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Europe - Page 16

  • Le Tiers-Monde est la sauvegarde de l'agriculture européenne

    Ce sont les paysans du Tiers-monde qui sont -si j'ose dire !- l’étalon-or de la pauvreté de la planète. Ce sont les paysans du Tiers-monde qui n'ont pas le niveau de vie élémentaire minimum, mais le plus bas que l'on puisse imaginer, pour pouvoir manger. Et c'est parce que les paysans du Tiers-monde, ce milliard de paysans actifs, donc, ces deux milliards de bouches à nourrir, ne réussissent pas à vendre leur production à des prix de subsistance que nous nous trouvons, en grande partie, dans la crise dans laquelle nous vivons.

    Or, je le répète, il n'y a d'accès aux enjeux mondiaux pour un pays comme la France, que par une organisation de nations telle que l'Europe le permet. C'est donc avec la certitude que nous portons quelque chose d'essentiel pour le monde que nous siégerons au Parlement européen.

    Deuxièmement, notre affirmation politique est celle-ci : lorsque l'on parle de politique agricole, on ne doit pas se contenter de parler de production agricole. Une politique agricole, c'est une politique qui pose la question de la production et des producteurs. Nous avons à poser la question des productions agricoles et celle des paysans.

    Le but que nous nous fixons, c'est celui d'arrêter de voir le tissu agricole se défaire, se déliter et se dissoudre, pour défendre en effet un nombre de paysans et d'exploitations familiales suffisantes pour que la culture agricole de la France subsiste. Car si on laisse disparaître le nombre suffisant d'exploitations agricoles, alors on va avoir une conséquence, celle de créer de l'irréversible.

    On ne peut plus revenir en arrière lorsque les exploitations ont disparu, parce qu’en même temps que les exploitations disparaissent, ce qui disparaît aussi c’est un savoir-faire, une culture, une présence, des habitudes, des gestes, des savoir-faire, dans la société, la commune dans laquelle on vit.

    Cela est irréversible et nous avons donc le devoir d’y prendre garde. C'est ce qui fait une coupure à l'intérieur de l'Europe, entre deux visions de la politique agricole : entre d’un côté ceux qui ne s'intéressent qu’aux productions et donc qu’aux marchés, et de l’autre ceux qui s'intéressent aussi aux producteurs et donc à la défense du tissu agricole, et nous c'est là que nous serons.

    Tous les élus qui sont avec nous, s'engagent autour de cette idée. Nous avons à défendre les exploitants et les exploitations autant que les productions. C'est la raison pour laquelle l’enjeu mondial et un enjeu de tissu agricole. Alors, nous nous prononçons clairement pour une orientation qui est, à mon sens, la seule défendable : c'est l'organisation des marchés et non pas l'abandon aux marchés.

    Il y a deux options : ceux qui considèrent que l'on doit accepter l'abandon aux marchés, et ceux qui considèrent que l'on doit restaurer l'organisation des marchés, organisation qui, jusqu'à maintenant, était abandonnée depuis de nombreuses années. C'est là que nos élus se trouveront. C'est dans cette orientation qu'ils vont se battre
    .

    Bon, j'avoue, j'ai triché : ce n'est pas de moi, c'est de Bayrou lors de la convention du MoDem sur l'agriculture et la pêche le 15 avril dernier...Je trouvais juste le lien entre la crise agricole dans le Tiers-Monde et la nôtre particulièrement bien pensé...

     

  • L'Europe Sociale

    Encore des observations de bon sens et des propositions pertinentes, toujours de Gilles Artigues, candidat MoDem à l'euro-députation dans le Sud-Est. Je n'ai rien à ajouter à ce qu'il dit, je suis d'accord sur absolument tout...

    Contrairement à ce que croit une immense majorité de la population, l’Europe sociale existe d’ores et déjà. Elle est même particulièrement étoffée dans la mesure où l’Union européenne porte une attention toute particulière au pilier central de l’activité socio-économique : l’Homme. Son action se répartit principalement sur trois domaines fondamentaux :

    · Education et formation : une économie de la connaissance à l’instar de ce que prône la Stratégie de Lisbonne ne peut émerger, se développer et se pérenniser sans système d’éducation et de formation approprié. Elle nécessite en effet une main d’œuvre hautement qualifiée et particulièrement flexible, c’est à dire capable de s’adapter rapidement et efficacement aux évolutions parfois fulgurantes de notre société de haute technologie. Pour parvenir à ce résultat, l’Union européenne s’évertue à harmoniser l’enseignement supérieur sur son territoire (similitude des cursus et reconnaissance des diplômes), à favoriser la mobilité (programmes destinés aux étudiants comme aux actifs pour leur permettre d’élargir leurs horizons, d’ouvrir leur esprit et d’acquérir de nouvelles compétences en voyageant à travers l’Union européenne) et à assurer l’égalité des chances (soutien aux plus défavorisés et égal accès aux formations). Dans cette perspective, elle a mis au point un programme pour l’éducation et la formation tout au long de la vie pourvu de 7 milliards d’euros pour la période 2007-2013.

    · Emploi : la principale innovation du Traité d’Amsterdam porte sur l’emploi dans la mesure où il ouvre la politique communautaire à la lutte contre les discriminations, à l’amélioration quantitative et qualitative du marché du travail, et à une plus grande cohésion sociale. Ce processus a conduit à l’adoption de la Stratégie Européenne pour l’Emploi (SEE) de Lisbonne en juin 2000. Au regard d’un bilan mitigé à mi-parcours, le Conseil de l’Union européenne a décidé, le 6 octobre 2006, une nouvelle impulsion à l’aide des Orientations Stratégiques Communautaires (OSC) pour la période 2007-2013. Elles sont précisément au nombre de 3 : améliorer l’attractivité des régions et des villes ; encourager l’innovation, l’esprit d’entreprise et la croissance de l’économie de la connaissance ; créer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité. Cette dernière priorité passe par une modernisation des systèmes de protection sociale visant à attirer et retenir davantage de personnes sur le marché du travail, mais aussi par l’amélioration de l’adaptabilité des actifs et de la flexibilité de l’emploi au moyen d’une politique d’éducation et de formation adéquate.

