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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 147

  • Être centriste en 2011

    Alexandre m'a demandé, dans une chaîne, une définition du centre. Mais comme je ne suis pas le seul qu'il ait interrogé, je vais avoir du mal à ajouter quelque chose d'intéressant de plus. Xerbias a en effet développé une réflexion qui recoupe à peu près à 90% mes vues sur le sujet. Nous sommes plusieurs blogueurs à nous interroger sur ce qu'est le centrisme. Certains, comme Fulrad, récusent viscéralement un positionnement de centre-gauche. D'autres font remonter la voie centrale à Cicéron (pas faux, au demeurant )! Ce qui me frappe, quand je consulte des blogues centristes appartenant pourtant à des chapelles différentes, c'est la proximité fondamentale de leurs vues.

    Entre Life's Good, Humeurs de Vache, Vogue Haleine,BobJ'ai rarement tort, le Chafouin, Xerbias que je citais, on a là une belle brochettes de blogueurs centristes que pas grand chose ne sépare quand chacun exprime son opinion. Et pourtant, ils appartiennent ou sympathisent avec des forces politiques différentes (radicaux de gauche, MoDem, Alliance Centriste, Nouveau Centre, UMP !); on y retrouve ce qui compose le centre : démocrates-chrétiens, libéraux, sociaux-libéraux. 

    Je n'y cite ni les sociaux-démocrates, ni les écologistes, parce que si je crois que les sociaux-démocrates peuvent rejoindre une formation comme le MoDem, ils ne sont pas pour autant centristes. Il en va de même pour les écologistes, à la notable exception de Cap21 qu'on peut assimiler à des sociaux-libéraux verts. Il y a quelques socialistes qui sont proches des centristes, comme Gérard Collomb, François Rebmasen ou encore Manuel Valls, mais ils demeurent une exception, en dépit de leur poids politique localement. Bockel, à n'en pas douter, aurait certainement fait bonne figure au centre, mais il a finalement choisi de s'associer à l'UMP.

    Qui taguer sur une telle réflexion ? J'aurais dit Laurent de Boissieu, mais il a répondu, d'ores et déjà, avec sa foire aux questions sur le centre. Je crois que ce serait tout de même intéressant d'avoir l'avis d'un blogueur comme Romain, proche de Collomb et clairement positionné au centre-gauche. J'ai cité le Chafouin, qui représente, pour moi, la démocratie-chrétienne traditionnelle. Si le coeur lui en dit, j'aimerais avoir son avis. Rubin incarne cette aile libérale qui s'est reconnue à un moment donné en Bayrou et demeure une composante du centrisme, même si elle est souvent occultée.

    Il serait dommageable sur un sujet de cet acabit, de ne pas demander l'avis d'un chroniqueur en ce domaine aussi avisé que l'est Hervé. Je n'ai jamais su trop classer Polluxe, mais je crois qu'elle entre aussi dans la mouvance centriste. C'est peut-être bien parce que je ne parviens pas à la classer qu'elle y figure, d'ailleurs...

    Il y a un dernier blogueur que je voudrais interpeller, mais cela suppose que son blogue se réveille du long sommeil dans lequel il est plongé : KPM. Il incarne, avec quelques autres assez rares au MoDem, cette lignée issue de l'entre-deux guerres, présente d'abord dans la résistance puis au MRP, et qui se dispersa jusqu'à la constitution de la Nouvelle UDF puis du MoDem : le personnalisme. Elle se manifeste notamment dans un courant anti-libéral au MoDem qui donne parfois de la voix. Pas facile de al concilier avec les libéraux présents dans ce même parti...

  • La SNCF peut-elle imploser ?

    Tiens, les déplacements en train, parlons-en. Quand je m'entretiens avec des personnes qui traversent la France de part en part en utilisant le chemin de fer, je suis effaré d'en constater la dégradation continue. Jeune, j'ai beaucoup pris le train. Je ne crois pas avoir été spécialement chanceux quand j'affirme qu'il y a encore 20-25 ans, les retards étaient l'exception. Je me souviens très bien d'avoir été impressionné à de nombreuses reprises par l'exactitude parfaite des trains de la SNCF. Comme dans le même temps je voyageais de temps à autre à l'étranger, je ne pouvais que constater avec fierté à quel point la qualité de notre réseau national l'emportait sur ceux des autres pays.

    Je me suis longtemps demandé comment on en était arrivé au point où nous en sommes aujourd'hui, et, j'en ai pas mal discuté avec des usagers, notamment des usagers anciens.

    Il y a, semble-t-il, une cause première fort simple : l'explosion du trafic. Toujours plus de trains, avec des cadences toujours plus soutenues. La circulation ferrée est tellement intense, avec l'accroissement des échanges, sur le territoire français, qu'elle devient très difficile à gérer.

