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Sarnez - Page 4

  • Abandonner les Alaouites à leur sort ? Erreur fatale !

    Pendant longtemps le conflit dramatique qui secoue la Syrie a été présenté à l'opinion occidentale comme une guerre entre les bons et les méchants. D'un côté Bachar el Assad et ses sbires, de l'autre, les gentils rebelles.

    La réalité est désormais toute autre. Le conflit a pris une dimension largement communautaire. L'ASL est une sorte de magma dont on ne parvient pas à faire émerger des leaders et des interlocuteurs identifiables.

    Les gouvernements de l'étranger ne valent rien. L'ASL peut avoir des représentations dans bien des pays, elle ne représente rien en Syrie même où elle ne dispose d'aucune autorité ni légitimité politique. 

    D'un point de vue militaire, l'ASL est un agrégat de groupuscules armés dont la seule caractéristique commune est d'être incontrôlables.

    Ce que l'on sait, en revanche, c'est que le Qatar et l'Arabie Saoudite financent abondamment des groupes islamistes qui accueillent en leur sein sans doute aucun des éléments djihadistes.

    Si El-Assad et son parti Baas commettent des crimes, dans le champ diplomatique, ils ne sont pas irresponsables et contrôlent leurs troupes.

    La minorité alaouite fait bloc, désormais, bon gré mal gré compte-tenu de la situation, derrière le pouvoir syrien. Les Alaouites sont l'un des peuples les plus libres et ouverts dans le champ social de tout le Proche-orient. Les femmes alaouites marchent fièrement et sans voile et disposent de droits dont aucune Sunnite n'a jamais disposé.

    Je reçois parfaitement les propos de François Bayrou qui met en garde la France puisque l'actuel gouvernement a décidé de livrer des armes à l'opposition syrienne. Nous ne savons pas à qui nous livrons des armes et nous devrions en conséquence nous abstenir.

    Et je rejoins  Marielle de Sarnez qui itnervenait hier sur la situation en Syrie : 

    «Nous devrions nous concentrer sur ce que nous pouvons et ce que nous devons faire»

    Marielle de Sarnez distingue deux urgences : l'une humanitaire, l'autre politique.

    il faut acheminer l’aide humanitaire dans les zones libérées en passant par la coalition et par l’ASL, ce qui est concrètement absolument possible. Il faut deuxièmement aider davantage les réfugiés qui sont dans les camps dans les pays voisins autour de la Syrie.

    - La Ligue Arabe a lancé un appel à la coalition nationale syrienne pour que celle-ci désigne une instance exécutive et participe ainsi au sommet arabe de Doha. J’aurais aimé que Madame Ashton nous donne son point de vue sur cette initiative. Je pense très important que les forces d’opposition syriennes se dotent d’un véritable gouvernement. Je pense fondamental que nous pesions de tout notre poids et que l’Union européenne veille avec eux à ce que cette opposition inclue et intègre l’ensemble des communautés ethniques et religieuses dans son projet politique pour la Syrie

  • Olympe de Gouges au Panthéon ?

    J'ai pris bonne note de la proposition d'Anne Hidalgo de soutenir et promouvoir l'entrée d'Olympe de Gouges au Panthéon. Il est clair que je préfère de loin Olympe à l'indigne Hessel dont on parle également aux portes du mausolée de la République.

    Pour être franc, j'ai toujours eu beaucoup de mépris pour cette sorte de gros caveau laïc qui trône aux côtés de Saint-Étienne du Mont, face au Luxembourg.

    La patrie veut reconnaître ses grands hommes ? Et tous les petits qui l'ont servie en silence sans jamais rien demander ? 

    Sans doute le Panthéon n'a-t-il pas atteint le niveau de dévoiement qui est celui de la Légion d'honneur, autre et indigne, désormais, symbole républicain, mais il n'en reste pas moins que deux femmes seulement y figurent et qu'au fond, on devrait laisser aux dieux ce qui est aux dieux et aux hommes ce qui est aux hommes.

    Je n'aime pas cette idée d'un panthéon laïc. Mieux vaut celui de Rome avec sa ribambelle de divinités hautes en couleur.

