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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 295

  • Statistiques de l'hérétique (janvier 2009) : record battu.

    Je n'avais plus publié mes stats depuis quelques mois, la fréquentation du blog s'étant stabilisée entre 6 000 et 9 000 uniques mais le mois de janvier a été faste.

    13576 visiteurs uniques, 27 155 visites, 91 159 pages lues et une moyenne par jour de 875 visites (uniques) avec un pic à 1972.

    Voilà qui écrase mes records précédents sur tous les plans. Bon, je dois toutefois admettre que la publication de deux billets people a contribué à cette réussite, puisqu'à eux deux, ils ont amené plus de 2500 visiteurs uniques. Mais, même sans eux, j'aurais dépassé le plafond des 10 000. Je doute, toutefois, de parvenir à dépasser régulièrement les 10 000 lecteurs uniques. Nous sommes ici bien trop tributaires de notre référencement sur google actualités.

    J'ai également passé au cours de ce mois de janvier le cap des 10 000 commentaires, ce qui n'est pas si mal pour un blog créé depuis mai 2006. L'année m'a permis de bien m'installer dans le top 100 du classement des blogs politiques de wikio. Certes, ce dernier n'est pas parfait, mais il donne tout de même des indications. En le combinant avec d'autres critères, on peut se faire une idée du poids réel de son blog. Je suis, dans les trois derniers mois rentrés à deux reprises dans les dix blogs les plus lus de hautetfort, même si cela n'a duré que quelques jours à chaque fois. En règle générale, je figure dans les 10 à 40 blogs les plus lus de cette plate-forme. Le blog compte également dans le nombre des blogs les plus commentés, puisqu'il se situe régulièrement dans les 20 premiers, parfois dans les 10 premiers. Il s'est même produit à quelques reprises qu'il entre dans les cinq premiers.

    Avec les articles repris sur quelques supports tels que Wikio, CoZop, paperblog ou encore AgoraVox (une fois) ou le Post, je pense que mon lectorat frise les 15 000 lecteurs uniques ce mois-ci. Ce n'est toutefois pas mon lectorat habituel qui tournerait plutôt aux alentours de 8000 à 9000. La fréquentation de ce blog demeure cependant très dépendante de google, faute d'un nombre suffisant de liens en dur (blogroll). J'ai eu la satisfaction et la chance de rejoindre le réseau LHC avec lequel je partage pas mal de convictions philosophiques et libérales, ce qui a contribué à améliorer cet aspect, mais, en règle générale, on ne me trouve pas chez les Barons de la blogosphère.

    En termes d'influence, je me faisais la réflexion qu'il y a d'une part les scores bruts que nous obtenons, d'autre part les classements mais également le potentiel. Par exemple, dans le classement politique de Wikio, prenons l'exemple de Victoire au poing : il est classé 10ème blog le plus influent de la blogosphère politique. Or, sur google, il ne dispose que de 52 liens en tout et pour tout, et encore, en liens essentiels, certainement moins. Cette remarque ne préjuge nullement de sa qualité, mais, comment peut-il rivaliser, par exemple, avec les 1820 liens d'Authueil , qui ne figure pourtant pas dans le top 20 ? Et si l'on parle de potentiel, aucun autre blog politique ne fait mieux (enfin, je n'ai pas non plus tout testé) que Koz , Mon puteaux et Quitterie Delmas qui font respectivement 2090, 1980 et 1910 liens. En liens assentiels, Diner's room (452), Koz (457) et Authueil (487) l'emportent sur tous les autres blogs.

    Le blog de Quitterie est symptômatique à plus d'un égard de ce que j'appelle "potentiel". En termes de fréquentation, le blog de Quitterie a plongé dans les abysses, puisque je sais qu'il est désormais bien moins fréquenté que le mien. Maintentant, imaginons que ce blog ait la même cadence de publication que la mienne et qu'il soit référencé sur google actualités. Avec tous les liens dont il dispose, à l'évidence, sa fréquentation exploserait littéralement. Quitterie ne publie plus depuis deux mois, et laisse aller à vau l'eau ce qui naguère était l'une des splendeurs de la blogosphère. Quel gâchis ! Donnez-moi les clefs du blog, et je fais exploser les stats à 30 000 visiteurs uniques par mois, au moins.

