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thorium

  • Nucléaire durable ?

    Édifiant ce petit article à propos des sels fondus et du thorium, paru il y a une petite semaine dans le Journal du CNRS à l'heure où Socialistes et Verts s'étripent autour de l'opportunité de l'arrêt ou non de l'EPR.

    Trois chercheurs grenoblois ont étudié les perspectives de développement de l'énergie nucléaire. Compte-tenu de l'épuisement progressif des combustibles fossiles, ils ont parié que le nucléaire représenterait d'ici 30 ans environ 25% de la production nucléaire mondiale. 

    Inconvénient : le mode d'utilisation actuel de l'énergie nucléaire qui repose sur la consommation d'uranium ne tient pas dans le temps. Dans 40 ans environ, les ressources seront épuisées.

    Autre solution, le surgénérateur de type Superphénix : conceptuellement et techniquement impressionnant puisqu'il produit plus de matière fissile qu'il n'en consomme, mais il tourne au plutonium et il a intérêt à ne pas s'emballer, sinon...plus personne n'aura besoin d'énergie nucléaire...

    Dernière solution, hosannah au plus haut des cieux nucléaires, nos chercheurs se sont penchés sur une technologie qui existe depuis près de 50 ans, mais qui a été mise de côté pour des raisons encore obscures : les réacteurs à sels fondus.

    A ce que j'ai compris, ils consomment 5 fois moins d'uranium, assurent le retraitement au fil de la production d'énergie et rejettent infiniment moins de déchets que les réacteurs actuels : par exemple, 0.1% seulement de déchets radioactifs à longue vie de ce que rejette un réacteur classique !!! Ou encore, il consomme 97% de son carburant nucléaire contre 2% pour les réacteurs ordinaires ! Efficace, non ?

    EDF est apparemment sur les rangs, puisque dans le cadre d'une coopération avec le CNRS, un prototype devrait voir le jour d'ici 15 ans. Mais nous ne sommes pas les seuls : les Chinois ont flairé l'opportunité et viennent d'investir 250 millions de dollars pour faire des recherches sur cette technologie.

    Ce n'est pas encore du nucléaire propre, mais il y a un progrès notable.

    Nous devons demeurer prudents avec le nucléaire, mais ne pas l'abandonner comme le souhaitent les Verts : le nucléaire continue d'offrir des perspectives intéressantes. La question de fond ne devrait pas être son arrêt ou non, mais plutôt comment le rendre inoffensif.