    Pour revenir à Olympe, oui, à l'évidence, il serait légitime d'y amener ses cendres. Et pas qu'elle : Madame de Staël,  Madame de La Fayette, Soeur Emmanuelle, Mère Térésa pour citer des femmes admirables mais quelques autres aussi que l'on méconnaît parfois y ont toute leur place : 

    Marie-Pierrette Paulze, cela dit quelque chose à quelqu'un ? Non ? Normal. Et si je vous dis qu'il s'agit de Madame Lavoisier ? Assistante de son époux, elle a très vraisemblablement participé à tous ses travaux sans que l'on sache, en raison de l'occultation du rôle des femmes à cette époque, à qui l'humanité est redevable des trouvailles du célèbre chimiste. Pendant la Terreur (au temps des potes de Mélenchon et Chavez quoi...) elle continuait à formuler des hypothèses scientifiques de sa prison.

    Et Sophie Germain qui stupéfia le mathématicien Lagrange par ses hypothèses audacieuses sur l'acoustique après avoir dû étudier  les mathématiques en cachette de ses parents ?

    Je ne suis pas dupe des déclarations d'Anne Hidalgo : elles viennent comme par hasard un 8 mars. Je doute que l'on entende parler d'Olympe de Gouges d'ici le 8 mars prochain. Mais enfin, je la prends au mot : concrètement, que va-t-elle faire pour soutenir cette candidature ?

    Les symboles sont une chose mais ils ne doivent pas servir de cache-misère à la réalité quotidienne : que l'on vienne à bout des violences conjugales pour commencer, voilà un premier pas majeur pour les femmes. Ensuite, l'égalité salariale : plus difficile à réaliser car le choix d'un salaire plutôt qu'un autre est quelque chose de subjectif et il me paraît difficile de légiférer efficacement là-dessus. Néanmoins,  je rejoins François Bayrou et Marielle de Sarnez qui sont d'avis de pénaliser financièrement les entreprises qui se rendent coupables de discriminations salariales. Ce que l'on peut saluer, c'est l'accès de femmes à de très hautes responsabilités : Laurence Parisot au MEDEF, Christine Lagarde au FMI sont d'heureuses exceptions. On souhaiterait en connaître d'autres.

    Je sais que je joue un rôle d'équilibriste quand je l'affirme mais j'ai toujours soutenu que toutes les lois qui assuraient l'équité entre hommes et femmes n'étaient pas assimilables à de la discrimination positive. Je n'aime pas la discrimination positive et plus généralement l'idée de favoriser d'une manière ou une autre un lobby, un groupe d'intérêt ou une minorité quelle qu'elle soit.

    Cela m'agace prodigieusement quand on cite les femmes dans une énumération de minorités qui ne font que refléter les contrastes et la diversité de l'humaine société.

    Les femmes représentent 50% de l'humanité. Elle ne sont ni une minorité ni une majorité, au demeurant, mais son essence, tout simplement. Les pays les plus avancés sont ceux qui garantissent le plus sûrement des places aux femmes y compris par la loi.

    Parmi les mesures concrètes, je retiens par exemple celle d'un  Bayrou proposant de valoriser dans le calcul de la pension de retraite le temps passé par une femme à éduquer ses enfants.

  • Qu'est-ce que que Marielle de Sarnez peut apporter à Paris ?

    Cela fait un moment que je cherche le titre du billet que je veux écrire sur la très probable candidature de Marielle de Sarnez à Paris et, faute de trouver une idée originale, j'ai fini par faire simple.

    On sait, d'ores et déjà, que NKM et Hidalgo vont accaparer tout l'espace médiatique avec peut-être quelques miettes pour Cécile Duflot si jamais elle se présentait. Il va donc être difficile pour le MoDem de parvenir à s'intercaler.

    C'est par nos différences, me semble-t-il, que nous avons un petit espoir d'éviter. 

    Le logement demeure la principale préoccupation des Parisiens, et, depuis 2008,  les prix n'ont cessé de grimper tant à l'achat qu'à la location. Coincés dans une capitale trop petite, les Parisiens sont face à une redoutable alternative : payer toujours plus cher le mètre carré d'espace vital ou accepter de voir rehausser singulièrement les hauteurs maximales des constructions avec comme conséquence première une dégradation immédiate de l'environnement. C'est cette seconde voie que semble vouloir emprunter Delanoë avec ses tours triangle mais il se heurte à de très fortes résistances (les Verts et le MoDem principalement).

    Marielle de Sarnez avait fait aux municipales de 2008 du logement pour les classes moyennes une priorité observant qu'il était difficile de travailler à Paris sans y habiter. Elle proposait à l'époque de mixer les logements sociaux alors que les Socialistes les réservent soit à des revenus très modestes soit aux employés de la ville de Paris. 

