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Larry Clarke, ce qui me dérange...

J'ai lu le communiqué du MoDem à propos de la décision de la Mairie de Paris d'interdire l'entrée de l'exposition de Larry Clarke aux mineurs.

J'avoue que je ne puis en aucun cas m'accorder avec Jean-François (Martins) et Benhamias, qui voient dans cette décision de la pudibonderie. Personnellement, j'y vois une salutaire prudence.

Il y a sous cette exposition de photos un lourd non-dit particulièrement symptomatique de l'hypocrisie dans laquelle baigne notre société en matière de sexualité des adolescents, et, plus précisément, en matière de relations entre adolescents et adultes dans ce domaine-là.

Car enfin, qu'est-ce que cette exposition sinon le regard avide, fût-il artistique, d'un homme adulte sur des corps nus d'adolescents. Interrogé, Larry Clarke reconnaît à demi mots que ce choix artistique procède d'une frustration issue de sa propre jeunesse. Le  Lolita de Nabokov ne débute pas autrement : l'amour désirant et non-consommé à la pré-adolescence d'Humbert Humbert.

Même artistique, que l'on ne me dise pas que le regard de Larry Clarke n'est pas malsain.

L'adolescent interroge l'adulte, car il est à la croisée des chemins entre l'enfant qu'il n'est plus tout à fait et l'adulte qu'il n'est pas encore.

Notre société consumériste sanctifie la jeunesse, la beauté éternelle et sexualise à outrance jusqu'à l'enfance même. Et dans ce même mouvement, elle hurle au loup pédophile à la première alerte. 

Il y a sur la pédophilie un discours hystérique qui confond des phénomènes différents. Il y a une différence de nature entre l'hébéphilie et la pédophilie stricto sensu.

Actupsy a consacré une étude à la pédophilie et la finit sur le constat que l'hébéphilie en diffère notablement. L'auteur écrit notamment :

L'hébéphilie pourrait se concevoir comme une recherche de revalorisation narcissique. Légèrement immature, ces sujets trouvent un reflet de leur image plus proche chez les adolescents que chez les adultes. Mais, c'est également le moyen d'assurer son existence par la maîtrise de l'autre.

Cette notion d'hébéphilie serait à étudier non seulement sous l'angle de la psychologie clinique mais également sociale, étant donné les mutations que l'on peut observer dans notre société et notamment concernant la place accordée aux adolescents.

Il est donc inexact de parler de pédophilie, comme j'ai pu le lire en quelques endroits à propos du travail de Larry Clarke. Inexact cliniquement, mais valide légalement puisque la loi fixe la majorité sexuelle chez les garçons à 16 ans et chez les jeunes filles à 15 ans et 3 mois.

D'une certaine manière, Clarke n'a pas tout à fait tort de juger que l'exposition devrait être réservée aux adolescents. Mais d'une certaine manière seulement, puisque ce serait le lieu privilégié d'un regard sexuel - et pas seulement artistique ! - adulte sur une sexualité adolescente.

Le plus malsain, finalement, c'est le mélange des genres, c'est à dire la foule mêlée d'adolescents et d'adultes pour une exposition dont l'objet est d'exhiber la sexualité des adolescents.

C'est cette sorte de voyeurisme qui parvient à s'extraire constamment de la loi et de la réprobation publique en invoquant l'aile protectrice de l'art qui finit par me gêner à la longue.

Il y a une facilité à évacuer ce contact illicite dans le Paris bien-pensant qui m'indispose. Meilcour, par exemple, ou encore ces imbéciles de Verts parisiens , qui peinent à passer le cap d'un regard soixantuitardisé sur la censure quand elle s'applique à la sexualité.

Je suis déçu de la réaction des deux élus MoDem car en ramenant la décision de la Mairie de Paris à de la pudibonderie, ils ont monté qu'ils n'ont perçu aucun des enjeux de cette décision. J'attendais autre chose, plus de profondeur, plus de réflexion de la part du MoDem.

