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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 191

  • Par delà bien et mal dans le jardin des Bobos...

    L'échange aigre-doux, entre Bruno Roger-Petit et moi-même sur l'idée d'une acquisition de la nationalité via un système de points et une période probatoire a produit quelques commentaires sur le site du Post qui valent d'être reproduits pour éclairage.

    Bruno Roger-Petit

    Eh ben voilà... On touche au vrai point de divergence. Oui, je crois au relativisme des valeurs. Et c'est bien pour cela que je suis hostile à cette loi ridicule contre les visages dissimulés. Et c'est pour cela que je place l'Etat de droit républicain au-dessus de toutes les valeurs. 
    Comme le dit très bien une illustre blogueuse* cette semaine: Les "droits de l'homme ne forment pas une politique, ils doivent réguler une politique, ils constituent une limite, une vigilance, un cran d'arrêt. Et s'ils le peuvent, c'est précisément parce qu'ils sont abstraits, vides d'une certaine façon, qu'ils ne définissent aucun homme en particulier, que l'homme des droits de l'homme n'existe pas, parce que l'homme de fait est toujours d'abord et déjà incarné. Né blanc, noir, petit, grand, difforme, beau, ici ou ailleurs. Ces déterminismes naturels sont sa situation, pour le dire en termes sartriens, à laquelle il est chargé de donner un sens, telle est sa liberté. Non pas de faire qu'il ne soit pas blanc, noir, petit ou difforme, mais qu'il charge de sens ce que la nature lui a donné. Quant aux déterminismes sociaux, la politique est précisément là pour les enrayer (l'a-t-on oublié ?)."

    l'hérétique

    Eh bien on a une différence de fond. Il y a des valeurs qui sont universelles parce qu'elles touchent profondément l'être humain. Toutes les civilisations connaissent la souffrance, et donc, le mal, envisagé comme ce qui provoque la souffrance. Cela n'a rien de relatif : trouvez-moi une seule société humaine qui l'ignore !
    La seule chose qui pondère la souffrance, et encore, c'est très relatif pour le compte, c'est l'ignorance. L'ignorance qui est reliée à la sphère du savoir et de la vérité, je vous le concède, est toute relative parce qu'elle peut être affaire de point de vue, particulièrement dans le domaine de la morale.
    Notre conception des droits de l'homme est issue d'une volonté continue de lutter contre la/les souffrances. Tous les hommes, toutes les nations peuvent s'y retrouver. Bien sûr, la voie est étroite, parce comme le dit Pascal, l'homme n'est ni ange ni bête, et qui veut faire l'ange, fait la bête. Je me défie donc des pensées parfaites, apanage des idéologies totalitaires, dès lors qu'il faut définir un bien et un mal. Il n'en reste pas moins qu'une société, pour éviter sa dislocation, doit s'appuyer sur une certaine forme de consensus, y compris moral. Le port de la burqa ne rentre pas dans ce consensus, et son rejet  l'emporte  sur la tolérance, autre valeur du consensus qui fonde notre pacte social, parce que la tolérance n'est pas strictement synonyme de relativisme des valeurs, autre sophisme dans lequel, incidemment, vous entraînez votre lecteur et votre pensée.

    *NDLR : Mazarine Pingeot

  • Vichystes et Munichois...

    Bon bon : je vois que Roger-Petit a mal vécu ma réplique à son procès en sorcellerie vichyste. L'heure d'un questionnement existentiel sur la boboïtude agite son blogue. Je suis flatté mais inquiet d'apprendre que je suis une cohorte à moi tout seul, puisque Roger-Petit écrit :

    la grande cohorte droito-nationalo-souveraino-facho-réaco-internautique m'est tombé sur le râble, et d'un dans un élan unanime m'a décrété « bobo ».

    Comme je suis le seul à avoir réagi, je présume donc que je suis une cohorte à moi tout seul. CQFD...