    · Protection sociale : l’intervention de l’Union européenne dans le domaine social dépasse de très loin le simple cadre de la création d’emplois. Elle s’affère notamment à sans cesse améliorer les conditions de travail. Dans cette optique, elle promeut le dialogue social au sein des Etats membres comme au niveau européen. Fondées sur les principes de solidarité, de participation et de responsabilité, les discussions menées par les représentants européens des acteurs socio-économiques font ainsi partie intégrante du processus de décision communautaire. Elles ont un impact tout particulier sur les dispositions législatives relatives à la qualité du travail. Ainsi ont-elles non seulement contribué à la réglementation minimale en matière de droit et d’organisation du travail (licenciements collectifs, insolvabilité et transfert d’entreprise, consultation et information des salariés, temps de travail, égalité de traitement et de rémunération, travailleurs détachés) mais elles l’ont aussi complété par de multiples accords-cadre (congés parentaux et familiaux, travail partiel facilité). De plus, elles tiennent un rôle primordial dans le secteur de la santé, de l’hygiène et de la sécurité au travail. Sur ce point, l’Union européenne ne se contente pas de légiférer dans la mesure où les institutions communautaires mènent de nombreuses activités d’information, d’orientation et de promotion d’un environnement de travail sûr et sain en collaboration avec l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail et la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail. Enfin, l’Union européenne s’efforce de protéger les plus faibles : personnes âgées, handicapées, discriminées ou marginales. Dans ce but, elle coordonne les systèmes de sécurité sociale nationaux, encourage leur modernisation, incite à la recherche de solutions communes, identifie et diffuse les bonnes pratiques…

    Non seulement l’Union européenne se montre volontaire et dynamique sur toutes ces questions fondamentales pour ses citoyens et autres résidents, mais elle se donne aussi les moyens de sa politique dans la mesure où son financement est assuré par le Fonds Social Européen (FSE). Depuis plus de 8 ans, cet instrument a pour mission l’application de la Stratégie de Lisbonne dans les domaines de l’emploi, de la productivité et de l’intégration sociale. En effet, au terme de la réunion du Conseil européen de Lisbonne, en juin 2000, les chefs d’Etat et de gouvernement des Etats membres se sont entendus sur une stratégie commune de développement socio-économique. La perspective était précisément de doter l’Union européenne d’une économie de la connaissance la plus compétitive au monde. Escomptée pour 2010, la concrétisation de cette remarquable ambition présupposait un considérable accroissement des efforts européens dans les domaines de la recherche et de l’innovation, des nouvelles technologies de l’information et de la communication, de l’éducation de la jeunesse et de la formation des actifs, de l’énergie et des transports, ou bien encore de la cohésion économique et sociale. En juin 2001, le Conseil européen de Göteborg a complété la Stratégie de Lisbonne en y intégrant les préoccupations environnementales. En 2005, à mi-parcours, la Commission européenne a dressé un premier bilan en demi-teinte. En effet, malgré les progrès significatifs de certaines régions, les résultats globaux étaient décevants. Ainsi l’Union européenne demeurait-elle distancée par ses principaux concurrents planétaires. Les dirigeants européens ont donc décidé d’amender la Stratégie de Lisbonne au travers des Orientations Stratégiques Communautaires (OSC). Pour commencer, les objectifs chiffrés ont été abandonnés dans la mesure où ils ont conduit les Européens à perdre de vue la hiérarchisation comme la coordination nécessaires de leurs actions. Ensuite, dans le respect permanent de l’environnement, 3 priorités majeures ont été dégagées :

    · Augmenter l’attractivité de l’Union européenne vis-à-vis des investisseurs, ce qui passe par l’achèvement du Marché unique (services, professions réglementées, énergie, transports, marchés publics et services financiers), la garantie d’une concurrence libre et loyale (à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Europe), une suppression des obstacles administratifs à la créativité et une extension des réseaux européens ; · Stimuler la connaissance et l’innovation par le biais d’investissements conséquents dans la recherche et le développement, de la destruction des contraintes pesant sur les forces vives, du pari des technologies environnementales et des synergies industrielles ; · Créer de plus en plus d’emplois de qualité en ouvrant le marché du travail, en améliorant la protection sociale, en facilitant l’adaptation des travailleurs et des entreprises aux évolutions de la société et en exploitant pleinement la politique régionale de cohésion économique et sociale.

    Au final, le FSE vise tout spécialement le plein emploi, l’amélioration du travail, l’inclusion des publics fragilisés et la réduction des disparités socioéconomiques nationales, régionales et locales. Concrètement, dans le cadre des objectifs « Convergence » et « Compétitivité » de la politique régionale, le FSE finance les actions favorisant l’anticipation et l’accompagnement des mutations économiques (recueil de données, analyses, projections et orientations), l’adaptation des travailleurs comme des entreprises à ces transformations (information, conseils, formations et suivi), l’accès à l’emploi (lutte contre les discriminations, aide aux plus défavorisés, apprentissages appropriés…) et l’attractivité du marché du travail (amélioration des conditions de travail, encouragement des activités innovantes pour un accroissement quantitatif et qualitatif de l’offre d’emplois…). Besoin est de préciser ici que le FSE insistera tout particulièrement sur l’enrichissement du capitale humain et l’adéquation des politiques publiques pour l’objectif « Convergence ». En France, le FSE intervient à hauteur de 4,4 milliards d’euros pour la période 2007-2013. Il est géré à 85% par les Préfets de Région en collaboration avec les collectivités locales, Conseil régional en tête, et en partenariat avec les représentants de la société civile. Il s’applique suivant un programme opérationnel national inspiré des orientations communautaires mais décliné par région de manière à tenir compte des spécificités socioéconomiques locales.

