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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 296

  • L'hérétique écrit au Très Saint-Père

    J'avais annoncé que je le ferais, et je l'ai fait : j'ai écrit au Pape Benoît XVI. Et en latin, s'il vous plaît. Mille mercis à Cicéron, dont je me suis librement, mais très très largement inspiré, pour écrire ma lettre.  La traduction de la lettre figure en-dessous du texte en rouge. Je ne voulais pas laisser passer l'ignominie de l'archevêque de Saint-Domingue.

    Caesar Borgia, hereticus dictus, Maximo Pontifici salutem dat,

    Quod erat optandum maxime, Sanctissime Pater, et quod unum ad invidiam tuae Curiae infamiamque uni cardinalis sedandam maxime pertinebat, id  humano consilio oblatum tibi summo Ecclesiae tempore videtur.Inveteravit enim iam opinio perniciosa Ecclesiae, tibique periculosa, quae non modo apud cahtolicas gentes, sed etiam apud exteras nationes, omnium sermone percrepuit:

    his iudiciis quae nunc sunt, perniciosum cardinalem, quamvis sit nocens, neminem posse damnari. Nunc, in ipso discrimine tuae auctoritatis justitiaeque, [reus] in iudicium adductus est Nicolaus Lopes, homo sermonibus de feminis omnium iam opinione damnandus ! Huic ego causae, Maxime Pontifex, actor accessi, non ut augerem invidiam Ecclesiae, sed ut infamiae succurrerem. Adduxi enim hominem in quo reconciliare existimationem cardinalorum amissam, redire in gratiam cum genere humano, satis facere exteris nationibus, posses; adduxi labem atque perniciem Res publicae Dominicae. De quo si tu vere ac religiose iudicaveris, auctoritas ea, quae in tibi remanere debet, haerebit; sin istius ingens pernicies et infamia religionem veritatemque perfregerint, ego hoc tam adsequar, ut iudicium potius Ecclesiae, quam aut reus iudice, aut accusator reo, defuisse videatur.

    Quo usque tandem Nicolaus Lopes abuterit patienta nostra ? quam diu etiam furor iste suus feminas eludet? quem ad finem sese effrenata iactabit audacia? O tempora, o mores! Curia haec intellegit. Summus Pontifex videt; hic tamen discurrit. Immo vero etiam in Vaticano venit,  notat et designat oculis ad caedem unum quamque  feminarum ! Quomodo ? Nunc iam aperte feminarum generem universam petit, vitam omnium uxorum, solas et innocentes puellas [denique] ad exitium et vastitatem vocat : eas quae impudice aut immodeste vestiuntur contumeliam iniuriamque merito accipere dixit !

    Augustinum Hipponensem testor (de octo Dulcitii quaestionibus) :

    Hoc si ita est, fatemur istos laudabili caritate conari ut omnes indiscrete admittantur ad baptismum, non solum adulteri et adulterae contra sententiam Domini falsas nuptias praetendentes, verum etiam publicae meretrices in turpissima professione perseverantes [...].

    Caesar Borgia, hereticus dictus, scribebat a.d. VIII Kalendas Februarias MMIX

    César Borgia dit l'hérétique te salue, ô Souverain Pontife,

    Ce qu'il y a de plus souhaitable, Très Saint Père, et qui seul peut faire cesser l'indignation envers ta Curie et le déshonneur d'un unique cardinal, cela t'est offert par une résolution humaine, dans une circonstance critique pour l'Église.

    En effet, une opinion négative de l'Église s'est enracinée, Très Saint Père, néfaste pour toi, et elle retentit dans les discours de tous, non seulement auprès des Catholiques mais aussi auprès des autres peuples : on dit que dans les jugements, aujourd'hui, aucun cardinal ne peut être condamné, quand bien même il serait coupable. Dans ce moment même qui est critique pour ton autorité et pour la justice, Nicolas Lopes est mis en accusation, un homme condamnable, de l'avis de tous, pour ses propos sur les femmes.

    Dans cette histoire, Souverain Pontife, je suis l'accusateur, non pour accroître la haine envers l'Église mais pour la défendre d'une infâmie.

