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  • CSG et charges : Sapin a lu Bayrou ?

    J'étais tranquillement en train de faire ma revue de presse sur google actualités ce matin quand je m'arrête sur un article de l'Expansion à propos des charges trop importantes sur les CDI. Sapin voudrait les baisser et procéder à un rééquilibrage avec les CDD. Je parcours donc machinalement l'article mais tombe soudainement sur ceci :

     "La seule question posée" est de savoir si "le financement de l'assurance maladie ou de la solidarité familiale doit reposer uniquement sur le travail. La réponse est non, ça doit reposer sur l'ensemble des revenus", a jugé le ministre du Travail.

    C'est texto ce qu'a écrit Bayrou dans son État d'urgence en août 2011 juste avant les Présidentielles et ce que l'on s'est échiné à faire valoir au MoDem depuis.

    Bon, très bien, je ne vais pas protester mon gars : tu veux élargir l'assiette de la CSG, c'est exactement ce que je pense, mais fais-le, maintenenant.

    Parce que voilà, est-ce que Sapin aura le courage d'aller jusqu'au bout ? si la CSG doit concerner l'ensemble des revenus, certes, elle va toucher ceux du capital mais aussi ceux de l'aide sociale : les retraites, les allocations familiales, tout, quoi. Moi, je trouve cela juste et je soutiendrai cette mesure si les Socialistes la prennent. Je crois que Bayrou la soutiendra aussi.

    Le problème, pour la gauche, c'est que pour avoir promis de raser gratis en soutenant son candidat, ça va être un peu plus dur d'appliquer une mesure de Bayrou...

    Évidemment, elle pourrait s'en tirer en ne taxant que les revenus des capitaux, mais si le gouvernement socialiste fait cela, il risque de décourager l'investissement dont il a tant besoin pour relancer son industrie car alors, la CSG pèserait trop lourdement sur les rendements qu'exigent les investisseurs. Il faut donc un équilibrage. Attendons la suite avant de juger...

    Camarades Socialistes, si vraiment vous avez l'intention d'appliquer le programme économique de Bayrou (enfin, une partie, parce que le matraquage fiscal n'en faisait pas partie, lui, en revanche, de ce programme, pas plus que la multiplication excessive des emplois publics, d'ailleurs) pouvez-vous également penser au label Made in France, au Conseil stratégique associé au fonds d'investissement, évidemment, et à la fiscalité attractive pour le capital-risque ? Ce seraient de bonnes avancées et j'aurais moins d'hésitations à vous accorder ma voix lors des seconds tours à l'avenir...

    Ah, dernier détail, électeur de gauche, si tu approuves ces mesures, pourquoi ne pas voter MoDem et Bayrou, désormais, afin de mettre en adéquation ce que tu entends et ce qui sera appliqué lors des élections ? N'hésite pas à venir en discuter ici...

  • Invraisemblable MoDem

    A fréquenter l'appareil militant du MoDem, j'avoue être scié par les conversations que j'entends et je lis. Nous avons fait entre 1.5 et 2% aux dernières législatives. On ne vaut même pas l'eau de la châsse d'évacuation des chiottes politiques que quelqu'un va finir par tirer et je les entends tranquillement deviser de nos alliances et de notre positionnement politique. Incroyable. Sans parler des perspectives de ralliement.

    Franchement, les Socialistes, ils n'en ont rien à carrer de nous, et ils ont bien raison. Quel intérêt à capter une coquille vide et creuse qui ne produit absolument rien ?

    Je n'ai cessé de m'époumonner à le dire, c'est l'absence d'idées concrètes et novatrices qui décompose petit à petit le MoDem. Dans tous les autres partis, il y a des fondations, des think tank qui tournent. Nous, nada ou presque.

    La campagne présidentielle a esquissé  quelques pistes, mais il y a un très gros travail programmatique à effectuer pour 2014 tant pour les municipales que pour les européennes et vraiment pas de temps à perdre. Personne pour le faire. A la place des postures imbéciles sur la morale et les valeurs "humanistes".

    A croire que le MoDem n'attire que des esprits abstraits.

    L'UDF était l'exacte antithèse de ce qu'est le MoDem : tout dans le concret, des laboratoires d'idées, des idées souvent audacieuses et du concret dans les propositions.

