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  • Tours triangles, querelle des Anciens et des Modernes ? Vraiment ?

    Je l'ai commenté ici, Bertrand Delanoë, avec l'aval du tout Paris politique, à l'exception des Verts, du MoDem et de deux élus du Parti de Gauche, a avalisé la construction de monstres d'acier et de verre aux portes de Paris. Yves Contassot, l'un des chefs de file parisiens des Verts s'est exprimé sur son blogue à ce sujet. Par delà la voracité énergétique de ces monstres d'un nouveau genre, leur impact sur leur environnement, leur absence de toute visée sociale, Contassot est surtout heurté par la concession qui est faite à une société privée. C'est un discours assez classique chez les écologistes.

    C'est surtout l'argumentation de l'élu démocrate Jean-François Martins qui a retenu mon attention, car je trouve qu'il pointe une problématique urbaine majeure.

    Je me suis rendu à plusieurs reprises sur un forum consacré à l'architecture moderne et aux grands projets à l'oeuvre dans les plus grandes villes du monde. On y lit à tous les coups la même exaspération envers tous ceux qui s'opposent à la "création architecturale artistique". On les y voit en permanence ramené au conservatisme, à l'étroitesse d'esprit. On y salue corollairement l'esprit des "bâtisseurs" et autres "visionnaires".

    Il n'est donc pas étonnant d'y trouver de fervents partisans d'un Delanoë et consorts. Il y a dans ces débats toujours l'idée sous-tendue que les "bâtisseurs" incarnent l'avenir et leurs opposants, au contraire, la réaction. Une nouvelle querelle des Anciens et des Modernes, en somme.

    En architecture, le nec plus ultra, c'est de bâtir toujours plus haut, toujours plus audacieux, toujours plus grand. S'il le pouvait, Delanoë qui n'a de cesse que de relever le plafond de construction des immeubles à Paris, imiterait la mode venue d'Asie et d'Abou Dhabi, pour la plus grande gloire de l'échevin local qu'il est. Il se rêve en nouvel Haussmann, rasant l'existant pour construire le Paris que la génération suivante admirera.

    Or, c'est une logique que Jean-François Martins retourne avec une très grande pertinence, en observant que la volonté de bâtir toujours plus haut et plus grand, cela remonte à Babel. Le goût du gigantisme froid et métallique est aussi celui des derniers totalitarismes de la planète : les tours immenses écrasent leurs habitants, les ramenant, comme en Corée du Nord, à des dimensions liliputiennes dignes des atomes humains qu'observe un Micromégas.

    Or, le futur, la modernité, ce n'est pas nécessairement cet écrasement qui travaille (ravage ?) nos villes modernes. Ce n'est pas non plus le critère  qui devrait dominer de sa masse toute la pensée esthétique dans l'urbanisme. 

    Jean-François Martins, qui est aussi un élu du 14ème arrondissement qu'il connaît bien, rappelle à cet égard le désatreux exemple de la Tour Montparnasse. Penser que c'est un monstre qui doit faire l'identité d'un quartier est une erreur grossière, en somme, bien loin de ramener le quartier à une dimension humaniste, ou, au contraire, c'est le petit, l'infiniment petit, même,  qui fait  la richesse de ces villages dans la ville que sont les quartiers.

    Bertrand Delanoë rêve de l'Olympe, il se voit, dieu parmi les dieux planant au milieu des hauteurs. Très logiquement, toute sa pensée est construite autour de la verticalité, de la même manière, au demeurant, que ses décisions sont elles aussi verticales.

    Jean-François Martins, observe enfin, que la verticalité génère des ruptures dans la ville ; or, aux portes de Paris, elles marqueraient fatalement une séparation avec la proche banlieue, à l'heure où l'on évoque de plus en plus Paris et sa banlieue comme une grande métropole.

    Ce que conclut l'élu du MoDem, c'est que la rupture architecturale n'est pas nécessairement synonyme de verticalité, choisissant en  exemple des bâtiments, pour le compte, tout en rondeurs.

    Je dois être honnête : quand j'ai vu le projet des tours triangle pour la première fois, j'ai été séduit par leurs caractéristiques esthétiques. Sur le fond, je pense même que ce ne serait pas laid en soi dans l'espace parisien. Ce ne serait pas laid, certes, mais pas humain non plus.