    Je t'amène en effet un homme contre lequel tu peux recouvrer l'honneur perdu des cardinaux, revenir en grâce auprès du genre humain et donner satisfaction aux nations étrangères. Je t'ai amené la souillure et la ruine de la République Dominicaine.

    Dans cette affaire, si tu rends un jugement juste et pieux,  cette autorité qui doit rester en toi, sera affermie ; si au contraire, l'immense perversité et l'infâmie de ce triste sire viennent à bout de la vérité et de la foi, j'aurai au moins montré que c'est le jugement qui a manqué à l'Église plutôt qu'un accusé  au juge ou un accusateur à l'accusé.

    Jusques à quand, enfin, Nicolas Lopes abusera-t-il de notre patience ? Combien de temps encore sa rage se jouera-t-elle des femmes ? Jusqu'où s'emportera son audace effrénée ? ô temps, ô moeurs ! La Curie comprend ces choses. Le Souverain Pontife les voit. Et pourtant, celui-là discourt...Et il vient même au Vatican, observe et désigne des yeux celles des femmes dont il veut la perte ! Comment ? Il s'en prend désormais ouvertement à tout le genre féminin, à la vie de toutes les épouses et appelle au malheur et à la mort d'innocentes jeunes filles : il a dit que celles qui s'habillaient sans pudeur ni modestie méritaient les pires outrages !

    Je prends à témoin Augustin d'Hippone (huit questions de Dulcitius) :

    S'il en est ainsi, nous rendons hommage à ceux qui par charité s'efforcent de faire admettre au baptême non seulement l'homme et la  femme adultères qui déclarent frappées de nullité leurs noces, en dépit de la sentence de Dieu, mais aussi les prostituées qui persistent dans leur turpitude.

    César Borgia le 25 janvier 2009

  • SNCF : la France d'en bas et la botte de Nevers...

    Je me sens une humeur de chroniqueur ce matin. Souvenez-vous, il y a15 jours j'écrivais un billet à propos non pas de la France qui se lève tôt, mais de la France qui se lève TRÈS tôt.  Précisément celle qui se lève aux alentours de 4 à 5 heures du matin, dans les environs de Nevers, pour espérer gagner la capitale par le supposé train de 7h33 (attention heure d'arrivée à Paris ; le départ de la petite ville de Cosme, sur le trajet, se faisant à 05h39). Il faut dire que sur ce tronçon, la SNCF est en forme : j'ai pu me procurer la liste des retards depuis le 04 novembre dernier. Mais dans un fort souci d'équité, la SNCF a bien sûr veillé à ce que le train de retour qui part de Paris à 17h59 connaisse des retards similaires au train de départ. Côté élus, c'est le silence radio. Gaëtan Gorce, le député local, au lieu de se demander si Obama va sauver l'Amérique, ferait bien de se demander quand les trains de la SNCF vont enfin passer à l'heure dans la région. Il aurait déclaré, samedi dernier, ne pas être au courant des retards. En voilà un qui ne prend pas le train et ne se lève pas tôt...

    A ces élus locaux, qui se targuent de l'effort accompli, Jean-Pierre Door, député du Loiret, Gaëtan Gorce, député de la Nièvre, Yves Fromion, député du Cher et Jean-Pierre Sueur, Sénateur du Loiret, je leur suggère une nouvelle action positive...

    Ceux qui lisent ont intérêt à être fort en algèbre, et particulièrement savoir faire des additions...

    Retards

    train de 05h39 à Nevers

    04 novembre : 30 mns - 7 novembre : 50 mns - 13 novembre : 1h10 - 14 novembre :  40 mns - 17 novembre : 10 mns - 18 novembre : 10 mns - 19 novembre : 12 mns - 20 novembre : 30 mns - 24 novembre : 45 mns - 25 novembre : 15 mns - 26 novembre : 42 mns - 27 novembre : 10 mns - 9 décembre : 70 mns - 15 décembre : 25 mns - 30 décembre : 10 mns (wouah ! seulement ?) - 29 décembre : 40 mns - 30 décembre : 10 mns (ça, c'est pour la nouvelle année) - 31 décembre : 35 mns (et on vous la souhaite heureuse et prospère à la SNCF) - 07 janvier : 50 mns - 9 janvier : 25 mns - 12 janvier : 35 mns - 21 janvier : 15 mns - 26 janvier : 40 mns - 27 janvier : 40 mns -

