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Europe - Page 13

  • Guy Verhofstadt à la tête de l'ADLE

    Les élus du Mouvement Démocrate se félicitent de l'élection, mardi 30 juin, de Guy Verhofstadt à la tête du groupe de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe au Parlement européen. "Guy est un ami fidèle. Il a activement participé à la première université d'été de notre jeune mouvement, le MoDem, et nous avons dès le début soutenu sa candidature, certains que nous étions d'avoir trouvé la bonne personnalité pour diriger un groupe que nous avons créé et dont nous demeurons plus que jamais persuadés qu'il sera au coeur de l'activité politique du Parlement européen", a déclaré Marielle de Sarnez, vice-Présidente de l'ADLE.


    Le MoDem est d'autant plus satisfait de son choix que Guy Verhofstadt, fidèle à son propre parcours politique d'ancien Premier ministre belge ayant dirigé avec succès une coalition libérale, écologiste et socialiste, a pris une série d'engagements qui confirme la validité du message démocrate, en particulier la nécessité de passer à un nouveau modèle économique et social, plus sobre, plus juste et plus durable.

    La force des idées de Guy Verhofstadt, détaillées dans son dernier livre, "Sortir de la crise", tout comme d'ailleurs de son précédent, "Les Etats-Unis d'Europe", reflètent ainsi nombre des thèmes avancés par le MoDem pendant la campagne des européennes, en particulier l'opportunité d'un grand plan de relance européen financé par l'émission d'euro-obligations et la nécessité d'approfondir l'Union européenne autour des pays appartenant à la zone euro, notamment sur le plan fiscal et social.

    "Des discussions vont maintenant s'ouvrir avec le PPE et le PSE pour la présidence de la Commission européenne et avec Guy Verhofstadt, nous savons que la barre sera placée très haut" fait valoir Marielle de Sarnez.

  • A qui s'allier en Europe ?

    Bon, Quattremer l'avait annoncé, et LCI le confirme : les Italiens se barrent du PDE et de l'ADLE. Ça va faire mal, et à l'un et à l'autre. L'ADLE sera considérablement fragilisée avec une telle saignée. De notre côté, nous nous retrouvons empêtré avec un Meciar aux choix douteux par le passé. Mais bon, on ne devrait plus à avoir trop de questions à se poser, apparemment, il n'y a plus de députés européens du parti de Meciar.

    La question, finalement, c'est qu'est-ce qu'on fait, maintenant ? On reste avec l'ADLE ? On va à l'ALE, avec les Verts ? Bof, cette dernière solution ne m'enchante guère. Comme je l'ai dit, je n'ai pas très envie de faire cause commune avec les décroissants, d'autant que l'ADLE a mis au premier rang de ses priorités la croissance verte. Le PSE, si l'information de LCI est fiable, changerait alors de nom pour s'appeler l'Alliance des Socialistes et des Démocrates. Se fondre là-dedans ne m'enthousiasme pas davantage. Une chose est certaine : il faut absolument s'affilier à un groupe. Seul, le MoDem ne disposerait d'aucune logistique et serait sans pouvoirs ou presque.

    Cela dit, est-ce que l'info de LCI est fiable ? Ils parlent de 21 députés italiens ? Pas crédible ! Il n'y en a que 7 (à la suite des dernières élections) !!! Et sur la carte du Figaro, ils sont toujours comptabilisés à l'ADLE. L'information de LCI est d'autant plus ridicule que cette chaîne sans nommer l'ADLE parle d'ultra-libéraux alors que l'ADLE est en réalité un groupe centriste (d'ailleurs, la plupart des formations qui le composent sont au centre de l'échiquier politique dans leurs pays respectifs). C'est un certain Hugues Baudoin qui serait le correspondant de LCI à Bruxelles. Si toutes les informations internationales sont du même tonneau sur cette chaîne, on a du souci à se faire... Je n'aime pas verser dans le complotisme, mais ça ressemble drôlement à une info conçue pour discréditer Bayrou...Ou alors, faut changer de métier, sinon, quand on n'est pas capable de l'exercer convenablement...