    Jean-François Martins, le principal élu du MoDem à Paris, table sur l'extension de Paris par absorption progressive des communes avoisinantes pour au moins relâcher la pression financière sur les acquéreurs. Peut-être. Ce que je crains plutôt, c'est que cette absorption fasse grimper les prix de la petite couronne si elle se concrétise. Je suis un peu sceptique avec ce Grand Paris. C'est sans doute une nécessité, mais d'abord une vue de l'esprit. Le problème, c'est que la pressioon foncière est générale sur la totalité de la petite couronne. Je ne dis pas que ce ne soit pas une solution sur le long terme d'autant que Jean-François Martins a quelques idées astucieuses pour élargir Paris (je les ferai connaître en temps utile sur ce blogue) mais dans les mesures immédiates il va falloir une baguette magique.

    Paris, ces dix dernières années, s'est spécialisée : cadres célibataires ou simplement en couple, familles à enfants uniques, parfois à deux enfants, retraités, pendant que dans le même temps, les familles nombreuses s'exilaient en banlieue. Si le MoDem veut apparaître en pointe pour les prochaines échéances municipales, il doit être capable de dire ce qu'il peut faire pour permettre aux familles de grandir au lieu de devoir partir.

    J'ai revu notre clip de 2008 sur le logement : les intentions énoncées y étaient fortes, mais la réalisation maladroite au possible. Je risque d'être brutal, mais soyons clairs : quand on promeut les classes moyennes on n'illustre pas son propos par une visite dans un foyer d'immigrés ivoiriens. On choisit une famille parisienne type. Leçon à retenir pour 2014.

    J'ai évoqué le logement comme principale clef de la campagne de 2014 mais il y a au moins deux autres sujets qui méritent une grande préoccupation : les transports, tout d'abord, mais aussi la santé. Paris, à son tour, commence à être touchée par la réduction du nombre de praticiens et, dans le même temps, les coûts médicaux explosent dans la capitale en raison du montant des consultations. Certains avec une démagogie insigne y voient la cupidité des médecins. Je crois que c'est surtout l'accroissement continu du coût de la vie à Paris qui contraint les praticiens à revoir leurs tarifs à la hausse. Il y a à côté de cela des hôpitaux qui se dégradent continuellement avec des urgences toujours plus surchargées et des menaces sur certains établissements. Delanoë et son équipe l'ont oubliée, mais il peut y avoir une politique de la santé à Paris, et, sur ce sujet, un certain nombre de propositions de Bayrou en 2007 puis 2013 lors de la présidentielle pourraient s'avérer pertinentes. Nous y reviendrons ultérieurement ici.

    Quant aux transports, ils méritent un billet à part entière. Je m'iquiète beaucoup d'avoir vu le MoDem s'aligner complètement sur le PS dans ce domaine depuis 2008. Nous aurions pu dire et proposer autre chose. J'espère que nous serons plus originaux et créatifs pour 2014.

    Il y a dans le bilan de Delanoë des choses à prendre et à laisser. On oublie souvent qu'un certain nombre de projets menés à leur terme par Bertrand Delanoë avaient été initiés par l'équipe précédente. 

    Il y a en tout cas une chose dont je suis certain : courir derrière les propositions du PS lors des prochaines municipales c'est s'exposer à une claque monumentale quand la voix des Parisiens aura parlé. A la place de nos élus MoDem, sans verser dans la radicalité, j'éviterais de faire de l'opposition un peu trop constructive.

  • Quand l'Europe sera seule face au terrorisme

    Je crois vraiment qu'en dehors des Français et de quelques eurodéputés (Particulièrement Marielle de Sarnez et plus généralement ceux de l'ADLE), nos compatriotes continentaux ne comprennent pas les enjeux profonds de la guerre qui se déroule au Mali.

    Pendant des années l'Amérique a joué les gendarmes du monde au Proche-Orient laissant la France, au temps de la françafrique gérer les choses en Afrique subsaharienne. 

    Si les USA se sont longtemps occupés de géopolitique dans cette région du monde c'est que leurs approvisionnements énergétiques trouvaient là plusieurs de leurs sources principales.

    A l'heure actuelle, la révolution des gaz de schiste en Amérique pourrait bien changer la donne et plus vite qu'on ne le croit. Si les USA deviennent premiers producteurs mondiaux et atteignent l'auto-suffisance énergétique qui peut croire un seul instant qu'ils viendront s'embourber dans des guerres qui ne les concerneront plus ? Ils se retireront des affaires et les Européens se retrouveront en première ligne.

    La France vient d'empêcher in extremis le Mali de devenir une plaque tournante du terrorisme : si les djihadistes s'étaient emparés de Bamako il aurait été extrêmement difficile de reprendre la ville par la suite et cela aurait coûté des centaines de morts au bas mot côté français. 

