur la suppression conjointe du Bouclier fiscal et de l'ISF à condition que nos finances publiques puissent le supporter. Bayrou a longtemps été favorable à la suppression de l'ISF, mais s'il s'est montré bien plus timoré ces derniers temps sur le sujet, c'est qu'il a bien vu que cela ne tenait plus la route avec nos déficits. Arthuis lui-même, y a temporairement renoncé. La seule solution, ce serait ce que proposait Bayrou en 2007, qui reste actuel, un impôt sur le patrimoine avec des taux très doux, mais sans niches fiscales et touchant une base bien plus large.

     

  • Et si Gbagbo avait vraiment gagné ?

    J'entends çà et là des voix qui s'élèvent pour réclamer une intervention militaire en Côte d'Ivoire pour éjecter Gbagbo. Quelle erreur cela serait ! Voilà qui donnerait du grain à moudre au nationalisme qu'il tente régulièrement d'attiser et prise aux accusations de néo-colonialisme.

    Censé sur ce point, Nicolas Sarkozy a clairement écarté cette option, sauf si la vie des ressortissants français (au nombre de 15 000) était en danger. 

    Je ne crois pas non plus qu'appeler en renfort la CDAO et particulièrement l'armée nigériane soit une riche idée. Des exactions se produiront et auront tôt fait de retourner les partisans de Ouattara et plus généralement auront pour effet de détourner les Ivoiriens de la démocratie.

    Les différentes interventions militaires pour établir un pouvoir plutôt qu'un autre aux quatre coins de la planète cette dernière décennie ont eu des effets désastreux la plupart du temps. Cela aurait un sens si Gbagbo ne s'appuyait vraiment que sur une toute petite minorité d'Ivoiriens. Ce n'est pas le cas.

    Utiliser, en revanche, des leviers économiques et financiers ciblés, des pressions diplomatiques, devraient avoir des effets évidents : bloquer les comptes de Gbagbo à l'étranger, faire de même pour ceux de ses affidés, restreindre tous les accords commerciaux dans les domaines tenus par ses soutiens, multiplier les médiations, voilà ce que la Communauté internationale peut faire efficacement. Voilà ce qu'elle doit faire...si Gbagbo est réellement le perdant de ces élections ! 

    Le Renseignement, à mon sens, doit jouer un rôle vital dans la stratégie à définir. Il paraît que Gbagbo s'accroche parce que des sondages lui avaient prédit une victoire. Une victoire, oui, mais au premier tour seulement. En juillet 2009, son avance était considérable, en effet, sur ses concurrents. 

    Le problème, plus d'une année après, vers la fin du mois de septembre 2010, toujours selon la TNS, c'est qu'il écrasait ses adversaires au second tour.

    Il est possible que le vent ait tourné, mais je suis perplexe. A mon avis, si Gbagbo s'accroche autant au pouvoir, c'est qu'il pense que ces sondages disaient vrai et que donc, on l'a certainement floué de sa victoire. Gallup et AfroBarometer l'avaient également placé en tête, au premier et au second tour. Tous les sondages peuvent s'être trompés en même temps, mais j'avoue un peu mon scepticisme.

    Personnellement, je l'ai déjà dit, je n'aime pas Gbagbo, que je juge démagogue et malhonnête. Mais dans cette histoire, même si l'on peut me reprocher d'accorder par trop de crédit aux sondages, j'aimerais y voir plus clair sur les résultats réels de cette élection.

  • Indigné ? l'imposture de Hessel

    Il m'agace Stéphane Hessel. J'avais autrefois pour lui une certaine estime. Mais quand il a commencé à se compromettre avec les mouvances islamistes radicales, il a perdu tout crédit à mes yeux. Le terrorisme ? De l'exaspération, juste de l'exaspération. Enfin, le terrorisme islamique, seulement. S'il agit d'un radicalisme qui le dérange, le voilà à évoquer des crimes contre l'humanité. J'ai lu ce qu'en dit le blog Anyhow, dont j'ai trouvé l'analyse très juste.