    J'ai parfois l'impression que tous les esprits capables de produire quelque chose de ce genre ont fui mon parti. Oh, j'en connais quelques uns : 

    Isabelle avait écrit un programme concret et chiffré sur le handicap. Grosse faute politique, personne ne l'a retenu au MoDem. J'avoue que c'est encore un objet de perplexité pour moi. Il avait l'avantage de concilier l'intégration du handicap et des économies d'argent par rapport à la situation qui prévaut aujourd'hui.

    Valérie Sachs qui malheureusement est passée au Nouveau Centre  avait montré de véritables capacités à animer un groupe de réflexion et avait mis au point un projet parisien qui pouvait être discuté mais avait le mérite d'être clair. 

    Christian Romain qui est un esprit fort et vient souvent débattre ici a le mérite d'amener dans la discussion de vrais points de clivage et de réflexion : rien n'échappe à ses griffes acérées. Il était au MoDem, il en est parti. Nous sommes souvent en désaccord avec lui ici, mais échanger avec un débatteur aussi affûté est toujours un plaisir.

    Il y en a d'autres.

    Cela n'a pas été facile pendant l'élection présidentielle puis l'élection législative avec les blogueurs de gauche : ils se foutaient de moi en faisant valoir que le MoDem n'avait pas de programme. Dur pour moi, car j'ai dû défendre la position inverse en pensant exactement la même chose qu'eux au fond. Du coup, ils se payaient ma tête.

    Bref, on passe pour des charlots. Bingo, on a déroché le gros lot : dans le dernier figaroscope, nous sommes devenus (à nouveau) le deuxième parti le plus impopulaire de France après le FN. Fort non ?

    Moi, j'aimerais pourtant bien faire revivre ma famille politique. Ce qui est étonnant, c'est qu'au fond, il y a une certaine diversité chez nous mais on a l'impression qu'une fois qu'ils se réunissent, les militants MoDem oublient complètement qu'ils ont un cerveau et de vraies compétences dans leur domaine : ils commencent tout de suite à échanger des idées fumeuses.

    En fait, chaque fois que j'y repense, il y a une pièce de théâtre qui me vient naturellement à l'esprit : les Nuées d'Aristophane. Le poète comique athénien s'y paie avec talent la tête de Socrate en tournant en dérision la dialectique socratique et plus généralement les idées du philosophe. Tenez, je ne résiste pas à la tentation de citer ce passage savoureux, car il exprime assez bien ce que je pense des débats qui ont cours en ce moment sur plusieurs groupes de discussion MoDem (je sens que je ne vais pas me faire des amis, moi...) . Aristophane  qualifie Socrate d' "anémosophe" ou "aérosophe", un sage perdu dans les nuages, désirant s'arracher de la pesanteur pour méditer des problèmes d'astronomie :

    Je n'eusse découvert en toute justesse le secret des célestes réalités, si je n'avais mis mon intellect en suspension, et amalgamé la subtilité de ma méditation à l'air qui lui est consubstantiel. Si j'étais resté au sol pour scruter d'en bas les choses d'en haut, jamais je n'eusse rien découvert. Certes non, car la terre draine irrésistiblement à elle la sève de la méditation. C'est tout juste ce qui se passe pour le cresson.*

    Trop drôle. Militant MoDem pensant à la stratégie de son parti.

    Si jamais un militant MoDem passe par là et est d'accord pour scruter plutôt les choses d'en bas que celles d'en haut, on peut commencer à discuter. Sinon, qu'il passe son chemin.

    * un petit détail qui vaut son pesant de cacahuètes : quand Socrate répond cela à son interlocuteur, il est en fait perché sur un arbre dans une corbeille...

  • Ré-adhésion au MoDem

    Après les élections et les vacances d'été qui approchent il est assez probable que j'aie de moins en moins de choses à dire. Mon blogue ne devrait donc pas tarder à entrer en état de torpeur estivale avancée...

    Je n'ai finalement pas  renoncé à mon engagement politique et je travaille actuellement sur le programme du MoDem horizon européennes 2014. J'ai donc réadhéré au Mouvement Démocrate.

