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  • Et voilà, Sarko et Baroin admettent devoir faire du Bayrou sur la fiscalité

    Bon, on peut toujours se consoler en se disant que la mesure est plus importante que l'homme, mais tout de même, il y a comme un goût amer qui demeure.

    Je viens de lire les déclarations de Baroin dans l'Express :

    "L'intérêt politique est que l'on se retrouve autour d'une loi de finances rectificative, probablement au mois de juin", pour en débattre, a-t-il poursuivi. Car "si on a un ISF [impôt sur la fortune, NDLR], on a un bouclier; s'il n'y a plus de bouclier, il faut avoir le courage d'affronter le dossier, lui aussi symbolique, de l'ISF".
    François Baroin juge "difficile d'envisager la suppression de l'ISF sans une réflexion sur la substitution d'un impôt sur le patrimoine".
    Le chef de l'Etat a fait part de son intention de réformer la fiscalité du patrimoine en juin, en reçevant mardi des députés de la majorité. Nicolas Sarkozy "souhaite que le sujet soit traité dans une loi de finances rectificative", a expliqué le député UMP Michel Piron, auteur de l'amendement en faveur de la double suppression bouclier fiscal/ISF qui a recueilli 125 signatures (sur un total de 314 députés UMP).

    Bon, les gars, y'a plus qu'à aller jusqu'au bout : les propositions de François Bayrou en 2007 sur l'ISF et le patrimoine, c'est par là...

    J'ai eu du flair, je crois, moi, quand j'ai appelé la zone propositions du site bayrou.fr "prophéties" à la droite de mon blogue. N'enlève surtout rien, François, ça va servir encore et encore dans les prochaines semaines. Alors si Sarko me lit, je lui suggérerais fortement de lire également les entrées retraites et école.

    Ah, et pour l'impôt sur le patrimoine, ça a déjà été chiffré par Charles de Courson, Pierre Albertini et François Bayrou (citation) : 

    Le taux réduit, pour moi, c'est 1 pour 1000. C'est simple et compréhensible par tout le monde. Avec ce taux, chacun pourrait faire aisément face à ses obligations fiscales J'avais, au début, pensé faire comme les Suisses et tout inclure dans l'assiette taxable : l'outil de travail, les oeuvres d'art ... Les premiers à venir me voir ont été les marchands d'art, suivis de près par les chefs d'entreprise. J'ai entendu leurs doléances. Je ne préconise donc pas de changer la base actuelle

    Sur les successions, très bien aussi, ce qu'il dit, François : 200% d'accord, à un détail près : avec l'évolution du prix de l'immobilier, il faut revoir à la hausse le montant exonérable des petites successions.

    Je veux ajouter un mot sur les droits de succession. Je pense qu'il faut exonérer les petites successions, mais laisser les droits sur les grosses successions, parce qu'autrement vous accumulez le capital au travers des générations, c'est un problème d'équité, le fossé devient infranchissable entre les uns et les autres. 

    Je propose, donc, que l'on exonère complètement les successions en ligne directe jusqu'à deux cent mille euros et que l'on relève l'abattement par part d'enfant ; et je propose, étant donné l'allongement de la durée de la vie, un encouragement supplémentaire à transmettre le patrimoine du vivant des personnes concernées."

    Quand je pense qu'il aurait pu être le Président de la France...Qu'est-ce que nous avons raté, et quel dommage !

     

  • Mon gouvernement par défaut...

    Alexandre, qui a rarement tort, m'interpellait samedi pour que je lui dise quel serait mon gouvernement idéal à l'issue du prochain remaniement ministériel
    Procédons à une correction : ce serait un gouvernement par défaut, puisque la majorité actuelle ne reflète pas ma sensibilité politique.

    Je ne surprendrais pas mes lecteurs habituels en donnant une coloration centriste évidente à ce gouvernement...

    1er ministre :Jean Arthuis. Evidemment, il manque un peu de poids politique pour tenir un tel poste, mais c'est un homme courageux et déterminé.

    Ministre de l'économie de l'industrie et de l'emploi : Christian Blanc. Il aurait enfin les mains libres pour appliquer ses projets de clusters.

    Ministre du budget : Charles Amédée de Courson. Bon, c'est une référence, sur la fiscalité et la dette. Avec lui, on aurait l'assurance que le sou dépensé le serait utilement.

