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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 94

  • Bayrou peut susciter l'adhésion...s'il le veut !

    François Bayrou atteint désormais des seuils stratosphériques en côte de popularité désormais, dans les derniers sondages. Il passe dans le dernier sondage IFOP la barre des 70% de bonnes intentions.

    Comment François Bayrou pourrait-il convertir ces a priori favorables en intentions de vote sonnantes et trébuchantes ? Très simplement. Sans prétention, en suivant mes conseils et ceux de Mathieu Maire du Poset de Marianne, qui fait exactement la même analyse que moi. A la différence que j'avertis du risque de stagnation depuis le début du mois de janvier.

    Bayrou a eu une excellente intuition en début de campagne : il a senti que l'emploi pouvait être au coeur des préoccupations de cette campagne. Il a eu une idée qui sortait des clous, et, pour cette raison, elle a fait mouche : associer l'emploi, la consommation et la nécessaire revitalisation de l'industrie sur notre sol sous le sigle du "Made in France".

    Le problème, c'est que depuis, sur le chapitre de l'économie, le principal à mon avis dans cette campagne, plus rien. Or, c'est là-dessus que l'électorat peut se décider si on le séduit.

    Il ne s'agit plus de réciter ses gammes, comme le fait observer à juste titre Mathieu, mais bien de propulser en avant de nouvelles et fulgurantes idées sur les thèmes qu'il a commencé à développer et de viser juste d'un coup.

    Le Made in France, c'est une très bonne idée, mais comment le faire concrètement ? Ensuite, que faire d'autre que le Made in France pour stimuler la création industrielle et entrepreneuriale en France ? Comment faire en sorte que cette stimulation aboutisse à de l'emploi et des hausses de pouvoir d'achat ? Que dire, enfin, à tous ces ouvriers et ouvrières qui perdent leurs emplois parce que les usines ferment ? Quoi leur proposer ?

    Si Bayrou peut répondre précisément à toutes ces questions, avec des réponses novatrices, il peut encore renverser la vapeur. Dans le cas contraire, je pense qu'il fera malgré tout un résultat honnête, mais à l'issue de l'élection présidentielle, il ne sera pas en situation de décider du sort de la France...

    François, tu sais ce qu'il te reste à faire, et puisque tu le sais, fais-le vite, maintenant, parce que le temps presse.

  • Le nouveau visage de la démocratie française

    Tous pareils, est-ce inéluctable, en politique ? J'ose encore espérer que non. Si François Bayrou est élu, il tranchera immédiatement la question des conflits d'intérêt par un grand référendum sur la vie publique. En voici les grandes lignes :

    Elu Président de la République le 6 mai, j'organiserai le 10 juin, jour du premier tour de l'élection législative et en même temps que celle-ci, un référendum de moralisation de la vie publique en France.

    - mettre fin au cumul des mandats

    - pas de vote aux assemblées sans présence, obligation d'assiduité aux séances parlementaires.

    - modification du mode de scrutin pour pouvoir représenter tous les courants politiques.

    - réduction du nombre de députés et de sénateurs

    - reconnaissance du vote blanc

    - obligation de partié renforcée

     Je renforcerai l’obligation de parité pour que l'on sorte enfin de cette anomalie qui met la France à la 61ème place parmi les pays du monde pour la place des femmes dans la vie publique.

    - suppression des micro-partis de complaisance

    - définition du conflit d'intérêts et obligation de déclaration publique des intérêts privés avant entrée en fonction. Fixation des incompatiblités.

    - mise en place d'une autorité de déontologie de la vie publique qui pourra être saisie directement par les citoyens et empêchera le retour dans la vie publique avant une période de dix ans des élus condamnés pour corruption.

    - indépendance de la justice et  nouveau statut pour le Garde des Sceaux, dont la nomination devra être approuvée par une majorité renforcée du Parlement.

    - terme mis à la procédure scandaleuse qui fait de la nomination des présidents de l'audiovisuel public l'apanage personnel du chef de l'État.

    Voilà comment, en quatre semaines et un dimanche, la démocratie française prendra un nouveau visage.

  • Bayrou et la sécurité

    Dans le domaine de la sécurité, nul besoin de battage à grands moulinets de bras ni de faire voter deux lois par semaine. Il suffit de quelques mesures simples et de bon sens. En voilà quatre que propose François Bayrou :

    - Réimplanter les forces de police dans les quartiers devenus zones de non droit.