Je n'évoque pas même le cas des médias qui ont encore trouvé le moyen de faire à peu de frais de l'audimat ou du lectorat, avec une absence totale de scrupules, comme d'habitude, en publiant des clichés de ces jeunes gens nus et/ou lourdement et gravement drogués.

J'ai lu le communiqué de Bertrand Delanoë. Il a mûri son choix, à l'évidence, mais s'est prudemment retranché derrière la loi pour justifier sa décision. Dommage qu'il n'ait pas mené sa réflexion jusqu'à son terme et explicité, comme homme politique et citoyen, ce qu'il pensait de cette exposition et pourquoi il ne voulait pas la rendre accessible aux mineurs.

Peut-être me trompé-je, finalement, et ne s'agit-il, in fine, que d'une simple précaution, puisque j'ai aussi entendu que Christophe Girard voulait changer la loi de 2007 pour rendre ces expositions ouvertes à tout public. 

Commentaires

  • ils auraient pu faire pareil avec l'exposition "chiotissime", ça aurait relevé le débat !

  • Je comprends la nécessité d'une précaution étant donné le public à la fois "modélisé" et visé en premier lieu.
    Cependant je préfèrerais que cette précaution ne passe pas par une interdiction pure et simple mais par de la pédagogie, du dialogue entre générations.
    Larry Clarke expose artistiquement une réalité, il serait absurde et hypocrite que ceux qui la vivent ne puissent y assister et profiter de la réflexion provoquée pour prendre du recul sur eux-mêmes, leurs congénères et le regard des autres générations sur eux mais aussi sur elles-mêmes indirectement.
    Je vois là une belle occasion, justement, d'aider les ados à passer de l'enfance à l'âge adulte et de renouer le dialogue entre générations aussi.
    Bref, je comprend cette interdiction mais je la perçois comme une certaine paresse, un renoncement. C'est triste.

  • Bonjour Aurélien,

    Je suis content de vous voir revenir sur les blogues. Il ne vous reste plus qu'à reprendre le vôtre du bord de votre fenêtre :-)

    Larry Clarke a fait des choix : c'est réducteur de se contenter de dire qu'il expose artistiquement une réalité.
    Le thème choisi n'est pas neutre, il est obsessionnel. De quelle pédagogie parlez-vous ? Un dialogue entre les générations, le regard pas vraiment désintéressé de l'adulte sur la sexualité adolescente ?
    Non, vraiment, je ne vous suis pas.

  • Je ferai un papier après avoir vu l'exposition.
    Mais cette affaire n'est pas originale.
    Robert Mapplethorpe, de mémoire a eu des problèmes similaires en son temps.

    Pour info, googelisez Clarke et vous trouverez l'intégrale de l'expo en feuilletant ici et là les pages qui lui sont consacrés.
    Donc, cela sent bien la peur du procès plutôt qu'autre chose.
    De toute façon, je suis contre toute forme de censure.
    A partir du moment où on décide une expo, on va jusqu'au bout et on ne s'arrête pas en route.
    Cela prouve que la culture française s'américanise dans son raisonnement et rien d'autre.

  • Je suis content de relire certains blogues comme celui-ci :). La reprise du mien viendra, je ne sais pas quand ni sous quelle forme, je laisse mûrir...

    D'abord Larry Clarke ne se borne pas à la sexualité adolescente, même si elle occupe une part importante de ses oeuvres, d'autres thèmes adolescents sont aussi abordés.

    Pour moi c'est l'adolescence qui est obsessionnelle chez Larry Clarke, et non seulement la sexualité adolescente. Seulement comme la sexualité est une préoccupation majeure à cet âge, elle occupe forcément une place de choix dans son oeuvre dédiée à l'adolescence.

    Quand je parle de pédagogie, je parle d'aider les ados, mais aussi les adultes, à comprendre les oeuvres, à les décrypter, à aller y puiser des sources de réflexion derrière la réaction première de répulsion ou d'admiration.
    Je parle aussi carrément d'éducation sexuelle ; ces photos sont un formidable prétexte pour aborder le sujet entre un parent et ses enfants, entre un prof et ses élèves.

