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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 24

  • Mais c'était bien un tigre, le tigre bleu de l'Euphrate, tas d'abrutis !

    Pauvre Laurent Gaudé. Il met en scène Alexandre le Grand mourant, qui fait le bilan de son existence et évoque un tigre bleu qu'il a vu traverser l'Euphrate.

    Jusque là, pas de panique, tout va bien. Le malheur, pauvre homme, c'est que son texte est tombé dans une épreuve de français au bac. Il s'est donc trouvé aux prises, entre enclume et marteau, avec pléthore d'abrutis et ignares candidats qui n'ont toujours pas compris la différence entre une majuscule et une minuscule. Ce n'est pourtant pas compliqué. Une majuscule, nom propre, une minuscule, non commun. Les ânes en question ont donc colporté partout que le tigre bleu de Laurent Gaudé était le Tigre, autre fleuve de Mésopotamie à peu près parallèle à l'Euphrate.

    Tas d'incapables. La minuscule ne laissait pas de place au doute, il s'agissait bien de l'animal, pas du fleuve. Bon, on peut encore admettre de jeunes candidats qu'ils racontent n'importe quoi, mais là où ça se gâte, c'est de réaliser que la sphère médiatique et la plupart des journalistes, faisant assaut de nullité, se sont complus à propager l'erreur. A vrai dire, ceux qui ont choisi le sujet n'ont rien trouvé de mieux que de préparer l'erreur en écrivant Tigre bleu, avec la majuscule donc, dans le paratexte. Le titre d'une oeuvre, c'est une chose, et l'un de ses acteurs/personnage, c'en est une autre, mais cela n'a pas frappé les préparateurs du sujet apparemment...

    Mais le plus drôle a été atteint avec une inspectrice de lettres citant un communiqué de l'éditeur de Laurent Gaudé, Actes Sud, assurant que la double interprétation était possible.

    Mon œil, tiens. On voit bien qu'ils ont essayé de calmer le bad buzz.

    Quelques professeurs de lettres un peu plus sérieux que leurs supérieurs hiérarchiques ont pris le temps de vérifier la chose et ont découvert que le texte de notre malheureux écrivain ne prêtait aucunement à confusion.

    Et c'est là que je le vis.
    A une centaine de pas devant moi, avançant avec précaution dans les hauts roseaux du fleuve,
    Un tigre bleu.
    (…)
    C'était le tigre bleu de l'Euphrate,
    Félin majestueux au pelage de lapis-lazuli.
    (…)
    Je le suivis. Il me fit traverser l'Euphrate,
    Et lorsque nous arrivâmes sur l'autre rive,
    Lorsque Bucéphale eut posé son dernier sabot sur la terre ferme,
    Il rugit comme un titan.
    Ses crocs étaient comme des couteaux d'or.
    (Acte V, pages 25-26)

    Laurent Gaudé a d'ailleurs confirmé qu'il s'agit bien d'un animal imaginaire

    Je passe sur les zyva qui sont venus pleurnicher sur twitter en étalant autant que faire se peut leur inanité intellectuelle.

    Pauvre France...

  • Régionales et île de France : le jour où l'on ne me marchera plus sur la tête.

    S'il y a une rancœur, une contrariété rageuse, devrais-je même dire, que j'éprouve très régulièrement, c'est bien le sentiment de se faire marcher sur les pieds quand ce n'est pas sur la tête à longueur de temps par les décideurs des différentes sphères.

    Je suis avec intérêt les premiers pas du MoDem dans l'optique des prochaines régionales en raison de la personnalité de ses deux principaux têtes de file.

    J'apprécie Yann Wehrling parce qu'il respecte les petites entités. Je me méfie d'une Région hypertrophiée et bureaucratique dont les décisions verticales s'appliqueraient aux Franciliens et aux collectivités locales franciliennes sans concertation ni négociation aucune. De ce point de vue, la réflexion entamée par Yann sur les smart cities m'intéresse et je l'invite vivement à la poursuivre.

    Marielle de Sarnez est un peu un OVNI politique. J'ai d'ailleurs commencé par intituler ainsi ce billet et les observateurs fins constateront que c'est le nom de l'url du billet. Dans la sphère politique, c'est la seule personne que je connaisse qui n'ait pas une vision verticale de l'exercice du pouvoir de l'État envers les individus. Elle avait inventé un concept que fort peu d'acteurs économiques ou politiques partagent, celui d'un État facilitateur. En somme, l'État n'est là ni pour emmerder les gens, ni pour les assister, mais pour leur rendre la vie plus facile.

