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  • Descoings nul en arithmétique ?

    Je le tiens d'une source en principe bien informée, il semble que le sieur Descoings, l'égérie de tous les ânes qui se prennent pour de grands réformateurs de notre école s'apprête à déclarer la chose suivante :

    «Les lycéens qui réussissent, ceux qui, par exemple, sont en S et ont choisi allemand et grec ancien, se battent pour conserver ce qu’ils ont. C’est légitime. Mais du point de vue de l’intérêt général, et alors que les moyens ne sont pas illimités, il est temps de se demander s’il est plus utile que, dans un lycée donné, cinq élèves puissent faire du grec ou que des centaines puissent bénéficier d’une aide pour faire leurs devoirs

    La méthode Descoings est assez symptomatique du sarkozisme triomphant, et on comprend que ces deux-là s'entendent bien, elle consiste à opposer les gens entre eux.

    Il n'y a rien de pire qu'un système éducatif, du moins dans un régime de type républicain comme le nôtre, qui détruit ses voies d'excellence et s'attaque à la culture.

    Ce qui m'inquiète davantage, c'est l'état de la fibre arithmétique du sieur Descoings, s'il confirme bien ces propos, cela va de soi.

    Cinq élèves qui étudient le grec ancien dans un lycée, cela doit donner approximativement entre 70 et 100 heures sur une année.

    Le sieur Descoings qui ne sait décidément pas compter a un problème avec le programme de primaire où l'on apprend la division. Ah, pardon : peut-être escompte-t-il offrir quelques minutes de soutien par an à ses centaines d'élèves...Inquiétant quand on songe que l'individu avait été chargé de mission auprès de Jack Lang, en 1992 et 1993, des questions budgétaires de l'Éducation Nationale. C'est resté, chez lui, une obsession.

    Il n'en est pas à son coup d'essai le sieur Descoings : j'ai un autre scoop relatant ses difficultés avec les divisions. Été 1992, les étudiants du prestigieux IEP sont partis en vacances l'esprit tranquille : la règle en vigueur pour décrocher le diplôme de l'IEP est alors d'obtenir la moyenne sur la deuxième et la troisième année d'études cumulées. Peu importent les résultats sur une année ou l'autre (enfin, pas tout à fait, n'exagérons pas, il y avait tout de même des notes éliminatoires), ce qu'il faut, c'est trouver le compte à l'issue des deux années.

    Mais voilà que notre directeur-adjoint de l'IEP de l'époque, un certain Richard Descoings, se pique de numération, de diviseurs et de dividendes, et décrète unilatéralement que désormais, il faudra la moyenne à chaque année. Le problème, c'est qu'il prend cette décision au beau milieu de l'été et l'applique rétro-activement à tous les étudiants qui ont obtenu ou non la moyenne à la deuxième ou la troisième année.

    Il y a eu comme un surplus de redoublements imprévus, cette année-là...Le sieur Descoings aime bien les divisions, mais les divisions ne l'aiment pas. J'ai compris, en fait, en cherchant sur son blogue des éléments puisqu'il reconnaît lui-même ses carences dans ce domaine :

    Un premier couac retentissant : j’ai été viré de Louis-le-Grand, ma professeure principale, en mathématiques, estimant que j’étais « totalement dépourvu d’esprit de synthèse et incapable de suivre la classe supérieure ». Ce fut un soulagement ; j’étais non seulement nul en math-physique-chimie, mais j’étais aussi malheureux comme les pierres.

    Bon, en physique, je n'ai pas d'éléments pour juger, mais en mathématiques, je confirme : il est vraiment mauvais.

    Reste à savoir pourquoi il professe une telle haine pour l'humanisme classique. Je crois que l'on trouve des éléments de réponse avec cette remarquable enquête réalisée par Mediapart à l'automne 2009 sur le système science-po. Le commenter dépasse l'objet de cet article, mais, à l'évidence, il y a chez Descoings, une véritable fascination  pour la modèle universitaire américain. Plus encore, c'est toute la logique en vigueur outre Atlantique qui séduit, comme tant d'autres intellectuels et hauts technocrates français, le directeur de l'IEP. Le vieil humanisme européen, n'a plus place dans le monde parfait et managerial de Descoings. America is beautiful and that's all folks...

