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violence - Page 2

  • Le gnouf et la matraque pour les bandes violentes, oui mais...

    J'ai suivi avec attention la proposition de loi du Motodidacte sur la délinquance en bandes. Je ne peux pas être contre alors que je considère depuis longtemps que la délinquance se nourrit largement de l'impunité des seconds couteaux. Tant que l'on ne punira pas avec sévérité les complices, même passifs, on favorisera l'omerta.

    La question que je me pose, c'est de déterminer s'il n'existe pas déjà des dispositions dans nos lois actuelles permettant tout cela. Et puis surtout, on peut voter toutes les lois du monde, si on ne se donne pas les moyens de les faire appliquer, elles ne servent pas à grand chose.

    Je rappelle les principales dispositions du texte :

    Article 1er
    Création d'une nouvelle incrimination (punie de 3 ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende) réprimant de façon spécifique la participation à une bande ayant l'intention de commettre des violences.

    Article 2
    Extension du délit de participation délictueuse à un attroupement en étant porteur d'une arme (3 à 5 ans de prison et 45 000 à 75 000 euros d'amende) à la personne qui, sans être elle-même porteuse d'une arme, participe volontairement à un attroupement où une ou plusieurs personnes portent des armes de manière apparente.

    Article 3
    Instauration d'une circonstance aggravante nouvelle lorsque certaines violences sont commises par des personnes dissimulant volontairement leur visage (par exemple à l'aide de cagoules) afin d'éviter d'être identifiées.

    Article 4
    Modalités selon lesquelles les arrestations lors des opérations de maintien de l'ordre peuvent faire l'objet d'un enregistrement audiovisuel par les services de police judiciaire. La diffusion de ces enregistrements fait l'objet d'une nouvelle incrimination (1 an de prison et 15 000 euros d'amende).

    Article 5
    Instauration d'une circonstance aggravante lorsque des atteintes aux personnes sont commises  en raison de leurs fonctions  sur les enseignants ou les personnels travaillant dans les établissements d'enseignement scolaire. Protection spécifique de leurs proches.

    Article 6
    Instauration d'une circonstance aggravante lorsque des vols et des extorsions sont commis dans les écoles ou à proximité.

    Article 7
    Création d'une nouvelle incrimination réprimant de façon spécifique les intrusions dans un établissement scolaire (1 an de prison et 7 500 euros d'amende). Aggravation de la peine lorsque le délit est commis en réunion (3 ans de prison et 45 000 euros d'amende), par une personne porteuse d'une arme (5 ans de prison et 75 000 euros d'amende) et ou par plusieurs personnes dont l'une au moins est porteuse d'une arme (7 ans de prison et 100 000 euros d'amende). Instauration de peines complémentaires (travail d'intérêt général, interdiction des droits civiques, confiscation et interdiction de port d'arme, interdiction de séjour ou du territoire français).

    Tout cela est bien beau, in fine, mais j'ai du mal à m'ôter de la tête qu'il y a là avant toutes choses une opération de com davantage qu'une véritable volonté de se doter des moyens nécessaires pour lutter contre la délinquance. La véritable nouveauté, évidemment, c'est l'appartenance à la bande, mais il faut comprendre aussi qu'aujourd'hui, il y a un croisement dangereux entre la bande ordinaire et la bande délinquante. J'entends pas là, et c'est un fait reconnu par les sociologues, que la bande ordinaire franchit occasionnellement la ligne rouge qui la sépare de la bande délinquante. Ce fait est relativement récent. Jusqu'alors on pouvait distinguer clairement la bande de jeunes, de copains, et la bande de délinquants. Aujourd'hui, la séparation n'est plus aussi nette, particulièrement dans les quartiers difficiles.

    Il y a un dernier point, enfin, qui me laisse sceptique : en 7 ans, on en est à la douzième loi sur la sécurité (ou treizième, je ne suis plus sûr de mon chiffre) et ce que je constate, c'est qu'elles n'ont manifestement pas été efficaces... Il y a donc un problème de fond que l'on traîne et qui n'est toujours pas réglé de loi en loi. Il va bien falloir tôt ou tard se pencher dessus...

  • Les silences de l'Islam

    Je fais partie de ceux qui veulent encore croire que l'Islam est une religion capable de générer de l'humanisme. Pourtant, quand je considère les pratiques les plus violentes dans les pays les plus réactionnaires, je finis par me demander si l'Islam n'est pas damné. Damné parce que quand le crime le plus horrible est commis au nom de l'Islam il ne se trouve aucune voix au sein d'un ensemble de presqu'un milliard de fidèles pour le condamner.

    Que l'on juge donc en se rendant sur le blog d'Emmanuel Carré, Journalisme Total : Faute de pouvoir dominer l'Afghanistan, les Talibans ont réussi à s'installer durablement au Pakistan et y font régner leur loi. Emmanuelle Carré renvoie à une vidéo insoutenable qui se trouve sur le site du Guardian, en Angleterre. On y voit une adolescente (ce n'est même pas une femme) supplier d'être tuée plutôt que de continuer de recevoir les 37 coups de fouet auxquels elle est condamnée pour être sortie de son domicile accompagnée d'un autre homme que son mari. Et que dire de cette veuve de 75 ans qui devait recevoir 40 coups de fouet en Arabie Saoudite parce que deux hommes qui ne sont pas de sa famille se sont rendus chez elle : ils faisaient ses courses !!!