    Comme pas mal de blogueurs, je tends à aborder la problématique de l'influence d'un blog au moment de la parution du classement wikio. Je sais que les acteurs de wikio sont des gens très sérieux, et il ne me viendrait jamais à l'idée de dénigrer leur travail. Mais, j'avoue être souvent gagné par une certaine perplexité. Je pense, in fine, que pour se rendre compte de l'influence réelle d'un blog, il faut croiser plusieurs données, wikio étant l'une des plus importantes d'entre elles mais pas la seule.

    Voilà, c'était ma minute du petit peuple de la blogosphère...

     

  • Je suis un centriste !

    J'ai fait le sympathique petit test qui se trouve ici :

    http://www.theadvocates.org/quizp/index.html

    et je suis un centriste :

    drawcentrist.png

    Soyons honnêtes : nous avons été deux intervenants de ce blog à faire le test, et le premier avait obtenu  "liberal", "left", mais très proche de centrist et en plein milieu de cette ligne ! (sur la même ligne horizontale que moi).

    Ensuite, il faut relativiser : ce test est américain. "centrist" sur la gauche, c'est centre-droit chez nous, voire limite certains UMP.

  • Présidence de l'Europe, un libdem se lance pour l'ADLE !

    Le président du groupe de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe Graham WATSON,  a lancé sa campagne pour la présidence du Parlement européen.

    Faisant part de ses ambitions pour l'avenir de l'Institution, M. Watson a déclaré:

    «Depuis trop longtemps déjà, les Présidents du Parlement sont choisis au gré  d'arrangements d'arrière-salle enfumée. Ma campagne sera la première campagne publique pour la présidence du Parlement: rien qu'en cela j'espère créer un précédent».

    Alors, là, on  ne peut pas mieux dire. Je crois comprendre que le voeu de Graham Watson serait de faire élire un président européen au suffrage unibersel direct. Il aura ma voix si nous parvenons à cela, et, en tout cas, mon soutien plein et entier pendant cette campagne européenne.

    "Nous avons besoin d'un débat de fond sur  le rôle et les priorités du prochain Président. C'est ainsi que doit vivre la démocratie européenne".

    "Je formule le voeu qu'en s'adressant à l'opinion publique, ma campagne stimulera le débat entre les diverses candidatures et projets et conduise à un choix reposant sur le mérite et non le bon plaisir".

    "J'ai écrit à chaque membre du Parlement pour l'informer de mes intentions, et la semaine prochaine je dévoilerai  les priorités qui marqueraient mon mandat"

    Graham Watson est un eurodéputé britannique membre du parti libéral-démocrate et élu dans la circonscription du Sud-Est de l'Angleterre et de Gibraltar. Il siège au Parlement européen depuis 1994, tour à tour dans trois commissions parlementaires avant de présider la commission des Libertés civiles. Président du groupe depuis janvier 2002, il est ainsi le plus  ancien président que le groupe ait connu dans son histoire. Il fait bien évidemment partie de l'ADLE, groupe européen dont est également membre le MoDem.

    Bravo, Graham, et bonne chance à vous. Ah, au fait, un détail à tout hasard : Graham Watson parle parfaitement français. N'hésitez pas à lui envoyer des courriels de soutien !

  • Au nom de la liberté et de la démocratie

    J'achève, enfin, après plusieurs mois de lecture l'oeuvre majeure d'Alexis de Tocqueville : De la démocratie en Amérique. En une épopque où l'actuel Président réduit les libertés et confisque les pouvoirs les uns après les autres, l'avertissement de Tocqueville dans le dernier chapitre de son ouvrage, sonne magnifiquement. J'ai aimé le souci constant de de Normand d'analyser les ressorts de la démocratie et sa défense infatigable de la liberté contre toutes les tyrannies : contre celle de la majorité, mais aussi contre celle de l'individu dont la démocratie tend à rendre l'émergence possible. Contre la tentation de remettre aussi son sort exclusivement entre les mains d'un État devenu omni-puissant, un mal très moderne qui nous guette toujours plus. A mon sens, une charge sans concession contre l'État socialiste. Tocqueville n'aurait pas été socialiste, c'est évident.

    Au-dessus de ceux-là s'élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d'assurer leur jouissance et de veiller sut leur sort. il est absolu, détaillé, régulier, pré­voyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l'âge viril; mais il ne cherche, au contraire, qu'à les fixer irrévocablement dans l'enfance.