    - Restaurer l’État, dans sa défense du droit et ses services publics : nommer dans chacun de ces quartiers, un sous-préfet chargé de coordonner tous les services de l’État, qui sera l’interlocuteur des habitants et de leurs élus, avec obligation de résidence dans le quartier, pour qu’il vive la réalité de tous les jours des habitants et qu’il soit pour eux un interlocuteur quotidien.

    - Pour le public le plus sensible, les jeunes, parfois les très jeunes mineurs, la réponse la plus rapide, la plus immédiate, par exemple sous forme de réparations.

    Je ne veux plus entendre des enfants utilisés par des bandes dire à des policiers débordés : « de toutes façons, tu ne peux rien me faire, j’ai la loi pour moi ! »

    - un plan efficace de lutte contre les trafics d’armes.

    Tout le monde dit que les armes de guerre circulent librement, depuis des années, en France et particulièrement dans les quartiers. Apparemment, tout le monde s’en accommode. Or ceci n’est pas acceptable. Là se croisent les organisations du grand banditisme et les trafics de toute nature. Là aussi s’arme la folie. La lutte contre le trafic d’armes sera définie comme une priorité de l’action publique.

    Et voilà. Ce n'est pourtant pas si compliqué...

  • L'Islam radical, la seule perspective des déshérités ?

    Dans l'affaire Mohamed Merah, j'avoue être gêné par certains aspects que n'ont pas encore traité les médias : 

    - ce que je comprends de l'engagement de Merah, c'est qu'au fond, il était bien trop indiscipliné et chaotique pour pouvoir intégrer une organisation comme celle d'Al Qaeda pour autant qu'elle existe encore, puisqu'au fond, il s'agit surtout d'un label.

    - Merah était à la recherche d'une reconnaissance, cela me paraît évident. Je pense que dans les populations immigrées de France, il est loin d'être le seul dans son cas, particulièrement dans les cités dures.

    - in fine, ce qui m'inquiète lourdement, c'est qu'il n'y ait d'autres perspectives pour ces jeunes immigrés en déshérence qu'un Islam au mieux traditionnaliste, au pire, radical et violent.

    J'ai lu quelque part que Merah n'avait vu réintégrer son centre de formation en carosserie. L'armée ne l'a pas non plus accepté, ce que l'on conçoit aisément compte-tenu de son profil.

    En revanche, Merah a été approché par des apprentis-barbus dès son entrée en prison.

    Alors nous avons un double-problème :

    a) comment se fait-il que les prisons françaises deviennent un terreau pour le Jihad alors qu'elles sont censées avoir vocation à rééduquer les délinquants. J'ai toujours été partisan d'une répression ferme, mais à condition qu'elle ait pour corollaire et issue une rééducation morale et sociale.

    b) l'Islam radical est-il le seul espoir pour un jeune qui a mal tourné de retrouver un honneur ? Je n'accroche jamais aux bla-blas dégoûlinants sur la citoyenneté et la République dans les banlieues et je  pense que leurs thuriféraires sont largement comptables de l'inaction coupable qui gangrène de nombreuses zones de notre territoire.

    Nicolas Sarkozy veut, paraît-il, interdire de consulter des sites faisant l'apologie du terrorisme. Quelle proposition ridicule. Il ferait mieux, en revanche, de se pencher sur l'organisation de nos prisons : manifestement, c'est un bon terrain de recrutement pour le Jihad.

    Sarkozy a cru résoudre les problèmes des banlieue à coups d'opérations coups de poing de la bac. Les Socialistes ne songent qu'à y injecter des éducateurs, des MJC et le cas échant du fric.

    J'ai pour ma part une autre vue de la chose : les jeunes qui vivent dans ces cités parlent souvent de faire du business. L'inconvénient, c'est que le business en question se fait à l'ombre de la loi, répand la terreur pour s'implanter, s'appuie sur la loi du silence, et prend la forme de traffics de drogues et/ou d'objets volés.

    C'est un fait. Mais c'est un fait aussi que la notion de "business" n'est pas étrangère au peuple des banlieues. Alors, au fond, si on pouvait trouver la possibilité d'y libérer radicalement les énergies, qui sait si le commerce n'y exploserait pas ?