    Je salue avec joie l'arrivée des premiers libéraux Grecs au sein de l'ADLE :-) Mais je déplore leur disparition à Chypre :-(

    Bon, si Fotini passe par là, elle devrait être en mesure de me dire de quel parti politique grec il s'agit, que je l'ajoute à ma liste.

    Bref, je demeure avec des questions un peu sans réponses. Peut-être y aura-t-il des recompositions. Après tout, ce qui serait sympa, c'est que les décroissants rejoignent les Verts nordiques, et que le reste de l'ALE fusionne avec l'ADLE. Cela ferait un très beau groupe vert, libéral et démocrate. Ça, ce serait drôlement bien, et ça nous permettrait de peser tous ensemble...

     

  • Reconduction de Barroso, la gauche doit prendre ses responsabilités

    Je lis çà et là, notamment dans le Figaro, que Graham Watson, le leader des libéraux et démocrates (ADLE), groupe auquel appartient le MoDem, pourrait accepter la reconduction de Barroso comme président de la commission européenne. Et j'entends, d'ores et déjà, les braiements et accusations de collusion qui commencent à fuser, non seulement à gauche, mais aussi au sein même du MoDem (ex-adhérents déterminés à casser du sucre sur le dos du MoDem fût-ce au prix de mensonges éhontés).

    Je tiens à rappeler les fondamentaux du Parlement européen : là-bas, comme tout est négociation, faute de majorité absolue pour un groupe ou même une alliance de groupes,on discute et on fait des compromis (pas des compromissions). Or, en décembre 2008, j'avais eu un entretien avec Marielle de Sarnez, euro-députée MoDem, qui m'avait expliqué que Graham Watson souhaitait la présidence du Parlement Européen (pas celle de la commission, celle du Parlement, suivez-bien, ce n'est pas pareil). En homme d'intelligence et de négociation qu'il est, il s'était alors empressé de prendre contact avec le PSE (socialistes européens) et l'ALE (Verts européens) qui s'étaient à leur tour empressé de l'envoyer chier en bonne et due forme. Faute d'obtenir quelque chose de ce côté-là, Graham Watson, en bon centriste libéral et pragmatique qu'il est, est allé voir du côté du PPE. Là-bas, on ne l'a pas envoyé paître (sans doute attendait-on les résultats des élections) ; on s'est contenté d'un silence-radio.

    Aujourd'hui, une majorité ALE-ADLE-PSE serait possible. Cela suppose que le PSE et l'ALE ne fassent pas la fine bouche. On pourrait par exemple s'entendre sur un président de commission vert ou social-démocrate (modéré, cela va de soi) et en échange, les trois groupes voteraient pour Watson comme président du Parlement. Ce serait un bon compromis, et cela permettrait de black-bouler les conservateurs, fussent-ils europhiles. Sans doute ne seraient-ils pas très contents, mais c'est de bonne guerre...

    J'ai écouté il y a peu une interview de Cohn-Bendit qui parlait de Barroso et résumait très bien l'esprit du personnage : avec Barroso, le dernier qui a parlé a raison. Il dit une chose le jour-même et autre chose le lendemain s'il a vu quelqu'un d'autre entre temps. Théophraste qui inspira notre La Bruyère national avait admirablement établi un tel état dans ses Caractères...Une sorte de croisement fâcheux entre le complaisant et l'empressé...

    Pour faire une définition un peu exacte de cette affectation que quelques-uns ont de plaire à tout le monde, il faut dire que c'est une manière de vivre où l'on cherche beaucoup moins ce qui est vertueux et honnête que ce qui est agréable. Celui qui a cette passion, d'aussi loin qu'il aperçoit un homme dans la place, le salue en s'écriant: "Voilà ce qu'on appelle un homme de bien!", l'aborde, l'admire sur les moindres choses, le retient avec ses deux mains, de peur qu'il ne lui échappe; et après avoir fait quelques pas avec lui, il lui demande avec empressement quel jour on pourra le voir, et enfin ne s'en sépare qu'en lui donnant mille éloges. Si quelqu'un le choisit pour arbitre dans un procès, il ne doit pas attendre de lui qu'il lui soit plus favorable qu'à son adversaire [...].