    L'inquiétant, c'est que Roger-Petit récidive. Je lui ai d'ailleurs répondu :

    Vous êtes gonflé, Bruno Roger-Petit : vous vous gardez bien de citer ce qui est gênant pour vous dans mon billet et en plus vous récidivez. Je vous l'ai dit, l'égalité et la liberté des femmes ne sont  pas réductibles à une question de culture. Au contraire, je le répète, il y a là quelque chose qui touche à l'universel et qui dépasse largement nos débats franchouillards, ce que vous faites semblant de ne pas comprendre. Vous me demandiez un critère, en voilà un. Quant à une vie normale, ne faites pas l'idiot volontairement : vous avez très bien compris ce que je veux dire. Pas de délinquance, respect de nos principes fondamentaux, c'est tout. Quant au fait que cela va créer un citoyen de seconde zone, il serait plus exact de dire qu'il y aurait ainsi un statut transitoire entre une citoyenneté pleine et entière et la naturalisation. Je ne vois toujours pas ce qui vous choque, et encore moins le rapport avec Vichy (une obsession, chez vous, pour disqualifier vos contradicteurs).

    Il faudra m'expliquer en quoi le fait de refuser la nationalité française à un individu est une persécution, a fortiori un individu qui se fout des Droits de l'Homme que vous invoquez à tour de bras, comme de l'an 40.

    Roger-Petit est d'une mauvaise foi incroyable : il s'obstine à parler d'identité nationale alors que je n'ai prononcé ces mots à aucun moment et que je lui répète (mais est-il capable d'entendre ?) qu'il n'y a pas là une histoire d'identité nationale. J'ajoute même que je déplore tout à fait que Hortefeux et une partie de la droite réduisent à une question d'identité nationale un tel débat. Oui, je le déplore, et je déplore aussi que Roger-Petit marche dans leurs traces en admettant qu'il y ait là un sujet qui soit réductible à l'identité nationale, parce que c'est bien ce qu'il sous-entend, in fine.

    Roger-Petit écrit :

    Le régime de Pétain-Laval « défrançisait » par la généalogie, le régime actuel et ses supporters, directs ou indirects, conscients ou inconscients, voudraient le faire par la culture, la religion, le mode de vie. Tout le contraire de 1789 et de ses héritages successifs, 1848, 1905, 1936, 1945, 1981.

    Roger-Petit considère donc que toute idéologie qui revient à faire de la femme une mineure perpétuelle est une histoire de mode de vie ? De culture ? De religion ? Il pense très fort à l'Islam et à l'islamophobie sans oser prononcer les mots. C'est bien pour récuser le raccourci fallacieux Islam = minorité de la femme + burqa que cela a un sens de légiférer contre toute pratique qui déclarerait la femme inférieure. Quant à la délinquance, oui, cela me semble logique de ne pas le considérer comme un mode de vie et de ne pas ouvrir les portes de son foyer à qui en ferait profession. Quand je parle de délinquance, je ne parle évidemment pas de voler une pomme (selon un procédé rhétorique classique, Roger-Petit minore mon propos pour le rendre absurde) mais d'une délinquance dure. Bref, comme je l'ai dit dans mon précédent billet, une fois encore, Roger-Petit montre dans quelle incroyable confusion des valeurs (et du raisonnement !) il barbote...

    Je crois avoir conclu à raison dans un commentaire de la manière suivante :

    Avant Vichy, il y a surtout eu les Munichois, qui étaient convaincus qu'Hitler était un gentleman, voyez-vous. Les ancêtres des bobos, en somme .


  • ça bataille dur sur le bouclier fiscal...