    Passionnantes recherches, j'apprends beaucoup de choses et...je bute sur des difficultés qui paraissent pour l'instant incontournables. C'est autour de mes thèmes favoris, les productions locales, Made in France en priorité, la transparence et la traçabilité que s'organisent mes recherches et mes réflexions.

    Faire des recherches et réfléchir seul, ce ne serait pas drôle : nous sommes quelques démocrates à nous regrouper pour oeuvrer de concert.

    J'ai une autre ambition pour 2014 : établir un véritable contre-projet à celui de Madame Hidalgo et Monsieur Delanoë.

    Je suis persuadé que renverser les Socialistes à Paris passe par la constitution d'un anti-programme socialiste. 

    Je ne puis être au four et au moulin, mais j'ai présent à l'esprit quelques chiffres qui devraient me faciliter la tache : les dépenses somptuaires de Monsieur Delanoë et les augmentations d'impôts qui se sont ensuivies laissent beaucoup de marge pour proposer autre chose aux Parisiens que cela qui a été fait depuis 2001.

    C'est toutefois l'Europe qui a ma priorité à l'heure actuelle, et compte-tenu de l'actualité, je crois que nous n'avons pas fini d'en parler...

  • Médiapart et le journalisme à la sauvette...

    J'ai suivi à ses débuts les premiers pas de Médiapart avec un certain intérêt. Malheureusement, force est de constater que cela se délite sérieusement là-bas depuis un bon moment !

    La dénommée Valentine s'est notamment fait une spécialité de cracher n'importe quoi sur le MoDem et ses cadres. 

    Tantôt un collectif de cadres s'apprêterait à prendre le pouvoir, tantôt l'une de nos figures de proue aurait déclaré le MoDem ruiné et cetera...

    Les finances du MoDem ne sont certes pas fameuses, mais le parti s'étant montré très prudent, elles sont équilibrées. Valentine Olberti assure que Marielle de Sarnez aurait tenu les propos concernés : renseinement pris auprès de l'intéressée herself, c'est totalement faux.

    Je crois que Valetine Oberti devrait retourner faire un petit stage au CELSA ou une école de journalisme de niveau comparable : le B.A.B.A du métier c'est d'abord la vérification des sources. Un aspect que notre apprentie-reporter semble avoir quelque peu négligé...

    L'inconvénient, c'est que de la presse qui se veut sérieuse a cru bon de reprendre l'intox de Mediapart : la République des Pyrénées d'abord puis Libération plus récemment.

    Je ne peux augurer évidemment des décisions qui seront prises au Collectif National de demain, mais j'ai suffisamment de sources fiables, au contraire de Mediapart, pour pouvoir déclarer que Bayrou poursuivra son engagement politique. Il y a plusieurs centaines de conseillers nationaux au MoDem. S'il suffit du communiqué ou des confidences de deux ou trois d'entre eux pour que Médiapart y voie une lame de fond, c'est quelque peu inquiétant quant à la pertinence de leur traitement de l'information.

    En fait, ce qui m'interpelle davantage, c'est que Médiapart a fait la une de la presse sur d'autres informations d'une toute autre importance par le passé. Si les enquêtes qu'ils ont menées l'ont été avec la même absence de sérieux et de rigueur il y a de quoi être largement inquiet. 

    Du coup, je commence à me demander si ce qu'ils ont écrit par le passé y compris sur les sujets les plus graves était fiable...

    Les autres journaux, bon, on sait qu'ils ne font plus de journalisme d'investigation depuis fort longtemps...

  • Tiens ? Borloo veut créer un nouveau parti de droite.

    J'ai trouvé amusants au possible les titres de la presse quotidienne : les journalistes politiques de divers horizons assurent que Borloo veut devenir le patron du centre. C'est curieux, j'ai bien regardé la composition de son groupe et je n'y ai vu quasiment que des élus de droite à l'exception de Philippe Folliot que je considère comme un centriste bien que de sensibilité de droite. 

    Tous les autres appartiennent à la droite modérée, indéniablement, mais ils ont largement prouvé par leurs votes et leur soutien inconditionnel ou presque à Nicolas Sarkozy qu'ils n'étaient plus des centristes depuis un petit moment déjà. Bref, avec l'UDI, il y a en préparation un nouveau parti de droite à l'Assemblée.