    Les tours triangles me font parfois songer aux grandes pyramides des pharaons, traces, peut-être que Bertrand Delanoë souhaite laisser à l'humanité : mais pour combien d'esclaves et de miséreux, contraints d'entasser par le passé, pierre sur pierre pour ériger un édifice à la gloire des rois des rois ?

  • Cantonales 2008-2011 et scores du MoDem

    Je suis assez surpris, bien réfléchi, par le traitement des scores du MoDem par la presse. On y lit çà et là un effondrement de ce parti.

    En 2008, à l'échelle nationale, le MoDem a obtenu 1,31% des suffrages ; en 2011, 1,21% environ. Donc, certes, je conçois qu'on dise qu'il vivote, mais qu'il s'effondre, pas plus que cela. Ce n'est pas la troisième force, à l'évidence, c'est un petit parti, mais il subsiste quasiment sans alliance sauf dans les Pyrénées-Atlantiques, avec peu de moyens et des candidats souvent jeunes et nouveaux.

    Ramemé au nombre de candidats qu'il a présenté, il ne s'en sort d'ailleurs pas si mal.

    Mais bon, j'ai observé que les médias fonctionnaient selon une logique qui leur est propre, c'est à dire par "séquences médiatiques". Il y a eu l'heure de Mélenchon, aujourd'hui, c'est celle de Marine Le pen, on peut donc espérer qu'un jour Bayrou et son parti y refasse surface ; je pronostique toutefois une séquence à venir sur Hollande d'ici relativement peu de temps...

  • Dur dur d'être candidat et inconnu...

    Les élections cantonales se sont donc finies ; si ces élections ne m'ont guère intéressé, j'ai tout de même suivi de loin le parcours, les espoirs et...les désillusions de petits candidats centristes (Cap21, Alliance centriste, MoDem).

    Il est difficile quand on dispose d'un programme sur lequel on a travaillé de finir à 3.5% à peine, surtout avec un tel taux d'abstention. Parfois, cela signifie que l'on n'a réuni sur son nom qu'une centaine de voix tout au plus. Pas facile à admettre.

    Pour Cap21 et Alliance centriste, c'est un retour à une dure réalité : ce sont de tout petits partis quasiment inconnus du grand public. Pour le MoDem, c'est la sanction d'échecs successifs et d'une absence de voix fortes dans l'offre politique ambiante. 

    Je sais bien que la tradition centriste va dans le sens du consensus, mais il se trouve qu'en temps de crise, ce n'est pas vraiment la stratégie électorale qu'il faut adopter.

    Je l'ai dit à de multiples reprises, un programme et un discours clivants sont des conditions sine qua non, pour un petit parti comme le mien, s'il veut exister. Et ce n'est qu'un préalable ! Il faut également réussir ses sorties médiatiques (pour autant que l'on parvienne à exister médiatiquement) et séduire en proposant des solutions à la fois pragmatiques, crédibles et innovantes aux problèmes des Français. Un espoir crédible, comme l'a dit parfois François Bayrou.

    Malheureusement, en fait de programme, le MoDem n'en reste qu'aux postures, fussent-elles raisonnées et raisonnables. Les "il faut" et les "y'a qu'a" ne font pas un programme. A fortiori quand on ne les distingue pas fondamentalement de ceux de la gauche.

    Dites-moi aujourd'hui pourquoi je devrais voter MoDem plutôt que PS (horresco referens !) : eh bien je ne trouve pas de réponse. Je trouve une réponse quand je me demande pourquoi je devrais voter plutôt pour François Bayrou que pour un candidat de gauche ou de droite. 

    Tiens un exemple : que vais-je voter aux prochaines municipales à Paris ? Examinons simplement le cas des Serres d'Auteuil. Cet endroit magnifique, consacré à la poésie et aux plantes exotiques, va être dévasté par le sport business, puisque Delanoë prévoit une extension de Roland Garros sur cette zone. Je pensais jusqu'ici que le MoDem s'opposait à ce saccage ? Raté. Au niveau de l'arrondissement, mon  élue MoDem donne quitus de ses promesses à Delanoë (folie !) ; au niveau municipal, Jean-François Martins s'est opposé au projet, mais seulement au nom du Grand Paris, estimant qu'il eût été un signe pour la future entité de déplacer le site du prestigieux tournoi.