    J'y vois aussi une occasion de faire de la pédagogie sociale, si je puis dire, d'ouvrir les yeux des générations plus anciennes sur les ados, de montrer aux ados, indirectement, comment les autres générations les perçoivent, et ainsi nouer ce dialogue.

    Le regard de l'adulte ne peut pas être désintéressé de la sexualité adolescente puisque ça le concerne directement par son vécu propre ou par celui de ses parents ou de ses enfants. Nous passons tous par ce bouleversement qu'est l'adolescence.

    Ce regard n'est pas forcément malsain. Ou plutôt il n'est pas QUE malsain. Et je suis plutôt pour aborder ce côté sombre, qui sommeille plus ou moins profondément en chacun de nous, que pour le balayer discrètement sous le tapis comme s'il n'existait pas.

  • Parfaitement en phase avec toi, L'hérétique, sur ce sujet délicat ! Il est évident que sous prétexte de liberté on fait passer de la pornographie pour de l'art pseudo instructif.
    Ce n'est bien entendu que du voyeurisme.
    Dans l'un de tes liens j'ai relevé "regard baveux", c'est une expression totalement adaptée...

    C’est notre culture actuelle du jeunisme évidemment qui accuse cette tendance. Et c’est le besoin pervers des gens faibles de dominer à leur tour d’autres plus faibles qu’eux.
    L’adolescent quant à lui a de tout temps cherché l’adulte initiatique. C’est une évolution normale de son côté. Celle de l'adulte devrait être de le renvoyer vers les jeunes de son âge.

    Pour la prétendue réaction du MoDem... tout comme toi, je suis étonnée. Je ne pense pas que François Bayrou, père de 6 enfants "sympathiques" comme il l'a dit avant hier, soit en accord parfait avec ce que vient de dire ici Jean François Martins. Tiens il aurait fallu demander aux femmes du Shadow.

    En tout cas, ayant des petites filles actuellement adolescentes... je ne les amènerais certainement pas à une telle expo.

  • @Françoise: "Il est évident que sous prétexte de liberté on fait passer de la pornographie pour de l'art pseudo instructif."

    Ne soyons pas naïfs.

    Les ados ont accès à de la pornographie gratuitement et bien plus facilement qu'en devant aller à une expo photos.
    Et celle qu'ils trouveront ailleurs, sur le net notamment, sera bien plus laide, perverse et déshumanisante que n'importe quelle oeuvre de Larry Clarke.

  • C'est exactement le contraire que je dis, Aurélien !
    Lorsque des ados vont voir du porno, ils savent parfaitement que c'est du porno. C'est une curiosité saine de leur point de vue. La découverte du monde adulte qui n'est effectivement pas vraiment romantique certaines fois. Les parents et les éducateurs doivent accompagner cette recherche pour les rassurer finalement. Ne surtout pas les culpabiliser.

    Par contre, la perversité vient de ceux qui sous couvert d'art ne font que du porno. Je n'ai rien contre les oeuvres montrant des nus bien au contraire.
    Mais dans ce cas précis, il y a duperie.
    Justement je ne suis pas "naïve"...

  • Il y a une autre raison -et à mes yeux autrement plus grave- pour laquelle je n'amènerai jamais mes petites filles à une telle expo.
    C'est que si je le faisais, je leur donnerais l'impression de ne pas les respecter et quasiment de les trahir.
    Nous savons tous que les adolescents ont une sexualité à eux plus ou moins débridée pour certains mais il faut les laisser entre eux ! Ne pas leur montrer que l'on "sait" exactement ce qu'ils vivent. Evidemment puisque nous y sommes passés nous aussi avant eux !

    Cependant ils méritent de faire eux-mêmes leurs expériences, de vivre leur jeunesse sans que nous intervenions trop si possible. La drogue est certainement un problème à part (que l'on ne doit justement pas encourager dans la représentation artistique !) mais concernant la sexualité elle doit leur appartenir. A nous de leur expliquer à temps le respect mutuel et les moyens de contraception ou de protection.