    Mais la France n'a pas le dos assez solide pour jouer les gendarmes ne serait-ce que d'une région du monde. L'Europe attend lâchement qu'elle fasse le boulot en poussant un ouf de soulagement.

    Marielle de Sarnez et François Bayrou déplorent à juste titre l'absence d'une défense et d'une armée européennes. Aujourd'hui, en fait de défense, on ne compte en Europe que des électrons isolés et les gouvernements européens utilisent généralement la défense comme variable d'ajustement budgétaire   pour financer leur protection sociale.

    En France, pendant que le Qatar assure panem et circenses avec son PSG il nous détourne de ses véritables agissements au Mali entre autres. Rien d'étonnant à ce qu'il n'ait pas vu d'un bon oeil notre intervention sur ce qu'il s'apprêtait à considérer comme ses nouvelles late-bandes.

    A vrai dire, comme d'autres, je me suis laissé abuser dans le passé, sur ce blog, par l'apparence libérale et lisse qu'offre le pouvoir qatari avec sa chaîne d'information où tout semble pouvoir se dire mais je suis revenu de cette opinion erronée. J'en donne (pour une fois) quitus à Marine Le pen qui mettait en garde contre l'influence grandissante de ce pays chez nous et que j'ai (sur ce coup-là) conspuée à tort.

    En tout état de cause cette guerre au Mali n'est pas française mais européenne. Que comptent faire les Européens ? Attendre que l'Islam radical occupe la totalité de l'Afrique avec la bénédiction de puissants états pétroliers ? Les USA ont longtemps joué avec le feu et s'en sont mordus les doigt un certain 11 septembre 2001. Nous devrions apprendre de l'expérience des autres.

    En France, on conchie les fédéralistes européens en les soupçonnant de vouloir jeter à bas les nations. Sans verser dans cette extrémité il est pourtant évident qu'il ne saurait exister d'Europe puissante et déterminée sans l'unification d'un certain nombre d'institutions aujourd'hui nationales.

    La situation qui prévaut actuellement au Mali d'abord puis aux abords de l'Algérie en est une illustration aussi éclatante que fâcheuse...

  • Borloo se couche une fois de plus.

    J'ai appris que Borloo renonçait une fois de plus : il ne se présentera pas aux municipales à Paris. C'est typiquement le genre de choses qui m'énervent avec Borloo. Ce type va passer son existence à décevoir tous ceux qui croient en lui parce qu'à chaque fois, il recule parce qu'il a peur. Comment voulez-vous vous fier à quelqu'un d'aussi versatile ?

    J'espérais pourtant, pour ma part, des listes communes UDI-MoDem à Paris aux prochaines municipales et je souhaite profondément que Marielle de Sarnez  prenne la tête de celles du MoDem. Elle seule, à Paris, a une stature suffisante pour mener des listes démocrates à la bataille municipale. Sans qu'elle ait annoncée quelqu'intention que ce soit, les sondages la créditaient d'office en juillet dernier de 8 à 9% d'intentions de votes à Paris.

    J'avais imaginé cet été Jean-Louis Borloo/Marielle de Sarnez cet été, mais j'en suis quitte pour une déception.

  • L'Europe des Européens

    Le scepticisme gagne toujours plus les peuples de l'UE quant au bien-fondé de leur union économique. Pour moi qui travaille en compagnie d'un petit groupe sur le projet européen du MoDem, je vois qu'il va falloir se battre pour défendre l'idéal européen, bien sûr, mais qu'il va falloir aussi proposer un sérieux changement de logiciel.

    Marielle de Sarnez le martèle et elle a vraiment raison : l'heure des huit-clos entre États pour faire avancer bon gré mal gré l'Europe, c'est terminé. Ce n'est plus possible.

    C'est un Parlement élu auquel doit dorénavant revenir la direction des affaires européennes. Ce Parlement existe, c'est le Parlement Européen, mais on lui a rogné les ailes à la naissance.

    Je le crois, le MoDem et espérons-le, l'ADLE dans la foulée, va aller vers des propositions de réforme magistrale au niveau de l'Europe afin qu'un fonctionnement véritablement démocratique puisse s'exercer en Europe.

    Certaines institutions ont vocation à endosser des responsabilités jusque là dévolues aux États. Certains croient perdre en souveraineté ? Pas du tout !

    Le MoDem s'engage résolument derrière l'Union bancaire : quel en est le principe ? Ce serait désormais la BCE et non plus les banques centrales qui prêterait de l'argent aux banques européennes.