    Il semble que le trop grand empressement est une recherche importune, ou une vaine affectation de marquer aux autres de la bienveillance par ses paroles et par toute sa conduite. Les manières d'un homme empressé sont de prendre sur soi l'événement d'une affaire qui est au-dessus de ses forces, et dont il ne saurait sortir avec honneur; et dans une chose que toute une assemblée juge raisonnable, et où il ne se trouve pas la moindre difficulté, d'insister longtemps sur une légère circonstance, pour être ensuite de l'avis des autres; de faire beaucoup plus apporter de vin dans un repas qu'on n'en peut boire; d'entrer dans une querelle où il se trouve présent, d'une manière à l'échauffer davantage. Rien n'est aussi plus ordinaire que de le voir s'offrir à servir de guide dans un chemin détourné qu'il ne connaît pas, et dont il ne peut ensuite trouver l'issue[...].

    Nous voilà bien avancés avec un individu semblable. Bayrou et les euro-députés MoDem ont été clairs : ils sont prêts à étudier toute solution pour éviter Barroso. Graham Watson, de son côté, n'a rien exclu. C'est à la gauche et aux Verts de savoir ce qu'ils veulent. Je crois que Cohn-Bendit est prêt à des compromis. Reste à voir les autres partis verts et socialistes européens...

  • Je voterai pour le MoDem et Marielle de Sarnez

    Cela va sans dire, je voterai pour le MoDem et Marielle en île de France. Je salue le travail extraordinaire des groupes de réflexion sur l'Europe ainsi que leur coordination exemplaire par Marielle. La synthèse du programme du MoDem est disponible sur son site. Mais, le mieux, ce sont tous les échanges qui ont eu lieu pendant les conventions thématiques sur l'Europe.

    Je déplore que nombre de médias aient sans cesse ramené François Bayrou à l'élection présidentielle pendant cette campagne européenne. Pour le compte, je pense qu'il est le seul à ne pas avoir parlé des présidentielles, dans cette histoire. Exaspéré aussi de constater que la même sphère médiatique n'a jamais relevé tout ce qu'il avait dit sur l'Europe, notamment en clotûre des conventions, mais toujours les petites phrases soigneusement coupées et sélectionnées. Il faut dire que la sphère en question a de toutes façons été incapable d'assurer un suivi de qualité sur cette campagne. L'exemple le plus triste, c'est celui d'A vous de juger, puisque la Toile et les médias se sont polarisés d'un seul bloc sur un échange de moins de 3 minutes. Or, pendant ce débat, des positions divergentes ont été présentées, sur l'Europe, mais Arlette Chabot a été incapable de les mettre en évidence.

    J'aurais voulu moi-même écrire plus, comparer les programmes des différents partis, mais je n'en ai humainement pas eu le temps. Trop long. Il aurait fallu que nous soyions plusieurs pour nous ateler à cette tâche.

    Je salue à cet égard le long et minutieux travail de Laurent de Boissieu et du Journal La Croix qui ont vraiment essayé d'analyser les principales problématiques européennes dans les derniers jours de campagne. Son blog a le mérite d'avoir comparé les réponses apportées par les différents partis à ces problématiques dans les derniers jours de la campagne. J'en recommande vivement la lecture pour s'en faire une idée objective.

  • MoDem/Verts, convergences et divergences

    Le MoDem et les Verts ont la particularité, dans ces élections européennes, de partager en partie un électorat commun et d'avoir mis au point des programmes dont les objectifs sont parfois convergents.

    J'ai lu avec attention le programme des Verts, tout comme celui du MoDem, évidemment. Ce qui me frappe, et je l'avais déjà constaté en Europe avec certains votes communs entre les groupes ADLE et ALE, c'est la présence de certaines convergences. Quand Cohn-Bendit assure avoir un plan pour créer 10 millions d'emplois en Europe par une relance de l'investissement et de l'industrie verte, c'est exactement ce que propose Corinne Lepage depuis un bon moment. Dommage, d'ailleurs,qu'un classement thématique ne figure pas sur son blog, cela apparaitraît très nettement. On trouve la même proposition de la part de l'ADLE dans sa feuille de route et ses priorités pour 2010.