    Intéressants, les débats sur le bouclier fiscal à l'assemblée nationale : au départ, il y a une proposition de loi de Jean-Marc Ayrault et plusieurs députés socialistes afin d'abroger le bouclier fiscal. Sur cette proposition, il y a eu une série d'amendements visant à raboter autant que possible les impôts comptabilisés dans le bouclier fiscal. Par exemple, Charles de Courson suggère de ne plus compter les impôts locaux dans le bouclier, parce qu'il ne voit pas pourquoi l'État devrait être comptable des choix fiscaux des communes. Très juste, en effet. Dans le débat, j'ai le sentiment que les voix modérées sont étouffées par deux prises de position diamétralement opposées, mais également bornées. D'un côté, les Socialistes veulent l'abrogation du bouclier sans conditions, c'est ce que dit leur projet de loi. De l'autre, côté UMP, il y a un refus catégorique, on estime légitime le principe même d'un bouclier fiscal parce que l'impôt ne doit pas être confiscatoire.

    Entre les deux, il y a les voix de bon sens, celle de Nicolas Perruchot et Charles de Courson qui proposent un compromis : supprimer l'Impôt de Solidarité sur la Fortune, et du coup, le bouclier dont l'objet principal était justement de corriger les excès du premier. En parallèle, ils suggèrent la création d'un nouveau taux marginal de 45% sur les tranches de revenus supérieures à 110 000 euros par an et un relèvement (de 18% à 19% - il y a eu un premier amendement des deux députés néo-centristes pour 20% mais ils se sont apparemment ravisés et en ont proposé un second à 19%) du prélèvement libératoire sur les plue-values mobilières (taxer plus les bénéfices sur les actions, en somme). Cela me paraît bien, et je trouve que les trois députés MoDem devraient se rallier à ces propositions que je juge modérées et justes.

    Mais bon, comme en face, ça ne veut pas céder ni d'un côté, ni de l'autre (les Socialistes veulent supprimer le Bouclier ET maintenir l'ISF en l'état, invoquant la justice fiscale plutôt que son efficacité : à défaut, ils ont déposé un amendement pour retirer l'ISF du champ du bouclier...) du coup, le débat a changé d'optique : à défaut de dégager le bouclier fiscal, les différents intervenants essaient de le vider de sa substance en excluant le plus grand nombre d'impôts possibles de son champ d'application.

    Charles de Courson et Nicolas Perruchot proposent également de rendre pérenne la taxation sur les rémunérations variables des opérateurs de marché : jusqu'ici, elle ne valait que pour l'année 2009. De son côté Philippe Vigier suggère que les banques acquittent une taxe de 10% dont les bénéfices seraient reversés directement aux banques de financement des TPE/PME (OSEO).

    Face aux obstructions socialistes et conservatrices, le Nouveau Centre a donc changé son fusil d'épaule et proposé autre chose : plutôt que de supprimer le bouclier fiscal, il demande soit d'en rehausser le plafond à 60%, soit, en cas de taux inchangé, d'en faire sortir toutes les cotisations sociales (CSG, CRDS, RSA). Sur ce point, ils sont suivis par les Socialistes qui ont déposé, après eux, un amendement similaire. De la même manière, ils sont aussi favorable à l'exclusion de la taxe foncière, un impôt local, du champ du bouclier. Ce sont les seuls points de convergence que j'ai notés.

    Après, est-ce que néo-centristes et socialistes iront jusqu'au bout et voteront ensemble cet amendement ?

    Le problème, c'est aussi la méthode socialiste, tout en refus de la moindre négociation ; leur proposition de loi le dit explicitement : « revoir cette question partiellement suppose en réalité de la revoir totalement. ». Tout l'inverse de l'attitude qu'il faudrait adopter pour avancer...

    Un rapport a été déposé le 5 mai, mais il n'est pas encore en ligne. Les discussions en séance publique auront lieu les jeudi 20 mai et mardi 25 mai. Je vais me faire un pense-bête. Ça va chauffer, c'est évident. Pour l'instant, il ne s'agissait que des débats en commission. Il reste à savoir ce qu'il va se dire lors des débats, et in fine, comment chacun va voter mis face à ses responsabilités : j'imagine, enfin, j'espère qu'un vote amendement par amendement sera possible, et que la proposition ne fera pas l'objet d'un vote global. De toutes façons, si en commission, on accepte de débattre du champ d'application du bouclier fiscal, c'est qu'on escompte, enfin je l'espère, parvenir à quelques points de convergence.