    Ministre de la justice et des libertés : Michel Mercier. Tout en rondeur et matois comme il l'est, je suis certain qu'il se débrouillerait très bien à ce poste.

    Ministre de l'Education : allez, rêvons : Natacha Polony, la chroniqueuse du Figaro (qu'est-ce qu'elle est belle, au demeurant !). A défaut, Xavier Darcos qui n'était pas si mal, à condition qu'on lui laisse la latitude et les moyens nécessaires pour agir.

    Ministre des Affaires étrangères : Alain Juppé (c'était autre chose que Kouchner, au temps où il envoyait ch... les Chinois qui voulaient l'empêcher de parler des dissidents)

    Ministre des affaires européennes : Jean-Louis Bourlanges , à défaut, Alain Lamassourre. Des Européens convaincus et efficaces.

    Ministre de l'Intérieur : Jean-Christophe Lagarde. C'est là où l'on se rendrait compte qu'en fait, il est au moins aussi droitier que moi, sur le fond.

    Ministre de la jeunesse et des sports : Rama Yade

    Ministre du Développement numérique : Jean Dionis du Séjour. Je pense que là-dessus, il s'y connaît et il a toujours tenu des positions cohérentes.

    Ministre de la culture : zut, là, je n'arrive pas à trouver. Autrefois, j'aurais dit Catherine Morin-Desailly, mais elle m'a tellement déçu que non, pas elle. Peut-être Valérie Pécresse, pourquoi pas ?

    Ministre de l'agriculture : Thierry Benoît. Bon, c'est un élu rural, il connaît son sujet.

    Ministre de la défense : Philippe Folliot. J'aime bien l'homme, et le sujet a l'air de l'intéresser, alors...

    Ministre du travail, de la solidarité, et de la fonction publique : Alain Lambert

    Ministre de la santé : Roselyne Bachelot. S'il y a bien quelqu'un qui a fait souvent l'objet d'attaques injustes, c'est bien elle. Elle a du courage, même si elle valide certaines conneries de temps à autre. 

    Notez que pas mal de ces ministres pourraient aussi se retrouver dans un gouvernement centriste élargi avec des membres du MoDem et Bayrou Président de la République :-) ça, ce serait sympa...Bon, évidemment, on reprendrait les choses différemment, parce qu'à l'économie, on ne peut pas faire l'impasse sur Rochefort. Enfin, ce n'est pas mon sujet, passons.

    Même ainsi, le gouvernement que j'imagine n'a aucune chance d'être mis en place faute de notoriété et de poids politique. Dommage...

  • Ouf, on a retrouvé Marine

    Je ne sais pas si cela vous fait le même effet, vous, mais quand on a été consterné, une fois de plus, d'apprendre la disparition d'une jeune fille, et que l'on apprend qu'elle est saine et sauve alors que l'on n'y croyait plus et qu'elle n'a pas subi de violences, on éprouve comme un grand sentiment de soulagement.

    La jeune fille avait disparu hier entre 10h15 et 10h30. Elle affirme avoir été enlevée et est en état de choc. Toutefois, aucune communication directe n'a pu avoir lieu entre elle et la presse, et, dans ce genre de cas, on sait que les forces de police et la justice conservent les premières informations secrètes.

    Un témoin, l'un de ses voisins, âgé de 71 ans,  l'aurait vu  le dimanche soir aux alentours de 20h, mais elle se serait enfuie à sa vue.

    D'autres éléments vont donc sans doute surgir les prochains jours. Espérons qu'ils ne viendront pas ternir la bonne nouvelle de ce jour.

     

  • Europe-Chine, un marché de dupes ?

    Sur le papier, l'affiche est belle : 46 pays représentant 60% de la population mondiale et 60% du commerce international (mais seulement 29% des exportations européennes contre 45% des importations). Mais le 8ème Asian Europe Meeting (ASEM), qui se déroule cette semaine à Bruxelles, a pourtant toutes les allures d'une grand'messe. Puissance invitante, l'Union européenne est en effet incapable de répondre aux deux principales questions de l'ordre du jour : une vraie réforme du FMI, et non un simple ajustement comme ses Ministres des Finances l'ont proposé le week-end dernier, et la relance des négociations climatiques, question sur laquelle les Vingt-Sept n'ont pas encore de position commune. Du coup, la portée symbolique de ce Sommet devrait surtout profiter à la Chine, qui se retrouvera en position de force le 6 octobre pour le Sommet UE-Chine. 