    C'est sur l'énergie, toutefois, que les différences les plus sensibles sont manifestes : le programme des Verts est davantage basée sur la contrainte que l'innovation. Je lis dans le pilier énergie que les Verts proposent surtout de taxer lourdement les énergies non renouvelables. Ils combattent le nucléaire et les agro-carburants dont ils souhaitent l'interdiction.

    Il y a sur le nucléaire une différence majeure entre les Verts et le MoDem. Les premiers veulent l'interdire, les seconds le limiter, et ce pour une raison que l'on comprendra si on lit ou écoute attentivement une intervention d'Anne Laperouze, euro-députée et spécialiste MoDem de l'énergie. Le MoDem ne perd en effet pas espoir de parvenir à un nucléaire propre. C'est ce qu'Anne Laperouze appelle la fusion (sans préciser nucléaire, mais c'est bien à cela qu'elle pense). Elle a vraisemblablement en tête la fusion par confinement magnétique, qui offre l'avantage de ne générer une radio-activité que très limitée dans le temps (qu'on appelle radio-activité à vie courte, c'est à dire inférieure à 30 ans). En outre Le combustible utilisé est le deuterium ou le tritium deux isotopes de l'hydrogène. Ils sont très aisés à produire et pas radio-actifs (ils ne le deviennent qu'après transformation par le réacteur).Le réacteur peut de plus auto-produire une partie du combustible qu'il utilisera. Enfin, le risque d'accident nucléaire est très faible, car le moindre incident provoque l'arrêt immédiat des réactions.

    Si je comprends les buts des Verts, et que j'en partage quelques uns, ce qui me frappe, c'est la faiblesse des solutions qu'ils mettent en oeuvre, leur programme se limitant en règle générale à la déclaration d'intention.

    Pour vraiment comprendre les différences entre les Verts et le MoDem, il faut écouter ou lire les compte-rendus de débats dans leurs conventions respectives.

    Ainsi, sur le nucléaire, les Verts refusent toute expérimentation, quand bien même on parviendrait à une énergie atomique propre et sans danger. Ils refusent, en fait, d'en étudier l'hypothèse. C'est pourtant tout l'objet du projet de recherche ITER et du réacteur qui est en construction à Cadarache.

    Cette différence n'est pas la seule. Les Verts, par rapport au secteur agricole, sont essentiellement dans la conservation et la promotion de l'agriculture biologique. Là s'arrête leur programme pour les campagnes et le monde rural en règle générale. Pas un mot ou presque pour les agriculteurs qui resteront sur la touche. Autant dire que ça n'est pas bien exaltant. Si le MoDem s'accorde sur ces deux objectifs, il propose tout de même un programme autrement plus complet pour l'économie du monde rural, particulièrement le développement de l'agro-industrie et des activités issues du végétal.

    Mais de telles vues découlent logiquement des perspectives des deux mouvements : les Verts veulent limiter la croissance, voire décroître quand cela est possible. Le MoDem se propose de récupérer les surplus afin de les affecter à d'autres utilisations. Dans le domaine agricole, par exemple, François Bayrou observait que l'on ne peut pas produire 100 pour nourrir 100. Pour nourrir 100, compte-tenu des aléas (climatiques et économiques), on ne peut pas faire autrement que de produire 130.  Le MoDem propose donc de gérer les surplus sans devoir, comme le dit Bayrou,  les déverser dans les rivières :

    Depuis quelques années, à mon sens, cette question ne se pose plus car on a découvert qu'un certain nombre de productions agricoles pouvaient être utilisées, pour les surplus et pour les quantités que l'on voulait, de manière industrielle : agro-carburant, agro-industrie, demain biomasse comme vous l'avez très justement évoqué. On a devant nous, pour la première fois de l'histoire de l’humanité, la possibilité de gérer sans drame la question des surplus, notamment en matière céréalières, sans avoir à jeter, sans avoir à basculer des bennes dans les rivières. On a le moyen d'utiliser, pour le bénéfice de l’humanité, les surplus agricoles qui sont naturels, quand on veut garantir la sécurité alimentaire, d'une partie de l’humanité, en tout cas de notre partie de l’humanité.