    Sinon, à quand l'exposition artistique des tout petits jouant "au docteur" ?!!

  • @Françoise

    "Sinon, à quand l'exposition artistique des tout petits jouant "au docteur" ?!!"

    Cette remarque ne tient pas puisque les tous petits ne sont pas concernés par la sexualité, contrairement aux ados pour qui c'est une question essentielle.


    "Les parents et les éducateurs doivent
    accompagner cette recherche pour les rassurer finalement. Ne surtout pas les culpabiliser."

    Nous sommes d'accord là-dessus. En revanche je ne vois pas en quoi les accompagner dans cette recherche en partant d'une expo comme celle de Larry Clarke serait une duperie ou une trahison par rapport à la pornographie dé-sensibilisée, que l'on trouve en deux clics, qui elle est carrément mensongère et abrutissante.


    "Nous savons tous que les adolescents ont une sexualité à eux plus ou moins débridée pour certains mais il faut les laisser entre eux ! Ne pas leur montrer que l'on "sait" exactement ce qu'ils vivent. Evidemment puisque nous y sommes passés nous aussi avant eux !"

    Là encore j'approuve ce que vous dites mais je ne vois pas en quoi l'oeuvre de Larry Clarke ne serait pas compatible avec cet état d'esprit. Je ne vois pas ces oeuvres comme une ingérence de l'adulte dans le monde adolescent, mais justement comme un point de rencontre entre générations, ce qu'est en soi l'adolescence.

  • Je suis d'accord avec vous l'Hérétique, les représentants du MoDem auraient dû faire preuve de plus de nuance dans leurs propos. Je n'estime pas particulièrement Delanoë mais il me semble qu'il a mûri sa décision et il est par conséquent caricatural de crier à la censure et à la bêtise. Le maire de Paris a pris notamment en compte le fait que les associations de défense des droits de l'enfant sont aux aguets et peuvent saisir la justice. Selon moi, l'Art avec une majuscule aura peu à souffrir de l'interdiction de cet étalage pornographique pour voyeurs pédophiles. Ces photos sont susceptibles de heurter le jeune public. Soyons honnêtes : est-ce qu'on les diffuserait à la télé en prime time ?

  • Aurélien, vous vous trompez sur deux points :
    - C'est penser que l'on peut nouer un dialogue sain en partant d'une photo de l'ado (car ce n'est ni plus ni moins de lui-même que l'on parle en commentant de telles photos, l'imaginer en de semblables situations). Il ne faut justement pas mélanger les générations. Lorsqu'un ado va voir du porno, pour "découvrir" il constate bien que ce sont des adultes entre eux et que ce n'est pas la norme partout.
    J'ignore quel âge vous avez, si vous avez des enfants, des frères et soeurs, quelle profession vous exercez mais je crois que vous vous faites de fausses idées sur l'éducation.
    - Parce que croire que la sexualité n'est pas une préocupation pour le petit enfant... il y a là un manque d'expérience à mon avis ! ;-) Ceci dit sans animosité.
    Voyez tout simplement les conseils qui sont donnés par exemple ici dans ce forum à l'usage de jeunes parents :
    http://www.plurielles.fr/parents/enfants/comment-parler-sexe-aux-enfants-3290114-402.html
    C'est précisément le dialogue engagé sur ce point avant l'adolescence qui est le plus important !

  • @Françoise
    Je suis dans la trentaine et j'ai 2 enfants de 5 et 3 ans. Je suis ingénieur.
    Mes idées sur l'éducation ne devraient pas vous paraître si fausses vu ce que nous nous renvoyons et le lien auquel vous me renvoyez. Par ailleurs je ne crois pas qu'il y ait un seul et unique jeu d'idées valable en ce qui concerne l'éducation, mais c'est un autre débat.

    Et puis je pourrais vous retorquer que si j'ai moins d'expérience parentale que vous, mon expérience adolescente est bien plus fraîche! ;)

    Vous verrez, en relisant de plus près, que nous différons essentiellement sur la validité de l'éventuel support que peut représenter l'oeuvre de Clarke pour engager une discussion sur la sexualité. Nous ne différons pas ou peu sur la nécessité du dialogue et de la recherche pour l'ado.

