Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes,
L'univers est égal à son vaste appétit.
Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !
Aux yeux du souvenir que le monde est petit !
Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le coeur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers :
Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ;
D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,
Astrologues noyés dans les yeux d'une femme,
La Circé tyrannique aux dangereux parfums.
Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent
D'espace et de lumière et de cieux embrasés ;
La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,
Effacent lentement la marque des baisers.
Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir ; coeurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s'écartent,
Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !
Ceux-là, dont les désirs ont la forme des nues,
Et qui rêvent, ainsi qu'un conscrit le canon,
De vastes voluptés, changeantes, inconnues,
Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom !
Charles Baudelaire, Fleurs du Mal, le voyage
Et voilà...l'heure est venue de partir quelque temps pour moi. J'ai programmé plusieurs notes jusqu'à mon retour. Nul ne devrait donc se sentir seul ici...
Commentaires
@L' hérétique,
Merci, j'aime et la poésie et Baudelaire...
Bonnes vacances, très méritées
@Bientot
Bonne route ou "bon vent" et justement aujourd'hui le coéf de marée est de 112. "Grande marée-grand voyage".
Bonnes vacances R., bien méritées comme le dit Martine.
Profites bien de ta petite famille et reviens-nous très en forme.
et n'oublies ni tes clés, ni ton porte-feuille, ...
:)
Bonnes vacances !
Oui, mais...
Amer savoir, celui qu’on tire du voyage !
Le monde, monotone et petit, aujourd’hui,
Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image :
Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui !
Bonnes vacances néanmoins ! :-)
"La tribu prophétique aux prunelles ardentes
Hier s'est mise en route, emportant ses petits
Sur son dos, ou livrant à leurs fiers appétits
Le trésor toujours prêt des mamelles pendantes.
Les hommes vont à pied sous leurs armes luisantes
Le long des chariots où les leurs sont blottis,
Promenant sur le ciel des yeux appesantis
Par le morne regret des chimères absentes.
Du fond de son réduit sablonneux, le grillon,
Les regardant passer, redouble sa chanson;
Cybèle, qui les aime, augmente ses verdures,
Fait couler le rocher et fleurir le désert
Devant ces voyageurs, pour lesquels est ouvert
L'empire familier des ténèbres futures" :-)
Bonnes vacances
Mais aussi, toujours de Baudelaire :
L'homme, ivre d'une ombre qui passe,
Porte toujours le châtiment
D'avoir voulu changer de place.
On va tenir la maison, alors, enfin relever le courrier, nourrir -ou fouetter, c'est selon- les chats, arroser les (belles) plantes, puisque nous passons en voisins.
Les Hiboux, n'est-ce pas?
@Didier,
La Martine qui est intervenue chez "Fredaime" pas moi, une autre^^^
J'ai aimé l'exercice de style proche du "Kentron" ou cento et centon.
Si j'avais été tenancière de blog pour sur, aurais tagué...! :)