    A cela s'ajoute un sous-entretien des voies ; les sommes investies pour les maintenir sont très inférieures à ce que consentent les autres pays européens, alors même que la France est une plaque tournante de l'Europe.

    En cinquante ans, les effectifs de la SNCF ont été divisés par deux, c'est à dire qu'ils sont passés de 350 000 individus à environ 175 000. Je veux bien concevoir que le progrès technique explique une partie de ces diminutions, mais j'ai aussi cru comprendre que les progrès en termes de rendement et de rentabilité de l'entreprise étaient en grande partie liés à une politique de contraction de l'emploi.

    Toute la difficulté, désormais, c'est qu'il va bien falloir régler la dette de l'entretien des voies. Ce dernier n'incombe plus à la SNCF, désormais, mais à l'État. Or, la facture se chiffre en milliards d'euros (15 milliards). La SNCF risque de toutes façons d'avoir d'autres chats à fouetter : elle va devoir renouveler son matériel roulant, ce qui suppose des investissements très lourds.

    La solution, pour l'État, qui ne peut se permettre de creuser davantage son déficit, est d'instaurer un droit de péage que la SNCF devra lui régler ; la SNCF ou toute autre compagnie ferroviaire. Mais il deviendra alors difficile de demander à la SNCF de pratiquer des tarifs sociaux. 

    Il va bien falloir se résoudre, in fine, à devoir trancher entre un réseau en mauvais état mais peu coûteux pour l'usager à utiliser, ou au contraire des voies flambantes neuves, mais avec des prix en croissance exponentielle ou presque.

    Dans le même temps, la SNCF doit subir la concurrence des compagnies aériennes low-cost. Peut-être pas indéfiniment, toutefois : le ciel français devient petit à petit aussi encombré que les voies ferrées ou les routes automobiles. 

    J'observe que la problématique du transport touche tous ses modes. Bertrand Delanoë décidant de fermer Paris aux automobiles sur le seul critère de leurs émissions de CO2, c'est ridicule, et cela montre combien l'homme ne réfléchit guère au-delà de son périphérique. Bertrand Delanoë ne se demande ce qu'il peut faire pour fluidifier le transport ; il se demande ce qu'il peut faire pour gentrifier sa ville et, au passage, empoisonner l'existence des automobilistes qui la traversent. Et le plus grave, c'est que les mairies de la petite couronne parisienne commencent à l'imiter...

    Sébastien Musset fait bien de constater l'entassement des transports à Paris. Il n'est d'ailleurs pas le seul. Il voit également juste en visant une décentralisation incomplète. Mais ces deux sympathiques blogueurs de gauche se fourrent le doigt dans l'oeil s'ils espèrent sincèrement que le transport collectif puisse être la solution à leurs maux.

    Peut-être faut-il se demander si nous n'en sommes pas arrivés à saturation quant aux transports sur notre territoire national. Les transports en commun dont nombre de forces politiques se sont faits les apôtres en lieu et place de l'automobile sont-ils seulement en mesure d'absorber un surcroît de voyageurs ? J'ai quelques doutes sur la question.

    Dès lors, si les utilisateurs principaux sont des utilisateurs professionnels, il est à envisager, avec le développement des diverses formes de la communication à distance, de repenser le rapport entre le travail et les déplacements. Leur limitation suppose une autonomisation accrue des taches, et donc, une organisation différente des entreprises en premier lieu, de la société à terme.

     

  • Président de la France ou directeur du FMI ?

    C'est une Arlésienne que de savoir si DSK sera candidat ou non à l'élection présidentielle en 2012. Michel Rocard semble avoir une idée sur la question : il juge qu'il est bien plus utile et efficient comme directeur du FMI que comme Président de la France. La surveillance des économies est désormais l'un des rôles majeurs du FMI, bien au-delà de la seule stabilité monétaire. J'ai du mal à me faire une idée, en ce qui me concerne, de son bilan après trois années passées à la tête du FMI. Il me semble qu'il a géré au mieux de ce qu'il était possible de faire la crise grecque.

    Plus généralement, j'ai le sentiment qu'il a d'abord réhabilité vraiment le FMI aux yeux de l'opinion publique mondiale, ce qui n'est pas rien. Les conseils désastreux de cette institution lors des crises argentines avaient largement entamé sa crédibilité.

    Héritant d'un FMI dénué de moyens, il a su convaincre les grands pays donateurs de mettre la main à la poche, ce qui a permis au FMI de disposer de fonds conséquents, par émission de DTS (Droits de Tirage Spéciaux) au moment des crises, et donc de pouvoir prêter de l'argent aux pays émergents au bon moment. Il a su aussi débloquer des prêts pour les pays les plus pauvres et leur consentir pour des périodes limitées le non-paiement de leurs intérêts. 

    Évidemment, le FMI ne s'est pas pour autant transformé en oeuvre de bienfaisance, et quand il s'est agi de conseiller de dégraisser à certains pays (Roumanie, Lettonie) il n'y a pas eu d'états d'âme. Le patron du FMI a beau se réclamer du keynésianisme, point trop n'en faut quand il s'agit de dépenses publiques...