    Hessel se prévaut de sa qualité de résistant et de juif pour pouvoir dire tout le mal qu'il pense d'Israël. Mais Hessel n'est pas juif. Il est protestant, et son père était également protestant. Son discours pro-palestinien frise l'obsession. Des peuples victimes de déni, il y en a beaucoup dans notre bas-monde. Pourquoi s'arrêter sur celui-là, surtout quand l'on sait qu'il n'existait aucune Palestine en tant que nation avant l'Etat d'Israël ? Le terme ne recoupait jusqu'alors qu'une réalité géographique. La Palestine, je le rappelle a été créée pour pouvoir asseoir les revendications arabes sur le territoire d'Israël. Bien sûr, cette création recoupe aussi des aspirations légitimes, celles d'Arabes qui vivaient tranquillement en Palestine et n'avaient rien demandé à la création d'Israël. Mais il n'y avait pas de peuple palestinien en tant que tel.

    Comme résistant, ma foi, il a eu un parcours certes tout à son honneur, mais il faudrait un jour dire clairement que la participation à la Résistance n'est pas nécessairement un label de clairvoyance, même si elle dénote un courage et/ou un engagement indéniable.

    Je rejoins Anyhow pour dénoncer les approximations d'Hessel, quand elles ne renvoient pas purement et simplement à un discours idéologique et tiers-mondiste : la mondialisation en cours ne nous profite guère, du moins, à l'heure actuelle, mais les pays émergents en font largement leur beurre, et là-bas, une classe moyenne se constitue. Hessel se complaît donc dans un gloubi-glouba très à la mode, par les temps qui courent.

    Il est tendance, Hessel, ça ne m'étonne pas de le retrouver à Europe-écologie. Europe-écologie, c'est tendance aussi...C'est un peu leur Dalaï-Lama à eux, en somme...Mais bon, comme le dit Anyhow, c'est un produit saisonnier : comme tant d'autres avant lui, la mode ne va pas durer.

    Comme Anyhow, je me défie des indignations excessives, et je lui emprunte donc son mot final, relevé chez Niezstche, "Nul ne ment autant qu'un homme indigné"...

  • Le complot...

    Yann et Steph, deux blogueurs de gauche, s'inquiètent : et si Nicolas Sarkozy était interchangeable ? Si son accession au pouvoir ne provenait pas de sa seule personnalité mais d'une pensée concertée pour occuper en permanence, droite ou gauche, les places qui assurent à une oligarchie de préserver ses avantages.

    Je me défie des thèses complotistes. Mais, force est de constater qu'il y a parfois motif à inquiétude. Yann vient de lire le Président des riches. Et il a eu des sueurs froides. Je l'engage à lire Abus de pouvoir de François Bayrou : il va en avoir d'autres.

    Des réseaux, il y en a en France, pays de corporations s'il y en a. Ces réseaux prennent la forme d'associations, de syndicats, d'organisations non-gouvernementales, de partis politiques, de think tank, cercles de réflexion et autres...

    Cela ne me gêne pas : en bon disciple de Montesquieu, je reçois parfaitement la nécessité d'une forte présence des corps intermédiaires.

    Je suis beaucoup plus réservé, en revanche, quand je constate qu'un de ces réseaux se donne pour objectifs de réunir les puissants de notre pays, d'où qu'ils viennent, et de discuter de sa gouvernance. Bayrou a écrit dans son Abus qu'il avait découvert que la politique française recelait de vastes paniers de crabes. Même s'il a dit préférer DSK à Sarkozy, il n'épargne pas pour autant ce dernier dans son livre. 

    Je ne puis m'empêcher de subodorer que les sueurs froides de Yann naissent d'un horrible soupçon qui n'ose dire son nom...Mais ce n'est qu'une supposition, évidemment...

    Je crois qu'il serait édifiant pour mes deux blogueurs de consulter la liste des individus qui fréquentent le Siècle *. J'ai la satisfaction de constater que François Bayrou n'y figure pas, ni aucun membre du MoDem, d'ailleurs. Évidemment, il ne faut pas non plus verser dans un délire paranoïaque. Parmi les membres du Siècle, il y a des hommes et des femmes très estimables, mais, comme le dit Bayrou, on ne pense plus rien quand l'on pense tous la même chose.

    Il y a au moins deux domaines où j'ai souvent le sentiment que des forces invisibles sinon obscures agissent à notre insu : l'Europe et l'Éducation.