  • Sarkozy, Sénateurs, Inspecteurs et recteurs, ils détricotent tous l'école de Bayrou...

    Je réfléchissais aux mesures successives mises en place par Luc Châtel avec des conseillers du calibre du sieur Descoings, à peine ralenties par la nomination précédente de Xavier Darcos, et je me dis finalement que l'école que Sarkozy & cie démolissent à coups de bulldozers, c'est en fait celle que Bayrou avait mise en place du temps où il était Ministre de l'Éducation Nationale.

    Cela me frappe particulièrement pour les lycées ; en 1994, Bayrou avait établi trois voies principales : voie générale, voie technologie et voie professionnelle. La voie générale se divise encore de nos jours en trois filières : littéraire, économique et sociale et scientifique.

    L'objectif des Descoings, Sarkozy, Chatel & cie, à ce que j'ai compris, c'est d'aboutir à un tronc commun, unique, avec quelques vagues spécialités, variables, j'imagine, selon les bassins économiques.

    Sauf que cet objectif amènera une réduction drastique de l'offre de formation. A vrai dire, la courte vue ne touche pas seulement la Présidence et les sieurs Descoings et Chatel ; il suffit de lire le rapport de la commission culturelle du Sénat de juin 2008 pour trouver quasiment aussi inepte. La perle, c'est la conclusion sur la hiérarchisation des filières : puisqu'il faut lutter (et pourquoi, au fait ?) contre elle, supprimons les filières. Voilà le raisonnement du Sénat. Malheureusement, ce que l'on apprend par le Sénat, c'est que la gangrène a pris de l'intérieur de longue date : cette suggestion est aussi le fait de plusieurs recteurs et de l'Inspection Générale...

    L'idée aussi stupide que nocive d'organiser la découverte des enseignements par trimestre ou par semestre en seconde se trouve également présente dans le rapport  du Sénat. Un beau coup qui a permis de flinguer net la plupart des options, à commencer par le grec ancien, par exemple, et de s'assurer ainsi de ne pas avoir à les financer l'année suivante.

    Tiens, je me suis livré à un calcul assez simple : j'ai pris connaissance du nombre total d'élèves étudiant le grec ancien en France, et j'ai calculé approximativement ce que coûtent toutes les heures de ces élèves en une année. J'ai pris comme base 35 semaines et 3 heures par semaine. J'intègre dans mon calcul collège et lycée.

    Vous vous rappelez que le budget de la communication de l'Élysée s'était monté en 2009 à 7.5 millions d'euros ? Eh bien une année de grec pour tous les étudiants hellénistes de France et de Navarre coûte moitié moins...Ce qui est bien, avec un Nicolas Sarkozy, c'est qu'on sait où se trouvent les priorités. Je pourrais me montrer plus féroce en comptabilisant les divers avantages indus dont a bénéficié un certain nombre d'individus dans la majorité et comparer à nouveau les deux sommes...

    Ce qui est effrayant, c'est que l'on voit, au sein de nos élites, qu'il y a accord pour tout démolir. Je suis effaré de constater l'absence de débats en commission. Ils sont 56 membres, venus de tous les horizons politiques (ouf, il n'y a tout de même pas de sénateurs MoDem dans le lot), et ils sont tous d'accord pour uniformiser la formation au lycée.

    Tiens, j'ai jeté un oeil sur la liste des individus auditionnés : ah, ben ça alors, pas de Brighelli ni de Natacha Polony dedans, comme c'est étonnant ...!