    Mais enfin, dans l'ensemble, force est de constater qu'il a dans l'ensemble bien géré la boutique, et que surtout, pendant la crise, le FMI a joué le rôle de pompier plutôt que d'incendiaire.

    Néanmoins, son amitié avec le sinistre Pascal Lamy, m'inspire toutes les défiances, tant ce dernier individu incarne le mondialisation technocratique dans ce qu'elle comporte de pire, à commencer par le mépris des nations, des cultures et des peuples.

    Il ambitionne, j'imagine, de faire du FMI le gendarme financier du monde. Pari fort difficile à réaliser, tant les gouvernements des différents États n'y tiennent pas plus que cela. Les pays occidentaux, en particulier, refusent de lâcher leurs droits de votes au Tiers-Monde et aux pays émergents.

  • Finalement, le livre par le début...

    Quelques blogueurs et commentateurs ont réagi au thème que je proposais, le 18 décembre dernier. Ferocias, entre autres, qui juge que sur le fond, le livre est programmé pour une lecture linéaire, ou encore Traqueur Stellaire qui ne se mouille pas dans la polémique. Dans les commentaires, Didier Goux a réagi, à vrai dire sans surprise, en jugeant que ce choix de lecture n'est faisable qu'avec un livre déjà lu. Il est suivi par Chistian (Romain) qui expose une argumentation convaincante à base de Virgile et de peinture flamande. J'ai été victime aussi du syndrome d'Icare en contemplant le tableau de Bruegel. Christian énonce clairement comme objectif de lecture l'identification des intentions de l'auteur. Réponse en conséquence, donc...

    Prenons d'abord l'analogie avec la syntaxe latine. Il est vrai qu'elle est beaucoup moins contraignante que la nôtre. C'est dire que, d'une certaine façon, elle offre plus de libertés. Mais pour autant, il ne faut pas oublier que l'ordre choisi par le locuteur ou l'écrivain est un ordre voulu, destiné à produire un effet (réussi ou pas, c'est une autre question). Toute énonciation littéraire suppose une intention.

    Prenons par exemple la citation de Virgile : "O fortunatos nimium, sua si bona norint, agricolas". Le "agricolas" arrive en dernier, comme la révélation de la petite énigme que constitue le début de la phrase. Il appuie l'intention et marque la phrase en la concluant. L'ordre n'est pas innocent. Idem avec, par exemple, la formule "Ne, sutor, supra crepidam". Si on place "Sutor" en premier, on a une simple interpellation. Mais en le plaçant juste après le "Ne", on a à la fois une interpellation et une explicitation. L'équivalent français serait dans le premier cas "Cordonnier, ne t'autorise pas à..." et dans le second "Ne t'autorise pas, toi qui n'es que cordonnier, à..." La différence, tant littéraire que sémantique, n'est pas mince ; et pourtant elle ne tient qu'à l'ordre des mots.

    Il me semble qu'un livre (enfin, disons un roman écrit par un véritable auteur) suit la même logique. Sa construction obéit à une intention, tout comme le choix des phrases et celui des mots dans la phrase. C'est ce qu'on appelle le style. Je me souviens d'une nouvelle de science-fiction des années 60 (peut-être bien de Pierre Boulle) où un programmeur faisait écrire par un ordinateur le monologue d'Hamlet en lui impulsant l'équivalent électronique d'émotions et d'états d'âme. Le résultat était fidèle à l'original, à un mot près : l'ordinateur produisait "a heap of troubles" là où Shakespeare a écrit "a sea of troubles". Et l'auteur de disserter sur ce qui fait le style : un choix particulier et parfois arbitraire de mot.

    Tout ça pour dire qu'en faisant fi de l'ordre narratif voulu par l'auteur (exception faite des "acrobaties" comme celle de Cortazar), on risque de passer à côté de l'intention de l'auteur. Et donc en somme de lire un autre livre que celui qu'il aura écrit.

    Ce ne serait du reste pas bien grave. Malraux affirmait que "au delà de trois cents exemplaires vendus, tout livre est un malentendu" ; c'est-à-dire qu'au fond chacun se fait son propre livre à la lecture d'un livre, comme peut-être d'ailleurs son propre film ou sa propre pièce de théâtre.

    Pour ma part, je considère que lire, au vrai sens du terme, consiste à reconstruire dans son propre esprit ce qui a présidé à la genèse de l'œuvre. Pas volontairement, en analysant et en disséquant, mais par un mécanisme intellectuel et psychologique que je serais bien en peine d'expliquer mais que j'ai expérimenté à de nombreuses reprises.

    Pour essayer de me faire comprendre, je vais prendre un exemple dans un autre domaine : la peinture.

