Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • Prostitution : synthèse pro/anti pénalisation du client

    J'ai bien réfléchi sur la question de l'abolition de la prostitution et la pénalisation du client et je pense avoir trouvé une synthèse intéressante.

    - quand un client s'implique dans la prostitution illégale, c'est lui qui est sanctionné si on l'attrape, ce qui n'empêche pas de donner la priorité à la lutte contre le proxénétisme.

    - mais à côté de cela, on autorise une prostitution légale en profession indépendante avec des lieux clairement identifiés, des normes précises, et une protection juridique et sociale pour les travailleurs du sexe.

    En outre, en édictant des normes de conduite (répression des violences, des insultes, des menaces et cetera...), on peut espérer permettre plus facilement aux prostituées de porter plainte en cas de violences ou de comportements injurieux. Il faut mettre en place un système dans lequel le bénéfice du doute profite toujours aux prostituées. Si le client sait qu'on la croira préférentiellement, il saura qu'il a tout intérêt à se montrer le plus respectueux possible.

    Je ne dis pas que cela me satisfait, mais ça a le mérite de concentrer l'effort de protection vers les femmes les plus vulnérables et de toutes façons, c'est tout ce que j'ai trouvé pour l'instant.

  • Aznavour, lâche des noms ou ferme-la !

    Moi, les mecs qui blablatent et font leur mystérieux, ils me chauffent. Je ne les supporte plus.

    Aznavour affirme qu'il a payé des politiques de tous les bords pour éviter de payer des impôts. Eh bien qu'il le prouve au lieu de dire n'importe quoi à n'importe qui.

    Vous savez quelle impression il me donne ? Celle d'un homme qui lance des paroles en l'air afin de se rendre intéressant. Soit il a des choses à dire et il parle, soit il n'a rien à dire et il la boucle. Mais qu'il s'abstienne de salir toute la classe politique avec son blabla sans apporter un seul élément qui puisse confirmer ou infirmer ses assertions.

    Toutes proportions gardées, ça me rappelle Luc Ferry assurant qu'il y avait eu un pédophile parmi un pack d'anciens ministres. Cet abruti a fait le malin, mais le jour où on a lui a demandé des explications, il s'est retrouvé bien incapable de dire quoi que ce soit d'intéressant.

    Soit on l'ouvre et on a quelque chose à dire, soit on a rien à dire et dans ce cas, on la ferme.

    Moi le poujadisme facile dans l'air de temps de la part de gens qui se sont largement engraissés et font ensuite les délicats, ça m'insupporte.

  • Hollande s'est bêtement aliéné le centre

    Je n'ai pas trop commenté le changement de cap du MoDem et du Bayrou, mais je voudrais tout de même faire une réflexion d'ordre tactique.

    Contrairement à d'autres, je ne reprocherais pas à Hollande d'avoir laissé un candidat face à Bayrou ni de ne pas lui avoir confié de responsabilités mais en revanche, il n'a aucunement examiné la possibilité d'introduire de la proportionnelle aux législatives et pourtant, il s'y était engagé après le vote de Bayrou. 

    Pas de proportionnelle, pas de centre indépendant dans notre système de scrutin majoritaire à deux tours. Même au plus fort de son aura (époque du MRP) le centre pouvait atteindre 25% des voix mais pas plus. Les Communistes qui sont parvenus à près d'un tiers des voix n'ont jamais pu prendre non plus le pouvoir sans s'allier (aux Socialistes en 1981) et ils se sont faits bouffer.

    Si le centre n'a pas de perspective et que le PS lui claque la porte au nez à quelques exceptions près d'individus qui n'ont finalement pas fait bouger les lignes, croyez-vous que le centre va aller au bout du suicide ?

    Le PS aurait pu constituer une majorité réformiste avec les centristes, qui, je le pense, auraient été des alliés bien plus fiables que les verts ou le front de gauche ou même la gauche du PS. Elle a raté, et pour longtemps, le coche. 

    Personnellement, cela ne me fait pas pleurer plus que cela, car j'assistais, navré, aux rapprochements programmatiques successifs du MoDem et du PS. Mauvaise passe  à vivre pendant 5 années une gauchisation que je n'avais pas souhaitée, même si elle demeure encore vivace dans les moeurs militantes et dans les restes de l'ancien programme politique du MoDem.

    Ce que je pense, maintenant, c'est qu'à terme, il faut que le MoDem et l'UDI (et d'ailleurs toutes les petites chapelles centristes) disparaissent une bonne fois pour toutes et que l'Alternative prenne le relais.

