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  • Cabines d'essayage virtuelles

    En écoutant tout récemment une émission sur les modes, il m'est venu une idée, et d'ailleurs, je devrais la faire bèveter. La difficulté, on le sait, pour choisir des vêtements en ligne, c'est que l'on n'as pas d'idée claire du résultat final quand on les porte. Alors j'ai eu une lumineuse pensée : pourquoi pas mettre en place des cabines  d'essayage virtuelles ? Comment ? Eh bien en ouvrant un magasin sur Second Life, pardi ! Pourquoi Second Life ? Eh bien parce que la cabine d'essayage en tant que telle n'est pas suffisante : il faut pouvoir déambuler parmi ses semblables pour pouvoir constater l'effet produit par une nouvelle tenue, or, Second Life offre justement des lieux propices aux rassemblements sociaux les plus divers.

    Voilà comment les marques pourraient procéder : une slurl (lien vers Second Life) à partir de la boutique en ligne qui donnerait accès à une boutique virtuelle en 3D. Ensuite, sur le monde 3D, un modélisateur capable de réaliser rapidement un avatar d'après une photographie que pourrait lui envoyer chaque client. Il réaliserait un avatar à l'image du client/de la cliente. Ensuite, ce dernier/cette dernière n'aurait plus qu'à tester les vêtements souhaités.

    Pas mal, non ? Aux entreprise de proposer des solutions clés en mains avec un avatar prêt à l'emploi, ou alors de s'organiser afin de favoriser les inscriptions sur Second Life. 

    Idéalement, il faudrait demander à des blogueuses de mode ce qu'elles pensent de l'idée et si elles seraient prêtes à tester un tel système.

    Voyons du côté du top mode de wikio et lançons quelques bouteilles à la mer en espérant que les blogues que je vais taguer disposent d'un compteur pour repérer les backlinks et que l'idée les intéresse. Tiens, Garance Doré, Modissimo, Chiffons & co, Valentine, Pauline, sympa comme noms de blogues...

  • Le Nouveau Centre en état de satellisation avancée...



    NC-satellite.jpgEt voilà, c'était à prévoir : Sarkozy et l'UMP ont lancé un ultimatum aux députés néo-centristes. Soit ces derniers se rangent sagement sous la bannière des Populaires et de leur chef, soit ils verront un député UMP présenté contre eux aux prochaines législatives. Il n'y a aucune alternative, pas même celle de soutenir Hervé Morin.

    Écoutez amis néo-centristes, franchement, est-ce que vous allez vous laisser faire ? Hervé Morin abandonnera, évidemment, parce qu'une candidature à 1% n'est pas tenable. 

    Donc, de deux choses l'une : soit vous vous rangez derrière Nicolas Sarkozy, mais c'en est définitivement fini de vos valeurs, surtout quand vous voyez le tour que prend la campagne présidentielle qui s'annonce à l'UMP, soit vous rejoignez un grand rassemblement et vous soutenez la candidature de François Bayrou avec lequel vous avez fait, par le passé, un long chemin.

    Pauvre Philippe Vigier. Il se dit surpris de l'ultimatum et assure que Nicolas Sarkozy lui a toujours fait valoir qu'il ne croyait pas au parti unique. Voyons, cher ami, vous devriez le savoir depuis longtemps : les promesses n'engagent que ceux qui y croient.

    Votre histoire me fait penser à la promesse que le Sophiste fameux, Protagoras fit un jour à son élève Euathlos, une jeune homme pauvre et sans moyen : il accepta de le compter au nombre de ses élèves sans recevoir de paiement mais exigea qu'il le rembourse au premier procès gagné. En revanche, s'il devait le perdre, il n'aurait rien à payer à son maître puisque ce dernier avait alors été incapable de lui enseigner efficacement l'art de convaincre.

    Que fit Protagoras ? Eh bien il fit un procès à son élève. Si son élève perdait, il devait de l'argent à Protagoras, puisque ce dernier exigeait de l'argent comme réparation. Et si on élève gagnait, il devait aussi de l'argent à Protagoras, puisque ce dernier avait honoré son engagement en lui donnant les moyens techniques de gagner son premier procès.

    Allez, encore une autre petite histoire, du space opera, cette fois : dans l'Empire contre-attaque, Lando Calrissian vient de trahir son ami, Han Solo, à la suite d'un accord avec Dark Vador. Mais lorsque Darko Vador exige de surcroît la princesse Leia, il se rebiffe et fait valoir que ce n'était pas l'accord conclu. Réponse de Dark Vador : "je change les termes du contrat, et estimez-vous encore heureux que je n'occupe pas militairement votre station".

