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  • C'est quoi ces mesures catégorielles qui plombent le budget de l'État?

    Quand j'étais à l'école, je n'étais pas mauvais en mathématiques. Sur la partie algèbre et calcul mental, j'étais même bon, voire très bon.

    Alors il y a un truc que je ne m'explique pas : pour ce que j'en connais, les salaires des enseignants ne bougent pas depuis des années. En fait, par rapport à l'inflation et hors grilles indiciaires, ils seraient plutôt orientés à la baisse.

    Récemment, le niveau de vie des classes moyennes a été évalué à un revenu mensuel dans une fourchette de 3 500 à 5 000 euros par mois.

    Un jeune prof gagne aux alentours de 1400 à 1500 euros par mois. Même en se mettant en couple, donc en constituant à deux un seul foyer fiscal, il fait toujours partie des pauvres, en tout cas, des classes les plus modestes.

    On nous dit que l'État peine à payer ses fonctionnaires pour le mois de décembre, notamment en raison de mesures catégorielles prises dans l'Éducation Nationale.

    Elles sont où les mesures catégorielles ? Notez, j'ai peut-être un indice. Il paraît que les profs débutants ont été augmentés en début d'année. Châtel avait fait beaucoup de bruit avec cette histoire. Est-ce que c'est ça, les mesures catégorielles ?

    Quand on entend pérorer les crânes d'oeuf, il paraît que les enseignants n'ont des classes que de 11 à 14 élèves en moyenne. C'est le taux d'encadrement calculé. Putain, ils foutent quoi de leurs journées, les crânes d'oeuf ? Partout où je pose la question, même pour ceux qui enseignent dans la zone la plus racailleuse du 93, il n'y a pas un taux d'encadrement aussi faible. Ils comptent quoi les crânes d'oeuf ? Les bons à rien qui ne glandent rien dans la journée dans les administrations centrales si ce n'est foutre des bâtons dans les roues de ceux qui prennent des initiatives ou produire des kilos de paperasse et de circulaires au risque d'une déforestation massive ?

    Bref, il manque 2.5 milliards d'euros à l'État. Mais bon sang, comment on en arrive là, c'est de la folie.

    La commission des finances et Arthuis (qui a fini par se fâcher puisqu'il a voté contre le projet de loi de financement de la sécurité sociale) ne cessent de mettre en garde l'État.

    Comme le dit Rubin, ça devait arriver. J'avoue que je commence vraiment à flipper. Je préfère avoir mal un peu mais maintenant, que très mal mais dans pas longtemps. 

    Je ne dis pas qu'il faut faire n'importe quelle économie, mais il faut en faire, nom de Zeus. Alors discutons-en cartes sur table.

  • Cheval de Troie chinois...

    Énée dans l'Énéïde de Virgile, rapporte les paroles de Laocoon, prêtre d'Apollon à Troie, à la vue du cheval que les Grecs ont laissé après leur départ : timeo danaos et dona ferentes. Je crains les Grecs, même lorsqu'ils me font des cadeaux.

    C'est par cette formule judicieusement choisie que le blog du Parisien Libéral met en garde l'Europe contre les cadeaux potentiellement empoisonnés du régime chinois.

    Il observe que les pays en quasi-cessation de paiement qui ont accepté des aides de voisins "altruistes" ont infléchi curieusement, comme par hasard, leur diplomatie par la suite. Parisien Libéral cite notamment l'Islande avec la Russie, sur la question de l'Arctique, ou mieux encore, dans le domaine militaire avec la proposition de former des pilotes russes sur une ancienne base américaine.

    Si je n'agrée pas le discours final de l'auteur de l'article qui invite à chasser la Grèce de l'Europe en raison de ses fraudes, en revanche, je le rejoins tout à fait pour juger que l'Europe doit être indépendante face aux fonds souverains intéressés par ses soucis budgétaires...

    Si les Chinois aident les Grecs au moment où ils ont dans la difficulté, ces derniers leur seront reconnaissants pour longtemps, même si cette aide est clairement intéressée. Quand vous crevez la bouche ouverte, même si celui qui vous sauve vous demande un service après, vous êtes bien content qu'il vous ait sauvé.

    Il est déplorable que l'Europe ne soit pas en état d'aider les siens en priorité. La Chine rassure les marchés quand elle achète des emprunts d'État grecs, ou plus exactement, qu'elle est prête à le faire, tandis que nous Européens, les inquiétons quand au contraire nous hésitons sur la solidarité nécessaire. Solidarité qui n'exclut évidemment pas une sévère mise sous tutelle quand abus il y a.

