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fraude

  • Un élu PS lyonnais a raison de refuser la gratuité des transports

    Une fois n'est pas coutume, je vais prendre la défense d'un Socialiste. Il s'agit de Bernard Rivalta, président du Sytral, le syndicat de transport de l'agglomération lyonnaise. On lui reproche de ne pas verser de larmes de crocodiles sur la fraude et de suggérer aux plus démunis de limiter leurs déplacements plutôt que de frauder

    Eh bien il a parfaitement raison. Et il fait l'objet d'une campagne de presse minable, comme d'habitude, avec les mêmes poncifs hypocrites et bêlants.

    Accessoirement, ce n'est pas nécessairement les plus démunis qui fraudent, encore une vue de l'esprit et un a priori bêlant de la boboitude libertaire dégoulinante de bonne conscience qui squatte médias et réseaux sociaux.

    Voilà ce que dit Monsieur Rivalta et je l'approuve : 

    « Le fraudeur manque de culture collective, il oublie que ne pas payer va impacter ceux qui payent (…) Il faudrait apprendre aux gens à maîtriser leurs déplacements : quand ils n’ont pas beaucoup de moyens il faut qu’ils ne se déplacent que dans la mesure où ils en ont besoin et non pas uniquement parce qu’ils en ont envie. »

    et encore « Tout ce qui est gratuit n’a plus de valeur, c’est d’ailleurs comme ça que l’URSS a coulé (…). Non je ne suis pas favorable à la gratuité. Pourquoi ferait-on des transports en commun gratuits, pourquoi ne ferait-on pas le litre d’essence gratuit ? Le vélo gratuit ? Pourquoi ne ferait-on pas tout le reste gratuit ? »

    Franchement, pas mieux, pas un mot à ajouter.

  • La Verte et la Vertu...

    J'aurais pu être tenté de jouer les hyènes. Cette élue EELV qui a un gros compte en Suisse, c'était une aubaine, mais'Authueil m'a un peu coupé l'herbe sous les pieds en exprimant à peu près ce que j'avais à dire en termes globalement mesurés.

    Je juge au passage drôlatique au possible la défense tout azimut de Florence Lamblin par le grand ponte des Verts à Paris (hors Baupin), Yves Contassot.

    Au fond, je ne suis pas choqué par le compte en Suisse de cette élue a fortiori s'il s'agit d'un héritage , cas dans lequel on ne peut pas même retenir le chef d'accusation d'évasion fiscale. Il faut voir quel est le statut de cet argent en Suisse et s'il peut se voir taxer au titre des successions ou encore de revenus supplémentaires.

    En revanche, son rapatriement en liquide indique bien que notre élue n'avait aucunement l'intention de le déclarer. Et puis, excusez-moi du peu, quand on tombe sur quelqu'un qui vous propose de vous ramener plusieurs centaines de milliers d'euros dans des valises on ne peut ignorer que l'on a affaire à quelqu'un de pas très net...

    Cela dit, je ne me suis jamais associé à la chasse aux koulaks chère à la gauche en général. Ce qui me choque, c'est évidemment le décalage entre les déclarations de vertu (que personnellement je n'agrée de toutes façons pas) et la pratique des Verts en général. Reste à savoir si Florence Lamblin s'y est associée. Je retiens tout de même qu'elle n'a pas rejoint EELV à l'occasion des dernières européennes mais que c'est une militante verte ancienne puisqu'elle co-signait des tribunes avant même la prise de Paris par la gauche.

    Ce qui est dommage c'est que cette élue me semblait par ailleurs avoir une réflexion intéressante avec son compère Jean-Marc Pasquet sur l'usage des berges de la Seine (l'un et l'autre critiquaient la réduction de cet espace à une exclusive zone de loisirs).

    Certains blogues de gauche se sont lâchés, récemment, à propos de Pierre Chappaz qui a émigré tout à fait légalement en Suisse (cela commence à puer qu'on ait à s'expliquer sur ses choix personnels, au passage, Val a bien raison de le souligner : c'est de sa faute s'il a été amoureux d'une Suissesse dans une vie antérieure ? ). Ouf, il y a tout de même une gauche qui a sauvé l'honneur.

    On attend donc avec impatience les prochains billets d'un Rimbus sur l'exilée fiscale verte du XVIIème ou même des tovaritchi Sarkofrance et Nikolaï Leftblogueskiï ou même Bembelly que j'ai connu plus inspiré...

