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Sarnez

  • Démission de Bayrou et Marielle de Sarnez : je suis écoeuré.

    Je suis vraiment furieux de voir que des calomnies ont finalement amené François Bayrou et Marielle de Sarnez à démissionner du gouvernement d'Édouard Philippe sans parler de Sylvie Goulard.

    Je respecte leurs décisions mais j'espère que l'instruction judiciaire va aller vite afin de donner un fin mot à cette histoire. Je réitère mon opinion sur le sujet : à mes yeux, le MoDem n'a pas commis de faute, et, en tout cas, une chose dont je suis absolument certain, c'est qu'il a toujours agi en toute bonne foi et jamais avec l'idée que des contrats pourraient être illégaux.

    Cela ne me paraît pas possible qu'ils soient jugés comme tels alors que tous ces contrats ont été présentés au Parlement européen et que le MoDem n'a jamais rien caché : c'est d'ailleurs pour cela que mon parti dispose d'autant d'éléments.

    J'ai aussi la haine contre les connards de tout acabit qui crachent sur Bayrou et Marielle, notamment des fachos qui sont experts en saloperie et révisionnismes de toute sorte, ça les connaît, les faux et le mensonge, depuis le Protocole des Sages de Sion et Je suis partout. Les sujets ont changé (à peine, parfois) les méthodes sont les mêmes. Mais il y a aussi tous les bobos auto-satisfaits, ce petit milieu parisianiste, cette presse de merde qui donne son avis sur tout, tant dans les organes de presse que sur les réseaux sociaux. Je les conchie, je les emmerde, et je leur pisse à la raie, tas de connards. 

    Depuis le début ils cherchent à taper sur le MoDem et sur Bayrou, sans doute pas assez "moderne", "jeune" et/ou "progressiste" à leurs yeux. Ce sont les mêmes qui méprisent la terre, le sol, les bouseux, ou la culture classique. On n'est pas assez dans le vent, nous autres au MoDem, pas assez start-uper, j'imagine.

    J'ai fait une erreur d'appréciation à propos de Macron, parce que je l'ai confondu  tort avec une partie de ses supporteurs : les sociaux-libéraux contents d'eux-mêmes et toujours ravis de cracher sur ceux qui ne leur ressemblent pas. Il y a un point sur lequel je n'ai pas varié : je ne les supporte toujours pas.

    J'espère que l'on pourra retrouver quelques personnalités du MoDem au gouvernement, moins connues, mais pas forcément moins compétentes. A la justice, par exemple, je trouverais pertinent de propulser Laurence Vichnievsky, femme de qualité qui a une véritable compétence.

    Cela dit, j'aimerais aussi retrouver des MoDem historiques dans le nouveau gouvernement. Je me sens vraiment floué par la suite des événements. Ni le MoDem, ni Bayrou, ni Marielle de Sarnez ne méritaient cela. On aura d'autant plus la haine quand il se sera avéré que toute cette histoire aura fait un flop.

     

  • L'infâme intoxication contre Marielle de Sarnez

    Je suis stupéfié par les accusations minables dont Marielle de Sarnez fait l'objet. Il se trouve que j'ai connu plusieurs assistantes parlementaires de Marielle, dont Philippine Laniesse, et que j'ai eu des échanges par mail à quelques reprises par le passé avec elles : leur teneur confirme à 100% ce que Philippine a déclaré à LCI. Il s'agissait en effet de communiquer et gérer les questions de Français europhiles ou non, auxquelles on peut d'ailleurs trouver des réponses sur le site de la Lettre de Marielle de Sarnez dont la contribution «l'Europe dans nos territoires».

    C'est quand même grave : le Front National qui est empêtré jusqu'au cou dans ses histoires d'emplois fictifs essaie de créer un écran de fumée en balançant des calomnies par le biais de son eurodéputée Sophie Montel.

    La méthode est particulièrement ignoble parce que tout n'est que mensonges. Il y a une vraie manipulation de l'opinion. Sophie Montel oublie un détail : c'est le Parlement européen qui a demandé à la justice française d'ouvrir une instruction. Rien de tel avec Marielle de Sarnez, parfaitement en règle avec l'Europe, puisque les activités de son assistante y sont déclarées et pointées.