    Il existe un tableau de Bruegel l'Ancien intitulé "Paysage avec chute d'Icare". Le tableau représente au premier plan un paysan labourant son champ. Derrière lui, la mer, un bateau et, tout à côté du bateau, dépassant d'une gerbe d'écume, le bras ou le pied d'Icare qui vient de s'abîmer dans les flots.

    Le spectateur qui regarde ce tableau n'aperçoit pas d'abord Icare. Il voit le personnage principal, le décor ; mais averti par le titre il cherche Icare, finit par le trouver et se rapproche alors pour le regarder de plus près. Ce faisant, et sans en avoir conscience, le spectateur reconstitue la trajectoire d'Icare : il "survole" le décor puis identifie un point particulier et "plonge" vers ce point, se confondant ainsi avec le héros de la scène. En fait, Bruegel ne nous fait pas voir Icare, mais vivre la chute d'Icare.

    Et, à mon sens, on n'a pas vraiment "vu" le tableau tant que l'on a pas , non seulement revécu la chute d'Icare, mais pris conscience de ce que Bruegel nous a fait revivre cette chute.

    Pour moi, lire "vraiment" un roman, c'est un peu la même chose. En le lisant, on se prête au jeu voulu et pensé par l'auteur (comme devant le tableau on survole puis on plonge), et en même temps on prend conscience à la fois de ce mécanisme, de l'intention qui y a présidé et de l'état d'esprit (voire, de l'état de conscience) qui l'a généré.

    Ce qui suppose évidemment de "jouer le jeu" en suivant le balisage voulu par l'auteur. Donc, de commencer plutôt par le début.

  • Prières dans la rue, position équilibrée et modérée du MoDem

    C'est avec du retard que je découvre la réaction de Fadila Mehal, responsable de l'intégration au Shadow Cabinet du MoDem. La presse ne l'a pas relayée, et c'est bien dommage, car je la trouve très équilibrée et très sensée, ne versant ni dans un populisme, ni dans l'autre.

    Fadila Mehal, responsable de l'Intégration et de la Lutte contre les discriminations au sein du Shadow Cabinet, a répondu lundi 20 décembre à "la polémique qui fait rage sur les prières à ciel ouvert de certains musulmans" par le biais d'une tribune intitulée "Il vaut mieux prier de chez soi ou dans une mosquée que dans des rues sales et encombrées". Découvrez ses propos en intégralité.

    La polémique qui fait rage aujourd’hui ne doit pas nous faire oublier l’essentiel, et il passe par trois messages forts . Non, ces prières de rues ne peuvent être comparées à de l’invasion ou de l’occupation, comme le prétend la droite extrême. Cette comparaison est choquante quand on sait ce que recouvrent ces mots dans notre mémoire collective avec la sinistre période évoquée. C’est même une insulte quand on sait plus de 150. 000 musulmans sont morts pour la France, qu’ils ont défendu ses frontières et chassé hors de France, la barbarie nazie. 

    Deuxième message, certes l’Islam invite les croyants à la prière 5 fois par jour . Mais il indique qu’elle doit se faire dans un lieu propre et protégé. La prière collective est réservée au vendredi, conduite par un imam dans un lieu de culte, de ….proximité. Rien ne dit qu’il faille prendre le RER ou le bus pour aller prier dans la rue, privatisant ainsi l’espace public. Prenons garde qu’une minorité agissante d’un groupe religieux ne prenne l’espace public en otage, et ne donne de la visibilité polémique à un manque cruel de lieux de culte et c’est là le troisième message. 

    Aujourd’hui en France vivent près de 6 millions de musulmans. Faut-il le déplorer ou faut-il s’en réjouir ? cette question n’a plus lieu d’être , car cette présence musulmane est une réalité que nous devons assumer ensemble. La France a changé de visage et les musulmans font désormais partie de l’album de famille. Ce sont le plus souvent des Français à part entière qui entendent vivre un islam familial et paisible. Leur croyance ne doit pas les opposer aux autres Français car nous avons dans notre pays une tradition, un pacte social qui font que chaque Français peut vivre paisiblement sa croyance ou son refus de dieu et ça c’est une chance formidable, cela s’appelle la laïcité. 

    Les musulmans sont en droit de demander des lieux de culte de proximité pour prier, des carrés musulmans pour inhumer leurs défunts, des imams formés pour éduquer leurs enfants, c’est leur droit le plus strict. En tant que communauté de croyants, ils ont à s’organiser et à se rassembler pour financer ces projets car ce n’est pas l’affaire de l’Etat ou des mairies que de salarier ou de financer le culte. Sauf à considérer que certaines activités relèvent du domaine culturel. Les municipalités doivent, elles aussi et ne plus faire des permis de construire des lieux de culte, le parcours des combattants. 