    Je suis tout de même gêné : à l'exception d'Hevé Morin (mais vraiment sur le tardà j'en ai vu bien peu s'émouvoir de la dérive droitière de l'UMP. Pour être clair, j'ai même vu plus de critiques surgir de l'UMP elle-même que de ceux qui se veulent des centristes. J'ai entendu Raffarin, Juppé et quelques autres voix isolées à droite se désoler du tour pris par l'UMP dans la dernière ligne de la présidentielle (et même avant) mais c'est à peu près tout.

    Au fond, cela ne me dérange pas fondamentalement de travailler avec ces élus de droite, moi qui suis centriste, mais cela supposerait de leur part un minimum d'émancipation, primo, et, secundo, de ne pas me faire prendre des vessies pour des lanternes.

    Pour plagier sans vergogne Laurent de Boissieu, journaliste de la Croix expert du centre, par définition, le centre n'est ni à droite ni à gauche, il est au centre. Alors quand j'entends les voix de nos centristes auto-proclamés assurer que le centre a toujours été à droite et que sa vocation naturelle est de gouverner avec la droite, il y a comme un petit souci.

    Pour moi, le centre a vocation à s'allier en fonction des idées qu'il défend et c'est bien pour cela que je réclame à tue-tête une plate-forme programmatique pour me faire un avis.

    Et un dernier mot : jusqu'à nouvel ordre, un centre sans Bayrou n'est plus le centre en France. Or, je n'ai vu absolument personne dans le nouveau parti de droite de Monsieur Borloo tendre la main au Béarnais. On ne peut prétendre rassembler qui que ce soit sans tendre la main. Quand j'entends certains militants et cadres du MoDem ne jurer que par l'alliance à gauche j'en suis au moins aussi agacé. Un centre qui est à gauche n'est plus un centre.

    Bref, pour moi, le centre est capable d'être un pont envers les sensibilités de gauche et de droite les plus modérées. Les lanceurs d'anathème ne m'intéressent donc pas, d'où qu'ils viennent.

  • Bayrou, entrer dans le gouvernement Ayrault ? Surtout pas, malheureux !

    Je crois que mon ami Yves se fourvoie largement depuis quelque temps. Il est convaincu que l'alliance avec la gauche est la seule issue pour le centre à l'avenir, et, le voilà à suggérer à Bayrou de se joindre aux Socialistes.

    Il n'y aurait pas plus mortelle erreur, et pour plusieurs raisons.

    Je l'ai souligné à l'issue du premier tour de la présidentielle, Bayrou n'a pas tout perdu en 2012, et c'est encore plus vrai maintenant : il a reconstruit son image, et, je puis vous garantir qu'il y a un an, je n'aurais jamais imaginé que cela se serait produit aussi vite.

    Mieux encore : son attitude lui a donné le visage de l'intégrité, et, chose vraiment rare en politique, il a gagné l'estime ouverte de ses adversaires. Je crois les Socialistes sincères quand ils soulignent les qualités du Béarnais et l'assurent de leur estime. J'entends çà et là des électeurs de gauche, et je vois qu'ils ont bien enregistré le vote de François Bayrou même s'ils n'ont pas voté pour lui. Ils sont nombreux à lui en être reconnaissants.

    A droite, évidemment, on en veut à Bayrou, mais je crois que ce serait bien pire si l'on devait constater qu'il pourrait avoir agi pour un maroquin. Ce n'est pas le cas, et, au fil du temps, je pense que les électeurs de droite (du moins une partie) lui pardonneront. L'UMP devra bien finir par se poser une question après toutes ces élections perdues : pourquoi Diable François Bayrou a-t-il voté pour François Hollande alors qu'il estimait que son programme économique allait conduire la France dans le mur ? 

    Que l'UMP visionne à l'envie le clip de deuxième tour de Nicolas Sarkozy, et je pense qu'elle aura des éléments de réflexion. Bayrou n'est pas un homme de gauche, ils sont nombreux à l'avoir dit à droite, alors : quid ? Quando ? Quomodo ? Cur ? 

    Enfin, Bayrou n'est pas en accord avec le programme socialiste : comment pourrait-il le rejoindre ?