    Pourquoi n'entend-on aucune autorité de l'Islam condamner fermement de tels crimes ? Ce sont ces silences-là qui  rendent coupables aux yeux du monde entier tous les Musulmans.  Et pourtant, nul doute que nombre d'entre eux sont horrifiés par de telles horreurs. Mais alors, quand donc se lèvera-t-il au sein de cette communauté, une voix forte, puissante et reconnue qui enfin les dénoncera ? Comment ne pas méditer la dernière phrase d'Emmanuelle Carré en forme d'interrogation : qui ne dit mot consent ?

    Hélas, notre pauvre 21ème siècle est bien mal engagé avec des interprétations religieuses d'un autre rage : Catholiques qui excommunient la mère d'une fillette violée, Musulmans qui fouettent, lapident, pendent des femmes, mais l'horreur ne s'arrête pas à ces seules religions : en Inde, comme l'observe un commentateur d'Emmanuelle Carré sur Agora Vox, en Inde, dans un village reculé, deux jeunes gens ont été empalés pour avoir été amoureux l'un de l'autre tout en étant de deux castes différentes.

    On me rétorquera que ces crimes trouvent leur source d'abord dans des coutumes tribales issues du fond des âges : certes, mais les religieux se taisent. J'ai souvenir que le Coran rapporte que Muhamad pacifia La Mecque en un temps où elle était le siège de l'idolâtrie, du crime, du vice et des rapines en tout genre. Qu'est devenue cette mission civilisatrice inscrite pourtant dans le Coran ? On rapporte que la tribu dont était originaire Muhamad avait l'habitude d'enterrer les filles vivantes : ce fut le Coran qui mit fin à cette pratique épouvantable.Comme il est loin ce temps-là, puisqu'aujourd'hui, ce sont les Talibans qui enterrent les femmes vivantes et les lapident à coups de pierre...Il y eut un Muhamad pour s'élever contre de telles abominations, mais aujourd'hui, un musulman qui serait humaniste observerait avec dépit que plus aucune voix ne s'élève...

     

     

  • La liberté est une femme !

    Liberte.jpgComme on a pu le lire dans mes derniers billets, ces derniers jours, j'ai réagi vivement aux grouinements du citoyen Orelsan sur les femmes. Il se trouve qu'à mes yeux, s'en prendre à une femme, c'est attaquer la liberté. Il existe, en effet, un lien consubstantiel entre la condition féminine et la liberté. Les pays les plus libres sont ceux qui accordent le plus de droits aux femmes. Et les plus attardés ceux qui leur dénient toute forme de responsabilité.

    Particulièrement, les sociétés patriarcales me paraissent aux antipodes de la liberté ; en effet, ces sociétés-là voient femmes et enfants comme des propriétés des mâles. Ainsi quand j'apprends qu'un goret a massacré femme et enfants, je n'ai aucune pitié pour le goret (je suis plutôt d'avis de l'écorcher sur le champ, sort en principe dévolu aux gorets) et ne lui trouve aucune circonstance atténuante. En fait, bien au contraire, je lui trouve des circonstances aggravantes. Ôter la vie à son épouse (ou sa compagne) et aux enfants que l'on a eu, c'est croire qu'il s'agit de possessions, d'une propriété privée dont on a l'usufruit. Finalement, il n'y a guère de différences avec ce qu'implique l'esclavage.

    Je pense aussi aux enfants : en réalité, les enfants n'appartiennent pas aux parents. Les enfants ne sont pas seulement les enfants des parents. Ils sont aussi les enfants de la société tout entière. Les parents ne sont que ceux qui ont une responsabilité particulière vis-à-vis des enfants. Mais les enfants ne sont pas leur chose, et l'État a le droit, à mes yeux, parce qu'il incarne le corps social, d'exercer conjointement l'autorité sur les enfants. La mort d'une famille assassinée par un pourceau, ce n'est pas un drame, c'est une tuerie.

    Admettre qu'un pourceau puisse frapper une femme parce qu'elle serait à lui ouvre la voie à de tels crimes. Plus largement, les unions civiles ne devraient pas dépasser le cadre du droit et demeurer des contrats et rien que des contrats. Elles ne devraient ouvrir aucun droit de propriété sous quelque forme que ce soit. En réalité, les individus n'appartiennent qu'à eux-mêmes. Si la société et l'État peuvent les solliciter, ce n'est pas que l'État a des droits sur les individus mais que les individus ont une responsabilité sociale.

    La liberté n'a pas de religion parce qu'aucune religion n'a fait de la liberté une divinité (Libertas dans la religion romaine est davantage une allégorie qu'une divinité). Ce n'est guère étonnant si l'on considère le rapport de servitude que les religions établissent entre les êtres humains et les entités supérieures, d'une part, et entre les hommes et les femmes d'autre part.

    Je concluerai en disant que les authentiques libéraux sont plus que toute autre forme d'engagement politique sensibles à la condition féminine. Sur le fond, on ne peut pas être un apôtre de la mâle virilité et un véritable libéral.

