Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Economie - Page 25

  • Euro, europe : réclamons un débat Bayrou-Le pen

    Marine Le Pen ne cesse de clamer haut et fort que l'euro est un poison pour l'économie française, et elle réclame la sortie immédiate de l'euro de la part de la France.

    François Bayrou, au contraire, assure qu'une sortie de l'euro ruinerait la France.

    Il s'est déclaré prêt à débattre avec Marine Le Pen à ce sujet. Quel média relèvera le gant ? Il y aurait là un affrontement d'envergure entre les deux porteurs de deux projets de société foncièrement antagoniste. 

    Le MoDem est le plus européen des partis politiques français, on peut même dire que l'Europe rentre dans on ADN alors que le FN est foncièrement hostile à tout projet européen.

    On entend tout et n'importe quoi sur l'euro, aussi bien de nonistes décérébrés que de ouistes fanatisés.

    Sur l'Europe, Bayrou a toujours tenu un langage de vérité sans jamais verser dans le double-langage ni dans un européisme béat, mais en défendant avec force et conviction l'idée européenne, idée qu'il enracine dans la civilisation européenne et ses nations, bien en amont des pères fondateurs que furent Schuman et Monnet.

    Très loin de privilégier l'Europe, le FN et Marine Le Pen rêvent d'un grand axe stratégique Paris-Moscou-Pékin et d'une résurgence des nations telles qu'elles vécurent aux XIXème et XXème siècle.

    Mon propre blogue a déjà été le lieu d'affrontements sur ces thèmes, puisque de temps à autre, des sympathisants ou militants du Front National passent me rendre visite. Bien évidemment, l'Européen convaincu que je suis, préparerait et relaierait avec grand plaisir un tel choc.

    Espérons qu'une chaîne télévisée organisera la confrontation, la France le mérite.

  • Bayrou 2012, l'économie

    Bayrou doit mener une campagne différente de celle de 2007 à l'évidence. Il y a une configuration très différente à l'heure actuelle avec une bousculade générale au centre et aux extrêmes.

    Les héros de 2007 sont lessivés : Royal, Bayrou et Sarkozy, à eux trois, ne recueillent plus que 45% des suffrages alors qu'ils avaient réalisé une performance historique il y cinq ans.

    Bayrou et son parti doivent annoncer clairement et sans fioritures ce qu'ils comptent faire si Bayrou accède au pouvoir. Après avoir disposé de compte-rendu de réunions, j'en ai une idée encore assez peu précise.

    Il y a une ligne directrice claire, c'est que Bayrou et le MoDem feront du budget dévolu à l'Éducation Nationale un sanctuaire. En fait, la preuve que le MoDem ne ment pas sur ce sujet, c'est qu'il ne s'engage sur quasiment rien d'autre, contrairement aux autres partis.

    Ils savent que les finances de la France sont dans un état désastreux. Ils prévoient donc hausses d'impôts et baisse des dépenses. Comme dans le même temps, il devient un impératif majeur d'améliorer la compétitivité des entreprises, les hausses ne porteront pas sur les bénéfices de ces dernières (des marges larges permettent d'investir et donc d'innover), ou, tout du moins, pas pour celles qui réinvestissent en France et/ou n'ont pas profité d'aides publiques.

    Comme le MoDem et Bayrou ne veulent pas non plus risquer de casser la consommation, ils vont, plutôt qu'une grande mesure qui serait censée rapporter des dizaines de milliards, proposer l'addition de plusieurs mesures fiscales.

    Une augmentation de la TVA, c'est à peu près assuré ; je crois savoir que les experts de la commission économique du MoDem hésitent entre 1 et 2%.

    Créations de tranches d'impôts sur le revenu à 50 et 55%, suppression du bouclier fiscal, maintien de l'ISF mais allégé afin que cet impôt ne soit pas confiscatoire, augmentation des taxes sur l'épargne, les successions et les donations, voilà les pistes sur lesquelles discute le MoDem à l'heure actuelle.