    Je suis profondément européen. J'ai voté pour le TCE en 2005, parce qu'il augmentait considérablement les pouvoirs du Parlement européen. Je pense que seule la diversité et la pluralité de ce parlement peuvent être une garantie de transparence. Je me défie de ces commissaires auto-proclamés. Je me méfie de voir un Lamy, toujours prêt à sacrifier les intérêts de notre pays, avoir été successivement commissaire européen et directeur de l'OMC. Les directives qui nous viennent de l'Europe sont en réalité l'émanation des États. Les États ont trouvé un alibi très pratique pour faire passer toutes les directives que leurs peuples ne pourraient accepter en temps normal : ils accusent l'Europe. La réalité, c'est que ce sont les États, et donc les chefs d'État, qui sont comptables de toutes les lois que nous jugeons bonnes ou mauvaises, parmi les lois européennes. Et la seule force de pondération de ces États, c'est le Parlement.

    L'Éducation me semble symptomatique à quasiment tous les égards de cette main-mise insidieuse sur notre culture, notre pensée et nos esprits : une évaluation PISA venue d'on ne sait où qui prétend imposer une organisation à nos collèges. Qui dit que PISA, c'est bien ? PISA, c'est le regard de l'OCDE sur le système éducatif. Je n'ai pas mauvaise opinion de l'OCDE, mais pourquoi ce seul regard serait-il à lui seul pertinent ?

    Pourquoi dois-je constater que les voix de gauche qui proclament haut et fort leur foi en l'école publique, sont les premières à prôner et faire appliquer dans les faits une pédagogie et un système d'évaluation qui procède de ces choix ? Complot ? Manipulation ?

    Pourquoi au nom de l'unification des systèmes universitaires devrions-nous appliquer partout en France la réforme LMD (Licence,Master,Doctorat) ? D'ailleurs, pourquoi avoir idiotement remplacé dans toutes les facs la dénomination francophone "Maîtrise" par son équivalent anglophone "master" ? Nous avons en France des formations de qualité en deux ans : IUT, BTS. Elles sont performantes, offrent de bons débouchés et sont reconnues par les entreprises. Pourquoi devrions-nous les uniformiser pour faire "plaisir" à l'on ne sait qui ?

    Les commissaires et fonctionnaires européens bêlent en choeur à la reconnaissance de la diversité en Europe, et dans le même temps, par le biais de l'Éducation, ils écrasent les cultures nationales, avec la complicité de nos têtes pensantes, de nos chefs d'état, de nos leaders politiques, des think tanks, du Siècle, quoi...! Interpellés, nos parlementaires ne peuvent pas faire grand chose, parce qu'ils manquent de pouvoirs. Et même ainsi, les lobbies qui ont compris que Bruxelles était une place-forte, en font l'assaut, au point que le lobbying fait l'objet de professions lucratives. Bien sûr, je préfère le Parlement aux Commissions, mais il demeure largement faillible, il suffit de considérer certains de ses votes.

    On dit parfois que Bayrou est seul. Moi, je l'ai choisi pour ça. Parce que ce n'est pas un homme de réseaux, et qu'il ne leur doit rien. Absolument rien. Il n'aura pas de comptes à rendre aux oligarques de tout poil, lui. Cela se perçoit dans son projet éducatif, différent de longue date de la doxa ambiante. Voilà pourquoi j'ai fait un bond quand j'ai pris connaissance de celui du MoDem, et que j'ai vu le MoDem se rapprocher de ceux, à gauche et chez les Verts, qui concourraient à la destruction de ce en quoi j'avais toujours cru. Je crois, toutefois, enfin je l'espère, que le MoDem en est désormais conscient, et qu'une inflexion certaine, tendant vers les propositions de François Bayrou, se produira.

    Yann est un lecteur de Michel Pinçon. Je ne le connais que par un entretien avec le Journal du Net que j'avais trouvé très bon. Je vais acheter le Président des Riches, tiens, moi qui cherchais quelque chose à lire. A la différence de Yann (ou de Bayrou), toutefois, je pense qu'il y a dans les forces qui sont à l'oeuvre autre chose que les seules forces de l'argent. Il y a une sorte de globalisation folle à l'oeuvre, par-delà les idéologies, car elle s'abreuve à tous les râteliers, que je juge inquiétante. Cette globalisation n'est pas le fait des libéraux, comme on peut l'entendre partout. Elle emprunte au libéralisme certains de ses traits, mais d'autres au socialisme, et encore d'autres à l'alter-mondialisme et à l'écologie. Toute défense de son pré-carré est renvoyée à un nationalisme étriqué ou un corporatisme d'un autre âge, à de l'égoïsme par le concert des élites à l'abri et bien-pensantes. Et pourtant, elle est légitime, cette inquiétude.