    Lando Calrissian, comprenant enfin son erreur, finit à son tour par rentrer en résistance. Et vous camarades néo-centristes, qu'allez-vous faire ?

  • Ils se foutent de ma g.... ? Oui, Bertrand...

    Hin hin hin hin (rire sarcastique) : trop drôle l'accord entre les Verts et le PS. La Duflot a bien pris garde de se réserver une place au chaud dans notre belle capitale.

    En revanche, l'Bertrand, il l'a mauvaise. Très mauvaise, même. Alors est-ce que ses potes se sont foutus de sa g.... ? Oui, oui, je le confirme absolument.

    Il faut dire que je le comprends un peu : il faut admettre qu'il a fait tout le boulot à gauche à Paris, l'Bertrand, depuis 75. Or, il a failli se faire souffler la place au dernier moment, en 2001, parce que Jack Lang voulait une place au chaud. Comme les militants parisiens se sont révoltés, cela n'a pas été possible.

    La Duflot, elle est un peu gonflée : elle ne vient à Paris que pour faire du tourisme et elle vient récolter le fruit du boulot de terrain d'élus plus obscurs et moins médiatiques mais sans doute plus sérieux. Enfer : une bobo de plus à Paris.

    Il n'a tout de même pas injurié l'avenir l'Bertrand, en se gardant bien de citer nommément l'impétrante (voilà que je me prends à imiter Montebourg, moi : attention, hein, une impétrante, c'est une candidate qui a obtenu d'une autorité officielle ce qu'elle demandait officiellement).

    Cela dit, cette histoire sanctionne clairement une perte d'influence de Delanoë au sein du PS. Il a beau avoir été l'allié indéfectible de Martine Aubry, elle l'a vendue sans scrupule. Les triumvirats et duumvirats sont implacables : quand Octave (futur Auguste) a fait la paix avec Marc-Antoine, c'est Cicéron, qui avait pourtant pris parti pour Octave, qui a payé les pots cassés. Octave l'a lâché en bonne et due forme sans états d'âme.

    Hidalgo qui s'était engagée à fond derrière Martine Aubry a le sentiment de s'être faite avoir. Ce n'est pas terminé, parce que dans ce genre de coups, il y a toujours un dernier maillon qui paie la note finale. En principe, Hidalgo est la dauphine de Delanoë. Mais voilà, le bon Bertrand veut le Quai d'Orsay ou la place Beauvau.

    Gageons que l'un ou l'autre vaudra bien quelques petits sacrifices dans l'avenir...

  • Nucléaire durable ?

    Édifiant ce petit article à propos des sels fondus et du thorium, paru il y a une petite semaine dans le Journal du CNRS à l'heure où Socialistes et Verts s'étripent autour de l'opportunité de l'arrêt ou non de l'EPR.

    Trois chercheurs grenoblois ont étudié les perspectives de développement de l'énergie nucléaire. Compte-tenu de l'épuisement progressif des combustibles fossiles, ils ont parié que le nucléaire représenterait d'ici 30 ans environ 25% de la production nucléaire mondiale. 

    Inconvénient : le mode d'utilisation actuel de l'énergie nucléaire qui repose sur la consommation d'uranium ne tient pas dans le temps. Dans 40 ans environ, les ressources seront épuisées.

    Autre solution, le surgénérateur de type Superphénix : conceptuellement et techniquement impressionnant puisqu'il produit plus de matière fissile qu'il n'en consomme, mais il tourne au plutonium et il a intérêt à ne pas s'emballer, sinon...plus personne n'aura besoin d'énergie nucléaire...

    Dernière solution, hosannah au plus haut des cieux nucléaires, nos chercheurs se sont penchés sur une technologie qui existe depuis près de 50 ans, mais qui a été mise de côté pour des raisons encore obscures : les réacteurs à sels fondus.

    A ce que j'ai compris, ils consomment 5 fois moins d'uranium, assurent le retraitement au fil de la production d'énergie et rejettent infiniment moins de déchets que les réacteurs actuels : par exemple, 0.1% seulement de déchets radioactifs à longue vie de ce que rejette un réacteur classique !!! Ou encore, il consomme 97% de son carburant nucléaire contre 2% pour les réacteurs ordinaires ! Efficace, non ?