    Train de 17h59 à Paris-Bercy

    15 décembre : 30 mns - 19 décembre : 30 mns - 23 décembre : 50 mns - 29 décembre : 15 mns (seulement ? le cadeau du Père Noël, sans doute) - 31 décembre il partait à 16h35 ce jour-là) : 25 mns - 6 janvier : 2h00 - 7 janvier : 45 mns - 12 janvier : 2h10 (chapeau bas : record battu !) - 19 janvier : 40 mns( en comptant la file au guichet pour obtenir un certificat de retard) -

    Pas mal, hein ? Total d'heures perdues, tenez-vous bien les amis : 1245 minutes soit un peu plus de 20 heures, soit l'équivalent de deux   journées et demie ouvrées de travail...Tenez, un petit calcul au SMIG horaire : un petit peu plus de 174 euros de perdus, mais, attention, pour les smicards, seulement...

    C'est la version chemin de fer de la Botte de Nevers...Prends tes bottes et marche parce que le train n'est pas là. Ah, je suis sympa : je ne parle pas des autres trains, par exemple, du 16h35...

    20h00 et 180 euros minimum : tiens, la SNCF pourrait leur offire un Paris-Venise, à ce tarif-là, à la France d'en bas...

     

  • Le mauvais procès fait à Éric Besson

    Plus j'en lis, et plus je trouve excessifs les jugements qui sont rendus envers Éric Besson. Je ne trouve pas juste de le qualifier de félon et encore moins de traître. A mon sens, il a fait une lourde erreur, en rejoignant Nicolas Sarkozy, mais il n'est pas le seul, et dans le camp de Nicolas Sarkozy, il y a plusieurs individus estimables qui font la même erreur. Dans notre pays, cela demeure tout de même un droit que de changer d'avis, d'autant qu'Éric Besson n'a pas pris en traître le PS, que je sache. Il a repris sa liberté de parole avant même le premier tour de l'élection présidentielle.

    En ce qui concerne l'immigration, attendons de voir et jugeons après, plutôt que de lui jeter la pierre par avance. Bien sûr, je me méfie des annonces chiffrées, ces dernières me semblant contradictoires avec la volonté de traiter la question de l'immigration au cas par cas, mais, à ce qu'il me semble, Éric Besson n'est pas un monstre jusqu'à nouvel ordre.

    En revanche, pour s'être laissé embarquer dans un projet qui ne lui correspond sans doute pas, je ne crois pas l'homme très perspicace. L'occasion va de toutes façons être donnée de juger l'homme et son humanité sur pièces, puisqu'il hérite d'un mnistère particulièrement sensible.

    J'ai lu son dernier billet : bien sûr, je n'irais certainement pas faire l'éloge de Hortefeux, au vu des dérapages multiples auxquels ont donné lieu nombre d'interpellations (en fait, le problème, c'est que ces dérapages ne sont pas propres à l'immigration mais sont les conséquences d'une politique sécuritaire et liberticide qui se met en place à tous les étages de la société !). Toutefois, Éric Besson fait bien de mettre en garde le PS sur la question de l'immigration. Contrôler sérieusement et fermement nos flux migratoires est une nécessité absolue. La vraie question, c'est la manière dont on le fait. Les Socialistes devraient comprendre une bonne fois pour toutes que leurs discours angélique sur l'immigration est passé de mode, et que le petit peuple ne le supporte plus. Les dernières vagues d'immigration en France, particulièrement les regroupements familiaux systématiques ont généré de nombreuses difficultés, notamment là où ces vagues étaient concentrées (il est vrai, sous l'effet de l'incurie des pouvoirs publics). Il n'y a plus que le PS pour continuer à le nier. Tant que les Socialistes continueront à glapir comme des putois à chaque interpellation, sans même avoir examiné avec sérieux et attention chaque cas, ils ne seront pas crédibles. Ségolène Royal l'avait bien compris, et sur ce terrain, contrairement à la gauche libertaire et bobo, elle se montre très prudente. Éric Besson lui a rendu cet hommage-là, et pourtant, il la déteste autant que ses camarades du PS la honnissent...