    Je suis exaspéré parce que j'entends des appels à la démission sur la base d'une absence totale d'éléments.

    Et si je me mettais à accuser n'importe qui, des individus dont la tête ne me revient pas, de tout et n'importe quoi de manière publique, ce serait pareil.

    Je trouve que la presse joue un très mauvais rôle dans cette histoire. Elle présente plusieurs des eurodéputés comme soupçonnés et accusés alors que la justice française n'a en fait pas le choix de faire autre chose que d'étudier la lettre de calomnies de Sophie Montel. Voilà pourquoi elle ouvre une enquête.

    Je trouve le coup particulièrement minable et ignoble parce que je sais qu'il vise une personne que je sais parfaitement irréprochable et soucieuse d'honnêteté.

    Je ne connais pas tous les députés calomniés, mais cela m'étonnerait aussi, par exemple, que des eurodéputés comme Jean Arthuis ou Yannick Jadot aient quoi que ce soit à se reprocher.

    J'espère que le retour de boomerang sera terrible pour l'accusatrice et le parti qui la soutient.

  • En marche...sur des oeufs !

    Macron est donc président. Je m'en réjouis tout en l'invitant à mener une politique vraiment différente de celle des Socialistes et pas seulement dans le domaine économique : je pense aussi à la culture et à l'éducation.

    Chaque étape va être difficile. La nomination du Premier Ministre est à haut risque et doit être parfaitement calibrée. Une large partie de l'électorat de Macron, près de deux tiers, je dirais, vient de la gauche modérée (je me base sur le premier tour). Le tiers restant vient du centre et du centre-droit. 

    Qu'il nomme un premier ministre à droite ou, tout du moins, ne faisant pas consensus dans la gauche modérée et il perd une partie de cet électorat. 

    S'il nomme un ancien Socialiste il sera vu comme le successeur de Hollande et perdra l'électorat de centre-droit.

    Un vrai casse-tête. Il faut aussi que cela soit quelqu'un qui ait de la bouteille sinon il sera difficile de s'imposer et de diriger l'équipe.

    On pourrait penser à Borloo mais ce dernier l'a soutenu très tardivement, une fois la qualification de Macron assurée et les échanges qui avaient précédé ne s'étaient pas bien passé. Borloo passe bien auprès de l'électorat de Macron mais est-il fiable pour Macron ?

    Des femmes centristes comme Sylvie Goulard, Marielle de Sarnez ou Anne-Marie Idrac pourraient être une alternative mais elles auront un déficit de notoriété qu'il sera difficile de combler. Marielle de Sarnez a l'avantage d'avoir une véritable connaissance des arcanes de la politique.

    On va me dire que je suis partisan, mais il faut admettre que François Bayrou a l'avantage d'être à peu près équidistant de tout le monde. Il a de l'expérience, on peut dire que Macron n'aurait pas passé le premier tour sans lui, il est apprécié au centre et dans la gauche modérée et pas détesté ailleurs bien que la droite ait encore de la rancoeur pour son vote en faveur de Hollande.

    Une étape difficile pour Emmanuel Macron. Un premier ministre ne peut pas être seulement un techno, il lui faut aussi un poids politique.

     L'autre étape, ça va être les législatives. Pas de faux pas, surtout, et ça commence par la nomination du gouvernement, justement...Tout le monde veut la peau d'En marche, la droite républicaine peut-être un peu moins que les autres.

    Il faut donc être premier et se montrer capable de remporter des duels, des triangulaires et des quadrangulaires. Cela pourrait sérieusement se gâter s'il y a des triangulaires avec la France insoumise car cette dernière peut bénéficier d'une réserve de voix au sein du PS de Hamon devenu peu ou prou celui des frondeurs. Il y a des circonscriptions où Mélenchon est arrivé en tête et pas mal d'autres où Marine Le pen était en tête au premier et au second tour. Il est quasi acté que cette fois, le FN aura un petit groupe de députés.

    Une deuxième campagne commence...