    Toutefois, rien ne sera possible sans débaucher quelques députés UMP lors du vote, car l'UMP détient la majorité absolue à elle toute seule...Au moins 13 députés UMP s'étaient déclarés favorables à la suspension du bouclier, et la députée Marie-Anne Montchamp (UMP) avait déjà (en vain) proposer de sortir la CRDS du bouclier.

    Je suis contre la position socialiste, purement idéologique, et d'ailleurs les Socialistes le reconnaissent : l'abrogation totale du bouclier ne rapporterait qu'un demi-milliard d'euros. Une paille au regard de nos déficits. Mais je suis également contre le maintien en l'état de l'actuel bouclier. Il y a peut-être une brèche pour en prévoir un gros aménagement, ou, ce qui serait le plus logique, le supprimer conjointement avec l'ISF, dans le cadre d'une réforme fiscale de plus grande ampleur.

    Le malheur pour le MoDem, c'est que faute de disposer d'un poids politique, il s'est avéré impossible de figurer dans une commission, puisque c'est fonction de la représentation à l'assemblée qu'en sont nommés les membres. Les députés pourront au mieux se faire entendre comme non-inscrits, c'est à dire un temps ridicule. En somme, si le MoDem a quelque chose à dire, il a intérêt à le faire via les médias, faute de porte-voix dans l'Assemblée.

    En tout cas, pour ma part, je ne vais pas manquer de remplir fidèlement l'étude d'impact si elle vient à figurer jusque sur le site de l'Assemblée. Le problème, pour ce que j'ai vu des lois qui y figurent, c'est que l'étude ne les accompagne que pour autant que la loi soit proposée par le gouvernement, et non par un groupe de députés, a fortiori d'opposition... Je pressens que ce sera encore sur mon blog que mon inaudible voix se fera encore le mieux entendre...

  • Des électeurs privés de vote en Grande-Bretagne ?

    Toujours peu réjouissants, les résultats finaux pour les Lib-Dems qui ne seraient finalement qu'à 22.6% des suffrages. Ils disposent actuellement de 39 sièges (551 dépouillements sur 650 circonscriptions), et 61 députés sont envisagés, même si certaines projections les donnent à 54.

    En revanche, ce qui est plus grave, c'est que des centaines d'électeurs britanniques se sont retrouvés empêchés de voter en raison de la mauvaise organisation du scrutin et des files d'attente liées à la forte participation. Cela pourrait entraîner une annulation de plusieurs élections.

    La seule consolation de ces élections, c'est qu'il ne sera pas possible d'obtenir une majorité dans les Lib-Dems. Nick Clegg doit être très ferme sur la réforme de scrutin : c'est le moment où jamais de l'imposer. Les Tories ont admis qu'ils ne l'accepteront pas, et Cameron briserait sans doute son parti s'il s'y essayait. Il reste donc à voir ce que sont prêts à consentir le Labour. Les circonstances sont historiques, cette situation ne se reproduira peut-être pas. Les Libéraux-Démocrates doivent en profiter pour assurer une meilleure représentation nationale et en finir avec le scrutin uninominal à un tour.

    Je vois de nombreuses similitudes entre Lib-Dems et le MoDem de 2007 : une forte popularité et du parti, et de son leader, mais une vraie difficulté à la convertir en votes dans les urnes. Pourtant, finalement, alors que les Lib-Dems augmentent en voix, ils perdent en sièges puisqu'ils ne retrouveront pas leurs 63 députés.

  • Lib-Dems en perte de vitesse ?