    Pour ma part je crois que vous vous trompez sur la perception du porno par l'ado (en terme général) et sur la prise de recul dont vous le croyez capable par rapport aux rapports hommes/femmes, au(x) plaisir(s), aux performances, etc... bref sur sa capacité à réaliser tout ce qui y est faux ou exagéré.

    Et par rapport à Larry Clarke, je crois que c'est le contraire. A mes yeux vous sous-estimez la capacité de l'ado à se détacher de l'oeuvre alors que l'imaginaire est à mon avis bien plus libre devant une photo artistique que devant un film porno.

    Bien sûr que les petits aussi se posent des questions sur la sexualité. Evidemment qu'il faut en parler sereinement avec eux.
    Quand je dis qu'ils ne sont pas concernés, cela signigie que ce n'est pas pour eux une préoccupation - en conscience - aussi complexe et omniprésente que pour l'adolescent dont le corps change, les hormones s'affollent.
    Bien entendu plus le dialogue s'amorce tôt plus l'éducation sera équilibrée.

  • Je voudrais ajouter deux choses.

    - D'abord je suis pour la pédagogie et l'éducation sexuelle mais que je trouve que cette exposition est aux antipodes de ces objectifs.

    - Ensuite je ne comprends pas la formule "Le MoDem est mal à l'aise avec" cette censure. Mais "Le MoDem", c'est qui précisément ? Tous les adhérents ? (non consultés), François Bayrou ? le shadow cabinet ? ou les deux ou trois représentants qui veulent bien se montrer ?

  • Ce qui me dérange le plus dans cette problématique est la tendance actuelle à considérer les parents comme "infantiles".
    Il eut mieux valu réserver l'expo aux ados, cela m'aurait paru plus adapté.
    Allez hop interdit aux moins de 18 ans et moins de 14?

  • Oups interdit aux plus de 18 ans, bien sur et non pas moins Tsss, voila ce qui arrive quand le cerveau est plus rapide que les 'tits doigts...

  • Les débats suscités par cette expo sont parfois surréalistes.
    Premièrement, Bertrand Delanoë trompe son monde quand il prétend que ces images font l'apologie des situations qu'elles montrent. On peut même objectivement dire qu'elle ne suscite pas la moindre complaisance avec le monde et les comportements qu'elles amènent à voir.
    Ensuite, comme toute œuvre artistique, elles ne sont que le regard singulier d'un individu, l'artiste, sur ce qui le touche lui-même. Et comme tout œuvre artistique, chacun est libre de l'aborder comme il l'entend. Certains en profiterons pour engager un dialogue avec les adolescents, d'autre penserons qu'il n'est pas mûr, etc...
    Enfin, Larry Clark effectue un travail sur l'adolescence depuis plusieurs années. On peut dire que son œuvre artistique tourne autour de ça. Chacun est libre d'apprécier son travail comme il l'entend, mais ce qu'il montre existe, au moins dans sa tête, alors à quel titre interdirions-nous aux ados de se voir, ou plutôt de voir d'autres qu'eux mais au même age ? et de voir la manière dont un artiste, adulte, les regarde ? Nous devrions nous réserver, nous adultes, comme des voyeurs, le droit de les regarder dans leur diversité.
    Moi, je trouve ça malsain...
    Quand par ailleurs, des images bien plus malsaines et destructives pour les têtes de nos chers ados passent inlassablement tous les soir à la télé et circulent en boucle sur internet, on frôle la tartuferie.
    Ne pensez-vous pas qu'un simple avertissement sur le caractère cru et violent des images aurait suffit ? Car ces photos peuvent aussi déranger bien des adultes.
    Pour finir, que la gauche bobo parisienne, toujours prête à défendre la liberté d'expression à l'autre bout du monde, en soit arrivé là, surtout, en fait, pour ne pas prendre le risque d'un procès, en dit long sur son courage et la panade intellectuelle dans laquelle elle sombre jour après jour.