    A vrai dire, elles ne sont pas vraiment originales, et pour cause : il n'y a pas 36 solutions différentes. L'originalité, dans cette campagne, ce sera de dire une nouvelle fois la vérité et de ne pas faire de projets délirants du type les nouveaux emploi-jeunes de Martine Aubry ou le revenu universel de Dominique de Villepin.

    Dans le même temps, le MoDem oeuvre à des politiques coordonnées : c'est tout le sens des réunions de travail qui ont actuellement lieu au sein du PDE (Parti Démocrate Européen).

    En termes de budget, il y a deux lignes qui me semblent animer le projet démocrate à l'échelle européenne : ni dette ni emprunt pour autre chose que de l'investissement, et quand emprunt il y a, garantie à l'échelle européenne, avec des eurobonds.

    De ce point de vue, si Bayrou et le MoDem prenait le pouvoir, on pourrait tabler sur une politique économique résolument tournée vers l'Europe, non pas faite de fatalisme et de soumission aux diverses commissions, mais avec un axe directeur clair et fort. 

  • Hélas, il faudra se référer à ses écrits, désormais...

    Un ami blogueur à ses heures et twitonaute averti me signalait la dernière tribune d'un groupe de haut-fonctionnaires français, les Maquizards. J'ai donc parcouru une de leurs tribunes qui portait sur la notion de pays pauvre et pays riche.

    Les Maquisards observent que les Français manquent toujours d'imagination dès qu'il faut envisager l'avenir, et, particulièrement, avaient raté le coche sur le développement des nations. Il est toujours plus aisé de prophétiser le passer que le futur, évidemment, et j'attends des analyses d'une toute autre qualité que celles qui consistent à enfoncer les portes ouvertes. Toutefois, ces remarques n'ont pas été sans me faire penser à C.K Prahalad, cet économiste indien hétérodoxe qui pensait que les pays pauvres et émergents représentaient un gigantesque marché parce qu'eux aussi consommaient. En termes de marché, c'est même un énorme marché. Le problème, c'est que nos entreprises ne savent produire que pour les pays riches et les gens riches, et se montrent incapables d'adapter leur production, leur distribution et leurs prix au "bottom up" de la pyramide, dixit Prahalad lui-même.

    Du coup, je me disais, tiens, ce serait une bonne idée que de suggérer aux instances du MoDem d'inviter Prahalad (avec un traducteur) lors d'une université populaire sur le commerce international et l'entreprise.

    Je me mets alors à effectuer une recherche sur google, et là, stupeur et consternation : Prahalad est décédé il y a très exactement un an.

    C'est vraiment quelqu'un dont l'ouvrage majeur, The Fortune at the bottom of the Pyramid, devait être un classique dans les écoles de commerce. De mon point de vue, Prahalad est le Schumpeter de ce début de siècle. Je le mets au même niveau. Son livre est traduit en français puisque je le lis :-) Je le recommande très vivement.

  • Nicolas Sarkozy apprend la fiscalité...

    Ah. La majorité s'est enfin décidée à faire une réforme fiscale qui a une certaine cohérence. Évidemment, ce n'est pas idéal, mais c'est clairement en progrès.

    Donc, oui, il fallait supprimer le bouclier fiscal. Non, nous n'avons pas les moyens de renoncer à l'ISF. Oui, il ne faut pas qu'il soit confiscatoire. Oui, bonne idée de taxer expatriés, évadés fiscaux et étrangers sur leur patrimoine en France.

    En ce qui concerne les successions, l'alourdissement me paraît raisonnable.

    Je ne délivre pas de satisfecit, mais c'est mieux. Après, il y a d'autres points à réformer, et par exemple, il faut appuyer et faire passer le projet de loi de Jean-Christophe Lagarde, député néo-centriste. Plus question de payer les plans sociaux des entreprises excédentaires, cela me semble en effet de bonne guerre. Tout le centre ou presque s'y est rangé, puisque l'amendement est présenté aussi, outre plusieurs autres néo-centristes, par les députés de l'Alliance Centriste, Thierry Benoît et Philippe Folliot ainsi que par un député MoDem, Abdoulatifou Aly.