    Camille Bedin, une jeune militante UMP vient de publier une très intéressante (bien qu'orientée) étude sur les banlieues intitulée "pourquoi les banlieues sont de droite". Interrogée par Terra Femina il y a un mois, à propos des valeurs des banlieues elle précisait sa pensée : 

     Il s’agit tout d’abord de la liberté, du travail, du mérite, du fait de gagner son argent, et la réussite individuelle. Dans les quartiers, un jeune sur deux veut créer sa boîte ! Leur ennemi à eux, ce n’est pas le monde de la finance, comme François Hollande. Et ils sont contre le plafonnement des salaires, car leur rêve est bien de gagner le plus d’argent possible. De plus, il y a un rejet total de l’assistanat. Ils ne croient plus en l’État, seulement en eux-mêmes. Les autres valeurs de ces banlieues, ce sont la transmission familiale. Quand la gauche veut faire table rase du passé, eux veulent faire la fierté de leurs parents. Certes, le titre de mon livre est provocateur mais il décrit une vraie réalité.

    Nul doute que la campagne serait autrement plus intéressante si nous y avions ce genre de débats-là. Je ne sais pas exactement si les banlieues sont de droites, mais elles aspirent en effet à commercer. Raffarin avait eu une idée intéressante : les zones franches. L'ennui, c'est de ne jamais avoir joué le jeu jusqu'au bout. Une dérégulation totale, why not ? Mais à condition que les locaux constituent 70 à 80% des effectifs, par exemple. Le rôle de l'État s'y limiterait à garantir la sécurité, dispenser l'éducation et assurer la santé de base. Quelque chose de ce genre. 

    Je ne sais pas, dans le fond, si c'est une bonne idée, ce que je dis là. Mais je crois profondément qu'il faut ouvrir aux populations qui vivent dans ces banlieues-là d'autres perspectives que la délinquance et/ou l'islamisme. 

    C'est très certainement avec des initiatives comme celle d'Échelle humaine, l'association d'Alain Dolium, qu'on peut espérer pacifier les espaces les plus agités de nos territoires. Au fond, le commerce, c'est la paix. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Montesquieu himself dans son Esprit des lois. Alors libérons le commerce...

  • Bravo, le RAID !

    Je suis vraiment furieux des polémiques minables qui agitent certains responsables politiques à l'heure actuelle. On sait que le député Urvoas est le monsieur sécurité du PS, mais critiquer l'opération du RAID alors qu'elle est encore dans son déroulement, c'est tout simplement inacceptable.

    Urvoas a précisé plus tard sur son blogue que dans ce genre de circonstances, c'est le GIGN qu'il aurait envoyé, pas le RAID. C'est une opinion qui peut se discuter, mais pas en cours d'opération et pas de la manière dont il l'a fait.

    Mais il y a encore plus minable avec le donneur de leçon, la bonne âme Jérôme Guedj, conseiller régional socialiste de son état qui appelle à la démission de Guéant. Prétexte ? On aurait pu prévenir les meurtres.

    Yakafôkon. 

    Pour ma part, j'ai trouvé les services de police extraordinairement rapides et efficaces. Le RAID a tout fait pour interpeler vivant un individu qui n'avait comme objectif que de faire le maximum de morts possibles au sein de cette unité. Le RAID a agi avec professionnalisme, courage et beaucoup de sang-froid. La polémique de Guedj est minable. 

    Comme l'a observé justement François Bayrou dans ces tragiques circonstances, nous ne sommes pas au courant de tout et il fallait laisser agir le RAID.

    Le seul argument qui me paraîtrait recevable, dans les critiques, c'est celui d'Éva Joly qui fait observer que ce n'est pas au Ministre de l'Intérieur de guider les opérations mais à un juge.

    Mais à cette exception, je suis scié par le manque absolu de décence des deux Socialistes qui se sont exprimés. On peut demander la démission de Guéant pour plein de choses, passées pour la plupart, mais certainement pas pour son rôle dans cette affaire.

  • Marine Le pen s'inquiète de l'influence du Qatar ? Mais quelle incompétente !

    Elle est vraiment nulle à ch..., la Marine. Désolé d'être aussi brutal, mais larmoyer sur le développement du fondamentalisme en France tout en pointant du doigt le Qatar, faut vraiment être nullasse en géostratégie. 

