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  • L'Europe doit protéger la Grèce, nous aussi !

    Je ne vais pas écrire un billet long, parce que Quatremer a écrit dix fois mieux que moi ce que j'aurais voulu dire. Des gros cons espère déboulonner l'euro et s'amusent à alimenter les rumeurs les plus folles sur la Grèce afin de lui imposer des taux d'emprunt délirants, supérieurs à ceux que l'on consent généralement aux économies les plus instables de la planète.

    Les Européens doivent faire comprendre aux gros connards que ce n'est pas eux les chefs. Mieux, avec une bonne réaction bien coordonnée, ils doivent faire en sorte de leur faire perdre le plus de fric possible. Je suis à cet égard en complet désaccord avec le raisonnement d'Aurélien Véron.  Une nuance, toutefois, par rapport aux remarques de Quatremer : voilà aussi ce qu'il se produit quand un État joue aux apprentis sorciers avec ses finances publiques depuis trop longtemps. Les gros connards attaquent peut-être la Grèce, mais la Grèce leur a largement prêté le flanc...

    La France n'est pas à l'abri d'un mouvement de panique sur les marchés financiers. Cela fait un moment que la crise des dettes des États est annoncée, et qu'il aurait fallu y parer. On attend toujours des propositions de Sarkozy...

  • Grande messe sur les déficits, le MoDem sceptique...

    Suite à la conférence sur les déficits publics, Jean-Jacques Jégou, Sénateur, Vice Président de la commission des finances du Sénat a réagi au nom de Mouvement Démocrate : 

    «Si l'objectif de la conférence des déficits publics convoquée aujourd'hui à l'Elysée de fonder un diagnostic partagé sur la situation des finances publiques, est louable, le temps n'est plus au diagnostic mais à l'action. 

    Le diagnostic est connu depuis bien trop longtemps : la Commission sur la dette publique présidée par Michel Pébereau l'a établi très clairement en 2005 et rien n'a été fait depuis 2007 alors que le candidat Sarkozy s'y était engagé et que le regretté Philippe Séguin, l'été dernier alertait une nouvelle fois le chef de l'Etat lorsqu'il parlait de risque d'emballement de la dette.

    La seule chose que nous pouvons constater aujourd’hui c’est le temps perdu sur ce sujet qui hypothèque chaque jour un peu plus l’avenir des générations futures et de la solidarité nationale.

    Je doute par ailleurs de l'efficacité de ce genre de grand-messe : En janvier 2006, Dominique de Villepin, Premier ministre, avait réuni une conférence nationale des finances publiques qui n'avait débouché sur aucune décision concrète. 
    Une fois de plus encore la montagne accouchera probablement d'une souris ! 

    Il faut en revanche au plus vite sécuriser nos recettes, qui sont en 2009 au même niveau qu'en 1999. Il faut cesser de financer les baisses d'impôts et les cadeaux fiscaux par de la dette. 

    Je crains que désormais le réveil soit très douloureux pour les Français. L'assainissement durable des finances publiques, qui n'a pas été entrepris par l'actuel gouvernement, demandera des réformes structurelles et des efforts importants de la part de tous les Français. Ni la révision générale des politiques publiques (RGPP) Ni le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux, dont l'efficacité est discutable, ne permettront de réduire nos déficits abyssaux. 

    Le Mouvement Démocrate rappelle par ailleurs sa proposition d’inscrire dans la constitution l’obligation de présenter des comptes publics équilibrés chaque année pour les budgets de fonctionnement »

  • Trois questions au Président Sarkozy

    TF1 reçoit ce soir le Président Sarkozy pour une séance de questions réponses. Dix citoyens (pris au hasard ?) poseront des questions au Président et il devra leur répondre. Le genre d'exercice auquel il m'aurait plû de participer. Mais...je ne suis pas invité :-)

    Il n'en reste pas moins que je vais lui poser trois questions qui me chagrinent, au Président :

    1. Monsieur le Président, vous avez repris à votre compte, en cours de campagne présidentielle le thème de la dette publique popularisé par François Bayrou : je suis très inquiet, Monsieur le Président ; je vois nos comptes publics se dégrader tous les jours et la charge de la dette s'accroître. Or, je sais tout de même un peu compter, en dépit de mon passage par l'école républicaine, et, comme je sais que le budget de l'État n'est pas extensible à l'infini, le poids des remboursements prend de plus en plus de place dans sa répartition. Monsieur le Président, comment comptez-vous redresser les comptes publics ? Ne pensez-vous pas qu'il faudrait remettre tout à plat, fiscalité, gratuités, ristournes diverses, mais aussi protection sociale afin de déterminer ce que nous devons payer, ce à quoi nous renonçons et quelles priorités nous nous donnons ?