    Bayrou a du gérer en urgence la réforme engagée par Lang et Jospin en 1993, et a pu, jusqu'à un certain degré, en limiter la casse. Telle que les Socialistes l'avaient engagée, cette réforme, on pouvait craindre un effondrement culturel, puisqu'ils avaient restreint le choix des options, imposant une palette limitée, réduisant la place des sciences, interdisant de facto les options culturelles (langues anciennes notamment) aux filières scientifiques. On trouvait, en fait, dans la réforme d'alors, exactement l'état d'esprit qui prévaut aujourd'hui chez Châtel, Descoings & co, à la différence près qu'il s'agit de faire en plus des économies aujourd'hui. La réforme d'alors disposait de soutiens symétriques à ceux de Châtel aujourd'hui puisque c'étaient les syndicats qui la soutenaient à ce moment-là.

    Bayrou gomma largement les travers désastreux de la réforme idéologique voulue par les Socialistes en ouvrant largement à toutes les filières les différentes options. Les lycéens pouvaient ainsi, tout en commençant à se spécialiser, construire à la carte leurs formations.

    Sur un point, Bayrou avait eu du flair : il avait compris que la seule manière de redonner du lustre à la filière littéraire, c'était de prendre acte du poids de la science dans l'opinion, et donc, de l'introduire dans l'étude des lettres.

    Seulement, voilà, à mon avis, il n'est pas allé assez loin, et la tentative a fait chou blanc. Il ne fallait pas un saupoudrage mais une véritable filière scientifique et littéraire articulée autour des mathématiques, des lettres et de la philosophie.

    De la même manière, il fallait revenir sur la suppression par la doxa socialiste de l'excellente série E et des bacs qui étaient associés à cet enseignement. Bien que peu fréquemment proposée, cette série générait des techniciens supérieurs d'une qualité inégalée. Les séries technologiques qui ont remplacé entre autres la série E ne lui sont jamais arrivé ne serait-ce qu'au petit doigt de pied.

    Quoi qu'il en soit, la logique de Bayrou allait radicalement contre celle qui prévalait alors, et qui se trouve rajeunie comme sous l'effet d'une eau de jouvence par des individus différents à l'heure actuelle. Il y a 15 ans comme aujourd'hui, il y a une volonté délibérée de s'en prendre à l'excellence sous toutes ses formes, à la diversité, et d'abraser toute forme de difficultés, donc, in fine, le niveau général.

    Bref, tout ceci n'est guère réjouissant : sur le fond, les Socialistes n'ont pas changé, et à droite, il n'y a pas fondamentalement de différences entre Sarkozy et Chirac sur l'éducation, la même politique est menée depuis 2002, avec simplement moins de moyens depuis 2007.

    Autant dire qu'entre Villepin (un chiraquien, en somme), Sarkozy et Aubry (ou DSK ou Royal), c'est blanc bonnet et bonnet blanc. Seul Bayrou propose une vraie alternative. Je dois être honnête en admettant que c'est aussi le cas de Mélenchon, bien qu'il soit très éloigné des mes convictions politiques pour le reste.

     

     

  • Baccalauréat, l'heure de la contestation...

    On parfois le sentiment que notre génération s'interroge plus que les précédentes sur les finalités du bac, mais, à la fin du XIXème siècle, les débats ne sont pas tristes non plus...

    C'est dans les années 1890 que la vague de contestation du baccalauréat atteint son sommet.

    Devant la commission d'enquête parlementaire présidée par Alexandre Ribot, Gaston Boissier déclare en effet en janvier 1899 : « je vais finir ma déposition en vous parlant du baccalauréat ; c'est un sujet dont on parle beaucoup en ce moment et qui a une grande importance. Il est à la mode de dire du mal de cet examen ; pour des raisons différentes, il a contre lui tout le monde. Les élèves le trouvent trop fort, les professeurs le trouvent trop faible ; il inquiète ceux qui le passent, il ennuie ceux qui le font passer. C'est un ensemble de colères contre lesquelles on a grand peine à lutter ».

    Les reproches sont en effet multiples : ils portent sur les sujets, qui peuvent déclencher à l'époque des réactions aussi violentes qu'elles le sont aujourd'hui. Le choix comme sujet d'examen de la déclaration d'amour de Phèdre à Hippolyte par la faculté des lettres de Toulouse en 1895 conduit ainsi à la mise en cause d'un baccalauréat « pornographe » au motif qu'il cultive là le spectacle d'une passion incestueuse sans y joindre les vertueuses protestations par lesquelles Hippolyte accueille cette déclaration.