    Et puis enfin, contre l'individualisme, ce mal non moins moderne dont nous souffrons et qui fait que nos concitoyens finissent par se désintéresser des affaires publiques. Typiquement le taux d'abstention que nous avons à craindre lors des élections européennes, par exemple :

    « L'individualisme est un sentiment réfléchi qui dispose chaque citoyen à s'isoler de la masse de ses semblables de telle sorte que, après s'être créé une petite société à son usage, il abandonne volontiers la grande société à elle-même »

    Enfin, le dernier avertissement de Tocqueville contre les hommes forts et l'abandon de la liberté sonne comme une charge, à mes yeux, contre un Nicolas Sarkozy qui se moque à ce point des libertés et confisque tous les pouvoirs.

    Chez la plupart des nations modernes, le souverain, quels que soient son origine, sa constitution et son nom, est devenu presque tout-puissant, et les particuliers tom­bent, de plus en plus, dans le dernier degré de la faiblesse et de la dépendance. [...]

    Fixer au pouvoir social des limites étendues, mais visibles et immobiles; donner aux particuliers de certains droits et leur garantir la jouissance incontestée de ces droits; conserver à l'individu le peu d'indépendance, de force et d'originalité qui lui restent; le, relever à côté de la société et le soutenir en face d'elle: tel me parait être le premier objet du législateur dans l'âge où nous entrons. [...]

    Je vois chez nos contemporains deux idées contraires mais également funestes.

    Les uns n'aperçoivent dans l'égalité que les tendances anarchiques qu'elle fait naître. Ils redoutent leur libre arbitre; ils ont peur d'eux-mêmes.

    Les autres, en plus petit nombre, mais mieux éclairés, ont une autre vue. A côté de la route qui, partant de l'égalité, conduit à l'anarchie, ils ont enfin découvert le chemin qui semble mener invinciblement les hommes vers la servitude. Ils plient d'avance leur âme à cette servitude nécessaire; et, désespérant de rester libres, ils adorent déjà au fond de leur cœur le maître qui doit bientôt venir.

    Les premiers abandonnent la liberté parce qu'ils l'estiment dangereuse; les se­conds parce qu'ils la jugent impossible.

    J'en finis donc avec ce magnifique défenseur de la liberté qu'est Tocqueville, même si je n'exclus pas de venir chercher dans ses sages réflexions, dans l'avenir, des éléments pour mieux comprendre un avenir qu'il a su prévoir avec tant de prescience à plus d'un égard. Tout le monde a le droit de se réclamer de Tocqueville, mais, il me semble qu'en France, c'est le MoDem, et en Europe l'ADLE qui, plus que toute autre mouvance politique, se rapprochent le plus de l'idéal de liberté et de justice qui ont pu animer ce grand philosophe. Ce n'est pas un hasard si l'admirateur d'Alexis de Tocqueville que je suis a choisi de me joindre aux hommes et aux femmes dont la liberté est l'étendard.

  • Deux sondages placent le MoDem à 14% et plus aux Européennes

    Tout le monde a eu vent du sondage qui donne le MoDem à 14% et un front de la gauche de la gauche à 14.5%

    Mais ce que le lectorat de la Toile ignore c'est qu'il y en a eu un second, non publié, donnant le MoDem à 14.5%. Initialement, j'avais lu l'info dans un commentaire du site Bellaciao. Mais j'avais pensé alors à une élucubration d'internaute. Or, je viens d'en avoir confirmation sur le blog du très sérieux Laurent de Boissieu, journaliste politique à la Croix... L'inconvénient, c'est que dans ce sondage, l'addition des intentions de vote pour la gauche de la gauche donnait 19% soit presqu'autant que le PS avec ses 19.5% dans le même sondage.

    20% pour l'extrême-gauche en France, cela me paraît énorme. Pas du tout en phase avec tout ce que l'extrême-gauche a pu réaliser jusque là en France. Si ces sondages devaient se confirmer, cela signifierait que l'heure est grave, d'autant que la droite extrême (Villiers) et l'extrême-droite (le FN) totalisent 13% des voix dans ces deux sondages.

    L'heure est grave...