    Naturellement, l’Union européenne n’en est pas encore arrivée à prendre en charge les allocations de toute nature (minimum vital, chômage, retraite…), ce qui nécessiterait au passage une extraordinaire augmentation de son budget. Elle intervient toutefois indirectement dans ces domaines sensibles pour asseoir et préserver son modèle social, unique au monde. Le reste dépend des Etats membres, ce qui semble plus judicieux au regard des spécificités de chacun…

    PROPOSITIONS

    A l’instar de nombreuses personnalités politiques de Droite comme de gauche, je souhaite naturellement une Europe plus "sociale". Je crois néanmoins dangereux de trop attendre de l’Union européenne. Non seulement elle n’est pas en mesure de résoudre tous les problèmes de ses citoyens, mais elle n’a pas non plus vocation à agir en ce sens. En effet, selon le célèbre principe de subsidiarité mis en lumière par le Traité de Maastricht, les problèmes doivent être traités au niveau de pouvoir approprié pour leur résolution rapide, efficace, efficiente et durable. Si les domaines énergétiques, environnementales, commerciales ou bien encore militaires relèvent désormais de l’échelle européenne, la question sociale est plus complexe. A n’en pas douter, la partie des aides directes (chômage, maladie, retraite, etc.) doit être prise en charge par les Etats et leurs collectivités dans la mesure où les divergences de leurs spécificités sont trop importantes pour imaginer une quelconque harmonisation. Elle sont toutefois encadrées par un système de coordination et coopération indispensable au sein d’un Marché intérieur. Pour le reste, je pense que l’Union européenne pourrait aider ses pays à progresser sur la voie de la solidarité humaine.

    Logement accessible à tous

    Je propose notamment que ses programmes présents et futurs se concentrent tout particulièrement sur la construction de logements accessibles à tous. Les effets escomptés sont double : d’une part, l’action communautaire est un levier suffisamment puissant pour permettre un rapide accroissement de l’offre en habitats "bon marché" au moment où l’Europe entière souffre d’une grave pénurie ; d’autre part, la relance du secteur du bâtiment en plein marasme économique est impératif pour dynamiser l’activité générale, créer des emplois et générer des revenus.

    Banque pour les démunis

    Le célèbre dicton "on ne prête qu’aux riches" est malheureusement plus vérifié que jamais : au coeur de la crise financière, les banques et autres établissements financiers sont devenus particulièrement frileux, ce qui les conduit à réclamer de plus en plus de garanties aux emprunteurs. Aussi ne sont-ils pas prêts à avancer le moindre pécule aux particuliers dans le besoin. Je trouve cet ostracisme inacceptable au strict plan humain. En termes économiques, l’expérience prouve que les pauvres sont paradoxalement les clients les plus fiables. Comment un individu quelconque pourrait exercer le moindre emploi pour sortir du besoin si, par exemple, il n’obtient pas l’argent nécessaire à l’achat d’une voiture elle-même indispensable pour l’obtention d’un travail opportun ?

    Dans la mesure où les Etats sont peu actifs sur un problème commun au continent, l’Union européenne devrait encourager la création comme le développement de banques à destination des personnes les plus défavorisées. Ces établissements sont d’autant plus nécessaires en période de crise socio-économique pour donner une chance aux plus malchanceux de surmonter les difficultés conjoncturelles et éviter ainsi le terrible tourbillon de la misère, de la marginalité et de la dégradation.

  • Et si la France devenait le cabinet médical de l'Europe ?

    18.02.2009-Patients-rights-web.jpgJe trouve que l'ADLE, groupe politique auquel appartient le MoDem, promeut des campagnes à l'échelle européenne de très grande qualité et très importantes pour les citoyens européens. Bien entendu, le MoDem relaie de telles campagnes et s'y associe. Il existe, dans le domaine des soins, par exemple, de fortes disparités en Europe. Ceci amène les citoyens européens à parfois tenter de trouver des soins de qualité dans d'autres pays que le leur et veulent que ces soins soient remboursés par leur caisse d'assurance maladie nationale.

    Le droit aux soins de santé est un droit fondamental. L'ADLE a beaucoup travaillé pour des lois donnant droit aux patients à être soignés partout dans l'Union Européenne.

    Afin que nous Européens soyons plus conscients de nos droits en tant que patients, le groupe ADLE a lancé un nouveau site web multi langues.

    Dans une Europe unie, les patients devraient avoir accès à des traitements médicaux dans un autre Etat Membre sans avoir à se soucier des coûts, de la sécurité ou de la qualité. Ceci n'est pas encore le cas avec des règles complexes et incertitudes légales qui empêchent les citoyens d'aller à l'étranger pour être traités. Cependant, la Cour Européenne de Justice a statué que s'il n'est possible d'obtenir un traitement dans un délai acceptable au sein du système de santé national, les citoyens européens sont autorisés à chercher un traitement dans un autre Etat Membre. Le but de la campagne ADLE est de soutenir les citoyens européens à réclamer ce droit.