    Barthès a beau eu se moquer de Bayrou et de son Shadow Cabinet, il n'en reste pas moins que je perçois le projet du MoDem, appelant sociaux-démocrates, libéraux, écologistes, et même gaullistes à faire front commun, comme un contre-projet face à cette globalisation, face aux oligarchies, quand bien-même ce contre-projet aurait du plomb dans l'aile. Si jamais un jour je devais en douter, je quitterais instantanément le MoDem.

    L'inquiétude de Yann me paraît suffisamment légitime pour avoir vocation à se répandre au sein de notre blogosphère. Je ne vais donc pas manquer de transmettre le fil d'Ariane à quelques blogueurs.

    Hervé auquel sa longue expérience politique confère du poids quand il s'exprime, est invité à donner son avis. Fred également, avec sa démocratie sans frontières. Il me semble qu'un sujet d'une telle envergure pourrait intéresser Toréador. Impossible de ne pas demander son avis à mon affreux libéral de service. Alexandre et Malaberg pourraient écrire un billet à deux voix contradictoires sur ce thème. C'est certainement audacieux de la taguer, mais je pense qu'un esprit libre comme celui du député souverainiste Nicolas Dupont-Aignan a certainement réfléchi de longue date à la question (ah, s'il n'était pas souverainiste, celui-là, il pourrait vraiment avoir ma voix au même titre que Bayrou).

    Il y a un autre blogue que je viens de découvrir et que je voudrais taguer, mais il faut pouvoir expliquer le sujet en anglais et l'adapter à la situation britannique, en espérant qu'il me réponde : mon homologue hérétique britannique, Heresy Corner.

    Dear british and heretic friend blogger,

    Two french left bloggers are very anxious : they suspect a possible rotationibility between left and right parties in France. They suspect they all only represent the rich ! In England, you have experienced dfficult times : there were no differences between Blairism and views of Tories. Nick Clegg has betrayed. He has sold out liberal-democrat program. You still there hope ?

    *Je me fie à la liste mise à jour par la République des Lettres. Wikipedia n'incluait pas Bayrou il y a encore trois mois. Il y figure depuis peu, mais l'article cite comme source unique la délirante et fascisante Radio-Courtoisie : bref, certainement pas une référence. 

    MAJ importante : François Bayrou vient de répondre à un mail de ma part sur le Siècle :

    Je ne fais pas partie du Siècle et n'ai pas l'intention d'en faire partie. Amitiés chaleureuses et voeux. FB

    Voilà qui est clair et clôt la question.

  • L'Europe sera chrétienne ou ne sera pas.

    Je m'interroge souvent sur cette "pudeur" un tantinet masochiste qui fait que l'Europe n'ose pas revendiquer ses racines. Est-il besoin de chercher midi à quatorze heures pour les trouver ? Elles sont apparentes, visibles immédiatement : l'antiquité gréco-latine et le christianisme, plus largement les valeurs judéo-chrétiennes.

    Il ne s'agit pas pour autant d'offrir à l'Église le moindre pouvoir politique. On voit ce que cela donne en Amérique latine, et c'est clairement dissuasif. 

    En revanche, on peut reconnaître dans l'Église un précurseur : dès le haut moyen-âge, les papes ont chercher à installer la paix en Europe entre les rois chrétiens, fussent-ils orthodoxes. D'une certaine manière, l'Église a cherché à préfigurer l'Europe, même si ce n'est pas la nôtre aujourd'hui.

    Les valeurs fondamentales véhiculées par la gauche laïque, y compris la gauche marxiste, sont une émanation directe du projet judéo-chrétien. Peu importe, au final, qu'il soit porté par la foi ou par l'idéal. Ce qui compte, c'est qu'il soit porté. Le Christianisme a fait nos valeurs, la Grèce et Rome nous ont donné les fondations de nos démocraties et de nos républiques.

    Les valeurs qui fondent l'idéal européen sont très proches des fortes pensées édictées par Jésus de Nazareth. Pourquoi aurions-nous peur, comme homme et comme sage, de le citer en préambule de la constitution européenne.

