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  • Class Actions, aller plus loin

    J'ai lu sur le site du Club Jade l'état des lieux dans le domaine des Class Actions. Des Class Actions ou actions de groupe, permettent à des consommateurs spoliés ou victimes d'ententes illicites, d'engager un avocat conjointement afin d'attaquer en justice une entreprise ou une société.

    Le projet demeure sans doute trop libéral pour notre état jacobin. Même ceux qui l'envisagent, comme André Rouleaux dans on article ou Neelie Kroes, commissaire européen, demeurent bien timorés à mes yeux. Ils se contenteraient d'actions menées par des organisations de consommateurs.

    Cela demeure à mes yeux une restriction de liberté : un véritable marché de la procédure doit pouvoir s'ouvrir parmi les consommateurs, et ils doivent être libres de passer des accords avec d'autres consommateurs floués sans forcément devoir s'adresser à une institution.

  • Socialisme et libéralisme dans les bacs à sable

    Passionnant d'observer de petits enfants dans les bacs à sable. S'y dessinent les grandes tendances philosophiques de la société dans laquelle nous vivons.

    Il y a ceux qui prêtent au tout venant pelle et râteau, trottinette et petite poussette. Il y a ceux qui s'en emparent : les uns de force, les autres à la dérobée. Il y a ceux qui tournicotent autour des heureux possédants avec un regard d'envie (leurs frustrations d'enfance les conduiront-il au NPA ou au Front de Gauche ?).

    S'il y a des prêteurs, il y a aussi des emprunteurs : les uns oublient de rendre, les autres deviennent prêteurs le lendemain.

    Il y a ceux dont la main posée sur le camion garantit que l'objet est leur propriété. Certains refusent tout prêt, d'autres utilisent leurs biens comme monnaie d'échange, d'autres enfin les prêtent mais les suivent d'un regard qui vaut bien un fil invisible.

    D'autres encore jettent un oeil suspicieux sur l'étranger (rassure-toi, lecteur, ils ne finiront pas forcément FN ni même sarkozyste...).

    Plus rarement, de petits chefs cherchent déjà à imposer leur loi, tandis que des bandes pré-délinquantes essaient de semer la terreur, le tout sous l'oeil indifférent de leurs parents (devinez pour qui les baffes se perdent...).

     

  • L'insoluble casse-tête du logement...

    A Paris, la municipalité est confrontée à la quadrature du cercle. Paris étouffe au milieu de sa ceinture. Le logement se renchérit parce que des étrangers achètent à Paris, parce que les familles se séparent et se recomposent, et parce que Paris est attractive.

    Mais Paris ne peut accueillir, en l'état, au-delà d'une certaine quantité de population faute de quoi il y a congestion.

    Réquisitionner les logements vides et une fausse bonne idée : leur quantité est très insuffisante pour résoudre le problème du logement, et, si de surcroît on en fait des logements sociaux, cela entraînera des rigidités supplémentaires. En effet, l'occupant d'un logement social tend à y demeurer, et c'est donc autant du parc locatif de la capitale qui se trouve définitivement immobilisé.

    Accroître la limite haute des immeubles (37 mètres) a le vent en poupe, d'où l'idée des fameuses tours triangle de Bertrand Delanoë. C'est évidemment tentant, mais de tels ensembles immobiliers défigureraient la capitale, créeraient des micro-climats à leur pied et s'avéreraient très énergétivores.

    Un contributeur du Cercle Les Échos propose une solution originale : élever les étages des petites constructions en les végétalisant et en utilisant du bois, matériau léger et écologique. Il propose en outre de planter des jardins potagers sur les terrasses et installer un chauffage solaire quand c'est possible. A vrai dire, ce contributeur envisage le cas particulier de Marseille, mais peut-être y-a-t-il quelque chose à en tirer pour Paris.

    Il existe bien sûr beaucoup de fausses bonnes idées, et il convient de comparer les coûts pour savoir si cette dernière est viable. Le fait est, en tout cas, que la plupart des maires des villes prisées se trouvent confrontés à la crise du logement, toujours aussi prégnante depuis le début des années 2000.

  • Une mère iranienne en danger !