    De manière générale, les différences entre MoDem et Verts se lisent à travers une divergence fondamentale dans la méthode. Au pragmatisme des premiers répond l'idéologie brute des seconds. Les Verts n'hésiteraient pas un seul instant à casser la machine économique pour changer de monde. Nous aussi, au MoDem, nous voulons changer de monde, mais nous ne pouvons adhérer à des méthodes aussi brutales. C'est donc dans un souci de transition que le MoDem a organisé ses propositions dans ce domaine :

    - Repenser nos modes de transports, de production et de logement. La mise aux normes durables des bâtiments et le développement des transports propres permettra d’importantes économies d’énergie.
    - Recourir massivement aux énergies renouvelables pour diversifier nos ressources énergétiques.
    - Mener un grand programme de recherche européen pour développer les énergies du futur.
    - Développer les activités économiques issues du végétal (agro-industries).
    - Orienter les financements des fonds sociaux européens vers la formation aux nouveaux métiers du développement durable.
    - Imposer une notation sociale et environnementale européenne aux grandes entreprises et renforcer leurs obligations en termes de responsabilité sociale et environnementale.
    - Instaurer une taxe carbone européenne qui pénalisera les énergies fossiles les plus polluantes.
    - Taxer les pollueurs pour qu’ils soient incités à modifier leur comportement.
    - Instaurer un moratoire sur les OGM tant qu’un organisme de recherche indépendant n’aura pas évalué tous leurs effets.
    - Créer un corps de garde-côtes européen pour lutter contre les pollutions maritimes.
    - Construire une solidarité énergétique européenne en coordonnant la gestion de nos stocks et en créant des infrastructures d’acheminement vers les pays menacés de pénurie.

    Tous ces points sont développés par les différents intervenants lors de la convention thématique du MoDem sur le développement durable. J'invite tous mes lecteurs à en prendre connaissance. J'aurais bien aimé mettre en lien une éventuelle convention des Verts sur le sujet, mais le fait est qu'il n'y en a aucune trace sur le site d'Europe-écologie...Y-en-a-t-il eu seulement une ?...

    Luc Mandret me demandait récemment d'écrire un billet où je devais expliquer pourquoi j'allais voter aux élections Européennes. Je lui ai ici répondu en lui précisant pour qui...C'est très long d'écrire des billets pour comparer les programmes dans le détail, et c'est très long aussi de les éplucher. Pourtant, ce travail, je l'ai fait. Et je trouve très injuste de déclarer que le MoDem n'a pas de programme, alors qu'au contraire, la perspective du MoDem est tout à fait particulière en France, contrairement aux réductions qu'en donnent les médias, et que de plus, énormément de choses très intéressantes ont été dites lors des Conventions. Pour savoir ce que compte faire le MoDem, c'e sont d'ailleurs ces dernières qu'il faut visualiser ou lire. S'il y a eu une très grosse erreur de stratégie du MoDem lors de ces élections, c'est de ne pas les mettre bien plus en avant, et de ne pas insister sur sa particularité. Bayrou a déclaré à la presse que le programme du MoDem serait envoyé à tout le monde. Cela a été fait, puis, après, psssscchhht...plus rien. On n'en a plus parlé ou presque ! Il fallait embrayer là-dessus, bon sang, et parler de ce que nous avons dit, analysé et proposé lors de nos conventions !

    Il me reste peu de temps, mais je vais essayer d'écrire quelques autres billets comparatifs sur le fond : c'est à dire, non en comparant les slogans, ou même les synthèses de programme (les tracts, en somme) mais vraiment les propositions et les analyses.

     

     

  • Planète Europe !