    EDF est apparemment sur les rangs, puisque dans le cadre d'une coopération avec le CNRS, un prototype devrait voir le jour d'ici 15 ans. Mais nous ne sommes pas les seuls : les Chinois ont flairé l'opportunité et viennent d'investir 250 millions de dollars pour faire des recherches sur cette technologie.

    Ce n'est pas encore du nucléaire propre, mais il y a un progrès notable.

    Nous devons demeurer prudents avec le nucléaire, mais ne pas l'abandonner comme le souhaitent les Verts : le nucléaire continue d'offrir des perspectives intéressantes. La question de fond ne devrait pas être son arrêt ou non, mais plutôt comment le rendre inoffensif. 

  • J'ai mieux : ni Hollande, ni Sarkozy, mais Bayrou !!!

    Bon, Val le Nain me demande de trouver 10 bonnes raisons de ne pas laisser Hollande entrer à l'Élysée. Ben moi, je suis d'accord, à condition que ce ne soit pas Sarkozy qui prenne sa place. Parce que là, le Sarko, quand je l'entends tenter de lancer le discrédit sur une partie de la population et essayer de trouver de nouveaux bouc-émissaires avec ses fraudeurs, j'ai des éruptions de boutons partout.

    Mais la meilleur raison de ne pas laisser Hollande occuper l'Élysée, c'est tout simplement que Bayrou est un bien meilleur candidat et serait un bien meilleur président, tout simplement :-)

    Bon, y'a des soirs, comme ça, je n'ai pas trop envie de développer, c'est fatigant. Pour l'instant, Hollande me paraît relativement raisonnable, mais j'ai encore en mémoire son "moi j'aime pas les riches" de 2007 qui vaut bien le "moi j'aime pas les fraudeurs" de Sarko.

    Cela dit, il y a dans le programme de Hollande des choses infaisables qu'il persiste à maintenir :

    - la retraite à 60 ans. On sait pourtant que c'est ça qui a foutu la grouille dans l'équilibre des caisses de retraites conçues au lendemain de la Libération. Avec une retraite toujours à 65 ans, les caisses de retraites seraient largement excédentaires aujourd'hui. Il aurait mieux valu descendre tout doucement vers 62 ans, et à l'heure actuelle, en dépit de la crise, tout serait nickel.

    - il a approuvé les 35 heures. Dans le privé, je ne dis pas, soit, mais dans le public, c'étaient des dépenses tout à fait inconsidérées. 

    - ses 60 000 postes de profs sont une embrouille. Cela m'agace, au passage, de voir les Socialistes continuer à opposer prisons et écoles, puisque Sarko veut créer des prisons. Les prisons sont nécessaires, particulièrement à l'heure actuelle, même si elles ne résoudront à l'évidence pas les lenteurs alarmantes de la justice et le manque de moyens criant des tribunaux.

    Je ne vais pas épiloguer. Bien évidemment, je préfère de loin Hollande à Sarkozy, et dans un second tour, si les deux devaient être opposés, je n'aurais aucune hésitation à voter pour le premier. Mais bon, cela n'en reste pas moins un candidat par défaut, dans de telles circonstances, et, pour moi, un candidat par défaut, ce n'est pas un bon candidat. 

    C'est bien pour cela, qu'à ma modeste mesure, j'essaierai de faire ce que je peux pour que ce soit Bayrou qui soit au second tour en mai 2012, que ce soit contre Hollande ou que ce soit contre Sarkozy.

    En tout cas, voilà une chaîne qui mérite quelques tags en bonne et due forme :

    Voyons, voyons, h16, évidemment, le mal pensant que j'ai eu grand plaisir à lire pendant les primaires du PS et qu'on aimerait voir à nouveau tapoter quelques notes savoureuses sur son clavier, Alexandre, Xerbias, les deux sont de vrais blogues de droite, mon bouvier favori, et l'expert en politique qu'est Hervé. J'aurais bien ajouté CSP dans la liste pour rigoler, mais ce n'est pas le genre à répondre à ce genre de chaînes...du fond de son goulag, mais il doit être occupé à réparer un mirador en Sibérie, je pense...

  • Alain Lambert rejoint François Bayrou

    Eh bien, ce n'est pas la moindre des personnalités qui rejoint François Bayrou, désormais : il s'agit ni plus ni moins que d'Alain Lambert, figure émérite et pionnier de la blogosphère s'il en est.

    Je ne puis évidemment que m'en réjouir, car c'est un homme intègre dont j'ai souvent loué le mérite ici ou sur son blogue. Je me suis souvent étonné qu'il ne se joigne pas à Bayrou, eh bien c'est chose faite !