    Je récuse, d'ailleurs, la sincérité des idéologies qui instrumentalisent le statut de la femme pour mieux servir leurs véritables objectifs. Ainsi, chez les gauchistes, on ne lutte pas pour les femmes parce qu'elles sont des femmes mais parce qu'on juge que le capitalisme exploite les femmes. On a bien compris que les gauchistes se foutent bien des femmes, en réalité, seul le combat contre le grand satan capitaliste ou contre le libéralisme leur importe. Je ne leur accorde pour cela aucune crédibilité. J'ai pourtant longtemps défilé le 08 mars avec pas mal d'associations (féministes ou non) gauchistes, quand j'étais plus jeune. J'avoue de cocasses souvenirs. Mes compagnes et compagnons de défilé ne parvenaient pas à admettre que j'étais de centre-droit. Cela les sciait complètement. Pour eux, on ne pouvait pas défendre la cause des femmes et être de droite, fût-ce au centre. Leur intoxication idéologique, à vrai dire, avait largement dépassé le seuil de non-retour.

    Dans la condition de la femme, c'est le sort même de la liberté qui se joue. L'équation est parfaite, parce que la liberté touche profondément le coeur de l'être humain, émane de son essence. Je renvoie à un autre article du 08 mars dernier, celui d'Alan Genestine, d'Alternative libérale, qui complète bien ma pensée. Il y rend un hommage appuyé à Madame de Staël, l'un des esprits les plus originaux du libéralisme.

  • Orelsan aux prises avec la blogosphère !

    Le rappeur Orelsan s'en tire à bon compte. Le printemps de Bourges a botté en touche , car le bleuglement (je n'ose parler de musique) "sale pute" ne faisait pas partie de la programmation. Le Printemps de Bourges a estimé qu'Orelsan était un artiste. Il le maintient donc dans sa programmation.

    Il faut dire qu'il en tient une couche, le rappeur. Oh, certes, il avait "retiré" sa "chanson". Il n'empêche qu'elle circule largement sur la Toile et contribue à son "succès" chez la racaille des cités. Chez les autres, il y a une mode qui consiste à s'identifier à la racaille, y compris au sein de la jeunesse aisée, pour se rassurer en se donnant des airs de voyous. Si les voyous n'étaient pas constamment glorifiés par les médias, mais traités comme il le convient, c'est à dire à coup de matraque et mis en prison, cette jeunesse-là serait certainement moins tentée d'imiter ses codes.

    Cela dit, j'ai pu constater avec un fort agacement que la misogynie n'était pas le privilège de nos cités de banlieues et de la racaille. Les réctions de mâles pourtant modérés que j'ai pu lire sur mon blog à la suite de mon premier article montre que cela ne les choquait pas plus que ça, "sales putes", "je vais t'avorter à l'opinel" et cetera...

    [EDIT] Et hop, grâce à Antoine qui commente ce billet, un autre extrait dans une autre chanson des éructations du demeuré. Cette fois, il s'agit de comparer les filles à des truies...(Courez, Courez)...

    Cherche pas, la mienne est plus grosse que la tienne,
    j'parle de la chienne que j'ai fait aboyer la veille,
    j'me rapelle plus d'sa téte, j'sais juste qu'elle était dégueulasse,
    j'ai mal au dos, j'ai dormi par terre, parce qu'elle prenait deux places,
    j'suis veilleur de nuit/ baiseur de truies

    [/EDIT]

    En tout cas, l'indignation s'est répandue sur la Toile, et le JT de TF1 l'a évoquée, sans compter de nombreux journaux. Seulement, voilà, ce n'est pas tout. Il se trouve que j'ai lu pas mal de  commentaires sur le blog le féminin l'emporte, là où j'avais trouvé initialement l'information, et j'ai appris qu'il existe une autre "chanson" dont le titre est "changement".

    Mais que les lecteurs du blog jugent sur pièces...

    «En boîte la CC circule, les pédés gesticulent,
    (...)
    Les mecs fashion sont plus pédés qu'la moyenne des phoques
    (...)
    Les mecs s'habillent comme des meufs et les meufs comme des chiennes
    Elles kiffent les mecs effeminés comme si elles étaient lesbiennes»

    Homophobe ? Ça y ressemble fort. Il faut dire aussi qu'il faut vraiment avoir l'esprit tordu pour inventer le mot "marie-trintigner" (J'aime pas la saint-valentin), en référence à Marie Trintignant. Je ne comprends pas que sa famille n'ait pas encore porté plainte. Elle devrait le faire. Peut-être faudrait-il l'en informer, d'ailleurs.

    Cela dit, la levée de boucliers parmi les blogs féminins et les quelques blogs masculins qui se sont sentis concernés n'aura pas été sans effet : le festival bruxellois "Nuits botaniques" a annulé son concert prévu le 12 mai. La direction des Francofolies à la Rochelle réfléchit sur son cas et envisage fortement d'en faire autant. Maigre consolation, mais consolation tout de même : nos indignations à tous et à toutes n'auront pas été complètement vaines.

