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  • Atteindre les électeurs, filtres infranchissables

    Très souvent, quand je considère l'agitation qui secoue les réseaux sociaux un immense sentiment de vacuité m'envahit.

    Je prends un exemple : cette semaine, quelques cadres et élus du MoDem se sont ralliés à Anne Hidalgo à Paris. Cela a entraîné quelques cris de triomphe à gauche et des échanges aigre-doux sur les forums et groupes MoDem. Çà et là, on en discute comme d'une fin du monde et le premier des événements de la semaine. Il y a même eu quelques titres dans la presse.

    Eh bien sortez dans les rues de Paris et interrogez les passants, c'est bien simple : c'est passé complètement inaperçu. Tout le monde l'ignore.

    En fait, parlez du MoDem à un Parisien moyen, tout ce qu'il ne connaît, c'est Marielle de Sarnez. Il ignore absolument tout des autres quels que soient leurs efforts pour s'agiter. Et encore, je parle des Parisiens qui remplissent leurs devoirs citoyens et suivent de très loin la politique. Les autres, c'est encore pire.

    L'inconvénient, c'est que ce qui vaut pour ce genre de non-événement vaut aussi pour tout le reste. Tout le monde ignore que quelques cadres ont fait défection, mais tout le monde ignore également les propositions de Marielle de Sarnez pour Paris. A vrai dire, pas grand monde ne connaît dans le détail non plus celles d'Hidalgo ou de NKM...

    Rien de plus fastidieux que les élucubrations des donneurs de leçons de tous horizons assurant connaître ce que veulent les "vrais gens" et prétendant parler en leur nom. Ça, ça pullule sur la Toile politique.

    En fait, c'est super-dur de passer les filtres de l'actualité. Il faut vraiment un très très très gros bruit pour que son écho atteigne les oreilles les plus éloignées.

    Du coup, il ne faut pas se biler quand des aigris, des paranos ou des furieux viennent cracher leur venin. Il y a trois personnes qui les lisent, personne ne les écoute et tout le monde s'en fout ou presque.

    Un blog comme le mien ne sert quasiment à rien. Un peu en interne et c'est tout. La blogosphère, les réseaux, ce sont des positions qu'il faut tenir, mais qui ne servent à rien ou presque. Face aux moyens phénoménaux de la mairie de Paris, c'est clair qu'il y a une disproportion insurmontable.

    Corollairement, les tractages et la présence sur les marchés, c'est quasiment aussi inefficace. Cela ne touche personne. A la limite, si on réussit à occuper tout un arrondissement et à le repeindre en orange avec quelques slogans bien sentis, on peut avoir un peu plus de chance de faire du bruit.

    Il y a eu une année où le MoDem avait eu des initiatives sympas sur un marché du 15ème : les militants offraient des fleurs aux femmes et distribuaient des oranges (ou même des jus d'orange) aux passants. Ça ne brassait pas d'idées, mais on se faisait connaître. Le problème, c'est que les partis disparaissent sitôt les élections terminées alors qu'il faudrait de l'endurance et occuper le terrain sur le long terme. 

    Il n'y pas meilleure assurance d'être inaudible que de paraphraser d'autres offres politiques. J'ai compris que le MoDem allait décliner quand je l'ai vu commencer à applaudir les Éva Joly, Augustin Legrand et admirer les Piketty et compagnie. Les stars "au grand coeur" de la gauche bobo, en somme. Ce jour-là, j'ai compris que ce parti s'était complètement asséché. Il ne restait plus qu'une base militante qui tournait en rond.

    Tenter de débattre pragmatiquement d'idées, a fortiori d'en trouver, dans les réseaux militants, c'est la croix et la bannière. La plupart du temps, ils relaient des idées convenues, font du copié-collé, adorent parler des alliances et de leurs valeurs, commentent l'actualité éruptive et répètent sinon à l'envie, en fait de propositions, les annonces à la mode. Tout effort pour engager le débat, ouvrir la réflexion se heurte au mieux à un désintérêt poli, au pire à une méfiance hargneuse. Bien sûr, il y a toujours des esprits éclairés qui soulèvent des problèmes intéressants, mais la plupart du temps on fait un grand foin de propositions aussi futiles qu'inutiles. 