    Quel en est l'intérêt ? Quand les États sont contraints de recapitaliser leurs banques nationales ils portent un coup terrible à leurs finances publiques au regard des sommes engagées. En outre, la proximité entre dirigeants politiques et dirigeants financiers dans un même pays favorise des accords qui peuvent être douteux.

    Avec une BCE en chef d'orchestre et ses garanties d'indépendance, les États se verraient enfin soulagés d'un lourd fardeau, d'une épée de Damoclès plusieurs fois tombée sur leur cou ces dernières années.

    Aux Souverainistes qui craignent l'intégration européenne, je dis, réfléchissez bien les amis : l'intégration, ce n'est pas forcément le danger pour nous.

    Le projet politique du MoDem qui transparaît d'ores et déjà dans les prises de position de Marielle de Sarnez pour 2014 c'est de souhaiter à la fois plus d'intégration et d'autonomie. Intégration quand il s'agit des banques, autonomie quand il s'agit de favoriser les productions locales.

    J'y reviendrai en temps utile, mais je crois que le désamour dont souffre l'Europe, c'est de ne pas encore appartenir en propre aux Européens. Ce que nous, au MoDem, nous allons proposer à nos concitoyens, c'est de s'en emparer...

  • 2014 : bouter le Socialiste hors de Paris ?

    I dreamed a dream : plus de Socialistes à la tête de la capitale en 2014, un centre fort, unifié, et porteurs d'un nouveau projet pour Paris.

    Dans le dernier sondage réalisé pour le JDD, le MoDem se maintient à un honnête étiage par rapport à 2008, qui va de 7 à 9% environ, à condition de demeurer sous la houlette de Marielle de Sarnez. Si Borloo prend la tête de l'opposition de droite, Marielle de Sarnez est à 8 contre 7 si c'est Fillon. Le sondage révèle ce dont je ne doutais guère depuis un bon moment : la majorité de notre électorat parisien est au centre-droit, pas au centre-gauche. J'espère donc qu'il est bien hors de question de s'allier aux Socialistes (ils n'ont de toutes façons pas besoin de nous) à Paris.

    Pour battre la sectaire Hidalgo et sa clique, il va falloir élaborer un contre-projet à la gabegie socialiste. Ça n'est pas si difficile, au fond : il suffit  de faire l'inverse de ce que les Socialistes font depuis plus de 10 ans dans la capitale séquane.

    C'est juste une question d'affectation des fonds.

    Par exemple :

    - au lieu de dépenser près de 5 milliards d'euros dans la voirie, laisser enfin les piétons et les automobilistes tranquilles et à la place, déplacer le budget engagé vers la création de crèches.

    - plutôt que de reconstruire un second Jean Bouin et une extension de Roland Garros non sans avoir saccagé les Serres d'Auteuil, laisser les accès aux équipements sportifs de la ville de Paris au même tarif pour les Associations : Delanoë vient de les multiplier par 4 ! Il y en a au moins un qui a protesté au Conseil de Paris, c'est Jean-François Martins, le député MoDem qui a cherché à émettre un voeu contre ce choix.

    - en parlant de Roland Garros, construire les cours sur l'A13 au lieu de démolir des serres chaudes. Seuls David Alphand, Laurence Dreyfus et les Verts ont défendu cette option. Pas d'illusion du côté de l'opposition de droite : l'une de ses élues, Valérie Sachs a déploré que des associations aient le pouvoir de s'opposer aux projets mégalomaniaques de l'actuelle majorité. Bref, dans cette histoire, tous dans le même panier.

    - revenir sur la neutralisation des voies sur berges qui va créer un record d'embouteillages et de phénomènes de pollution dans les rues adjacentes. Une automobile verra sa vitesse osciller entre 20 et 40 km/h selon que les zones soient denses ou non sur le nouveau tracé rive droite. En somme, l'automobile se déplacera moins vite qu'un Parisien faisant son footing. Ne croyez pas qu'il s'agisse d'une victoire. La mobilité du Parisien moyen va en prendre un sacré coup, d'autant que les transports en commun sont saturés, sales, mal fréquentés et souvent mal distribués. Si vous êtes jeune et sans enfant, il vous reste le velib'. Si vous êtes jeune et sans enfant...ah, le jeunisme cher à la gauche. Si vous êtes riche, bobo et que vous vous prenez pour un écolo, vous aurez les moyens d'emprunter l'autolib à un prix faramineux, mais au moins, cela vous évitera de devoir vous mélanger au populo. 