    Personnellement, j'avais beaucoup aimé les propositions de François Bayrou sur l'immigration. Et ces propositions allaient exactement à rebours de celles de Nicolas Sarkozy. Nicolas Sarkozy voulait (et veut encore) que la France choisissent ses immigrés. François Bayrou voulait (et veut encore) que les immmigrés qui viennent ici, choisissent vraiment la France. Deux projets radicalement opposés. Le second repose sur la responsabilité de l'individu. Je cite Bayrou tant ce qu'il a dit me semble cousu du bon sens :

    « Je propose une politique nationale d’immigration articulée en deux volets : maîtrise de l’immigration clandestine et main tendue à ceux qui peuvent et veulent s'intégrer.
    En premier lieu, la maîtrise de l’immigration clandestine, en métropole et peut-être plus encore dans outre-mer. Il faut lutter résolument contre les filières de passeurs et les trafics d’êtres humains. Les immigrés, pour l’immense majorité d’entre eux, n’arrivent pas seuls. Ils paient, pour venir, très cher.
    Il faut en même temps très durement réprimer le travail clandestin. Les immigrés clandestins ne restent que s’ils peuvent travailler. Le travail clandestin est la condition de l’immigration clandestine. Chacun sait qu’il est en réalité peu réprimé.
    La politique d’immigration doit être une politique européenne : il faut une politique concertée de circulation, de visas, d'accompagnement des immigrés. Si un immigré n’est pas admis, il doit être reconduit ; reconduit le plus vite possible. S’il est admis, il faut l’inciter à s'intégrer à la société française, par un programme d’intégration portant sur la langue française et nos valeurs. L’assiduité à un tel programme serait une condition de régularisation. Les immigrés arrivés clandestinement sur notre territoire ne sauraient être régularisés que sur des critères clairement définis : contrat de travail, maîtrise de notre langue et de nos valeurs, connaissance de notre mode de vie. »

    Pas mieux que vous François Bayrou : on est à 100% d'accord.

     

  • Enfouissement des lignes électriques, qui a raison ?

    J'ai écouté François Bayrou, ce matin, se demandant comment la France, pays technologiquement avancé, peinait tant à enfouir ses lignes électriques, ce qui les mettrait à l'abri lors des tempêtes :

    «Je n'arrive pas à imaginer qu'un pays comme le nôtre, dont les technologies et les entreprises sont à ce point en pointe, soit incapable de traiter une question qui paraît aussi simple que l'enfouissement des lignes alors que tant d'autres pays l'ont fait ».

    Mais j'ai lu avec bien plus de surprise encore la réponse de Pierre Gardoneix qui parle d'un coût de 100 000 milliards d'euros pour enterrer tout le réseau. Alors soit c'est une monumentale coquille de l'Express, soit Pierre Gardoneix n'est pas sérieux ! L'enfouissement de la totalité du réseau EDF a été chiffré en 2002 à 61 milliards d'euros ! Mais comme le JDD cite exactement sa phrase, j'ai bien l'impression que c'est en fait 100  milliards dont il parle : «Si nous devions enfouir toutes les lignes à moyenne tension, c'est un chantier pour environ 100 milliards d'euros [...] Je n'ai pas 100 milliards d'euros pour enterrer tout tout de suite.»

    Parce que bon, à 100 000 milliards d'euros, j'aurais compris s'il s'agissait d'enfouir un réseau électrique sous le sol de la planète Mars mais si c'était juste pour la France...L'express devrait tout de même être un minimum sérieux quand ils avancent des chiffres, quand bien même ils  auraient un goût prononcé pour les figures d'amplification, particulièrement pour les hyberboles...

    Cela dit, avec une inflation de 2% par an en moyenne depuis 2002, je comprends mal comment on passe de 61 milliards à 100 milliards...

     

  • Les bénéfices des banques en trompe l'oeil

    C'est intéressant ce qu'on peut lire sur la Toile à propos du secteur bancaire et notamment de leurs bénéfices. Çà et là, on s'indigne de ce que les banques françaises bénéficient d'un plan d'aide alors qu'elles sont bénéficiaires pour la plupart. Il y a une méconnaissance de l'économie, chez les Français, qui me laissera toujours pantois, et pourtant, je ne suis pas un expert.