    Ah, les dernières en date au hasard : le vote blanc, la réforme fiscale. 

    Ah, l'archétype de cette politique "citoyenne" comme s'en prévalent pompeusement leurs promoteurs, c'est l'énième avatar de gauche Nouvelle Donne. J'ai lu leurs propositions. Vous croyez qu'il n'y a pas assez d'impôts ? Première proposition, en créer un nouveau, je la cite : 

    Créer un impôt européen sur les bénéfices des entreprises.

    En fait, c'est bien simple : tout le début de leur programme ne parle que d'impôt et de la meilleure manière de le recouvrer. Aucun poncif ne nous est épargné : sur les banques, les paradis fiscaux, l'impôt progressif, Piketty, les sociétés...

    Alors, dans la première partie, il n'est question que d'impôts et dans la seconde, que de dépenses...J'ai bon ? Et après nous avoir assommé d'impôts et de dépenses supplémentaires, ces gens-là nous entonnent leur habituel couplet sur la démocratie et la dictature des marchés (au passage, en accroissant la dette, ils nous en rendront encore plus dépendants...).

    Déjà, moi, un parti qui commence par un slogan qui contient le mot "changer", je me méfie aussitôt. Bon, je m'acharne contre un groupuscule qui n'est pas prêt de parvenir à se faire connaître mais il incarne tellement bien les discours en creux entendus pendant toutes ces dernières années sur les réseaux...Il n'y manque que la politique 2.0 (ou 3.0, je ne sais plus où, on en est, peut-être 4.0 finalement) et autres délires électro-cosmogoniques des "réservoirs et fabriques" à idées de tout poil.

    Marx, c'est mieux écrit et plus construit, entre nous. Je me rassure sur un point : ceux-là, ils ne risquent pas de dépasser les 0.5% (en étant très optimiste parce que c'est déjà beaucoup pour une secte) : on les sent tellement "proches" des préoccupations ordinaires de leurs concitoyens...

    Voilà, je suis un peu désabusé, je pense. Il y a une initiative que j'ai aimée au MoDem, c'était le shadow cabinet, même si je trouvais que les interventions manquaient souvent de fond. L'idée a été reprise à l'UDI et certains dossiers creusés. Espérons que l'Alternative se dote d'un vrai contre-gouvernement en faisant connaître ses contre-mesures. J'avais pour ma part été ébloui par ce qu'avaient su faire les LibDems en Angleterre avant qu'ils accèdent au pouvoir.

  • MoDem-UMP, c'est définitivement exclu à Marseille

    Je me méfie de longue date de Gaudin. Je me souviens encore de ses valeurs communes avec le FN à la fin des années 80. 

    Mais là, je crois que le fond a pris le pas sur la forme : avec sa sortie contre Bennhamias, on a vu l'antisémitisme larvé du personnage s'agiter comme un ver solitaire au milieu d'une diarrhée.

    On sait ce qu'il faut faire désormais : le bouter définitivement de Marseille. Ne pas hésiter à voter à gauche au second tour si nécessaire pour cela.

    J'espère que l'UDI va se retirer de l'alliance avec l'UMP immédiatement là-bas, sinon ce n'est pas la peine de parler de centre ou de droite humanistes.J'espère qu'Arlette Fructus va prendre ses responsabilités.

    J'attends également une réaction officielle de l'UMP.

  • Ah, si Marielle menait la bataille à Paris !

    J'ai un gros coup de déprime, là : avec les dernière erreurs de débutante de NKM, je comprends bien que la gauche est partie pour garder Paris fingers in the noise. Je suis surpris. Je la croyais tout de même plus tactique. Elle n'a pas compris un truc : ce n'est pas la peine de jouer à la bobo romantique pour gagner la capitale. Ça loupe complètement son but et ça fait bien rigoler toute la gauche. Côté Hidalgo, on est évidemment mort de rire. Et pour ne pas arranger les choses, NKM balance des approximations (sauf sur l'augmentation des taxes, bien réelle, elle).