  • Familles, école, ce que Macron devrait ajouter à son programme

    Je rejoins entièrement François Bayrou à propos des familles : le quotient familial pour les familles nombreuses doit être rétabli à son niveau initial. Il n'y a eu que l'imbécillité égalitariste socialiste pour penser à s'attaquer à ce pilier de la politique familiale depuis l'après-guerre.

    Concernant l'école, les réformes socialistes doivent être abolies dans leur intégralité. Les rythmes scolaires, bien sûr, qui sont une stupidité malhonnête sans nom, mais aussi la réforme du collège, beau morceau d'idéologie bêtasse à l'état pur. J'ai bien noté que le programme de Macron comportait quelques éléments pour le primaire mais que pour le collège et le lycée, c'était le vide intégral. Il faut rétablir les classes européennes partout où elles ont été supprimées, ou, à défaut, des horaires corrects d'allemand, faire de nouveau du latin et du grec des disciplines et les offrir avec des horaires décents partout où ils étaient proposés jusqu'ici.

    Si vraiment les établissements scolaires se voient offrir une vraie autonomie, que cela soit sans contraintes et obligations de toutes sortes derrière. Il faut aussi une vraie liberté pédagogique pour les enseignants en jugeant leurs pratiques sur les résultats et non sur des a priori idéologiques.

    Pour cela, il faudra faire un sacré nettoyage dans la technostructure : une expérience récente indique que les pédagogolâtres ne sont bien qu'entre eux mais qu'ils abhorrent qu'on vienne marcher sur leurs plate-bandes, fût-ce de la part d'une école de pensée "amie". 

    J'ai déjà eu l'occasion d'écrire ici sur une femme italienne, médecin de son état, de la première moitié du XXème siècle : j'avais écrit un billet à son sujet en 2009 sur le fameux pouvoir absorbant de l'enfant. J'ai donc suivi avec intérêt les expériences de la délicieuse Céline Alvarez, une jeune institutrice qui a lu Maria Montessori, l'a modernisée, et l'a adaptée à la réalité française, dans une école déshéritée de la banlieue parisienne. Je ne suis pas un expert en éducation et le mot sciences de l'éducation résonne très désagréablement à mon oreille libérale. Cela sonne marxiste. Mais j'ai écouté tout de même une conférence sur vidéo de Céline Alvarez et je me suis pâmé d'aise. J'y ai retrouvé les fondamentaux aristotéliciens de la pensée de Maria Montessori, mis à jour puis en application avec une intelligence et une efficacité qui forcent l'admiration. Mais ce que j'ai compris de son exposé, c'est aussi que la technostructure a tout fait pour lui mettre les bâtons dans les roues, allant même jusqu'à lui interdire de poursuivre son expérimentation, en dépit de résultats saisissants, si bien qu'elle a dû l'achever dans la clandestinité.

    Quand on l'écoute, on voit bien qu'il n'y a pas d'esprit systémique chez Céline Alvarez. Elle n'enseigne pas une méthode mais diffuse plutôt un esprit. J'y reconnais quant à moi la version pédagogique de la thèse politique que j'ai  souvent entendu Marielle de Sarnez formuler : l'instituteur, l'enseignant, est un facilitateur qui dégage le passage aux enfants. Leur pouvoir inné d'absorption fait le reste. En politique, Marielle de Sarnez exprime la même vision de l'État dans sa relation avec les individus et les associations.

    C'est exactement le genre de liberté que je voudrais pour l'école française. Pas le lourd harnais marxiste et constructiviste mais l'idée que chaque individu porte son destin comme une cause finale et que nous n'avons pas vocation à le contrarier, nous adultes qui sommes l'environnement de nos enfants. Et ceci n'a rien à voir avec le laxisme, je le dis pour les esprits-chagrins nostalgiques de la réaction et du martinet.

    Mais Céline Alvarez le dit avec beaucoup de justesse : ce n'est pas une démarche que l'on peut imposer. Il faut simplement le faire connaître et se contenter de la proposer à ceux qui se montrent intéressés. Au fond, comme les plus grandes idées, elle prendra spontanément son essor en s'appuyant sur la liberté des individus et non sur l'autorité de l'État.