    La proposition de virer la Grèce est la pire de toutes : c'est ouvrir en grand les portes de la nation hellène aux Chinois. C'est une faute éthique et un erreur diplomatique et stratégique majeure que de raisonner ainsi.

    Pauvre Europe : où en es-tu réduite, incapable de sauver l'un des tiens que tu es...

  • Angles morts...

    J'ai lu l'intervention de Jean-Jacques Jégou au Sénat, sénateur de la Marne et Ministre de l'Économie du Shadow Cabinet du MoDem. Il s'exprimait sur le projet de loi gouvernemental sur la régulation financière et bancaire.

    Le concept d'angles morts me paraît particulièrement intéressant :

    La crise a ainsi mis en évidence la nécessité pour les régulateurs de disposer d’une vision de l’ensemble des risques, plus particulièrement ceux de nature systémique. Elle impose de mettre en place des structures transversales de surveillance aux niveaux national, européen et international pour améliorer la capacité de prévention et d’évaluation des risques comme la réactivité des régulateurs par la mise en place des systèmes d’alerte. Elle implique également que les autorités de régulation des différents secteurs et des Etats coopèrent et échangent les informations.
    Les autorités de régulation doivent également réduire au maximum ce qu’on appelle les « angles morts », afin qu’aucun acteur ou produit financier (notamment les plus complexes et les plus dangereux) n’échappe à la surveillance ni à la réglementation. Cela passe par un renforcement de la transparence et la traçabilité de ces produits, donc par des informations fiables sur leur nature, les parties et les risques inhérents aux opérations et l’établissement d’une réglementation proportionnée à ces risques.
    Il faut enfin responsabiliser les acteurs en faisant apparaître et assumer clairement le coût du risque. C’est tout l’enjeu de Bâle III pour les banques, Comité qui s’est engagé le 12 septembre dernier sur la voie d’un renforcement de leurs exigences prudentielles en leur demandant d’augmenter, à terme, leurs fonds propres disponibles et leur ratio de solvabilité.

    Dans les angles morts, il y en a un, et un sérieux, que Jean-Jacques Jégou n'évoque pas, et qui me semble pourtant criant d'insécurité : les États.

    Toutes les mesures qui sont petit à petit validées par nos représentants nationaux ne visent qu'une des faces de l'iceberg : les produits dérivés. A aucun moment il n'est envisagé d'intégrer dans un contrôle prudentiel les titres émis par les États, alors que tout le monde s'accorde à dire que la prochaine crise viendra de là.

    Aucun état vertueux n'a été mis en danger par la crise financière : ce sont les États multi-endettés, souvent depuis des dizaines d'années qui ont eu à craindre les premiers les répercussions de la crise. Les États craignent les fonds mouvants qui cherchent à se placer au plus offrant, et tentent de les contrôler. Mais en réalité, ils donnent le fouet pour se faire battre en offrant le flanc aux coups les plus dangereux.

    Quand on conduit, l'angle mort, c'est celui qui vous cache le véhicule qui est le plus proche de vous, non celui que l'on discerne de loin dans son rétroviseur. Les agences de notation européennes et américaines ne veulent pas contrarier les pouvoirs publics et se gardent donc depuis des années de réévaluer la solvabilité d'États lourdement déficitaires.

    Un enfant, pourtant, le comprendrait, et même, tous les Français le comprennent avec leur propre porte-monnaie. On ne peut indéfiniment emprunter quand on n'a pas le cash flow pour rembourser.

    Aux premiers temps de la République romaine, l'homme qui à force d'intérêts avait fini par ne plus rien posséder portait un nom : on l'appelait un nexus, ce qui signifie littéralement, en latin, enchaîné, lié.

    Enchaîné, parce que si son créditeur lui réclamait une ultime fois ses fonds, il basculait dans l'esclavage et perdait définitivement sa citoyenneté...

    A méditer pour nous...

  • Dette et droits de l'homme

    Marielle de Sarnez, euro-députée et vice-présidente du MoDem, occupe désormais dans le Cabinet Fantôme de François Bayrou le poste des Affaires étrangères.