    Il y a des bénéfices, certes, mais il faut bien que les banques rénumèrent leurs actionnaires si elles veulent espérer en attirer d'autres pour pouvoir lever des fonds, fonds qui serviront à augmenter leurs fonds propres. Par les temps qui courent, c'est une proportion de fonds propres insuffisante qui tend entre autres à inspirer la méfiance envers les établissements bancaires et à faire baisser les notations des agences. Avant de prêter, les banques ont besoin de reconstituer leurs marges afin d'incrémenter leurs fonds propres (ce qu'explique par exemple Charles de Courson, du Nouveau Centre, dans un entretien avec France Info), d'où les frais confortables qu'elles prennent actuellement alors que les taux directeurs des grandes banques centrales ont baissé. La méfiance ne s'estompera pas d'un coup.

    «C'est psychologiquement important que les banques consolident leurs fonds propres. Car plus les banques montrent qu'elles sont solides, plus elles seront enclines à se prêter de l'argent les unes aux autres», estimait tout récemment Eric Delannoy, vice-président du cabinet de conseil Weave, cité dans un article du Nouvel Observateur.

    Quant aux actionnaires, le Français se le représente toujours comme une sorte de vampire avide et assoiffé de sang, le poignard entre les dents. Or, le Français ignore souvent que l'actionnaire en question, c'est lui ! L'actionnariat ne se limite pas aux fameux fonds de pension et aux spéculateurs.

    Il faut ajouter encore quelque chose : l'argent proposé par l'État n'est absolument pas gratuit ; entre 8% et 12% de taux d'intérêt ! Les banques se résolvent à accepter les propositions de l'État essentiellement en raison des incertitudes qui pèsent sur l'avenir, mais non en raison d'une situation qui se serait détériorée au point de faire plonger leurs résultats dans des gouffres abyssaux.

  • Bulle d'états et révolution verte

    En dix ans, le monde a cumulé crise sur crise et bulle sur bulle. 1997-2001 : bulle internet . 2001 : crise financière .2002-2007 : bulle immobilière . 2008 : crise financière. J'ai le sentiment que la prochaine, c'est celle des bulles des États. Ils empruntent tous massivement pour relancer la consommation. Sur le fond, en dépit d'un billet récent, je ne suis pas convaincu de l'efficacité des mesures prises. Relancer indistinctement la consommation risque surtout de surajouter la dette publique à la dette privée.

    Je ne suis pas contre les plans de relance choisis par les leaders mondiaux, mais signer des chèques en blanc aux populations pour consommer me paraît idiot. Il eût mieux valu jouer d'incitations fiscales fortes et ciblées pour favoriser de nouvelles habitudes de consommation : alimentation biologique, énergies renouvelables, automobiles propres, et cetera. En France, Corine Lepage s'échine à le dire depuis longtemps. Elle a fait des propositions en ce sens, reprises par François Bayrou. Mais ils prêchent tous deux, dans le désert. Ségoçlène Royal qui a compris l'enjeu a fait une critique du plan socialiste pour les mêmes raisons : pas de place pour l'écologie. Mais ce n'est pas un peu de place qu'il faut, mais amorcer une révolution industrielle. Et Nicolas Sarkozy, le spécialistes des occasions ratées, en rate une de plus...

    Quant au plan d'Obama, son gigantisme occulte les risques structurels qu'il fait courir à l'économie américaine. Je renvoie à l'excellente analyse d'ecomolinari à ce sujet.

  • Les Révolutions de l'Intelligence

    J'en suis arrivé au chapitre XXI de la troisième partie du Tome II de l'ouvrage de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, et je suis tombé sur ce passage magnifique. Je trouve qu'il illustre bien ce que sont nos démocraties marchandes, et enfonce tout espoir de Grand Soir pour nos révolutionnaires en herbe...