    Je ne considère pas l'UMP comme notre partenaire naturel, loin de là. Une partie de l'UMP est fréquentable, pas l'autre. Je ne garantis d'ailleurs pas de continuer à m'abstenir lors de certains seconds tours si le centre n'y est pas, et, même en cas d'alliance, faut pas pousser mémère dans les orties, comme on dit : imaginons des centristes sur une liste menée par Copé, par exemple, à moins d'avoir un front de gauche ou un Hamon en face, je vote direct socialiste. Dès le premier tour. 

    A Paris, NKM va devoir affronter autant que le PS les contradictions de l'UMP, surtout si elle souhaite se concilier l'électorat centriste, pour l'instant enclin à donner sa voix à l'équipe sortante. Pour moi qui ne représente pourtant pas l'aile gauche du MoDem, au contraire, il y a des UMP parisiens pour lesquels je ne voterai jamais. C'est très clair dans ma tête. 

    L'erreur tactique des Socialistes n'est donc pas un blanc-seing pour faire n'importe quoi côté centriste, d'autant que son électorat a la particularité d'être très volatil et de faire bien ce qu'il veut.

    Je me souviens encore de la comparaison de Bayrou évoquant la charrette de grenouilles centristes. Pour qui a vécu le MoDem de l'intérieur, on est encore en-dessous de la réalité. Les Verts sont des rigolos à côté de nous. Un centriste, une grenouille. Je ne compte pas les listes dissidentes, les militants ne comptant en faire qu'à leur tête, l'absence générale de la moindre discipline de parti, et cetera...Même moi qui suis de tempérament individualiste et parfois frondeur, j'en suis demeuré scotché pendant 5 années...

    Au fond, aujourd'hui, Bayrou revient à ce qu'il a toujours été : la démocratie-chrétienne. En France, elle ne s'allie plus d'une manière ou d'une autre avec la gauche depuis le début des années 70, soit près de 40 années même s'il y a eu quelques ponts pendant cette période (Rocard, Bayrou).

    Maintenant, c'est fini. Le centre reprend le chemin de la droite et la gauche de gouvernement reste seule en tête-à-tête avec sa propre gauche. Bonne chance les filles et les gars, c'est pas un cadeau...

  • Marielle de Sarnez et la sécurité à Paris

    Je dois un mea culpa à Marielle de Sarnez : j'ai écrit récemment en comparant les programmes de l'UDI et du MoDem à Paris qu'elle ne s'était pas exprimée sur les questions de sécurité à Paris, pas plus que le MoDem. Vous allez rire, mais c'est en partie un problème de mot-clef, et pour l'autre partie, lié au statut très particulier de Paris.

    Quand on tape dans un moteur de recherche "Sarnez"+"sécurité" ou toute combinaison similaire, on ne trouve effectivement rien. Mais si on remplace "sécurité" par "pouvoirs de police"+"maire"+'paris", là, on trouve quelque chose

    Ce n'est pas le rapprochement avec NKM qui m'intéresse en tant que tel mais la remarque sur les pouvoirs de police du maire de Paris. Il n'en a pas. Et, cela m'est revenu à l'esprit, c'est quelque chose que Marielle de Sarnez dénonce depuis fort longtemps. Interrogée sur une politique de sécurité intéressante dans une grande ville, elle citera spontanément Gérard Collomb à Lyon, au-delà de toute étiquette partisane. Sans rentrer dans le détail, disons que Collomb, c'est un peu la ligne politique de Valls au PS. Pragmatique donc.

    La question que l'on peut se poser, dans ces conditions, c'est de déterminer si le maire de Paris peut faire quelque chose dans le domaine de la sécurité. Le blog du Monde spécialisé en délinquance ne semble guère optimiste sur le sujet et critique de manière quelque peu acerbe les imprudentes promesses de NKM dans ce domaine.

    Il est vrai que les pouvoirs de police sont dévolus au préfet à Paris, mais les consultations entre l'édile et le maire sont régulières et je doute fortement qu'un préfet puisse suivre une ligne foncièrement hostile au projet du maire. En réalité, jusqu'à un certain point, ils s'entendent comme larrons en foire. Pendant ces deux mandatures, Delanoë n'a eu de cesse de dresser en priorité des PV de stationnement. Un aspect qu'occulte totalement le blog que je cite. Oubli ou parti-pris partisan ?

    En ce qui concerne Marielle, la sécurité était présente en page 67 de son projet de 2008. On y trouvait ainsi le constat suivant : 

    En matière de sécurité et de circulation, Paris est une exception. Alors que les 36 000 maires de France disposent des pouvoirs de police municipale, le maire de Paris en est dépossédé au profit du Préfet de Police. Cette situation, qui date du Consulat, est très révélatrice de la méfiance des pouvoirs publics à l’égard de la capitale, longtemps considérée comme le foyer de toutes les contestations et de la défiance vis-à-vis du pouvoir central. Si l’on comprend aisément que l’État assure la sécurité des institutions et la mise en œuvre des politiques de lutte contre les différentes formes de criminalités, on doit, à l’inverse, s’interroger sur l’interdiction qui est encore faite au maire de Paris de s’occuper de tout ce qui relève, de par la loi ordinaire, des pouvoirs de police municipaux, essentiellement axés sur la proximité et la prévention.