    L'attitude à adopter face au dumping social et en matière de droits de l'homme me paraissent deux chapitres importants de ce domaine de gouvernance. C'est donc avec intérêt que je fais connaître la position exprimée par Marielle au Parlement Européen à propos de la Chine.

    Intervenant lundi dernier en session plénière du Parlement européen, réuni à Strasbourg, lors d'un débat sur les relations entre l'Union européenne et la République Populaire de Chine, Marielle de Sarnez, vice-Présidente du MoDem, a demandé à la Commission européenne "de définir une stratégie nouvelle". La présidente de la délégation MoDem au sein du Parlement européen a proposé trois directions dans son intervention :

    "Premièrement, nous avons besoin, comme le président du Conseil l'a dit, de réciprocité. Un exemple : les entreprises chinoises ne peuvent continuer à s'installer chez nous alors que nos entreprises sont interdites d'accès à leurs marchés publics. Il faut choisir. J'attends donc des mesures qui vont dans ce sens-là." 

    "Deuxièmement, l'Union ne peut plus accepter plus longtemps sans réagir le dumping social, sanitaire, environnemental qui est responsable directement de trop nombreuses délocalisations de notre territoire européen. Les coûts dérisoires de main-d'œuvre ou les conditions de travail déplorables ne doivent plus être considérés par la Commission comme des "avantages compétitifs naturels". Sur ce point, je demande vigoureusement, Monsieur le Commissaire, un changement de doctrine de la Commission."

    "Troisièmement enfin, nous ne pouvons plus faire l'impasse sur la question des droits de l'Homme. Et le soutien ostensible, par exemple, de Pékin à l'Iran, à la Corée du Nord ou à la Birmanie, pose évidemment problème. L'objectif de l'Union européenne a toujours été de favoriser l'émergence de la démocratie, de démocraties. Sur cette question, là encore, nous ne devons rien céder", a conclu Marielle de Sarnez.

    Bon, très bien sur le principe, mais à la suite de cette intervention de Marielle, il demeure pour moi deux questions assez importantes en suspens :

    - primo, est ce que la diplomatie française en matière de dumping social et de droits de l'homme passe désormais exclusivement par l'Europe ? En somme, la France dispose-t-elle encore d'une diplomatie propre, capable d'agir sans relais européen ?

    - secundo : j'entends bien qu'il s'agit d'imposer à la Chine des normes acceptables tant sociales que juridiques, mais j'imagine bien que la Chine va réclamer des choses en échange ! La diplomatie est yun art de la négociation, et si l'Europe est une grande puissance qui peut parler d'égale à égale à la Chine, elle n'a pas le pouvoir de lui imposer quelque chose sans un retour. Qu'est-ce que l'Europe doit mettre dans la balance dans ces conditions ?

    - tertio, je voudrais rappeler que la Chine possède de nombreux titres d'emprunts d'État des pays occidentaux. Près de 850 milliards de dollars, par exemple, pour l'Amérique.

    En fait, mon questionnement dépasse le seul cas de la Chine. Près de 80% de résidents étrangers détiennent la dette française. Quel peut être notre poids diplomatique quand nous évoquons les droits de l'homme et le dumping social face à des pays dont nous sommes débiteurs ?

    Il y a là une vraie problématique géostratégique que nous ne pouvons éluder. Peser pour obtenir le respect des droits de l'homme a un coût, parfois très élevé. Combien sommes-nous prêts à payer ? Et même si nous sommes prêts à payer, en avons-nous seulement les moyens ?!

  • Une cagnotte ? Ah, les imbéciles !...

    Je suis sûr qu'Hashtable a le don de prescience. Généralement, côté prophéties, il tape assez juste. D'après l'Express, le cru fiscal devrait être meilleur cette année que la précédente, et, par suite, le déficit budgétaire davantage réduit que prévu. Oh, pas de grand chose : 7.8% à la place de 8%, allez, soyons bon prince, 7.5%. Hashtable qui a du sentir le doux fumet de la revendication déficitaire voit venir de très loin les gros titres sur la cagnotte. Oui, la cagnotte  : vous vous souvenez, sous le gouvernement Jospin, en plein accroissement du déficit tous les abrutis qui ont fait sonner leur timbale en couinant à la redistribution de l'argent n'avait pas ?

    Tenez, imaginez un gars qui saute d'un avion et dont la parachute ne s'ouvre pas : il a un calculateur de vitesse de chute. Hop, un courant d'air ascendant, et il a la bonne surprise de constater qu'il va toucher le sol à 200km/heure, seulement, à la place de 500km/heure. Chouette, non ?