    Dès qu'on construit un projet politique pour une région avec cette idée fixe en tête, je pense qu'on doit pouvoir éviter les principaux écueils et folies des grandeurs consubstantiels des mandatures de nos élus.

    L'île de France doit faire face à un défi énergétique et écologique de taille. Elle ne produit que 11% de l'énergie qu'elle consomme ! Il y a donc une réflexion à entamer sur la question. Anne Hidalgo à Paris et pas mal d'autres communes d'île de France concentrent leur action "écologique" sur le matraquage des automobilistes. Ignorent-ils (ou est-ce par incompétence ?) que le secteur du bâtiment est en effet à l’origine de 60% des consommations énergétiques et de près de la moitié des gaz à effet de serre de la Région ? La rénovation énergétique des bâtiments m'apparaît dans ces conditions comme un enjeu de premier plan. Mais qui en parle ?

    Il y a pourtant des enjeux à l'échelle territoriale qui me paraissent clairs :

     - repenser l’aménagement du territoire pour limiter les déplacements, ce qui ne signifie pas pour autant emmerder autant que faire se peut les automobilistes.

    -  réfléchir aux opportunités de production locale d’énergie. 

    - identifier les activités à maintenir ou à réintroduire sur le territoire pour favoriser les cycles courts (agriculture, traitement des déchets, …), les emplois locaux, entre autres.

    - réfléchir à la conception d'éco-quartiers basse-consommation (pas comme le monstre énergivore que nous prépare Anne Hidalgo à la Porte de Versailles avec sa Tour Triangle). 

    Un billet qui dit trop de choses d'un coup devient trop long. Je réserve donc mes réflexions suivantes pour un article ultérieur, mais j'en annonce déjà les thématiques : le tissu entrepreneurial parisien se caractérise par une faible proportion d'ETI (entreprises de taille intermédiaire). J'y ai réfléchi et lu pas mal de documents, et en fait, je suis arrivé à la conclusion suivante. Leur faible présence procède de la structure de la place financière parisienne. Les capitaux et les produits financiers que Paris propose, notre fiscalité, sont des handicaps pour les ETI au lieu d'être des atouts. Tout le volontarisme du monde échouera donc si on ne parvient pas à créer les conditions nécessaires pour une mutation en douceur de la finance francilienne. Je développerai ma pensée dans un prochain billet.

     

     

  • Migrants : le problème vient d'Érythrée et du Sud-Soudan

    J'ai essayé de savoir d'où venaient les migrants qui traversent actuellement la France et notamment Paris : principalement d'Érythrée et du Sud-Soudan.

    Je me suis alors demandé ce qui poussait à ce point les gens qui vivent là-bas à partir. Que dire ? C'est édifiant. Que ferait-on à leur place ?

    L'Érythrée est une sorte de Corée du Nord africaine, et le Sud-Soudan est ravagé par la guerre civile depuis son accession à l'indépendance.

    Évidemment, on serait tenté de proposer que l'Europe intervienne directement dans ces pays pour y établir les conditions d'un ordre et d'un droit acceptables. L'inconvénient, c'est que les récentes tentatives européennes ou américaines de renverser des pouvoirs locaux épouvantables ont à chaque fois abouti à propager un chaos sur lequel a prospéré la mauvaise herbe islamiste.

    L'Enfer, plus que jamais, est pavé de bonnes intentions. Très honnêtement, je ne sais pas quoi faire. Je n'ai pas d'idées. Les yakafaukon ne m'intéressent pas, et, toute solution qui consisterait à assister des pays entiers ou à leur verser des sommes astronomiques (dont l'essentiel s'étiolerait dans la corruption, au demeurant) n'est pas viable.

    Peste ou choléra, voilà le choix actuel, jusqu'à ce qu'un diplomate de génie imagine les solutions géopolitiques de demain.

    Je n'ai aucune expertise dans ce domaine, mais intuitivement, je tendrais à dire que tout effort pour stimuler et protéger les micro-activités économiques dans ces pays (est-ce possible par la force, je ne le sais pas) est de nature à nous dégager l'espoir de jours meilleurs.