    Marielle, comme NKM, était en 2008 favorable à l'instauration d'une police de quartier. Mais, bien plus prudente sur la réalité effective des pouvoirs du maire, elle ne disait pas qu'elle la mettrait en place mais qu'elle demanderait au préfet de le faire. Il y avait dans le projet de Marielle, tant c'est sa marque de fabrique toute centriste et proche des idées de Montesquieu que de vouloir associer les corps intermédiaires aux décisions politiques, la volonté d'associer les citoyens à la sécurité par le biais des associations mais aussi du volontariat. Comprenons-nous : il ne s'agissait en aucun cas de former des milices mais de demander par exemple aux associations de parents de participer aux opérations de prévention aux abords des établissements scolaires, ou encore, de créer une réserve de citoyens disponibles capables de porter une assistance psychologique et matérielle en cas de risques majeurs. Sur ce dernier point, je peux vous assurer que lorsque le risque en question se produit, la présence de milliers de personnes capables de décharger les services de police et de sécurité des taches humaines simples est un apport inestimable. J'aime bien en outre cette philosophie de la responsabilité où l'on se montre solidaire et l'on se prend en mains.

    Je ne doute pas que Marielle finira pas d'exprimer plus précisément sur la sécurité mais je pense que les idées de 2008 sont toujours valides globalement. Et je pense aussi qu'il y a chez Marielle, comme chez Bayrou, au demeurant, une volonté très ferme de ne pas instrumentaliser la sécurité en divisant les citoyens et en les montant les uns contre les autres.

    Je note par exemple qu'elle est la seule à avoir eu une réaction censée à propos des Roms à Paris : pas d'angélisme (PS), pas de stigmatisation (NKM, UMP) mais simplement l'observation très juste que si des Roms étrangers viennent jusque chez nous c'est que leurs pays d'origine ne mettent pas en oeuvre les politiques qu'ils devraient mener et ce alors qu'ils reçoivent des fonds très importants de l'Europe pour cela...Bref, comme souvent dans ce genre de cas, les solutions sont souvent européennes et exigent des contrôles des fonds alloués. Il ne faut pas oublier que Marielle de Sarnez est aussi eurodéputée et qu'elle sait de quoi elle parler. Nonobstant ces observations elle est évidemment favorable à l'application ordinaire de la loi, et à l'extension de la vidéosurveillance dès lors qu'elle respecte les libertés publiques.

  • La difficile fusion programmatique de l'UDI et du MoDem

    L'Alternative est née, je ne puis que saluer cette association, bien évidemment. J'espère d'ailleurs qu'à terme elle effacera les identités respectives de l'UDI et du MoDem afin de tourner définitivement la page des détestables chapelles centristes.

    Je suis très étonné de voir à quel point les commentateurs de cet événement ne l'abordent que sous l'angle des alliances politiques et des individus.

    La vraie friction et c'est elle qui génère toutes les autres, elle est programmatique. Il y a des convergences, certes, entre l'UDI et le MoDem, mais aussi d'importantes divergences. Je l'ai écrit à plusieurs reprises ici, le centre-gauche et le centre-droit, ça a beau être centriste, ce n'est pas pareil. Si je devais simplifier, je dirais que l'UDI est d'obédience libérale quand le MoDem penche assez nettement vers la social-démocratie.

    Le cas d'école, c'est la comparaison des programmes de Marielle de Sarnez et de Christian Saint-Étienne à Paris. C'est très simple : comparez ce que disent l'un et l'autre sur les déplacements (plan air de Marielle de Sarnez), ça va être dur de les rendre compatibles. Le leader de l'UDI à Paris, considère la mobilité comme une liberté fondamentale (ce que j'approuve pleinement) et cela inclut l'usage des véhicules particuliers ; en face, le programme du MoDem est quasiment aligné sur celui du Parti Socialiste, avec toutefois une touche plus incitative que coercitive. Pour avoir regardé de près ce que dit NKM, je constate que l'UMP est plus proche de l'UDI que le MoDem sur ce point. Bref, on a un bloc de droite (UMP/UDI) et un bloc de gauche (PS/MoDem) sur ce sujet. Si l'électorat du MoDem est aux 2/3 centriste ou de centre-droit, sa base militante est aux 3/4 de centre-gauche et son programme politique s'en ressent.