    Le Qatar est l'un des pays du Golfe les plus libéraux sinon le plus libéral. A ma connaissance, c'est le seul où une femme a le droit de s'habiller comme bon lui semble et peut conduire si ça lui chante sans autorisation de son mari.

    Le Qatar a une ambition diplomatique forte qui passe notamment par l'exercice d'un soft power particulièrement malin et astucieux (à preuve l'influence de la chaîne Al-Jazeera) mais on ne peut vraiment pas dire qu'il finance le salafisme. Et encore moins le salafisme d'obédience révolutionnaire (celui qui commet des attentats et dont se réclame Al Qaeda).

    Les pays qui alimentent particulièrement salafisme et terrorisme, on les connaît : Arabie Saoudite, Pakistan et Afghanistan. Les premiers fournissent l'idéologie et des financements privés, les seconds l'enseignement et des terrains d'entraînement.

    Elle a peur de quoi, Marine Le pen ? Que les joueurs du PSG se laissent pousser la barbe et mangent hallal ? 

    Là, je crois qu'elle a vraiment touché le fond du ridicule. 

    Quant aux investissements qataris dans les banlieues françaises, ils s'apparentent plutôt à une opération de ressources humaines que d'évangélisation islamiste.

    Quant on prétend vouloir représenter un jour la France, on essaie de maîtriser un minimum les fondamentaux de la diplomatie. 

    Quelle nullasse !

  • Iran-Israël : un peu de douceur et de paix dans un monde de brutes !

    Voilà une initiative qui mérite d'être connue : effaré par la rhétorique guerrière à laquelle se livrent les dirigeants politiques des deux pays un professeur d'arts plastiques a eu l'idée particulièrement censée de s'adresser directement aux Iraniens eux-mêmes et pas à leurs chefs.

    Il a réalisé une photographie disant en substance que les citoyens israéliens ordinaires n'avaient absolument rien contre les Iraniens, que les deux peuples ne s'étaient jamais porté de tort l'un à l'autre et que donc, les Israéliens ne bombarderaient jamais leur pays et qu'ils aimaient les Iraniens.

    Iaranians-Israel.jpg

    En fait, Ronny et Tamar, son épouse, se sont tout simplement dits que chaque population était peut-être induite en erreur si elle n'avait comme seul témoignage que les rotomondades de leurs dirigeants respectifs.

    Surprise, des Iraniens d'abord timides se sont enhardis à répondre, à leur tour, qu'ils n'avaient rien non plus contre les Israéliens.

    Les messages se sont multipliés sur son mur facebook et le jeune couple escompte désormais passer à la vitesse supérieure pour gagner toute l'opinion iranienne.

    Beau mec et adorable petite fille, beau message, c'est une respiration dans le marasme ambiant.

    Ce n'est pas tout : dans les réponses iraniennes, il y a les paroles rapportées (est-ce vrai ?) de Esfandiar Rahim Mashaei, l'un des plus proches conseillers d'Ahmadinejad : 

    No nation in the world is our enemy, Iran is a friend of the nation in the United States and in Israel, and this is an honor. We view the American nation as one with the greatest nations of the world.

    L'inconvénient, c'est qu'elles datent de 2009. Y'a encore du boulot pour convaincre son chef, mais enfin, on peut se laisser le droit de rêver encore...

  • Terroriste ou héros, il faut choisir

    Ainsi, l'auteur des épouvantables meurtres perpétrés contre des militaires puis des enfants est un djidahiste. Du moins, c'est ce qu'il essaie de faire croire.

    On lisant sur une page du Figaro ce que l'on savait désormais de son parcours, j'ai pensé aux Mémoires du Général de Gaule pour la période 1944-1946 : il y évoque le sort des collaborateurs et particulièrement celui des miliciens qui se sont jetés à corps perdu du côté des nazis dans le conflit. Notamment, il aborde le cas de Joseph Darnand, à côté duquel notre prétendu Djihadiste ferait office d'enfant de choeur tant ce qu'il a fait est horrible. De Gaulle aurait pu conchier à juste titre l'un des plus sinistres individus de la Collaboration. Et pourtant, il choisit de déplorer la perte de tant d'énergies qui à tout moment auraient pu basculer dans la Résistance plutôt que dans la Collaboration.