    L'aléa de l'épreuve est également souligné : on s'interroge beaucoup sur la possibilité de mettre en place un contrôle continu ou de tenir compte, à tout le moins, du passé scolaire de l'élève, afin de réparer d'éventuels accidents. De même, la question de l'organisation d'un examen interne à chaque établissement se pose.

    Enfin, et de manière plus générale encore, nombreux sont ceux qui s'interrogent sur le sens d'un baccalauréat délivré par un enseignement supérieur dont les exigences apparaissent de plus en plus déconnectées de celles du secondaire. La difficulté excessive du baccalauréat est ainsi mise en cause.

    Celle-ci apparaît de plus en plus illégitime pour deux raisons principales :

    - elle est liée au choix des humanités classiques comme mode de sélection, choix dont la légitimité est à présent largement mise en doute ;

    - l'accès au baccalauréat étant le vecteur principal de toute élévation sociale, sa difficulté excessive apparaît pour certains comme le signe d'une volonté d'empêcher de plus fréquentes progressions.

    Les années 1890 sont donc celles où le baccalauréat se voit reprocher de n'être plus qu'un signe de distinction et où la figure des malheureux « recalés » devient l'incarnation vivante de ce reproche.

  • On est vraiment dans un pays de veaux...

    Quand je pense qu'il y a près de 90% de Français pour accepter le principe d'une déchéance de nationalité, je me dis que ce pays est vraiment foutu. Bon sang, ce n'est tout de même pas compliqué de comprendre que c'est en amont qu'il faut agir. Que l'on pose des conditions strictes pour devenir Français, ça, je suis pour. Mais après, il faut assumer les décisions prises. Une fois qu'un individu est devenu Français, il est Français et point à la ligne. Cela n'empêche pas de le punir très sévèrement s'il commet des crimes très graves, mais qu'il soit puni comme un Français.

    Sarkozy est vraiment un sale type. Il n'hésite pas à utiliser les moyens les plus bas pour se remettre en selle. Ce type mérite vraiment que tout soit fait pour qu'il ne soit pas une fois de plus à la tête de mon pays.

    Tiens, je regrette d'avoir écrit qu'il était "mon président"...

  • Cette droite-là m'écoeure...

    Décidément, l'actualité est chaude, je suis obligé de pondre des billets à la chaîne. La gauche s'est encore faite avoir par Sarkozy sur la sécurité. L'habile démagogue qu'il est est parvenu une fois de plus à l'entraîner sur un terrain où elle est particulièrement nulle. Le centre n'a pas réussi à se démarquer par un discours original, bien que Bayrou soit autrement moins angélique que la gauche.

    Lefebvre a voulu faire le malin et en rajouter en précisant que les étrangers étaient un problème du point de vue de la sécurité. Il s'appuie sur un document datant de 2006 de l'observatoire national de la délinquance.

    Le problème, avec Frédéric Lefebvre, c'est qu'il ne sait pas lire. J'ai parcouru le document avec intérêt (j'aimerais d'ailleurs bénéficier de la suite, c'est à dire 2007-2010, Présidence de Sarkozy...).

    Je me suis intéressé à la délinquance la plus grave à mes yeux, c'est à dire les violences volontaires. Voilà ce que je trouve :

    Entre 1996 et 2005, le nombre d’étrangers mis en cause pour atteintes volontaires à l’intégrité physique (hors vols avec violences) s’est accru de 75 %, passant de 16 000 à 28 000. L’augmentation du nombre de mis en cause français a été grossièrement du même ordre au cours de cette période, se situant à + 83 %. La part des étrangers, qui était de 14,8 % en 1996, a dépassé 15 % de 1997 à 1999. Depuis 2000, elle est voisine de 14 %.