  • L'unique réussite de Xavier Darcos

    J'ai pris connaissance, il y a peu de temps, de la lettre ouverte que 154 enseignants ont adressé à Xavier Darcos. J'avoue que je ne me retrouve pas dans leurs déclarations. Si j'opine tout à fait du chef quand il s'agit de se récrier à al disparition des RASED (réseaux d'aide et de soutien aux enfants en difficulté) je ne suis vraiment pas d'accord avec leur réquisitoire contre l'AID (Aide individuelle personnalisée). Je pense que l'AID sera le seul acquis de Darcos. La résistance pédagogique reproche à l'AID en primaire de ne comporter aucun programme : encore heureux ! il s'agit d'une aide individualisée. Elle doit donc être souple et adaptable. Ensuite, cette AID permet, comme son nom l'indique, d'apporter une aide aux enfants isolément. Or, particulièrement dans nos sociétés consuméristes, c'est précisément ce dont ont besoin nos enfants : que l'on s'occupe d'eux personnellement. J'ajoute que les premiers retours que j'obtiens de l'AID via mes services de renseignements infiltrés dans l'Éducation Nationale, m'informent qu'apparemment, l'AID, ça marche. Il n'y a pour l'instant pas d'évaluations officielles, mais j'entends partout parler d'enfants qui sont ainsi remis en selle. Concernant le temps, certes, l'AID représente du temps en plus sur la journée scolaire, mais seulement par rapport aux autres enfants, compte-tenu des nouveaux horaires. En fait, au global, l'enfant en difficulté n'a pas plus d'heures qu'auparavant. Enfin, compte-tenu du temps important consacré aux pauses, disposer d'un long moment avec un adulte pour s'occuper de soi, je ne suis pas convaincu que cela fatigue davantage l'enfant. En revanche, en effet, ajouter les heures le soir me paraît une solution du plus mauvais effet. Toutefois, dans de nombreuses écoles, les AID ont été réparties sur les temps de cantine, et, c'est souvent là où elles sont les plus efficaces.

    De la lettre de la Résistance Pédagogique, ce que je retiens comme argument plus que recevable, en revanche, c'est d'avoir supprimé beaucoup de RASED. Ce qu'il faut obtenir, c'est le maintien des RASED, mais pas rejeter, et encore moins refuser d'assurer les AID.

    Au final, j'ai bien des reproches à adresser à Xavier Darcos, mais certainement pas sur les AID qui me semblent sa seule réforme valable.

  • Mon libéralisme (Libertas Heretica)

    Je veux réagir dans ce billet aux feux croisés de plusieurs articles dont deux, venus de deux blogs différents, m'appellent à éclaircir mon positionnement politique. Skeptikos, tout d'abord, qui est l'initiateur, à ce qu'il m'a semblé, d'une chaîne sur le libéralisme, et puis également Criticus, lui-même tagué par le Chafouin.

    Je ne vais pas être original, parce qu'après avoir lu le billet Mon libéralisme de mon ami Claudio (Skeptikos), je pense pouvoir dire que je partage en grande partie son point de vue. J'aimerais toutefois ajouter que je suis plus attaché que lui aux libertés "négatives" au sens où Amartya Sen l'entend. Je n'aime pas que l'on m'empêche d'agir et je me défie des lois contraignantes, a fortiori des lois contraignantes pour l'initiative individuelle sous toutes ses formes. A cet égard, l'entrepreneuriat constitue l'une des formes actuelles de l'esprit d'entreprise. Favoriser l'esprit d'entreprise, c'est donner à chacun la possiblité d'exercer sa responsabilité individuelle, et peu importe, au fond, dans quel champ, économique ou non s'exerce cet esprit. J'aime profondément la liberté, et, en ce sens, je suis libéral. Pas libéral seulement parce que je ne veux pas d'entraves à ma volonté de puissance, mais parce que j'aime bien l'adage "aide-toi toi-même, le Ciel t'aidera"...

    Plus généralement, mon libéralisme a une source largement aristotélicienne : il m'a semblé, dans le livre III de son Éthique à Nicomaque, qu'Aristote définissait largement la liberté par rapport à la responsabilité. Contrairement à un Platon ou à un Sartre (horresco referens) la liberté aristotélicienne n'est pas un absolu. Il n'y a pas le "libre" et le "non-libre", mais des degrés de liberté et corollairement de responsabilité.

    A la base de toute action, Aristote identifie des actes volontaires et des actes non-volontaires :

    « On admet d’ordinaire qu’un acte est involontaire quand il est fait sous la contrainte, ou par ignorance. Est fait par contrainte tout ce qui a son principe a hors de nous, c’est-à-dire un principe dans lequel on ne relève aucun concours de l’agent ou du patient si, par exemple, on est emporté quelque part, soit par le vent, soit par des gens qui vous tiennent en leur pouvoir.»