    Lors du dernier Conseil européen, les Chefs d'État et de gouvernement avaient promis que désormais la « réciprocité » serait le maître mot en matière commerciale. De ce point de vue, avec la Chine, le compte n'y est pas : le secteur du bâtiment, faramineux, est interdit aux étrangers; les marchés publics sont limités (par exemple, sur 22 000 licences de téléphonie, 14 seulement sont non chinoises); le pillage technologique prend des allures de désastre et des firmes aussi importantes pour le commerce extérieur français que Danone ou Alstom en ont fait cruellement les frais; enfin, la Chine est le paradis des contrefacteurs tant et si bien que les deux tiers des produits contrefaits saisis en Europe par les douanes sont d'origine chinoise (85% pour les produits dangereux !). J'ajoute que voir le premier ministre Wen Jibao annoncer à Athènes la création d'un fonds de 5 milliards de dollars pour aider les armateurs grecs à commander des navires à des chantiers navals chinois, n'est évidemment pas une bonne nouvelle pour l'emploi en Europe !

    Face à un tel défi, au demeurant prévisible depuis au moins 10 ans, l’Union européenne doit enfin adopter une stratégie digne de ce nom. Les États membres doivent s’abstenir de jouer un jeu personnel qui empêcherait l’émergence d’un bloc européen uni. Cette stratégie serait d’autant plus crédible si l’Europe s’attachait aussi à définir une politique industrielle offensive, dans laquelle la France prendrait toute sa part. Les échanges commerciaux avec la Chine ne peuvent plus continuer de se faire au détriment de notre recherche, de nos brevets, de nos emplois. Poser cette question au prochain sommet UE-Chine montrerait que l’Europe a enfin décidé de ne pas laisser faire, a enfin décidé d’exister. 

    Marielle de Sarnez, députée européenne 
    Vice-présidente du Mouvement Démocrate 
    Membre du Cabinet Shadow, responsable des Affaires étrangères et de la gouvernance internationale

    Bon, je protestais contre les mesures prises par le gouvernement américain, il y a peu, mais réflexion faite, après ce que dit Marielle, il va falloir des mesures énergiques...

     

  • Industrie : réensemencer

    Nous devons reconquérir la production. Pendant longtemps, la mode était de considérer que tout cela, les activités primaires, l'agriculture, le secondaire, l'industrie était passé de mode, mais nous ne pouvons pas continuer à nous bercer de ces illusions, car tout le monde dit : il faut parler de l'emploi. 
    La vérité, c'est que, s'il n'y a pas de production, il n'y a pas d'emploi. Il faut donc parler de la production en même temps ou avant de parler de l'emploi. Cela signifie deux choses. Premièrement, concernant les PME qui sont les vrais créateurs d'emplois et qui sont le vrai essaimage sur tous les sujets d'où nous avons été exclus ou que nous avons déserté ou que nous avons perdu, je veux redire devant vous que je ne comprends pas comment un pays qui sait fabriquer des satellites, des fusées, des avions, des hélicoptères, des moteurs d’hélicoptère -dans ma circonscription où nous avons été honorés par les plus grandes autorités de l'État- un sur deux des moteurs vendus dans le monde est fabriqué par nous… Comment ne sommes-nous pas capables de fabriquer une machine à laver ?!… En effet, la technologie de ces instruments ménagers ne me paraît pas beaucoup plus compliquée que celle d'une turbine d'hélicoptère ! 
    Concernant les PME et la reconquête, je crois qu’il existe, ce n'est pas facile, cela ne se décrète pas, une stratégie fondée sur le repérage de gens qui ont la capacité, qui ont la technologie, qui ont le savoir-faire, que nous pourrions d'une manière ou d'une autre intéresser à des développements en France. 
    Après tout, je crois que l'on doit faire… je vous l'expliquerai un autre jour… mais je crois qu’il faut re-ensemencer. C'est ce que j'appelle la stratégie Brémontier. Nous l'aimons beaucoup dans le Sud-Ouest. C'est cet ingénieur agronome qui a eu l'idée de planter dans le désert, c'était un désert ou presque, les marécages. Il a simplement été chercher les graines, il a cultivé les pousses, il les a replantées, il a re-ensemencer comme les paysans - les agronomes savent le faire- le sol aride. 
    Je suis persuadé que l'on peut mettre en place une stratégie qui permette à l'État de soutenir les jeunes pousses et, après, de les laisser vivre leur vie, car je ne crois pas du tout naturellement que la centralisation puisse permettre de résoudre tous les problèmes à la place des gens. Je pense que c'est le contraire. 