    Il y a une chose qui me paraît de plus en plus patente à Paris : ce n'est pas possible de remporter la capitale à droite. Il faut gagner par le centre, ce qui signifie un leader centriste que la droite appuie. 

    Si c'était Marielle de Sarnez qui menait la bataille, avec sa rigueur, son sérieux, son honnêteté, sa pertinence et ses idées, je pense que les Socialistes pourraient commencer à pleurer sur la perte de la capitale.

    Le MoDem parisien est au centre-gauche en grande partie (je le dis depuis le début que c'est un parti de centre-gauche !). NKM aurait dû le comprendre et contacter les élus un par un pour tenter de les conserver, quitte à remanier son programme. Pendant ce temps, à gauche, on leur ouvre chaleureusement les bras et on leur réserve des postes. Alors évidemment, ils font les grenouilles et ils sautent dans tous les sens et forcément, y'en a une partie qui tombent du côté gauche...

    J'aime beaucoup Christian Saint-Étienne à l'UDI. Je pense même que c'est lui qui a le programme le plus juste, le meilleur, le moins démago, mais malheureusement, il n'a pas la stature ni le charisme politiques pour faire valoir davantage ce qu'il propose. 

    Moi, c'était mon idée initiale : un tandem Borloo-Marielle pour porter un projet fort. Marielle était prête à s'engager. Pas de pot, ça ne s'est pas fait.

    Le problème, ce sont les barons UMP. Ils foutent la merde systématiquement et torpillent à chaque fois la reconquête de Paris. Ils ont fait échouer Séguin qui était un bon candidat en 2001 et là, en sous-main, ils continuent à placer des chausse-trappe. C'est évident qu'ils ne font pas de cadeaux à NKM et qu'ils attendent le 1er faux pas pour l'enfoncer.

    C'est dans les semaines qui viennent qu'on va voir ce qu'elle vaut : elle a fortement intérêt à rectifier le cap, en commençant déjà par venir dire bonjour à ses propres troupes (qui commencent à râler d'être traitées comme quantité négligeable, à ce que je comprends...).

    Bref, je le sens mal : on en est réduit à attendre une erreur d'Hidalgo et, à mon avis, elle n'est pas du genre à faire des erreurs. Je dirais même que je ne l'ai pas vue en faire une seule depuis qu'elle est en campagne (je ne parle pas de son programme, je suis vent debout contre, mais de sa tactique). Elle nous joue la campagne à la force tranquille façon Mitterrand en 1988 et ça risque de produire le même résultat : elle va laminer la droite, et ce, en dépit d'une conjoncture défavorable à la gauche. Elle peut dire merci aux centristes qui la rallient, en tout cas...

    NKM doit comprendre une chose : si elle veut redresser la barre, elle doit associer ses partenaires au maximum et éviter un face à face très périlleux contre Hidalgo. Toute majorité bénéficiera toujours d'une prime aux sortants dans une élection municipale. Il faut du solide en face, et qui connaît bien les dossiers et Paris.

  • La gauche et le centre : l'impasse.

    J'écris cette petite note presqu'à usage interne, en fait : elle s'adresse à tous mes camarades et amis militants au MoDem, venus souvent de la gauche, que je vois amers et déçus parce qu'ils ont l'impression que le MoDem change de cap. Je fais ainsi suite à un premier billet sur le sujet.

    Il est vrai, en nous associant avec l'UDI, en choisissant de privilégier des accords avec la droite républicaine et modérée, la direction du MoDem semble faire retour de balancier et pencher désormais vers le centre-droit.

    Je n'ignore bien sûr pas les différences qui existent entre vous, militants démocrates mais de centre-gauche, et les sensibilités libérales et centristes qui n'ont parfois pas hésité à appuyer Nicolas Sarkozy que généralement vous exécrez. Je voudrais vous faire toutefois observer ces quelques points :

    Concrètement, pouvez-vous me dire ce que la gauche a offert ou proposé au MoDem ? Rien.