    Alors, les gars, vous tenez peut-être une fraudeuse : encore mieux qu'un «exilé fiscal», patron de son état. A quand les billets enflammés contre la fraude exemple à l'appui ?

    T'en fais pas mon Faucon, leur semaine prochaine aussi va être longue...

  • L'argent de poche des Bettencourt

    La comptable des époux Bettencourt déclare avoir eu une accréditation pour pouvoir retirer 50 000 euros par semaine à l'agence de la BNP Saint-James, à Neuilly sur Seine. D'après elle, ces sommes servaient à payer des dépenses courantes ! Sans doute parce que je ne suis pas milliardaire, j'ai du mal à imaginer comment on peut réaliser 50 000 euros de dépenses courantes par semaine (Bien plus que ce que je gagne en une année...). En tout cas, il me semble que l'enquête fiscale devrait se diriger de ce côté-là en commençant par vérifier auprès de la banque les sommes effectivement retirées. 2007, en principe, cela doit figurer encore dans l'historique de la banque. Il s'agira ensuite de comparer les retraits de cette période avec les précédents et les suivants. S'il y a dépense anormale, il devrait être possible d'en trouver la trace... Dédé arrosait large, d'après Claire, la comptable des Bettencourt licenciée en 2008 (pourquoi, au fait ?). Certains hommes politiques touchaient 100 000, 200 000 euros...

    Je voudrais féliciter Mediapart pour l'enquête extraordinaire que ce magazine électronique réalise. Chapeau. Mais je voudrais dire aussi que cette affaire qui prend l'allure d'un WoerthGate en grandeur nature me rappelle profondément un livre récent : Abus de pouvoir d'un certain François Bayrou. Une lecture vraiment prémonitoire...

    Et dire que certains l'ont taxé de populisme lorsqu'il a dénoncé les collusions entre les puissances de l'argent et une certaine sphère politique...Je crois que Disparitus est en deçà des faits : c'est bien plus qu'un awoerthissement pour le pouvoir.

  • Les peuples paient cash...

    Tout comme Nicolas et ses humeurs de vaches, je tends à penser que Zeus n'est pas comptable de l'addition que doivent payer les Grecs, désormais. Il y a toutefois une chose qui m'étonne dans les décisions prises par les pouvoirs grecs : plutôt que de s'attaquer frontalement à la fraude fiscale qui représente un manque à gagner délirant, ils ont préféré taper sur les retraites, les fonctionnaires, et cetera...

    Je demeure perplexe. La Grèce va matraquer sa croissance, risque de faire partir ses jeunes, et si elle rassure temporairement ses prêteurs, elle risque de faire fuir les investisseurs. A mon avis, il eût été (mais c'est encore possible) préférable de décréter certes des mesures exceptionnelles pour l'année en cours, mais surtout, de prévoir des investissements massifs dans la justice et le contrôle fiscal. Une fois une  deux années écoulées, voir ce qu'il en est alors de l'efficacité d'une telle réforme. Je pense que la lutte contre la fraude fiscale serait bien plus acceptée par les Grecs, même s'ils en profitent pour une large majorité. Quand on lit les déclarations fiscales des quartiers les plus riches d'Athènes, on a l'impression qu'on vit en Seine Saint-Denis... De plus, une justice efficace rassure aussi les partenaires financiers et économiques des entreprises grecques.

    Je l'ai déjà dit dans un billet précédent : le train de vie de la Grèce n'est pas si dispendieux qu'il y paraît ; ce qui cloche, c'est l'argent qui devrait rentrer dans les caisses et qui n'y rentre pas. Plutôt que d'augmenter la fiscalité, donc, en somme, de faire payer encore plus ceux qui ne trichent pas, mieux vaudrait récupérer l'argent chez ceux qui grugent. Bayrou évoquait cette marge de manoeuvre, ce matin, alors qu'on lui demandait ce qu'il pensait de la situation grecque, et je crois qu'il a pleinement raison.

    En fait, comme le Privilégié, je trouve agaçant d'entendre que les Grecs ont vécu trop longtemps au-dessus de leurs moyens, que ce sont des privilégiés ; c'est insultant pour les Grecs, et ils ne me donnent par ailleurs pas l'impression de vivre comme des nababs pour ceux que j'ai pu croiser chaque fois que je me suis rendu dans ce pays.