    J'aime bien la métaphore filée de Bayrou sur la réindustrialisation. Cela dit, cette stratégie, c'est un peu la martingale du parieur ou encore la pierre philosophale de l'alchimiste. J'ai longtemps cru que ce pouvait être les fameux clusters de Christian Blanc, mais, dans la pratique, si je considère les pôles de compétitivité mis en place par Raffarin, censés être la mise en oeuvre des vues de Christian Blanc, force est de constater qu'ils n'ont attiré que peu les capitaux privés. Sans doute manquons-nous encore de recul, mais j'aimerais bien savoir ce qui coince.

    Tiens, l'image de François me rappelle un souvenir très décalé : dans ma jeunesse, j'ai été un amateur de jeux de rôles invétéré, et notamment du système de jeu Donjons et Dragons. Je jouais un personnage qui avait au fil du temps pas mal évolué (Guerrier niveau 15/ Magicien niveau 12, après avoir été successivement Chevalier, Chevalier-Paladin, Paladin déchu, puis Chevalier révoqué...), et dont l'un des objectifs avait été, avec l'expérience et la maturité, de développer économiquement la baronnie qu'il avait reçu en  héritage de ses parents.

    Des aventures périlleuses mais enrichissantes dans tous les sens du terme avaient permis à ce personnage d'accumuler des fonds considérables. Il avait alors choisi d'opérer une véritable révolution en faisant irriguer tout son territoire, grâce à des canaux de pierre construits par des nains. Les travaux eux-mêmes n'avaient pas été suffisants, bien qu'ils eussent absorbés les deux tiers des fonds.

    Il avait fallu ensuite attendre sept longues années afin de faire tourner les terres : ce temps était nécessaire pour qu'elles s'adaptent en douceur à de nouvelles cultures. Que l'on imagine : jusque là, la baronnie avait eu une production de type méditerranéen, c'est à dire essentiellement de l'olive. Avec l'irrigation, il devenait possible de produire massivement du blé ; l'inconvénient, c'est que les sols n'y étaient pas préparés. Il fallut donc les conseils éclairés d'un ami de la terre, en la circonstance un druide, pour parvenir à les acclimater en douceur. Tenter d'utiliser la magie eût été une erreur grave, en la circonstance, parce que les sols en seraient devenus dépendants. Mais pendant ces sept années, non seulement la terre ne produisait pas de blé, mais elle ne générait plus d'olives non plus.

    Heureusement que mon personnage avait accumulé de sacrés quantités de monnaies et de gemmes ! il fallut alors nourrir une population de presque 3 000 âmes pendant sept longues années, bétail compris !

    La construction d'un institut d'agronomie et l'érection de serres associées à un temple dédié aux divinités de l'agriculture et de la nature asséchèrent définitivement mes fonds, mais l'objectif fut atteint in extremis, et la baronnie décupla son revenu dès la première année de production de blé (de 300 à 3000 pièces d'or par an).

    Bon, j'avais un maître du jeu qui avait le souci du détail, et ...moi aussi. Ce n'est évidemment pas une expérience économique ni même une simulation digne de ce nom. Je ne suis de toutes façons pas entré dans toute une flopée d'autres détails.

    Mais, in fine, je conçois très aisément que l'on ne réoriente pas aussi aisément une industrie qui a pris une certaine direction. Donc, l'ensemencement de François, je le conçois très bien, mais au bout de combien de temps peut-il espérer donner des résultats ?

    J'ajoute que dans l'histoire que je viens de relater, mon personnage avait eu une chance exceptionnelle : son pari avait abouti et son choix avait été couronné de succès, entre autres en raison de sa détermination et des bons conseils de bons conseillers qu'il avait écouté. Rien ne disait, toutefois, que la bonne volonté pouvait suffire, et il aurait très bien pu échouer après avoir dépensé plusieurs centaines de milliers de pièces d'or...


  • Belgique : dans la gueule des séparatistes !

    Ah, voilà qui fait plaisir : je suis avec attention les péripéties de mes cousins belges, et je voyais avec chagrin la Belgique s'orienter vers un éclatement peut-être devenu inévitable.