    Après l’article L. 1233-57 du code du travail, il est inséré un article L. 1233-57-1 ainsi rédigé : « Art. L. 1233-57-1. – L’autorité administrative peut, au vu de la situation économique de l’entreprise, refuser de signer les conventions permettant l’attribution des aides du fonds national de l’emploi pour la mise en œuvre du plan de sauvegarde de l’emploi. Dans ce cas, le financement de ce dernier est à la seule charge de l’entreprise. « Cette décision est rendue avant la dernière réunion du comité d’entreprise. Elle est communiquée à l’employeur et au comité d’entreprise ou, à défaut, aux délégués du personnel. « En l’absence de représentants du personnel, cette décision est portée à la connaissance des salariés par voie d’affichage sur les lieux de travail. »

    Voilà, très bien...

    Petite remarque : cela fait depuis le mois de novembre que J-C Lagarde a déposé son projet. Ce gouvernement a parfois du mal à déterminer où sont les priorités...

  • Et paf l'impôt !

    L'avantage avec Cahuzac, c'est qu'il a le mérite de dire les choses clairement. Le prochain gouvernement, de droite ou de gauche, devra contrôler la dépense publique et augmenter les impôts (en tout cas, les recettes fiscales).

    Il vaudrait mieux commencer à débattre clairement sur ce thème. On trouve un petit didacticiel assez bien fait sur le site de la performance publique.

    Il y a toujours l'amusant Cyber-Budget, évidemment. Je me demande s'il est mis à jour, celui-là...

  • Prix du gaz, Bayrou dénonce l'arnaque

    Pour répondre à mon nouveau compère de l'Échiquier, Xerbias, oui, on peut avoir l'impression d'un silence-radio du côté du MoDem et Bayrou, mais cela ne signifie pas pour autant que l'on ne s'active pas.

    Je suis très étonné, par exemple, que la presse n'ait pas relevé l'observation de François Bayrou, lors de l'émisssion A vous de juger du 03 mars dernier.

    Bayrou s'étonnait de ce que les prix du gaz, sur les marchés mondiaux, se soient divisés par trois, mais qu'en France, en revanche, ils aient augmenté d'un cinquième...

    Que l'on ne me parle pas d'inflation par les coûts des matières premières dans ces conditions, ce serait se moquer du monde.

    Il paraît qu'il y a une formule complexe censée traduire l'évolution du coût des importations du gaz.

    Je l'ai retrouvée !

    Prix du gaz/3 X Gros Mensonge² puissance 10 X facteur de bonne opportunité de la centrale de Fukushima X mythe de la croissance exponentielle du prix du pétrole appliqué au gaz = coût final pour l'utilisateur.

    Oui, parce qu'avec le séisme au Japon et la fusion partielle du coeur d'au moins un réacteur de la centrale, le prix du gaz a grimpé de 15%. Alors évidemment, EDF-GDF et consorts vont bien pouvoir affirmer que le prix de la matière grimpe : ce n'est vrai que depuis 15 jours. La vérité est que l'occasion est trop bonne pour ne pas tenter de traire le consommateur jusqu'à tarissement des mamelles...

  • Sarkozy n'est pas comptable du FN mais...

    Je lis décidément beaucoup d'imbécilités ces derniers jours sur le FN et Sarkozy. Mais la pire d'entre elles, c'est d'expliquer que Sarkozy serait la cause de la montée du Fn à cause des débats qu'il amène sur la place publique. A gauche, notamment, mais aussi dans la droite modérée proche du centre (Nouveau Centre), c'est très tendance de faire valoir cet argument.

