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morale

  • La morale, elle commence dans les cours d'école...

    Après Châtel, Peillon : le retour de la morale à l'époque. En fait, plus on en discourt dans l'école, moins elle s'y applique. Sur le fond, j'agrée évidemment ce que dit Peillon sur la morale, mais sur la forme, c'est du pipeau, comme d'habitude, une spécialité socialiste.

    Plutôt que d'absoudre sa mauvaise conscience de gauche en assommant les enfants et les jeunes de discours aussi lénifiants et ennuyeux qu'inefficients mieux vaut, et de loin, engager le nombre d'assistants d'éducation suffisant pour assurer la protection des enfants victimes ou maltraités et prendre des dispositions pour qu'ils soient pris au sérieux par l'institution.

    Cela suppose aussi de punir avec énergie les écoliers ou collégiens auteurs de maltraitances sur leurs congénères. 

    En fait de morale, rien ne vaut la morale appliquée. Quand l'école montre qu'elle ne laisse pas tomber ceux qu'elle est censée accueillir, elle fait oeuvre morale. Bien plus qu'en faisant des leçons de morale.

    Quant aux enseignants, ils ont évidemment le plus grand intérêt à se montrer exemplaires si eux-mêmes veulent être crédibles. Cela suppose d'accueillir les enfants différents (handicapés, par exemple) sans rechigner ni gémir et de dénoncer en classe, devant les élèves, les comportements qu'ils ne tolèrent pas quand les élèves sont entre eux. Dans ce dernier cas, il va de soi que les administrations des établissements scolaires et plus en amont, inspections et rectorats soutiennent pleinement les enseignants dans cette détermination.

    Plus généralement, je n'aime pas trop quand l'État se mêle de décréter ce qu'il considère comme bien ou mal. L'idéologie n'est pas loin. Pour ma part, je lui demande juste d'assurer des conditions d'étude décentes dans ses écoles et de veiller à ce que les enfants n'y soient pas malheureux. C'est déjà très bien s'il s'en tient à ces modestes objectifs...

  • Le nouveau visage de la démocratie française

    Tous pareils, est-ce inéluctable, en politique ? J'ose encore espérer que non. Si François Bayrou est élu, il tranchera immédiatement la question des conflits d'intérêt par un grand référendum sur la vie publique. En voici les grandes lignes :

    Elu Président de la République le 6 mai, j'organiserai le 10 juin, jour du premier tour de l'élection législative et en même temps que celle-ci, un référendum de moralisation de la vie publique en France.

    - mettre fin au cumul des mandats

    - pas de vote aux assemblées sans présence, obligation d'assiduité aux séances parlementaires.

    - modification du mode de scrutin pour pouvoir représenter tous les courants politiques.

    - réduction du nombre de députés et de sénateurs

    - reconnaissance du vote blanc

    - obligation de partié renforcée

     Je renforcerai l’obligation de parité pour que l'on sorte enfin de cette anomalie qui met la France à la 61ème place parmi les pays du monde pour la place des femmes dans la vie publique.

    - suppression des micro-partis de complaisance

    - définition du conflit d'intérêts et obligation de déclaration publique des intérêts privés avant entrée en fonction. Fixation des incompatiblités.

    - mise en place d'une autorité de déontologie de la vie publique qui pourra être saisie directement par les citoyens et empêchera le retour dans la vie publique avant une période de dix ans des élus condamnés pour corruption.

    - indépendance de la justice et  nouveau statut pour le Garde des Sceaux, dont la nomination devra être approuvée par une majorité renforcée du Parlement.

    - terme mis à la procédure scandaleuse qui fait de la nomination des présidents de l'audiovisuel public l'apanage personnel du chef de l'État.

    Voilà comment, en quatre semaines et un dimanche, la démocratie française prendra un nouveau visage.

  • Pauvre bonhomme Chabert

    Dans la collection des Balzac, en voilà encore un autre que je viens de finir, juste avant d'entamer le Lys dans la Vallée : le Colonel Chabert. Pauvre vieux.

    Je me suis longtemps demandé, au fil de ma lecture, s'il parviendrait à faire enfin reconnaître son identité ou non. Je me suis même demandé pendant un temps si sa femme n'était pas sincère : après tout, la demande du vieil homme pouvait sembler incongrue si le colonel Chabert était censé être mort, d'autant que son vieillissement accéléré avait achevé d'en faire un autre homme.

    Et puis non. C'était bien lui. Homme droit face à une femme sans scrupules. Sans scrupules ? Allez savoir...Jamais Balzac ne présente les choses sous cet aspect, ou du moins, uniquement dans la bouche de la Comtesse de Féraud ; et même ainsi, il en fait un subterfuge pour mieux tromper le colonel Chabert. La question méritait pourtant d'être posée, et, c'est tout à son honneur, Chabert qui n'avait jamais voulu autre chose que de récupérer son identité, qu'on la reconnaisse, du moins, était tout prêt à laisser, par amour et délicatesse, sa femme vivre sa seconde vie.

    Balzac a préféré faire de cette femme un monstre, prête à faire disparaître le colonel une fois sa déclaration écrite de renonciation à son identité entre ses mains. C'est tellement plus agréable de passer du statut de Rose Chapotel à celui de Comtesse d'une famille reconnue...

    Dialectique de l'être et de l'avoir : le colonel ne cherche qu'à être ce qu'il est déjà, pas plus, quand les autres veulent avoir toujours davantage, à commencer par Rose.

  • Une classe politique à l'image de son peuple ?

    L'affaire Woerth déchaîne évidemment les commentaires acides à l'heure actuelle. On conspue la classe politique, et il est de bon ton de déclarer que les hommes politiques ne méritent pas notre confiance.

    Je tends à penser, pour ma part, que les peuples ne sont jamais tout à fait innocents. J'irais même jusqu'à dire que, jusqu'à un certain degré, ils méritent les dirigeants qu'ils ont.

    La fraude, la collusion d'intérêts, sans être un sport national, comme dans certains pays, touche en réalité de larges fractions de la population. Tout le monde s'y colle dès lors que ses intérêts sont en jeu. Évidemment, un régime républicain devrait faire de la vertu la pierre angulaire de ses fondations. Nous sommes sans doute loin du compte, et il convient de ne pas passer l'éponge là où la morale est soupçonnable. De là à agonir notre classe politique de tous les vices, il y a un pas que je ne franchirai pas. Il suffit de considérer l'absence de scrupules, le sans-gêne du quidam ordinaire pour comprendre comment le pays en arrive là. Quand il y a une crise des valeurs, malheureusement, elle est générale et couve de longue date au sein de la population.