    L'UMP et le PS sont donc d'accord pour laminer les Serres, avec l'aval du MoDem local. Je fais quoi, moi lors des prochaines municipales ? Je vote pour les deux conseillers de droite indépendants qui essaient de promouvoir une autre solution ? Les seuls à proposer un contre-projet sérieux, étudié, et respectueux de l'environnement local ?

    Depuis le projet de Marielle de Sarnez lors des élections municipales de 2008, je n'ai plus rien vu qui se démarquait vraiment des projets de l'équipe Delanoë-Hidalgo.

    Il reste Jean-François Martins, voix souvent originale qui s'oppose souvent aux délires babelesques de Monsieur Delanoë, et dont je connais le souci de défendre les catégories de population punies par le maire, pratique favorite de la gauche à l'Hôtel de Ville.

    Mais même ainsi je ne suis pas certain de partager toujours son analyse des pratiques de Delanoë : des associations ont pu mettre en défaut les projets phraraoniques de Delanoë. Jean-François s'en désole, dénonçant l'amateurisme du maire. Ah bon. Il aurait fallu se réjouir que ses passages en force réussissent à l'aide d'une armée d'avocats ad hoc, alors ? Eh bien, moi, je me réjouis plutôt de ce qu'il ne lui soit pas possible de faire n'importe quoi en s'asseyant tranquillement sur l'avis de ses administrés locaux ainsi que des dommages collatéraux générés pour les Franciliens. Je donne toutefois quitus à Jean-François de me rejoindre sur ce dernier point.

    Bref, Paris n'est qu'un exemple emblématique parmi d'autres. En définitive, si le seul programme du MoDem, c'est de fondre sa voix tantôt dans celle de l'UMP, tantôt dans celle du PS, quel intérêt de voter MoDem ? Bref, MoDem, donne-moi des raisons de voter pour toi, faute de quoi, je rejoindrai probablement la longue cohorte des abstentionnistes (l'UMP, le PS et a fortiori le FN étant bien loin de m'attirer...).

  • Les cantonales ne m'intéressaient pas...

    Je suis désolé d'avoir si peu couvert les cantonales (un article en tout et pour tout) mais, fondamentalement, cela ne me passionnait vraiment pas. Je ne voyais guère de différences d'un programme politique à un autre. Ce n'est d'ailleurs pas la faute des candidats, mais plutôt la nature des missions du département qui veut ça. Et puis je crois aussi que ce sont des enjeux très locaux dont il faut pouvoir peser les tenants et les aboutissants. 

    Le MoDem était quasiment absent de ces élections dans lesquelles il ne souhaitait pas perdre des forces. De fait, dans trois ans, les nouveaux conseillers vont être remplacés par des conseillers territoriaux. Même si le mode de scrutin est inepte et anti-démocratique au possible en empêchant toute la palette des opinions d'être représentée, mieux vaut, en effet, regrouper une bonne fois pour toutes toutes les compétences sous un même étendard.

    J'ai vu que quelques candidats MoDem réalisaient de beaux scores : bravo à eux et courage pour la suite.

  • Cantonale démocrate et jolies femmes à Montrouge...

    A Montrouge, ce chanceux candidat MoDem cède sa place à une fort jolie femme...Le veinard met à profit la date du à 08 mars pour être bien entouré. Miam, on les croquerait si on pouvait (voir la vidéo ci-dessous).

    Cela dit, ce ne serait pas suffisant si ce duo de choc ne disposait pas d'un vrai programme pour le déaprtement du 92, phénomène assez rare dans ces insipides élections. Je me suis rendu sur le site consacré à la campagne et ai jeté un oeil sur les propositions. Il se trouve que je connais bien les Hauts de Seine...

    Il y a au moins un premier aspect qui m'a intéressé : Sylvie Brenez et Jean-Eric Branaa proposent d'expérimenter le fameux Small Business Act à la française de Bayrou dans le département. Très bonne idée, mais bonne chance : je ne sais pas si Jean-Eric et Sylvie ont entendu parler des écuries d'Augias, mais je crois que Devidjian pourrait les rencarder à ce sujet. L'opacité sur les appels d'offre dans le 92 est à peu près totale. Je crois qu'il ne faut pas seulement s'engager à simplifier les procédures, comme cela figure dans leur programme, mais également promettre un affichage transparent, comme le font la Mairie de Paris ou celle de Bordeaux, par exemple, sur les marchés qui sont passés.