    Populo dont vous souhaiterez la présence dans des HLM mais pas dans votre immeuble et dont vos enfants ne viendront pas fréquenter la progéniture à l'école publique. Les immigrés, c'est bien, mais seulement chez les autres.

    - Ne pas réduire Paris aux fêtes privées, à l'évènementiel et au tourisme. Je pense en particulier à la science largement sacrifiée quand une large partie du Palais de la Découverte a été récupérée au bénifice du Grand Palais. On a ce jour-là privilégié le zapping, le fugace, le ponctuel sur le fond et toute la section nucléaire a disparu ce jour-là des espaces du Palais. Sans créer de bureaux supplémentaires, on peut développer l'ingénierie immatérielle à Paris (informatique, finance, par exemple).

    - Évoquons également le Jardin d'Acclimatation dont Delanoë a autorisé le décepage alors que d'autres projets étaient largement envisageables. Pour l'heure, on y supprime des attractions qu'on remplace par des bosquets "durables". L'attraction est un loisir vulgaire et populaire alors que le bosquet écolo convient bien à la riche clientèle électorale socialiste à Paris.

    La presse titre qu'Hidalgo l'emporte nettement à Paris dans les sondages. En réalité, en un an, l'écart s'est resserré nettement. Et le phénomène pourrait s'aggraver à mesure de l'impopularité à venir des Socialistes heurtant les murs des réalités économiques. Hidalgo croit avoir gagné mais je fais partie de ceux qui escomptent bien la faire chuter.

    J'espère que les centristes et les libéraux sauront s'unir à Paris pour proposer un projet qui en finisse avec la municipalisation complète de la vie parisienne. Un projet politique plus respectueux des individus et des minorités, et quand je dis "minorités", je ne parle pas des minorités ethniques mais de toutes les formes de minorités, plus soucieux d'une vraie diversité culturelle et sociale  pas de faux-semblants bobos pour se donner bonne conscience centrés sur l'immigration et l'art moderne.

    In fine, j'attends un projet novateur qui décape, qui sorte de l'ordinaire et du gag auquel nous a habitué la droite depuis plusieurs années : son opposition aux Socialistes à Paris n'est qu'une opposition de principe. Sur le fond, elle agrée les décisions prises.

    Un pôle centriste associant le MoDem et Borloo avec ses alliés de droite pourrait changer la donne : cela suppose que les uns et les autres le veuillent et se dote du projet ad hoc...Moi, le ticket Marielle de Sarnez/Jean-Louis Borloo, cela m'irait bien, évidemment, mais tout le monde doit y mettre du sien pour que cela soit possible...

  • Inquiétante Hongrie

    Ce qui se passe en Hongrie me paraît de plus en plus inquiétant : qu'une loi permette au gouvernement de désigner les adjoints du directeur de la Banque centrale, évidemment, ce ne sont pas mes options économiques, mais, à la limite, cela relève d'un choix politique que je peux comprendre, celui de vouloir contrôler sa propre banque centrale. Les Hongrois s'en mordront les doigts, mais cela ne contrevient pas aux libertés.

    En revanche, décréter arbitrairement que telle ou telle religion mérite ou non une subvention publique, je n'aime pas du tout. Nommer un antisémite notoire, qui publier régulièrement sur le complot juif à la tête d'un théâtre national, c'est à l'évidence faire le lit de résurgences qu'il faut bien appeler néo-nazies. Faire porter aux Socialistes actuels le chapeau des crimes des communistes, c'est tout simplement ridicule. Mais, sur ce point, on va rire : comme on le sait, quand on crache un gros glaviot vert par la fenêtre d'une bagnole qui roule vite, il a une fâcheuse tendance à vous revenir direct dans la gueule. J'ai cru comprendre qu'il y avait bien plus d'anciens cadres du PC du temps de l'URSS au sein du Fidesz, le parti conservateur actuellement au pouvoir que chez les Socialistes. Comme la loi prévue vise les anciens dirigeants communistes, on pourrait ne pas tarder à adopter profil bas au Fidesz.

    Ce n'est pas tout : une loi permet au pouvoir d'infliger des peines très lourdes aux médias pour atteinte à la morale publique et décrète qu'il n'y a plus de secret des sources. Cet aspect avait fait bondir l'ADLE au Parlement européen qui avait immédiatement réagi. Si finalement Viktor Orban a du mettre de l'eau dans son vin, le compte n'y est pas, et Marielle de Sarnez faisait bien dans sa lettre de mars 2011 de dénoncer une intention liberticide : 

    « les arguties juridiques derrière lesquelles se retranchent le gouvernement hongrois ne changent rien au fond: il s’agit d’une loi liberticide et l’intention est bien de bâillonner la presse. Il est des sujets non négociables si l’on veut que l’Europe ait un sens. La liberté de la presse en est un »

    Cerise sur le gâteau, les juges sont désormais à discrétion du Procureur qui peut sélectionner le tribunal de son choix. Étouffement des affaires garanties.