    Les musulmans ont à se saisir de cet enjeu de sécularisation de l’islam en terre chrétienne et l’idée d’une fondation dédiée, doit plus que jamais voir le jour. Pour sa réussite et son rayonnement, elle aura l’impériale obligation de se fonder sur la transparence et le pluralisme et devra pour éviter tout amalgame se prémunir de l’influence étrangère en faisant le choix de l’indépendance. 

    C’est à ce prix que l’Islam sortira des caves et des rues encombrées, pour devenir une source d’inspiration et de modernité. 

    Fadila Mehal Membre du Shadow Cabinet, responsable de l’intégration, de l’égalité des chances et de la lutte contre les discriminations

  • Tous sur ebay, les gars (et les filles) !

     Oui, tous sur ebay, hein ? Parce que le Père Noël est passé, et donc, d'un côté, il y a plein de vendeurs déterminés à se débarrasser de leurs cadeaux, et de l'autre, quelques acheteurs non moins déterminés à profiter de l'opportunité. Du cadeau flambant neuf à peine déballé, parfois pas ouvert ! Que de la bonne came, quoi. Allez, faites péter les enchères, et que le meilleur gagne. Et...au fait, mis à part ces petits détails, joyeux  noël et bonne fête, hein ?

    Tiens en parlant de noël, un truc m'intrigue : les linguistes assurent que le mot provient de natalis dies, jour de naissance du Christ dans la religion catholique. Pourtant, no'il (noio + hel en gaulois) en breton, néo helios en grec ancien signifient  nouveau soleil. Les linguistes récusent pourtant cette étymologie. Ça m'a toujours étonné, tant cela me semble naturel. Je ne m'y connais guère en phonétique historique, mais j'ai du mal à voir la transition natalis dies -> noël, alors que le no'il me paraît tout à fait pertinent et historiquement logique. natalis se serait contracté pour donner naël puis noël. Allez savoir. En tout cas, l'origine celtico-gauloise, elle me branche bien, parce qu'en effet, le solstice d'hiver coïncide à peu près avec la date.

    Et au fait, le savez-vous ? ebay, fut fondé en 1995 par un Américain d'origine française, Pierre Omidyar. Tiens, voilà la lettre du fondateur : 

    J'ai créé eBay en 1995, le jour de la fête du Travail. Depuis, ce site a acquis une immense popularité et j'ai réalisé qu'il s'agissait vraiment d'une expérience formidable dans le domaine du commerce sur Internet. En créant un marché ouvert, favorisant des transactions honnêtes, je souhaite faciliter les échanges commerciaux entre les internautes du monde entier. La plupart des gens sont honnêtes et pleins de bonnes intentions. De nombreuses personnes font de leur mieux pour que tout se passe bien. On m'a rapporté de formidables histoires sur l'honnêteté de certains membres. Malheureusement, il y a aussi des gens malhonnêtes ou de mauvaise foi. Il y en a ici, dans les forums, les annonces classées et dans notre entourage. La vie est ainsi faite. Mais dans notre communauté, ces personnes ne peuvent pas se cacher. Nous les écartons pour protéger les personnes honnêtes. Et nous ne pouvons le faire qu'avec votre participation active. Inscrivez-vous et utilisez notre fonction Évaluations. N'hésitez pas à être élogieux envers les membres qui le méritent et à vous plaindre lorsque cela est justifié. Au cours des six derniers mois, j'ai mis au point ce système tout seul, pendant mes loisirs. J'ai reçu des plaintes de la part de certains membres. Heureusement, ces plaintes sont peu nombreuses. Depuis notre lancement, quelque 10 000 objets ont été vendus sur eBay, et nous n'avons reçu que quelques dizaines de plaintes.

    Nous avons à présent ouvert un forum. N'hésitez pas à l'utiliser. Formulez vos plaintes sur la place publique. Mieux encore, profitez de l'occasion pour faire vos éloges. Dites à l'ensemble de la communauté le plaisir que vous avez eu à effectuer une transaction avec tel ou tel membre. Par-dessus tout, adoptez un comportement professionnel. Comportez-vous avec les autres membres comme vous aimeriez qu'ils se comportent envers vous. Et n'oubliez pas : vous êtes généralement en relation avec des personnes comme vous. Nul n'est à l'abri d'une erreur. Des personnes bien intentionnées peuvent parfois se tromper. C'est humain. À nous de l'accepter. À nous de nous y faire. À nous de continuer à faire des affaires. Merci de votre participation. Bonne chance dans vos transactions!

    Allez, enjoy, tout le monde, et bonnes transactions capitalistico-libérales ! La loi de l'offre et de la demande, quoi, la main invisible et tout ça et tout ça...

  • Actions de groupes, les consommateurs l'ont dans le baba...