    «Je ne sache rien d'ailleurs de plus opposé aux mœurs révolutionnaires que les mœurs commerciales. Le commerce est naturellement ennemi de toutes les passions violentes. Il aime les tempéraments, se plaît dans les compromis, fuit avec grand soin la colère. Il est patient, souple, insinuant, et il n'a recours aux moyens extrêmes que quand la plus absolue nécessité l'y oblige. Le commerce rend les hommes indépen­dants les uns des autres; il leur donne une haute idée de leur valeur individuelle; il les porte à vouloir faire leurs propres affaires, et leur apprend à y réussir; il les dispose donc à la liberté, mais il les éloigne des révolutions»

    Et sur les Révolutions, Tocqueville ajoute en note, montrant ainsi quelles sont celles qui ont sa préférence :

    «Si je recherche quel est l'état de société le plus favorable aux grandes révolutions de l'intelligence, je trouve qu'il se rencontre quelque part entre l'égalité complète de tous les citoyens et la sépa­ration absolue des classes. Sous le régime des castes, les générations se succèdent sans que les hommes changent de place; les uns n'attendent rien de plus, et les autres n'espèrent rien de mieux. L'imagination s'endort au milieu de ce silence et de cette immobilité universelle, et l'idée même du mouvement ne s'offre plus à l'esprit humain. Quand les classes ont été abolies et que les conditions sont devenues presque égales, tous les hommes s'agitent sans cesse, mais chacun d'eux est isolé, indépendant et faible. Ce dernier état diffère prodigieusement du premier; cependant, il-lui est analogue en un point. Les grandes révolutions de J'esprit humain y sont fort rares. Mais, entre ces deux extrémités de l'histoire des peuples, se rencontre un âge intermédiaire, époque glorieuse et troublée, où les conditions ne sont pas assez fixes pour que l'intelligence som­meille, et où elles sont assez inégales pour que les hommes exercent un très grand pouvoir sur l'esprit les uns des autres, et que quelques-uns puissent modifier les croyances de tous. C'est alors que les puissant, réformateurs s'élèvent, et que de nouvelles idées changent tout à coup la face du monde.»

    Peut-être vivons-nous une période de ce type à l'heure actuelle...

  • La solidarité énergétique européenne est une nécessité vitale pour le MoDem

    Laperrouze-ptt.jpgAu lendemain du conflit gazier entre l'Ukraine et la Russie, l'Union européenne prend conscience une nouvelle fois de sa fragilité énergétique, pour certains Etats membres une fragilité dramatique, et de son incapacité à parler d'une seule voix. Le rapport d'analyse stratégique de la politique énergétique approuvé aujourd'hui par la commission parlementaire de l'Industrie et de l'Energie remet en perspective l'ensemble des défis auxquels l'Europe doit et devra faire face.
    Le rapport prône notamment une révision rapide de la directive de 2004 relative à la sécurité d'approvisionnement en gaz naturel. "Le risque d'une crise majeure existe au cours de la prochaine décennie. La solidarité européenne doit devenir une grande cause européenne dans le domaine de l'énergie : porter atteinte à l'approvisionnement en énergie dans un Etat de l'UE, c'est porter atteinte à l'approvisionnement de l'UE toute entière", a déclaré la rapporteure Anne Laperrouze. (lire la suite)

    En adoptant son rapport, la commission parlementaire estime qu'investir dans les réseaux et les interconnections afin de développer un réseau paneuropéen et diversifier les routes d'approvisionnement vers l'UE sont des éléments inséparables pour garantir la sécurité d'approvisionnement.

    Pour Anne Laperrouze, "Le court terme : c'est de développer immédiatement, dans le cadre du plan de relance économique présenté par la Commission européenne, les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique, qui sont créatrices d'emploi.  A moyen et long terme, pour éviter un risque majeur de pénurie à l'horizon 2030, il faut établir à l'échelle européenne la feuille de route nécessaire à la programmation  des investissements indispensables à la production et au transport d'énergie et bâtir le plan de recherche et développement pour développer les énergies du futur : les énergies renouvelables avec un accent particulier sur le solaire, les réacteurs de quatrième génération. La R&D c'est aussi les réseaux intelligents et le stockage de l'énergie."