    Je viens de visualiser le clip du MoDem en version longue pour les européennes, et je l'ai trouvé très pédagogique. Bayrou s'essaie à une démonstration en quatre points. Il y a les questions que la France peut et doit traiter. Celles que seule l'Europe peut gérer (les crises planétaires). Bayrou expose ensuite ce qu'il se passera si la seule voix qui peut porter notre différence, l'Europe, s'éteint : il ne restera plus alors que les deux super-géants que sont la Chine et les USA pour se regarder en chiens de faïence. Le clip se poursuite en rappelant que l'Europe, c'est nous, que la France, c'est l'Europe et que ce ne peut être que nous qui relèverons le défi. A partir de là, il y aura le 07 juin un vrai choix à effectuer et des euro-députés à choisir. Il faudra alors de vrais députés pour de vrais choix.

    A aucun moment Bayrou n'utilise de grosses ficelles ou de slogans pour appeler à voter MoDem. Il se contente simplement d'exposer les principaux enjeux et appelle les Français à opérer leur choix en conscience.

  • Marge de vote des députés européens, notamment MoDem

    Quand j'ai la flemme d'écrire un billet, pas le temps, ou à court d'idées, il me reste, heureusement, mes très précieux commentateurs. Sur le rôle du député européen, deux réflexions intéressantes, l'une de KPM, l'autre d'europium.

    KPM (qui a un blog) commentait mes réflexions sur l'absentionnisme européen. Il n'est notamment pas d'accord avec cette affirmation là :

    «les euro-députés ne représentent pas une région, mais des valeurs, un projet politique et une nation»

    Non, les députés européens ne représentent pas plus la nation que la région. Ils représentent le peuple européen. Le fait qu'ils soient élus sur des circonscriptions régionales ou nationales n'y change rien, de même qu'un député national représente tout le peuple français et pas seulement les électeurs de sa circonscription. En témoigne d'ailleurs le fait que n'importe quel citoyen européen peut se présenter sur n'importe quelle liste pour se faire élire au parlement européen, sans considération de sa nationalité.

    Les échelons locaux (pour le Parlement national) et nationaux (pour l'Union européenne) sont représentés dans d'autres institutions : le Sénat et le Conseil respectivement.

    Ceci dit, je suis d'accord sur le fait que la délimitation géographique de la circonscription a malheureusement des incidences malvenues sur la façon dont le député se sent le représentant - et ceci vaut aussi bien pour les élections européennes que pour les élections nationales. C'est pourquoi je souhaite que ces élections soient dotées d'une circonscription unique correspondant à l'intégralité du territoire qu'elles représentent : l'Europe pour les élections au Parlement européen, la France pour les élections au Parlement national. Dans un premier temps, on pourrait au moins élire une partie significative de ces assemblées sur de telles circonscriptions.

    Europium


    Sur ce point le débat sur Riposte, hier en fin d'après-midi, était pathétique, on avait l'impression que tous les intervenants étaient la pour défendre la france contre les autres membres de l'UE, grave....

    Quant à l'article du Post, il est intéressant de lire, pour bien comprendre le fonctionnement du PE, le lien qui y ait mis en réponse à cet article stupide.
    http://www.ipolitique.fr/archive/2009/05/11/europe-services-publics.html

    lire aussi cet article de Sylvie Goulard
    http://europe.lesdemocrates.fr/prends-un-siege-sylvie-prends-et-sur-toute-chose-observe-exactement-la-loi-que-je-t’impose-chroniques-europeennes-du-large-n°-15/

    Le modem, je dirais plutôt l'ADLE peut voter sans état d'âme avec le PPE ou le PSE, voir d'autres sur des directives importantes car le PE fonctionne dans une logique de consensus et de recherche de majorité qui évolue en fonction des sujets. La pratique parlementaire du PE est de ne pas s'opposer systématiquement mais mais de négocier pour faire avancer les choses et donc de faire voter des textes qui satisfasse le plus grand nombre, même s'ils ne sont pas parfaits.

    La malhonnêteté intellectuelle du PS, reprise par le post est de stigmatiser le fait que l'ADLE a pu voté avec le PPE, mais c'est l'essence même de la démocratie que d'être constructif et non destructif. le PS a la mémoire courte, il a souvent voté dans ce même esprit au PPE...