    Au passage, j'apprends également qu'il présentera une candidature centriste aux prochaines législatives à Paris dans la 2ème circonscription. Il a d'ailleurs préparé un blogue ad hoc ! Peut-être sera-ce l'occasion de mener une campagne ensemble, qui sait...

    Je partage nombre d'analyses avec Alain Lambert : par exemple, le refus de faire des marchés les bouc-émissaires de nos propres errances budgétaires. Point de vue dans lequel je me retrouve tout à fait.

    Si j'en crois ce que dit François Bayrou, nous avons, au fond, tous les trois le sentiment que la clef des difficultés dans lesquelles est plongée la France ne se trouve pas ailleurs mais bien en France-même.

    Même si je crois François Hollande relativement raisonnable il n'en reste pas moins que toute la gauchosphère continue à véhiculer des mythes en lesquels elle accorde une foi immodérée. Et il faut bien dire que tous ces racontars sont largement alimentés par la classe politique de gauche. Dans son E-reputation, Edouard Filias dit qu'une des caractéristiques d'Internet, c'est sa viralité.De fait, la contamination sur nos ondes électroniques, se propage jusqu'aux esprits les plus sains

    Ils répondent directement aux fantasmes de la droite que l'UMP et les serviteurs zélés de Nicolas Sarkozy ne cessent à leur tour de nourrir. On sait que nous avons besoin de trouver 65 à 70 milliards d'économies, et l'UMP nous bassine avec la fraude sociale, tout comme le FN essaie de nous faire croire qu'en virant les immigrés, nous allons réaliser des milliards d'économies. La fraude sociale totalise des sommes dérisoires au regard de nos besoins, et l'immigration, même si elle a généré de nombreux problèmes en France, a rapporté au final plus à la France qu'elle ne lui a coûté.

    Gauche, droite, gauche de la gauche, FN, ils utilisent tous le même langage : ils essaient de nous faire croire que l'Eldorado existe. Ce sont des parieurs, des joueurs de casino qui croient avoir trouvé la martingale unique. Des fous, en somme, qui voudraient diriger un pays en confondant les étoiles et les lucioles.

    Seul Bayrou a la lucidité et le courage d'oser dire la vérité sans pour autant se flageller, parce qu'il pense sincèrement, sur le fond, que la France est capable de se redresser : c'est en nous-mêmes que nous trouverons les ressources qui sont nécessaires pour nous sortir de l'ornière. Et pour que ces mots ne soient pas de simples incantations, il a d'ores et déjà dessiné une ébauche de projet présidentiel, un espoir crédible, faisant de la relocalisation, de la réduction des déficits et d'une instruction pragmatique, les clefs de notre avenir. 

  • Lutte contre les déficits, semi-satisfecit

    J'ai pris bonne note des dernières mesures gouvernementales pour venir à bout de nos déficits budgétaires.

    - raboter de 10% les déductions fiscales pour les dons aux associations : OUI, mais pas pour celles qui luttent contre l'extrême-pauvreté ou qui financent de la recherche médicale. J'ajoute que cela me paraît d'autant plus normal quand les dites associations reçoivent déjà des subventions publiques, car elles s'assimilent, au final, soit à des organismes para-étatiques, soit à des pompes à finances.

    - une journée de carence pour les fonctionnaires en cas d'arrêt de travail : ce n'est guère agréable pour eux, je le conçois, et cela va créer des disparités avec le privé, puisque souvent, le privé prend en charge l'arrêt de travail, ce que ne fera jamais la fonction publique, mais c'est un mal nécessaire, alors OUI.

    - une journée de carence supplémentaire dans le privé en cas d'arrêt de travail : NON, NON et NON. Les salariés du privé ont déjà trois journées de carence. Parmi eux, il y a toute une série de travailleurs précaires qui vont morfler encore plus. Décision injuste, j'espère qu'elle ne va pas être appliquée.

    Pour se mettre à l'abri de la Chine qui méprise notre modèle social ou des marchés qui cherchent des placements sûrs, il n'y a qu'une voie : la marche forcée vers l'équilibre budgétaire, c'est à dire 0%.

    Les débats sur l'opportunité de cette voie sont des attrape-nigauds. Le seul débat qui vaille, c'est la manière dont on va y parvenir.

  • L'Italie, sortir de l'euro ?