    On le voit bien en lisant le blog de Marielle (nettement plus modérée que sa base militante, pourtant), ses priorités ne sont pas les mêmes  que celles de Christian Saint-Étienne.

    Soyons positifs : je vais essayer de sélectionner au moins ce qui nous rassemble.

    - la volonté de faire de Paris une ville à énergie positive

    - la multiplication de bus et navettes électriques ainsi que le développement du transport fluvial

    - des mesures incitatives pour favoriser les véhicules propres (clairement incitatives à l'UDI, nettement plus coercitives au MoDem...)

    - liberté d'ouverture des commerces (bémol côté MoDem qui estime que ce sont les salariés qui doivent prendre la décision)

    - pour l'instant ni le MoDem ni l'UDI ne l'ont évoqué, mais je pense que ces deux partis sont d'accord sur la nécessité de réaliser le Grand Paris. Le projet de couverture du périphérique de Marielle de Sarnez est d'ailleurs un procédé astucieux pour associer deux objectifs, le premier de dégager du foncier pour le logement, le second de faire tomber la barrière physique entre Paris et la petite couronne.

    A côté de ça...l'UDI n'a pas de projet spécifique pour le logement mais une visée plus globale sur le pouvoir d'achat en promettant de baisser les dépenses de la ville de Paris ainsi que le montant de la taxe d'habitation. Marielle de Sarnez ne réclame qu'une pause fiscale (pas une baisse, quoi...). Il va sans dire que l'UDI semble plus proche de l'UMP que du MoDem sur ce sujet, mais les apparences sont trompeuses. Pourquoi ? Parce que le projet de l'UDI est économiquement crédible alors que l'UMP et NKM multiplient les promesses de dépenses somptuaires en même temps qu'elles assurent vouloir réduire les impôts. Le beurre et l'argent du beurre, on sait ce que cela fait, au final...J'ai l'impression que l'UDI aborde la question du Grand Paris davantage du point de vue de la Région tandis que le MoDem compte d'abord sur les municipalités. Il y a eu une intervention intéressante au Conseil de Paris, d'un élu UDI en février dernier qui proposait de fusionner quatre départements en un seul.

    Si l'UDI ne dit rien ou presque sur le logement, c'est quasi-silence radio sur la sécurité côté MoDem pas plus préoccupé que cela de la question.

    Je sais qu'il est question de s'allier avec l'UMP dès le premier tour, mais je crois, bien réfléchi et contrairement à ce que j'avais écrit il y a quelque temps, que nous avons intérêt à des listes centristes indépendantes. Marielle de Sarnez à 13% dès le premier tour dans le XIVème puis à 16 au second tour, cela signifie que nous n'avons a priori pas perdu notre potentiel électoral et que notre association avec l'UDI peut même l'augmenter légèrement. Or, nous étions à un peu plus de 9% en 2008. En dépassant partout les 10%, ce que je crois possible parce qu'ensemble, nous avons les armes pour le faire, nous pouvons arriver en position de force au 2ème tour.

    Je connais beaucoup d'électeurs socialistes exaspérés par les impôts autour de moi. Ils ne voteraient sans doute pas pour une liste de fusion avec l'UMP mais pour une liste MoDem ou pour une liste MoDem/UDI, ils m'ont assuré qu'ils le feraient.

    Toutefois, il faut le dire, seule Marielle de Sarnez dispose de la notoriété et de la popularité suffisante à Paris, au sein de la sphère centriste, pour mener une telle bataille. Cela suppose d'accorder nos violons avec nos amis de l'UDI et puis surtout, je le souligne, une très sérieuse refonte des programmes des uns et des autres pour parvenir à une voie moyenne...

    Alors...en route pour une Alternative ?

  • Abolir la prostitution ?

    J'avoue être très tenté par la proposition d'abolir la prostitution : à vrai dire, le seul fait d'imaginer les 343 connards les menottes au mains et embarqués dans une fourgonnette de police me met en soi en joie.

    Mais, d'un autre côté, il y a quelque chose qui me chiffonne dans cette proposition : tout d'abord, il me semble que la lutte contre le proxénétisme devrait être la priorité en matière de lutte et je ne pense pas que la bonne intention de faire disparaître la prostitution officielle en viendra à bout. Ensuite, ce qui me choque plus que tout dans la prostitution c'est la situation de violence que subit une femme, situation que j'associe à l'esclavage et au viol. Rien ne me choque plus que le mot "pute" qui m'insupporte et le mépris avec lequel il est employé pour désigner des femmes qui se prostituent. Il n'y a qu'à voir l'usage que font les 343 connards du déterminant possessif accolé à ce mot pour comprendre qu'ils considèrent ces femmes comme un bien que l'on peut traiter comme on l'entend dès lors qu'on paie, et encore. Ils font hypocritement semblant de croire qu'il ne s'agit que d'une relation contractuelle librement consentie.