    Moi, voilà, ce que je conseillerai à Bayrou : Rodolphe Geilser du Figaro se livre fort opportunément à une analyse politique qui me paraît loin d'être bête : foin des clivages et des prises de position, c'est bien plutôt l'éloignement de sa circonscription qui a joué des tours à Bayrou bien que je le sache profondément imprégné de son identité béarnaise ; il aurait donc tout intérêt à revenir dans les conseils municipaux de Pau et à s'immerger à nouveau dans son département en comprenant bien qu'il ne suffit pas d'aller voir les maires mais qu'il faut aussi parler aux gens. Qu'il commence par cela, je pense que c'est une jouvence salvatrice.

    Ensuite, comme je l'ai conseillé récemment, il pourra réfléchir à des propositions européennes non seulement pour l'Europe, mais aussi pour la France et également pour sa région, les Pyrénées Atlantiques.

    Rejoindre la gauche reviendrait à gâcher tous les acquis des mois qui viennent de s'écouler et à brouiller irrémédiablement son image. Ce n'est souhaitable à aucun point de vue. Bayrou a perdu, certes, mais, de l'avis unanime, dans l'honneur. J'ai été frappé de consater qu'une courte majorité de Français à l'échelle nationale souhaitait le voir présent à l'Assemblée , juste avant le second tour des élections législatives. Ce fait laisse augurer un possible rôle national à l'avenir.

    Reste le MoDem : dans un mariage, il est de coutume que la mariée apporte une dot. Je pense que le MoDem n'a actuellement rien à offrir : ni score aux élections ni idées à faire valoir. Avant de songer aux noces il vaudrait mieux commencer par remplir le trousseau, et, vu la claque magistrale prise à la dernière élection, cela va être un travail de longue haleine.

    Bref, plutôt que de faire la manche avenue de Matignon, je suggère à tous ceux qui veulent espérer un avenir plus radieux pour le MoDem de s'organiser pour constituer ou reconstituer des commissions où l'on réfléchisse, non où l'on échange des concepts creux comme j'ai pu le voir et l'entendre parfois, que l'on essaie d'accoucher de quelques premières idées fortes et étayées d'ici quelques mois, et, le cas échéant, pourquoi pas, que nous proposions aux autres forces centristes des commissions multi-partites quitte à ce que chaque chapelle centriste fasse ensuite son propre chemin. Au moins auront-elles eu le mérite d'établir une plate-forme commune, chose qui facilite les retrouvailles après en règle générale.

  • Ce n'est qu'un au revoir, François !

    Bayrou a donc été battu dans sa circonscription. Cette défaite était hélas inévitable car il avait à  affronter les deux principaux partis français, l'UMP et le PS. Une chose m'étonne, au fond : les derniers résultats dans sa circonscription laissaient à penser la gauche bien plus forte que le résultat obtenu finalement par Nathalie Chabanne. A 42% des voix, la gauche n'est pas majoritaire là-bas. 

    Pour Bayrou, une fois le temps de la réflexion passé, il faudra se reconstruire, pour lui d'abord, bien sûr, puis reconstruire une force politique sur des bases saines.

    Je crois en avoir esquissé assez largement les principes sur ce blogue. Je pense aussi, sans prétention aucune, avoir assez souvent indiqué des chemins pertinents pour la démocratie-chrétienne en France.

    Je pense qu'avec 1.5% des voix, il est désormais acté que l'alliance avec la gauche est une impasse. C'est dans l'opposition que nous nous referons, même si je suis plus que dubitatif sur la pertinence d'accords avec l'UMP à l'heure actuelle. Je n'oublie pas toutes les âneries que ce parti aura voté sans états d'âme pendant toute l'ère Sarkozy.

    Nos prochaines échéances, ce sont les européennes. Nous pouvons nous reconstruire, j'en suis convaincu, d'autant que les crises qui s'annoncent feront du devenir de l'Europe et de son mode de fonctionnement une question centrale.

    Bayrou pourrait devenir un eurodéputé dans deux années à peine, à condition d'avoir restauré un programme et un parti. C'est possible avec ceux qui lui sont fidèles, mais il doit les écouter, désormais.

    François Bayrou est un formidable porte-voix. La Dalle d'Épidaure, c'est lui ! Celle-là même dont il vantait les mérites acoustiques fin 2007 au plus fort du MoDem. Avec des idées fortes et construites, il est une caisse de résonance sans égale au centre.