    Je ne puis que relayer l'appel lu chez Alluvions en faveur de Sakineh Mohammadi Ashtiani. Cette belle femme de 43 ans est menacée de la mort la plus cruelle et la plus barbare en Iran : la lapidation. A ceux qui espéreraient que le régime des Mollah comporterait le moindre soupçon d'humanité, il leur faut déchanter. On a torturé cette femme pour la contraindre à avouer avoir eu des relations amoureuses avec un homme, plusieurs années après la mort de son mari. Je suis conscient de l'indigence de ma contribution, mais, comme bien des blogueurs du monde entier, je relaie l'appel de ses malheureux enfants pour tenter de sauver leur mère d'une mort atroce. Le combat ne devra pas s'arrêter là, car à défaut de la lapider, la "justice" iranienne envisage de la pendre.

    Voici donc ce qu'écrivent ses enfants au monde entier :

    Ne laissez pas notre cauchemar devenir une réalité. Opposez-vous haut et fort à la lapidation de notre mère! Aujourd’hui, nous demandons l’aide du monde entier. Depuis cinq ans, nous vivons dans la peur et l’horreur, privés de la présence réconfortante de notre mère. Le monde est-il assez cruel pour rester insensible à une telle tragédie?
    Nous sommes Fasride et Sajjad Mohammadi e Ashtiani, les enfants de Sakineh Mohammadi Ashtiani. Depuis notre tendre enfance, nous éprouvons une grande douleur, car nous savons que notre mère est emprisonnée en attendant de connaître son épouvantable sort. Le mot « lapidation » est tellement horrible pour nous que nous évitons de le prononcer. Nous disons plutôt que notre mère est en danger, qu’elle risque d’être tuée et qu’elle mérite l’aide de tous. 
    Maintenant que presque toutes les options ont échoué et que l’avocat de notre mère affirme que sa situation est très précaire, nous nous en remettons à vous, citoyens du monde, peu importe qui vous êtes et l’endroit où vous habitez. Nous nous en remettons à vous, peuples de l’Iran, à tous ceux et celles qui ont vécu l’enfer de perdre un être cher. 
    Aidez-nous à libérer notre mère!
    Nous désirons particulièrement joindre les Iraniens qui vivent à l’étranger.
    Aidez-nous à sortir de ce cauchemar. Sauvez notre mère. Vous ne pouvez imaginer la détresse qui nous accable à chaque instant de notre vie. Les mots ne suffisent pas à exprimer notre crainte…
    Aidez-nous à secourir notre mère. Écrivez aux autorités pour leur demander de la libérer. Dites-leur qu’il n’y a aucun plaignant et qu’elle n’a rien fait de mal. Notre mère ne mérite pas de mourir. Y a-t-il quelqu’un qui peut nous entendre et nous venir en aide?
    Fasride et Sajjad Mohammadi e Ashtiani

    Il existe une pétition que l'on peut signer : elle comprend plus de 160 000 signatures à l'heure actuelle.

  • Le Voyage...

     

    Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes,
    L'univers est égal à son vaste appétit.
    Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !
    Aux yeux du souvenir que le monde est petit !

    Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
    Le coeur gros de rancune et de désirs amers,
    Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
    Berçant notre infini sur le fini des mers :

    Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ;
    D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,
    Astrologues noyés dans les yeux d'une femme,
    La Circé tyrannique aux dangereux parfums.

    Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent
    D'espace et de lumière et de cieux embrasés ;
    La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,
    Effacent lentement la marque des baisers.

    Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
    Pour partir ; coeurs légers, semblables aux ballons,
    De leur fatalité jamais ils ne s'écartent,
    Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !

    Ceux-là, dont les désirs ont la forme des nues,
    Et qui rêvent, ainsi qu'un conscrit le canon,
    De vastes voluptés, changeantes, inconnues,
    Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom !

    Charles Baudelaire, Fleurs du Mal, le voyage

    Et voilà...l'heure est venue de partir quelque temps pour moi. J'ai programmé plusieurs notes jusqu'à mon retour. Nul ne devrait donc se sentir seul ici...

  • Légitime défense ou pas ?

    Jeudi dernier, un homme âgé de 73 ans a tiré sur deux cambrioleuses qui s'étaient introduites dans sa maison. Il a été incarcéré pour tentative d'homicide volontaire. Les deux cambrioleuses sont mineures. Dans l'histoire, ce n'est pas la minorité qui me gêne en soi, on ne va pas demander une fiche d'état-civil à des cambrioleurs pris sur le fait, mais deux choses :

    a) ce sont des femmes, des jeunes filles, même : j'ai peut-être été trop marqué par la littérature courtoise, mais l'idée de tirer sur une femme ou une jeune fille m'est assez insupportable. Confronté à une situation similaire, je ne le ferais vraiment qu'en dernier recours, c'est à dire avec une menace sur la vie de mes proches ou sur la mienne. Pour être honnête, s'il s'était agi de deux garçons de 15-16 ans, je n'aurais pas cillé plus que cela. Mais là, deux jeunes filles...

    b) les deux jeunes filles n'étaient pas armées.