    A cela s'ajoutent des discours plus que douteux sur la Grande Hongrie et le Traité du Trianon. Un pays de l'UE peut traverser une phrase avec un gouvernement d'extrême-droite , c'est ce qui s'est passé en Autiche,  mais cette fois, le Fidesz détient les deux tiers des voix au Parlement.

    Bref, c'est pas la joie en Hongrie...

  • Au protectionnisme, Bayrou oppose le commerce loyal

    Le protectionnisme ne va pas tarder à émerger comme thème de campagne majeur : il transparaît déjà plus ou moins à travers le "Made in France". Plusieurs candidats (Marine le Pen, Nicolas Dupont Saint-Aignan, Jean-Luc Mélenchon) en ont fait leur bâton de maréchal.

    Dans son État d'urgence, Bayrou a dénoncé les lourdes conséquences du protectionnisme pour une nation exportatrice comme la nôtre, d'autant que ce sont les machines et les biens industriels qui consistuent le principal de nos exportations, contrairement à une idée reçue (eh oui, le luxe et l'agro-alimentaire sont rélégués bien en deçà...).

    Il en a en revanche tiré une nouvelle idée, à la croisée du commerce équitable et d'une interprétation de feu le Traité Constitutionnel Européen. La notion de concurrence libre et non-faussée peut s'interpréter de plusieurs manières : à l'économie en jugeant qu'il faut faire sauter toutes les protections sociales, et, au contraire, largement en considérant tous les éléments qui rentrent dans le coût d'un objet.

    C'est la fusion de l'idée qui se trouve derrière le commerce équitable et de cette dernière interprétation de la concurrence non-faussée qui a donné à Bayrou l'idée d'une concurrence et d'un commerce assis sur des bases loyales.

    Cela suppose, par exemple, pour une entreprise qui exporte ses produits en Europe, de ne pas s'exonérer des contraintes et normes qui valent au sein du marché européen en délocalisant sa production là où ces normes n'existent pas.

    Ce sont les pistes que le MoDem et plus généralement le Parti Démocratique Européen défendent depuis un bon moment. Marielle de Sarnez, en particulier, depuis qu'elle a été réélue député européenne, est en pointe sur cette idée de commerce loyal, c'est d'ailleurs le sens d'un amendement qu'elle avait déposé pour la période 2009-2014 auprès de la commission du commerce de l'UE.

    Le gouvernement français, sous l'égide de Christine Lagarde, a tenté de réaliser à l'échelle européenne la proposition de François Bayrou d'un Small Business Act pour les PME. La procédure semble longue. le dossier a été déposé en 2008.  Il y a eu  une réponse de la Commission sous forme d'une loi en décembre 2008. Et en février dernier, la Commission a décidé d'évaluer les effets des décisions de 2008 afin de considérer ce qu'il demeurait à faire. Christine Lagarde a aussi confié à l'avocat Fabrice Demarigny la mission de faire des propositions dans le domaine juridique, ce qu'il a fait. Elle a donc adressé le rapport à le Commission Européenne en mars 2010.

     L'idée de Bayrou a donc fait son chemin... Quelle traduction de ces orientations en France, en revanche ?

    Un petit rappel, le SBA repose sur 10 principes :

    1 Créer un environnement dans lequel les entrepreneurs et les entreprises familiales peuvent prospérer et où l’esprit d’entreprise est récompensé.

    2 Faire en sorte que les entrepreneurs honnêtes qui ont dû déposer leur bilan bénéficient rapidement d’une seconde chance.

    3 Définir les règles selon le principe « Penser petit d’abord ».

    4 Assurer la réactivité des administrations aux besoins des PME.

    5 Adapter les outils des pouvoirs publics aux besoins des PME : faciliter la participation des PME aux marchés publics et mieux exploiter les possibilités qui sont offertes aux PME en matière d’aides d’État.

    6 Faciliter l’accès des PME au financement et mettre en place un environnement juridique et commercial favorisant la ponctualité des paiements lors des transactions commerciales.