    Je l'avais annoncé il y a quelque temps déjà, mais en voici la confirmation : les géants de l'agro-alimentaire, de a confection, de la distribution et cetera pourront continuer à nous entuber en toute légalité et il sera toujours aussi difficile de se défendre pour les consommateurs, a fortiori avec une justice qui ferait passer un escargot pour un pur-sang...Parole d'un expert : 

    Robert Rochefort, député européen et responsable de l'Économie au sein du Shadow Cabinet, estime que "le gouvernement renonce à mettre en place les actions de groupes en faveur de la défense des consommateurs", dans un entretien accordé au journal La Tribune.

    Est-ce la fin du projet de "class action" à la française ? Selon Robert Rochefort, député européen, vice président du MoDem en charge des questions économiques, "le gouvernement renonce à mettre en place les actions de groupes en faveur de la défense des consommateurs en France. 

    A plusieurs reprises déjà, Bercy avait reporté l’instauration dans notre pays du système des « class-actions », tout en affirmant avec une grande hypocrisie qu’il en soutenait le principe. Mais en installant hier la Commission de médiation de la consommation, Hervé Novelli a tombé les masques et clairement pris le parti du Medef farouche opposant depuis toujours aux actions de groupe." 

    Robert Rochefort, également spécialiste des questions de consommation, estime que "la médiation, en ce qu’elle évite des procédures judiciaires est souvent une formule excellente mais elle ne peut en aucun cas régler tous les litiges collectifs or elle devient un contre-feu dressé contre la mise en place des actions de groupe. 

    Lorsque ce sont des centaines de consommateurs – voire plus – qui sont lésés pour une somme significative mais de montant modéré, seule leur mobilisation collective, en disposant d’un instrument adéquat, peux leur permettre d’obtenir réparation. C’est à la fois un droit et un moyen précieux de dissuasion à l’égard des abus, dont se sont dotés de nombreux pays. 

    Les médiateurs chargés de traiter les désaccords entre les entreprises et les consommateurs font souvent un travail très utile mais il leur arrive aussi de ne pas jouir de l’indépendance absolue nécessaire par rapport aux producteurs et aux distributeurs qui les rémunèrent. De plus, ils ont fréquemment des réflexes « pro-entreprises », car ils sont souvent des anciens collaborateurs ou des retraités de ces entreprises, ce qui en conséquence ne devrait jamais être le cas. 

    Dès lors, on comprend que l’UFC-Que choisir et la CLCV, les deux plus importantes associations de consommateurs aient décidé de boycotter cette commission la rendant du coup encore moins crédible. Le droit aux actions de groupe reste donc à conquérir. Le mouvement démocrate sera aux côté des consommateurs dans ce combat, notamment à l’occasion de la prochaine élection présidentielle."

     

     

  • Dissection du cadavre d'un camembert normand

    Je m'apprêtais à bâfrer ma dernière bouchée de Lanquetot, délicatement tartinée sur une tranche de baguette elle-même enduite de beurre de baratte, quand il m'a pris l'envie de jeter un oeil aux commentaires de mon blog. Je consulte alors les quelques échanges que j'ai eus avec Christèle, nouvelle commentatrice chez moi, à propos des produits made in France. Ah, tiens, justement, elle m'informe de l'existence d'un site consacré aux productions hexagonales, achetons-français.net. Je m'empresse d'en faire la visite, car généralement, je suis curieux des informations que me fournissent les commentateurs du blog, dès lors qu'elles ne s'apparentent ni à de la propagande, ni à de la monomanie. J'ai l'oeil alors attiré par un titre : faux produits du terroir. Horresco referens : en observant la liste des produits concernés, j'apprends que mon très cher camembert de Normandie est insidieusement falsifié. D'après ce blogue, mais il n'est pas le seul, j'ai trouvé l'information ailleurs, en plus de ne pas comporter de lait cru, nombre de camemberts seraient réalisés avec du lait issu des quatre coins du monde, et notamment du lait chinois ! Oui, oui, ce fameux lait à la mélamine qui a empoisonné des milliers de bébés ! 

    Je manque alors de gerber ma bouchée, et, pris d'une impulsion vérificatrice, je me rue vers le Monoprix local. Enfer et damnation : les camemberts indiquent tous "Camembert fabriqué en Normandie" et non "Camembert de Normandie", à la notable exception d'un camembert Monoprix Gourmet.

    Bon, à propos de mon Lanquetot, j'avais noté qu'il baissait, ces deux dernières années : j'ai compris pourquoi grâce à un débat sur sujet chez Linternaute. On y trouve tout de même des commentaires de l'année 2005 à 2010. Dans un classement Que Choisir, il s'était pourtant classé plus qu'honorablement.

    J'ai voulu en savoir plus et je me suis rendu sur le site de l'Appellation. Et là, horreur et terreur, perds coeur et ardeur, lecteur (joli alexandrin, n'est-il pas, en dépit de son rythme un peu particulier ?), la plupart des marques fameuses, à commencer par mon Lanquetot, ne figurent pas dans la liste des camemberts dignes de ce nom. C'est étonnant, alors même que la fromagerie  des établissements Lanquetot est un  atelier laitier signalé par le site, en AOP (l'équivalent terminologique de l'AOC à l'échelon européen), on trouve du livarot, du pont-l'évêque et quelques autres fromages, mais pas de camembert. Faut dire qu'à remplacer le lait cru par du lait thermisé, il est probable qu'il n'était plus possible de maintenir l'appellation.