    On va me dire que du côté de l'Islam, ce sera ressenti comme une agression, un retour des Croisés. J'avoue que cet argument, celui du viol des Croisades, commence à me gonfler sérieusement. Parce que si l'on va par là, on peut aussi évoquer l'invasion arabo-musulmane stoppée par Charles Martel quatre siècles plus tôt, et puis surtout, le viol des Balkans (pour reprendre l'image particulièrement idiote et déplacée du viol) pendant quatre cents ans par l'Empire Ottoman musulman. Bref, à ce petit jeu ridicule, on n'en finit plus...Au passage, je parle de Jésus de Nazareth, et il se trouve qu'il est reconnu aussi par l'Islam.

    Je me réjouis par avance de voir débarquer (enfin, je l'espère, du moins) le ban et l'arrière-ban laïc qui va hurler à l'alliance du sabre et du goupillon (le plus drôle c'est que je navigue entre athéisme et agnosticisme). Tiens, d'ailleurs, je vais changer le titre. J'avais écrit l'Europe chrétienne, finalement, je vais choisir, l'Europe sera chrétienne ou ne sera pas.

    Pourquoi je dis que l'Europe sera chrétienne ou ne sera pas ? C'est surtout que je pense que l'Europe ne pourra pas continuer à se construire ex-nihilo sur le mythe de père fondateurs qui, in fine, ne sont une référence que pour les pays fondateurs, c'est à dire deux ou trois pays en somme.

    Il faut évidemment quelque chose de bien plus fort qui relie les peuples européens entre eux. Quelque chose d'enraciné. Or, quand on creuse, faut-il un cours d'étymologie appliqué à cinq ou six langues européennes d'origine différentes pour le montrer, comme je le dis en introduction, il n'y a pas 36 souches différentes. Il y en a deux : la civilisation gréco-latine et le christianisme.

    Le projet culturel européen devrait donc s'articuler en priorité autour de ces deux sources.

  • Viet Tan, une sorte de MoDem du Viet-Nam

    J'ai découvert tout récemment le site/blog du Viet Tan. Un parti vietnamien non reconnu par le régime communiste au pouvoir. J'ai parcouru avec grand intérêt son programme politique. On y trouve la défense des libertés individuelles, la volonté d'asseoir la solidité sociale sur la famille, et des vues économiques qui m'ont fait assez largement penser à celles du MoDem, mais en version plus libérale. Jugez plutôt : 

    Viet Tan prône le libéralisme à assise nationale, c’est à dire une économie de marché au service du citoyen.

    C’est une économie dans laquelle chaque citoyen a le droit d’entreprendre selon les lois du marché. La propriété privée des moyens de production est respectée et défendue. Elle doit être au service de la société et non des intérêts particuliers d’entreprises ou d’Etats étrangers. Le libéralisme à assise nationale a les caractéristiques suivantes :

    Respect de la liberté d’entreprendre : Tout citoyen a le droit d’entreprendre ou de s’enrichir légalement selon ses capacités ou ambitions, ce que la société, sous quelque prétexte que ce soit, ne peut blâmer ou empêcher. En ce sens, tout citoyen a le droit de posséder et d’utiliser :

    - 1. la terre, les moyens de production 
    - 2. la force de travail d’autres citoyens, manuel ou intellectuel. 
    - 3. les capitaux

    Finalement, la liberté d’entreprendre n’a de sens que si la notion de marché est acceptée. Le marché est un lieu où les agents économiques s’échangent librement leurs services suivant les mécanismes de l’offre et de la demande.

    Séparation entre le politique et l’économique : Le rôle premier de l’Etat est de garantir la liberté d’entreprendre de chaque citoyen. Ensuite, Il doit limiter ses interventions économiques aux régulations macro-économiques dans le seul but de combler les insuffisances des mécanismes de marché pour éviter les dérapages incontrôlés. En aucun cas, l’Etat ne doit disposer de moyens de production de biens ou de services entrant en concurrence avec le privé, ni édicter des règles qui fausseraient le fonctionnement du marché.

    Equilibre entre les agents économiques : dans une économie de marché, l’équilibre entre les agents économiques est une condition primordiale pour un développement durable et équilibré pour toute la société, pour préserver à chacun sa chance d’entreprendre.

    Le libéralisme à assise nationale ne signifie pas que l’Etat privilégie systématiquement le citoyen (en tant qu’agent économique) au détriment d’autres agents économiques. Il vise simplement à créer un certain équilibre , entre les citoyens, entre les entreprises, entre les régions, pour répondre aux besoins de toute la société, condition indispensable d’une démocratie véritable.