    Je sais qu'il faut digérer les législatives, mais je suggère de commencer très vite à réfléchir sur notre programme européen. Deux années, c'est court et les évènements risquent de se précipiter, notamment si la France doit faire face à des taux d'emprunt élevés parce que la politique économique de la gauche se sera soldée par un échec.

    Entre-temps, notre industrie, nos services souvent, continuent de disparaître. Bayrou a compris qu'il y avait là un enjeu fondamental. Il faut aller plus loin encore : le souhait de réhabiliter les circuits courts et les productions locales devrait logiquement nous amener à reconsidérer et réinterpréter les traités européens en cours.

    J'ai souvent disserté ici sur ce que j'appelais une concurrence libre et non-faussée, mais je crois sincèrement que ce concept demande une discussion approfondie, une réévaluation sémantique, même. Non que je sois hostile à ce principe libéral, bien au contraire, mais plutôt que je refuse de voir dans ce dernier l'autorisation sans frein ni limites de faire n'importe quoi dans le domaine commercial, particulièrement au détriment des consommateurs et usagers. J'attends que cette concurrence soitr associée à une transparence totale, faute de quoi, toutes les cartes ne sont pas sur table.

     Bref, au MoDem, ou toute appellation que nous choisissions par la suite, nous devons désormais tourner nos regards vers l'Europe. N'est-elle pas, au demeurant, dans notre code génétique ?

    Bayrou peut conduire notre parti à la bataille, mais pour cela, je le redis, travaillons d'ores et déjà nos propositions (et jetons, au passage,  une bonne fois pour toutes à la poubelle ce fichu projet humaniste).

    Je dois faire un aveu : je n'ai pas encore réadhéré au MoDem pour l'année 2012. Je ne cotiserai à nouveau que dès lors que je saurai où ce parti va. La seule chose sur laquelle je m'engage, c'est de continuer à soutenir Bayrou coûte que coûte car je lui conserve ma confiance.

  • Au moins, les militants du MoDem ont le sens de l'humour !

    • Publications plus anciennes

    • Bon, voyons le bon côté des choses! ça peut être sympa d'être un micro-parti!
       Pas de prise de tête pour avoir le pouvoir, on peut ainsi vraiment défendre 
      nos convictions (puisque pas de chance d'être élus, on n'a rien à perdre...) 
      et on peut traiter d'égal à égal avec des formations aussi intéressantes 
      que l'Alliance Écologiste Indépendante ou le Parti Pirate! Sympa, non?
       ·  ·  · Il y a 16 minutes
      • Vous et Stéphane Genêt aimez ça.
        • Stéphane Genêt Oui d'ailleurs, on approche les scores de Lutte ouvrière aussi... "Centriste, centriste, on vous ment, on vous spolie".
          Il y a 14 minutes ·  · 2
        • Victoria-Meï Philippe Ah ouais mais je trouve que Nathalie Arthaud se prend trop au sérieux!! : )))
          Il y a 12 minutes · 
        • Victoria-Meï Philippe Et puis c'est pas notre bord politique. Mais en effet, on peut résister contre les micro-partis de gauche: Tremble Philippe Poutou!! Le MoDem aura ta peau! : )))
          Il y a 11 minutes ·  · 1
        • Stéphane Genêt On peut aussi rigoler en faisant tous de l'entrisme dans des micro-partis: on pourrait devenir majoritaires et prendre le pouvoir au PRG, à l'alliance écologiste indépendante... Autant continuer à s'amuser, non ?
          Il y a 7 minutes ·  · 1
      •  

  • Je resterai aux côtés de Bayrou quoi qu'il advienne

    Après l'échec cinglant du MoDem, nombreux sont ceux, parmi nos militants, qui posent la question de leur engagement politique à venir.

    Je n'ai pour ma part pas changé d'avis. Je regrette également que nombre de mes amis cherchent des causes extérieures à notre défaite. Ce ne sont ni les médias, ni le PS, ni l'UMP, ni les financiers, qui portent la responsabilité de notre échec. Pas même les "traîtres", une cinquième colonne ou les élus qui n'auraient pas fait les mêmes choix que la masse militante ou que l'état-major démocrate. Non, c'est nous-mêmes, tout simplement.