    Parions, comme mon affreux libéral favori, qu'il n'y aura pas long avant que les premières unes hurlent à la collectivisation du surplus...

  • Crise des États, on y est...

    Les crises qui secouent successivement notre vieux monde ont ceci de paradoxales qu'elles ne présentent aucun caractère imprévu. Le Japon fait savoir qu'il pourrait faire défaut de paiement sans une réduction drastique de ses déficits. Grèce, Espagne, Portugal, Irlande, Islande, Grande-Bretagne, la liste s'allonge au fil du temps. Et pourtant, la crise de la dette des États, elle a été évoquée dès les premiers plans d'aide et de relance de l'hiver 2009. En France, je le rappelle une fois de plus, Bayrou avait fait de la dette son cheval de bataille. Cameron, Clegg au Royaume-Uni présentaient des programmes chiffrés pour réduire la leur. Le FDP en Allemagne en faisait aussi l'un des axes majeurs de sa campagne électorale.

    Peut-on s'imaginer un seul instant qu'on nous refasse le coup du nuage radio-actif de Tchernobyl ? Les autorités françaises avaient assuré sans vergogne que tel Moïse écartant les eaux du cataclysme, la France s'était vue épargnée par le nuage éruptif provoqué par l'explosion de la centrale nucléaire ukrainienne.

    Nous n'échapperons pas à nos dettes. Nos déficits sont fantastiques. Je m'étonne qu'aucun parti ne fasse ce que les Lib-Dems ont fait en Angleterre, un programme complet qui précise où et comment vont être réalisées les économies.

  • Retraites et cotisations, un conseil au gouvernement

    J'ai entendu ce matin que le gouvernement escomptait aligner les cotisations des retraites de la fonction publique sur celle du secteur privé. C'est sans doute légitime, mais ce serait une grave erreur de baisser le salaire net des fonctionnaires ainsi. Il faut la jouer subtil pour que cela passe : ce qui serait pertinent, ce serait de réaliser cette ponction au moment du passage d'un échelon à un autre pour le fonctionnaire, car son salaire augmentant à ce moment-là, in fine, l'augmentation serait simplement moindre. Il suffit de donner cette consigne dans toutes les administrations publiques, et le tour est joué.

    Par ailleurs, pour que ce tour de vis ait la moindre chance d'être accepté par l'opinion, il faut en finir avec toutes les exonérations qui touchent les retraites. Bouclier fiscal, heures supplémentaires, allègements fiscaux, tout doit passer à la trappe. Tous les revenus doivent contribuer, y compris les revenus financiers qui pouvaient ne pas avoir été touchés par cet impôt spécifique.

    Il faut dans le même temps diminuer la dépense publique : mauvaise méthode que de donner ordre à tous les ministères de donner un tour d'écrou. Il vaudrait mieux engager un débat pour redéfinir les missions de l'État et, le cas échéant, repousser aux calendes grecques (c'est le cas de le dire) tout grand projet pharaonique qui n'aurait pas une claire raison d'être.

    Ce serait risqué de consulter les Français sur les déficits, comme le veut François Bayrou, mais cela aurait du panache, et cela me semble le seul moyen de pouvoir agir, car sans l'adhésion de son peuple, un dirigeant politique n'est rien.

    Très astucieux, en revanche, de prévoir que plus aucune dérogation fiscale ne puisse être votée sans passer par la loi de finances : actuellement, on peut voter un addendum fiscal à l'occasion de n'importe quelle mise au vote d'une loi. Après cette réforme, il faudra attendre la loi de finances, et elle n'a lieu qu'une fois par an. Donc fini les cadeaux à l'emporte-pièces au jour le jour, en fonction de l'actualité du moment. J'ai du mal à imaginer que ce soit Sarkozy qui ait eu cette idée, mais je peux me tromper. Cela ressemble davantage à du Fillon, ça. Si c'est Sarko, cela signifierait qu'il serait devenu continent ?!!! Quelle révolution !

  • Un répit pour l'Europe et ses États

    La Banque Centrale Européenne et la Commission ont donc pris la décision de proposer au reste du monde une action européenne commune. Faisant fi des traités, des garanties pour un montant de 750 milliards d'euros ont été prises par les pays de l'Union Européenne afin de pouvoir court-circuiter d'éventuelles spéculations et venir en aide à des pays en difficulté.