    J'espère vraiment que les premières projections ne sont pas fiables : apparemment, les Lib-Dems, en dépit de leurs succès initiaux perdraient finalement 3 sièges, passant de 62 à 59, tandis que les Tories récupèrent 307 sièges et le Labour 255. 29 pour les autres partis.

    Tout peut encore bouger, mais ce sont les tendances lourdes. Quelle déception, toutefois, si les Lib-Dems en restent finalement là après avoir flambé.

    J'espère que demain viendra me réconforter.

  • Silence, on gèle les budgets !

    Bon, François Fillon semble déterminé à prendre le taureau par les cornes. Ouf, souhaitons-lui bonne chance. Il a évoqué le sujet devant Nicolas About, président de l'Union Centriste au Sénat. Il semble déterminer à raboter sérieusement les niches fiscales et sociales. On n'a effectivement pas le choix. Ce que j'espère, maintenant qu'il semble avoir repris la main, c'est que l'on discute, que l'on ouvre des débats non pour décider s'il faut réduire nos dépenses, mais plutôt sur les arbitrages.

    Pourquoi le gouvernement n'ouvrirait-il pas une zone, comme l'avait fait Copé il y a quelques années, sur le budget de l'État, où le citoyen pourrait être mis en face des arbitrages possibles ? Y figureraient les dépenses de l'État, les postes budgétaires, les détails de ces postes et les recettes. Chaque citoyen pourrait y faire une simulation pour faire valoir son point de vue, et, idéalement, on pourrait y déposer des commentaires.

    On peut travailler tous ensemble sur cette priorité nationale, mais il faut le faire sans idéologie ni arrière-pensées, et notamment, songer d'abord aux objectifs et aux missions de chaque service de l'État avant toutes choses.

    Cela dit, cela suppose d'en finir, dans la classe politique, avec une manie détestable de l'effet d'annonce, c'est à dire la promesse en l'air dont on n'a pas étudié sérieusement le financement. Désormais, toute décision budgétaire, tout projet de loi doit d'abord s'appuyer sur les recettes dont l'État dispose et sur rien d'autre. Et comme actuellement, la France est endettée jusqu'à la moëlle, le mieux est de ne faire aucune promesse.

    François Fillon compte adresser dans les prochains jours une lettre de cadrage à chaque ministre, je l'attends avec impatience. J'espère aussi que les économies envisagées seront pertinentes. Si Fillon réussit son pari sans trop de casse, je lui dirai bravo.

  • Pourquoi Norton déconne avec downloader ?

    Je dispose sur mon ordinateur de Norton antivirus. Pendant longtemps, j'ai utilisé des Anti-virus alternatifs tels que Kaspersky, Steganos ou AVG. Par flemme, depuis deux ans, et aussi parce que j'avais lu plusieurs classements positionnant bien Norton, je me suis résolu à acheter le logiciel et à payer par deux fois le renouvellement de la licence.

    Récemment, mon anti-virus a découvert soudainement la présence du virus dowloader. Une sorte de troyen qui permet à des malwares de s'exécuter sur un ordinateur. A priori, il n'est pas actif sur ma machine, encore que, mais, j'ai souhaité m'en débarrasser. Or, Norton s'est révélé incapable de le supprimer. J'ai fait quelques recherches, et j'ai constaté que le virus existe depuis 2002 ou 2003, me semble-t-il. J'ai constaté la présence de messages affolés à propos de ce virus dès 2006 avec un Norton incapable de le dégager. Or, 4 ans après, je constate que Norton en est toujours au même point, puisqu'outre ma situation personnelle, j'ai parcouru des forums où des messages récents indiquent le même problème. Conclusion, que fout Symantec depuis quatre ans ?

  • Les peuples paient cash...

    Tout comme Nicolas et ses humeurs de vaches, je tends à penser que Zeus n'est pas comptable de l'addition que doivent payer les Grecs, désormais. Il y a toutefois une chose qui m'étonne dans les décisions prises par les pouvoirs grecs : plutôt que de s'attaquer frontalement à la fraude fiscale qui représente un manque à gagner délirant, ils ont préféré taper sur les retraites, les fonctionnaires, et cetera...