    Bien sûr, si les établissements Lanquetot ont des précisions à apporter, ils disposent d'un droit de réponse sur mon blogue. Je ne leur jette pas la pierre plus qu'aux autres, c'est juste que c'était mon camembert favori jusqu'ici...Je n'avais pas percuté que la marque s'était retirée de l'AOC en 2007. Pas vu non plus que depuis 1990, elle avait été rachetée par le groupe Lactalis. A tout hasard, j'ai donc examiné les zones de collecte de lait de Lactalis. Bon, y'a pas la Chine. Mais il y a tout de même un sacré paquet de pays...

    Ce serait long de faire l'enquête camembert par camembert, mais j'imagine que ce n'est pas mieux pour la plupart des autres grandes marques. Pour finir d'être édifié, on peut aussi lire ce qu'a déjà écrit Périco Legasse chez Marianne à ce sujet...

    Lisez, lecteurs, le reste de l'article, et, pleurez et tremblez, amateurs d'huile d'olive française du Midi ou encore de Moutarde de Dijon...

  • Primes et procès à l'école...

    On le sait, l'école publique est en mauvais état. Mais ce serait une grave erreur de croire que l'école privée est logée à une autre enseigne. Cycee, par exemple, pense que le gouvernement s'apprête à faire un cadeau de 4 millions d'euros à l'école privée, sous prétexte qu'il y aurait eu un arbitrage entre privé et public à propos de ces fonds. C'est oublier un léger détail : en réalité, l'école privée croule sous les demandes, et, faute de fonds et de subventions publiques, se montre incapable de résorber la demande, même avec des classes surchargées. Des pas perdus clame à la trahison au Conseil Régional d'île de France, parce qu'on y participe au financement des écoles privées sous contrat. Soyons raisonnables, SVP, ce n'est pas le moment de rallumer la guerre scolaire. Encore heureux qu'il y ait dans ce conseil, une gauche pas trop sectaire et au final assez réaliste. Ce que Cycee dit sur son blogue à propos des différences de qualification entre enseignants du privé et du public est un aspect de l'école privée, mais la réduire à ce travers serait très simpliste. En réalité, l'école privée française accomplit du bon boulot et offre, particulièrement en ce qui concerne l'enseignement catholique,  un espoir à ceux qui n'en ont plus là où il n'y a plus rien. Dans les cités franciliennes, en particulier, dans les familles immigrées où l'on peut consentir l'effort financier et où l'on accorde de l'importance à l'école, c'est bien chez les Catholiques qu'on envoie ses enfants, fût-on soi-même Musulman pratiquant.

    Invoquer la laïcité comme le fait la gauche de la gauche (Front de gauche et alternatifs) n'a donc aucun sens en la circonstance. Il ne faudrait pas s'engager dans un débat tout à fait faux à propos de la laïcité...Ce n'est pas la laïcité qui est en danger à l'école, à l'heure actuelle, mais l'école toute entière, publique ou privée

    La plupart des établissements privés sous contrat garantissent un échelonnement des montants des inscriptions à la mesure des situations sociales et financières des familles. Je pense même pouvoir affirmer que pour certaines familles très modestes, dans certains établissements catholiques de province, le coût final de l'école est moins élevé dans le privé que le public.

    Quatre millions d'euros, c'est misérable, au regard des montants en jeu. Très insuffisant pour couvrir les besoins des écoles privées, largement aussi touchées que les écoles publiques quand ce n'est pas davantage par les réductions de postes.

    J'ajoute qu'il ne suffit pas de brandir les grands principes pour juger de la pertinence de l'aide de l'État aux institutions privées. Prenons l'exemple de Concarneau : on s'alarme parce que là-bas, le montant du forfait familial augmente pour les écoles privées. Et si l'on considérait, pour juger de la pertinence ou non de cette augmentation, non pas la laïcité ou non de la chose mais le service réellement rendu et son coût final ? Pas sûr que l'école privée revienne plus cher que l'école publique, au final.

    L'IFRAP a interviewé le sénateur UMP  Jean-Claude Carle pour obtenir l'explication de son amendement. Quelques arguments de bon sens (liberté de choix pour les familles, par exemple) en effet, mais il a oublié quelques détails fâcheux dans son raisonnement : on ne joue pas au concours de qui perd le plus de poste gagne. Il eût fallu non pas répartir l'effort, mais abonder et les uns et les autres. Allons, notre bon Sénateur peut se rassurer : l'actuel gouvernement, jamais à court d'astuces, a trouvé une technique gagnante à tous les coups pour motiver (flinguer du prof, quoi),  les fidèles suppôts du pouvoir que sont les Recteurs d'Académie : la prime. Un scalp de prof ramené, et toc, une prime de Noël. Beaucoup de scalps de profs => y'a bon très GROSSE prime de Noël...

    epetit.jpgEh oui, c'est le Far West, chez nous autres Gaulois : quand on veut la peau de l'ennemi public numéro un, on met sa tête à prix. Ingénieux, non ?