    Comme Nicolas Sarkozy, à l'occasion des élections municipales elle a généralement essayé de débaucher nos élus ou nos candidats et le plus souvent, elle s'est contentée de leur claquer la porte au nez. Considérez seulement l'attitude de la gauche avec Jean-Luc Benhamias à Marseille, lui qui est allé jusqu'à se revendiquer de la majorité présidentielle ou, en 2008, celle de Bertrand Delanoë avec Marielle de Sarnez, se gardant bien de lui faire la moindre proposition politique à l'issue du deuxième tour, ou plus récemment, l'attitude du PS n'offrant comme perspective à François Bayrou que de se fondre dans le programme de François Hollande, et vous comprendrez qu'il n'y a pas de place pour nous à gauche. Aucune, ne vous y trompez pas, et pourtant, jamais le programme du centre n'a été aussi proche de la gauche que celui du Projet Humaniste de 2008. C'est un militant de centre-droit qui vous le dis.

    Alors quoi ? Continuer à nous enfermer dans une tour d'ivoire ? Nous savons très bien qu'ainsi, nous allons vers une mort lente mais inéluctable. Continuer à frapper à la porte de la gauche ? Ne croyez-vous pas que les amants mille fois éconduits finissent par être ridicules ? N'en fait-on d'ailleurs pas des sujets cocasses de comédies ? Je vous pose la question sans jeux de mots : quelle alternative ?

    L'indépendance, c'est la mort. L'alliance à gauche, c'est foutu, et pour ceux qui trouveraient qu'une certaine droite pue, je fais observer qu'une certaine gauche ne sent pas forcément meilleur.

    Sur l'Europe, sur notre identité et celle des autres, sur la fiscalité et la solidarité, nous avons au centre avec François Bayrou et Jean-Louis Borloo des leaders au discours clair et sans ambiguïtés, dans un sens ou dans l'autre. A condition de constituer un pôle puissant, nous pouvons finir par imposer une partie de nos vues à la droite et nous ne nous interdisons pas d'approuver ce qui nous paraîtra favorable à la France. Je rappelle que Jean-Louis Borloo a usé de cet élément de langage cher à François Bayrou dès le début de la nouvelle mandature législative.

    Votre départ, je suis désolé de vous le dire, ne changera pas le cours de l'histoire et le MoDem continuera bon an mal an son chemin. Mais vous, vous vous enlèverez un moyen de peser sur l'action politique. Vous cesserez d'être le nécessaire poil à gratter qui rappellera au centre le caractère impératif de la solidarité. Vous partirez, amers, et ne gagnerez rien, car vous imaginerez reproduire dans le tissu associatif ce que vous avez voulu créer au sein d'un parti. Or, vous découvrirez qu'il n'en va pas autrement dans les associations : ne vous leurrez pas, elles connaissent les mêmes contradictions et obstacles que les partis coloration politique mise à part. Quelle que soit la structure dans laquelle il se réfugie, l'humain reste humain.

    Humain trop humain, a écrit Friedich Nietszche, donnant cet aphorisme comme titre à l'un de ses ouvrages majeurs. Si je me refuse à écarter définitivement toute forme de métaphysique de nos valeurs, comme le voudrait ce philosophe fameux, je retiens de son ouvrage la volonté d'écrire une chimie de nos représentations morales et de nos sentiments tout en nuance. Foin des oppositions radicales, les aphorismes de Niezsche disent simplement que l'erreur naît au moins autant de la vérité qu'elle ne s'y oppose ou encore qu'il existe un lien presqu'indissoluble entre égoïsme et altruisme. Ces nuances subtiles ne sont pas constitutives de nos structures sociales mais bien de la nature humaine. 

    En allant chercher ailleurs ce que vous avez cru ne pas trouver au MoDem, vous n'y rencontrerez, et à nouveau, que de l'humain. Vous pouvez vous en réjouir ou en pleurer, mais vous ne pourrez l'éviter.

  • L'ennemi, c'est la collusion, pas la richesse !

    Il y en France (mais pas seulement)n une incessante chasse aux riches : constamment on trouve dans les propositions de la sphère politique le prédicat moral sous-jacent que toute richesse est forcément mal acquise, que l'enrichissement est un vice. Et donc, la sphère politique n'a de cesse que de vouloir réparer ce qu'elle considère comme une "injustice" çà grands coups de fiscalité "sociale" et "solidaire". Très régulièrement on entend tel prophète dénoncer le scandale de ce que les riches ne paient pas plus d'impôts.