    J'y lis que les violences ont augmenté. Je me fais suffisamment l'apôtre d'une véritable répression ici pour ne pas en être surpris. En revanche, dire que les étrangers, aujourd'hui, seraient plus que par le passé la cause de ces violences, c'est un mensonge éhonté. Elle a en réalité davantage augmenté chez les Français que chez les individus de nationalité étrangère.

    Il y a certes une sur-représentation des étrangers et des Français d'origine étrangère dans les prisons, mais cela je justifie en aucun cas de faire porter le chapeau à tous les immigrés. En tout cas, l'augmentation en proportion, de la délinquance, ces dernières années, touche tout le monde indistinctement.

    Accessoirement, cela me fait doucement rigoler de voir l'UMP faire de l'esbroufe là-dessus alors qu'elle a bien plus naturalisé d'étrangers depuis 2002 que le gouvernement Jospin !!!

    Fondamentalement, j'en ai ras la casquette des Sarkozy, des Woerth, des Lefebvre, des Châtel et compagnie. Assez de voir ce gouvernement spécialiste de l'agit-prop se payer de mots et ne rien faire. Oh, soyons justes : quand ils font quelque chose, c'est toujours mal, de toutes façons, alors je préfère encore quand ils ne font rien. Ils me gonflent tous ces guignols qui ne me font même pas rire.

    Une droite qui stigmatise les minorités, fait n'importe quoi dans le domaine économique, manque de courage dans le domaine fiscal, restreint les libertés, détruit la culture (il paraît que Châtel veut en finir avec le latin et le grec, sans doute sur les bons conseils du sieur Descoings), tape sur les plus faibles (les handicapés, par exemple), sape notre système de santé, casse notre école et je passe mille autres raisons que je pourrais citer, ras-le-bol.

    Pour moi, en 2012, je crois que c'est dit, cette fois : ce sera le centre au premier tour, et, s'il n'est pas au second tour, la gauche, peu importe le candidat, Aubry, Royal ou DSK. Tout, mais hors de question de reconduire cette équipe. Terminé. Et c'est un électeur de centre-droit qui le dit à la droite : les gars, vous avez perdu 2012.

  • Pauvres Roms...

    Il y a quelque chose qui me frappe, dans l'attaque de Nicolas Sarkozy contre les Roms, c'est qu'elle dénote une ignorance crasse. L'incident qui a provoqué son ire, si j'ai bien compris, c'est celui de Saint-Aignan. Or, à Saint-Aignan, les désordres ont été le fait de Gitans. Les Gitans appartiennent certes à la communauté Rom, mais, sans vouloir être offensant, et puisque Sarkozy attaque sur ce terrain là, ils sont certainement "Français" depuis bien plus longtemps que Nicolas Sarkozy.

    Or, à ce que j'ai compris, ceux qui vont payer les pots cassés, cela va être les Roms européens, notamment de Roumanie et de Bulgarie, qui ne sont pour rien dans cette histoire.

    Cette histoire est ridicule à plus d'un titre : si 50 Bretons cassent un MacDonald quelque part en Bretagne, vais-je dire que les Bretons génèrent des désordres ?

    Je suis, pour ma part, très fier d'appartenir à un regroupement de partis européens, l'ADLE, qui compte précisément une euro-députée hongroise rom : Mme Viktória Mohácsi.

    Il est bien possible qu'il y ait des heurts entre Roms nomades et populations sédentaires, particulièrement dans les campagnes mais c'est oublier que cette rivalité est plusieurs fois séculaire. Longtemps, sous l'Ancien Régime, les Roms furent accueillis avec faveur par les seigneurs, parfois par les villes, en raison de leurs talents de danseurs, de dresseurs, d'acrobates et de musiciens. Protection relative, toutefois : Louis XIV donna l'ordre d'envoyer tous les "Bohémiens" aux galères, de raser leurs femmes et de placer leurs enfants placés dans des hospices. Oui, Louis XIV, ce "grand roi" que l'on continue à célébrer dans nos manuels alors qu'il fut l'un des pires fléaux qui frappa notre pays.