    Alors the poor lonesome sarkow boy, Lucky Luke the Chatel, a rétabli une bonne vieille pratique. Il a juste oublié d'afficher la mise  prix sur toutes les portes et fenêtres. Le bon prince que je suis a donc décidé de lui refiler un coup de main à titre gratuit (sans prime) pour édifier le bon peuple de Gaule...

     

  • Côte d'Ivoire, la démocratie est un consensus

    J'ai trouvé intéressante la tribune de Guy Sitbon, chez Marianne2. Je ne suis pas certain de partager ses vues sur la disposition naturelle des peuples à déterminer tout seuls leur sort, mais, en revanche, j'acquiesce à peu près à tous les constats qu'il fait : partout où dans d'ex-régimes despotiques les démocraties ont cherché à promouvoir la démocratie comme régime politique, cela a plutôt mal tourné, voire très mal tourné. Et l'auteur de citer la première guerre civile en Côte d'Ivoire, puisque c'est le sujet du moment, mais aussi les cas de l'Irak, de l'Afghanistan, ou même du Liban, première et plus ancienne démocratie du Proche-Orient à l'exception d'Israël.

    En Occident, on croit souvent qu'une démocratie, ce sont des élections libres, et qu'à leur issue, la minorité vaincue va se plier de bonne grâce à la majorité victorieuse. C'est oublier l'essence même de la démocratie, et, par là, cela révèle un vice dans la conception de la démocratie qu'ont les démocraties occidentales. 

    Une démocratie n'est pas le règne d'une majorité. C'est un consensus entre la majorité et la minorité, quelle qu'elle soit. Aucune démocratie ne peut exister sans ce consensus, et, partout où il n'existe pas, c'est le chaos et un lot terrible d'attentats, d'assassinats et d'exactions.

    Je n'aime pas Laurent Gbagbo. C'est un vil démagogue, et un sale individu, à mes yeux. Mais près de 50% des Ivoiriens ont voté pour lui. La Côte d'Ivoire s'éveille à la démocratie lentement. Cet éveil doit composer avec une double dualité : ethnique d'abord, religieuse ensuite.

    Gbagbo a peut-être perdu, mais on ne peut pas lui demander de se retirer comme cela, sans compensation, pour lui et ses partisans, compte-tenu de l'état de la Côte d'Ivoire. Le processus démocratique dans ce pays n'est pas encore assez installé, assez mûr pour que cela soit possible comme cela se passe en Europe, avec des majorités qui cèdent leur place aux oppositions et vice-versa.

    Bien sûr, il ne faut pas s'interdire de faire pression sur Laurent Gbagbo, mais, l'issue de ces pressions doit être un compromis acceptable par les deux parties.

    J'ai vu que Fred était intervenu en commentaires et avait réagi à l'article de Guy Sitbon : indigné, il lui rétorque que l'ONU a garanti ces élections et porte donc l'affaire sur le terrain du droit.

    N'en déplaise à Fred, la démocratie n'est pas qu'une affaire de droit : c'est aussi une histoire de moeurs, ce qu'avait très bien senti Montesquieu, puisqu'il fait dans son Esprit des lois des moeurs la pierre angulaire de son régime républicain.

    Ce sont les moeurs qui précèdent le droit, et non l'inverse. Qui l'ignore s'expose à de lourdes déconvenues partout où règnent des pouvoirs despotiques. Pour changer la nature de ces régimes, il faut modifier les moeurs des peuples qu'ils administrent. C'est un travail de longue haleine, subtil et difficile. C'est, me semble-t-il, l'effort de l'Europe dans sa zone d'influence. Cela a bien marché jusqu'aux marches de l'Europe, y compris en Turquie en dépit des travers de son chef d'État. Mais le Moyen-Orient, l'Afrique, c'est plus loin, et l'influence de l'Europe y est moins prégnante. Il ne suffit pas d'avoir conquis une partie des élites, il faut amadouer les peuples eux-mêmes. Vaste programme...

    Je comprends les dernières résolutions de l'ADLE et de Marielle de Sarnez, notamment en ce sens, tant pour la Côte d'Ivoire que pour l'Afghanistan. Appel au dialogue dans le premier cas, et, dans le second, confirmation de la nécessité inévitable de devoir admettre des négociations avec les Talibans.

    On ne peut pas vouloir le bien d'un peuple contre son gré. Mais pas davantage sans son gré, même si ce n'est pas contre.