    Le scandale, il n'est pas là. Le scandale, et Bayrou et les Libéraux ont en commun d'être les seuls à le dénoncer, c'est la collusion incessante entre la direction des plus grandes entreprises et banques et la très haute fonction publique, collusion qui s'étend jusqu'à la sphère politique.

    On est, en France, successivement haut-fonctionnaire, puis PDG d'un grand groupe dont on finit par ne plus savoir s'il est privé ou public, puis à nouveau haut-fonctionnaire, ou encore conseiller d'une influente personnalité politique.

    Par exemple, j'ai entendu récemment qu'Ayrault (sans en aviser Moscovici qui n'avait rien demandé !) voulait placer François Villeroy de Galhau à la tête du trésor. François Villeroy de Galhau est un homme très honorable, il a une réflexion éthique sur la finance, et, comme numéro 2 de BNP Paribas, il a la réputation d'être un homme compétent et efficace.

    Mais, si j'en crois sa biographie, voilà un homme qui a été haut-fonctionnaire, directeur de cabinet de DSK, conseiller économique du même homme, puis a pris la tête de Cetelem et enfin, est monté en grade dans la principale banque française, la BNP, que je citais.

    En soi, ce ne serait pas un parcours qui me dérangerait s'il n'en allait pas de même d'à peu près tous les profils similaires. Toujours ces liens inextricables, intrinsèquement mêlés, entre banques, très grandes entreprises, très haute fonction publique et politique.

    Abus de pouvoir, le livre fameux que Bayrou a écrit contre les réseaux et notamment ceux de Sarkozy devrait être un classique pour qui entre en politique, désormais. Je regrette toutefois que Bayrou se soit polarisé sur les seuls réseaux sarkozystes alors même qu'il reconnaît que la panier de crabes est au moins aussi rempli à gauche. Ce qui agace, c'est que sur cet aile de l'échiquier politique, il s'accompagne d'une hypocrisie renversante. 

    Si le propos de Pulp libéralisme est plus large et s'alimente très clairement des thèses de l'école autrichienne d'économie, il n'en distingue pas moins, avec la même force, un capitalisme "pur" et ce qu'il appelle le capitalisme de connivence.

    In fine, la volonté moralisante empreinte de vulgate marxiste qui imprègne une large part du spectre politique est d'autant plus insupportable qu'il n'existe aucune volonté de mettre fin à ce fonctionnement qui ne peut pas préserver l'intérêt de chaque citoyen. Quand bien même les hauts fonctionnaires nommés seraient compétents et honnêtes, pour l'entrepreneur moyen ou petit, le combat n'est pas égal, et on ne peut avoir de garantie d'impartialité quand une décision est prise, avec de tels mélanges. Comprenons-nous au demeurant, je suis pas en train de dire que de très grosses entreprises en profitent : quand l'État contraint un producteur d'énergie à vendre sa production à prix contraint ou de très grosses banques à racheter ses emprunts pourris, c'est bien les entreprises visées qui subissent des dommages, pas l'État. Je suis bien certain qu'une entreprise qui ne serait pas nourrie à la haute fonction publique d'État n'accepte en aucun cas de tels diktats.

    La gauche en particulier, mais aussi une partie de la droite, notamment les Gaullistes (qui sont Étatistes et souvent encore plus dirigistes que les Socialistes) et le Front National induisent constamment les Français en erreur en opposant le grand capital, à la manière marxiste, et l'intérêt du citoyen. Terminologie primaire qui détourne le citoyen de la vraie question (celle-là même que Bayrou pose avec une très grande acuité dans son ouvrage) : les décisions prises le sont-elles en toute indépendance ?

  • Ayrault est désespérant avec ses impôts

    C'est assez incompréhensible la sortie d'Ayrault sur les impôts. Je ne comprends pas une telle erreur de communication (sans parler de l'aspect économique). Ayrault devrait comprendre qu'il ne faut surtout plus prononcer le mot "impôt" par les temps qui courent. Les Français n'en peuvent plus, des impôts. Ce n'est vraiment pas le moment de la ramener sur le sujet et d'imposer à notre peuple qui n'en veut pas les poncifs sur l'équité, la solidarité, la justice fiscale et compagnie.