    Pas mal, non ? J'aime beaucoup également leur réflexion sur l'harmonie et l'unité. Les voix les plus fortes de ce mouvement s'essaient évidemment à des analyses approfondies des ressorts de la société vietnamienne mais également aux conséquences économiques des décisions du pouvoir en place. La dette y fait évidemment l'objet d'une préoccupation particulière...

     

  • Décembre 2010, record...pas battu !

    Le mois de décembre a été faste en fréquentation sur le blog de l'hérétique. En novembre, il affichait14 736 visiteurs uniques. Ce mois-ci, le compteur affiche 15 701, mais, il se trouve que le moteur de hautetfort a débloqué le 1er décembre et n'a compté que 200 visites. Comme je peux rétablir les chiffres grâce à  deux autres compteurs, je sais qu'il y a eu environ 1400 visites ce jour-là. Et pour les visiteurs uniques sur le mois, je n'ai guère le choix que de faire une péréquation sur trente jours. On peut calculer qu'en gros, le blog a 500 visiteurs uniques mensuels par jour. Il a donc du avoir aux alentours de 16 200 visiteurs uniques ce mois-ci. Le record sur ce blog date de juin 2010,  16 682, mais, cela fait de décembre 2010 la seconde plus grosse fréquentation jamais réalisée sur ce blogue.

    Il est très difficile de calculer ses chiffres annuels avec hautetfort, qui en rend des décomptes que mensuels. Google analytics laisse passer de nombreuses visites sans les compter, mais c'est une référence reconnue pour établir des comparaisons. 

    Sur l'année 2010, selon Google Analytics, il y a eu 109 894 visiteurs uniques différents annuels, et 211 586 visites uniques quotidiennes. Google analytics compte 325 929 pages vues, mais, si j'en crois hautetfort, ce serait plutôt de l'ordre de 1 500 000. C'est, je le suppose que ce qui est comptabilisé n'est pas identique : hautetfort compte le nombre de pages chargées, et peu importe qu'une même page soit chargée plusieurs fois, y compris par le même visiteur. Google Analytics compte le nombre de pages lues, ne comptabilisant qu'un seul chargement par page. En somme, si je fais une moyenne arithmétique, mais cela n'a guère de sens, chaque visiteur unique annuel venu sur le site consulte trois pages différentes. Il en charge certainement plus, mais ce n'est pas ce que mesure Google Analytics.

    Ceci est cohérent avec le taux de rebond qui décroît progressivement.  Selon Google analytics, annuellement, 12,55% des visiteurs uniques annuels du blogue sont revenus plus de 200 fois. Cela signifie qu'il a un lectorat vraiment très fidèle d'environ 13 000 lecteurs, selon Google analytics. Probablement plus, au total, je pense qu'il faut l'estimer à 15 000. Il y a encore environ 10% qui sont venus entre 50 et 200 fois. Si je les ajoute aux 15 000, le lectorat fidélisé comporte plus de 25 000 individus.

    MAJ : oulah, je crois que je me suis lourdement emmêlé les pinceaux. Reprenons : GA compte 211 586 visites et 109 894 visiteurs uniques.

    Sur toutes les visites, 107 000 sont le fait de visiteurs venus une seule fois. Donc, en théorie, ils devraient représenter 107 000 visiteurs uniques. Mais si tel est le cas, je dépasse très largement les 109 000 visiteurs uniques, puisque 11 863 visites sont le fait de visiteurs venus deux fois. Si l'on divise par deux, on obtient donc environ 6 000 visiteurs uniques de plus. Décidément, ces chiffres sont de vrais casse-têtes. Merci à lorenzo d'avoir attiré mon attention, en commentaires, sur l'incohérence de mes assertions. Venus plus de 50 fois, si j'applique ses calculs, sur l'année, ce serait en fait entre 300  et 500 lecteurs très réguliers, qui viendraient sur ce blogue, ce qui me paraît plutôt cohérent

    A cela s'ajoute les lecteurs de Marianne2 qui a repris beaucoup d'articles du blogue cette année, qui se comptent en dizaine de milliers, ceux d'AgoraVox qui a repris certains de mes billets, et les readers qui ne sont pas comptabilisés dans les visites. Difficile d'estimer le total, mais cela fait un valeur ajoutée non négligeable.