    Seulement, voilà, un sondage pour le moins explosif pourrait calmer les séparatistes les plus enragés : en réalité, seul 18% des Flamands souhaitent la scission de la Belgique et l'indépendance de la Flandre. 36% veulent simplement plus d'autonomie, les autres se satisfont à peu près de la situation actuelle.

    Les nationalistes flamands ne doivent pas trop s'illusionner : ils semblent avoir le vent en poupe, mais s'ils vont jusqu'au bout de leurs revendications séparatistes, ils le paieront cash électoralement, car le peuple flamand ne suivra pas. Espérons qu'ils fassent de la surenchère jusqu'au mauvais pas fatal.

  • Retraites : pourquoi le PS ne répond pas à Bayrou ?

    François Bayrou a déclaré à trois reprises ces derniers 15 jours, que le PS mentait aux Français sur la question des retraites. En effet, il affirme que le projet du PS aboutira à infliger une décote très dure  et alourdie à ceux qui prendraient leur retraite à 60 ans.

    Il se trouve que j'ai eu un petit échange par courriel avec lui à ce sujet, et qu'il s'avère qu'il s'appuie sur un document tout à fait officiel du PS pour accuser ce dernier de duplicité.

    Il s'agit d'un comparatif entre la réforme du gouvernement et celle du PS.

    Il faut se rapporter en fait au point IV, c'est à dire les mesures démographiques. Démographiques, amusant comme ce mot est éloquent.

    J'avais déjà évoqué l'allongement de la durée de cotisation, habilement dissimulée sous la dénomination "règle des 50/50". L'idée est que la moitié du temps d'allongement de la durée de l'espérance de vie doit être consacrée à cotiser. Il deviendra donc quasiment impossible d'avoir cotisé suffisamment à 60 ans, ce qui fera de la retraite à 60 ans une arlésienne.

    Mais ce qui a attiré l'attention de François en particulier, c'est le très important montant des mesures incitatives via surcotes améliorées. Il faut bien comprendre ce qu'est une surcote pour parvenir à saisir ce que soupçonne François.

    La surcote est une majoration de la pension de retraite de base dont bénéficient les assurés qui continuent de travailler après 60 ans et au-delà de la durée d’assurance nécessaire pour une retraite à taux plein (soit 160 trimestres d’assurance pour les assurés nés avant 1949. A partir du 01/01/2009, cette durée augmente d’un trimestre par an pour les assurés nés à partir de 1949 ; elle est ainsi actuellement fixée à 161 trimestres pour les assurés nés en 1949, 162 pour les assurés nés en 1950, 163 pour ceux nés en 1951 et 164 pour ceux nés en 1952 et au-delà). Les règles applicables au calcul de la surcote diffèrent selon la date de liquidation de la pension.

    Dans le projet socialiste, si les mesures incitatives sont très fortes via des surcotes améliorées, cela signifie que l'écart entre la pension de base, calculée à 60 ans et celle qui correspondra à une authentique retraite à taux plein sera forcément important. Donc, que le calcul de la pension à 60 ans subira une très importante décote par rapport à celui nécessaire à la totalisation des annuités, si on fait le calcul à l'envers. 

    On peut toujours nous dire, évidemment, que nous autres, au MoDem, nous sommes très soupçonneux voire parano. Oui, on le peut, mais dans ce cas, on attend un démenti clair du PS avec les explications ad hoc. Bien évidemment, si les blogueurs de gauche ont des choses à dire sur le sujet, et des précisions qu'ils pourraient porter à notre connaissance, nous autres centristes, nous les attendons avec intérêt...

  • Bouclier fiscal : trois années pour en venir aux propositions de Bayrou...

    Intéressants, ces 100 députés UMP qui veulent abroger le bouclier fiscal. En fait, ils ont repris en grande partie ce qui figurait dans le programme de Bayrou en 2007 :

    - abrogation du bouclier fiscal

    - abrogation de l'ISF

    - taxation du patrimoine (tout du moins, des revenus du patrimoine)

    - création d'une nouvelle tranche d'impôts sur le revenu.