    C'est Bayrou qui a eu le mot le plus juste en répliquant que ce n'était plus d'une réforme des impôts dont nous avions besoin mais de la dépense.

    De surcroît, c'est techniquement une bêtise de vouloir procéder à l'heure actuelle à une réforme : Bercy tourne bien, l'impôt rentre à plein régime avec des taux de recouvrement très forts (près de 99% !!!) ! Quelle idée de vouloir réformer une machine qui fonctionne. Ayrault risque surtout de provoquer un désordre indescriptible, de nouvelles normes administratives qui étouffent notre pays et de maintenir une instabilité fiscale qui nous est extrêmement nocive. Comme beaucoup de Français, quand j'ai entendu la déclaration d'Ayrault, j'ai commencé par un coup de stress. Le discours et les préoccupations de Monsieur Ayrault sont anxiogènes pour les Français, il devrait le comprendre une bonne fois pour toutes.

    Si à la place Monsieur Ayrault proposait des économies simples : fusionner les départements et les régions par exemple ou encore réformer les urgences des hôpitaux simplement en constituant des maisons médicales (regroupement de cabinets médicaux) je crois qu'il aurait de bonnes chances d'obtenir l'agrément de ses concitoyens. Il est vraiment, avec son équipe, complètement à côté de la plaque (au grand désespoir de Moscovici qui n'avait rien demandé, dans cette histoire).

    C'est Bayrou a nouveau qui a la formule juste : encore une diversion mais cette fois, elle va vraiment mal finir.

  • Marielle de Sarnez met en garde contre la viande avariée canadienne

    On va me dire que j'exagère à parler de viande avariée à propos du porc et du boeuf canadiens, mais je prends très au sérieux l'avertissement de Marielle dans sa dernière lettre.

    Je vais être lapidaire : l'Europe échange du vin et des fromages contre du porc et du boeuf. Donnant-donnant, on peut exporter là-bas, le Canada peut en faire autant chez nous. Le libre-échange, j'y suis favorable, mais avec les mêmes normes sanitaires !

    La Commission a donc négocié un accord avec les Canadiens, mais au nom de l'UE toute entière. On en revient toujours au même problème de fond : Marielle dit souvent, à juste titre, que l'on ne peut construire l'Europe sans ou contre ses peuples. Et là, on a une sorte de gouvernement out of control qui prend des décisions très importantes sans nous en aviser ni nous consulter.

    Heureusement, ce n'est pas encore cuit et Marielle rappelle que non seulement le Parlement européen devra ratifier cet accord, mais également l'Assemblée Nationale.

    Et là, on a intérêt à être très vigilants : quand j'achète de la viande chez le boucher, je peux avoir des certitudes sur son origine, mais dès qu'il s'agit de conserves, il n'y a plus aucune sécurité. Je n'ai pas vraiment envie de bouffer à mon insu du veau aux hormones gavé aux OGM.

    Alors, évidemment, il est content, Peters ! Peters, c'est un conseiller de Barroso. Il trouve merveilleux notre accord de libre-échange avec le Canada. Il oublie juste de nous préciser quelques petits détails...Heureusement, il y en a pour veiller au grain (merci Marielle).

    Cela dit, sur le fond, je ne suis pas contre des accords avec le Canada : nous avons une protection sociale, des salaires et des valeurs à peu près similaires. Mais je demande à ce que l'on regarde de près ce qu'ils contiennent et que l'on rejette, au cas par cas, ce qui n'est pas acceptable pour notre santé.

    Nicole Bricq s'est engagée à obtenir des garanties sur la viande, très bien, on jugera sur pièces. Je vais juste observer ce qu'a finement remarqué Marielle de Sarnez : Si l’UE a obtenu comme garantie que la viande bovine et porcine canadienne soit exempte d’OGM, sur des volumes aussi importants cela sera presque impossible à contrôler. Eh oui. C'est bien mon avis aussi...

  • Boutin, tu fais honte à la France.