    2. Monsieur le Président, vous avez souvent évoqué, au cours de votre campagne la sécurité des citoyens. La marque Kärcher vous doit un surcroît de notoriété. Pourtant, Monsieur le Président, la délinquance n'est pas jugulée, en dépit de nouvelles lois promulguées, et vous supprimez de nombreux postes dans la gendarmerie et la police. Par ailleurs, Monsieur le Président, je ne comprends pas que la police prenne du temps pour verbaliser et rudoyer un piéton qui a traversé quand le petit bonhomme était rouge, alors qu'au pied même de son appartement, des individus agressifs fument, boivent de l'alcool sans réactions des forces de l'ordre. Certaines lignes de banlieue sont des coup-gorge, Monsieur le Président, et je ne parle même pas des cités où se produisent régulièrement des mini-émeutes communautaires : que comptez-vous faire pour remédier à cet état de fait ?

    3. Ma troisième question, Monsieur le Président, concerne l'industrie. Je vous sais sincère sur le sujet, et très en colère quand des usines sont fermées et que de grandes entreprises choisissent de délocaliser leur production en dépit des promesses et des aides. Néanmoins, ce sont des pans entiers de notre industrie qui déménagent ainsi et des êtres humains qui restent gros Jean comme devant quand leur outil de travail n'est plus qu'une friche. Je ne vous cache pas, Monsieur le Président, que j'appartiens à un mouvement politique, le MoDem, qui a fait de la réindustrialisation de la France le coeur de son programme économique. Que comptez-vous faire, Monsieur le Président, pour remédier sur du long terme à ce désastreux état des choses ?

  • Dette et retraites, Sarkozy marche sur des oeufs

    La situation financière de la France est telle qu'elle a désormais la corde au cou. Pendant toute la campagne présidentielle, François Bayrou a averti sur les risques mortels que faisait peser sur l'économie nationale la dette de la France : en vain. Plus récemment, Marielle de Sarnez exprimait de fortes inquiétudes à ce sujet. Hélas, nous y sommes : nous devions aller dans le mur, et nous y sommes quasiment. Pourquoi ? pour une raison très simple : les agences de notation (dont dépendent les notes des États sur les marchés financiers, et, par suite, le montant de leur taux d'emprunt pour lever des fonds) estiment qu'au-delà de 80% du PIB de dette publique, un pays ne peut pas conserver sa notation AAA. En 2011, notre ratio devrait être de l'ordre de 90% et plus. Nous aurons donc crevé le plafond. Le seul espoir de la France, c'est de faire valoir que cette augmentation exponentielle de la dette est d'ordre conjoncturel et que nous allons remettre de l'ordre au plus vite dans les comptes publics. En fait, si les pouvoirs publics français ne montrent pas leur détermination, les agences de notation n'attendront même pas 2011. Si nos taux d'emprunt grimpent, la charge de la dette augmentera dans le budget, et les économies à faire seront encore plus importantes. Bayrou a maintes et maintes fois expliqué ce mécanisme.

    Nicolas Sarkozy est donc dos au mur : il doit absolument donner des gages de bonne volonté. Il ne peut donc faire autrement que de réformer les retraites, quel qu'en soit le coût politique, et il doit l'annoncer maintenant. Il ne peut pas attendre le lendemain des élections régionales, parce que nos prêteurs n'attendront pas jusque là, eux, pas plus que les agences de notation.

    Cette situation est très grave. Martine Aubry l'a certainement compris. Elle fait preuve de responsabilité. Le MoDem également. Toutefois, PS et MoDem ne devraient pas accepter de rattraper les erreurs de Nicolas Sarkozy sans contrepartie.

    Accepter de discuter sur les retraites, soir, mais Nicolas Sarkozy doit aussi revenir sur les réformes fiscales qui ont plombé les finances de la France. La France n'a plus le choix. Et je crois aussi à titre personnel, qu'il faut déballer toute la dépense publique et la remettre à plat. Non seulement il va falloir payer des impôts pour sortir de la nasse, mais il va falloir également réduire singulièrement nos finances.

    Plutôt que de procéder à des ajustement dans tous les services publics, rendant ainsi chaque jour chacun d'eux toujours plus inopérant, il apparaît nécessaire, je le dis une nouvelle fois, de déterminer ce que nous voulons conserver et ce que nous sommes prêts à abandonner.