    Mais justement, c'est un peu là où le bât blesse pour moi : je veux l'abolition de la prostitution parce que la plupart du temps, c'est une situation de violence, pas parce qu'il y a paiement en échange d'une relation sexuelle. Non que j'approuve d'une quelconque manière un tel "échange commercial" mais plutôt que je juge qu'il est difficile de le rendre répréhensible moralement.

    Pour moi, la sphère de la prostitution est plus large que la définition qu'on lui reconnaît : le mannequinat avec les porcs de photographes qui tentent de monnayer des recommandations contre des faveurs sexuelles, et dans la même veine les échelons du star-system pour les femmes sont au fond de même nature que la prostitution traditionnelle. Je pense que cet univers interlope n'est pas réglementé ni contrôlé et il devrait l'être. Mais du coup, où commencent et où s'arrêtent les limites ?

    Je voudrais être certain de légiférer sur une base saine : je ne lutte pas contre les pratiques sexuelles déviantes ou non mais bien contre l'esclavage des femmes. Il ne serait pas honnête d'occulter que des jeunes femmes choisissent parfois de se prostituer, je ne parle évidemment pas de celles que l'on trouve dans les réseaux, parce qu'une passe avec un homme riche rapportera le salaire d'une caissière en une nuit. Bien que je désapprouve formellement de telles relations, je ne suis pas certain que ce soit le rôle de la loi de légiférer à ce sujet, dès lors que ces jeunes femmes sont protégées.

    En même temps, si on encadre ces pratiques, il est évident que le jeu de la libre concurrence amènera assez vite sur le "marché" des prostituées à bas coût. Tout cela est fort sordide, au final mais pas simple à définir.

    On en revient quand même finalement à la place de la sexualité dans nos sociétés. Les relations sexuelles ont un statut particulier dans nos lois, que nous le voulions ou pas, car dans le cas contraire, vendre la force de ses bras et louer l'usage de son sexe reviendraient l'un comme l'autre à louer son corps. Pour décréter l'un mauvais, il faudrait en faire autant pour l'autre.

    Une violence faite à une femme, ce n'est pas seulement une relation sexuelle non consentie : c'est aussi une douleur qui lui est infligée lors d'un rapport sexuel, et de ce fait, cela va bien au-delà de la seule prostitution. Les premiers rapports sexuels entre jeunes gens rentrent aussi dans cette catégorie et, pour moi, le jeune mâle imbécile qui fait mal à sa compagne la première fois n'est guère plus estimable que le client de la prostituée...

    Bref, je m'aventure dans des méandres dont je ne connais pas l'issue.

    C'est un débat difficile et je ne puis conclure. Je comprends la position de Libre affichage  mais il y a quelque chose qui continue pourtant de me heurter. J'ai lu aussi l'article de la tovaritcha spartakiste Rosaelle sur le sujet : Je ne suis pas sûr de la suivre. Je lis chez elle ces lignes : 

    Ok. On va dire que c'est comme ça. C'est vrai que des prostituées sont violentées par des clients, voire pire. On va laisser volontairement de côté la question des réseaux et de la traite des femmes. Oui mais... Si je suis ce raisonnement, et on n'est pas loin de la réalité, dans l'échangisme, il arrive que des femmes soient forcées par leur compagnon (j'ai lu des histoires à ce propos), et qu'elles soient violentées, allant contre leur volonté, on s'en sert comme jouet sexuel. Donc faudrait interdire l'échangisme? De la même manière, faut interdire aussi la pornographie, puisque les femmes qui y bossent sont soumises aux fantasmes des réalisateurs et on sait pas si elles sont pas forcées, d'ailleurs, et si elles aiment faire ça. Interdisons la pornographie!

    Peut-être. Peut-être faudrait-il interdire en effet tout cela. Pourquoi considérer comme une évidence que les films pornographiques auraient une légitimité ? On est tout à fait dans la problématique de la violence faite aux femmes en tout cas.

     Il faut aussi interdire le sado-masochisme, ça tombe sous le sens.

    Ça en revanche, non : on n'est pas dans le cadre d'une violence faite aux femmes, en tout cas, pas telle que je l'ai définie. Je rappelle qu'il y a une contrainte dans la violence qui ne se trouve pas dans le sado-masochisme envers et contre toutes les apparences puisqu'il s'agit de relations qui apportent du plaisir aux deux partenaires. Or, par essence, le plaisir et la contrainte sont antagonistes.

    Faut arrêter le bordel: le sexe n'est pas un instrument de domination machiste de la société patriarcale. C'est surtout un acte entre deux personnes consentantes, quel que soit le lieu ou les circonstances. Si ça n'en est pas, ce sont des violences.