    Il reste tout de même à voir ce que cela donnerait dans le secondaire, mais je suppose que cela serait transposable puisque Maria Montessori a conçu aussi une approche éducative pour les adolescents.

     

  • Le Modem portera-t-il la révolution économique ?

    Il y a une révolution douce qui secoue d'ores et déjà nos modèles économiques, mais qui je le crois, s'amplifiera autant qu'une onde sismique peut annoncer le tremblement de terre : le peer to peer appliqué à de très nombreux services et bientôt à l'industrie.

    Il y a d'abord eu l'idée que les individus pouvaient se constituer en réseau pour échanger des connaissances : cela a été la base internet, puis des newsgroups et enfin des premiers wikis. Les réseaux sociaux ont suivi. Nous vivons l'étape suivante qui est celle de l'application de cette idée à l'économie. Airbnb, blablacar, ouicar, guest to guest, sont autant de plate-formes qui permettent aux citoyens d'échanger logements, automobiles, ou encore de se les louer directement sans passer par de gros intermédiaires. On retrouve aussi cette idée dans un site comme lingoo, plate-forme d'échanges et accueil linguistiques entre pays. Les ruches qui essaiment mettent en contact producteurs et consommateurs sans passer par des distributeurs. Votre voisin cuisine pour vous et si vous trouvez le site qui convient, il peut aussi venir effectuer toute une série de menues réparations dans votre maison.

    Un pas a été franchi quand les imprimantes 3D sont devenues des biens accessibles au plus grand nombre. Il est devenu possible pour un quidam ordinaire de concevoir et produire sur places des objets industriels, parfois bien plus sophistiqués que ce que permettaient les grosses machines-outil de l'industrie.

    Aujourd'hui, il existe des plate-forme de reventes de fichiers 3D pour imprimer chez soi tel ou tel produit et on peut même si on le veut commander des pièces spécifiques, d'autant que les scanner 3D apparaissent à leur tour.

    Les grandes sociétés de service réfléchissent de plus en plus à la valeur ajoutée que représente le télé-travail : temps de transport économisé pour le salarié, mais aussi, pour l'entreprise, des locaux et de la place en moins pour disposer et entretenir les outils de travail. D'une certaine manière, on peut même dire que l'entreprise bénéficie à titre gratuit de l'espace immobilier privé du salarié. Une dépense de moins pour elle.

    François Bayrou avait eu l'intuition de comprendre que le circuit court était l'avenir économique mais hélas, et je lui ai écrit pour l'inviter à compléter son programme en janvier (en vain) il n'a pas développé son projet au-delà de cette idée.

    Il y a pourtant, j'en suis presque sûr, un véritable virage, social et économique qui s'opère. Aucun parti politique ne s'en rend compte, aucune figure politique ne le réalise. C'est là où j'attendrai le MoDem.

    L'avenir n'est pas l'État, et je crois que Corine Lepage s'est radicalement trompée dans son Vivre autrement, quand elle envisageait une mutation vers une économie écologique entièrement pilotée par l'État. L'avenir, c'est l'individu, les petits réseaux, le peer to peer.

    Bien que l'opinion publique et l'intelligentsia les conchient régulièrement, les libéraux libertariens et autres anacapitalistes prophétisent de longue date cette révolution. Qui lit attentivement Hashtable, aura constaté qu'il a évoqué il y a plus de quatre années déjà certaines de ces évolutions. Je n'entends pas par là que j'approuve le modèle social qu'il promeut ou encore sa vision de l'énergie (par exemple, des mini-centrales nucléaires autonomes pour chaque ensemble urbanisé, ce qui commence à se faire et a l'avantage de réduire considérablement les coûts de transfert et et distribution de l'énergie mais qui laisse à la charge des villes leur achat, leur sécurité et leur entretien avec tout ce que cela comporte comme risques...). En revanche, les libéraux, et Hashtable en particulier, sont très attentifs aux tentatives des individus pour se libérer de la tutelle des États et des gros groupes. C'est une erreur de ne pas les consulter en décrétant que leur idéologie est un gros mot et qu'eux sont le Mal. Leur pensée originale, avec ses qualités et ses défauts, a quelque chose à apporter à plus d'un égard au monde de demain, quand bien même fût-elle truffée d'outrances.