    Je lis souvent l'excellente revue de presse de Lupus, et tout dernièrement, je suis tombé sur une reprise d'article dans laquelle un certain Nouriel Roubini, sorte d'oracle de Delphes de la mauvaise nouvelle économique, annonce une possible sortie de l'euro de l'Italie.

    Des oiseaux de mauvais augure qui prédisent la damnation éternelle à l'Europe et la désintégration de l'euro, il y en a un bon nombre depuis que les choses vont mal. Mais jusqu'à aujourd'hui, aucun pays n'est sorti de la zone euro, en dépit de très fortes turbulences, pas même la Grèce...

    L'Italie a quelques arguments à faire valoir :

    - pas de déficit primaire. En somme, elle paie les errements du passé, mais pas ceux du présent.

    - elle vient de se débarasser du clown Berlusconi qu'elle a remplacé par un économiste sérieux, Mario Monti (dont le MoDem et le PDE voulaient soutenir une éventuelle candidature à la présidence de la commission européenne en mai 2009) .

    - l'Italie vient de voter avec une majorité écrasante tant au Sénat qu'à l'Assemblée les mesures économiques que lui réclame l'Europe.

    Preuves que quelque chose se passe, la bourse de Milan a bondi, et surtout, les taux d'intérêt auxquels emprunte l'Italie actuellement sur les marchés se sont repliés de 7 à 6.5%.

    Le gouvernement de Monti doit trouver une majorité stable, mais je crois que ni le centre-gauche ni la droite en Italie n'ont envie de mettre le feu aux poudres. Si Monti n'outrepasse pas son très technique mandat et se contente de mettre en oeuvre les desiderata de l'Union européenne, il ne devrait pas risquer grand chose.

    Nouriel Roubini a donc de bonnes chances d'en être pour ses frais : il juge que la crédibilité d'un pays met au moins deux années à se redresser sur les marchés. Nous n'en sommes pas encore là puisqu'il y a d'ores et déjà un rebond immédiat...

  • Standard & Poors a certainement envisagé de dégrader la France

    Ça m'a presque fait rigoler les rétro-pédalages des Standard & Poor et la fureur du gouvernement français, ces derniers jours. Trop drôle.

    Il est évident que ce n'était pas une erreur, le document qui a envisagé de dégrader le AAA de la France sur les marchés. C'est une hypothèse de travail pour l'agence de notation, cela va de soi, et je pense qu'à moyen terme, elle y songe. Peut-être même à court terme.

    Quand les marchés sont nerveux, ils n'aiment pas qu'on leur joue un air de pipeau. Les éventuels prêteurs non plus d'ailleurs.

    a) le gouvernement français s'obstine à planifier ses budgets sur des hypothèses de croissance grotesques. La France est à la limite de la récession, tous les experts sensés et compétents le savent, et c'est bien pour cela qu'à Bruxelles, on s'est fâché tout rouge.

    b) Au contraire de l'Italie actuellement très malmenée, le déficit primaire de la France n'est pas comblé : cela signifie que même sans la charge de l'emprunt, son budget n'est pas en équilibre.

    c) La balance du commerce extérieur est plus que fortement dégradée.

    Certes, les marchés savent qu'en France, l'impôt rentre plutôt bien et que les Français ont une haute tolérance à la ponction fiscale, mais enfin, point trop n'en faut.

    Ce n'est pas 6 ou 7 milliards d'économie dont on a besoin, mais de 60 à 70 milliards. De toutes façons, il n'y a pas 36 solutions : si la France veut être à l'abri des hausses de taux d'intérêt, elle n'a qu'une seule alternative, un budget 100% en équilibre, c'est à dire 0% de déficit budgétaire.

    Mais si on ne veut pas passer pour des clowns, comme Berlusconi, ce que l'on annonce, il faut le faire.

    Alors assez tergiversé, il faut agir et lancer le débat sur les missions que l'État cessera d'exercer, désormais, sur les échelons de trop dans la vie politique, sur les dépenses des collectivités, et cetera...

    Bref, qu'on sache à quelle sauce nous choisissons d'être mangés.

    Ce qui est drôle, c'est que je ne suis même pas le seul à m'être fait la réflexion, à propos de Standard & poor : Gilles Bridier, journaliste chez Slate s'est fait une représentation assez proche de la mienne de la situation.

    De leur côté, les banques françaises, pas folles, se délestent déjà de leurs obligations italiennes : on leur a déjà fait le coup de la solidarité avec la Grèce, et, comme je le dis souvent, point trop n'en faut. Ils sont amusants, les politiques, quand ils appellent les banques à la solidarité. Vraiment amusants et pas plus gênés que ça.