    Un nombre croissant de patients européens se rendent à l’étranger pour y être traités et veulent bénéficier d’un remboursement de leurs systèmes de santé nationaux. Selon les estimations de la Commission, 1% des patients européens tout au plus cherchent un traitement dans un autre pays.

    Il n’existe pas encore de règles européennes communes dans le domaine des droits des patients. Celles-ci se trouvent en cours d’élaboration. En attendant leur mise en place, les principes suivants sont d’application.

    Il arrive fréquemment que le système de santé national refuse de rembourser ce traitement à l’étranger. Plusieurs patients ont par conséquent soumis leur dossier à la Cour de justice des Communautés européennes ou aux tribunaux nationaux afin d’en évaluer la pertinence. Dans plusieurs cas, les patients ont obtenu satisfaction auprès de la Cour de justice ou d’un tribunal national et ont, à ce titre, bénéficié du remboursement des frais médicaux à l’étranger. La Cour de justice a notamment conclu que dans l’impossibilité de bénéficier d’un traitement «dans un délai raisonnable» dans le cadre du système national, c’est-à-dire au terme d’une période d’attente acceptable, le patient a le droit d’être traité dans un autre État membre.

    Il importe par conséquent d’informer les citoyens européens de la possibilité d’être soignés dans un autre pays de l’Union européenne au cas où leur médecin et leur système de santé national refuseraient de les envoyer en traitement à l’étranger
    .

    En juillet 2008, la commissaire Européen libéral Androulla Vassiliou a proposé un avant-projet de directive relative aux soins de santé transfrontaliers. Cette directive donnerait aux patients le droit à des soins non hospitaliers dans d'autres Etats Membres au même degré que dans leur propre état. Ils n'auraient besoin d'aucune autorisation préalable et seraient remboursés par leur propre système de sécurité sociale. Les patients seraient aussi autorisés à choisir des soins hospitaliers dans un autre Etat Membre et en obtenir le remboursement mais dans ce cas-ci l'Etat pourrait demander une autorisation préalable.

    Le groupe ADLE a accueilli favorablement cette proposition comme un premier pas important vers un espace européen  ouvert pour les patients. L'avant projet de directive sera à présent soigneusement examiné par le Parlement Européen.

    Cependant les patients européens ne doivent pas attendre à ce que la directive soit appliquée. Les droits européens des patients, tels qu'ils ont cours aujourd'hui, sont disponibles sur le site web ADLE.

    Les efforts d'ADLE de créer une base légale pour les soins de santé transfrontaliers dans l'Union Européenne sont soutenus par une pétition sur ce site web Depuis que la Commission Européenne a rendu sa proposition sur les droits transfrontaliers des patients, l'objectif de cette pétition a été atteint. L'ADLE voudrait remercier tous ceux qui l'ont signée.

    Le matériel se rapportant à l'étape précédente de la campagne ADLE qui a mené à la proposition de la Commission peut être trouvé ici: Campagne ADLE sur les droits des patients.

    Pour plus de renseignement concernant la directive relative aux soins de santé transfrontaliers, on peut visiter le site web de la Commission.

    Le 18 février dernier, l'ADLE organisait une conférence sur les droits des patients dans une Europe disparate. Je n'en ai pas encore les conclusions, mais dès que j'aurai accès au compte-rendu de cette conférence, je ne manquerai pas de le faire connaître à mes lecteurs. Il y a là un enjeu de taille, y compris commercial, au demeurant, car la qualité des soins français étant reconnue, ce pourrait être une excellente opportunité pour nous autres Français d'équilibrer nos comptes. Ceci suppose, évidemment, de continuer à soutenir en France une médecine de qualité.

  • Quel coup d'éclat pour lancer la campagne européenne ?

    C'est désespérant : je reviens de chez Quatremer avec une info que j'avais de toutes façons déjà, mais avec surtout le sentiment qu'il n'y a pas moyen de réveiller les Français sur ces élections européennes. Bon, il faut faire un coup d'éclat : un gros coup qui les réveillent. Annoncer un doublement de l'impôt pour abonder un fond spécial européen destiné à financer l'intégration de l'Iran dans l'Union européenne. Je vois de là le hoax bien sérieux : on pourrait faire valoir les origines indo-européennes des iraniens et le fait que la Perse de très longue date s'est tournée vers l'Europe, tout du moins, jusqu'à l'orée du XXème siècle. Ensuite, on peut continuer en faisant valoir que l'Iran est prêt à acheter très cher plein de technologies nucléaires et que cela va créer un million d'emplois en France, par exemple, et quatre dans tout le reste de l'Europe. Pas mal, non, comme hoax ? Alors sinon, j'ai une autre proposition faite chez Quatremer :

    l'hérétique a dit...

    Ouaip, c'est pas la joie. Perso, ça fait plusieurs fois que je publie des billets sur l'Europe, mais, rien à faire, l'amorce ne prend pas.
    Comprends pas : les Français reconnaissent que l'Europe est leur sauvegarde face à la crise, et en même temps, ils ne veulent pas voter.
    Je ne sais pas ce qu'on pourrait faire pour réveiller les abstentionnistes.

    Il faudrait un gros coup, mais je n'ai pas d'idée précise en tête. On pourrait peut-être commencer par un très gros hoax : on se met à une bonne trentaine de blogs influents pour le lancer. Un truc du genre : l'Union européenne se dissout, et puis on attend de voir comment réagissent les médias et la population...

    Et puis évidemment, sur un coup comme celui-là, faut accompagner en ajoutant que les pays reprennent leurs anciennes monnaies, que Sarkozy a décidé de laisser flotter le nouveau franc, et que l'inflation va faire un bond de 0.5% à 11.5%. Et puis on annonce une hausse du prix de la baguette de 20% dans la foulée. Pas mal, non, comme idée ?