    C'est comme dans un jeu : vous avez un sac à dos, mais ce qui est dedans est trop lourd pour votre force : il faut donc jeter des objets. A vous de choisir, les amis... Autre image, vous êtes en ballon, mais il menace de se perdre corps et âme : il faut jeter du lest. Faites le tri, et grouillez-vous de balancer ce que vous ne voulez pas garder, parce que si le ballon descend trop pas, pour reprendre de la hauteur, ce ne sera pas seulement des objets qu'il faudra balancer, mais peut-être bien un passager...

  • Déficit de pensée, déficit budgétaire

    J'ai écouté la réaction de Robert Rochefort, après l'annonce présidentielle, pour la nouvelle année, et à vrai dire, j'y retrouve l'essentiel de ce que je reproche au Président et à son gouvernement. C'est, en effet, tout de même gonflé de venir déclarer les déficits grande cause nationale après avoir contribué plus que tout autre chef d'état avant lui à les creuser. Le pire avec Nicolas Sarkozy, c'est qu'il ne suit aucune ligne cohérente : il aurait pu par exemple assumer une ligne libérale qui aurait eu le mérite de la tenue et de la logique. Mais ce n'est même pas le cas. On cumule, actuellement, en France, les désavantages du pire de l'étatisme et du mauvais libéralisme.

    Voici ce que déclarait Robert Rochefort, euro-député MoDem/ADLE mercredi dernier

    «Je considère que le président de la République s'est avant tout livré à un exercice d'autojustification des décisions prises l'an passé. Cet exercice a été d'autant moins crédible, que Nicolas Sarkozy a voulu faire croire que les mesures prises en 2009 étaient cohérentes et efficaces contre la crise, alors qu'elles ont été ouvertement disparates, contradictoires et n'ont pas produit les résultats qu'il a annoncés ce jour. Globalement le président de la République persiste dans l’absence de discours de fond pour préparer l’avenir. Les réponses court-termistes, et les mesures pansements annoncées aujourd’hui comme mises en place depuis le début de la crise n’offrent ni perspectives durables, ni d’investissements pour préparer l’avenir. -L’élément phare de son discours semble être sa prise de conscience de la dégradation des comptes publics dont il est en réalité le premier responsable en ayant depuis près de 2 ans contribué plus qu’aucun autre président avant lui à l’accroissement vertigineux de la dette : bouclier fiscal, baisse de la TVA dans la restauration, suppression de la taxe professionnelle en particulier. -Le président de la République annonce une grande réunion sur les comptes publics et la réduction des dépenses de l’Etat. Il ne peut affirmer que les économies budgétaires suffiront à sortir la France de la situation budgétaire dramatique dans laquelle il l’a lui-même plongée. En réalité, de nouveaux prélèvements seront évidemment à prévoir et nous devrons garantir que ceux-ci respectent une vraie logique de justice sociale, et de préservation de l’efficacité économique de la France. Enfin je regrette une nouvelle fois que Nicolas Sarkozy n’ait dit que très peu de choses sur la politique économique européenne, seul vrai levier pour répondre aux enjeux mondiaux de la crise économique En bref, Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois démontré le grand déficit de pensée économique claire et cohérente de cette majorité et de ce gouvernement, démontrée maintes fois depuis le début du quinquennat.»

    Il y a une chose qui me paraît absolument certaine, et c'est ce qui me gêne, d'ailleurs, parfois, chez mes amis libéraux : il est hors de question d'envisager une quelconque forme de baisse des impôts et des taxes avant d'avoir au préalable établi quelle économie la compensera. Et, très précisément, la bonne méthode, c'est de faire D'ABORD l'économie, et ensuite, seulement, affecter les fonds dégagés à une éventuelle baisse d'impôts. Mais à vrai dire, à l'heure actuelle, nous n'en sommes même pas là : toute économie réalisée ne peut être affectée qu'à la réduction de notre dette et à rien d'autre. Et on n'aura aucun marge tant que l'on n'aura pas commencé par cela. Il faut donc lancer un grand débat sur ce qu'il convient de réduire comme dépenses publiques. Le problème, c'est que ce débat ne peut être crédible sans revenir sur les baisses d'impôts consenties depuis deux ans. Revenir sur ces baisses d'impôts ne signifie pas pour autant ne pas envisager d'abaisser ponctuellement la fiscalité, mais cela doit être fait à l'aune de l'efficacité avant toutes choses.