    7 Aider les PME à profiter davantage des potentialités du marché unique.

    8 Promouvoir le renforcement des qualifications au sein des PME et l’innovation sous toutes ses formes.

    9 Permettre aux PME de transformer les défis environnementaux en opportunités.

    10 Encourager et aider les PME à tirer parti de la croissance des marchés.

     La création de la médiation du crédit aux entreprises est par exemple l’une des mesures concrète prise par la France dans le cadre de la mise en place du SBA. On peut également citer l’internationalisation des PME par le biais des aides financières en faveur des exportations, des stratégies d’accès aux marchés et la participation à des salon ou l’accès des PME aux marchés publics. 

    Là encore, on se heurte à un problème d'information : les marchés publics semblent désormais plus accessibles aux PME, mais la plupart d'entre elles ne le savent pas ! C'est en ce sens que François Bayrou parlait de mutualiser les moyens juridiques des PME. Tout comme dans le cas du Made in France, c'est l'information qui fait défaut aux PME pour profiter à plein de ces nouvelles opportunités.

    Marielle de Sarnez défend l'idée d'une réindustrialisation pas seulement de la France, mais de la totalité de l'Europe afin de lui redonner de la vigueur : en somme, la recette Bayrou appliquée à l'Europe toute entière. Il reste à voir quelle suite va être donnée à cette proposition. Je suppose que son groupe, le PDE (Parti Démocratique Européen) va déposer prochainement un amendement et des propositions en ce sens.

    Nul doute qu'il reviendra au prochain président de la France de concrétiser davantage le mouvement initié depuis 2008. Dans ce genre de cas, mieux vaut confier les rênes de l'attelage à son promoteur, et, en la circonstance, il semble bien que cela soit François Bayrou...

  • Shah Massoud

    Un point commun avec l'ami Melclalex : moi aussi j'éprouve une très grande admiration pour feu Ahmed Shah Massoud. Melclalex escompte dresser un portrait de Massoud en 5 billets, deux d'entre eux ayant déjà été écrits. Je subodore que le dernier sera publié le 09 septembre, jour anniversaire de la mort du commandant Massoud.

    Je ne comprends pas comment les Socialistes et Chirac ont pu, par rapport à l'Afghanistan, se montrer aussi nuls dans les années 90. On avait avec le commandant Massoud un homme soucieux des vies humaines, respectueux des femmes, imprégné de culture française et persane, un chef de guerre talentueux et respecté, un homme brave, droit et fiable.

    C'est cet homme-là qui a été lâché par les Américains au profit des Pakistanais et leurs alliés de l'époque les Talibans. La France aurait pu se montrer un contre-poids à l'Amérique et développer une diplomatie originale en Afghanistan.

    Au lieu de cela, il a été traité comme un pestiféré par toute la classe politique française, à l'exception de François Bayrou, Marielle de Sarnez et du Général Morillon à l'UDF, et de Nicole Fontaine à l'UMP.

    Nous sommes quelques uns à ne pas avoir oublié Massoud. Melclalex, aujourd'hui, mais aussi Marielle de Sarnez dans son petit dictionnaire sur l'Europe qui a choisi en 2009 de parler de l'Afghanistan à la lettre "M comme Massoud".

    Mais l'initiative la plus notable pour ce mois de septembre 2011, c'est celui de la jeune chanteuse Yaëlle Cinkey et de ce journaliste, devenu l'ami de Massoud, Christophe de Pontilly. Ils ont écrit une chanson et tourné une brève vidéo en hommage au Commandant Massoud : www.amassoud.fr

    Requiesce in pace, Commandante...

    Reste l'Afghanistan. Je relaie simplement cette pétition de l'association Darah-Afghanistan qui demande un retrait raisonné de nos troupes là-bas, pas un départ précipité.

    Je voulais, au final, ajouter un mot à propos des positions exprimées à plusieurs reprises par François Bayrou sur l'Afghanistan. Certains l'ont vu en va-t-en-guerre parce qu'il a toujours approuvé le déploiement de nos troupes là-bas. Mais Bayrou est l'un des derniers dirigeants politiques européens à avoir rencontré Massoud. Ce qu'ils se sont dits l'a profondément marqué, et je crois vraiment qu'il a le souci de ne pas lâcher les Afghans, même s'il est tentant de décamper et de les laisser se débrouiller tout seul.

    Ainsi, si Sarkozy a surtout eu la volonté de ne pas déplaire à ses amis Américains, je crois que Bayrou, quant à lui, a comme moteur, les dernières paroles de Massoud, poète, stratège et homme de lettres. Ces deux-là étaient certainement faits pour s'entendre, hélas, le destin particulier du commandant Massoud, la surdité occidentale, en ont décidé autrement...