    L'histoire des Roms, c'est aussi une résistance acharnée à la volonté politique de vouloir à tout prix les sédentariser. Nos États modernes ne sont absolument pas conçus pour favoriser l'itinérance.

    Mais peut-être le sang "hongrois" de Nicolas Sarkozy le conduit-il à voir dans les Roms l'une des principales causes de nos maux, tout comme le parti d'extrême-droite Jobbik en Hongrie ?

    Je l'avais déjà dit, mais sans en faire un billet spécifique : en fait, je n'ai pas du tout, mais alors vraiment pas du tout aimé la stigmatisation de la population Rom par Nicolas Sarkozy. Ce n'est pas un thème caractéristique de la droite, mais de l'extrême-droite, et encore ; en France, le FN ne s'est jamais particulièrement intéressé aux Roms à ma connaissance. Sarkozy a donc fait pire.

    C'est d'un minable consommé.

    Bien sûr, pas question de sombrer dans l'angélisme : j'ai déjà eu maille à partir avec des Roms à un feu rouge ; ils voulaient m'imposer le "nettoyage" de ma vitre contre "rétribution" et avait entouré à cinq mon automobile. Agaçant. Depuis, je ne supporte pas que l'on s'approche de ma vitre. Mais combien de fois aussi, je suis demeuré interdit et émerveillé par les interprétations des musiciens roms, eux qui enchantent les couloirs et les rues de la capitale ? Qui songe que les fameux Zingaro sont une grande famille de Roms dont le nom est célèbre à travers le monde entier ?

    J'ai bien aimé la réaction de Manuel Valls après l'annonce des premières mesures de Sarkozy :

    Les gens du voyage travaillent pour la plupart et sont des compatriotes. On est en train, une nouvelle fois, de réveiller cette peur qui existe et qui est ancestrale à l'égard des gens du voyage, c'est tout à fait insupportable, ces problèmes doivent échapper à la caricature.

    Bien dit et pas mieux.

  • Amis libéraux, ne vous trompez pas d'alliés !

    Je vois avec un déplaisir grandissant des libéraux se faire phagocyter par des nationalistes patentés de longue date.

    Impossible de publier un commentaire sur le blog Paris-Libéral, alors je réponds ici aux appels d'Yvan Blot cherchant à fonder une "démocratie directe".

    Je vois mal comment une personnalité comme Yvan Blot, qui envisage tranquillement une religion d'État (http://www.insoc.fr/2010/06/deux-autres-contrepoisons-la-democratie-directe-et-la-tradition-religieuse/#more-165) pourrait d'une manière ou d'une autre se réclamer du libéralisme. J'ajoute qu'il était également un chaud partisan de la grande droite allant de l'UDF au FN, que c'est un ex-membre du GRECE, laboratoire connu de l'extrême-droite, dont il reprend d'ailleurs certaines idées aujourd'hui avec sa démocratie directe.

    Au passage, la démocratie directe va totalement à l'encontre du libéralisme qui s'appuie au contraire sur les corps intermédiaires (Montesquieu). Aristote qui peut être considéré comme une référence libérale à plus d'un égard en a également fait une critique impitoyable : on a souvent pensé qu'Aristote était un adversaire de la démocratie parce qu'il la considère comme la pire déviation parmi les déviations des divers régimes, à l'exception peut-être de la tyrannie. Il convient de questionner sa Politique avec plus d'acuité que ne le laisse entendre cette assertion. Aristote voyait dans la démocratie la perversion de ce que l'on peut traduire par "gouvernement constitutionnel". Qu'entendait-il par là ? Simplement que la constitution, l'esprit des lois, finalement l'état de droit, l'emportait sur la vindicte populaire. En somme sur le populisme, vieux cheval de bataille d'une certaine droite, et, en la circonstance, d'Yvan Blot. Cela ne m'étonne guère que son institut soit néo-socratique plutôt que néo-aristotélicien...

