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  • Kindle (ou autres) contre livre papier, livre papier gagnant...

    Relativement gros lecteurs, je demeure réticent avec la plupart des e-books. Il y a des usages que le kindle ou autres ne risquent pas de combler de sitôt. Le livre ne se réduit pas à la seule fonction de lecture. C'est aussi un objet social. Invité chez quelqu'un, jeter un oeil sur sa bibliothèque informe sur les goûts de l'hôte, peut-être aussi sur sa psychologie. Placer soi-même ses titres favoris dans son salon a une signification. Certains usent même des livres anciens pour leur valeur décorative. Le titre qui dépasse devient facilement l'objet d'une conversation, voire d'une controverse ou encore une disputatio...

    Je peux assez facilement acheter un livre dans une librairie parce que j'ai traîné dans les rayons et feuilleté deux-trois titres ou simplement regardé une couverture qui me plaît. Il faudrait que les futures librairies numérisées mettent en place des volumes factices avec le résumé et des pages visualisables à volonté. En somme, s'équipent d'autant d'e-books que de titre, sans parler des différents formats. De monstrueux investissements qui ne permettraient même pas d'égaler le titre papier...

    Amazon affirmait fin juillet avoir vendu plus de livres électronique que de livres papier : Ah ? Ses ventes papiers ont donc baissé à ce point ? La concurrence regagne des parts ? les lecteurs se lassent et retournent dans les librairies ?

    Dans ma famille (étendue), nous sommes gros consommateurs de livres ; une chose est sûre : lire des livres sur internet nous gonfle prodigieusement, et nous ne le ferons jamais. Je ne rejette pas a priori l'e-book, mais je ne l'envisagerai que le jour où il sera capable de charger tous les titres susceptibles de m'intéresser.

    Quand je vois le mal que j'ai eu à trouver, il y a trois ans, Capitalisme, Socialisme et Démocratie d'Aloïs Schumpeter, je me dis que ce n'est pas pour demain. J'ai du farfouiller sur un site qui donnait la liste des librairies spécialisées en livres anciens. J'ai finalement alpagué un libraire qui possédait le titre, rue des écoles, à Paris, mais la recherche n'a pas été de tout repos...Alors l'e-book...

  • Travail le dimanche ?

    Et Dieu bénit le septième jour, et le sanctifia, parce que ce jour-là il s'était reposé de tous ses travaux, des travaux qu'il avait entrepris de faire.

    Bon, je vous le refais en grec ancien (source, Septante, Genèse,II,3)

    καὶ ηὐλόγησεν ὁ θεὸς τὴν ἡμέραν τὴν ἑβδόμην καὶ ἡγίασεν αὐτήν, ὅτι ἐν αὐτῇ κατέπαυσεν ἀπὸ πάντων τῶν ἔργων αὐτοῦ, ὧν ἤρξατο ὁ θεὸς ποιῆσαι.

    Dieu s'est reposé le 7ème jour après avoir accompli un travail de Titan, et le Préfet de Paris voudrait généraliser l'ouverture des magasins le dimanche ?

    Delanoë (pour une fois) avait joué un bon tour à Sarkozy : ce dernier avait promis que le travail le dimanche ne se ferait que sur la base du volontariat et à salaire double. Or, depuis la loi votée en 2009 sur l'ouverture dominicale, rien de ce type ne s'est mis en place. Fûté, Delanoë, appuyé par le Conseil de Paris dont le MoDem, a proposé dans ces conditions, dans son plan de zones autorisées pour le travail dominical la transformation des zones touristiques en zones PUCE (périmètre d'usage de consommation exceptionnelle).  Cette législation contraint à payer au double l'heure de travail le dimanche et suppose l'adhésion volontaire des salariés pour travailler ce jour-là.

    Par ailleurs, comme l'a observé Delanoë, 20% des commerces sont ouverts le dimanche. Pour moi qui habite la capitale, je juge que c'est largement suffisant et que je parviens à y trouver ce jour-là 90% de ce que je peux rechercher en semaine.

    En outre, comme l'observe Jean-François Martins, conseiller démocrate au Conseil de Paris, ajouter de nouvelles zones n’aurait qu’un seul effet : fragiliser la périphérie de ces zones et les petits commerçants indépendants, avec des conséquences graves en termes d’emplois sur toute la capitale. Habiller Pierre, ce sera, mécaniquement, déshabiller Paul.