    Là, d'accord, mais le problème demeure entier ; il est où le curseur des violences ? Je ne sais pas s'il est vain de débattre. Je sais que Platon a écrit nombre de dialogues qualifiés d'aporétiques, c'est à dire sans issue apparente. Ils ont pourtant fait progresser la pensée philosophique.

    Je ne sais pas s'il y a une issue, mais la violence faite aux femmes mérite en tout cas bien qu'on en débatte quand bien même nous aboutissons à une aporie.

  • Ce que proposent Marielle de Sarnez et le MoDem contre la pollution

    Une fois encore, je déplore l'invraisemblable disproportion de traitement des actualités dans la presse : seule Libération avait relayé les plan Climat  de Marielle de Sarnez à Paris. Quelque chose d'important qui concerne la vie des Parisiens, surtout si l'on considère les dernières conclusions de l'OMS sur les effets de la pollution dans la capitale. Le ralliement d'un élu a e revanche eu les honneurs dans toute une série d'organes de presse.

    En somme, chaque fois que quelqu'un essaie de lancer le débat sur les idées, la presse est aux abonnés absente. C'est vraiment rageant pour tous ceux qui essaient de le faire vivre et cela donne une image de la politique réduite aux tractations d'appareil. C'est très injuste pour tous les militants qui ont oeuvré avec Marielle de Sarnez pour faire des propositions très concrètes aux Parisiens afin d'améliorer leur environnement et leur santé.

    Je signale avant toutes choses que le plan-climat de Marielle de Sarnez est téléchargeable sur le site du Mouvement Démocrate. Pour ma part, voici ce que j'en pense : 

    Le pan climat de Marielle est exclusivement concentré sur la pollution de l'air. C'est à mon avis sa force et sa faiblesse. Marielle aborde en fait l'écologie avant toutes choses sous l'angle de la santé : dans ces conditions, à sa place, j'aurais fait rentrer ses propositions dans un grand plan santé pour la capitale. Quand son programme sera définitif, je lui conseille d'ailleurs de choisir cette présentation.

    Pour lutter contre la pollution de l'air, Marielle veut agir sur trois leviers : 1. Réduire les émissions issues des déplacements 2. Réduire les émissions issues de nos consommations énergétiques 3. Absorber la pollution en végétalisant la ville.

    Il y a dans son projet un certain nombre de mesures que l'on retrouve chez ses concurrents et je ne m'y attarderai donc pas, sauf pour les critiquer quand je suis opposé à ces mesures. Mais il y a aussi des idées atypiques qui méritent un arrêt sur image.

    Végétaliser l'air des stations de la RATP en est une : outre l'attrait esthétique, les plantes présentes en nombre dans des stations contribueraient à recycler l'air vicié et à le rafraîchir. Il faut en revanche bien considérer le coût de l'armée de jardiniers qu'il faudrait recruter pour financer un tel déploiement et déterminer en échange de quels coûts une telle initiative pourrait être budgétisée.

    Marielle de Sarnez est également la seule à promouvoir une lutte renforcée contre les agents infectieux présents dans les rames de métro (quand je dis que son projet a toute sa place dans l'entrée plus grande de la santé !). C'est judicieux : la propreté n'est pas seulement une préoccupation esthétique. Il y va aussi de la salubrité publique. Si on multipliait dans les stations les points d'eau avec savon et/ou désinfectant, on contribuerait à mon avis à l'hygiène publique.

    Je suis plus sceptique en ce qui concerne ses propositions pour le vélo : Paris n'est pas Amsterdam et, dans la capitale, la bicyclette représente davantage un déplacement de loisir qu'un véritable mode alternatif de déplacement pour vaquer à ses occupations. Cela dit, j'agrée pleinement la proposition de créer deux grands axes cyclables traversant Paris de part en part, d'ouest en est et du nord au sud.

    Comme en 2008, Marielle envisage de proposer un service de scooters électriques. J'étais pour il y a 6 ans mais j'ai évolué depuis : cela fera beaucoup de places de stationnement qui vont disparaître, des coûtes très importants et un abonnement sans doute coûteux pour un bénéfice assez limité, au final. L'autolib s'avérant assez peu convaincante, je n'ai que très moyennement envie d'étendre le concept.

    Comme tous les autres candidats, Marielle propose de renouveler la flotte de véhicules de la ville et de la RATP en exigeant l'acquisition de véhicules nettement plus propres.

    Elle prévoit également un service de bus à haute qualité de service et la mise en place de petites navettes électriques.