  • j'ai présenté mon argumentation sur mon blog.
    http://tavernedespoetes.lesdemocrates.fr/

  • @Michel,
    Merci, pour eux...
    Il y a des domaines et ages ou le jardin secret est important.
    Il y a eu des élans parlant des droits de l'enfant etc
    Très personnellement, je crois que les interdictions devraient aller à double sens.
    Ces photos concernent les ados, mais aussi un accès à l'art photographique elles devraient leur etre réservées exclusivement sans voyeurisme des adultes^^^.
    Ces photos, pour ce que j'en ai vu sont moins toxiques que le porno facilement accessible sur le web ou autre.

  • je n'ai pas le temps de lire tous les coms, j'y viendrai peut-être plus tard, mais je partage ton avis César, tu t'en doutes.
    Oui, sous prétexte d'art beaucoup ont laissé parler leur goût pour les jeunes gens. Evidemment, ce n'est pas répréhensible sur un plan légal si les modèles ont l'âge de la majorité sexuelle, néanmoins d'un point de vue moral, l'habitude de choisir toujours des ados pour un artiste adulte est assez révélateur.
    Comme les personnes qui choisissent toujours un partenaire beaucoup plus jeune, en principe ils ou elles le quittent dès que la jeunesse du partenaire s'en va, car ils cherchent alors un autre plus jeune pour continuer à vampiriser cette jeunesse.
    Mais là, sous prétexte d'art, nous avons de l'érotisme (et les fantasmes d'un vieux barbon !)
    Marcel Rufo déclarait aujourd'hui que ces photos étaient moins choquantes que le calendrier des Dieux du Stade.
    Certes, les photos des rugbymen sur ce calendrier sont carrément du porno gay, vu les poses. Mais ils sont adultes, alors entre adultes consentants...
    Marcel Rufo est un peu en contradiction avec ses propres théories: il a toujours dit qu'on ne devait pas imposer la nudité aux enfants, même parents à la salle de bains devant les enfants (pour un gars de la côte d'azur, où l'on vit à moitié nu une bonne partie de l'année, c'est un peu surprenant).
    Donc que cette expo soit limitée à un âge de 18, elle aurait pu peut-être être limitée à un âge de 16, âge de la majorité sexuelle, cependant ce qui me gêne c'est l'expo elle-même.
    Pour moi, c'est simple : ce sont de vieux pervers que ce genre d'artistes et ne comptez pas sur moi pour aller visiter ce genre d'expo.
    Le chanteur Carlos disait en plaisantant de son pote Johnny que la prochaine épouse, il se la choisirait à l'échographie. Tout ça m'écoeure fortement.
    Ici en Belgique les lois ont tellement été assouplies que ce pays est presque devenu un paradis pour pédophiles, et pourtant, il y a eu la marche blanche de l'affaire Dutroux, mais rien à faire.
    Oh bien sûr on va me dire que ça n'a rien à voir, que ce n'est pas la même chose. Détrompez-vous, c'est un courant d'idées c'est un lobbie et il est puissant.
    Ah j'oubliais : les artistes ont le droit d'être pédo, on signe des pétitions pour eux, les Américains sont si méchants avec.
    Par contre, si t'es pas artiste, ce sera la case prison :
    http://www.france-amerique.com/articles/2010/09/25/un_francais_recherche_aux_etats-unis_pour_pedophilie_ecroue_a_angers.html
    Ben celui-là bien sûr on ne l'extrade pas non plus puisque il est Français mais on le poursuit sur le sol français. S'il avait été réalisateur, on lui aurait donné un César.
    Et aurait été défendu par un qui se choisit ses épouses sur échographie, par un autre qui a épousé sa fille adoptive, par un autre qui aime les garçons en Thaïlande...

  • @Luciole,
    Vous vous trompez de débat, lisez moi bien correctement...