    Je demeure perplexe. La Grèce va matraquer sa croissance, risque de faire partir ses jeunes, et si elle rassure temporairement ses prêteurs, elle risque de faire fuir les investisseurs. A mon avis, il eût été (mais c'est encore possible) préférable de décréter certes des mesures exceptionnelles pour l'année en cours, mais surtout, de prévoir des investissements massifs dans la justice et le contrôle fiscal. Une fois une  deux années écoulées, voir ce qu'il en est alors de l'efficacité d'une telle réforme. Je pense que la lutte contre la fraude fiscale serait bien plus acceptée par les Grecs, même s'ils en profitent pour une large majorité. Quand on lit les déclarations fiscales des quartiers les plus riches d'Athènes, on a l'impression qu'on vit en Seine Saint-Denis... De plus, une justice efficace rassure aussi les partenaires financiers et économiques des entreprises grecques.

    Je l'ai déjà dit dans un billet précédent : le train de vie de la Grèce n'est pas si dispendieux qu'il y paraît ; ce qui cloche, c'est l'argent qui devrait rentrer dans les caisses et qui n'y rentre pas. Plutôt que d'augmenter la fiscalité, donc, en somme, de faire payer encore plus ceux qui ne trichent pas, mieux vaudrait récupérer l'argent chez ceux qui grugent. Bayrou évoquait cette marge de manoeuvre, ce matin, alors qu'on lui demandait ce qu'il pensait de la situation grecque, et je crois qu'il a pleinement raison.

    En fait, comme le Privilégié, je trouve agaçant d'entendre que les Grecs ont vécu trop longtemps au-dessus de leurs moyens, que ce sont des privilégiés ; c'est insultant pour les Grecs, et ils ne me donnent par ailleurs pas l'impression de vivre comme des nababs pour ceux que j'ai pu croiser chaque fois que je me suis rendu dans ce pays.

     

  • Terrorisés par les insectes...

    Amusants, parfois, les sondages d'Ipsos. Ils en ont réalisé un tout récemment pour le compte de la société Vitomit, spécialisée dans l'éradication des mites, ces insectes qui se logent dans les vêtements rangés dans les armoires et font des trous dedans. Amusant et instructif. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la perception des insectes ne s'améliore pas. Déjà mal-aimés des femmes, les hommes les considèrent de plus en plus comme leurs ennemis. Notons toutefois que le sondage évoque non les insectes en général, mais les insectes dans le foyer. Or, la plupart du temps, ce ne sont pas vraiment ceux que l'on considère comme les plus ragoûtants. Par exemple, il est clair qu'un très gros cafard se promenant sur une tartine de beurre le matin ne risque pas de provoquer un grand sentiment de sympathie...

    Ce qui est rigolo, c'est que 74% des sondés jugent rationnel le dégoût éprouvé en face d'un insecte. La seule association de ces deux mots, dégoût et rationnel, est par essence complètement irrationnelle. Les insectes nous renvoient à des formes de vie très éloignées de nous, dans le spectre des créatures animées, bien plus que les mammifères. Leur invisibilité est perçue comme une menace, leur nombre, comme le signe de leur grouillement. Il y a là un rapport avec ce qui se trouve au plus profond de notre inconscient, et qui ne grouille pas moins, intéressant à analyser.