    On voudrait tuer le commerce de proximité que l'on ne s'y prendrait pas autrement.

  • Droite populiste, nationale, mais libérale, certainement pas !

    Difficile de laisser passer sans tiquer le dernier appel du réseau LHC, et ce d'autant plus que j'ai participé un temps à ce réseau, considérant mon blogue comme un blogue libéral. C'est au nom du libéralisme que j'ai refusé de suivre LHC dans une dérive qui l'éloignait dangereusement des rivages du libéralisme et le faisait côtoyer plutôt ceux des droites conservatrices et populistes.

    Écrire une lettre ouverte à Étienne Mougeotte pour prendre la défense de Geert Wilders, en adoubant l'individu libéral, c'est tout de même fort du collier. Si je m'accorde avec LHC pour juger que Geert Wilders n'appartient pas à l'extrême-droite stricto sensu, il fait encore moins partie de la sphère libérale. Geert Wilders, c'est une droite populiste avant toutes choses.

    Geert Wilders appartient à cette catégorie de la classe politique européenne qui croit que le libéralisme économique, c'est baisser les impôts et les taxes et c'est tout. Ces gens-là n'ont pas du tout compris que le coeur de libéralisme, c'est la concurrence libre et non faussée, même si un Jean-Baptiste Say estime que de toutes façons, il y a un intérêt intégral au laissez-faire quand il y a mesures protectionnistes.

    Une concurrence non-faussée suppose une information complètement libre, notamment à destination du consommateur. Je ne suis pas un spécialiste de la politique néerlandaise, mais à je ne crois pas avoir un jour entendu la moindre envolée lyrique de Geert Wilders pour promouvoir le droit de la consommation...

    Étrange libéral que cet individu qui se mêle de la politique extérieure de la Belgique et propose l'annexion de la Flandre à la Hollande. C'est le même individu qui a plaidé la cause des minorités hongroises pour expliquer par la suite qu'il était favorable à une Grande Hongrie. Comme boute-feu, on ne fait pas mieux...

    Ses déclarations à l'emporte-pièce sur l'Islam vont également à rebours de la société ouverte (mais communautaire, à l'inverse du modèle français) qui caractérise généralement les pays anglo-saxons, particulièrement l'Angleterre (mais aussi la Hollande !). Pour envisager d'interdire le Coran au Pays-Bas, il faut être légèrement frappé. Les libéraux sont en principe favorables à une très grande liberté d'expression (peut-être parfois trop).

    Le Parti du Peuple et de la Liberté était en effet un parti plutôt libéral à l'origine, mais il a dérivé depuis fort longtemps vers la droite populiste. LHC a raison de refuser l'amalgame de Geert Wilders avec l'extrême-droite, mais tout à fait tort de l'associer au libéralisme. Jean-Pierre Stroobants, du quotidien Le Monde n'avait d'ailleurs pas fait cette erreur et bien qualifié son parti de droite populiste.

    Il existe bien deux partis partis libéraux en Hollande, mais ce sont le VVD (parti  populaire libéral-démocrate) et le D66 (un petit parti libéral-social).

    C'est peut-être parce que LHC connaît une dérive similaire depuis plus d'un an qu'une telle confusion devient possible au sein de ce réseau originellement libéral...

  • L'entreprise et le politiquement correct

    J'ai l'habitude ici de conspuer avec énergie les travers de la gauche, tant ils ont le don de m'horripiler : pseudo-éthique qui couvre des actes biens différents des déclarations, notamment dans le domaine social. On plaide, à gauche, pour la mixité sociale, mais on s'empresse de placer ses enfants dans un établissement privé plutôt que de les voir "mixés" avec les classes populaires, les immigrés voire les délinquants. Et, bien entendu, on se garde bien de mettre les pieds dans les quartiers dits populaires...

    François de la Chevalerie, du Cercle des Échos a eu l'idée de se demander s'il existait un politiquement correct de droite correspondant. Je ne parle évidemment pas des divagations des gauchistes anti-libérales de toute sorte.

    Très subtilement, il a observé qu'à droite, on porte aux nues l'entreprise et la création d'entreprise, mais qu'in fine, les personnalités les plus en vue s'empressent d'aller pantoufler dans la haute administration, les entreprises publiques, ou les très grandes entreprises, toutes planques dont la santé et l'existence ne doivent absolument rien à leur action. Créer une entreprise, comme le souligne l'auteur, c'est difficile et risqué.