  • Qatar : pas si simple.

    Je ne peux pas dire que j'ai grande estime pour le régime qatari. Ce pays fait parie des pires de la planète à de nombreux égards. Pour autant, il est réducteur d'affirmer qu'il finance urbi et orbi toutes les filières djihadistes de la planète. Pas plus que l'Arabie Saoudite, d'ailleurs.

    Ce qui est vraisemblable, c'est que des financements importants au sein de la mouvance djihadiste proviennent de ces deux nations. Il est également possible voire probable qu'elle bénéficie de sympathies au sein des appareils d'État de ces deux régimes. Mais cela ne signifie pas pour autant qu'elle soit approuvée au plus haut niveau dans ces deux pays.

    On appréhende assez mal le fonctionnement des pays du golfe, me semble-t-il dans nos pays européens. Il ne s'agit pas d'états centralisés et structurés comme les nôtres. Au contraire, en dépit de leurs richesses, ces nations ont conservé un fonctionnement féodal reposant sur des alliances et des allégeances entre différentes tribus. 

    Ce qui est probable, c'est que le Qatar a joué un jeu trouble pendant un long moment en Syrie parce que son pouvoir pensait pouvoir contrôler ou orienter une large partie du spectre islamiste. Ce qui est aussi vrai, c'est que le Qatar est peu regardant ni vigilant sur les mouvements de fond sur son territoire. Mais ce n'est pas spécifique au financement des filières djihadistes. C'est son mode de fonctionnement de manière générale sur les mouvements d'argent, où qu'ils aillent et d'où ils proviennent.

    La porosité est tellement forte entre les différentes factions islamistes, quelles que soient leurs allégeances, qu'il est bien difficile d'y voir clair. 

    On ne sait pas trop ce que finance le Qatar et je ne sais pas si le Qatar le sait clairement lui-même. Sur le fond, cela ne le dérange sans doute pas d'armer des groupes proches d'Al-Qaeda dès lors qu'ils se contentent de mener des guerres locales, notamment là où un arc chiite pourrait devenir un danger pour les pays sunnites. Un Iran et un Irak Chiite, un Hezbollah puissant au Liban et un pouvoir Alouite en Syrie, cela commençait à faire beaucoup pour les pays du Golfe. Leurs alliés naturels leur ont semblé la réaction sunnite partout où elle se produisait, or, elle a pris à chaque fois les traits du djihadisme.

    Il est très peu vraisemblable que le Qatar soutienne des attentats sur notre sol ou dans quelque pays européen que ce soit. En revanche, il considère ses intérêts régionaux, et, là-dessus, on peut dire qu'il est prêt à prendre des risques (du moins à nos yeux) d'autant que l'intégrisme islamiste ne le gêne pas plus que ça.

  • Une partition de la Syrie et de l'Irak est inévitable.

    A la tournure que prennent les événements, je me suis résolu à penser qu'une partition de la Syrie et ne pouvait plus être évitée.

    Dans chacun de ces pays, il faut trouver des compromis pour réserver une terre pour les Sunnites, pour les Chiites, pour les Alaouites et pour les Kurdes. Les Chrétiens, les Druzes, les Yézidis et les autres minorités ont toujours vécu en bonne intelligence avec les Kurdes et les Alaouites. C'est donc du côté de ces deux communautés qu'il faut chercher une association.

    Je rejoins François Bayrou pour penser que c'est une erreur, désormais, de chercher à faire tomber Bachar el Assad, malgré les horribles et nombreux crimes de son régime. Mieux vaut préparer la partition devenue inévitable du pays. Les Alaouites jugeront si oui ou non, ils souhaitent conserver ce dirigeant.

    Sauvons de la Syrie ce qui peut l'être et reprenons d'urgence Palmyre aux Djihadistes. 

    Même si cela nous fait mal au coeur, il faut coopérer avec Bachar el Assad pour chasser et détuire l'ennemi commun. Ni les dirigeants syriens ni les dirigeants iraniens ne cherchent à déclencher une guerre mondiale ou à propager un islam si intolérant, rigide et cruel qu'il n'a jamais existé quoi que ce soit de tel dans son histoire.

    Il ne faut pas se tromper : les djihadistes ne renvoient pas l'Islam à une époque rêvée de son histoire mais à une horrifiante dystopie capable de donner à un régime aussi inquiétant que celui de la Corée du Nord, l'aspect d'un Eden accueillant.