    La page 8 du diaporama du sondage est intéressante : les gens n'ont pas trop la trouille des mouches et des fourmis, mais les cafards, en revanche, ils sont presque 50% à envisager de demander de l'aide. Ces pauvres abeilles et ces pauvres guêpes font l'objet de préjugés tooujours aussi vivaces. L'une est un ingénieur de la bio-diversité, et l'autre, une technicienne de surface qui assure sa propreté. Quand une abeille est dans une maison, c'est simple, il suffit de lui ouvrir la fenêtre. Une technique efficace, si c'est possible, c'est de plonger dans le noir la pièce où elle est et de créer une grosse lumière (la fenêtre) à l'autre bout : ces insectes dorment quand il fait nuit et s'éveillent à la lumière du jour, artificielle ou non. Un jour, une ruche s'est installée dans la cheminée d'une maison où je logeais. Pas de chance pour elles, à la défaveur d'une erreur de manoeuvre d'apiculteurs venus la récupérer, elle est tombée en bas, donc...dans la cuisine ! Or la pièce était claquemurée. Le phénomène s'est avérée aussi intéressant que drôle à observer : quand j'entrais et que j'allumais la lumière, bzzzzzz dans tous les sens. Mais dès que j'éteignais, silence radio, tout ce petit monde roupillait immédiatement. Sympas les abeilles, comme petites bêtes.

    La page 13 montre que les hommes et les femmes n'ont guère conscience de la diminution progressive des abeilles et des guêpes : aux trois-quarts, ils pensent qu'il y en a plus ou autant. Or, ces populations d'insectes s'amenuisent progressivement...

    Les sondeurs ne se sont pas embarrassés de détails : ils ont classé les araignées, des arachnides, dans la même catégorie que les insectes. Ils auraient remplacé insectes par vermine qu'on aurait mieux compris le message subliminal...

  • Marianne2 a fait un gros Bobo à Roger-Petit

    J'ai ricané en lisant l'éditorial (en Une du Post) de Roger-Petit hier. Roger-Petit n'arrive pas à se départir d'une bien-pensance dégoûlinante dans une certaine gauche (heureusement il demeure une gauche censée et républicaine) qui consiste à comparer toute arrestation d'étrangers en France à la période de Vichy. Soyons honnêtes : si l'on considère la bureaucratie administrative réagissant à la demande de résultats exigée par Sarkozy, elle ne fonctionne pas fondamentalement différemment de l'administration vichyste. Même indifférence pour les situations individuelles et le devenir des êtres humains. Mais la comparaison s'arrête là. On ne déporte pas des individus, on ne les torture pas, et certainement pas en vertu de critères religieux ou ethniques.

    Alors Roger-Petit a mal à sa boboïtude parce que Régis Soubrouillard de Marianne2 s'est indigné (à juste titre) de ce que la journaliste Colombe Schneck place sur le même plan les "tracasseries" faites à son grand-père roumain juif par Vichy et les réactions d'indignation qui visent le polygame de Nantes. Tu m'étonnes qu'il a fait un bond, le journaliste de Marianne : quel mépris incroyable pour tous ces gens qui ont vécu de vraies souffrances, eux. Quelle instrumentalisation sans le moindre scrupules ! Et Roger-Petit de dégoûliner en choeur, tout en mettant en cause l'un de mes derniers billets parus sur Marianne2. La proposition de nationalité à points, qu'étudiaient les Anglais, Travaillistes en avant, au mois d'août 2009. Tout en allusion, Roger-Petit est incapable de préciser ce qu'il reproche à un tel système, évidemment.

    L'idée n'est aucunement d'inspiration gouvernementale, Roger-Petit raconte donc n'importe quoi. En fait, les Britanniques en avaient évoqué l'idée dès juin 2007. Roger-Petit s'essaie au terrorisme intellectuel avec un argument massue : c'est vichyste.

    L'argumentation minable de Roger-Petit est la suivante :

    «il est impensable de ne pas associer ce genre de propositions à ce que le gouvernement de Vichy avait décrété pour les Juifs, lorsqu'il s'agissait de déterminer les proportions de judéité et de francité de chaque citoyen en fonction de leur arbre généalogique afin de savoir s'ils étaient citoyens français ou pas».

    Il n'y a que l'esprit tordu de Roger-Petit pour imaginer un système aussi délirant. En la circonstance, je parlais, pour ma part, d'un système de points durant une période de rogation avec acquisition définitive de la nationalité à l'issue de la dite période. Ai-je parlé d'ancêtres ? Non. De religion ? Non. De francéité ? Non. De généalogie ? Non plus.