    Mais il n'y a ni vide ni barrière infranchissable entre ces deux catégories d'actes, pour la bonne raison qu'il se trouve dans cet espace toute une gradation d'actes dits mixtes.

    Pour cette raison, je n'exonère jamais entièrement les individus de leurs responsabilités quand ils agissent, et pas seulement les individus mais les peuples également. Aristote, à ce sujet, fait une distinction très subtile entre l'action par ignorance et l'action dans l'ignorance. La voici :

    «Il y a aussi, semble-t-il bien, une différence entre agir par ignorance et accomplir un acte dans l’ignorance : ainsi, l’homme ivre ou l’homme en colère, pense-t-on, agit non par ignorance mais par l’une des causes que nous venons de mentionner bien qu’il ne sache pas ce qu’il fait mais se trouve en état d’ignorance. Ainsi donc, tout homme pervers ignore les choses qu’il doit faire et celles qu’il doit éviter, et c’est cette sorte d’erreur qui engendre chez l’homme l’injustice et le vice en général. Mais on a tort de vouloir appliquer l’expression involontaire à une action dont l’auteur est dans l’ignorance de ce qui lui est avantageux. En effet, ce n’est pas l’ignorance dans le choix délibéré qui est cause du caractère involontaire de l’acte (elle est seulement cause de sa perversité), et ce n’est pas non plus l’ignorance des règles générales de conduite (puisque une ignorance de ce genre attire le blâme) : (ce qui rend l’action involontaire,) c’est l’ignorance des particularités de l’acte, c’est-à-dire de ses circonstances et de son objet, car c’est dans ces cas-là que s’exercent la pitié et l’indulgence, parce que celui qui est dans l’ignorance de quelqu’un de ces facteurs agit involontairement.»

    Comprenons-nous : quand l'ivrogne agit, l'ignorance n'est pas la cause de son action mais son effet. Il est donc bien responsable de ses actes, au moins jusqu'à un certain degré. Je tends à penser qu'Aristote, via son Éthique, est l'un des pères fondateurs du libéralisme, en tout cas, aau moins du libéralisme "négatif".

    Pour que le lecteur comprenne bien les enjeux, je donne les définitions des libertés positive et négative telles que les a définies Isaiah Berlin, que Claudio cite, d'ailleurs :

    - la liberté négative, qui est la possibilité offerte à l'individu d'agir sans être gêné par d'autres. C'est un "espace de non-interférence", c'est une absence de coercition ;

    - la liberté positive, qui est la possibilité pour l'individu d'atteindre le but qu'il poursuit, d'aller jusqu'à la limite de ses satisfactions. L'individu veut être son propre maître, ne dépendre de personne. La liberté est la puissance, la puissance effective d'atteindre des objectifs spécifiques.

    Amartya Sen les lie l'une à l'autre, estimant que l'on ne peut pas penser l'une sans l'autre. Sur l'échelle de la liberté, je dirais que certains les coordonnent dans une parfaite égalité, et d'autres subordonneront davantage l'une à l'autre. Eh bien moi, sur cette échelle, dans cette gradation, je ne renie pas la liberté positive, mais je la subordonne plutôt à la liberté négative que l'inverse. Un tel choix aspire nécessairement la liberté vers le champ de la responsabilité pour une raison simple : si la liberté est l'absence de coercition, alors, une fois toute forme de coercition écartée, l'individu est entièrement responsable de ses actes, y compris de l'existence qu'il se construit. Dans ces conditions, ne pas jouir d'un certain nombre de biens supérieurs au sens où l'entend Sen, ne dépend que de sa volonté propre. Comme je ne suis pas un libéral radical, je ne fais pas porter sur les épaules de chacun la capacité ou l'incapacité à jouir de ces biens supérieurs, mais, dans la gradation qui relie la responsabilité à cette liberté-là, la responsabilité est pour moi première, même si c'est de peu.

    Et voilà pourquoi on me considère, à raison, plutôt comme de centre-droit que de centre-gauche ou même centriste pur et dur. Je pense que la distinction véritable entre le centre-gauche et le centre-droit passer par cette divergence, qui peut se muer, à l'occasion, en une véritable ligne de fracture.

    Je conclus en ajoutant que j'exclus radicalement tout le déterminisme rousseauiste en matière de liberté, et a fortiori les discours sur l'aliénation qui conduisent droit à la sociologie dégoûlinante de bourdieuseries...