    Le maître mot doit être de détruire Daech. Mais pour cela, il est essentiel de ne pas donner de raisons aux Sunnites de voir en ce dernier leur protecteur. Ce n'est pas gagné en Irak où le régime joue avec le feu avec ses milices chiites...

  • Serres d'Auteuil et Roland Garros : que de chemin parcouru.

    J'ai eu ce midi en écoutant France Info une profonde satisfaction morale. Je pense avoir été l'un des deux premiers blogs à avoir fait connaître sur internet le projet alternatif de couverture de l'autoroute A13 pour permettre l'extension de Roland Garros au lieu de saccager les Serres d'Auteuil. Je pense que le Parisien Libéral a dû être le premier, en fait. Nous connaissons bien tous les deux le 16ème arrondissement de Paris, pas étonnant que nous ayons été à la pointe.

    La solution était arrivée jusqu'au Conseil de Paris via Jean-François Martins, à l'époque élu MoDem, en 2011. Le Parisien Libéral s'en était réjoui, d'ailleurs. Entre-temps, l'idée a fait son chemin, je n'en retracerai pas toutes les péripéties, mais les associations de défense des Serres s'en sont emparées à leur tour.

    Et puis la divine surprise est d'abord venue de Ségolène Royal ces derniers mois, lorsqu'elle a demandé une expertise pour étudier la faisabilité d'un projet que Bertrand Delanoë puis Anne Hidalgo n'ont eu de cesse de repousser.

    Et ce midi, ma satisfaction est venue de ce que la radio que je cite parlait de deux projets concurrents. NOTRE solution, celle que nous avions portée pendant quatre ans est devenue une alternative crédible au point que la presse la considère désormais crédible au même titre que les projets de saccage de la majorité socialiste.

    Ça fait chaud au coeur. Pot de terre contre pot de fer, on se dit parfois qu'on ne sert pas à rien, finalement. Deux petits blogs de trois fois rien. Je ne voudrais pas refaire le Cid, mais je me dis quand même que nous partîmes cinq cents mais par un prompt renfort nous nous vîmes trois mille en arrivant au port.

  • Réforme du collège : un beau bras d'honneur du gouvernement.

    François Bayrou a été le premier à réagir, dans la classe politique, après le magnifique bras d'honneur que le gouvernement, Valls, Hollande et Najat Vallaud-Belkacem en tête, a infligé aux Français de tous bords, et, tout naturellement, aux enseignants qui se révoltaient.

    Voilà un bel exemple de duplicité socialiste. Madame Vallaud-Belkacem fait du bruit sur tous les plateaux pour assurer que le gouvernement dialogue et explique sa réforme, et, en douce, pendant la nuit, elle fait publier un décret au Journal Officiel pour faire passer sa réforme.

    Si ce n'est pas cracher à la gueule des enseignants et des Français hostiles à cette réforme idéologique et malhonnête, je ne sais pas ce que c'est...

    Une manifestation nationale, comme le propose Bayrou, ça me convient bien, histoire de ne pas se laisser marcher dessus sans rien dire.

  • Errare humanum est, sed persevare Diabolicum, Najat !

    Elle est incroyable Najat Vallaud-Belkacem. Sa réforme à la noix fait le plein contre elle et elle en rajoute une couche avec un pseudo-rétropédalage.

    François Bayrou a crié un peu vite victoire pour le latin et le grec. Pour l'instant, le compte n'y est pas, et, comme le disait à juste titre Laocoon, prêtre d'Apollon à Troie, timeo Danaos et dona ferentes. 

    Et puis ce n'est pas fini. Najat et ses sbires pédagogols ne sont toujours pas revenus sur leur décision imbécile et crétine de supprimer les classes bilangues. L'allemand n'est donc pas sauvé.

    Il faut d'ailleurs préciser que toutes les langues vivantes perdent des heures d'enseignement, passant en-dessous de la trois heures par semaine.

    C'est étrange, je ne voyais pas, à l'origine, Valls et Hollande pédagogolâtrisés dans le domaine de l'Éducation. Comme quoi, on peut se tromper. A vrai dire, j'avais entendu quelques âneries tout de même de la part de Valls, mais venant de Hollande, je suis plus surpris.