    A force de faire de la politique de caniveau et d'essayer de faire croire que le PE fonctionne comme l'AN c'est a dire que l'opposition doit s'opposer systématiquement, le PS dérive en permanence et prouve par la même que les élites de gauche ne sont plus que de pathétiques menteurs a cours d'arguments, qu'ils sont devenus les spécialistes du détournement de la vérité....

  • Les programmes des partis aux européennes

    581821186.6.jpgMarielle de Sarnez, vice-présidente du MoDem et tête de liste en Ile-de-France,résumé succinctement  les programmes des partis concurrents.
    "Le programme de l'UMP se résume à la présidence française de l'Union de Nicolas Sarkozy", celui du PS au "manifesto de leurs collègues socialistes européens" et celui des Verts à "tout sauf Bayrou", a-t-elle dit.
    Au MoDem, "nous avons un programme, une équipe, et, j'ai l'impression que c'est ce qui énerve nos concurrents, nous avons un leader", a-t-elle ajouté.

    Pas mal, non, comme synthèse ? Cela dit, pour ceux qui désirent des approfondissemements, on peut en savoir tout de même un petit peu plus sur eManifesto. Un site encore en gestation, mais prometteur.

  • Europe, ce que veulent les électeurs français...

    Très très intéressant, ce document dont j'avais eu connaissance mais que je n'avais pas examiné en détail. J'avoue qu'il y a un truc qui m'échappe : 54% des Français se déclarent intéressés par les élections européennes. Comment pourrions-nous dans ces conditions avoir une abstention supérieure à 50% ?

    En ce qui concerne les moyens d'être informés, les Français mettent en tête des débats télévisés entre des candidats de divers pays (41%) mais en second un site sur Internet qui récapitulerait tous les programmes (36%). Des débats entre candidats des partis français ne viennent qu'en troisième (31%). Un certain Maxime m'a contacté récemment pour participer à un site qui aurait cette ambition-là. Je vais peut-être y venir, alors ; j'étais sceptique en me disant que c'était trop tard et sans doute foutu, mais, en mettant les bouchées doubles... Y'a juste un petit truc qui me gêne : le site s'appelle eManifesto.fr, et je trouve que cela ressemble beaucoup à Il Manifesto, le programme du PS...

    Ce que je trouve bizarre, c'est qu'en France, ils sont 65% à penser que la meilleure manière de faire entendre son opinion, c'est de voter ! Ben alors les gars et les filles ??! Pourquoi vous voulez vous abstenir, alors ??!? On est à plus de 20 points au dessus de l'opinion européenne moyenne sur le sujet !!!Sinon, ils placent en second, mais à 23% seulement, les débats directs avec les responsables politiques, c'est une bonne manière de faire entendre leurs préoccupations.

    Alors ce qu'ils veulent les Français, c'est la garantie des candidats qu'ils s'occuperont à plein temps de leur rôle d'euro-députés (42%) et qu'ils soient en contact avec leurs électeurs (29%). Les deux choses les plus importantes pour accorder leur voix.

    Je ne comprends pas que si peu de médias aient prêté attention à ce sondage, alors qu'il apporte des informations très éclairantes ! Il y a bien eu le Figaro en partenariat avec la Fondation pour l'Innovation Politique (des libéraux), mais il traité le sentiment des Européens et non celui des Français en particulier. En tout cas, merci la FIP ! L'initiative est la leur, et elle est très précieuse !

    Les Français, leurs priorités, en termes de dépenses de l'Europe, c'est l'Éducation, les Affaires sociales et l'emploi (pas surprenant, sur le fond).

    Ce qui me fait marrer, c'est qu'on a longtemps considéré la France comme un pays qui n'était pas pro-entreprise. Ben attendez un peu : savez-vous ce qu'ils ont répondu à la question s'ils préféraient que l'Europe consacre davantage de moyens plutôt à aider les Européens ou plutôt à favoriser la création d'entreprises ? 74% pour la création d'entreprises ! le score le plus haut d'Europe !!! Après cela, qu'on ne me dise pas que les Français n'aiment pas l'entreprise ! Ça en bouche un coin, et cela permet de remettre à leur place pas mal d'idées reçues, non ?