    Il me faut trouver quelques individus à qui refiler la patate chaude : pour mémoire, il s'agit d'écrire un billet sur son positionnement politique. Je ne sais pas s'il lira ce billet, mais je serais curieux, par exemple, de connaître le positionnement politique exact d'Abadinte : Girondin ou Montagnard ?. J'ai lu souvent des choses de bon sens chez ce social-démocrate ouvert, entrecoupés d'inexplicables couplets dans la plus pure tradition pré-marxiste, particulièrement dès qu'il évoque la bourse et l'actionnariat.

    Il y en a un autre qui m'intrigue également, c'est Humeurs de Vaches, qui a le mérite de me faire rire, mais dont les billets sont trop peu fréquents à mon goût. L'habitude d'illustrer son propos par une photo de vache me fait bien rire à tous les coups. Politiquement, je pense qu'il n'y a pas beaucoup de différences entre lui et moi, mais cette chaîne pourrait être une occasion de le vérifier.

    Le point de vue de Laura Asma m'intéresse beaucoup également. Ouktiasma est un  blog pour le moins paradoxal : d'un côté, il prône un Islam très traditionnel, et de l'autre, propose une interprétation du Coran très humaniste, avec un positionnement politique d'une très grande modération. Bon, Laura ne doit pas me lire souvent et il faudra sans doute que j'aille sur son blog pour lui dire que je l'ai taguée, mais j'espère qu'elle acceptera de jouer le jeu.

    Alcibiade est un autre objet de perplexité. Si Humeurs de Vaches est à quelques encablures de moi sur ma droite, ce blog collectif est à la même quantité d'encablures mais sur ma gauche. J'entends par là que nous sommes sans doute proches. Je n'ai jamais compris sa participation à Construire en Mouvement qui me paraît clairement à la gauche du MoDem. En dehors de son positionnement sur les thèmes sociétaux, Alcibiade est plus près du centre-droit que du centre, et a fortiori du centre-gauche.

    Enfin, c'est un blog local mais fort fréquenté, très féru de démocratie locale, qui fera l'objet de ma dernière requête : Paris16.info. En espérant obtenir une réponse du maître des lieux, car il n'est pas évident d'obtenir une réponse politique d'un blog dont le positionnement n'est pas d'abord politique. Il n'en reste pas moins que j'y ai lu parfois des prises de positions bien politiques, elles. Voilà qui va nous changer de la blogosphère politique traditionnelle.

    Je ne sais pas ce que mes lecteurs en pensent, mais je trouve mon choix à la fois sympa et atypique, non ?

     

  • Grève ou pas grève ?

    Il y a un appel général à la grève, demain, jeudi 29 janvier 2008. A vrai dire, je suis mitigé. A titre personnel, je pense que je ne serai pas en grève demain. En effet, le mot d'ordre général me semble confus, et surtout, les solutions proposées aussi disparates qu'irréalistes. Je ne pense absolument pas qu'une hausse générale du pouvoir d'achat soit une solution satisfaisante. Je suis généralement méfiant dès que l'on parle de relance par la demande, sauf si elle est généralisée dans le monde, ce qui en atténue fortement les effets pervers. Toutefois, il me paraît bien plus sensé et efficace de cibler cette relance. Autrement dit, je suis tout à fait contre l'idée d'augmenter massivement les salaires pour aboutir à acheter encore plus de high-tech importée. En revanche, je ne suis pas contre une hausse du pouvoir d'achat, via des importations ciblées, si elle permet d'acheter massivement de l'alimentation bio et de l'énergie propre. On peut aussi essayer de viser les entreprises qui respectent des standards environnementaux et sociaux (max havelaar, amis de la terre, et cetera...).

    Le plan socialiste ne me convient donc pas du tout. Et pas davantage les mots d'ordre des syndicats.

    D'un autre côté, je trouve que Sarko and co, c'est à dire toute sa majorité, méritent une baffe magistrale pour la manière dont ils bafouent quotidiennement les libertés et exercent le pouvoir sans discernement ni dialogue. En particulier la concentration des pouvoirs à tous les étages de la société, l'élimination massive des corps intermédiaires jusque dans le Parlement ne peuvent que heurter profondément ma sensibilité libérale, démocrate et girondine.