    Certaines voix bien informées me font savoir que le projet de Najat était en fait dans les cartons de cet abruti prétentieux de Peillon. Cela ne m'étonne pas. Bien le genre d'idées à la con qu'il peut porter.

    Au passage, quand je considère les soutiens de cette réforme de merde, je retrouve tous les "progressistes" à la c... dont le MoDem s'était rapproché en 2009. J'ai détesté cet épisode et j'avoue que l'image que j'avais de mon parti a définitivement viré (en mal) à cette époque.

    J'observe que sur cette réforme, seul Bayrou est audible et compréhensible. Je n'ai strictement rien compris à ce qu'a raconté Marc Fesneau. Je ne sais pas si c'est un problème de retranscription, mais j'ai beau m'échiner à tenter de donner un sens à ce paragraphe, rien ne vient.

    Je pense que, y compris à gauche, il y a une question sur cette réforme des collèges, parce qu’elle est confuse, au-delà d’être jargonnante et de blablater pour ne rien dire et sur un certains nombre de thèmes que sont ce qu’on appelle « les humanités » pour faire un peu savant, en tout cas les langues anciennes sont l’affaire des classes bilingues, et sur l’affaire de l’Histoire, ce sont des choses très symboliques, on a l’impression que l’on a marché sur la tête et que au motif qu’il faudrait niveler, on nivelle plutôt vers le bas, et tout cela n’est pas compréhensible sur des affaires d’Histoire, moi je ne comprends pas la façon dont on compte enseigner l’histoire, en sortant un peu de la chronologie, en disant il faut en faire une épopée, on décide de faire l’impasse sur certains thèmes et pas sur d’autres, tout cela est un peu bâclé.

    Comprends rien. Je crois discerner que Marc n'est pas vraiment favorable à la réforme, mais il faudrait formuler les choses plus clairement, parce que là...

    Cela dit, j'ai été un peu injuste en disant que seul Bayrou était audible sur le sujet. Entre le début et la fin de mon article, je viens de prendre connaissance de la réaction de Marielle de Sarnez, et je la trouve très pertinente. Elle a d'ailleurs assez bien résumé la mauvaise foi socialiste et ce qu'il eût été fondé de faire en étant honnête (mais les Socialistes ne le sont pas) :

    Oui, c’est une mauvaise réforme parce que son inspiration n’est pas fondée, son inspiration n’est pas juste. Si on prend l’exemple des classes bilingues : il y a 18 % d’élèves dans les classes bilingues – alors si on est un bon ministre de l’éducation nationale, qu’est-ce que l’on devrait se dire ? On devrait se dire « Il y a 18 %, c’est insuffisant, donnons l’excellence à tous ! Comment faire en sorte que la plupart des élèves puissent bénéficier demain des classes bilingues ? ». Au contraire, on dit « non, il n’y en a que 18 % donc on va supprimer les classes bilingues »

    J'ajoute que Valls emporte la palme du faux-cul en tentant de faire passer pour un clivage gauche-droite ce qui est simplement une bourde monumentale de son gouvernement et de sa ministre. Je me posais pas mal de questions sur ce gars-là depuis quelque temps, mais là, il vient juste de marquer une longue série de mauvais points à mes yeux.

  • Quousque tandem abutere patientia nostra, Najat ?

    Cela ne doit plus être au programme, de nos jours, d'étudier les Catalinaires, et c'est bien dommage, mais le début de la première catilinaire a quelques chances de pouvoir être reconnu par les plus anciens tant le discours de Cicéron contre l'infâme Catilina est devenu célèbre. Traduite en français cela donne : jusques à quand abuseras-tu de notre patience Najat ?

    Certes, elle est mignonne mais alors pour le reste...bornée, de mauvaise foi et incompétente. Elle a réussi le tour de force de se mettre à dos les intellectuels, les éditorialistes, la droite (ça, c'est normal), le centre, le front de gauche et quelques fortes personnalités du PS (Gérard Collomb, Julien Dray et Jack Lang entre autres). Et ce n'est pas tout : elle a rendu furieux les professeurs, leurs associations et leurs syndicats les plus représentatifs (SNES, SNALC).

    Elle se moque carrément du monde en affirmant que les petits Français vont pouvoir commencer l'allemand en CP. Ah oui ? Et qui va l'enseigner ? On n'y arrive déjà pas avec les CM2 et il devient difficile de recruter des enseignants pour le collège dans cette discipline.