    Du MoDem dans le texte. On trouvait notamment dans le projet humaniste les dispositions suivantes :

    - un abandon de l’ensemble des dispositions injustes de la loi TEPA (dont le bouclier fiscal)

    - une plus forte progressivité de l’imposition sur les hauts revenus et les bonus ;

    - une refonte de l’imposition sur les successions, le patrimoine et les plus values et dividendes, en élargissant les bases et en introduisant une plus forte progressivité ;

    Et dans le programme de Bayrou en 2007 ces propositions-là :

    Je ne suis pas d'accord avec l'hypocrisie de certaines propositions. Notamment la proposition de bouclier fiscal à 50 % : cela consiste à exonérer les plus riches de l'impôt sur la fortune, et à maintenir cet impôt pour les catégories intermédiaires. Je suis favorable à une base large et à un taux réduit d'ISF. Le taux réduit, pour moi, c'est 1 pour 1000. C'est simple et compréhensible par tout le monde. Avec ce taux, chacun pourrait faire aisément face à ses obligations fiscales J'avais, au début, pensé faire comme les Suisses et tout inclure dans l'assiette taxable : l'outil de travail, les oeuvres d'art ... Les premiers à venir me voir ont été les marchands d'art, suivis de près par les chefs d'entreprise. J'ai entendu leurs doléances. Je ne préconise donc pas de changer la base actuelle.

    Mais mon idée reste d'abaisser le taux et d'élargir beaucoup l'assiette ; on y parviendra peut-être en incitant les contribuables à déclarer le vrai montant de leur patrimoine.

    D'ailleurs, cela s'appellerait "impôt sur le patrimoine" et pas "impôt sur la fortune", parce qu'un patrimoine moyen, ce n'est pas de la fortune.

    Je sais : c'est agaçant d'avoir raison avant tout le monde. J'observe, au demeurant, que 64% des Français seraient prêts à appuyer la double abrogation de l'ISF et du Bouclier fiscal. 

  • Larry Clarke, ce qui me dérange...

    J'ai lu le communiqué du MoDem à propos de la décision de la Mairie de Paris d'interdire l'entrée de l'exposition de Larry Clarke aux mineurs.

    J'avoue que je ne puis en aucun cas m'accorder avec Jean-François (Martins) et Benhamias, qui voient dans cette décision de la pudibonderie. Personnellement, j'y vois une salutaire prudence.

    Il y a sous cette exposition de photos un lourd non-dit particulièrement symptomatique de l'hypocrisie dans laquelle baigne notre société en matière de sexualité des adolescents, et, plus précisément, en matière de relations entre adolescents et adultes dans ce domaine-là.

    Car enfin, qu'est-ce que cette exposition sinon le regard avide, fût-il artistique, d'un homme adulte sur des corps nus d'adolescents. Interrogé, Larry Clarke reconnaît à demi mots que ce choix artistique procède d'une frustration issue de sa propre jeunesse. Le  Lolita de Nabokov ne débute pas autrement : l'amour désirant et non-consommé à la pré-adolescence d'Humbert Humbert.

    Même artistique, que l'on ne me dise pas que le regard de Larry Clarke n'est pas malsain.

    L'adolescent interroge l'adulte, car il est à la croisée des chemins entre l'enfant qu'il n'est plus tout à fait et l'adulte qu'il n'est pas encore.

    Notre société consumériste sanctifie la jeunesse, la beauté éternelle et sexualise à outrance jusqu'à l'enfance même. Et dans ce même mouvement, elle hurle au loup pédophile à la première alerte. 

    Il y a sur la pédophilie un discours hystérique qui confond des phénomènes différents. Il y a une différence de nature entre l'hébéphilie et la pédophilie stricto sensu.

    Actupsy a consacré une étude à la pédophilie et la finit sur le constat que l'hébéphilie en diffère notablement. L'auteur écrit notamment :

    L'hébéphilie pourrait se concevoir comme une recherche de revalorisation narcissique. Légèrement immature, ces sujets trouvent un reflet de leur image plus proche chez les adolescents que chez les adultes. Mais, c'est également le moyen d'assurer son existence par la maîtrise de l'autre.

    Cette notion d'hébéphilie serait à étudier non seulement sous l'angle de la psychologie clinique mais également sociale, étant donné les mutations que l'on peut observer dans notre société et notamment concernant la place accordée aux adolescents.

    Il est donc inexact de parler de pédophilie, comme j'ai pu le lire en quelques endroits à propos du travail de Larry Clarke. Inexact cliniquement, mais valide légalement puisque la loi fixe la majorité sexuelle chez les garçons à 16 ans et chez les jeunes filles à 15 ans et 3 mois.