    Ah, et un détail encore : la maison de production d'Orelsan, Wagram Music a laissé un commentaire sur le blog le féminin l'emporte (26 mars 17h35). Le voici :

    Bonjour,

    Suite aux différentes opinions récemment émises sur la chanson "Sale Pute" d'OrelSan et aux demandes et tentatives de déprogrammation d'OrelSan du Printemps de Bourges, l'artiste et son entourage souhaitent faire les précisions suivantes :

    Cette oeuvre de fiction a été créée dans des conditions très spécifiques relatives à une rupture sentimentale. Comme Orelsan le stipule dans l'introduction de sa chanson, ce texte met en scène un jeune homme qui, apprenant que sa petite amie l'a trompé, décide de noyer son chagrin et sa colère dans l'alcool. Sous influence, il se met alors derrière son ordinateur et écrit cette lettre en forme d'exutoire de la passion qui le dévore. Nous sommes alors exclusivement dans l'expression d'une pulsion que toute personne à qui ce type de mésaventure serait arrivé aurait pu être amené à ressentir dans ce genre de situation. En aucun cas ce texte n'est une lettre de menaces, une promesse de violence ou une apologie du passage à l'acte.

    Comme toute création artistique, aussi violente soit elle, cette narration ne peut et ne doit pas être sortie de son contexte.

    Conscient que cette chanson puisse heurter, OrelSan a décidé il y a quelques mois de ne pas la faire figurer dans son album ni dans ses concerts, ne souhaitant l'imposer à personne.

    Nous sommes désolés que ce texte ait pu choquer certaines personnes.

    En aucun cas OrelSan ne se pose en agresseur de la gent féminine.


    Cordialement,


    3ème Bureau / Wagram Music

    Cela dit, ce qui est insupportable, dans ce genre d'histoires, c'est de voir les pseudo-intellos à la c... prendre le relais et justifier Orelsan. Toujours sur le blog le féminin l'emporte (décidément une mine d'informations sur le sujet) on trouve un extrait de la chronique de Patrick Cohen interviewant Claude Askolovitch sur Europe 1. Askolovitch défendant Orelsan au nom de la liberté d'expression, c'est trop fort !

    C.A : Non on doit s’indigner mais l’indignation c’est banal, on doit agir contre la réalité des violences faites aux femmes, on peut aussi si l’on veut s’interroger sur le danger des mots et sur l’idée même d’une censure contre le machisme pourquoi pas ?
    Mais ce qui se passe autour d’Orelsan, c’est du lynchage bien pensant: ni Putes ni Soumises menace de boycotter le Printemps de Bourges si Orelsan n’est pas déprogrammé, les Francofolies de La Rochelle se demande s’il ne faut pas l’exclure, des journalistes vertueux s’indignent que d’autres journalistes mélomanes ont pu défendre ce chanteur que eux manifestement n’ont jamais écouté.
    Orelsan c’est un rappeur ironique de 25 ans, pas un tueur, il brosse le portrait des perdants de sa génération, il est triste et drôle avec les mots durs de son époque.
    On est en train d’en faire à tort le symbole même de la brutalité masculine, on a inventé un diable à abattre
    .

    Ben voyons...Askolovitch ferait bien de réfléchir avant de parler. Déclarer que c'est de la bien-pensance que de chanter les tortures et les violences que l'on peut faire aux femmes, c'est se f.... de la g.... des gens et surtout des femmes. Le bien-pensant, c'est Askolovitch qui braie avec les bobos et tout le star-system à la privation de liberté d'expression. Tiens, au fait, Askolovitch qui a jusqu'ici toujours réagi contre l'anti-sémitisme, continuerait-il à défendre la "liberté" d'Orelsan si on remplaçait "pute" par "juif", par exemple, et je me garde de trouver un équivalent plus violent, parce que ce qui correspond à pute pour une femme, c'est youpin pour un juif. Notez que je ne prise vraiment pas ce genre de comparaisons et que je conchie l'anti-sémitisme autant que le sexisme violent comme celui d'Orelsan. Et des dérapages anti-sémites, chez les rappeurs, il y en a pas mal aussi...

    S'il faut élargir un jour vraiment le sujet, il faudra bien évoquer de manière plus large la talibanisation d'une frange non-négligeable des banlieues. Violence, haine des femmes, haine des différences dans un premier temps. Haine du juif dans un second temps. Conversion à l'islamisme radical dans un troisième temps pour expier les "fautes" et donner un sens à la délinquance, tout cela sous l'oeil bienveillant d'imams ultra-radicaux et auto-proclamés (qui les a reconnus ? personne si ce ne sont des Madrasas à Lahore ou à Kandahar). Oui, il faudra élargir ce sujet, parce que ce mépris des femmes dans les cités des banlieues a une source, et cette source, elle a une origine dont il faudra bien finir par dire le nom...Il y a, hélas, toujours eu de la violence contre les femmes, plus encore, d'ailleurs, dans les pays latins (voir l'Espagne, par exemple) que dans les pays nordiques. Mais la violence qui s'exerce contre les femmes aujourd'hui dans les cités  en France et qui contamine lentement toutes les banlieues a une origine exogène. Cela aussi, il faudra le dire un jour.

  • Le Printemps de Bourges s'apprête à accueillir un salopard de la pire espèce...

    Il y a des choses qui méritent d'être relayées le plus largement possible. Je viens de lire l'information sur le blog "le féminin l'emporte".