    Yvan Blot écrit que jamais Hitler ne serait parvenu au pouvoir si l'Allemagne avait été une démocratie directe en 1933. Argument gonflé de la part de quelqu'un qui a poussé à l'alliance de toutes les "droites" en 1986 ! C'est cette alliance-là qui a porté Hitler au pouvoir en 1933, et pas une autre. Parce que nationalistes et conservateurs se sont imaginés qu'Hitler pouvait être un individu fréquentable.

    Il n'y a pas de national-libéralisme. Certains ont essayé de faire cohabiter ces deux idées contraires, mais en vain, et toujours au désavantage de la liberté, qui, in fine, est au coeur du libéralisme, qu'elle soit sociale, économique, politique, sociétale ou religieuse.

    Bref : libéral, Yvan Blot ? A d'autres. Il existe un blog de libéraux, à Paris, mais c'est celui-là.

  • Angela va regretter le SPD

    J'avoue que le FDP allemand a toujours éveillé une certaine forme de scepticisme, chez moi, même si je ne le dis pas trop fort. Oh, certes, je veux bien admettre que c'est, jusqu'à un certain point un parti libéral. Il a d'ailleurs évolué, au fil du temps, mais j'ai toujours un peu de mal. Quand on considère son parcours depuis l'après-guerre, il y a un certain nombre de saillies qui choquent : dans les années 50, par exemple, la volonté de réintégrer des personnalités compromises avec le nazisme. Dans les années 60, une discours souvent nationaliste. Il y a bien un vrai virage libéral, pendant les années 70, et une alliance, in fine, avec le SPD, mais elle vole en éclats. Début des années 90, le FDP rate complètement le coche en se refusant à croire à la réunification allemande. Paradoxalement, il sera la premier parti à fusionner avec son homologue est-allemand.

    Le début des années 2000 commence mal avec une campagne douteuse en 2002 à l'encontre de certains juifs allemands et d'Israël.

    Bon, depuis, ça c 'est sérieusement assaini. Heureusement. Le FDP a adhéré à l'ADLE en 2004. On peut dire qu'il se divise en deux tendances : l'une, libérale et sociale, très attachée à l'état de droit et aux libertés fondamentales, pas hostile à certains aspects de l'état-providence, l'autre surtout soucieuse de la libéralisation des marchés, parfois presque nationaliste.

    Pour donner un élément de comparaison, il y a entre des deux tendances la même distance que celle qui existait autrefois dans la Démocratie Libérale d'Alain Madelin et le Centre Démocrate Social (devenu Force Démocrate) de Bayrou au sein de l'UDF. Sauf qu'il y avait d'autres sensibilités dans l'UDF, alors que dans le FDP, il n'existe que ces deux-là. Certains jours, je me demande ce qui fait que cela tient...Sans doute une méfiance commune vis-à-vis des interventions de l'État.

    Alors, évidemment, ça craque de toutes parts, entre les libéraux et les chrétiens-démocrates allemands. Angela va regretter  le bon temps de la grande coalition avec les sociaux-démocrates, avec lesquels, finalement, elle partageait une certaine vision de l'état régulateur et interventionniste.

    En tout cas, l'alliance avec la CDU n'aura pas réussi aux libéraux : en moins d'un an, ils sont passés de 15% des suffrages à moins de 5% d'intentions de vote aux prochaines élections.

  • Qui veut la peau de Woerth ?

    Quand chaque jour qui passe apporte son lot de nouvelles, toujours à charge, contre le même individu, je finis par m'étonner.

    Depuis le début des révélations qui frappent Woerth, je pense que c'est bien fait pour lui, non parce que je le soupçonne de malhonnêteté, mais parce que cela lui apprendre à cumuler deux statuts qui devraient être incompatibles.

    Il n'en reste pas moins que l'enchaînement des accusations qui se succèdent commence à me paraître foncièrement louche.

    Dans toutes ces histoires, ce qui me frappe, c'est qu'aucun fait précis n'a pu être établi clairement contre Woerth. La presse va de témoignages en témoignages, sans, d'ailleurs, que je l'accuse, car c'est à Woerth de se justifier, compte-tenu de sa double-casquette, mais aucun élément réellement à charge ne tient pour l'instant la route, au moins d'un point de vue judiciaire.