    J'ai malheureusement le sentiment que Nicolas Sarkozy n'écoute plus personne, pris dans un exercice du pouvoir de plus en plus solitaire. Seul pilote à bord, il dirige l'esquif France droit vers la tempête. Je crois que la seule manière de promouvoir d'autres têtes au sein de l'UMP pour s'opposer à sa politique désastreuse et le contraindre à écouter ceux qui renâclent, au sein de sa propre majorité, c'est de lui infliger une défaite électorale sans précédent. En même temps, à titre personnel, je ne souhaite en aucun cas que cette défaite profite à la gauche et aux solutions non moins désastreuses que celles de Sarkozy qu'elle propose. Il faut donc, je le pense, promouvoir les partis centristes partout où ils se présentent de manière autonome. Je regrette profondément que le Nouveau Centre ne fasse pas le choix de l'autonomie. A défaut, il demeure le MoDem et l'Alliance Centriste, ainsi que de petits partis centristes et libéraux, comme Alternative Libérale ou le Parti Libéral Démocrate. Si personnellement, mon obédience va au MoDem, pour les électeurs de droite qui ne se retrouveraient pas dans mon parti, il y a ceux que je viens de citer. Quant aux électeurs de gauche, il leur faut voter pour la gauche raisonnable quand elle est là, et sinon, pour le MoDem s'ils veulent faire valoir leurs préoccupations.

    Je pense que la fiscalité et l'emploi (en plus des transports) seront au coeur de la campagne des Régionales. Tous les services rendus ont un coût, il faudra bien en débattre. Tous les défaussements de l'État ont aussi une conséquence sur la fiscalité des Régions, a fortiori les décisions ubuesques. Les Régions font plus pour l'économie d'un pays que l'État, mais le chef de l'État est un Néron budgétaire qui peut choisir à lui seul de mettre le feu à notre Rome moderne sans que personne ne puisse l'arrêter. C'est à cette situation très grave qu'il faut mettre un frein.

    Le pire, c'est que tout comme Néron, il se regarde chaque matin (les brèves du Canard en attestent) en songeant comme l'empereur fou : qualis artifex pereo ! le problème, c'est que ce n'est pas lui qui périt mais notre pays, et que pas plus que Néron il n'est un artiste...

  • Les enfants de nos enfants

    «Nous croyons que l’assainissement de nos finances n’est pas une option parmi d’autres. C’est une nécessité qui s’imposera à tout le monde. La garantie que nous apportons, c’est que cela sera fait de façon juste, sans favoritisme, et en assurant les principes de solidarité qui ont fait la France.
    En défendant ce projet de société, nous parlons au nom d’une catégorie que l’on sacrifie : les plus jeunes des Français, les enfants, et même les enfants qui ne sont pas encore nés, ceux qui viendront au monde dans les années qui viennent. Ceux-là n’ont pas de défenseurs. La politique à courte vue, la politique au sondage, les sacrifie. Personne ne parle en leur nom. On compromet leur avenir, on hypothèque leur futur, et comme ils ne peuvent pas se faire entendre, comme ils ne manifestent pas, on ne les prend pas en compte. Nous avons choisi d’être leurs défenseurs
    ».

    Ce n'est pas de moi, c'est de Robert Rochefort, euro-député et vice-président du MoDem. C'est lui qui anime les commissions thématiques de ce parti. Et comme il a très bien parlé, je n'ai rien à ajouter...

     

  • Quels impôts après les régionales ?

    J'aimerais bien qu'à l'approche des régionales, on évoque la question de la fiscalité. On le sait, notre État est déjà endetté jusqu'à la moëlle. Certains sonnent l'alarme en vain depuis longtemps. Ce que je crains, c'est que les Régions se transforment en autant de mini-États, eux-mêmes à leur tour endettés avec un service de la dette croissant. On aurait alors tous les ingrédients réunis pour une explosion fiscale, budgétaire puis économique sans précédent.

    Les citoyens doivent pouvoir choisir ce qu'ils paient. Tout doit être mis sur la table : pas question de se retrouver avec des hausses d'impôts monumentales après les élections. Tout a un coût, et nous, citoyens, devons pouvoir choisir. Les partis politiques doivent jouer cartes sur table et préciser clairement ce qu'ils comptent financer, avec quel argent, et s'ils voteront ou non des hausses d'impôts.