    Il faut dire que si les euro-députés se remuaient un peu plus pour communiquer avec le peuple, ça arrangerait aussi les choses. Au moment du 1er avril dernier, ils auraient du en profiter pour faire une bonne blague aux Européens, par exemple. Je ne sais pas moi, faire valoir qu'un groupe de pression anglais avait obtenu, en échange de l'abandon de la livre que toute l'Europe roule désormais à gauche, un truc dans le genre... J'ai la forme, moi, ce soir...

  • Intégrer la Turquie dans l'Europe va dans le sens de l'histoire

    C'est assez rare pour mériter d'être souligné : pour une fois, je ne suis d'accord ni avec mon parti (le MoDem) ni avec Bayrou. Je connais la position traditionnelle de Bayrou et du MoDem (qui suit ce que disait l'UDF) sur l'adhésion de la Turquie à l'Europe. La voici :

    "il est primordial de fixer des frontières car l'Union ne peut que perdre en force ce qu'elle gagnerait en étendue. En revanche, nous défendons, bien sûr, l'idée de proposer à nos voisins proches (Turquie, Ukraine, ...), dont l'adhésion ne peut être acceptée car elle rendrait la construction de l'Union politique, sociale et démocratique que nous appelons de nos vœux impossible, un véritable et grand statut de partenariat privilégié, pouvant même éventuellement déboucher sur des liens de type confédéral"

    Une remarque : de toutes les oppositions à l'adhésion de la Turquie, je trouve néanmoins que celle du MoDem et du Bayrou est la moins populiste et droitière. Elle repose sur un argument de bon sens qui est le risque de dilution de l'Europe si elle ne se fixe pas dans des frontières identifiables. Ça, c'est une véritable question, et pas les c.....ries culturalistes sur le choc des civilisations et tutti quanti.

    Il reste ensuite l'état du droit et de la démocratie en Turquie, mais j'ai abordé la question dans un billet récent. Je vais me placer plutôt dans une perspective idéale, c'est à dire d'ici une quinzaine d'années environ. Faisons un peu de politique-fiction : la Turquie est au niveau de la plupart des pays européens en termes de juridictions et de pratiques démocratiques. Son économie s'est emballée et a crû dans des proportions significatives.

    Il reste toutefois trois problèmes : le coût à venir de son adhésion et son poids électoral dans un Parlement Européen qui l'intégrerait et enfin ses frontières. Parce que c'est là le dernier obstacle, la Turquie est-elle en Europe ou non ? Je pense qu'il faut en fait considérer la question dans une optique plus large que Bayrou et le MoDem ont bien pressenti, et c'est bien pour cela qu'ils font valoir pour l'Ukraine ce qu'ils disent pour la Turquie.

    Clairement, le Caucase, c'est en Europe ou non ? Parce que tout ce qui s'applique à la Turquie vaudra à l'évidence pour tous les pays du Caucase, dont, évidemment l'Ukraine, la Géorgie, l'Arménie, la Moldavie et cetera...Je ne parle même pas de la Russie qui se trouve derrière le Caucase...

    Je vais repose la question autrement : les Européens considèrent que le Caucase marque la limite entre l'Europe et l'Asie, tandis que les Arméniens ou les Géorgiens, par exemple, ne la fixent par sur les Monts Atlas mais sur l'Araxe.

    Il y a aussi un problème stratégique : si l'Europe s'avançait ainsi aussi près de la Russie, nulle doute qu'elle commencerait à sérieusement réagir à ce qu'elle considérerait comme un empiètement sur sa zone d'influence traditionnelle. La question ne se pose toutefois pas avec la Turquie, puisque Turcs (à l'époque Ottomans), Perses et Russes ont consacré une large part de leur temps au XIXème siècle à se friter pour la domination du Caucase et que la Turquie ne fait donc pas partie de la zone d'influence russe (encore que...j'ai ouï-dire que la Crise de Cuba en 1962 s'était résolue surtout à partir du moment où les Américains ont accepté de retirer leurs fusées de Turquie, en échange de celles, soviétiques, de Cuba...).

    J'en viens, par un subtil retournement argumentatif à l'observation que la Turquie serait en fait le seul état du Caucase dont l'adhésion à l'Europe ne générerait pas de hiatus géostratégique...

    Ajoutons que le reste de la Turquie se trouve tournée vers l'Europe et correspond historiquement aux Hittites, puis au royaume de Troie puis plus tard, à de nombreuses cités grecques établies sur ses côtes. Je pense que Bayrou, assez logiquement, arrête l'Europe à la Thrace (de l'autre côté de la Mer de Marmara). Or, c'est là que se trouve la ville la plus importante de Turquie, Istambul (l'ex-Byzance/Constantinople). Ankara est à la Turquie à peu près ce que Brasilia est au Brésil : pas la capitale légitime du pays. Le vrai centre névralgique, c'est Istambul.

    Et puis, il faut le rappeler : l'empire Seldjoukide s'est effondrée finalement en Turquie. Par la suite, la Turquie (alors Empire Ottoman) ne se tourna plus vers l'Orient, mais eut les yeux constamment braqués vers l'Europe (les Balkans, très précisément) et très tôt, noua des alliances avec des puissances européennes (avec François 1er, par exemple). Elle consacra un temps considérable à se heurter à la Cité des Doges et à l'Autriche-Hongrie. Sur les 5 derniers siècles, l'essentiel de son histoire se déroule en Europe. Elle participa à la 1ère guerre mondiale, qui était une guerre européenne et non mondiale...