    Mon sentiment est que le MoDem a un rôle à jouer, s'il veut bien en prendre le risque, s'il veut accompagner l'Histoire en marche. Bayrou et ses circuits-courts, Marielle de Sarnez et son état facilitateur, Yann Wehrling et ses villes intelligentes ont ouvert une brèche. Il faut s'y engouffrer et la creuser. L'élection de 2017 verra s'affronter des idées classiques, souvent éculées. Ce sera la bataille des conservatismes et des réactions de toute obédience. L'espoir, ce serait une force politique qui proposerait autre chose, qui sortirait des idées préconçues et irait vers les individus sans chercher à les manipuler ni à leur inoculer une idéologie malfaisante et nocive comme le font l'extrême-gauche, l'extrême-droite et les complotistes de toute sorte à l'heure actuelle.

    Est-ce que le MoDem saura endosser cette responsabilité historique ?

     

     

  • Réfugiés : et si la France écoutait Marielle de Sarnez ?

    Sur la question des filières d'immigration et des admissions de réfugiés, Marielle de Sarnez a une position constante (et de bon sens) depuis toujours (en tout cas, au moins depuis que je la connais).

    C'est l'absence de filières sûres et légales qui provoque une flux de réfugiés dans des conditions effroyables sur le sol européen.

    Ce que propose Marielle de Sarnez est simplement le bon sens : que l'Europe établisse des représentations partout où il y a des exils massifs et donc des demandes d'asile à prévoir. On construit des bureaux au Liban, en zone kurde en Syrie ou en Irak, en Turquie, bref, partout où il y a un grand nombre de candidats à l'émigration et on traite les dossiers sur place.

    Si on est logique, on le fait tous ensembles, nous les Européens, à défaut, au moins ceux qui seront d'accord pour cette procédure. Et si on veut aider les réfugiés à vivre décemment, on organise des systèmes de sanitaires, de la distribution d'eau, et on recrute des gens valables parmi les réfugiés pour protéger les femmes (bon, tout cela, c'est moi qui l'ajoute à la proposition initiale de Marielle de Sarnez - et de l'ADLE et du MoDem qui la soutiennent).

    L'Europe ne peut déléguer son droit d'asile aux pays qui l'entourent. Elle doit, au contraire, assumer son droit d'asile, l'harmoniser, réformer enfin Dublin, et gérer des voies d'accès légales et sûres pour les réfugiés syriens, comme l'a fait récemment le Canada par exemple.

    Voilà, ça me paraît le moins.

  • Régionales en île de France : vous y comprenez quelque chose, vous ?

    A chaque élection régionale, j'ai toujours le même problème : je n'arrive jamais à cerner clairement le périmètre d'intervention de la Région. Je lis et relis la fiche wikipedia, m'informe sur quelques sites plus techniques, mais rien n'y fait, j'ai toujours la sensation, après lecture, que son rôle est négligeable au regard de celui de l'État.

    J'ai également du mal à déterminer dans quelle mesure on peut mener ou non des politiques fondamentalement différentes, quelle que soit l'orientation politique. Si j'en crois LCP, il n'y a guère de différences entre Valérie Pécresse et Claude Bartolone sur les transports en île de France. De toutes façons, c'est une politique au long cours dont les effets peuvent mettre près de dix années à se faire sentir. 

    Il y a beaucoup d'effets d'annonce si bien que je peine à m'y retrouver. 

    Il y a quelques idées intéressantes que j'ai toutefois retenues dans tout ce capharnaüm. Par exemple, la proposition de Valérie Pécresse de permettre aux élèves de lycée professionnel de passer le code de la route dans leur établissement, ça, je souscris tout à fait. Si d'ailleurs le principe pouvait être étendu à tous les lycées, pas les établissements professionnels et les CFA, ce serait encore mieux.