    Mohammed Merah a voulu entrer dans la Légion étrangère en 2010. Il a été recalé au bout d'une journée. Le mobile psychologique dans les crimes perpétrés contre les militaires français apparaît ainsi bien plus évident que la guerre en Afghanistan.

    C'était un homme à la recherche d'une identité. Il l'a trouvé en Afghanistan et au Pakistan. Chez les barbus.

    Si l'on pose l'équation en ces termes pour comprendre ses motivations, je pense que l'on a parcouru la moitié du chemin.

    La défense de la cause palestinienne, c'est évidemment du pipo : ce ne sont pas ses motivations, et à vrai dire l'OLP a condamné immédiatement une attaque aussi vile.

    Au fond, Bayrou ne se trompe pas de débat en ramenant la question de l'identité et de la cohésion sur le terrain où l'on devrait les trouver. Qu'est-ce qui fait qu'un jeune homme, né en France, ne se sent plus français aujourd'hui ? Et là, ce n'est même pas un individu lambda, c'est quelqu'un qui se montrait prêt à s'engager dans l'une des unités militaires les plus emblématiques de notre drapeau !

    La désolation exprimée par le Général de Gaule dans ses mémoires répond comme un écho à ce sourd questionnement.

    Il y a après un problème diplomatique : quasiment 100% des terroristes qui se livrent aux crimes les plus atroces ont fait un stage en Afghanistan et au Pakistan. Nous avons un problème avec ces deux pays-là, et ce n'est pas la première fois que je le dis ici.

    Marine Le pen a tout faux de réduire les faits épouvantables qui nous sont connus aux actions d'un salaud ou à de la faiblesse contre l'islamisme. La preuve que la France ne se montre pas faible contre l'islamisme radical, c'est qu'en s'engageant en Afghanistan, elle a eu la volonté d'en arracher les racines, même si c'est raté, au final. En ce sens, Bayrou ne s'était pas trompé en estimant que notre présence en Afghanistan était un impératif moral, car là-bas, nous luttions contre les forces qui nous sapent ici. Mais ces forces ne prospèrent sur notre sol que parce qu'elles y trouvent un terreau propice. C'est bien en ce sens que j'interprète le discours de Grenoble de Bayrou.

    Ainsi, la boucle est bouclée.

  • La mauvaise polémique

    J'ai entendu certains médiacrates reprocher à François Bayrou d'avoir maintenu son meeting à Grenoble après s'être rendu à Toulouse. Ce qui me paraît hypocrite et malhonnête, puisque ce sont les mots que l'agence de presse Reuters emploie sans vergogne, c'est surtout d'utiliser ce terrible évènement pour s'en prendre à l'image d'un candidat.

    C'est même petit et misérable, au regard des petites vies brisées dans de telles circonstances.

    On dit que la parole exorcise la souffrance. Je pense que c'est le choix qu'a effectué Bayrou : il a essayé de placer des mots sur la situation. Il a relevé les violences de plus en plus fortes qui traversent la société française et a appelé toute la classe politique à se garder de favoriser les divisions.

    Je sais que Bayrou a notamment pensé à certains discours de Sarkozy. Sur ce point, je ne le suis pas : s'il s'agit d'un fou qui a agi, c'est dans les méandres de son esprit délirant que se trouvent les causes de cette tuerie. Si c'est l'antisémitisme à la sauce européenne qui l'a motivé et plus largement le racisme (les militaires abattus étaient tous de couleur) , nous sommes dans les problématiques propres aux théories de l'extrême-droite européenne. Enfin, si c'est la situation au Proche-Orient qui a excité ses poussées délirantes (attaquer des Juifs pour frapper Israël, des militaires pour punir la France de son engagement en Afghanistan) nous sommes dans des problématiques internationales et diplomatiques.

    Rien à voir, donc, à mon sens, avec les discours de Sarkozy.

    Cela dit, je suis entièrement Bayrou sur la teneur profonde de son message : notre responsabilité à tous est de cultiver la compréhension réciproque.