    Ils sont un paquet à ne pas avoir compris, j'en ai bien l'impression : ce n'est pas en escamotant un débat, en l'esquivant, qu'on parvient à l'éteindre. Au contraire, du coup, Marine Le pen va s'en faire le porte-flambeau.

    Partout en Europe, les populismes gagnent du terrain, et parfois, bien plus qu'en France ! Il faut être insondablement crétin pour ne pas le comprendre. Il n'y a donc pas de phénomène Sarkozy. Au contraire, même Sarkozy avait réussi à siphonner le FN. Le problème, ce sont les actes...

    Pendant que Sarkozy lançait idiotement un ballon d'essai sur les Roms, il naturalisait à tour de bras en France : en 2010, l'immigration familiale a augmenté de près de 6%, l'immigration de travail de près de 2%. Sarkozy a donc continué à laisser venir des immigrés en France alors que la France explose sous le poids de l'immigration et des problèmes d'intégration qu'elle génère. STOP, nom de ... STOP, quoi, il faut mettre fin complètement à l'immigration, c'est tout, et ne pas se laissser impressionner par les bêlements de gauche. Le pompon, c'est ceux qui annoncent qu'ilspourraient voter Marine Le pen contre Sarkozy au second tour d'une présidentielle...(hein l'Nicolas...). Je vous rassure, même si personne ne me l'a demandé, évidemment, dans un tel cas de figure, je voterais pour Sarkozy.

    Pendant ce temps, à droite, on ne fait pas mieux : Chantal Brunel reprend avec une bêtise incroyable la petite chanson de Marine Le pen sur les hordes de Carthaginois (Tunisiens) censées venir envahir la Gaule. Ah ? Elle est où la flotte carthaginoise ? Au lieu de se payer la tête de Marine Le pen en dénonçant ses fantasmes délirants et le ridicule de ses déclarations, voir de l'inviter à venir faire le tour de nos côtes méditerrannéennes pour constater qu'il n'y a pas de débarquement en Provence, Chantal Brunel accrédite un mensonge éhonté. A ce mensonge s'ajoute la brutalité du propos envers un peuple qui progresse vers la démocratie à pas de géants (la mise en place accélérée d'un état de droit en Tunisie est tout simplement stupéfiante !) : les jeter à la mer. J'en ai déjà parlé. Tiens, ça me fait penser à la manière dont les négriers traitaient les esclaves au XVIIIème siècle : quand il y avait un risque de contrôle douanier, ils les enchaînaient les uns autres et les jetaient à la mer pour les noyer. Marine Le pen, elle me fait penser à ce genre de sinistres individus.

    Cela dit, l'immigration n'est qu'un aspect d'un phénomène plus vaste : la mondialisation. Telle qu'elle prend forme, elle donne l'impression (peut-être bien avérée, au demeurant) d'échapper à tout contrôle populaire : europhilie euro-béate, pouvoir des technostructures qui prennent les décisions à la place des politiques (l'Éducation Nationale en est une illustration éclatante), domination des lobbies, dumping social, aplaventrisme des dirigeants occidentaux.

    Les responsables politiques doivent apporter une réponse aux angoisses que suscite la mondialisation, mais également à ses dérives. C'est exactement le sens du combat de responsables politiques centristes comme Marielle de Sarnez ou François Bayrou. La première souhaite une révision radicale des règles de l'OMC. Elle a compris que le repli tant vanté par les souverainistes n'a aucune chance d'apporter de solutions, et elle propose donc de faire pression par le haut. C'est pour cela aussi que François Bayrou avait répliqué lors des élections européennes que personne ne l'empêcherait de parler de la France. Et c'est pour cela encore que le programme du MoDem proclamait que si les nations étaient fortes de l'Europe, l'Europe, elle, était forte de ses nations.

    Cela suppose de trancher évidemment sur un certain nombre de points : c'est bien gentil de vouloir juguler l'immigration, mais la meilleure solution pour y parvenir, c'est d'apporter le développement là d'où l'immigration se produit. Cela suppose donc d'admettre un certain niveau de délocalisation et de partager une part de la croissance.