    De manière générale, j'aime bien les choses concrètes. J'aime bien le plan de Marielle de Sarnez et Yann Wehrling (du MoDem, en somme) pour cette raison. Il annonce des mesures très précises. Par exemple, pour les transports, les deux candidats démocrates énoncent leurs priorités :  

    - la désaturation en 2019 de la ligne 13 par la prolongation au nord de la ligne 14 jusqu'à Saint Denis -Pleyel et même jusqu'au Bourget en cas de JO2024 

    - la prolongation d’Eole jusqu'à la Défense en 2020 pour doubler le tronçon central du RER A

    - le lancement des travaux de la ligne 15 entre cité Descartes à Noisy et la Défense en commençant par les sections les plus utiles aux liaisons de banlieue à banlieue avec ouverture progressive à partir de 2020

    - l’extension du métro en banlieue proche de Paris. Les lignes de métro 4, 11,12 etc. seront prolongées en banlieue et les lignes les plus chargées seront progressivement transformées en lignes automatiques. Le système actuel de pilotage automatique sera modernisé pour devenir numérique ce qui aura comme conséquence de diminuer les intervalles de rames et de traiter ainsi certaines sections très utilisées. 

    Là, c'est clair. On ne parle pas dans le vide mais avec des mesures concrètes. Ils font d'ailleurs valoir une autre idée d'un bon sens élémentaire à propos des trains de banlieue : en passant sur de nombreuses rames à des wagons à étage, on résorberait leur congestion et on offrirait un minimum de confort à tout le monde.

    Le programme est à vrai dire assez dense et justifie de nombreux billets. Bien qu'habitué à vulgariser les idées, je ne peux pas le présenter en un seul billet parce qu'il contient de nombreux éléments de réflexion. J'essaierai de les amener au fil des semaines prochaines parce qu'ils méritent d'être connus.

  • Régionales et île de France : le jour où l'on ne me marchera plus sur la tête.

    S'il y a une rancœur, une contrariété rageuse, devrais-je même dire, que j'éprouve très régulièrement, c'est bien le sentiment de se faire marcher sur les pieds quand ce n'est pas sur la tête à longueur de temps par les décideurs des différentes sphères.

    Je suis avec intérêt les premiers pas du MoDem dans l'optique des prochaines régionales en raison de la personnalité de ses deux principaux têtes de file.

    J'apprécie Yann Wehrling parce qu'il respecte les petites entités. Je me méfie d'une Région hypertrophiée et bureaucratique dont les décisions verticales s'appliqueraient aux Franciliens et aux collectivités locales franciliennes sans concertation ni négociation aucune. De ce point de vue, la réflexion entamée par Yann sur les smart cities m'intéresse et je l'invite vivement à la poursuivre.

    Marielle de Sarnez est un peu un OVNI politique. J'ai d'ailleurs commencé par intituler ainsi ce billet et les observateurs fins constateront que c'est le nom de l'url du billet. Dans la sphère politique, c'est la seule personne que je connaisse qui n'ait pas une vision verticale de l'exercice du pouvoir de l'État envers les individus. Elle avait inventé un concept que fort peu d'acteurs économiques ou politiques partagent, celui d'un État facilitateur. En somme, l'État n'est là ni pour emmerder les gens, ni pour les assister, mais pour leur rendre la vie plus facile.

    Dès qu'on construit un projet politique pour une région avec cette idée fixe en tête, je pense qu'on doit pouvoir éviter les principaux écueils et folies des grandeurs consubstantiels des mandatures de nos élus.

    L'île de France doit faire face à un défi énergétique et écologique de taille. Elle ne produit que 11% de l'énergie qu'elle consomme ! Il y a donc une réflexion à entamer sur la question. Anne Hidalgo à Paris et pas mal d'autres communes d'île de France concentrent leur action "écologique" sur le matraquage des automobilistes. Ignorent-ils (ou est-ce par incompétence ?) que le secteur du bâtiment est en effet à l’origine de 60% des consommations énergétiques et de près de la moitié des gaz à effet de serre de la Région ? La rénovation énergétique des bâtiments m'apparaît dans ces conditions comme un enjeu de premier plan. Mais qui en parle ?

    Il y a pourtant des enjeux à l'échelle territoriale qui me paraissent clairs :

     - repenser l’aménagement du territoire pour limiter les déplacements, ce qui ne signifie pas pour autant emmerder autant que faire se peut les automobilistes.