    Dès lors, vanter la création d’entreprise s’apparente à de la propagande destinée surtout aux recalés, aux jeunes, aux chômeurs, aux immigrés, à tous ceux qui n’ont pas d’autres choix que de créer leur entreprise, dixit, leur propre emploi.

    Cette dérive aboutit à la mise en œuvre de fausses bonnes solutions, comme par exemple, le statut d’auto preneur ou le concours de création d’entreprises innovantes du Ministère de la Recherche. Dans les deux cas, les résultats sont accablants avec peu de création d’emploi, une instabilité chronique. Qui plus est, ce paradoxe affecte l’ensemble de l’économie.

    Exceptionnellement impliqués à titre personnel dans des créations d’entreprise, les banquiers comprennent mal l’univers peu palpitant des PME, à la trésorerie souvent exsangue. En témoigne leurs difficultés à accéder aux crédits bancaires, voire à des marchés. Cette situation génère des frustrations ou de l’amertume assez comparables à celles que ressentent, de leur coté, animateurs sociaux et éducateurs.

    J'ai un ami qui a créé son entreprise en octobre dernier. Il opère dans le secteur de la sécurité et des alarmes. Sa société s'appelle MSDS et dispose d'un site de présentation. José est mon plus vieil ami, on se connait de très longue date. Je sais que c'est quelqu'un de très rigoureux (je lui dois la moitié des aménagements de mon modeste appartement, toujours faits à titre gracieux, et à chaque fois d'une qualité bien au-delà de ce que j'aurais pu espérer d'un professionnel).

    Il aimait la liberté (c'est un esprit très indépendant), avait de l'expérience, un petit carnet d'adresses pour débuter, et surtout, l'esprit d'entreprise. Il s'est donc lancé il y a près d'un an. Je vous le donne dans le mille, il n'a pas choisi le statut d'auto-entrepreneur dont on entendait parler sur toutes les ondes... Il a choisi la SASU (Société par actions simplifiée unipersonnelle). Pour comprendre les avantages d'un tel choix, je renvoie au site ad hoc.

    Toute la difficulté pour une entreprise jeune comme la sienne, c'est d'assurer un certain roulement. Certains mois, trop de clients, et il est difficile de répondre à la demande. A d'autres moments, pas assez d'affaires ; il met alors à profit ce temps pour prospecter, ce qu'il ne peut faire quand son carnet de commandes est plein. Il faut à la fois trouver de nouveaux clients et fidéliser la clientèle existante (avec des contrats de maintenance, par exemple).

    Une des difficultés, c'est de parvenir à financer son salaire. Il n'y est pas à 100% et demeure encore un peu tributaire des ASSEDIC, avec toutefois, à court-terme, l'espoir de dégager un revenu mensuel suffisant pour disposer d'une garantie. On a beau être entreprenant, il est difficile d'assumer une multiplicité de rôles et de fonctions : chef d'entreprise, technicien, commercial, webdesigner et cetera. A plusieurs reprises il a pu engager quelqu'un mais toujours ponctuellement. Il fait sinon appel à des services spécialisés pour sa comptabilité ou son site internet.

    Quand il voudra créer un emploi, il aura la même difficulté. Un demi-poste, un quart de poste, peut-être, dans un premier temps. Évidemment, il peut faire appel à de l'intérim, mais ce n'est pas une solution viable à long terme.

    Autre souci, bien penser sa gamme de produits : un professionnel est toujours tenté de proposer le meilleur, mais ce qu'il lui a fallu apprendre, c'est que le meilleur était relatif, et, notamment, relatif au budget que le client souhaite mettre dans son installation.

    Ce n'est pas tout : sa clientèle est d'un genre particulier. Elle est d'abord constitué de syndics. Il faut donc s'adapter à son mode de fonctionnement. Les relations avec les fournisseurs ne sont pas moins simples. Ils ne connaissent apparemment pas la crise, ou alors la concurrence est insuffisante. La plupart du temps, il faut appeler trois, quatre, cinq, parfois six fois pour obtenir satisfaction et surtout résister à la féroce envie de leur beugler à la tronche ou de leur raccrocher au nez quand l'attente se fait trop longue et l'énervement devant le temps perdu trop prompt.