    Si jamais l'antisémitisme s'avérait le principal moteur du second crime, je rappelle juste les réguliers appels au Boycott contre Israël qui fleurissent régulièrement à l'extrême-gauche, notamment chez les Verts et au Front de Gauche. Il faut le dire. Sans parler des sympathies coupables sinon des silences extraordinairement discrets face à l'islamisme radical et violent qui peut s'exercer contre les Juifs en général et Israël en particulier (je ne parle pas de l'Islam traditionnaliste, qui n'est certes pas ma tasse de thé, mais que je crois globalement respectueux des religions du Livre).

    De la même manière, la manie de pointer aussi les Musulmans chez certains de nos responsables politiques n'est pas neutre quand on voit qu'un imam est frappé jusque dans une mosquée.

    C'est en ce sens, et celui-là uniquement, que je rejoins François Bayrou : prenons garde aux ferments de la division, le poison le plus mortel qui soit pour notre pays.

    Je voudrais seulement que l'on n'en fasse pas Nicolas Sarkozy le seul comptable. Certes, il a ses chômeurs, ses Roms, ses immigrés (comme le FN, au demeurant) mais Hollande a ses "riches",  comme il le fait valoir, et l'extrême-gauche vomit régulièrement les Juifs, je le redis. Au moins autant que l'extrême-droite. 

    Il suffit de voir comment un individu qui se réclamait de la gauche de la gauche et soutenait Ségolène Royal, sévit désormais sur twitter et véhicule sa haine des Juifs sur son blogue en soutenant Marine Le pen désormais. Il y a d'ailleurs toute une sphère rouge-brune dont on ne sait, désormais si elle regarde sur sa gauche ou sur sa droite, tout cela se mélangeant, comme dans les années 30 du XXème siècle, dans une même détestation d'Israël et du Juif.

  • Tuerie de Toulouse : de l'horreur à l'état brut

    Quand je vois un individu capable de tirer sur des enfants, ça me rend fou. S'en prendre à des enfants, je ne le supporte pas. Je préconise une lobotomie gratuite et obligatoire pour un type de cet acabit.

    En termes de profil, il n'y pas 36 solutions :

    - hypothèse n°1 : c'est un facho. Il a tiré sur des militaires maghrébins ou noirs puis sur des enfants juifs. Cohérent avec une paranoïa de nazillon raté, façon l'autre fracassé du bulbe de Norvège.

    - hypothèse n°2 : c'est un islamiste. Le 17ème RP revient d'Afghanistan et les cibles sont des enfants juifs. 

    Comme quoi, au fond, entre islamistes et nazillons, on se comprend.

    Il paraît que des paras qui levaient un peu trop haut le bras ont été virés du 17ème RP en 2008. C'est une piste possible, et je pense que la police scientifique et psychologique aura tôt fait de la valider ou de l'invalider.

    Je ne crois pas une hypothèse n°3 même s'il est évident qu'il faut forcément être frappadingue pour être un nazillon ou un islamiste-terroriste.

    Comment peut-on tirer froidement sur de petits enfants dans leurs âges les plus adorables ?  Deux petits de 4 et 5 ans et une petite de 7 ans. Un concentré de mignonnerie et d'innocence. Et avec leur papa en plus.

    Extrait de témoignage : 

    «Un homme efficace, qui s'attaque à une cible facile, des gens désarmés». «La vidéo montre un homme casqué qui rentre dans la cour de l'école (...) il court après ces enfants, se met à tirer. Il en attrape et met une balle dans la tête à un enfant de huit ans»

    Le salopard : je me porte candidat pour pédaler afin de le finir à la dynamo sur une chaise électrique. Et je pédalerai lentement.

    J'ai trouvé que la classe politique dans son ensemble avait un ton juste. Particulièrement, Hollande a parlé fort bien en faisant valoir que ce n'était pas une école, des Juifs, mais la France toute entière qui était visée par un tel crime. Bayrou a eu, je pense, le même coup au coeur en voyant des enfants tomber sous les balles puisque c'est ce qui l'a le plus choqué. Sarkozy et Guéant ont fait ce qu'ils avaient à faire, il n'y a rien à redire. 

    Il y a quelque chose de grave, et Sarkozy l'a souligné à juste titre : jamais une fusillade ne s'était produite dans une école en France. La réaction de la France devra donc être à la hauteur et la punition exemplaire. Fou ou motivé par une idéologie mortifère, l'assassin ne doit jamais revoir le jour.