    Le printemps de Bourges invite un connard de rappeur de merde dont l'idée géniale consiste à beugler toutes les violences qu'un mec fait subir à sa "meuf" parce qu'il l'a surpris avec un autre.

    Extrait :

    [...]
    J'déteste les petites putes genre Paris Hilton les meufs qui sucent des queues de la taille de celle de ''Lexington''
    T'es juste bonne à te faire péter le rectum même si tu disais des trucs intelligents t'aurais l'air conne
    J'te déteste j'veux que tu crèves lentement
    J'veux que tu tombes enceinte et que tu perdes l'enfant
    [...]
    On verra comment tu fais la belle avec une jambe cassée
    On verra comment tu suces quand j'te déboiterais la mâchoire
    T'es juste une truie tu mérites ta place à l'abattoir

    [...]

    Je t'emmènerai à l'hôtel je te ferai tourner dans ma villa romaine
    Tu suces pour du liquide tu te casses à marrée basse
    Pétasse tu mériterais seulement d'attraper le DAS
    Le seul liquide que je t'ai donné c'est mon sperme
    Si j'te casse un bras considère qu'on s'est quittés en bons termes

    [...]

    J'étais trop fidèle (sale pute)
    J'ai les nerfs en pelote (sale pute)
    J'vais te mettre en cloque (sale pute)
    Et t'avorter à l'opinel [...]

    Voilà le formulaire de contact des organisateurs du Printemps de Bourges pour les incendier. On regarde à qui on a affaire avant d'envoyer des invitations. C'est peut-être une infraction...Procédure à suivre...

    Ah, et puis quelques adresses supplémentaires, au cas où :

    >>> au Printemps de Bourges,
    courrier à Monsieur Daniel Colling, directeur du Printemps de Bourges, 22 rue Henri Sellier, 18000 Bourges ou par mail ici

    >>> copie à la Halde : 11 rue Saint Georges 75009 Paris ou par mail ici

    >>> copie à Mme Valérie Letard, Secrétaire d'État à la Solidarité, 55, rue Saint-Dominique 75007 Paris

    >>> copie à ECVF (Elu-es contre les violences faites aux femmes) - Tour Mantoue - 9, villa d’Este 75013 Paris ou par mail ecvf@ouvaton.org

    Et puis pour conclure, j'ai trouvé le nom de "l'artiste" et son blog. Clip ici. Silence radio du côté des médias. D'une certaine manière, ce n'est peut-être pas plus mal, car il faut éviter de faire de la pub à ce sale connard de rappeur de merde. Donc, ne relayez pas aux médias (aucune intérêt, hors de question de lui faire la moindre pub) mais seulement aux organisateurs et à la justice.

  • Parents, entrez dans la danse contre la délinquance

    Je lisais le dernier numéro de l'Itinérant (hebdomadaire de rue d'une très grande qualité et aux dossiers souvent fouillés), très précisément le n°742, et, tout particulièrement, j'ai parcouru avec attention le dossier de société que ce magazine consacre aux enfants violents. Le dossier s'appuie sur le livre de Maurice Berger Voulons-nous des enfants barbares ? paru aux éditions Dunod.

    Maurice Berger constate que la quasi-totalité des enfants et pré-ados auteurs de violences extrêmes ont été soumis tout-petits, en règle générale par leurs parents, à des carences affectives et des relations défectueuses responsables de traumatismes relationnels précoces. Il distingue trois formes de violence. La première relève d'un traitement psychiatrique, la seconde d'un système éducatif renforcé et adapté, et la troisième, perverse, qui prend plaisir à humilier l'autre, d'une réponse pénale très ferme.

    Dans un entretien avec l'Itinérant il répond à ceux qui mettent en cause la télévision ou les jeux vidéos par cette très belle et très juste réplique :

    «Nous aurions une France moins violente si les parents jouaient un quart d'heure par jour avec leurs enfants, télévision éteinte».

    Un quart d'heure, chers lecteurs, un quart d'heure par jour...

    NDLR : merci à mymajor company pour ce talentueux artiste. Il ne me reste plus qu'à acheter l'album d'un jeune homme qui a fait un choix autre que celui des majors du show-biz et du star-system.

    Le concept de My Major Company est très astucieux et intéressant : vous vous inscrivez, vous investissez, je le suppose, une certaine somme d'argent, et vous devenez ainsi co-producteurs de nouveaux artistes ignorés par les médias traditionnels. Pas mal non ? Et pour ceux qui aiment avant tout l'argent et qui considèrent le business avant tout, eh bien, il faut juste miser sur le bon cheval et deviner quel artiste va percer.

  • Une lumière sur les évènements de Grèce

    C'est dans l'Antre de KaG que cela se passe, et le billet s'intitule Hélas Hellas. Il a été écrit par Fotini (dont le nom signifie la lumière en grec, d'où le titre de mon billet), une militante démocrate grecque; elle y explique les véritables causes des évènements qui secouent la Grèce depuis 10 jours. Je le reprends intégralement.