    La pénurie annoncée de carburants fossiles conjointement avec une demande mondiale croissante, la lutte contre le changement climatique, la dépendance de l'UE sont autant de motifs qui rendent plus criants la nécessité pour l'UE de développer une politique européenne de l'énergie basée sur une vision claire des besoins et des capacités pour les décennies à venir, une politique extérieure cohérente et du volontarisme pour développer de nouveaux modes de consommation et surtout de nouvelles sources d'énergie. "Pour l'instant, l'UE réagit aux crises énergétiques, il est de temps de lui donner les moyens pour qu'elle les anticipe et en pare les conséquences" a conclu Anne Laperrouze

  • Michel Barnier et l'exception culturelle

    J'ai entendu que Michel Barnier serait tête de liste UMp en île de France. Très bien, l'UMP ne pouvait mieux choisir, c'est un Européen convaincu. Seulement, voilà, j'ai en mémoire l'affaire de l'exception culturelle française, qui date de 2003, et qui fait que je ne saurais voter pour Michel Barnier, même si je n'étais pas engagé au MoDem. A l'époque, Pascal Lamy (PS) et Giscard souhaitent, comme beaucoup de fédéralistes, passer à la règle de la majorité qualifiée sur les questions culturelles. Michel Barnier est alors commissaire européen. Il est évident qu'une telle décision aurait alors sonné le glas de l'exception culturelle française. Giscard sous la pression du gouvernement Villepin essayait alors de trouver un compromis, et ce, en dépit de la position de Michel Barnier qui était de vouloir de la majorité qualifiée partout ! La position de l'UDF, l'ancêtre du MoDem, sur la question s'était avérée fort astucieuse : Majorité qualifiée comme arme offensive pour adopter des lois de protection à l'échelle internationale, unanimité (donc droit de veto de fait) pour pouvoir défendre la diversité culturelle chaque fois qu'elle est menacée.

    Ce que j'ai conclu de cette affaire, c'est que Michel Barnier n'était pas prêt à défendre la culture française, bien au contraire, mais plutôt à la sacrifier sur l'autel de l'Europe du commerce.

    Or, François Bayrou l'a dit à maintes reprises, et deux groupes thématiques Europe du MoDem (Culture, Identité et valeurs) travaillent justement entre autres sur ce thème, la culture fait partie, du point de vue du MoDem, d'une catégorie de Biens, dits Supérieurs, qui ne sont pas merchandisables (pardonnez l'horrible néologisme). C'est en ce sens que l'UDF avait étendu la notion d'exception culturelle à celle de diversité culturelle, estimant que chaque nation avait droit à son exception et que ce n'était pas négociable.

    Nous avons donc, au MoDem, une divergence de fond avec Michel Barnier, qui considère manifestement la culture comme un produit commercial comme un autre...

  • L'évêque le plus ignoble du monde s'appelle Nicolas Lopez

    Je pense que l'Église Catholique devrait y réfléchir à deux fois avant de nommer un archevêque. Un archevêque est considéré comme docteur de la foi, nommé par le pape, et tient le rôle, auprès des fidèles, des apôtres dont il est le successeur. Son autorité morale est plus étendue que celle d'un évêque.

    Alors dans ces conditions, quand on entend l'imbécile et ultra-réactionnaire Nicolas Lopez, archevêque de Saint-Domingue déclarer que «les femmes qui arborent minijupes et décolletés sont responsables des agressions sexuelles qu'elles suscitent car elles s'habillent de manière à provoquer les hommes», on se dit qu'il y a des baffes qui se perdent (ce n'est pas Jésus de Nazareth qui proposait de tendre l'autre joue, à ce sujet ?). Pour moi qui suis profondément attaché à la liberté et corollairement à la responsabilité de chaque individu, un tel propos est inacceptable. Le pire, c'est que ce sinistre individu a tenu ces propos lors des rencontres de la famille à Mexico. Or, il se trouve que cette ville est en proie à une recrudescence de viols et de crimes sexuels atroces touchant précisément les femmes.

    Nicolas Lopez réussit l'exploit d'associer la sécheresse de coeur à l'irresponsabilité politique et sociale. Si le Diable existe, alors il est parvenu à s'infiltrer au sein de l'église catholique...Et quand je pense qu'il est cardinal...

    J'espère que les fidèles de l'église catholique vont au moins en appeler au Pape Benoît VI pour condamner cet inqualifiable appel à violer les femmes.