    J'avoue avoir longuement hésité, et très franchement, je ne saurais désavouer les Français furieux, d'autant que sur le pouvoir d'achat, il faut rappeler les promesses aussi irréalistes que démagogiques du candidat Nicolas Sarkozy...

    J'en suis là de ma réflexion. Je pense que cette grève ne va pas changer grand chose et c'est pour cela que je ne la ferai pas, mais je trouve que notre gouvernement et notre président actuels méritent qu'elle soit massive.

  • Le plan de relance des socialistes

    Je me suis rendu sur le blog d'Abadinte, un militant socialiste, qui a eu la très bonne idée de présenter le plan du Parti Socialiste pour relancer l'économie. Autant dire qu'à sa lecture, j'ai failli avoir une syncope. Les Socialistes n'ont désespérément rien compris de l'échec de leur politique de relancer par la demande de 1981. Le seul élément qui pourrait atténuer leurs errements aujourd'hui est que les autres pays européens mènent à peu près la même politique au lieu d'être sur une ligne inverse, comme en 1981.

    Le plan de Martine Aubry est truffé de dépenses nouvelles dont pas une n'est financée, et surtout, se propose de relancer tout azimut la consommation par des dépenses nouvelles de l'état (contrats aidés) , des hausses de salaire, le tout pesant sur les entreprises. On trouve également ce genre d'aberration économique :

    Remboursement préalable des aides publiques perçues au cours des cinq dernières années pour les entreprises qui engagent un licenciement économique alors qu'elles distribuent des dividendes ou rachètent leur propres actions.

    Les entreprises ne distribuent pas des dividendes par plaisir mais pour attirer de nouveaux investisseurs. Elles ne seraient d'ailleurs peut-être pas à ce point dépendantes de leurs actionnaires si elles disposaient de marges suffisantes pour investir. Sauf qu'avec un projet qui se propose de les plomber par des charges patronales nouvelles, cela ne risque pas de se produire.

    Plus généralement, on peut admettre une relance par la demande quand l'appareil productif national est productif, or, comme en 1981, il est à nouveau vieilli.

    Les seuls points que je trouverais à peu près corrects, et encore, je tique pour le second, ce seraient ceux-ci :

    • mettre en place un crédit impôt-recherche bonifié et spécifique pour les PME-TPE innovantes et intervenant dans l’économie verte ;

    Le point E me convient aussi. Je pense que ce sont des incitations fiscales ciblées qui peuvent d'une part faire repartir la machine, et d'autre part, nous aider à franchir le difficile cap de la nouvelle révolution industrielle qui s'annonce :

    E. Promouvoir une croissance verte Les défis écologiques sont l’occasion unique de changer fondamentalement les paradigmes d’une économie capitaliste à bout de souffle et de relancer la croissance et l’investissement.

    • L’adoption pour les particuliers d’une tarification incitative à l’économie des biens essentiels que sont l’eau, l’électricité et le gaz (fixation d’une tarification avantageuse en cas de non dépassement d’une consommation forfaitaire) ;
    • L’augmentation des crédits publics pour le développement des technologies propres et des éco-industries ;
    • Le lancement d’un programme de dépollution des sites et sols pollués ;
    • Le développement massif des infrastructures de transport propre, en partenariat avec les régions.

    Bien évidemment, je ne me reconnais en revanche  absolument pas dans l'intitulé du point E. L'économie capitaliste n'est pas à bout de souffle. Elle est en crise, et cela lui arrive à intervalles réguliers. Mieux vaudrait s'interroger sur la manière dont on peut faire pour que ces crises ne frisent pas l'apoplexie à chaque fois, et, en outre, entamer une réflexion sur la vitesse de la circulation des biens, matériels ou immatériels, et de l'information, bien plus élevée que la mécanique économique de marché traditionnelle à laquelle nous sommes habitués.

    Je ne sais pas ce qu'en pense exactement François Bayrou. Martine Aubry a déclaré qu'il rejoignait les Socialistes sur leurs propositions parce qu'il vote la motion de censure. Je n'ai pas entendu le même son de cloche de la part de Bayrou. C'est l'atteinte insupportable aux libertés, qui l'horripile particulièrement, je le crois, qui le pousse, à juste titre, à mon avis, à voter cette motion avec les Socialistes.