    D'une certaine manière, Clarke n'a pas tout à fait tort de juger que l'exposition devrait être réservée aux adolescents. Mais d'une certaine manière seulement, puisque ce serait le lieu privilégié d'un regard sexuel - et pas seulement artistique ! - adulte sur une sexualité adolescente.

    Le plus malsain, finalement, c'est le mélange des genres, c'est à dire la foule mêlée d'adolescents et d'adultes pour une exposition dont l'objet est d'exhiber la sexualité des adolescents.

    C'est cette sorte de voyeurisme qui parvient à s'extraire constamment de la loi et de la réprobation publique en invoquant l'aile protectrice de l'art qui finit par me gêner à la longue.

    Il y a une facilité à évacuer ce contact illicite dans le Paris bien-pensant qui m'indispose. Meilcour, par exemple, ou encore ces imbéciles de Verts parisiens , qui peinent à passer le cap d'un regard soixantuitardisé sur la censure quand elle s'applique à la sexualité.

    Je suis déçu de la réaction des deux élus MoDem car en ramenant la décision de la Mairie de Paris à de la pudibonderie, ils ont monté qu'ils n'ont perçu aucun des enjeux de cette décision. J'attendais autre chose, plus de profondeur, plus de réflexion de la part du MoDem.

    Je n'évoque pas même le cas des médias qui ont encore trouvé le moyen de faire à peu de frais de l'audimat ou du lectorat, avec une absence totale de scrupules, comme d'habitude, en publiant des clichés de ces jeunes gens nus et/ou lourdement et gravement drogués.

    J'ai lu le communiqué de Bertrand Delanoë. Il a mûri son choix, à l'évidence, mais s'est prudemment retranché derrière la loi pour justifier sa décision. Dommage qu'il n'ait pas mené sa réflexion jusqu'à son terme et explicité, comme homme politique et citoyen, ce qu'il pensait de cette exposition et pourquoi il ne voulait pas la rendre accessible aux mineurs.

    Peut-être me trompé-je, finalement, et ne s'agit-il, in fine, que d'une simple précaution, puisque j'ai aussi entendu que Christophe Girard voulait changer la loi de 2007 pour rendre ces expositions ouvertes à tout public. 

  • Cheval de Troie chinois...

    Énée dans l'Énéïde de Virgile, rapporte les paroles de Laocoon, prêtre d'Apollon à Troie, à la vue du cheval que les Grecs ont laissé après leur départ : timeo danaos et dona ferentes. Je crains les Grecs, même lorsqu'ils me font des cadeaux.

    C'est par cette formule judicieusement choisie que le blog du Parisien Libéral met en garde l'Europe contre les cadeaux potentiellement empoisonnés du régime chinois.

    Il observe que les pays en quasi-cessation de paiement qui ont accepté des aides de voisins "altruistes" ont infléchi curieusement, comme par hasard, leur diplomatie par la suite. Parisien Libéral cite notamment l'Islande avec la Russie, sur la question de l'Arctique, ou mieux encore, dans le domaine militaire avec la proposition de former des pilotes russes sur une ancienne base américaine.

    Si je n'agrée pas le discours final de l'auteur de l'article qui invite à chasser la Grèce de l'Europe en raison de ses fraudes, en revanche, je le rejoins tout à fait pour juger que l'Europe doit être indépendante face aux fonds souverains intéressés par ses soucis budgétaires...

    Si les Chinois aident les Grecs au moment où ils ont dans la difficulté, ces derniers leur seront reconnaissants pour longtemps, même si cette aide est clairement intéressée. Quand vous crevez la bouche ouverte, même si celui qui vous sauve vous demande un service après, vous êtes bien content qu'il vous ait sauvé.

    Il est déplorable que l'Europe ne soit pas en état d'aider les siens en priorité. La Chine rassure les marchés quand elle achète des emprunts d'État grecs, ou plus exactement, qu'elle est prête à le faire, tandis que nous Européens, les inquiétons quand au contraire nous hésitons sur la solidarité nécessaire. Solidarité qui n'exclut évidemment pas une sévère mise sous tutelle quand abus il y a.

    La proposition de virer la Grèce est la pire de toutes : c'est ouvrir en grand les portes de la nation hellène aux Chinois. C'est une faute éthique et un erreur diplomatique et stratégique majeure que de raisonner ainsi.

    Pauvre Europe : où en es-tu réduite, incapable de sauver l'un des tiens que tu es...