    Il reste la question de l'identité culturelle, et non du culturalisme. L'Europe a une identité culturelle très forte : la Turquie ne pourra faire l'économie de réfléchir sur son passé européen si elle veut pouvoir ouvrir des ponts culturels avec cette Europe. Il faudra donc creuser sous la coucher de l'Islam, qui est la plus récente, pour retrouver des éléments plus anciens constitutifs de son identité mais oubliés. Je suis convaincu qu'un inconscient collectif ne s'efface pas d'un coup. Si les Turcs, il y a longtemps, ont parlé grec ou latin ou encore hittite, leur inconscient ne l'a pas complètement effacé et il doit en demeurer des traces. Ce sont ces traces-là qu'il leur faudra faire émerger, non pour remplacer ce que les tribus Oghouz ont amené mais pour s'y marier heureusement.

    Je pense que stratégiquement, l'Europe aurait un intérêt évident à recevoir un pays dont le positionnement à cheval sur presque trois continents fait un noeud quasiment incontournable. Les Turcs se ressentent comme Européens et veulent adhérer à l'Europe. Pourquoi leur dire non par avance, dans ces conditions ?

    Je ne pense pas que la position du MoDem changera avant un moment, et je sais que ma position est ultra-minoritaire pour l'instant au MoDem sur ce dossier, mais je pense que cela vaut le coup de rediscuter les arguments que je fais valoir ici.

     

  • La Turquie, l'Europe et le syndrome de Servius

    Barack Obama a fait un tabac en rappelant la position historique des USA sur l'entrée de la Turquie en Europe : levée de boucliers générale en Europe, particulièrement en France.

    Il y a plusieurs causes qui expliquent l'opposition des Français : tout d'abord, Erdogan a donné un très mauvais signal en s'opposant à ce que soit nommé Rasmussen, l'ex-premier ministre du Danmark, parce que c'est sous son mandat qu'a éclaté l'affaire des caricatures de Mahomet. Si Erdogan n'est pas capable de faire des distinguos entre religion et politique à ce niveau-là, il est clair qu'il n'est absolument pas envisageable de voir la Turquie entrer dans l'Europe.

    Il y a ensuite Chypre : tant que la Turquie reconnaîtra une partie d'une territoire appartenant à l'Union (Chypre a adhéré) elle n'a aucune chance de rejoindre l'Union. Il y a là un imbroglio juridique, parce que, d'une certaine manière, cela signifie que la Turquie est en guerre avec l'Union Européenne !

    La troisième cause est plus subtile, et nous retrouvons là le syndrôme de Servius Tullius, le sixième roi historique (légendaire ?) de Rome. On parle de royauté pour la Rome archaïque, mais en réalité, les rois étaient élus. Celui qui mit fin à ce système de démocratie directe, ce fut justement Servius Tullius, car il établit des catégories de citoyen selon leur fortune et mit en place un régime censitaire. Tite-Live trouve ça très bien et prête même à Servius Tullius l'intention d'avoir voulu établir la République, mais, de n'avoir pu aboutir en raison...de son assassinat par Tarquin le Superbe.

    L'Europe a le même problème que Servius Tullius : jusqu'ici, ce qui fait aussi que le Parlement européen a encore des pouvoirs très limités, c'est surtout que la richesse relative des citoyens européens n'est pas identique. Or, les gouvernements peinent à admettre que les plus pauvres finissent par prendre des décisions pour les plus riches. Mais que se passera-t-il si un pays de 70 millions d'habitants intègre d'un coup l'Europe ? Avec une population disposant d'un revenu en deçà des minimas européens et un poids démographique qui va bouleverser la représentation démographique du Parlement Européen, on peut comprendre les hésitations de l'Union. Qu'ils entrent, et les budgets d'aide publique de l'UE vont littéralement exploser.

    Même si la Turquie n'est pas réputée être une terre d'extrémistes, s'ajoute à cela le problème de l'islamisme qui n'est pas soluble dans la démocratie européenne. Certes, l'AKP en a rabattu, et, in fine, il a sans doute fait plus de réformes démocratiques que n'en a jamais fait un parti laïc en Turquie. Il n'en reste pas moins que les pratiques de l'AKP dans les Universités et les récentes sorties d'Erdogan n'incitent pas à l'optimisme. A cela, il faut adjoindre le très haut niveau de corruption dans l'administration et le système judiciaire turcs.

    Les derniers rapports d'Amnesty International vont toutefois dans le bon sens, même s'il reste beaucoup à faire. La Turquie a signé la Convention Européenne des Droits de l'Homme et adopté la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants .

    On en revient bien donc, avant toutes choses, à mon syndrôme de Servius : le problème principal, actuellement, c'est le niveau économique et la démographie de la Turquie. Le reste, je ne dis pas que ce n'est pas important, mais ce n'est pas ce qui pose le plus de problèmes pratiques d'autant plus que la Turquie montre tout de même clairement une réelle bonne volonté depuis plusieurs années.

     

  • L'ADLE organise une journée européenne des libertés civiles

    15.04.2009-CV-Day-web.jpgL'alliance des libéraux et des démocrates pour l'Europe (ADLE) organise la première journée européenne des libertés civiles le 15 avril au Parlement européen. «Nous avons l'intention de lancer une déclaration constituant un mouvement européen des libertés civiles (ECLM) semblable à l'union américaine des libertés civiles (ACLU)».

    «Bien que nous ayons beaucoup d'O.N.G. actives et de groupes de société civile dans ce domaine particulier dans les Etats membres de l'UE, il n'y a aucune plate-forme existante au niveau européen.
    Nous visons à rassembler au moins 20 organismes fonctionnant dans différents domaines, par exemple la liberté de parole, la protection des données privées, la transparence, l'asile, l'égalité entre les sexes etc. pour réaliser cette tâche ambitieuse.»