    La gratuité de stationnement des véhicules électriques me semble une bonne idée, mais, je rappelle que le principal obstacle au développement de ces derniers est leur coût et leur faible autonomie. Ces automobiles ne polluent pas l'air, mais pour le reste, à la fabrication, je suis bien plus sceptique. Je pense qu'il ne faudrait pas se limiter aux véhicules électriques mais se montrer incitatif pour tous les véhicules propres, quitte à donner des autorisations de circulation pour les prototypes à hydrogène ou à bio-carburants non nocifs pour la santé. De manière générale, il y a chez tous les candidats un manque d'ambition et  de développement d'idées susceptible de favoriser l'initiative privée dans le domaine de la propreté des moteurs et de l'air.

    En parlant de stationnement, amener progressivement les automobiles à disparaître de la surface de la ville me paraît intéressante à plusieurs titres mais amène tout de même quelques questionnements. Qui va payer pour ces parkings ? Quels seront les coûts de stationnement ? Qui va en assurer la sécurisation ? Quid du niveau de pollution dans ces parkings (comment l'absorber ?) ?

    Je ne crois pas trop à l'autopartage parce que ce principe limite la mobilité, toutefois, je retiens une idée intéressante de Marielle de Sarnez sur ce sujet : expérimenter un dispositif de partage de véhicules dans les co-propriétés. Ça, c'est pas mal du tout.

    Restent les économies d'énergie, principalement dans le bâtiment. Marielle de Sarnez prévoit principalement d'accompagner les rénovations et les constructions nouvelles en mettant à disposition des co-propriétés et des professionnels un interlocuteur unique susceptible de les orienter vers de nouvelles formes d'isolation, de construction ou de production d'énergie. Je suis assez peu convaincu pour une raison simple : le bâtiment fait rarement spontanément des démarches vers le mieux écologique.

    La végétalisation de la ville est en revanche une bonne piste, particulièrement les toits de co-propriétés, les places ou encore les bords de Seine. Il faut voir ensuite dans la pratique comment cela va réellement se dérouler.

    Les déchets et leur traitement sont le dernier chapitre du programme de la candidate du MoDem. Marielle de Sarnez suggère entre autres de  créer en partenariat avec les réseaux de l’économie sociale et solidaire des recycleries /ateliers de réparation par arrondissement. C'est une bonne chose mais j'ajouterais la récupération à la réparation et au recyclage. Pour qui fréquente des sites comme http://recupe.net/ ou encore http://donnons.org/, en somme des plate-formes d'échange et de récupération en peer-to-peer, c'est impressionnant de voir à quel point nombreux sont les objets dont nous voulons nous débarrasser qui peuvent finalement trouver preneurs. Ces initiatives font oeuvre utile, nous devrions les associer à tout projet de recyclage.

    Je n'ai pas été exhaustif et j'ai passé sous silence de nombreuses autres mesures parce qu'on ne peut pas tout dire en un seul billet. Il aurait été intéressant de comparer les propositions de Marielle de Sarnez à celles de ses concurrent(e)s mais ce sera sans doute l'objet d'un autre billet.

  • Que penser du ralliement d'un conseiller MoDem à Anne Hidalgo ?

    Jean-François, le représentant du MoDem au Conseil de Paris (Marielle de Sarnez lui avait cédé sa place, jugeant ne pas pouvoir cumuler efficacement eurodéputation et mandature municipale) a décidé de soutenir Anne Hidalgo au municipales de 2014.

    Je voudrais avant toutes choses récuser toute forme d'anathème. Ce n'est pas une trahison ni un marchandage, en tout cas, pas à mes yeux, mais la suite logique des positions et des votes exprimés par Jean-François pendant 5 ans. Je le respecte beaucoup pour sa droiture, et, d'une certaine manière, je me réjouis s'il prend, sur la liste socialiste, la place de quelqu'un de moins investi et de plus sectaire, mais je ne cache pas que nous nous sommes opposés à de multiples reprises ces 5 dernières années (amicalement, je le précise).

    Jean-François le dit lui-même : il a voté un peu plus de 50% des délibérations socialistes qui faisaient débat pendant la mandature municipale parisienne. 50% ! Faut-il s'étonner, dans ces conditions, qu'il finisse par rejoindre une majorité dont il est si proche ?

    Sur les voies sur berge, sur le tramway, sur les rythmes scolaires, sur la répartition du logement social, il est d'accord avec la gauche. Personnellement, sur tous ces points, je suis contre, absolument contre ce que propose la gauche. Et j'ai râlé de voir notre élu soutenir des aménagements que je jugeais nocifs ou mal pensés. J'ai bien observé, en revanche, que l'UMP s'y est en partie opposée, de même que le centre-droit (Nouveau Centre). Et quand je considère les premières idées émises par NKM je les juge vraiment proche de ce que je pense. Que Jean-François leur reproche-t-il, au fait ?