  • Je n'ai pas vu l'expo...
    Mais comme l'Hérétique, je déplore la réaction trop rapide des deux membres du Modem. Elle me semble quelque peu "soixantehuitarde" et démagogique: il est interdit d'interdire! J'aurais moi aussi attendu un peu plus de réflexion et d'analyse.
    Et puis surtout, j'aimerais que sur ce genre de questions, les deux intéressés précisent que leur réaction est purement personnelle et n'engage en rien le Modem.

  • Je n'ai pas vu l'expo...
    Mais comme l'Hérétique, je déplore la réaction trop rapide des deux membres du Modem. Elle me semble quelque peu "soixantehuitarde" et démagogique: il est interdit d'interdire! J'aurais moi aussi attendu un peu plus de réflexion et d'analyse.
    Et puis surtout, j'aimerais que sur ce genre de questions, les deux intéressés précisent que leur réaction est purement personnelle et n'engage en rien le Modem.

  • Je n'ai pas vu l'expo...
    Mais comme l'Hérétique, je déplore la réaction trop rapide des deux membres du Modem. Elle me semble quelque peu "soixantehuitarde" et démagogique: il est interdit d'interdire! J'aurais moi aussi attendu un peu plus de réflexion et d'analyse.
    Et puis surtout, j'aimerais que sur ce genre de questions, les deux intéressés précisent que leur réaction est purement personnelle et n'engage en rien le Modem.

  • @luciolebrune
    Je pense que tout les gens qui voient dans ces images des images pédo-pornographiques ont un problème à régler avec leur psy ou ne les ont pas vues.
    Si c'était le cas, il faudrait carrément fermer l'expo car le MAM n'est pas le lieu pour exposer cela. Et d'ailleurs, il n'y aurait pas débat.
    Objectivement, on peut dire qu'elles sont crues, violentes, choquantes, tout ce que l'on veut, mais pas porno ni pédophile.
    Si le simple fait de faire un travail artistique sur des enfants ou des ados rend ce travail pédo-porno, où va-t-on ?
    je le répète, c'est une œuvre artistique, que l'on apprécie ou pas, mais ce n'est rien de plus. Personne n'est obligé d'aller voir cet expo.
    Elles sont, pour moi, cent fois moins malsaines ou porno que 90% des images imposées aux ados sur les médias ou par la pub.
    Et au moins, elles ont le mérite de faire réfléchir sur l'adolescence et le regard que l'on peut porter sur elle en tant qu'adulte.

  • Michel : vous ne m'avez pas bien lue. J'ai dit que les calendriers des Dieux du Stade étaient porno-gay, d'après la remarque du Dr Rufo qui disaient que ces images étaient bien plus crues et choquantes que celles de cette expo. (Et vu les poses, je ne lui donne pas tort).
    J'ai dit que cette expo dont nous parlons était les fantasmes érotiques sur les ados d'un vieux barbon dégoûtant.
    C'est donc plus dans l'INTENTION qu'elle est choquante.

  • Donc, moi je vais voir mon psy, mais vous, consultez votre ophtalmo.

  • @Luciole,
    Définition du fantasme?
    Ce qui me consterne, très personnellement, est que les barbons(nes) dégoutants(es) vont EUX pouvoir s'y rendreeuh!!!
    Pfiouiou...J'aurais bien interdit l'expo au plus de 18 ans moaaa...Ou, soyons généreuse 20!Pour arrondir^^^

  • L'article contient deux graves erreurs :

    "Il est donc inexact de parler de pédophilie, comme j'ai pu le lire en quelques endroits à propos du travail de Larry Clark. Inexact cliniquement, mais valide légalement puisque la loi fixe la majorité sexuelle chez les garçons à 16 ans et chez les jeunes filles à 15 ans et 3 mois."

    La majorité sexuelle est de "plus de 15 ans" pour les garçons ET les filles ; et la loi ne connait pas le principe de "pédophilie", qui est un concept de psychologie... ou de philosophie/historique.

  • @Abd Salam
    la loi parle d'un mineur de 15 ans. Je suppose donc qu'il faut avoir 16 ans pour ne plus être mineur.
    Je me suis trompé, apparemment, mais vous aussi.

  • @Abd Salam,
    Rien compris à votre com. :o)))

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