    «Vous et votre organisation êtes invités à assister à la première journée des libertés civiles - 15/04/2009, 14:30 - 16 : 30, Bar Forum, ASP, 3ème étage, Parlement européen, Bruxelles. Pour participer, veuillez vous enregistrer auprès de latifa.afafe(at)europarl.europa.eu jusqu'au 3 avril ou visitez notre nouveau blog http://civiliberties.eu »

    Le MoDem qui est membre de l'ADLE s'associe évidemment à cette journée. Il faut dire qu'en France...elles sont bien malmenées les libertés civiles...

  • L'ADLE fluidifie l'Europe pour les voyageurs

    J'ai trouvé la proposition (finalement adoptée) faite par Henri Lax (ADLE, groupe auquel appartient le MoDem) très bien pensée :

    «"Afin de faciliter les problèmes pratiques pour les personnes nécessitant un visa, je me suis assuré que les visas a entrées multiples soient délivrés aux demandeurs qui prouvent la nécessité ou justifient l'intention de voyager fréquemment, que les Etats membres coopèrent à se faire représenter par des agences consulaires et que la question des visas soit une procédure sans heurt et sans faute.»

    C'est tout simple, mais ça fait gagner du temps à tout le monde, évite des tracasseries administratives incessantes envers les étrangers et surtout, comme le conclut avec beaucoup de justesse Henri Lax, «nous ne devrions jamais oublier que la politique de visa européenne est également l'image de l'UE dans les pays tiers ». Très belle idée qui concilie la liberté de circulation et les nécessités d'un contrôle des identités.

     

  • Sylvie Goulard parle de l'Europe

    « Le plus beau projet politique de tous les temps est menacé. » Sylvie Goulard.

    Interview exclusive de Sylvie Goulard, tête de liste du MoDem dans l'Ouest pour les Elections Européennes du 7 Juin 2009 par les Jeunes Démocrates du Finistère.

    Sylvie Goulard, qui êtes-vous ?

    A l'état civil, une femme de nationalité française, née à Marseille en 1964, mariée à Vannes en 1990, mère de trois enfants. Depuis le décès de mon père, l'an dernier, je mesure cependant que nous ne sommes, chacun de nous, qu'un maillon dans une longue chaîne, avec de grandes responsabilités vis-à-vis des générations futures puisque nous sommes tous des passagers éphémères de cette planète.

    Ce que l'état civil ne dit pas, c'est que je me sens très Européenne, très heureuse de vivre dans un continent plus doux aux femmes que bien des parties du monde. J'ai eu la chance de faire des études, de mener une activité professionnelle tout en ayant des enfants. C'est un rare privilège. Autre cadeau de la vie : avoir travaillé en France et à l'étranger, avoir pu goûter le bonheur de la mobilité.

    Quel est votre parcours européen ?

    Comme dirait Obélix, je suis « tombée dans la marmite » européenne toute petite : ma famille a des origines italiennes. J'ai eu la chance d'apprendre l'allemand jeune, de faire de nombreux séjours en Allemagne, d'abord dans une famille qui m'a accueillie l'été, puis j'y ai fait plusieurs stages durant mes études. C'est le pays de mes « affinités électives ».

    Professionnellement, je suis entrée au Ministère des affaires étrangères en 1989, année de grand bouleversement européen, et j'ai aussitôt travaillé à l'unification de l'Allemagne. J'y ai fait aussi du droit communautaire, ce qui m'a donné des bases solides. Ensuite j'ai participé à des travaux de prospective sur l'avenir de l'Europe. (Suite sur les liens suivant)

    http://jd29.over-blog.fr/

    http://singulierdemocrate.over-blog.fr/

     

     

  • Les douze travaux du MoDem

    LES DOUZE TRAVAUX D'HERCULE DU MODEM

    1 - L’union de l’Europe, maintenant, plus de doutes possibles.

    Dans l’histoire de l’humanité, jamais de peuples libres n’ont choisi de se rapprocher pour relever ensemble les défis de leur temps. C’est l’entreprise historique la plus pacifique et la plus novatrice de tous les temps. Mais comme toutes les constructions humaines, après des succès impressionnants, il est arrivé à l’idéal européen de s’émousser et d’être un sujet de désillusion. Parfois, les peuples ont douté, beaucoup, ou un peu. Aujourd’hui, le doute n’est plus permis. La crise prouve que le chacun pour soi rend impuissant. En revanche, ensemble, on peut agir. L’euro a résisté à la crise et nous a évité les catastrophiques dévaluations d’autrefois. Où en serions-nous si l’euro n’avait pas existé ?
    Nous proposons une réponse coordonnée de l’Union européenne à la crise, avec un grand emprunt européen de 3 pour cent du PIB, destiné, en particulier, à aider les PME à préparer l’avenir. Nous proposons que les grandes politiques de lutte contre la crise, par exemple, le plan automobile, fassent l’objet d’une démarche concertée et coopérative des Etats de l’Union, en tous cas de la zone euro.


    2 - L’Europe, ce n’est pas seulement une économie, c’est un projet de société, des valeurs humanistes.

    Ceux qui ont voulu limiter l’union de l’Europe à un marché ont trahi l’idéal européen. L’Europe ne peut pas se résumer à la défense de la concurrence en tous domaines et sur tous sujets. Pour nous, démocrates français et européens, l’exigence sociale, civique et écologique doit servir de point de repère. Ce sont les valeurs de l’humanisme européen qui doivent maintenant être défendues, notamment dans nos relations avec les autres puissances mondiales.
    Nous proposons que l’exigence sociale, démocratique et écologique soit placée au même niveau que la concurrence.