    Autre idée que j'ai trouvée pas mal : financer le permis de conduire pour les jeunes en échange d'un investissement dans le secteur associatif, plus précisément les services à la personne (aide au 3ème âge, au handicap, à l'enfance).

    J'ai jeté oeil l'éducation dans le programme : à ma connaissance, c'est le Conseil Général qui finance la construction et une large partie de l'équipement des collèges. Il y aurait pourtant beaucoup à dire dans ce domaine. Sylvie et Jean-Eric veulent assurer les études dirigées que l'actuel Conseil Général commence à réduire sous prétexte que l'Etat le prend désormais en charge. Moi, je leur conseille de se pencher sur les conditions d'obtention des marchés dans les collèges et la manière dont les équipements s'y déploient : il y a un gisement pétrolifère d'économies à exploiter tant le gaspillage et la gabegie atteignent des sommets...Economies qui pourraient être réaffectées aux vrais priorités éducatives, bien  sûr...

    Bon, dans la partie budget et finance, les deux candidats MoDem/Alliance centriste/Cap21 veulent lancer un audit : ouarf ! Bonne chance ! Au moins, s'ils y parviennent, on va rigoler quand les cadavres vont sortir des placards...

    Sur le logement, rien de particulièrement novateur, mais deux engagements qui m'intéressent : celui d'interdire les préemptions sans motif valable (utilité publique) et celui de maintenir et rénover la cité universitaire d'Antony que la majorité actuelle veut condamner.

    Au niveau transport, je vais être méchant : c'est du sous-Delanoë comme cela se pratique désormais partout toutes tendances confondues en proche-banlieue. Ce n'est pas en congestionnant le trafic que l'on améliorera les conditions de transport. Or, la guerre  que livrent désormais toutes les tendances politiques à l'automobile à peu près partout participe largement aux rigidités qui affectent Paris et sa petite couronne, à commencer par les Hauts de Seine.

    L'offre de scooters électriques, c'est bien gentil, mais à quoi bon si Paris ne suit pas ? Moi, je préfère cela évidemment à l'auto-lib (une dispendieuse delanoconnerie de plus), mais plutôt que des scooters, il faudrait des side-cars, histoire que les familles ne soient pas comme d'habitude les sacrifiées de la politique de transports.

  • Qui sème le vent récolte la tempête...

    Un sondage donne Marine Le pen à 23%. Rien d'étonnant. Mais ce qui serait comique si ce n'était déjà tragique, cela a été la réaction de la gauche. La gauche accuse Sarkozy de favoriser le FN en lançant des débats qui sont porteurs pour ce parti. On la reconnaît bien la gauche de 2002. Elle n'a pas changé.

    Elle préfère se presser de planquer la poussière dans un coin plutôt que d'affronter les vraies questions. C'est encore plus amusant de voir la gauche de la gauche s'imaginer qu'elle a laissé le discours anti-capitaliste à Marine Le pen. L'électorat du FN se fout bien du capitalisme.

    Quant à la droite, Sarkozy en tête, elle n'a pas compris que cela ne sert à rien de susciter quelque débat que ce soit sans résultats. En 2007, Sarkozy arrivait fort de sa fermeté lors des révoltes de 2005 et d'une légère décrue de l'insécurité. Aujourd'hui, il parle de sécurité en laissant des tribunaux encombrés faute de moyens et des effectifs de police réduits. Je ne parle même pas d'une immigration toujours plus galopante en débit des haussements de menton du Lider minimo.

    Réduire le FN, c'est possible, mais il faut en avoir la volonté.

    Alors évidemment, je pourrais aussi me demander ce que le MoDem pourrait faire pour amoindrir le FN. Eh bien c'est simple : porter haut ses valeurs, cesser de faire du PS light et d'enfoncer les portes ouvertes, sortir de la déclaration d'intention et faire des vraies propositions.

    Je suis attristé par l'indigence de nos propositions. Est-ce qu'on peut enfin sortir de la bisounourserie et attaquer ce qui préoccupe les Français de front ? Plus nos propositions et notre discours se fondront dans ce que disent les autres, plus nous serons transparents et évanescents. Si moi, qui suis un militant confirmé, j'ai ce sentiment en écoutant le MoDem s'exprimer, je me demande bien ce que peut penser le Français qui ne se préoccupe pas plus que cela du jeu politique ordinaire.