    Il ne faut pas pour autant compter échapper à nos charges, sauf à prendre le risque d'un tour de passe-passe que nos créanciers n'apprécieraient guère (voir l'analyse de Démocratie Sans Frontières à ce sujet...). Non, en réalité, les États européens n'ont fait que gagner le répit nécessaire pour assainir leurs finances publiques. Nous n'échapperons donc pas à une politique de rigueur ; l'enjeu, désormais, c'est d'avoir encore la possibilité de choisir entre une politique de rigueur que nous maîtriserons et une politique de rigueur qui nous serait imposée. C'est ce qu'évaluait avec beaucoup de justesse le blog Humeurs de vaches, avant-hier. Il ne suffira pas d'une seule révision générale des politiques publiques, en France, faute de montants significatifs. Comme l'observe Céline Alléaume sur le blog Politicia, c'est désormais d'une réforme de l'État dont nous avons besoin, avec une questionnement sur ses missions fondamentales :

    «La Réforme de l'État, elle, est empêtrée dans les contradictions de la politique du Président. L'opinion publique ne la soutient plus, ne la comprend plus. Les déficits publics s'accumulent, l'endettement de la France atteint des niveaux vertigineux. Plus que jamais une bonne gestion publique, à commencer par une gouvernance irréprochable, est nécessaire. François Bayrou, dans son dernier ouvrage Abus de Pouvoir rappelait que « pour le citoyen, les réformes ne valent que si elles sont progrès […] » et que seules « la discussion et la définition du but à atteindre permettent une méthode de la réforme, qui donne enfin sa place aux intéressés, aux bosseurs de terrain ». La nécessité de la Réforme de l’État reste entière.»

  • Dette, Bayrou, 1999,2001,2006,2007,2008,2009,2010 ...

    La dette commence à faire vraiment peur aux Français : ils sont 75%, désormais, à penser que ce qui se produit en Grèce pourrait bien nous arriver. Nous vivons une époque injuste : qui a mis en garde, dit et répété à maintes reprises combien les dettes des États représentaient un danger mortel pour ces derniers ? Bayrou. Je mets au défi n'importe qui de me trouver un responsable politique de cette envergure qui a averti et prévenu du danger avec autant de constance depuis de nombreuses années...

    Bayrou, février 2010

    «La Cours des Comptes est dans son rôle, et surtout les citoyens devraient être dans leur rôle en disant qu'on est devant une dérive impossible à maitriser à l'heure actuelle. On a choisi de ne plus maitriser la dérive. Comme vous le savez, cela fait des années que j'ai sur ce sujet averti, annoncé, alerté. C'est un sujet qui concerne tous les citoyens et pas uniquement les magistrats de la cour des comptes. Vous avez lu le rapport. Que dit-il ? Que le déficit est emballé parce que désormais l'intérêt de la dette va être si lourd qu'il va enfoncer toutes les digues. Aujourd'hui, l'intérêt de la dette représente 40 milliards d'euros environs, c'est-à-dire la totalité de l'impôt sur le revenu des Français. Tout l'impôt sur le revenu que chacun de nous assume correspond à la totalité de la dette. Il dit que dans les 2 ou 3 ans qui viennent cet intérêt va représenter 90 milliards. Il faudra plus de 2 fois plus que l'impôt sur le revenu des Français ce qui veut dire que la boule de neige est lancée et qu'on va se retrouver dans une situation critique. Il n'y a pas de différence de nature dans les problèmes qui se passent en Grèce, en Espagne ou dans des pays comme le nôtre

    Bayrou, mars 2009

    «Qu’est-ce que j’ai défendu tout au long de ma vie : j’ai dit ne faites pas de déficit quand tout va bien pour pouvoir agir quand ça va mal. L’affirmation selon laquelle il faut une politique des finances publiques sérieuse, quand on est en croissance, il ne faut pas faire de déficit, c’est comme je l’ai toujours dit et écrit, c’est le seul moyen d’agir puissamment quand on est en récession. Economisez la lumière quand il fait jour et vous pourrez utiliser cette lampe quand il fait nuit

    Bayrou, avril 2008 :

    «il suffirait que les agences de notation (financière, ndlr) internationale dégradent un peu la note de la France pour qu'on se retrouve dans une situation explosive» [...]  «la dette demeure "au-dessus de la tête du pays comme une épée de Damoclès».