    3 - En Europe, la compétition doit être rendue équitable.

    Nous ne pouvons pas continuer à imposer à nos entreprises, à nos agriculteurs, des normes légitimes et justes, par exemple en matière d’environnement, et accepter qu’entrent chez nous des produits qui ne les respectent pas.
    Nous demandons l’équité : les produits qui entrent en Europe doivent être soumis aux mêmes règles que ceux que nous fabriquons chez nous et l’Europe doit les aider à y parvenir.


    4 - L’Europe, affaire de citoyens.

    Les gouvernants de nos paus et les dirigeants européens préparent toutes les décisions entre eux, dans le secret, sans que nul en soit informé. Des choix très importants, qui nous concernent tous, sont ainsi décidés. Cela ne doit plus être accepté par les peuples. Pour nous, toutes les décisions qui concernent l’avenir des citoyens européens doivent être prises en pleine lumière : c’est aussi notre affaire de citoyens.
    Nous proposons que les délibérations des gouvernements, au sein du conseil, soient publiques, télévisées, ou diffusées sur internet. Nous proposons que toute préparation de décision de l’Union soit annoncée aux citoyens, sauf urgence, trois mois avant d’être prises, par voie de presse, de manière qu’ils puissent donner leur avis et saisir leurs députés européens.


    5 - L’Europe ne peut pas organiser la concurrence sauvage des Etats européens entre eux.

    Elle doit, au contraire, les conduire à la coopération. Depuis des années, chaque pays essaie de marquer des points contre les autres. C’est une démarche vouée à l’échec et qui conduit à une impasse.
    Nous proposons que soit mis en place une harmonisation fiscale qui permette une coopération et non pas des politiques de dumping qui visent à voler les entreprises des uns pour les installer chez les autres.


    6 - Le savoir et la connaissance priorités de l’Europe.

    Nos pays développés savent désormais que la mondialisation donnera la victoire aux mieux formés, à ceux qui maîtriseront le mieux les découvertes scientifiques et les nouvelles technologies.
    Nous proposons un doublement progressif du budget européen pour la recherche et, en liaison avec les Etats membres de l’Union, une aide efficace au dépôt de brevets.


    7 - Pour que l’Europe agisse dans des domaines aussi importants que la recherche, il lui faut des moyens réels.

    Un budget limité à 1 pour cent de la production annuelle, c’est infiniment trop bas. D’autant que ce budget est utilisé pour la moitié par la politique agricole (essentielle).
    Nous proposons un budget européen dont le volume serait décidé par le parlement européen et alimenté par un impôt unique sur l’ensemble des pays de l’Union, par exemple un prélèvement sur les transactions bancaires et boursières.


    8 - L’Europe, zone de sécurité.

    En Europe, il n’y a pas de frontières pour les réseaux de criminels ou pour les mafias, mais policiers et juges sont eux, arrêtés par les frontières. La partie n’est pas égale et tous les trafics, y compris de drogue et d’êtres humains, en profitent de jour en jour davantage.
    Nous proposons un procureur européen avec autorité sur les polices et les autorités de poursuite de chacun de nos pays.


    9 - La responsabilité de l’Europe en matière de politique agricole est plus importante que jamais.

    En cette matière si sensible, qui touche à notre alimentation, à notre environnement, à notre paysage, à l’avenir de l’espèce humaine, notre approche ne peut pas être seulement de marché.
    Nous défendrons une politique européenne d’agriculture de qualité qui visera à la fois la sécurité alimentaire de l’Europe, l’exigence environnementale, et le maintien d’un vrai tissu d’exploitations agricoles de taille humaine.


    10 - Aucun des progrès nécessaires de l’Europe ne pourra se faire sans volonté politique.

    L’organisation à 27 est souvent paralysante, les discussions sont interminables, il n’en sort rien. Plus la crise avancera, plus le monde deviendra incertain, plus il nous faudra coopérer pour avancer.
    Nous défendrons l’idée d’une avant-garde européenne, qui sera capable de faire bouger les choses. Pour nous, c’est la zone euro, les seize pays qui ont une monnaie unique en partage qui doivent former cette avant-garde. Libre aux autres pays de les rejoindre pour renforcer l’ensemble.


    11 - Il faut convaincre les Européens que l’Europe n’écrase pas leur identité, au contraire qu’elle la garantit.

    Pour nous, Français, la Nation est un bien commun. La langue française, la création culturelle sont protégées : elles doivent l’être encore plus efficacement. Les régions sont une richesse de l’Europe, elles doivent être mises en valeur, avec leur langue et leur culture. L’Europe est un vivier d’identités et de cultures.
    Nous défendrons l’Europe qui garantit les identités, les modes de vie, les langues et les cultures sur son sol et dans le monde.


    12 - L’immigration est la partie visible du plus grand drame de l’humanité : le sous-développement et la pauvreté.

    Comme ils ne peuvent plus vivre chez eux, les immigrés prennent tous les risques pour passer nos frontières. Seule une politique d’ensemble, associant tous les pays européens, pourra répondre à ce drame. Mais la vraie réponse, la seule qui compte, c’est le développement.
    Pour nous, il faut mettre un terme aux politiques de pillage et de corruption du tiers-monde que nous appelons le monde abandonné. Il faut protéger leurs marchés, leur permettre de produire ce qu’ils mangent et de fabriquer ce qu’ils consomment, et cesser de piller leurs matières premières. Pour cela, la lutte contre les paradis fiscaux qui abritent l’argent de la corruption est un impératif. Nous proposons qu’on ne reconnaisse plus en Europe, les contrats signés avec les paradis fiscaux.