    Il est vrai que l'UMP représente une droite conservatrice : c'est ce que dit Jean-François, et il a raison. Mais avec à sa tête NKM, on peut espérer une modération. Il est vrai aussi qu'il y a des barons UMP qu'à titre personnel je ne soutiendrais jamais. Tiberi et son clan ne peuvent pas être soutenus dans le 5ème arrondissement. Je ne me verrais pas voter pour une liste sur laquelle figurerait un Tibéri (Père, épouse ou fils). Mais, à vrai dire, pas plus pour une liste où il y aurait Cohen-Solal, figure socialiste de la FCPE, pas moins compromise, dans un genre différent, que Tibéri. Je pense que cela m'arracherait la gueule de soutenir Goasguen dans le 16ème ou Lebel dans le 8ème. C'est vrai. Mais au moins autant de soutenir Pascal Cherki pour évoquer l'un des socialistes les plus sectaires dans la majorité municipale. Et je ne parle même pas des Fronts de Gauche...

    Bref, des pas fréquentables, on peut en trouver des deux côtés. Dans ces conditions, c'est le projet global qu'il faut considérer. Que le MoDem s'allie avec l'UMP est une possibilité, pas une certitude, loin de là. C'est la place faite à notre projet qui déterminera notre alliance finale.

    Jean-François assure qu'Anne Hidalgo est plus proche de Marielle de Sarnez que NKM sur le logement : où a-t-il vu que les Socialistes favoriseraient le retour des investisseurs institutionnels dans le logement parisien ? Quelle mesure socialiste existerait visant à favoriser le logement social pour les classes moyennes ? Non, comme d'habitude, la pensée socialiste, c'est d'utiliser le logement social pour nuire aux arrondissements de droite et pour cela, au lieu de rendre le logement social accessible au mérite, compter  y loger les cas sociaux, comme les Socialistes l'ont fait par exemple dans le 15ème. La proposition hypocrite et démagogique de Ian Brossat (futur ami de Jean-François ?) d'installer une aire pour Roms dans le Bois de Boulogne procède de la même logique bouffonne et grotesque.

    Jean-François s'inquiète à juste titre de la tempête budgétaire qui risque de s'abattre sur Paris : imagine-t-il un seul instant Anne Hidalgo avec ses promesses de fastes mirifiques parvenir à réduire les dépenses ? Ou alors Jean-François s'est il converti à l'usage de la matraque fiscale socialiste ?

    Et que fera-t-il, que dira-t-il quand ses nouveaux amis entameront l'édification des tours triangle ? Ne s'y est-il pas opposé avec force ? Se souvient-il que l'exécutif actuel a tenté de le museler sur ce sujet ? Et en ce qui concerne les Serres d'Auteuil, même si Jean-François semblait juger que le projet socialiste ne leur était pas si nocif (à l'inverse du MoDem du 16ème), il avait fini par se laisser convaincre que la couverture du périphérique pouvait constituer une alternative intéressante : or, que constate-t-il ? Le PS se contrefiche bien de tous les projets alternatifs et essaie de passer en force ! Il l'écrit lui-même sur son blog

    Il va être instrumentalisé évidemment par la gauche qui va essayer de démontrer qu'Anne Hidalgo est capable de rassembler. Moi, je crois que la seule voix que cela amènera à Anne Hidalgo, c'est celle de Jean-François et aucune autre. Il était facile de convaincre quelqu'un qui était déjà convaincu et qui espérait de longue date voir une alliance MoDem-Gauche (celle-là même que je rejette avec la dernière des énergies). Mais les tours de passe-passe d'Hidalgo ne tromperont personne.

    Que fera Jean-François s'il a face à lui un candidat du MoDem (au hasard, si c'est par exemple Marielle de Sarnez qui en avait fait son numéro 2) ? Il soutiendra un ayatollah vert-rose du genre Baupin (qui vient de le saluer très amicalement sur twitter) ? des potes socialistes copains comme cochons avec Unibail ? Christophe Girard qui a foutu en l'air une partie du Jardin d'Acclimatation afin de la donner à la fondation Vuitton alors qu'il  était lui-même un haut responsable de LVMH ?  Pascal Cherki qui insulte une organisation patronale et se réclame d'Hugo Chavez et de l'anticapitalisme ? Le même Pascal Cherki sera le porte-parole d'Anne Hidalgo ! Était-ce la peine d'avoir été un représentant important de la FAGE pour se retrouver finalement à copiner avec Bruno Julliard, qui ne doit son chemin au PS qu'à son parcours à l'UNEF ? Ce même syndicat étudiant dont Jean-François n'aura pourtant cessé de dénoncer les dérives tout au long de ses propres mandats syndicaux à l'Université ?

    Il compte faire quoi, Jean-François, pour assumer toutes les nouvelles contradictions auxquelles il va devoir faire face ?