    En tout cas, côté présidentielles, je crois que c'est assez simple : la gauche doit se rassembler, et la droite aussi. Je ne vois pas trop l'intérêt d'une candidature d'Éva Joly, dont le discours oscille entre celui de l'extrême-gauche (Mélenchon) et celui du PS. Les Verts, qui se définissent d'abord comme de gauche avant d'être écolo, devraient donc se fondre avec le PS, au moins pour cette élection. Pas facile pour Villepin de rejoindre Sarkozy, mais puisque ce dernier semble donner petit à petit la main aux ex-chiraquiens, ces deux-là ont fortement intérêt à enterrer la hache de guerre et à se rejoindre. 

    Quant au centre, son unique et véritable représentant est Bayrou. Il faut juste que les divers représentants du MoDem cessent de rêver à une grande alliance avec le PS. 

    On me parle sans cesse des sociaux-démocrates du PS comme des gens qui pensent la même chose que les centristes et les démocrates. Eh bien non, non, non et non. Je ne pense pas comme les sociaux-démocrates. J'ai quelques convergences ponctuelles, tout au plus, et de très grosses différences. Très souvent, l'européisme béat des sociaux-démocrates, leur propension à mépriser le petit peuple, leur constructivisme naturel ont le don de m'exaspérer. 

    Ce n'est donc que par défaut et pour éviter un désastre encore plus grand que ce qu'ils représentent que je pourrais m'allier avec des sociaux-démocrates.

  • Prisons, l'enfer carcéral...

    On se rappelle de la réplique fameuse du Huis Clos de Sartre : l'enfer c'est les autres

    Taverne des poètes, blogueur démocrate, a repris une proposition d'Olivier Henno, chargé de la sécurité au Shadow Cabinet du MoDem, et la développe sur son site. Or, l'article a été récupéré ou publié à son tour sur AgoraVox. Il s'est ainsi attiré un témoignage édifiant et sans fard d'un ancien taulard...

    J’ai été en prison (maison d’arrêt) il y a de nombreuses années pour une histoire de vol simple,n’ayant pas eu la chance d’avoir papa et maman pour avoir un avocat digne de ce nom. nous étions 3 dans 9 m3,un de mes co-détenus était la pour meurtre et l’autre pour viol sur mineur de moins de 15 ans. j’ai du me battre 3 fois en 5 mois et demi. il y avait des cafards dans la cellule,2 heures de ""promenade"" par jour,une nourriture a faire gerber un chien,des toilettes ou il fallait faire ses besoins devant les autres. a la fin de ma peine,nous nous sommes retrouvés a 4,le dernier arrivé dormait sur un matelas a même le sol. coté réinsertion,le vide sidéral. impossibilité de suivre des cours de quoique ce soit,une pseudo bibliothèque avec trois bouquin qui se battaient en duel,pour ceux qui avaient du blé,il y a un système de cantine,tout est plus cher qu’a l’extérieur. il faut savoir que la plupart des détenus en maison d’arrêt y sont pour des délits mineurs. beaucoup ont des problèmes psychologiques et nous étions nombreux a prendre la "fiole". terme employé pour les anxiolytiques,car pour avoir moins de trouble au sein de l’établissement,ils assomment ceux qui le souhaitent a coup de cachetons. l’administration laisse entrer de petites quantités de drogue,en ne faisant pas un zele excessif apres le parloir par exemple et nous pensions qu’ils mettaient du bromure dans la nourriture pour faire baisser la testostérone des detenus pour eviter le trop plein d’agressivité.

    La proposition d'Olivier Henno, de mettre en place des prisons ouvertes, me paraît aller dans le bon sens. Mais, soyons clairs, l'objectif principal, en soi, ne devrait pas être de vider les prisons, mais de séparer radicalement les criminels des délinquants mineurs. Que foutait ce gars avec une ordure de violeur dans 3 mètres carrés ? 

    La première chose à faire, c'est celle-là, cesser de mélanger les torchons et les serviettes. Le régime de prison ouverte et de bracelet électronique me paraît convenir très bien aux auteurs d'infractions mineures. Pour les autres, il faut du lourd, et du répressif, afin que la société dans son ensemble, mais surtout la part qui verse dans la délinquance, ait une conscience aigüe des limites entre crimes et actes violents d'un côté et délits de l'autre.

    Ce qui est invraisemblable, au final, c'est qu'une telle évidence ne frappe que le peuple. Je n'entends jamais le moindre responsable politique le dire, alors que cela crève les yeux.