    D'ailleurs, tout programme qui ne donnera pas de chiffres précis sera à mes yeux fallacieux. Je crois qu'il faut par-delà les partis s'unir pour exiger la vérité et le débat. Par exemple, en île de France, Huchon vient de voter un budget qui provoquera une hausse de 28% de la dette de l'île de France, soit une hausse sans précédent. C'est d'ailleurs bien pour cela que le MoDem en île de France a refusé de voter la partie dépenses. Et encore, à ce que je comprends, ils n'ont pas voté contre parce que ce nouveau budget réduisait de 21 millions d'euros l'enveloppe d'emprunt. Dans le budget 2009, la charge de la dette représentait déjà un peu plus de 395 millions d'euros, soit 9% du budget total.

    La communication, les aides diverses et variées, les fêtes, le soutien à la culture, tout cela coûte de l'argent. Et même quand l'on parle de transports, ce n'est pas la même chose que d'accroître l'offre de transports et de réaménager les stations du forum des halles, par exemple. Le projet va coûter 130 millions d'euros. S'il me paraît légitime d'aménager des accès pour les personnes handicapées, en termes de priorité, je préfère qu'on crée un service qui supplée aux grévistes du RER A plutôt que l'on dépense des sommes faramineuses pour améliorer les marquages au sol ou que l'on agrandisse la salle réservée aux voyageurs et cetera. Pourquoi les voyageurs sont compressés, à certaines heures à Châtelet ? Ce n'est pas que la salle n'est pas assez grande, mais plutôt qu'il n'y a pas assez de transports pour les Franciliens.

    Alors voilà, j'espère pouvoir fouiller exactement ce que comportent les différents budgets pour m'assurer que l'on va bien à l'essentiel et que l'argent de NOS impôts n'est pas gaspillé en paillettes et aménagements inutiles.

    J'espère bien que le MoDem va s'engouffrer dans cette opération-vérité là...

  • Ali baba, le sukuk et les quarante dettes

    Oh, l'instructif article de Sylvain Lapoix que voilà, ce matin, dans Marianne2 ! La France, depuis quelque temps, s'intéresse de près à la finance islamique, et, par exemple, l'université de Paris-Dauphine vient même d'ouvrir un diplôme universitaire de finance islamique.

    Voyons, voyons : qu'avais-je constaté, au dernier équinoxe d'automne ? Que la France venait de modifier son code civil afin d'introduire les obligations islamiques en droit français. Jusqu'ici, j'avais pensé que c'était là l'occasion d'organiser un juteux appel de fonds en provenance des pays de l'or noir. Mais c'est encore plus subtil que je ne l'avais imaginé et Sylvain Lapoix l'explique très bien : les fameux sukuks, dont j'ai déjà parlé ici, ne sont pas considérés comme des créances, mais comme des titres de propriété. C'est très très très utile quand on cherche à évaluer le montant d'une dette. Par exemple, jouons au Dettopoly : dans la famille déficit budgétaire monstrueux, je choisis la France. Ah, mais, comment se fait-ce, la dette de la France a baissé alors que son déficit budgétaire a augmenté ? Hé hé, magie ! Prononce avec moi le mot magique "sukuk" et toutes tes dettes se transformeront en titres de propriété. Mieux, c'est ton prêteur, devenu propriétaire, qui sera considéré comme endetté au même titre que toi, puisque vous serez co-propriétaires...

    Ainsi, la France, en tant que nation, pourrait devenir la co-propriété des brillantes démocraties que sont les pays du Golfe persique. Et bien sûr, son gouvernement va pouvoir continuer à creuser le déficit tout en clamant que la dette s'est réduite... Ah, au fait, on comprend peut-être mieux le récent voyage (non-officiel) de Nicolas Sarkozy en Arabie Saoudite.

    C'est le trésor d'Ali Baba ces sukuks : on va pouvoir faire au moins quarante dettes avec...

  • Paradis fiscaux, le bouc-émissaire pratique

    Je vais encore pousser un coup de gueule à rebours de la doxa ambiante, mais il y a des facilités qui m'exaspèrent vraiment trop ; la classe politique mondiale a trouvé le moyen idéal de détourner des regards les véritables causes de la crise financière : les paradis fiscaux sont des bouc-émissaires idéaux. On les accuse de tous les maux. Dans le même temps, on se préoccupe des bonus des uns et des autres, alors que les véritables questions de fond, ce sont les normes comptables et la régulation des fonds propres des banques. Mais évidemment, comme c'est abscons et que cela ne parle pas à l'électeur, nul n'en dit mot à part quelques esprits lucides.