    La création de son entreprise n'a pas nécessité de très gros investissements, et il donc quasiment pu se passer d'emprunter. S'il lui fallait aujourd'hui redevenir salarié, il confesse que cela lui serait très difficile. Il a goûté à la liberté et aurait du mal à s'en passer. La charge de travail est très lourde, mais être son seul maître est le plus voluptueux des premiers dividendes de son choix.

    On est assez loin du salaud d'exploiteur du peuple capitaliste dont les gauchistes adorent imaginer la pendaison. Loin aussi du chef d'entreprise au sourire bright invité sur tous les plateaux de télé, dont la propagande gouvernementale vante les qualités.

    Entreprendre, c'est dur, mais apparemment, le jeu en vaut la chandelle. Au moins pour José, du moins. Sans doute parce que c'est avant tout un entrepreneur...A l'évidence, devenir entrepreneur, c'est décidément tout un métier...

  • La corrida, oui, mais sans cruauté !

    Knossos_bull.jpgLes combats contre les taureaux existent depuis quasiment l'âge de la civilisation. L'histoire de Thésée, luttant contre le Minotaure, en est une trace évidente ; les Athéniens, à l'origine du mythe, se sont certainement représentés ainsi les jeux taurins qui avaient lieu en Crète sous le règne du roi (des rois ?) Minos. En Crète, les jeunes hommes montraient leur adresse en évitant des taureaux qui les chargeaient. Ils n'étaient pas armés, et, si jamais il y avait mort du taureau à l'issue des jeux, c'était à des fins religieuses. Nous trouvons en France un avatar moderne et fort sympathique, voire comique, de ces jeux taurins avec les facétieuses vachettes d'Intervilles, l'émission télévisée. Ces jeunes bovins aux cornes neutralisées s'entendent généralement à faire culbuter les concurrents.


    Intervilles - Encornade
    envoyé par Bowox. - Regardez les dernières vidéos d'actu.

    J'agrée bien volontiers les arguments des défenseurs de la corrida quand ils mettent en exergue la beauté du geste des toreros, le goût du danger, l'esthétique de cette danse dangereuse, mais je ne comprends pas pourquoi Diable, tiennent-ils à ce point à faire couler le sang du taureau et à harceler ce dernier de blessures.

    Je suis favorable au maintien de la corrida, pas de problèmes, mais contre le traitement cruel infligé aux bêtes qui y participent. Je soutiens donc les députées Muriel Marland-Militello (UMP) et Geneviève Gaillard (PS) qui ont déposé le 13 juillet dernier une proposition de texte de loi en ce sens.

  • De la phase transitoire à la nationalité

    Nicolas Sarkozy envisage de rendre réversible la naturalisation d'un étranger en cas de crimes et délits avérés et graves.

    Le principe de pouvoir déchoir quelqu'un de sa nationalité ne devrait pouvoir être utilisée que dans des cas très extrêmes (terrorisme, par exemple, et à condition de ne pas faire de l'individu un apatride). Je pense que c'est un mauvais principe. J'ai d'ailleurs réfléchi, et finalement, la proposition de nationalité à points que j'ai faite ici n'est pas bonne non plus.

    Il vaudrait mieux envisager une citoyenneté à droits progressifs jusqu'à acquisition complète de la citoyenneté française.

    1ère année, droit de vote aux municipales, accès au marché du travail sans permis de séjour

    2ème année, droit de vote aux cantonales

    3ème année, accès à certaines prestations sociales

    4ème année, droit de vote aux régionales

    5ème année, droit de vote aux législatives

    6ème année, droit de vote aux présidentielles

    7ème année, acquisition définitive de la nationalité française, accès intégral aux prestations sociales.

    Pour valider chaque étape, il faudrait s'être évidemment bien conduit. Une telle démarche aurait le mérite d'être positive et de progresser par avantages successifs.

    Nicolas Sarkozy cherche à faire de l'immigration et de la sécurité des clivages forts pour coincer la gauche et générer l'écran de fumée nécessaire à l'oubli de l"affaire Woerth. Les associations et la presse de gauche sont tombés dans le panneau. Il suffit de lire la réaction d'un Roger-Petit qui hurle au loup fasciste pour s'en convaincre.

    Il eût été astucieux de réagir avec calme, de montrer l'infaisabilité d'une bonne partie des propositions de Sarkozy, d'améliorer les autres et de passer rapidement à autre chose...La sagesse et la pondération de Bayrou sur ces thèmes me paraissent un bon exemple à suivre.