    Je prône depuis longtemps un pragmatisme programmatique qui n'exclue pas pour autant l'audace et l'esprit d'initiative.

    Souvent, au MoDem, nous adoptons une ligne posturale consistant à distribuer des bons et des mauvais points en commentant la vie politique. Cette posture vaniteuse m'a toujours agacé. Nul doute qu'elle énerve très certainement nos compatriotes.

    Il faut cesser de brandir l'étendard largement terni des "valeurs" et il faut s'atteler plutôt à agiter celui des idées. Des idées qui peuvent aider nos concitoyens en agissant concrètement sur leur quotidien.

    Je suis convaincu que cette voie existe mais nous ne l'avons jamais empruntée ou si peu...

    Bayrou a écrit dans son État d'Urgence que les causes du marasme français n'étaient pas à chercher à l'extérieur mais au contraire en France même. Il me paraît très évident que le raisonnement s'applique parfaitement au MoDem. 

    Je suis désolé de le dire, ce n'est pas que les Français ne sont pas mûrs, mais c'est plutôt que le MoDem ne raconte strictement rien d'intéressant depuis les européennes.

    Il y a eu un sursaut avec le Made in France, mais pas durable. Quand je compare les forums du MoDem de 2012 et ce qu'apportaient les conventions de l'UDF en 2007, l'ampleur de notre vacuité est éclatante.

    Je me suis largement époumonné à le dire et n'ai cessé de dénoncer l'espèce de pseudo-projet prétentieux que nous affublons avec beaucoup d'aplomb de l'épithète "humaniste".

    Si moi, militant du MoDem, je me suis ennuyé comme un rat mort toute la fin de la campagne présidentielle et a fortiori pendant les législatives, que croyez-vous qu'aient ressenti des citoyens non-engagés ? Rien, en fait. Ils ne se sont même pas rendus compte de l'existence du MoDem et de ses candidats.

    Pour l'heure, nous ferions bien d'essayer de soutenir les candidats qui bénéficient de notre investiture ou de notre soutien :

    Gilles Artigues, François Bayrou, Jean Lassalle, Philippe Folliot, Rodolphe Thomas, Thierry Robert et Nassimah Dindar.

    Vous savez ce qui serait le plus drôle ? C'est qu'à 1.72% en 2012 nous ayons plus d'élus qu'à 7.84% en 2007. Ce serait même très drôle.

    Alors ne lâchons pas l'affaire et offrons nos services au mieux de ce que nous pouvons faire à nos candidats présents au second tour. On réfléchira à une recomposition du centre et à un nouveau programme, bien plus élaboré après.

  • Choisir un camp ?

    Les résultats viennent de tomber et le MoDem de disparaître politiquement. Hélas, ce score était prévisible. Pas de campagne nationale et plus rien à dire depuis le mois de janvier dernier. Et quand nous avions quelque chose à dire, nous étions de toutes façons inaudibles.

    Notre issue, après le premier tour de la présidentielle se situait au centre-droit. Elle supposait au moins le silence pour le second tour ou une formule suffisamment sybilline pour ne pas prendre parti trop clairement.

    Bayrou a fait un autre choix d'une part parce qu'il pensait sincèrement que Sarkozy conduirait la France dans le mur s'il était maintenu au pouvoir et d'autre part, parce qu'il y a été fortement poussé par une large partie de l'état-major du MoDem qui ne rêvait que de figurer dans une alliance élargie avec la gauche.

    A la suite de la présidentielle, cela a été le sauve-qui-peut général, chacun tentant de sauver sa peau avec de surcroît une ligne totalement inconsistante dont la substance était de faire valoir l'intérêt d'une "opposition constructive".

    De ceux venus d'ailleurs qui avaient soutenu Bayrou, il ne reste que Philippe Folliot dans le Tarn (à24.62% il est seul face à la gauche). Au MoDem, seuls Bayrou, Lassalle et Rodolphe Thomas (environ 26%) surnagent en Métropole et sinon Dindar et Robert en Outre-Mer. (EDIT : j'ai oublié Gilles Artigues qui est à 25% dans sa circonscription seul contre un candidat PS)

    Confronté à une triangulaire, sans réserve de voix et second, Bayrou n'a cette fois que peu de chances de passer le deuxième tour. Je jure que s'il passe, je recommence à croire en Dieu.