    Quelques explications sur les émeutes urbaines en Grèce cette semaine, causées par la mort samedi dernier d'un jeune de 15 ans, Alexis Grigoropoulos tué par un policier des forces spéciales :

    Présentées à tort par certains medias, partis et syndicats d'autres pays occidentaux comme une réaction directe de la jeunesse à la crise économique actuelle, les émeutes en Grèce ont des causes beaucoup plus complexes et profondes, qui tiennent à certaines particularités du pays, malgré des points communs avec le malaise de la jeunesse dans les principaux pays européens.

    - Défiance envers une élite politique caractérisée par la main-mise d'un certain nombre de dynasties familiales (les Papandreou, Karamanlis, Venizelos...) sur les deux principaux partis, le PASOK (parti socialiste) et la Nouvelle démocratie (parti conservateur, au pouvoir actuellement) et surtout d'un gouvernement de droite qui s'est beaucoup discrédité ces dernières années dans des scandales de corruption qu'il s'est efforcé d'étouffer.
    L'alternance de ces deux partis au pouvoir se fait moins sur la base des programmes politiques que sur la déception des citoyens face à des gouvernements successifs qui peinent à imposer ou expliquer les réformes nécessaires au pays. Sans parler de l'utilisation à des fins démagoqiques du mécontentement de la population par les partis d'opposition, qui prônent souvent des solutions archaïques ou populistes.

    - Défiance envers un Etat impotent, non moderne, inefficace, où règne le clientélisme (recrutement de fonctionnaires sur des critères politiques et familiaux) et la corruption.
    On a ainsi pu entendre hier le ministre de la santé se plaindre du fait que le gouvernement ne peut s'appuyer sur un appareil d'Etat efficace (mettant cela sur le compte de l'incurie des gouvernements précédents, incapables de le réformer) !
    Cette incurie s'était manifestée de manière éclatante pendant les grands incendies de l'été 2007 où ce sont les citoyens, aidés des télévisions, qui souvent dirigeaient les pompiers dans leurs opérations.

    - Défiance envers les forces de l'ordre, qui se sont illustrées notamment ces dernières années par des actes de violence restés largement impunis (sur la période 2003-2007, 1 seul des 238 cas de violences enregistrés par l'Observatoire grec des accords d'Helsinki a donné lieu à des sanctions judiciaires). La police a aussi été largement éclaboussée par des scandales de corruption, de collusion avec le monde de la nuit, de la traite des blanches et des trafiquants de drogue.
    Cette police jouit d'ailleurs toujours d'une mauvaise image dans l'imaginaire collectif à cause de la junte de 1967-1974 et de son incapacité à réformer ses structures, considérées comme opaques.

    - Défiance envers le système judiciaire, aussi éclaboussé par des scandales de corruption ou de collusion, accusé de ne pas défendre le citoyen.

    A cela il faut ajouter :

    - un fort taux de chômage des jeunes (23 %) cumulé à un nombre important d'emplois précaires (la fameuse "génération à 700 €") pour des jeunes qui survivent grâce l'aide inter-générationnelle et doivent souvent, comme nombre de leurs concitoyens plus âgés, cumuler plusieurs boulots dans l'économie formelle ou informelle pour joindre les deux bouts. Nombre de ces jeunes vivent, trentenaires, toujours chez leurs parents.
    Cette génération a été élevée dans une société de consommation de masse qui a émergé au cours des années 80 (adhésion de la Grèce à la Communauté européenne en 1981) et a contribué à bouleverser en deux décennies les repères sociétaux d'un pays aux valeurs jusque-là traditionnelles.

    - un coût de la vie élevé avec des prix du niveau de la France alors que le pouvoir d'achat et les salaires sont deux fois moindres (heureusement d'ailleurs que 70 % des grecs sont propriétaires de leurs logements), et un recours croissant des ménages au crédit à la consommation depuis la levée des restrictions à ce dernier en 2003

    - un système éducatif en déliquescence avec des établissements universitaires au fonctionnement archaïque, peu performants (taux de diplômés faibles, études qui durent trop longtemps, taux de sortie sans diplômes élevés) et un marché du travail peu fluide ( notamment importance excessive des réseaux familiaux et relationnels dans les recrutements), qui ne favorise pas l'insertion des jeunes dans la vie active.
    Nombre de jeunes diplômés doivent ainsi s'expatrier pour trouver un emploi correspondant à leurs qualifications.

    Il faut noter le scandale d'un système éducatif parallèle très lucratif avec des officines privées où enseignent souvent des professeurs du public. Les familles vont même jusqu'à faire des sacrifices pour pouvoir envoyer leurs enfants étudier à l'étranger.

    - une jeunesse en quête de repères : ce qui a frappé les observateurs c'est la participation mimétique de jeunes adolescents de 14, 15, 16 ans aux émeutes, que le gouvernement s'efforçait jusqu'ici d'attribuer aux seuls "cagoulés" anarchistes (Cf ci-dessous)

    20 commissariats de police de la région d'Athènes ont ainsi été attaqués hier par des collégiens et lycéens à coups de pierres et d'oranges amères (qu'on trouve dans les rues) suite à la publication de la déposition, jugé contradictoire et arrogante, du policier auteur des faits. La population s'est souvent interposée entre les forces de l'ordre et les jeunes au prétexte qu'il s'agissait d'"enfants", voulait empêcher tout dérapage de la part des forces de l'ordre.