    J'aimerais un jour parvenir à comptabiliser 20 000 lecteurs uniques ici. Mais je crois que c'est très difficile pour un format blogue de ce type. Il faudrait une véritable équipe rédactionnelle et passer au format journal. A ce prix, on pourrait envisager une progression bien plus importante. La mise en page ne serait plus celle d'un blogue, bien sûr, mais d'un webzine.

    wikio mesure l'influence. Je ne parle que rarement du classement de l'hérétique sur cette plate-forme. La concurrence y devient rude...Wikio établit des ratios qui lui servent ensuite à définir le classement des blogues les plus influents. Il y a quelques mois encore, avec un score de 60, on figurait aisément parmi les 20 premiers du top politique. Aujourd'hui, on peine à s'y maintenir à moins de 80, voire 90. Je prévois une sortie de ce blogue à plus ou moins court-terme du top 20. Il ne dispose pas des relais, ni dans dans la blogosphère, ni sur twitter des gros blogues. Quand il aura disparu, il ne restera plus qu'Hashtable pour défendre les couleurs libérales et plus personne celle du centre...

    Nous autres, blogueurs politiques, touchons, je le pense, un public considérable, si nous considérons nos lectorats. Sur la suggestion de Laurent qui commentait chez moi, je me suis rendu chez un congénère britannique qui a fait lui aussi de l'hérésie l'emblème de son écriture politique. Il vient d'ailleurs d'écrire un billet assez amusant sur l'ordonnancement du cortex de l'individu et ses allégeances politiques.

    Je regardais par ailleurs les témoignages que notre hérésiarque affiche sur son blog. On y lit des témoignages de membres du parlement, de journalistes des grands journaux, un ambassadeur et même l'évêque de Canterbury, lui-même  blogueur !

    Quand je songe au mépris, ou, tout du moins, à l'indifférence dans lesquels nous tiennent et notre presse et notre classe politique...Tout au plus servons-nous parfois de source d'inspiration, parfois de source d'information en vue d'éphémère épiphénomènes. Il est vrai qu'il y a aussi une question de calibre : le blogueur anglais que je cite a davantage la stature d'un Versac de la grande époque que de nos pauvres blogues de bistrot.

    Il n'empêche, nous existons. La classe politique se défie de nous sur le fond, et, quand les hommes politiques ouvrent un blogue, ce n'est souvent que pour s'entourer d'une cour d'admirateurs. La plupart ne prennent pas la peine de répondre aux commentaires, et la quasi-totalité d'entre eux se garde bien de lier un blogue autre que celui d'une autre personnalité politique de même envergure. Et encore : s'il est dans son propre camp seulement.

    Il révolutionnerait le rapport de la sphère politique à internet, l'homme politique d'envergure qui choisirait d'aller commenter chez les blogueurs, et qui n'hésiterait pas à entrer dans leurs polémiques de blog à blog.

    Ce temps n'est manifestement pas venu. Et ne viendra peut-être jamais, d'ailleurs.

  • Bayrou appelle à la solidarité envers les Chrétiens d'Orient

    François Bayrou, appelle, en ce premier jour de l'année 2011 à  "manifester concrètement la solidarité des démocraties" avec les chrétiens d'Orient, à la suite de"l'épouvantable attentat"  survenu devant une église copte d'Alexandrie (Egypte), qui a provoqué 21 morts et des dizaines de blessés.

    Cet "épouvantable attentat" est "un drame de plus dans la guerre de religion sans fin que subissent les communautés chrétiennes d'Orient".[...] "Le fanatisme qui prend pour cible la religion des autres avec pour but avoué de mettre un terme au pluralisme religieux est une barbarie qui doit être dénoncée et combattue comme telle. Tous les défenseurs de la tolérance et de la compréhension des hommes entre eux doivent se réunir pour lutter contre horreur"[...] "Il est du devoir de toutes les autorités, politiques, diplomatiques et morales, d'être solidaires des chrétiens d'Orient, persécutés comme en Egypte par des extrémistes ou ailleurs parfois même par des Etats" [...]"il faut être solidaire des pays qui luttent contre ces organisations et il faut manifester concrètement la solidarité des démocraties avec les communautés pacifiques persécutées pour leur foi et qui luttent pour leur survie"."La défense du pluralisme religieux, la tolérance et la compréhension mutuelle ne se divisent pas. Etre solidaire des chrétiens d'Orient, c'est défendre nos valeurs, c'est défendre le pluralisme partout dans le monde, y compris chez nous" a-t-il déclaré.

     

  • Un monde parfait...

    Un court billet pour finir l'année, mais je ne voulais pas passer à côté du témoignage de Béatrice sur le blog Autisme infantile. Merci à Isabelle de me l'avoir signalé.