    J'ai simplement évoqué le comportement et l'insertion en société. On ne demande pas au nouvellement naturalisé de faire des démonstrations de gallicité, mais simplement de vivre normalement. Pour perdre des points, dans mon idée, il faut adopter un mode de vie en contradiction avec nos valeurs (et au premier rang, j'y place la liberté de la femme et son égalité avec les hommes dont Roger-Petit se contrefout manifestement totalement) et un comportement éventuellement socialement nuisible (là, je pense à la délinquance). Que des choses qui me semblent très raisonnables.

    Roger-Petit devrait se documenter sur Vichy, cela lui éviterait d'écrire un certain nombre de conneries.

    Autre argument de Roger-Petit :

    Nier et dénier à l'étranger au nom d'un prétendue culture ou identité nationale les droits dévolus à tous les citoyens tout en chargeant de tous les vices.

    Le Monsieur, il te parle pas de culture, Roger-Petit. Même pas d'identité nationale ! Jamais , d'ailleurs, Marianne n'a abordé cette affaire sous l'angle de l'identité. Non, le Monsieur, il te parle des femmes et de leur vie. Mais Roger-Petit préfère faire son bobo, ne pas voir, et expliquer, pour le compte, que c'est une question de culture, c'est ce qu'il sous-entend.

    Eh non, monsieur Roger-Petit : le sort fait aux femmes n'est pas une question de culture. On touche là à quelque chose d'universel, et c'est ça ce qui choque. La culture du monde arabe, puisque vous y pensez très fort sans oser la nommer, c'est Averroès le philosophe, d'Avicenne le médecin, Ibn Arabi le poète, le délicieux couscous, le raffraîchissant thé à la menthe, une certaine douceur de vivre, pas la femme sous la burqa et la polygamie. D'ailleurs, Monsieur Roger-Pëtit, dans les pays arabes, la polygamie est en réalité un phénomène extrêmement minoritaire (renseignez-vous !). Bref, on ne touche pas au culturel mais à l'universel. C'est bien cela qui choque, dans cette histoire, parce qu'au moins depuis la Révolution, toute l'aspiration politique et culturelle de la France, c'est justement de toucher à l'universel. Droits de l'homme et de la femme en avant.

    Mais on comprend mieux le raisonnement de Roger-Petit avec ses majuscules :

    Parce qu'en DROIT, en droit REPUBLICAIN, du point de vue des DROITS DE L'HOMME ET DU CITOYEN, du point de vue de notre CONSTITUTION, oui, Lies Hebbadj vit comme Zola, Mitterrand ou Bocuse. Il n'y aucune différence dans la situation juridique de ces quatre personnages.

    Mais il est borné ou quoi ? Le Monsieur (Soubrouillard) il t'a dit :

    on confond polygamie et adultère ; choix de vie et fraude aux services sociaux ; vie privée et respect des valeurs de la république.
    On imagine mal Tonton frauder en douce les allocs pour pouvoir payer la cantine de Mazarine
    .

    C'est aussi l'argument que l'on m'a même resservi sur mon blogue : la polygamie c'est comme l'adultère. Roger-Petit n'a pas du l'inventer, il a du le copier quelque part. Les bras m'en tombent... C'est révélateur du niveau de confusion des valeurs dans laquelle baigne une certaine gauche. Que voulez-vous que je dise à un homme qui ne fait pas de distinction entre polygamie et adultère...Tenez, le Conseil des Français du Culte Musulman a quand même contesté que l'Islam tolérait l'adultère, puisque c'était l'argument avancé par Liès Hebbadj...Euh, ils font la différence, apparemment.

    Et il se permet ensuite de qualifier les journalistes de Marianne2 de petits Brasillach du net, le Roger-Petit...