    La question que je me pose est la suivante : est-ce qu'il n'est pas inévitable de devoir choisir son camp, à gauche ou à droite, au moins dans la configuration politique actuelle ?

    Pour ma part, je ne veux pas de la gauche. Je ne veux pas non plus de la droite de Copé. Je suis mal barré...

    Même s'il est probable que Bayrou perde, je pense qu'il ne disparaîtra pas pour autant de la sphère politique. Sa voix continuera à se faire entendre, élu ou pas.

    Les législatives, il va falloir tirer un trait dessus. Je crois pour ma part qu'il faut préparer les futures échéances : les municipales, bien sûr, mais surtout les européennes.

    Posons sincèrement la question : est-ce que l'on continue le MoDem ? Le positionnement de ce parti est devenu intenable :

    discours, état-major et militants à gauche, élus et électorat à droite. Le grand écart est par trop intenable. Soit nous revenons à l'UDF, soit nous inventons autre chose, mais, dans tous les cas de figure, il est grand temps d'avancer de manière cohérente.

    Je ne crois pas trop à un changement au PS. Je trouve de toutes façons ce parti tellement hypocrite, particulièrement ses cadres qui font systématiquement dans leur vie privée l'inverse ce qu'ils disent et prônent en public que je ne puis me résoudre à le rejoindre d'une quelconque manière. L'UMP actuel ne m'attire guère : il faudrait de profonds changements là-bas pour je puisse envisager une coalition centre et droite.

    En tout cas, il y a une chose dont je suis très intimement convaincu : je crois vraiment que Bayrou a vu juste en portant haut le flambeau des relocalisations et des productions locales. Il a même compris que ce pouvait être une idée à défendre aussi au G20.

    Il est inexplicable qu'il se soit embourbé dans les histoires de moralisation publique et dans une forme d'anti-sarkozysme maladif dans la seconde partie de sa campagne au lieu d'avoir tenu ferme sur une thématique aussi évidente et porteuse.

    Cette idée s'imposera, j'en suis certain. Et elle ne viendra pas de la gauche car Hollande a montré en nommant Montebourg qu'il ne s'en servait que pour mettre en difficulté un adversaire politique.

    Cette idée, au centre, nous pouvons encore en creuser le sillon aux élections municipales et européennes car nous n'en avons qu'ébauché l'esquisse.

    Cette idée n'est ni protectionniste, ni socialiste, ni libérale : elle convient donc à merveille à la démocratie-chrétienne et à sa tradition de terroir. 

    Cette idée n'est pas hostile, ne divise pas mais respecte chacun dans son intégrité et son identité.

    Cette idée, enfin est la voie pour redresser les finances de notre pays (et sans doute d'autres nations) et l'emploi des travailleurs tout en réduisant nos émissions de gaz et en réhabilitant le lien social.

    Je crois vraiment que si nous travaillons dur pour trouver comment nous installer dans le paysage politique avec ces axes que personne ne nous dispute sérieusement, nous pouvons encore avoir un avenir. Mais nous avons un très gros travail programmatique à faire : celui-là même qui n'a pas été réalisé pour les présidentielles et encore moins pour les législatives.

    Nous disposons d'un répit d'ici 2014 et le rendez-vous de municipales. La même année tomberont les européennes. Nous devons être fin prêts pour cette échéance. Encore faut-il le vouloir, sans avoir cédé aux sirènes de la gauche si jamais elles devaient retentir d'ici là. 

    Pour l'instant, nous sommes minuscules, misérables, écrasés par la fatalité, anéantis par notre vacuité mais nous ne sommes pas morts. Nous existons encore. Ce que nous sommes devenus, notre sort funeste,  nous ne le devons qu'à nous-mêmes. Ce n'est ni la faute du PS, ni celle de l'UMP et pas davantage celle des médias.

    Je crois à la force des idées : elles émergent naturellement quand leur heure est venue parce qu'elles ont pris de la consistance. 

    C'est la voie qu'il nous faut désormais empreinter, et j'espère que nous serons nombreux à nous y retrouver.