    En gros, les amis, cela revient à demander aux banques de continuer à payer pour les États ce qui permet à ces derniers de ne faire aucune des réformes nécessaires et de s'asseoir sur leurs énormes déficits. Du foutage de gueule, quoi. Rien que cette attitude, moi, si j'étais banquier, ça ne me donnerait pas confiance. Je pourrais envisager de conserver mes obligations si je voyais les États concernés faire les réformes nécessaires pour équilibrer leurs budgets. Mais de les voir continuer à s'endetter et à dépenser comme si de rien n'était, c'est clair que cela m'inspirerait la plus vive défiance.

    Cet aspect des choses n'a pas l'air de frapper plus que cela mes amis Tourangeaux dont les détours sont quelque peu sinueux sur ce coup-là...Il est drôle, aussi, le Julien Dray qui parle de dictature des marchés. Très drôle. On est plutôt dans l'oeil du cyclone de gabegie et d'impéritie des États, oui...Y'en a même d'autres qui croient que les marchés scient la branche sur laquelle ils sont assis. Mais non : ce ne sont pas les marchés, ce sont les États, et ça fait longtemps qu'ils scient...

    Mettez-vous à leur place : vous prêteriez-vous, à un gars qui vous doit déjà plein de fric et qui vous demande de continuer à vous prêter pour qu'il puisse s'acheter des écrans plats supplémentaires ? Ça va bien au bout d'un moment, faut pas prendre non plus les gens pour des c... ni les banquiers (que l'on conspue pourtant à hue et à dia, alors que n'importe quel individu sensé prendrait exactement les mêmes décisions qu'eux à un niveau personnel...).

    Ce qu'il faut, pour la France, ce sont des individus sérieux qui vont faire des propositions sérieuses et les appliquer. Quelqu'un du genre de Bayrou. Moi, je pense qu'il pourrait être cet homme-là. Il lui reste toutefois à être précis, désormais, et à présenter un programme d'équilibrage du budget sur la base d'une hypothèse de croissance réaliste.

    A ce moment-là, il pourrait se présenter avec ce programme en main face aux Français en leur disant : écoutez, mes compatriotes, je ne suis pas un joueur de pipeau. Je ne vais pas vous mentir. C'est vrai, on va en chier, mais, en contrepartie, mes propositions tiennent la route et les marchés et nos prêteurs le savent. Si vous me portez au pouvoir, vous n'aurez pas de mauvaises surprises, parce que je ferai en sorte, avec mon programme, de mettre la France à l'abri des mauvaises surprises. 

    Moi, c'est un peu ce que j'attends qu'il fasse, tout en massacrant les promesses bidons et autres châteaux en Espagne de ses concurrents socialistes et popu-conservateurs.

  • L'UNESCO a la mémoire courte

    A lire la presse, on a le sentiment que USA et Israël se vengent de la résolution votée par l'UNESCO en lui sucrant ses crédits.

    Mais l'UNESCO a la mémoire courte : quel est l'organisme, au fait, qui déclarait il y a 20 ans de cela Israël hors-région pour le punir de son attitude envers les Palestiniens ? On ne sait pourquoi, mais il n'y a jamais eu de résolution similaire contre tout autre pays s'autorisant des manquements bien plus graves, et pourtant ils sont nombreux.

    L'adhésion à l'UNESCO est un joli coup de la diplomatie palestinienne, et franchement, je préfère voir les Palestiniens se battre sur ce terrain-là qu'à coups de bombes dans les transports en commun de civils.

    Et puis Bibi et ses sbires l'ont bien cherché : en n'offrant aucune opportunité à Abbas, ils l'ont contraint à se les créer lui-même.

    Il n'en reste pas moins que sous des dehors gentiment humanitaires, l'UNESCO en profite souvent pour servir des idéologies. Par exemple, je soupçonne fort qu'il va tenter de déclarer certains sites controversés au patrimoine mondial après déclaration non des Israéliens, mais des Palestiniens.

    Des décisions à l'emporte-pièce pour des monuments figurant à Jérusalem pourraient par exemple mettre le feu aux poudres.

    L'UNESCO va larmoyer, désormais, parce qu'elle se retrouve amputée d'une large part de ses fonds. Mais c'est ce qu'il se produit quand on mord la main de celui qui vous nourrit et qu'on lui crache à la gueule...