    Quand des parlementaires ou des personnalités politiques françaises, viennent critiquer la position de notre pays en se donnant en spectacle dans des régimes autoritaires (la Russie de Monsieur Poutine) ou des tyrannies théocratiques (l'Iran) elles font honte à notre pays.

    C'est à juste titre que François Hollande s'oppose à la prolifération nucléaire, a fortiori dans un pays qui bafoue tous les jours les valeurs démocratiques.

    Voir la Boutin pleurnicher sur le mariage homosexuel à la télévision iranienne, recouverte d'un voile (pour montrer son adhésion à la vision islamiste de la femme ?), c'est le pompon.

    Bien qu'en règle générale, François Fillon soit un individu  estimable, je crois que sa sortie contre la politique de la France en Syrie n'est pas glorieuse. Comprenons-nous : moi aussi je n'adhère pas du tout à la ligne suivie par Hollande en Syrie et je crois qu'il fait une grave erreur d'appréciation. Mais je ne vais pas le claironner chez les Russes qui appuient Bachar el Assad sans jamais se soucier de ses manquements très graves envers ses opposants.

    Pour en revenir à Boutin, elle n'a qu'à demander la nationalité iranienne si elle se sent si bien là-bas. Au fond, les radicaux de tout poil finissent toujours par s'associer, parce qu'entre cléricaux radicalisés et extrémistes on se reconnaît. Boutin n'a rien à voir avec la démocratie-chrétienne dont elle a sans vergogne repris le nom pour son micro-parti ( je rappelle d'ailleurs qu'elle a été virée de l'UDF par Bayrou).

    Sa famille, c'est l'intégrisme, et d'ailleurs, elle était accompagnée de Martinez, un ancien du FN. Rien d'étonnant à ce qu'elle se retrouve avec les amis de Khameini et d'Ahmadinejad dont au fond, elle approuve les valeurs. C'est quoi la suite ? Une conférence de presse commune avec les Talibans ?

  • Un effet immédiat de l'Alternative dans les sondages ?

    Il est difficile de se prononcer sur les conséquences électorales de la constitution de l'Alternative, mais, dans les derniers sondages, je vois tout de même des frémissements jusque là inconnus.

    Jusqu'ici, Benhamias était à 3% d'intentions de votes à Marseille. Le voici subitement à 7% dans un tout récent sondage. Bayrou est donné gagnant à Pau. Marielle de Sarnez était à 16% au second tour dans le 14ème sans même qu'une dynamique d'union n'eût été encore enclenchée dans la capitale.

    Il reste encore bien des obstacles sur le parcours de la fusion MoDem/UDI mais j'avoue que j'ai de l'espoir. Un autre sondage évalue le potentiel de notre association à 9% minimum 19% maximum pour les élections européennes. Une belle marge qui va bien au-delà de qu'obtenaient les centristes par le passé.

    L'Alternative n'est pas encore en ordre de marche. J'espère pourtant qu'elle y parviendra. Avec des idées, des valeurs fermes, et une véritable union des centres et des modérés, ce peut être une formidable machine électorale, emmenée par les deux leaders charismatiques et populaires que sont Bayrou et Borloo.

    Les moqueries d'une certaine presse ne doivent pas faire illusion, pas plus que les commentaires aigris des déçus, bientôt, nous serons en mesure de faire peur à tout le monde. L'UMP à 9% seulement à Pau au premier tour, cela devrait donner matière à réflexion à Monsieur Copé, j'espère...

  • Rythmes scolaires : Peillon et la FCPE copains comme cochons.

    Qu'est-ce que ça m'a bien fait rigoler la petite rallongeounette de 150 000 euros à la FCPE de la part de Peillon. Faut pas oublier les copains PS encartés dans les associations et les syndicats hein, Mister Vincent ? J'adore les consultations socialistes. Elles me font toujours rire.

    Vous savez pourquoi le PS consulte toujours les organisations «représentatives» ? Parce qu'elle sont truffées de potes tout à fait d'accord avec eux.

    Ainsi, dans l'Éducation Nationale, le SNUIPP, la FCPE, font tout ce qu'ils peuvent pour tenter de sauver la réforme à la con de Peillon, malgré les difficultés évidentes qu'elle amène et son absence à peu près totale de bien-fondé. 