    Toutes ont évidemment des enfants parfaits. Pas un de raté, même un tout petit peu… Toutes ont des enfants neurotypiques, 100% zéro défaut physique. Pas une seule mère d’enfant handicapé physique ou mental, pas une seule mère d’enfant malade. Les mères d’enfants différents ont disparu. Effacées. Transparentes. Serait-ce parce qu’elle n’aiment pas le sexe/mode/cuisine – ou les trois? Serait-ce parce que leur avis sur les objets de puériculture « on s’en tape », même si ce sont certainement celles qui utiliseront le plus longtemps poussettes, tétines, et biberons ?

    Dans notre monde parfait, la vitrine est toujours parfaite. J'ai observé cette tendance à tous les étages de notre société : dans les médias, dans les entreprises, dans les écoles, et même sur les blogues.

    Ainsi, il ne viendrait pas à l'idée aux grandes marques de demander leur avis sur des produits de puériculture à des parents de paralytiques, d'enfants en proie à des troubles divers et variés, et cetera. Non, il faut toujours des super-women, fashion, trendy, tendance, cougar, et tout ce que vous voudrez, avec des enfants parfaits : aimés, câlinés, vifs, tendres, expressifs, et cetera...Ainsi va notre monde parfait. Oh, au plus, on pourrait leur demander leur avis sur des produits de puériculture pour enfants handicapés. Mais leur demander leur avis comme papas et comme mamans, ça va pas la tête ?

    Ainsi va notre monde parfait...

    Je sais à quel point Isabelle attache de l'importance à l'école inclusive. Le concept en est simple : plutôt que de créer mille univers spécialisés, on conçoit des classes à degrés, avec le cas échéant deux enseignants, une orthophoniste ou d'autres professionnels de santé et d'éducation dans lesquelles on accueille TOUS les enfants quelles que soient leurs particularités.

    Il reste à inventer la puériculture inclusive. Eh oui, les amis : un autiste, ça joue aussi avec des petites voitures, avec des playmobils, ou d'autres jouets encore. Un trisomique aussi. Et un paralytique également. 

    Et un handicapé, ça réveillonne également, et ça a aussi envie de faire des rencontres...

    Comme le dit Béatrice Bolling, serait-ce simplement parce qu’on dérange dans cet univers en pastel et sucre d’orge? Serait-ce parce qu’on fait peur avec notre énergie du désespoir, nos histoires déprimantes, notre façon d’être toujours un peu au bord des larmes, et d’être la preuve vivante de la Peur fondamentale de toute mère: offrir une vie abîmée à un enfant tout neuf ? 

    Allez, bienvenue dans notre monde parfait, amis lecteurs, et bonne année 2011...

  • Mon Dieu, qu'est-ce que je les ai aimés !

    chipsbalsa.jpgC'est une avec une peine immense que j'ai parcouru désespérément les rayons de mon Monoprix favori : hélas et mille fois hélas, ces misérables ont modifié la formule du paquet de chips au vinaigre balsamique qu'ils vendaient jusqu'alors. En lieu et place, un horrible sachet violacé sans motif barré d'une réclame en lettres majuscules d'imprimerie, se vantant de peser 90 grammes, et au final, bien moins goûteux et bien plus salé. A tous les coups, ils ont mis la même quantité de balsamique pour une quantité supérieure de chips.

    Qu'est-ce que j'ai pu en bâfrer du chips au vinaigre balsamique Monoprix. Ah, ces soirées passées à s'enfiler des paquets en sirotant verre de coca-cola sur verre de coca-cola.

    Encore un commercial ou un publicitaire qui a voulu jouer au malin. En tout cas, de deux choses l'une : soit il s'agit d'une promotion idiote, mais en principe et heureusement pas durable, et je vais retrouver dans peu de temps mon paquet de chips favori, soit c'est un sale coup et Monoprix a perdu un acheteur de premier ordre. En plus, comme c'est de la conception Monoprix, c'est une perte sèche pour eux, ce sont sur leurs produits qu'ils font le plus de marge.

    Au fait, pourquoi l'imbécile nouveau paquet affiche 90 grammes en gros alors que l'ancien paquet faisait AUSSI 90 grammes ????!

    Moi je dis qu'il faut déposer illico presto une réclamation. Nous, consommateurs de chips de qualité n'allons pas nous laisser faire comme cela.