    - une culture syndicale très à gauche, qui instrumentalise souvent les élèves et étudiants en s'opposant à toute tentative de réforme du système éducatif. Cela a donné lieu lors de la dernière réforme passée par le gouvernement actuel la paralysie pendant des mois de nombreuses écoles et établissements universitaires "occupés" par les élèves et étudiants.
    Cette culture très à gauche puise ses sources dans l'histoire du pays, qui a connu une guerre civile de 1945 à 1949 puis la dictature des colonels en 1967-1974. Le mythe de la lutte contre l'Etat oppresseur est par conséquent tenace en Grèce dans certains milieux de gauche, mythe auquel il faut ajouter l'opposition à la politique jugée néo-libérale du gouvernement de droite.

    L'un des partis de gauche grecs, SYRIZA est ainsi actuellement accusé même par le parti socialiste et le parti communiste d'instrumentaliser ces jeunes pour amplifier le mouvement de révolte.

    - l'existence d'une mouvance anarchiste (1000 à 2000 personnes bien organisées, appelées "les cagoulés") qui instrumentalise le mythe de l'école du polytechnique (révolte des étudiants contre la junte au pouvoir réprimée par les forces de l'ordre en novembre 1974) et a fait du quartier attenant d'Exarhia une zone de non-droit au centre d'Athènes.
    C'est dans ce même quartier que la jeune victime de 15 ans, Alexis Grigoropoulos a été abattue par un policier des forces spéciales samedi dernier. Dans ce quartier les policiers ont l'habitude d'être injuriés ("flics, cochons, meurtriers" est un slogan classique) et pris à partie par des jeunes, le commissariat ayant lui-même été déjà incendié par le passé.
    Cette mouvance anarchiste serait elle-même infiltrée par des agents spéciaux qui l'instrumentalisent, ce qui expliquerait la tolérance exercée depuis des années par les forces de l'ordre envers ces "cagoulés" et l'irruption de violences urbaines qui visent à détourner l'attention de l'opinion publique des vrais problèmes du pays.

    Il faut noter qu'il y a une polémique sur la levée du droit d'asile des universités grecques : ce droit d'asile, auquel il est difficile de toucher symboliquement à cause des évènements de 1974, permet à ces groupes de faire de certains établissements universitaires leurs bases, certains des cocktails molotoff utilisés lors des émeutes étant confectionnés dans les laboratoires mêmes de ces établissements !

    - des medias télévisuels qui, face à la défiance généralisée des citoyens envers la justice et l'Etat et la dictature de l'audimat, deviennent des sortes de tribunaux populaires, faisant leurs propres investigations auprès des témoins oculaires sans attendre le résultat de l'enquête officielle, jugeant en direct et avec virulence la réaction des acteurs concernés (auteur des faits, son avocat, ministres, opposition...). Ces medias vilipendent actuellement l'avocat célèbre du policier auteur du meurtre pour ses déclarations (il a cherché à nuire à la réputation de la jeune victime pour dédouaner son client) qu'ils ont eux-même contribué par le passé à élever au rang de "people" en relayant ses déclarations fracassantes envers d'autres personnalités et les informations sur sa vie privée.

    A noter aussi :

    - une population étrangère qui représente 10 % de la population (11 millions de Grecs) : la participation d'étrangers aux actes de pillage qui ont accompagné les émeutes fait craindre à certains analystes une poussée de racisme dans le pays

    - des citoyens qui, face à l'incurie des forces de l'ordre défendent leurs biens eux-mêmes (400 magasins brûlés à Athènes, sans compter ceux brûlés dans les villes de province)

    - des groupuscules d'extrême-droite (comme "L'aube dorée") qui s'ajoutent aux forces de l'ordre et cherchent à instrumentaliser les émeutes qu'elles présentent comme une danger gauchiste

    Si on attend aujourd'hui les résultats de l'étude balistique et de l'autopsie pour déterminer si le policier a sciemment visé le jeune qu'il a tué, il est évident que l'opinion publique grecque semble dores et déjà attendre une condamnation de l'auteur des faits, choquée par l'impunité dont ont jouit les forces de l'ordre dans des cas précédents. Cela risque de mettre la pression sur le système judiciaire et nuire à la gestion calme de cette affaire.

    Alors que le gouvernement craint une propagation plus large du mouvement dans les écoles, collèges et lycées avec des occupations (100 établissements à ce jour selon le gouvernement, 300 à 400 selon les syndicats enseignants), les Grecs attendent que le gouvernement prenne ses responsabilités. Au sein même du gouvernement, plusieurs voix mettent d'ores et déjà en cause le ministre de l'intérieur (qui avait demandé aux forces de l'ordre de rester passives lors des premières heures des émeutes) et même le premier ministre.

    Plus largement, les Grecs considèrent cette poussée de révolte de la jeunesse comme une catharsis et espèrent qu'elle poussera à la fois les gouvernants et les gouvernés de faire enfin face aux maux de la société grecque.

  • Le paradis UMP est pavé de mauvaises intentions !