    Il faut avoir le courage de le dire. Il faut faire en sorte que le co-développement ne soit pas l'occasion d'utiliser le dumping social pour affaiblir les salariés et ouvriers français et plus généralement européens, notamment dans l'industrie. Il va falloir plancher sur la relocalisation de l'industrie. Bayrou y réfléchit, et, à ce que j'ai compris, Martine Aubry aussi, depuis peu. On attend donc leurs propositions...

    Notre politique ne doit pas passer exclusivement par l'Europe, même si je pense que l'Europe est notre bras armé (à condition de priver les technocrates de leur pouvoir et le donner aux Parlementaires). Nous pouvons aussi mener une habile politique franco-française grâce à notre diplomatie et à notre culture, en développant et finançant partout alliances françaises, centres culturels francophones, écoles et lycées français et en tentant d'y attirer les élites locales afin de les imprégner de notre culture. Idéalement, en nouant des partenaraits commerciaux afin que les seuls débouchés de notre politique francophone ne soit pas nécessairement la venue en France pour les francophones et francophiles.

     

  • Ceci est mon argent, prenez et mangez en tous...

    Qui l'eût cru ? Seule une foi sans faille peut guider le trader dans les voies sinueuses et semées d'embûches des marchés. Tel est, en tout cas, les conclusions d'une étude dont Lupus fait état sur son blogue. Ah, la finance comportementale : science méconnue et pourtant si utile.

    Qu'est-ce qu'une bonne croyance, pour un gestionnaire, quand il choisit de placer de l'argent dans un fonds ou non ? et une mauvaise croyance ? Peu importe finalement : dans les deux cas, c'est un raccourci (ou non) vers l'opportunité la plus proche. 

    Soyons justes : le processus de décision se décompose en opérations un peu plus complexes qu'un simple acte de foi (au demeurant, l'acte de foi est-il si simple qu'il en a l'air ?). Les Égyptiens pouvaient bien croire que le soleil était un dieu, ils n'en parvenaient pas moins à prédire avec exactitude les éclipses. 

    Alors la croyance peut bien être erronée, elle n'en est pas moins susceptible d'aboutir à des estimations justes. 

    On n'est pas loin (en fait on en est même très proche) du modèle praxéologique cher aux Autrichiens (l'école d'économie libérale, pas le peuple) : 

     Toute action a une signification et l'acte vise à obtenir un résultat.

    Trois conditions sont nécessaires à l'action :

    éliminer un gêne, c'est à dire ressentir un déséquilibre ou une insatisfaction 

    désirer substituer un état des choses plus favorable (du point de vue de l'individu) à un autre

    croire en la réussite de son action. Celui qui accomplit l'action croit que le moyen employé obtiendra l'effet désiré.

    D'après Henri Schwamm, la nouvelle religion s'appelle l'ALM (gestion actif-passif) : sans être impliqués dans la livraison des données que l'ALM fournit, les gestionnaires sont absolument convaincus de leur efficience pour prendre des décisions.

    Toutefois, ce n'est pas la pertinence ou non d'une croyance qui fait sa valeur, mais sa propension à pouvoir être objectivée par un raisonnement. Et la dite croyance est d'autant plus efficiente que le croyant comprend pourquoi il doit croire.

    Le fameux Sophiste Gorgias disait de l'Être qu'on ne pouvait le connaître, et qu'à supposer qu'on pût le connaître, qu'on ne pouvait rien en dire. Les investisseurs financiers ne peuvent peut-être rien en dire, mais, s'ils sont des fidèles à la théologie négative, tel Maître Eckart, ils peuvent toujours tenter, à défaut, de chercher les signes divins comme autant de correspondances avec la volonté secrète et imprévisible des marchés...

     

  • Les retraités participeront-ils au financement de la dépendance ?