    Cela ne m'étonne qu'à moitié qu'Abadinte, tout social-démocrate ouvert qu'il est, applaudisse des deux mains ce programme. J'avais lu son intéressant billet du 19 janvier dernier où il expliquait la manière dont les entreprises opéraient pour se financer. Le même auteur qui constate avec raison les déficiences des Français en économie parvient tout de même à écrire les contre-vérités qui suivent :

    Il y a d'autres moyens que je qualifierais de plus radicaux. Le premier d'entre eux est de vendre tout ou partie le capital de son entreprise à une autre entreprise (Alitalia et Air France-KLM par exemple). Le deuxième est de vendre son capital à un particulier derrière un fond d'investissement (quasiment tous les acteurs du net se sont financés ainsi). C'est donc une entité extérieure qui rentre dans le capital et qui en tant qu'actionnaire de l'entreprise a un droit de décision à hauteur de son entrée dans le capital de l'entreprise. Au risque de prendre les décisions à la place du propriétaire? En effet, pour financer l'investissement de son entreprise, l'entrepreneur a vendu son entreprise au plus offrant. Résultat, il n'est plus maître chez lui... De la même manière, le dernier moyen est de vendre son capital dans une bourse d'échange, c'est ce qu'on appelle l'introduction en Bourse de l'entreprise. Et là, les boursicoteurs, spéculateurs, traders, cambistes spéculent sur le niveau futur de l'entreprise à la hausse ou à la baisse. Bref, non seulement l'entrepreneur n'a plus les mains libres pour prendre les décisions stratégiques de l'entreprise mais en plus ce n'est plus lui ou les résultats de l'entreprise qui décident de la valeur de l'entreprise mais des personnes qui espèrent obtenir un gain spéculatif sur l'entreprise. Il vient de vendre son entreprise au diable. Car s'il souhaite par la suite utiliser les fonds propres (cf. le premier moyen de financement d'une entreprise l'autofinancement) pour investir dans un nouveau produit, processus productif, usine etc., il n'en aura pas les moyens car les fonds propres serviront d'abord et avant tout à rémunérer celui qui était entré dans le capital de l'entreprise. L'entrée d'un nouvel actionnaire réduit donc la capacité d'investissement de l'entreprise au lieu de l'augmenter.

    Il est impossible, pour un entreprise, de grossir si elle ne passe pas par les marchés. Abadinte ne l'ignore sans doute pas. Est-ce que google serait devenu Google si elle n'avait pas levé trois milliards de dollars de capitaux à un moment donné de son histoire ? Abadinte croit-il un seul instant qu'un banquier aurait consenti un prêt d'une telle somme ? Est-ce qu'il imagine un seul instant que les marges de google auraient pu dégager un tel montant ? Évidemment non. La capitalisation boursière est un progrès économique nécessaire, et, dans l'histoire de l'humanité, elle a permis l'émergence de géants économiques. On peut disserter sur le bien-fondé de l'existence de ces géants, mais souvent, ils ont permis des progrès techniques sans équivalents.

    J'accorderai à Abadinte de critiquer le fonctionnement actuel de la Bourse, mais il ne se réduit pas à une simple histoire de méchants actionnaires d'un côté et de gentils entrepreneurs (travailleurs ?) de l'autre. Paradoxalement, j'en viens à me dire qu'Abadinte regrette certainement le capitalisme entrepreneurial des premiers temps, celui-là même dont Schumpeter, mon Totem, fait l'apologie. Intéressant de constater, d'ailleurs, comme je l'avais moi-même noté, que Jean Peyrelevade a des vues similiaires sur ce sujet.

  • L'i-phone tuera la téléphonie payante

    Je me suis fait une réflexion que je ne dois pas être le premier à m'être fait : puisque les iphone et appareils apparentés permettent désormais de se connecter sur internet en 3G, donc avec un débit relativement élevé, plus rien n'empêche d'adapter la technologie skype sur l'appareil et de disposer de ce fait de communications virtuellement gratuites. J'ai entendu qu'Orange et SFR tentaient de bloquer ce protocole, mais que d'ores et déjà, des utilisateurs avaient mis au point les premières passerelles. Tenez, par exemple, voici un procédé qui date de décembre...2007 ! Mais les premiers essais avaient eu lieu plusieurs mois auparavant. J'imagine qu'il y a bien mieux désormais.

    On peut raisonnablement penser que d'ici 5 ans, si les opérateurs téléphoniques n'ont pas trouvé d'autres services à vendre, ils seront à terre, puisque les communications de portable à portable ne passeront plus par leurs réseaux.