    Ce qui me frappe à chaque fois, c'est qu'au coeur de ces accusations, il y a surtout des conflits d'intérêts entre héritiers, individus qui me font passablement penser aux crabes du panier essayant de pincer l'antenne de l'autre pour pousser sa pince plus loin...

    Il y a eu un recours gracieux dans cette histoire. Le recours gracieux est une procédure normale dans notre droit fiscal, et les Français sont certainement plus d'un à l'exercer. Il va de soi que pour les très gros montants, ce n'est plus l'agent fiscal, mais le Ministre qui arbitre. Il est donc dans son rôle en agissant ainsi.

    Si j'ai bien compris ce qu'il s'est produit, les droits perçus initialement sur la succession de César l'ont été sur la foi d'un inventaire que lui-même a dressé. Sauf qu'in fine, il est apparu que l'inventaire et la quantité des oeuvre ne coïncidaient pas. Il y avait moins d'oeuvres. Dans ces conditions, l'administration fiscale a remboursé le trop perçu.

    Ça va finir par retomber sur la g... de tous ceux qui à un titre ou à un autre peuvent être un jour ou l'autre en délicatesse avec les impôts (retards, trop perçus, erreurs, et cetera...).

    En tout cas, les moulinets de Libération ne m'ont absolument pas convaincus. La seule chose dont je commence à être convaincu, c'est qu'il y a quelqu'un qui en veut à Woerth...

  • Orthographe certifiée conforme...

    On certifiait conforme les appellations, jusque là, en France, pour de nombreux produits du terroir. La nouveauté, désormais, c'est la certification de l'orthographe !

    Des entreprises, des universités publiques et privées, des chambres de commerce et des instituts de formation (et même un cabinet d'orthodontie ! Mais pourquoi, au fait ???) se sont associés, en France et en Belgique  pour soutenir la certification Voltaire. Tout le monde connaît le TOEFL, en anglais, assurant la bonne maîtrise de cette langue. Eh bien désormais, faites figurer sur votre CV la certification voltaire, assurant vos qualités rédactionnelles et orthographiques.

    La certification est constituée pour environ 65% de règles grammaticales, 15% de règles sémantiques, 15% de règles lexicales, et pour 5% de règles syntaxiques. À quelques exceptions près, elle s’attache aux difficultés pas ou mal gérées par les correcteurs orthographiques.

    Une équipe d'experts a élaboré les règles sur lesquelles fonctionnent les règles. On trouve en son sein Bruno Dewaele, agrégé de lettres modernes et champion du monde d'orthographe en titre.

    L'examen comprend aussi une petite dictée de quelques lignes (seulement ???). Le score de la Certification Voltaire est compris entre 0 et 1000 points. Les scores obtenus permettent d’appréhender quelles aptitudes sont acquises.

    À titre de référence, un score de 300 points qualifiera un candidat qui n’aura pas de difficultés majeures à rédiger un texte simple ; un score de 500 points qualifiera un candidat qui connaît et applique les règles de l’orthographe d’un français courant ; le candidat qui aura obtenu 700 points disposera d’une très bonne maîtrise des règles orthographiques, des exceptions, des nuances grammaticales ; il est un référent en matière d’orthographe dans les écrits professionnels et pourra utilement relire ceux de ses collègues qui ont un doute ; avec 900 points, le candidat est un expert !

    Pas mal non ?

    Sur le marché de l'emploi, ça ne rigole plus : les DRH en ont ras la casquette des tocards incapables d'écrire plus de trois lignes sans les truffer de fautes ! Du coup, l'orthographe est devenue un critère de recrutement parce qu'elle apparaît comme un gage de rigueur.

    Pour le compte, je regrette de ne pas trouver dans la liste quelques institutions prestigieuses, comme la Sorbonne ; elles ratent le coche sur ce coup-là.

    Bref, j'ai intérêt à m'entraîner, moi, si je veux décrocher un titre.

    P.S : Merci à mipmip pour l'information d'origine !