    Je viens de lire l'excellent article d'Aurélien, du Bord de sa fenêtre fort lointaine, puisqu'il réside dans la Belle Province, et j'avoue que j'incline tout à fait en son sens : l'UMP, ses alliés qui ne pipent mot (n'est-ce pas le Nouveau Centre ?) et plus généralement la Sarkozie rêvent d'un monde aussi parfait que policé et sécurisé. Ce qui me fait bondir, ce n'est pas de dépister la violence de jeunes enfants dans des crèches ; ce qui me fait bondir, c'est d'associer ce dépistage à la prévention de la délinquance.

    Et si on lobotomisait les enfants un peu agités, dans ces conditions ? Ben oui, car, pour ma part, je me serais attendu à une politique dont l'objet était de favoriser le développement de l'enfant, en somme, une politique qui fasse de l'être humain le centre de ses préoccupations. Or, il n'en est rien : l'UMP, Sarkozy and Co ne cherchent pas à dépister la violence chez l'enfant afin de sécuriser cet enfant et l'aider, mais, bien au contraire, afin de le stigmatiser et de le réduire, comme le dit très justement Aurélien à son code génétique.

    Et, je me pose exactement, au final, la même question que lui (je le cite) : Comment imaginer une solidarité accomplie dans une société où l'autre peut dès sa plus jeune enfance être "catalogué" comme déviant?

    Je rejoins donc sa conclusion, que je fais mienne, définissant à propos le projet sarkozyste pour l'enfance :

    On nous propose ici de réduire dès l'enfance les individus à leur code génétique, de les cataloguer et d'une manière ou d'une autre de les isoler les uns des autres. On me reprochera sans doute d'en faire trop, mais je suis convaincu que c'est tout le contraire de ce dont nos sociétés ont besoin. C'est un renoncement à l'enfance, la négation absolue de toute Poésie, de tout espoir... tout simplement de la vie. Résister à de telles idéologies n'est plus seulement une option citoyenne, c'est un devoir humain.

  • La Députée Socialiste de Paris et la minute de silence...

    J'aimerais que Danièle Hoffman-Rispal, Députée Socialiste, m'explique pourquoi , en ouverture de la session parlementaire, elle a appelé à respecter une minute de silence en l'honneur du Député Jean-Marie Demange. J'ai eu l'occasion d'écrire tout récemment ce que je pensais de cette sinistre affaire, et je juge très mal venu l'hommage des représentants de la nation au meurtrier (sans présomption de sa responsabilité pénale ou non) d'une femme innocente, battue avant d'être abattue, qui laisse deux enfants, l'un  de 13 ans, l'autre de 15 ans, désormais sans mère. Pas un mot pour cette malheureuse victime de la violence conjugale. A quelques jours de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, je n'ai pas de mot pour exprimer mon indignation devant cette minute de silence. Madame Hoffman-Rispal, je vous demande donc des comptes, et j'invite tous ceux qui se sentent concernés, à commencer par les Parisiens que vous représentez, à vous écrire afin que vous vous expliquiez sur votre initiative.

  • Justice - Stress

    Il  paraît que ce clip (groupe Justice) fait fureur sur la Toile. En tout cas, c'est ce qu'affirme Arrêt sur Images : 600 000 personnes auraient visionné ce clip. Personnellement, musicalement, j'aime beaucoup. En revanche, même si le clip, avec très peu de moyens, est très remarquablement réalisé, je juge qu'il véhicule des lieux communs faciles. En même temps, il faut regarder le clip jusqu'à la dernière seconde. Ecoutez-bien la dernière phrase, elle vaut son pesant d'or. Le problème, c'est que l'on a du mal à bien l'entendre. Je la transcrirai sur demande dans les commentaires si c'est nécessaire.

    Ce que je trouve intéressant, en même temps, dans ce clip, c'est que l'on n'y croit pas. Les tenues ont valeur de blason, tous les gestes de violence sont filmés dans une certaine forme de ralenti, en tout cas, aucun coup n'est porté avec une rage véritable. Et puis le cumul de toutes les violences que l'on prête à la banlieue est trop gros.

    D'une certaine manière, Romain Gavras, le réalisateur, fait une sorte de remix d'images vues sur les chaînes télévisées, publiques ou privées, ces dernières années, ou encore des faits divers relevés par la presse, dans les banlieues les plus agitées. 

    Mais, in fine, pour moi, cela alimente une représentation commune : "la rage", qu'un certain nombre de jeunes de banlieue, par commodité, aiment à adopter. 

    Il y aura deux lectures de cette vidéo : 

    - celle des bobos parisiens et des intellectuels de la banlieue qui vont disserter sur le caractère violent ou artistitque du clip, qu'il le soit ou non.

    - celle de jeunes plus frustres, qui eux vont "kiffer" et s'identifier aux scènes filmées. Cela signifie qu'ils vont être confortés dans leur révolte. Le problème, c'est qu'il y a tout un discours ambiant, notamment dans la presse et les milieux de gauche, mais pas seulement, qui tend à accréditer que toute forme de révolte est légitime et à y associer les phénomènes de violence. 

    Il y a donc une forme d'hypocrisie certaine à offrir à un public qui ne dispose pas de grilles de lecture des images qui vont résonner en s'appuyant sur leurs pulsions. L'auteur du clip ne peut pas ignorer cet aspect de son clip, tout du moins, pas sans une certaine dose de mauvaise foi...