  • Le militant

    Souvenez-vous, il y a un petit peu plus d'un an, il était venu donner son avis sur le militantisme au MoDem. J'avais repris son commentaire et l'avait publié, puis, l'article avait été à son tour repris par Marianne. Eh bien un citoyen comme les autres est revenu pour compléter son propos. Le voici en exclusivité :-)

    Presque un an après avoir publié ce billet (écrit d'une traite un soir sous le coup de la surprise après avoir découvert l'étrange blog du "chevalier orange" comme une réponse au positionnement "à charge" de cet ex militant devenu adversaire acharné et compulsif du leader et du parti qu'il encensait encore quelques mois auparavant), relayé à ma grande surprise par de nombreux blogs et sur Marianne je repasse sur cette page afin de préciser un de mes propos qui a été mal perçu à l'époque. Sans doute largement par ma faute (maladresse de formulation). Je n'ai jamais pensé un instant qu'un militant ne devait pas "penser", bien au contraire il incarne le chaudron d'ou les futures idées du mouvement jailliront voir même l'avenir de celui-ci si ce militant décidait de gravir les échelons vers des candidatures. Mon point de vue est qu'un militant ne peut espérer voir toutes ses idées entendues rapidement par la direction et ce pour une raison simple, des militants il y en a des milliers au MoDem (et leurs idées sont toutes différentes et souvent contradictoires), si le bureau directeur ou François Bayrou devaient prendre en compte chacune d'entre elles (déjà rien que toutes les enregistrer) le mouvement serait tout simplement ingouvernable et il ne possède de surcroît pas encore la structure pour le faire. Le MoDem à la chance d'avoir un leader clair, et aspirationnel qui exprime une vision de la société des valeurs, c'est une chance, il ne fonctionne pas encore tout à fait comme le PS ou tout le monde s'exprime via des cellules et des courants jusqu'a la cacophonie et la contradiction et qui ne trouve sa ligne qu'après d'interminables négociations et compromis. Si ce type d'organisation est sans doute plus démocratique et adaptée aux périodes de "beaux temps il devient un handicap dans la tempête ou il faut que quelqu'un tranche et fasse avancer le bateau contre vents et marées rapidement et selon une ligne claire perceptible par le fond de l'électorat (le PS n'en a plus). Bref, les militants du MoDem qui déversent leurs idées (forcément brillantes) sur le net ou dans d'interminables réunions et qui se laissent aller à la frustration quelques mois plus tard car celles ci ne sont pas immédiatement reprises par "la haut" doivent apprendre ....la patience et l'opiniâtreté, qui sont sans doute les vertus les plus importantes en politique (demandez à Chirac ou Mitterrand). Pour le reste et pour le quotidien le "militant" doit aussi et surtout se consacrer au militantisme et à l'organisation.. pas toujours drôle mais incontournable et formateur. Toutes mes excuses donc si mes propos ont choqué certains pour le reste je conserve le même point de vue sur François Bayrou qu'il y a un an.

  • Les retraités participeront-ils au financement de la dépendance ?

    Compte tenu de l’ampleur des dépenses actuelles – sans parler de celles à venir – et de la dégradation des comptes sociaux, compte tenu également de l’effet 'différé' de certaines réformes proposées – la mise en place d’une assurance n’aura des effets qu’à moyen terme –, des recettes nouvelles devront être affectées à la prise en charge de la perte d’autonomie.

    Cependant, la charge de cet effort ne saurait, à mon avis, peser sur les seules générations actuelles d’actifs. Au moment où la réforme des retraites a principalement fait supporter l’effort sur les actifs, il convient – j’ai déjà eu l’occasion de le dire – d’engager une réflexion sur l’augmentation de l’effort contributif des retraités aux dépenses liées au de vieillissement de la Nation.
    En effet, le niveau de vie moyen de ces derniers s’est considérablement amélioré depuis les années 1970. Si l’on prend en compte les revenus du patrimoine, les placements financiers et immobiliers et les loyers non versés par les retraités propriétaires, leur niveau de vie moyen apparaît même comme légèrement supérieur à celui des actifs.

    Dans cette perspective, certains avantages fiscaux dont ils bénéficient pourraient être aujourd’hui révisés, notamment le taux réduit de CSG sur les pensions.