    Il y a une minorité (mais assez importante) de profs qui essaient d'imposer cette réforme aux autres profs, aux élèves et aux parents. Cette minorité se retrouve dans la technostructure de l'Éducation Nationale, dans les principaux syndicats et dans les principales associations. Mieux encore : les militants PS sont aussi présents dans les organisations étudiantes et lycéennes. 

    Et, à chaque fois, ces officines prétendent parler, qui au nom des parents, qui au nom des enseignants, qui au nom des étudiants, qui au nom des lycéens.

    Moi, je suis content de voir qu'enfin l'opinion réalise ce que je prophétise depuis tant de temps : cette réforme est du pipeau et n'amènera que des problèmes, comme toutes les réformes sur les rythmes en général. Même quand elles pourraient être fondées, elles ne correspondent pas aux rythmes réels des familles et à leur vie de tous les jours et elles ne tiennent donc pas la route.

    Bien évidemment, pendant qu'on en parle, on évite d'aborder les questions qui fâchent.

    Je m'étais dit que Bayrou avait enfin compris que les projets de la droite et de la gauche versaient dans l'ânerie crasse, malheureusement, il n'y est pas encore : il a bien saisi que ce sujet était secondaire, mais le voilà maintenant à se ranger à l'avis de la droite qui souhaite accroître le nombre de semaines d'enseignement (une idée à mon avis encore plus idiote que la réforme de la semaine).

    Comme je fatigue à dire les mêmes choses, j'ai un peu la flemme de les réécrire, mais en somme c'est simple : réduire les vacances d'été (seule solution viable pour accroître le nombre de semaines d'enseignement) c'est gêner les familles qui ne pourront plus se retrouver (particulièrement les familles recomposées, et Dieu sait s'il y en a), empêcher les lycéens de voyager ou de trouver des petits boulots, épuiser les organismes des enfants et des adolescents qui n'en peuvent plus fin juin, exploiter les enseignants en les faisant travailler plus pour gagner moins, paralyser les nécessaires taches administratives d'organisation des examens, d'attribution des diplômes et d'organisation de l'orientation.

    C'est pas suffisant ou il en faut encore ? N'ai-je pas déjà eu raison sur la réforme actuelle ? Faut-il parier qu'une fois de plus je ne me tromperai pas sur les projets de la droite et que les familles seront à nouveau furieuses, sans parler des enfants auxquels on ne demande jamais leur avis ?

    J'ajoute que nulle part le fait de jouer sur la réduction des vacances n'a fait ses preuves, des situations très diverses existant en Europe.

    Puisse François réaliser que ces idées de réforme ne sont pas seulement secondaires mais carrément ineptes. 

    Va-t-on en revanche, s'interroger un jour sur les finalités que nous voulons donner à notre école, et nous demander un jour si nous cherchons à éduquer nos enfants pour leur faire réussir des examens ou des contrôles ou bien pour leur assurer un développement psychique, émotif et intellectuel harmonieux ? 

    On pourrait commencer par cela, mais ce ne serait pas tout : il y aurait ensuite l'organisation des enseignements, son uniformisation calamiteuse, sans parler des méthodes pédagogiques qui méritent tout de même un détour. Il existe dans ce domaine des affrontements, mais on les réduit souvent alors que des revues spécialisées intéressantes (souvent d'obédiences diverses voire carrément antagonistes) existent (Dossiers de l'Ingénierie éducative, Cahiers Pédagogiques, Café Pédagogique, GRIP, Sauver les Lettres, SOS Éducation, et bien d'autres encore). Bref, il y a des acteurs pour débattre, même s'ils ne s'aiment guère. Mais évidemment, c'est plus facile de nommer le poto du SGEN  ou le recteur docile à un poste à responsabilité que d'organiser de vraies tables rondes.

    Après avoir considéré tout cela, oui, peut-être que l'on pourrait commencer à s'interroger sur les rythmes, non comme une chose en soi, mais en les pensant au service d'un mieux être général pour toute la communauté éducative. Ce n'est pas vraiment la démarche actuelle faite d'affrontements et d'hypocrisies diverses.