    Bonne nouvelle pour le MoDem et les Verts : ils estiment à 78% qu'il ne faut pas hésiter à imposer des contraintes de pauvreté à 'l'industrie automobile. Ils ont l'air de penser que cela ne constituera pas une menace pour ce secteur et pour l'emploi. Je rappelle que les Verts, toutefois, eux, suggèrent purement et simplement de faire disparaître l'automobile...pas tout à fait pareil que le MoDem qui souhaite des transports propres, automobiles incluses.

    Pour l'élargissement et l'aide aux voisins de l'Europe, en revanche, les Français sont pragmatiques : ils sont 42% à penser que ce n'est pas une priorité dans les dépenses de l'Europe. Et encore plus (46%) à penser de même pour la Défense et la Sécurité.

    Bon, au final, je suis le premier à commenter les voeux des électeurs français : ils ne lisent pas les sondages ou quoi, les autres ? Moi, je trouve que c'est très intéressant, et cela répond à pas mal de mes questions, même si j'aurais aimé avoir le détail par âge pas seulement à l'échelle européenne mais à l'échelle nationale.

  • Européennes dans quelques médias

    Je me suis livré à un petit test : j'ai visualisé tous les JT de 20 heures des sept derniers jours écoulés sur France 2 afin de repérer tous les sujets qui évoquaient les Européennes de près ou de loin. Résultat des courses, un sondage, un portrait de Marine Le pen, un reportage sur les dessous du Parlement Européen et une image d'Hervé Morin faisant trempette. Débats ? Zéro. J'en profite toutefois pour adresser mes félicitations au concepteur du site de France 2 pour les JT : très clair, et très pratique. On peut retrouver vite et aisément l'information que l'on recherche.

    Du côté de TF1, deux reportages avec Cohn-Bendit et Villiers et un reportage pas mal fait sur les Coulisses du Parlement Européen. Mais...toujours pas de débat... On ne peut pas franchement jeter la pierre aux grandes chaînes télévisées, je pense qu'elles essaient de bien faire, mais le problème, c'est qu'elles ne savent pas quoi dire, en somme. On n'y voit jamais aucune problématique européenne présentée. Tout juste aborde-t-on un point saillant dans le reportage de TF1 quand Alain Lipietz puis Marielle de Sarnez font observer tour à tour que les directives européennes ont une traduction en droit national à plus de 80%.

    L'ADLE avait publié des Bandes Dessinées en 2006 (d'ailleurs j'en ai une et je l'ai lue, elle est pas mal du tout). Les euro-députés en étaient les héros éponymes. Apparemment, les médias s'en rendent compte trois ans après...Bon...Dans le même ordre d'idées, au festival d'Angoulême, en 2003, il y a eu une BD pas mal du tout qui expliquait le fonctionnement du Parlement Européen dans le cadre d'une aventure, les Eaux blessées.

    En fait, voilà, c'est ça qu'il faudrait faire : une série genre XIII ou Largo Winch avec comme cadre le Parlement Européen. Un truc du genre, et ensuite, une adaptation à la télévision. Une "Urgences" Européennes, quelque chose dans le genre, quoi...Ça, ça populariserait de manière évidente le Parlement et cela permettrait de distiller au fil du temps le fonctionnement et les problématiques du Parlement. L'inconvénient, c'est que cela se prévoit à l'avance, pas deux semaines avant une élection. Pour la prochaine mandature, il faudrait y songer, et je pense que le Parlement aurait alors tout intérêt à faire appel à des experts qui ont réussi dans leur domaine, même si cela coûte cher.

    Finalement, on en revient à un problème plus large qui est celui de la civilisation et de la culture. L'Amérique n'a aucune difficulté à concevoir des tonnes de séries en tout genre qui popularisent leur mode de vie. Mais nous, en Europe, on est incapable d'en faire autant. Il faudrait vraiment que le Parlement Européen y réfléchisse et consacre un véritable budget à la communication, car cela devient essentiel dans les temps où nous vivons.