    Le latin et le grec, proposés à tous ? Le mot "grec ancien" a purement et simplement disparu des documents officiels dans leur nouvelle version et telles que les choses sont présentées, aucun cadre contraignant pour en assurer l'enseignement. Si elle était honnête, elle rendrait obligatoire l'enseignement du grec et du latin à tous les élèves de France avec des horaires définis. Voilà qui mettrait fin aux prétendus calculs des prétendus privilégiés qu'elle s'est empressée de dénoncer avec un populisme et une malhonnêteté digne des grands procès de Moscou et autres purges staliniennes des années trente.

    Je la cite quand même, cela vaut son pesant de cacahuètes : 

    Je soutiendrai cette réforme du collège jusqu'au bout (...) et de toutes mes forces sans jamais faillir face à ceux qui ne proposent rien, et qui voudraient qu'on reste sur le statu quo actuel.

    Ça mérite un clap clap de fin.

    Ce qui risque surtout de t'arriver, ma jolie, c'est de te faire déboulonner, et plus vite que tu ne le penses, d'autant que le mou de l'Élysée et l'excité de Matignon ont commis l'erreur fatale d'engager leur responsabilité derrière ta réforme minable.

  • Najat Vallaud Belkacem doit démissionner.

    Quand quelqu'un rate et torpille tout ce qu'il entreprend, on dit communément qu'on a affaire à un tâcheron. Je crois bien que nous avons trouvé le nôtre avec Najat Vallaud Belkacem au Ministère de l'Éducation Nationale. Pardonnez la grossièreté, mais on peut dire qu'elle n'a fait que des conneries depuis son arrivée à la rue de Grenelle.

    Il y a bien sûr la question du latin et du grec, de l'allemand aussi, pour lesquels François Bayrou a fort bien répondu. Je trouve juste cette jeune femme d'une malhonnêteté intellectuelle confondante. Accuser les éditorialistes et les intellectuels de ne songer qu'à préserver leurs privilèges et ceux de leurs enfants parce qu'ils s'indignent de la disparition programmée du grec, du latin et des menaces qui pèsent sur l'allemand, c'est montrer le fond de sa pensée. La ministre s'est échinée à assurer à l'opinion publique qu'elle souhaitait offrir les humanités classiques à tous. On voit pourtant dans sa réponse à quel point le bourdieusisme indigeste dont la gauche abreuve le système éducatif imprègne son idéologie. Comme ses soutiens, FCPE, SGEN, officines pédagogistes de tout acabit, elle associe les langues anciennes et l'allemand à la tradition et l'élitisme, toutes choses que la gauche bien-pensante déteste. Et Dieu sait si elle en fait partie...

    Malheureusement, Madame Vallaud Belkacem n'en est pas à son coup d'essai en matière de projet mal ficelé et bêtement faisandé par incapacité à dépasser son  déterminisme idéologique. Pour moi qui suis attaché à la liberté de la femme et à son statut, j'ai été effaré par l'imbécillité crasse avec laquelle la question a été amenée à l'école : je parle des fameux ABCD de l'égalité. J'ai déjà dit ce que j'en pensais, mais je complète me pensée : il ne fallait pas donner l'impression que rien n'était sexué (même si ce n'est pas tout à fait faux dans l'absolu) mais il fallait amener habilement l'idée que les rôles dans lesquels on tendait à contenir les garçons et les filles n'étaient pas exclusifs. Qu'un garçon pouvait bercer un bébé, par exemple, et une fille monter un meuble. On peut en procédant avec astuce utiliser les jouets et les activités ludiques pour obtenir de tels résultats. Le problème, c'est que l'égalité entre hommes et femmes ne s'enseigne pas directement, en tout cas, pas avec des gros sabots et des cours de morale, et encore moins avec des expériences pédagogiques. 

    Bilan ? Nul. Chacune de ses interventions a remonté l'opinion publique. A chaque fois elle a accusé les uns et les autres de propager des rumeurs. Bis repetita non placet, n'en déplaise à notre pourfendeuse de la langue latine. Elle pourrait peut-être commencer à se poser des questions et en tirer les conclusions qui s'imposent ? Ne plus s'occuper d'éducation, par exemple, ce serait toujours ça de gagné pour la France...