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L'ennemi, c'est la collusion, pas la richesse !

Il y en France (mais pas seulement)n une incessante chasse aux riches : constamment on trouve dans les propositions de la sphère politique le prédicat moral sous-jacent que toute richesse est forcément mal acquise, que l'enrichissement est un vice. Et donc, la sphère politique n'a de cesse que de vouloir réparer ce qu'elle considère comme une "injustice" çà grands coups de fiscalité "sociale" et "solidaire". Très régulièrement on entend tel prophète dénoncer le scandale de ce que les riches ne paient pas plus d'impôts.

Le scandale, il n'est pas là. Le scandale, et Bayrou et les Libéraux ont en commun d'être les seuls à le dénoncer, c'est la collusion incessante entre la direction des plus grandes entreprises et banques et la très haute fonction publique, collusion qui s'étend jusqu'à la sphère politique.

On est, en France, successivement haut-fonctionnaire, puis PDG d'un grand groupe dont on finit par ne plus savoir s'il est privé ou public, puis à nouveau haut-fonctionnaire, ou encore conseiller d'une influente personnalité politique.

Par exemple, j'ai entendu récemment qu'Ayrault (sans en aviser Moscovici qui n'avait rien demandé !) voulait placer François Villeroy de Galhau à la tête du trésor. François Villeroy de Galhau est un homme très honorable, il a une réflexion éthique sur la finance, et, comme numéro 2 de BNP Paribas, il a la réputation d'être un homme compétent et efficace.

Mais, si j'en crois sa biographie, voilà un homme qui a été haut-fonctionnaire, directeur de cabinet de DSK, conseiller économique du même homme, puis a pris la tête de Cetelem et enfin, est monté en grade dans la principale banque française, la BNP, que je citais.

En soi, ce ne serait pas un parcours qui me dérangerait s'il n'en allait pas de même d'à peu près tous les profils similaires. Toujours ces liens inextricables, intrinsèquement mêlés, entre banques, très grandes entreprises, très haute fonction publique et politique.

Abus de pouvoir, le livre fameux que Bayrou a écrit contre les réseaux et notamment ceux de Sarkozy devrait être un classique pour qui entre en politique, désormais. Je regrette toutefois que Bayrou se soit polarisé sur les seuls réseaux sarkozystes alors même qu'il reconnaît que la panier de crabes est au moins aussi rempli à gauche. Ce qui agace, c'est que sur cet aile de l'échiquier politique, il s'accompagne d'une hypocrisie renversante. 

Si le propos de Pulp libéralisme est plus large et s'alimente très clairement des thèses de l'école autrichienne d'économie, il n'en distingue pas moins, avec la même force, un capitalisme "pur" et ce qu'il appelle le capitalisme de connivence.

In fine, la volonté moralisante empreinte de vulgate marxiste qui imprègne une large part du spectre politique est d'autant plus insupportable qu'il n'existe aucune volonté de mettre fin à ce fonctionnement qui ne peut pas préserver l'intérêt de chaque citoyen. Quand bien même les hauts fonctionnaires nommés seraient compétents et honnêtes, pour l'entrepreneur moyen ou petit, le combat n'est pas égal, et on ne peut avoir de garantie d'impartialité quand une décision est prise, avec de tels mélanges. Comprenons-nous au demeurant, je suis pas en train de dire que de très grosses entreprises en profitent : quand l'État contraint un producteur d'énergie à vendre sa production à prix contraint ou de très grosses banques à racheter ses emprunts pourris, c'est bien les entreprises visées qui subissent des dommages, pas l'État. Je suis bien certain qu'une entreprise qui ne serait pas nourrie à la haute fonction publique d'État n'accepte en aucun cas de tels diktats.

La gauche en particulier, mais aussi une partie de la droite, notamment les Gaullistes (qui sont Étatistes et souvent encore plus dirigistes que les Socialistes) et le Front National induisent constamment les Français en erreur en opposant le grand capital, à la manière marxiste, et l'intérêt du citoyen. Terminologie primaire qui détourne le citoyen de la vraie question (celle-là même que Bayrou pose avec une très grande acuité dans son ouvrage) : les décisions prises le sont-elles en toute indépendance ?

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