    -  réfléchir aux opportunités de production locale d’énergie. 

    - identifier les activités à maintenir ou à réintroduire sur le territoire pour favoriser les cycles courts (agriculture, traitement des déchets, …), les emplois locaux, entre autres.

    - réfléchir à la conception d'éco-quartiers basse-consommation (pas comme le monstre énergivore que nous prépare Anne Hidalgo à la Porte de Versailles avec sa Tour Triangle). 

    Un billet qui dit trop de choses d'un coup devient trop long. Je réserve donc mes réflexions suivantes pour un article ultérieur, mais j'en annonce déjà les thématiques : le tissu entrepreneurial parisien se caractérise par une faible proportion d'ETI (entreprises de taille intermédiaire). J'y ai réfléchi et lu pas mal de documents, et en fait, je suis arrivé à la conclusion suivante. Leur faible présence procède de la structure de la place financière parisienne. Les capitaux et les produits financiers que Paris propose, notre fiscalité, sont des handicaps pour les ETI au lieu d'être des atouts. Tout le volontarisme du monde échouera donc si on ne parvient pas à créer les conditions nécessaires pour une mutation en douceur de la finance francilienne. Je développerai ma pensée dans un prochain billet.

     

     

  • Errare humanum est, sed persevare Diabolicum, Najat !

    Elle est incroyable Najat Vallaud-Belkacem. Sa réforme à la noix fait le plein contre elle et elle en rajoute une couche avec un pseudo-rétropédalage.

    François Bayrou a crié un peu vite victoire pour le latin et le grec. Pour l'instant, le compte n'y est pas, et, comme le disait à juste titre Laocoon, prêtre d'Apollon à Troie, timeo Danaos et dona ferentes. 

    Et puis ce n'est pas fini. Najat et ses sbires pédagogols ne sont toujours pas revenus sur leur décision imbécile et crétine de supprimer les classes bilangues. L'allemand n'est donc pas sauvé.

    Il faut d'ailleurs préciser que toutes les langues vivantes perdent des heures d'enseignement, passant en-dessous de la trois heures par semaine.

    C'est étrange, je ne voyais pas, à l'origine, Valls et Hollande pédagogolâtrisés dans le domaine de l'Éducation. Comme quoi, on peut se tromper. A vrai dire, j'avais entendu quelques âneries tout de même de la part de Valls, mais venant de Hollande, je suis plus surpris.

    Certaines voix bien informées me font savoir que le projet de Najat était en fait dans les cartons de cet abruti prétentieux de Peillon. Cela ne m'étonne pas. Bien le genre d'idées à la con qu'il peut porter.

    Au passage, quand je considère les soutiens de cette réforme de merde, je retrouve tous les "progressistes" à la c... dont le MoDem s'était rapproché en 2009. J'ai détesté cet épisode et j'avoue que l'image que j'avais de mon parti a définitivement viré (en mal) à cette époque.

    J'observe que sur cette réforme, seul Bayrou est audible et compréhensible. Je n'ai strictement rien compris à ce qu'a raconté Marc Fesneau. Je ne sais pas si c'est un problème de retranscription, mais j'ai beau m'échiner à tenter de donner un sens à ce paragraphe, rien ne vient.

    Je pense que, y compris à gauche, il y a une question sur cette réforme des collèges, parce qu’elle est confuse, au-delà d’être jargonnante et de blablater pour ne rien dire et sur un certains nombre de thèmes que sont ce qu’on appelle « les humanités » pour faire un peu savant, en tout cas les langues anciennes sont l’affaire des classes bilingues, et sur l’affaire de l’Histoire, ce sont des choses très symboliques, on a l’impression que l’on a marché sur la tête et que au motif qu’il faudrait niveler, on nivelle plutôt vers le bas, et tout cela n’est pas compréhensible sur des affaires d’Histoire, moi je ne comprends pas la façon dont on compte enseigner l’histoire, en sortant un peu de la chronologie, en disant il faut en faire une épopée, on décide de faire l’impasse sur certains thèmes et pas sur d’autres, tout cela est un peu bâclé.