    Il faudrait déterminer les circonstances précises : a-t-il vu ou non qu'il s'agissait de jeunes filles ? Ont-elles ou non esquissé des gestes de menace ? Le cambriolage s'est déroulé en journée, donc ni pénombre ni obscurité pour masquer des traits. Il a appelé la police (saine réaction). Il avait été cambriolé déjà trois fois. J'aimerais bien savoir au bout de combien de temps elle est arrivée et ce que les policiers lui ont dit au téléphone, par ailleurs. Parce qu'évidemment, s'il y avait des individus dans sa propriété et une menace potentielle et que la police ne vient pas...

    Qu'a-t-il cherché à faire exactement ?

    Si je comprends bien le code pénal et ce qu'il dit sur la légitime défense, c'est qu'il serait incarcéré parce qu'il aurait cherché à tuer, pas à blesser mais bien à tuer, les deux cambrioleuses.

    C'est cela qu'il faut établir. Un cambriolage est bien sûr un délit, mais on ne peut banaliser un homicide volontaire. La loi est très claire. Je ne suis pas certain qu'il soit nécessaire d'incarcérer le tireur dont le profil est tout de même quelque peu éloigné du multirécidiviste.  Mais je pense que Marine Le pen et Lionnel Luca devraient être bien plus prudents dans leurs déclarations : si cet homicide est volontaire avec cibles identitfiées sans, que de façon nette, il y ait eu menace, l'incarcération n'est pas abusive.

  • Les flics ? Une bande comme une autre...

    Il est intéressant, l'article de Laurent Chabrun, de l'Express sur la situation à Grenoble. J'en ai retenu quelques fortes saillies.

    En somme, et je pense que ce n'est pas seulement le fait du quartier de la Villeneuve à Grenoble, la police, dans une zone dominée par les trafiquants devient une bande comme les autres, dont on abat les membres à la kalachnikov ou au fusil de chasse.

    J'observe aussi qu'il existe un lien invisible mais solidaire de fait entre le lumpen et la jeunesse bourgeoise : c'est parce qu'il y a plein de petits cons pétés de fric qui viennent dans les stations huppées l'hiver et achètent canabis et drogues diverses que le trafic de drogue est aussi rentable localement.

    La moitié des 18-25 ans ont expérimenté le cannabis au moins une fois, plus d'un cinquième des 15-16 ans en consomment au moins une fois par mois (chiffres du Ministère de l'Intérieur).

    Je ne m'étonne pas que nos Anciens, ceux de la Torah aient lu dans les cieux le principe d'une justice immanente : on est toujours puni, finalement, par là où l'on a péché. Peut-être y-a-t-il un simple effet de causalité : action, réaction...

    Les jeunes bourgeois fument des substances illicites, des trafics se développent, puis des zones de non-droit se développent dans lesquelles les jeunes bourgeois viennent chercher leur came...

    Chicago sur Isère. Bien trouvé pour Grenoble. Il faut dire qu'avec Carignon, il n'y a pas eu que du petit gibier...

  • Schumacher le voyou...

    Les noms d'oiseaux volent, en ce moment, dans la presse ; à témoin le conflit qui oppose Marianne et Sarkozy. En parlant de voyou, il y en a un autre, et dangereux, dans le domaine sportif, cette fois : Michael Schumacher est sans doute un pilote d'exception, mais c'est aussi un malade assoiffé de reconnaissance et prêt à tout pour briller.

    Quand on considère la liste des "incidents" qu'il a provoqués pendant les courses de F1 et dont plusieurs auraient avoir pu une issue mortelle, c'est invraisemblable qu'il n'ait pas fini par être suspendu définitivement...

  • 250 interpelés, bon boulot à la préfecture

    Face aux désordres et aux violences occasionnées par une partie non-négligeable des supporters du PSG, la Préfecture de police de Paris a pris enfin des mesures adéquates. 250 interpellations d'un coup, presqu'autant de supporters interdits de stade.