    Or, dans ce domaine, le G20 n'a strictement rien apporté : aucune avancée, et d'ailleurs, les USA n'en veulent pas. Pointer les petits pays que sont le Luxembourg ou les îles Caymans, c'est très pratique ; cela évite d'avoir à faire le ménage chez soi.

    La volonté de faire payer une taxe aux banques est idiote et montre bien l'inanité et la bêtise (l'ignorance ?) crasse de la classe politique. Le terme même de "taxe" est démagogique et renvoie à la vulgate socialiste. Il eût été bien plus censé de réclamer aux banques françaises de payer des assurances en fonction du niveau de risque pris : la prime de l'assurance augmenterait alors selon le niveau du risque. Évidemment, cela suppose un organisme de contrôle indépendant (pourquoi pas la Banque Centrale Européenne ?) et que les États acceptent de lui déléguer certaines prérogatives (ça, c'est pas demain la veille).

    A vrai dire, pendant qu'on jase sur les vilains banquiers, on en oublie les effets kisscool du Grand Emprunt, en France. Mais il se trouve (attention, je vais prononcer un très très gros mot) que quelques libéraux veillent au grain, et au bon : il n'a pas échappé à l'ami hashtable ce qui pend au nez de nos finances. On le sait, Sarkozy a voulu donner un caractère "populaire" à son grand emprunt : ce caractère à un coût, les taux d'intérêt vont en être nettement plus élevés, contribuant à dégrader significativement notre endettement et notre capacité à faire face à la charge de la dette. Or, cela commence à inquiéter sérieusement les agences qui nous attribuent notre note de confiance. Jusqu'ici, la France était l'un des quatre seuls pays à disposer d'une note AAA, assurant ainsi de bénéficier de liquidités sur les marchés aux taux les plus intéressants. Or, compte-tenu de la dérive vertigineuse de nos finances publiques, il est fortement question, chez quelques unes des agences de notation, de dégrader notre note de solvabilité. Dans un tel cas de figure, nos emprunts deviendraient bien plus coûteux, car les taux demandés seraient bien plus élevés. Pour emprunter la même somme, il faudrait alors payer plus sur le budget de l'État, donc, par suite, réduire les autres postes budgétaires.

    Voilà où nous en sommes, et c'est très grave. En fait, on n'aborde aucune question de fond, préférant l'écume de l'actualité nous bercer de rêves rédempteurs.

    Je me serais attendu à ce que le MoDem, François Bayrou, habitués pourtant à dévoiler la vérité derrière les apparences, tirent la sonette d'alarme. Au lieu de cela, je n'ai entendu que les platitudes et les billevisées qui sont le plat de résistance de toute la classe politique. J'avoue que cela m'agace assez fortement, parce que j'attends le courage de dire la vérité aux Français de la part du MoDem et de ses responsables politiques. Sur la dette, je leur donne quitus, mais sur les banques, ils ne gagnent à mon avis strictement rien à vouloir glapir et bêler plus fort que la gauche.

  • Déficit et protection sociale, l'Express ouvre le débat

    François Fillon a promis de ramener d'ici 2014 le déficit budgétaire à 3%. Moi, très dubitatif, je lui demande comment, et je constate avec satisfaction qu'au moins un organe de presse fait son boulot et pose les questions crues.

    C'est clair, et on le sait, même avec de la croissance, nous ne viendrons pas à bout de notre déficit ;  il n'y a donc pas 36 solutions et l'Express en fait très vite le tour.

    a) soit on réduit les dépenses

    b) soit on augmente les impôts.

    Moi, j'ajoute une option c) partie pour se profiler, vu l'ampleur de nos déficits : on réduit nos dépenses ET on augmente nos impôts...

    Après, il faut un vrai débat pour savoir comment on procède : CSG ? TVA ? Impôt sur le revenu ? qu'augmente-t-on ?

    Côté dépenses, c'est simple : soit on renonce à certaines prestations et à certains services, et dans ce cas, il faut commencer à débattre pour déterminer lesquels, soit on paie ces services et ces prestations, mais ça va coûter cher, et cela nous renvoie soit à nos dépenses personnelles, soit aux impôts. Attention : ce qui est en jeu, ce sont les indemnités d'assurance maladie, celles du chômage et encore les retraites. Et nous n'allons pas y couper. J'avoue que cela m'angoisse, et que je préfère que l'on me dise la vérité tout de suite, même si ça fait mal, afin de commencer à discuter des remèdes.

    Le problème, c'est que pour débattre de cela, encore faut-il en arriver au point de départ, or, nous n'y sommes pas !