    Comprends rien. Je crois discerner que Marc n'est pas vraiment favorable à la réforme, mais il faudrait formuler les choses plus clairement, parce que là...

    Cela dit, j'ai été un peu injuste en disant que seul Bayrou était audible sur le sujet. Entre le début et la fin de mon article, je viens de prendre connaissance de la réaction de Marielle de Sarnez, et je la trouve très pertinente. Elle a d'ailleurs assez bien résumé la mauvaise foi socialiste et ce qu'il eût été fondé de faire en étant honnête (mais les Socialistes ne le sont pas) :

    Oui, c’est une mauvaise réforme parce que son inspiration n’est pas fondée, son inspiration n’est pas juste. Si on prend l’exemple des classes bilingues : il y a 18 % d’élèves dans les classes bilingues – alors si on est un bon ministre de l’éducation nationale, qu’est-ce que l’on devrait se dire ? On devrait se dire « Il y a 18 %, c’est insuffisant, donnons l’excellence à tous ! Comment faire en sorte que la plupart des élèves puissent bénéficier demain des classes bilingues ? ». Au contraire, on dit « non, il n’y en a que 18 % donc on va supprimer les classes bilingues »

    J'ajoute que Valls emporte la palme du faux-cul en tentant de faire passer pour un clivage gauche-droite ce qui est simplement une bourde monumentale de son gouvernement et de sa ministre. Je me posais pas mal de questions sur ce gars-là depuis quelque temps, mais là, il vient juste de marquer une longue série de mauvais points à mes yeux.

  • Régionales en île de France : quel projet pour le MoDem ?

    J'ai pris connaissance de l'entretien que Marielle de Sarnez a accordé au Figaro. Je suis bien évidemment en accord total avec la priorité qu'elle a évoquée pour la région île de France : le transport. On n'en mesure pas le gaspillage généré. La perte de temps associée aux transports déficients, parfois dangereux et lents est phénoménale. Avec 1h20 en moyenne de déplacement par jour pour un Francilien (statistiques INSEE), au bout du compte, c'est près d'une journée de travail supplémentaire qui s'ajoute aux horaires déjà chargés de beaucoup de travailleurs. Il ne faut donc pas s'ingénier à pourrir l'existence de ceux qui ont besoin de se déplacer mais au contraire de leur permettre de réduire autant que faire se peut ce temps mangé sur leur existence.

    Il y a un petit point sur lequel je tique dans ce que réclame Marielle. Elle désire une autorité unique pour les transports. Je suppose qu'elle parle des transports en commun. Je crois que cela n'est pas suffisant. Il faudrait aussi une conseil supérieur de la circulation, qui inclurait bien sûr un représentant de chaque municipalité afin de bien considérer les aménagements de voirie et leur impact sur l'ensemble du trafic francilien. Je ne sais pas comment cela pourrait être fait.

    Un autre aspect éveille ma défiance. Pendant longtemps j'ai été favorable au Grand Paris, mais, tout bien considéré, l'aspect peu démocratique de la chose métropolitaine ne me plaît guère et je crains les passages en force à venir, a fortiori quand on connaît la nature centralisatrice de la capitale. J'ai en outre le sentiment que le "big is beautiful" est incompatible avec un projet bien plus respectueux des petites communes, les smart cities chères à Yann Wehrling. S'il fallait imaginer le Grand Paris, il faudrait imaginer à mon sens une sorte de réseau de communes plutôt qu'un grosse planète avec en orbite une multitude de satellites. Je m'inquiète aussi de la place de l'individu dans une énorme métropole. Les dénis de démocratie locale dont j'ai eu connaissance çà et là (bel exemple avec les Serres d'Auteuil) ne laissent pas de m'inquiéter. Le projet démocratique du Mouvement Démocrate s'honorerait de comporter un volet très solide sur ce terrain en friches au sein de toutes les autres formations politiques.

    Reste la question des alliances. Premier tour, deuxième tour, peu importe au fond. Ce qui compte, c'est le projet qui sera porté et, bien naturellement, sa faisabilité (la lettre au Père Noël et le concours de "à qui aura la proposition la plus bobo", non merci).