    On fait dans ce pays, vis-à-vis des bandes, l'erreur majeure de croire qu'il suffit de punir les leaders pour que les bandes se calment. Je crois au contraire que personne ne doit pouvoir se cacher derrière un lien de subordination et que la responsabilité est toujours et d'abord collective.

    Les individus concernés devront pointer à la gendarmerie les jours de match. Cela risque d'occuper les forces de l'ordre. Il faudra prévoir les moyens ad hoc et bien sûr, donner des amendes ou coffrer tous ceux qui manifesteraient la moindre velléité de reprendre leurs activités.

    Espérons que les objectifs affichés du Paris-Saint-Germain se concrétisent et qu'un famille puisse enfin se rendre au Parc des Princes sans avoir à craindre pour sa sécurité et celle de ses enfants.

  • John Stuart Mill, ancêtre spirituel du MoDem ?

    D'une culture insuffisante en théories économiques et politiques, je m'applique, dans la mesure de mes moyens et de mon temps disponible à combler peu à peu mes lacunes. Je viens de découvrir John Stuart Mill. Bien sûr, j'en avais entendu parler, je savais qu'on le classait parmi les libéraux mais qu'il était apprécié au centre-gauche ; en revanche, j'ignorais en quoi consistent ses thèses.

    Il fait partie du courant réformiste : le progrès, de son point de vue, ne peut se réduire à la croissance économique. Il passe par une meilleure distribution des richesses, et le progrès social implique des changements profonds dans les rapports sociaux :

    - pas de liens de dépendance, au moins dans une société avancée. Y compris entre hommes et femmes. Mill est un féministe de la première heure qui condamne l'aberration économique et éthique que consitue la mise sous tutelle et en minorité des femmes. Il ne cessera de vanter les mérites de la sienne à laquelle il attribue une large part dans on oeuvre.

    - pas de lutte des classes mais recherche du consensus et de l'intérêt commun entre les groupes sociaux.

    Il imagine une société où dans la seconde partie de leur carrière, les ouvriers deviennent à leur tour des patrons afin d'éviter une césure peu souhaitable entre deux catégories de population. L'instruction est au coeur de cet objectif.

    Partisan d'une participation des ouvriers aux résultats de l'entreprise, il juge qu'une association entre ouvriers et entrepreneurs conduirait plus sûrement vers une convergence d'intérêts.

    Mill est évidemment favorable à l'économie de marché mais ne récuse pas une intervention de l'État en cas de nécessité. Il n'en est pas moins convaincu que le laisser-faire doit être la règle générale et l'intervention étatique l'exception : à l'action de l'État il préfère de loin celle, collective, des citoyens auxquels il faut donner l'habitude de procéder ainsi.

    La libre concurrence, en dépit de quelques inconvénients, lui paraît une excellente chose, principalement parce qu'elle casse les monopoles. Toutefois, conscient que l'individu n'est pas toujours éclairé dans ses choix, il conseille de limiter les actes contractuels dans le temps. Il est en faveur d'une instruction publique de la qualité, observant que l'individu ne se montre pas nécessairement un consommateur éclairé, conscient de son intérêt.

    Il se défie presqu'autant des grosses sociétés commerciales que l'État, car elles se caractérisent par des lourdeurs similaires. En certaines circonstances, il estime nécessaire l'intervention de l'État pour rétablir l'intérêt général (distribution d'eau, éclairage public, chemins de fer, services d'hygiène, par exemple).

    Dans le domaine fiscal, il propose de limiter donations et successions afin de ne pouvoir garantir mieux qu'une indépendance modérée aux héritiers et donataires. La richesse doit être le fruit du travail personnel.

    Comme il considère que la concurrence ne peut résoudre le problème de la pauvreté, il juge que l'État doit intervenir, tout en mettant en garde contre le risque de dévier vers l'assistanat.

    Sur le fond, Mill estime que le progrès économique doit être au service du mieux être et non s'y substituer.

    J'ai retrouve dans cette présentation de Mill à peu près tous les fondamentaux du MoDem, et, plus généralement, du social-libéralisme. Je me sens très proche de Mill sauf sur les aspects fiscaux où j'ai des convergences bien plus fortes avec les libéraux classiques. J'estime en effet que chacun doit pouvoir jouir de ses biens comme il l'entend. Y compris les donner s'il le désire. Toutefois, j'entends approfondir ma connaissance de l'auteur en entrant dans ses oeuvres. Je commenterai ici "Sur la liberté" et "Principes d'économie politique" puisque je compte entreprendre la lecture de ces oeuvres.