    Bayrou, juillet 2007 :

    «Le sujet est d'autant plus brûlant - M. le rapporteur général y fait allusion dans son rapport - que, derrière la dette financière, il en existe une autre, moins apparente, mais encore plus inéluctable : je veux parler de la dette démographique. L'augmentation du nombre des personnes âgées, des retraités, le fait que la génération du baby-boom va atteindre l'âge de la retraite dans les années à venir, tout cela constitue une menace de très grands déséquilibres pour la société française, y compris financier. »

    Bayrou, septembre 2006

    «Quatrième pilier : une politique intransigeante, sérieuse, avec un échéancier, de retour à l’équilibre de nos finances publiques. 

    Si l’on rapporte la dette de la nation à chaque foyer français, à une famille de cinq personnes, deux parents, deux enfants, une personne âgée, on voit que cette famille est endettée pour 100 000 € ! par l'Etat ! Chacune de vos familles va devoir assumer le remboursement de 100 000 € ! chaque famille qui travaille, quelque chose comme 150 000 € ! voilà ce que c'est, la dette de la France ! 

    Beaucoup de gens pensent que ça n'a pas beaucoup d'importance. C’est qu’ils sont les héritiers d’un système de pensée d’avant l’euro ! Autrefois, quand la dette pesait, on faisait deux, trois dévaluations… On effaçait la dette avec une gomme. Aujourd’hui, nous avons une monnaie sérieuse. Nous ne disposons plus de cette facilité. 

    Voilà pourquoi le laxisme en matière de finances publiques est la préparation méthodique de l’asphyxie de la société française dans cinq ans, dans dix ans… 

    Ce plan comporte un préalable. C’est de dire clairement qu’on ne peut pas continuer, dans cette période, à faire semblant de baisser les impôts, à multiplier les avantages fiscaux, de toute nature, avant qu'on ne baisse la dépense publique. »

    Bayrou 2001 dans "Relève" (2001), pp. 96-99.

    "La France est le plus mauvais élève de l'Europe pour la gestion de sa dépense publique. Sur les 15 pays européens, nous sommes les champions du déficit. …

    En 1981, lorsque Giscard et Barre quittent le pouvoir, la France a le plus faible déficit budgétaire de toute l'Europe …

    Aujourd'hui la dette publique de l'État représente … 730 milliards d'euros … Mais on doit ajouter à ce chiffre le montant des dettes des entreprises publiques (…), la charge déjà engagée des retraites du secteur public …, la dette véritable atteint la somme astronomique de … plus de 1200 milliards d'euros.

    … Non seulement astronomique mais aussi extrêmement malsaine … nous empruntons pour payer nos frais de fonctionnement courant ! Et nous sommes le seul pays à le faire, … La France est promise à une asphyxie budgétaire.

    Le poids de cette dette et les défauts de notre gestion vont coûter très cher aux plus jeunes d'entre nous. Les impôts de demain (seront) plus lourds que (chez) nos voisins à services publics équivalents, (ce qui) signifie que les entreprises et les emplois iront s'installer chez nos concurrents moins imposés !"

    P.S Bayrou, juin 1999

    Tout le monde dans cette affaire ment : quand Nicolas Sarkozy dit à nous les baisses d'impôts, tu parles : quand nous étions au pouvoir nous les avons augmenté de 120% [...] Ce jeu simpliste qui consiste à l'avance à faire de grandes promesses puis au bout du compte à trahir la confiance que les électeurs mettent, c'est de cela que les électeurs ne peuvent plus supporter l'idée : est-ce qu'on peut en sortir ?

  • Les spéculateurs parient-ils sur l'insolvabilité de la France ?

    Très court billet pour signaler cette intéressante mais inquiétante mise en garde de Hashtable : il suit, sur les marchés dérivés, les volumes de CDS (Credit Default Swap) achetés. Pour mémoire, les CDS sont des produits financiers permettant de se couvrir contre le défaut de paiement (enfin, en théorie, parce qu'ils peuvent aussi de venir des leviers de spéculation sans équivalent...). Or, actuellement, les CDS contre un défaut de paiement de la France font fureur sur les marchés financiers, auprès des investisseurs-risques. Cela signifie qu'on parie là-bas sur une faillite de nos remboursements et sur une incapacité du gouvernement français à entrer dans un cycle vertueux...