    J’avais déposé un amendement en ce sens dans le cadre du projet de loi de financement pour 2011 qui préservait les 'petites pensions' : je proposais que le taux de la CSG ne soit relevé que pour les personnes imposées au taux de 6,6 pour cent. Les personnes exonérées de CSG sur leurs pensions, ou bénéficiant du taux réduit de 3,8 pour cent, n’étaient pas concernées. Cette mesure aurait conduit à un surcroît de recettes de près de 1,7 milliard d’euros.

    Cette piste ne pourra pas, je pense, être écartée, car il me semble particulièrement légitime de demander un effort à toute la population, à l’heure où le Parlement vient d’accepter non seulement d’utiliser de manière anticipée le Fonds de réserve des retraites (FRR), mais aussi de prolonger de quatre années la durée de vie de la Caisse d’amortissement de la dette sociale ; à l’heure où le Parlement vient donc de reporter sur les générations futures une charge qu’il souhaitait encore pleinement assumer il y a 5 ans.

    Le texte n'est pas de moi. Il est de Jean-Jacques Jégou, sénateur MoDem et spécialiste du financement de la solidarité. Mais comme je n'ai pas grand chose à ajouter au propos, j'en reprends les éléments les plus significatifs ici.

  • Sécurité, socialistes incorrigibles...

    Chassez le naturel, il revient au galop : rappelez-vous les arrogantes années Jospin ! En ce temps-là, quand le petit peuple avait le malheur de se plaindre de l'insécurité, il fantasmait, et, au pire, la gentille racaille n'avait aucune responsabilité dans sa délinquance : pensez-vous, ma'am'Michu : c'étaient des pauvres victimes de discriminations. Les Socialistes se sont pris une branlée en 2002 entre autres à cause de la sécurité. En 2007, comme ils n'avaient toujours pas compris, Sarkozy les a mis une nouvelle fois en défaut. On pourrait penser qu'ils ont enfin compris la leçon ? Raté caramba, lisez-donc le compte rendu du dernier livre de Martine Aubry par Tefy Andriamamana, rédacteur à Marianne.

    Le discours n'a pas changé d'un iota, et le comble, c'est que le livre de Martine Aubry est post-facé par Jean-Jacques Urvoas, le monsieur sécurité du PS. On voit donc bien là le double discours du PS qui proclame d'un côté s'être assagi, puisqu'Urvoas affirmait encore il y a peu voir la délinquance comme une cause de la misère et non comme l'une de ses conséquences. C'est en tout cas ce que rapporte Téfy. Ce n'est pas ce que j'ai lu sur le blog du monsieur :

    «notre projet sur la sécurité ne se conçoit qu’adossé à un projet de transformation sociale. En effet, nous ne parviendrons à construire une société plus sûre que si, parallèlement au nécessaire combat contre les comportements violents, nous nous donnons les moyens d’en mener un autre, avec tout autant d’énergie, contre les causes de cette violence, qui constituent le terreau favorable au basculement dans la délinquance».

    Tefy pense qu'il n'y a pas de ligne sur la sécurité au PS et donne tort à Ségolène Royal. Je pense au contraire que la Dame du Poitou ne se trompe pas : il y a bien un courant laxiste, et il a le vent en poupe.

    La France doit-elle se résoudre à devoir choisir entre une gauche angélique et une droite qui brasse du vent ? Aux expressions doctrinaires sur un tel sujet, je préfère, et de loin, le pragmatisme centriste d'un Olivier Henno, dont le souci est avant tout de permettre aux forces de police de fonctionner correctement.

    Comme le disait Marc Fesneau, le secrétaire général du MoDem à la mi-août dernière, la délinquance ne connaît pas les étiquettes politiques elle prospère partout où l'Etat renonce à exercer son autorité ou lorsqu'il est inefficace. Exactement. Très bien dit.

    Et il concluait ainsi : 

    Ce ne sont pas des mots qu'attendent les habitants de nos villes et de nos villages, ce sont des actes et des moyens concrets. La politique de sécurité n'a pas plus besoin de déclarations intempestives et de manoeuvres de diversions que de naïveté ou de résignation.

    Ces deux postures sont nuisibles et inefficaces et le Mouvement démocrate les rejette avec la même force au nom de ceux qui pâtissent depuis des années de ces échecs successifs.

    On ne peut pas mieux dire. Je vois dans cette conclusion un égal rejet de l'agitation sarkozyste et du discours sociologique de la gauche. Bravo, Marc. Il me plaît bien, finalement, ce MoDem-là.