    Compte tenu de l’ampleur des dépenses actuelles – sans parler de celles à venir – et de la dégradation des comptes sociaux, compte tenu également de l’effet 'différé' de certaines réformes proposées – la mise en place d’une assurance n’aura des effets qu’à moyen terme –, des recettes nouvelles devront être affectées à la prise en charge de la perte d’autonomie.

    Cependant, la charge de cet effort ne saurait, à mon avis, peser sur les seules générations actuelles d’actifs. Au moment où la réforme des retraites a principalement fait supporter l’effort sur les actifs, il convient – j’ai déjà eu l’occasion de le dire – d’engager une réflexion sur l’augmentation de l’effort contributif des retraités aux dépenses liées au de vieillissement de la Nation.
    En effet, le niveau de vie moyen de ces derniers s’est considérablement amélioré depuis les années 1970. Si l’on prend en compte les revenus du patrimoine, les placements financiers et immobiliers et les loyers non versés par les retraités propriétaires, leur niveau de vie moyen apparaît même comme légèrement supérieur à celui des actifs.

    Dans cette perspective, certains avantages fiscaux dont ils bénéficient pourraient être aujourd’hui révisés, notamment le taux réduit de CSG sur les pensions.

    J’avais déposé un amendement en ce sens dans le cadre du projet de loi de financement pour 2011 qui préservait les 'petites pensions' : je proposais que le taux de la CSG ne soit relevé que pour les personnes imposées au taux de 6,6 pour cent. Les personnes exonérées de CSG sur leurs pensions, ou bénéficiant du taux réduit de 3,8 pour cent, n’étaient pas concernées. Cette mesure aurait conduit à un surcroît de recettes de près de 1,7 milliard d’euros.

    Cette piste ne pourra pas, je pense, être écartée, car il me semble particulièrement légitime de demander un effort à toute la population, à l’heure où le Parlement vient d’accepter non seulement d’utiliser de manière anticipée le Fonds de réserve des retraites (FRR), mais aussi de prolonger de quatre années la durée de vie de la Caisse d’amortissement de la dette sociale ; à l’heure où le Parlement vient donc de reporter sur les générations futures une charge qu’il souhaitait encore pleinement assumer il y a 5 ans.

    Le texte n'est pas de moi. Il est de Jean-Jacques Jégou, sénateur MoDem et spécialiste du financement de la solidarité. Mais comme je n'ai pas grand chose à ajouter au propos, j'en reprends les éléments les plus significatifs ici.

  • Il faudra bien chiffrer le programme du FN...

    Étonnants, ces sondages qui donnent Marine Le pen à près de 20% d'intentions de vote. Il viendra pourtant bien un moment où il faudra chiffrer le programme politique et économique du Front National, et là, ça fera mal. La seule sortie de l'euro engendrera des millions d'euros (donc des milliards de franc) rien que pour fabriquer puis réintrroduire la nouvelle monnaie. Il faudra rétablir des bureaux de change partout. Notre déficit se creusera pour une autre raison très simple : sans la garantie de l'Europe et de l'euro, nos prêteurs ne nous consentiront pas les mêmes taux d'intérêt. Les agences dégraderont évidemment notre note sur les marchés financiers. De ce fait, la charge de l'emprunt grimpera vertigineusement. Le FN n'a ura alors d'autre choix que de tailler dans le vif de toutes les dépenses sociales, et pas seulement : dans celles d'infrastructures également. Plus de médecins, plus de gendarmes dans les campagnes, plus de lignes régionales, des écoles fermées dans les petits villages, des allocations partout réduites à leur portion congrue.

    Et, bien évidemment, les premières victimes de ce désastre seront ceux qui auront voté pour Marine Le pen. 

    Je vois de temps en temps des militants ou sympathisants du FN passer sur le blogue : ils sont incapables de la moindre argumentation économique. Les plus lucides d'entre eux savent très bien que leur patrone ment et qu'ils iraient dans le mur s'ils n'appliquaient ne serait-ce que 10% de ce que leur programmpe prévoit...