Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 190

  • Halles de Paris, le MoDem communique.

    Alors que les défauts du projet actuel s’accumulent, Jean-François Martins, Conseiller de Paris, Mouvement Démocrate, estime que la rénovation des Halles doit faire l’objet d’un nouveau concours d’architectes pour voir émerger un nouveau projet plus solide, plus fiable et plus ambitieux

    Le tribunal administratif de Paris vient de confirmer la suspension du permis de démolir du jardin des Halles suite au recours qu’avait déposé les associations locales et riverains engagés dans l’avenir des Halles.

    Après l’épisode des elegissements et galléries non prévus par le maître d’œuvre et qui compromettent la possibilité de faire sur les Halles un jardin plat comme cela était prévu, c’est désormais dans la même semaine le tribunal administratif qui vient une nouvelle fois souligner le manque de précision, de maturité et de professionnalisme du projet porté par Bertrand Delanoé et son équipe.

    Un jardin qui ne verra pas le jour, des frais de maîtrise d’œuvre qui dépassent chaque jour le marché initialement prévu, un projet de canopée dont la faisabilité technique n’est pas avérée et un projet urbain et humain peu clair pour cet ensemble pourtant primordial au cœur de Paris….Tout semble désormais démontrer l’échec du projet actuellement retenu et la nécessité  d’une nouvelle ambition, d’un professionnalisme accru et d’une remise à plat des projets.

    Plutôt que d’en faire une question d’orgueil ou d’amour propre, le Maire de Paris doit profiter de cette décision administrative pour reconnaître que son projet est perfectible et ouvrir dès à présent un nouveau concours d’architecte pour l’émergence d’un projet pour les Halles plus sérieux, plus fiable, plus en accord avec la Ville et son histoire et résolument tourné vers l’avenir.

    A vrai dire, à titre personnel, j'aurais été bien plus radical que Jean-François Martins, l'élu MoDem du Conseil de Paris. Il y a une manie de Delanoë à vouloir laisser son empreinte partout et à engager des dépenses somptuaires en conséquences.

     

    Halles1.jpg

     

    Je trouve le quartier fort plaisant et esthétique à l'heure actuelle. Je ne vois nullement l'intérêt de travaux pharaoniques, en revanche, comme Parisien, j'en considère bien les conséquences : les impôts locaux ne cessent de flamber ! Encore +10% l'année prochaine ! Ces temps difficiles pour les Français auraient justifié un réajustement sensible des ambitions municipales. Une rénovation en sous-sol et un toilettate en surface. Mais non, il faut toujours qu'il en rajoute et qu'il fasse son Haussman alors que le jardin actuel est à maturité et satisfait plus que largement ses usagers. Quid de la place René Cassin ? Quid du jardin d'aventures Claude Lalanne ? Quid de la vue sur Saint-Eustache, définitivement gâchée par une canopée de verre qui coûtera une fortune en nettoyage ?

    Une délibération devrait avoir lieu en juin au Conseil de Paris pour autoriser le maire à démolir : j'espère que l'élu MoDem s'y opposera vigoureusement.

  • Bayrou demeure plébiscité au MoDem

    Le tableau de bord des personnalités du mois de mai de l'IFOP est d'ores et déjà en ligne. J'y ai examiné avec intérêt la position de François Bayrou. Il y a des points noirs, notamment, une forte impopularité globale. Mais à côté de cela, au sein de son électorat, il demeure extrêmement populaire puisqu'il dispose d'une cote de confiance de 94% dans l'électorat du MoDem. Évidemment, toute la difficulté est de déterminer ce qu'est l'électorat du MoDem puisqu'il est très mouvant... Il demeure également populaire auprès de son électorat de la présidentielle de 2007 puisque 78% de ses anciens électeurs ont une bonne opinion de lui. Seuls Jacques Chirac et DSK font mieux avec respectivement 79% et 82%. Par rapport au mois de mars 2010, je constate qu'il remonte nettement sur ses bases (son électorat présidentiel de 2007 et celui du MoDem).

    En revanche, ce sondage confirme ce que j'avais constaté dans le précédent : il y a vraiment un problème avec les retraités et, désormais, les diplômés du supérieur, dernière catégorie qui lui a longtemps été très favorable. Deux catégories qui ne s'abstiennent pas ! Pour les seconds, à mon avis, l'algarade avec Cohn-Bendit a été désastreuse, mais, ce n'est sans doute pas la seule cause : je pense que la posture tribunicienne adoptée pendant trois années par Bayrou a aussi contribué à faire des dégâts dans cette catégorie. Il eût fallu qu'elle soit tempérée par des propositions dites aussi fortes que les critiques. J'ai le sentiment que François Bayrou s'est modéré, sur ce point, à la suite des Européennes.

    J'ai notamment apprécié ses positions responsables et modérées sur la burqa, les retraites et le plan européen ; à vrai dire, sur ce dernier point, on a eu là la traduction en fait de ce que proposait en gros et en gras le Mouvement Démocrate dans son programme pour les Européennes...

  • L'Inde n'a pas fini de nous prendre des emplois...

    Tiens tiens : j'ai fait la lecture d'un communiqué assez inquiétant en termes d'emplois pour les services informatiques français. Rumeur Publique, une agence de communication spécialisée dans l'internet rend compte d'une étude IFOP réalisée pour le compte de la société HCL. HCL technologies est le leader mondial des services informatiques. HCL est aussi une société indienne...Or, le sondage qu'elle a demandé à l'IFOP auprès de 500 entreprises françaises révèle que 21% d'entre elles seulement externalisent leurs services informatiques ; dans ces 21% la plupart s'adressent à un prestataire français. Mais 74% des dirigeants interrogés estiment que l'externalisation présente des avantages évidents en termes de réduction des coûts. On peut l'expliquer autrement : cela signifie que les 3/4 des entrepreneurs jugent que les informaticiens français sont chers et que des informaticiens étrangers sont plus rentables.

    Ils sont pourtant 84% à juger que les informaticiens indiens sont aussi bons que leurs homologues français. En fait, leur principale inquiétude, c'est de devoir gérer un prestataire à distance et de se faire comprendre (barrière de la langue). Nonobstant ces deux inconvénients, ils seraient nombreux à être prêts à franchir le pas, d'autant que les 3/4 trouvent que les sociétés indiennes offrent un bon rapport qualité/prix.

    Frédéric Micheau conclut pour l'IFOP : « La défiance des dirigeants des plus grandes entreprises françaises vis-à-vis de l’externalisation de leurs services informatiques en Inde est davantage liée à la crainte d’une complexification de leur gestion qu’à des réserves sur les compétences et les capacités professionnelles des prestataires indiens. Par conséquent, pour apaiser la frilosité des entreprises française face au recours à des prestataires indiens, il est nécessaire de rassurer sur la facilité de gestion d’un prestataire à distance tout en continuant d’entretenir l’image de services de qualité dont bénéficient déjà les SSII indiennes.… »

  • Comment les Romains ont-ils réussi à dater la Guerre de Troie ???!

    Décidément, mes lectures m'entraînent sur des terres insolites, depuis quelques temps. Je me suis pris de sympathie, relativement récemment, pour Denys d'Halicarnasse, un historien du premier siècle avant Jésus Christ et ai commencé la lecture de ses Antiquités romaines. Denys est un Grec de culture romaine qui veut démontrer que les Romains sont des Grecs, c'est à dire d'origine grecque. Bien évidemment, une telle assertion l'amène à examiner de près le statut des Troyens, puisqu'il avalise l'idée que c'est bien Énée, un survivant de la Guerre de Troie qui est venu en Italie et est l'ancêtre des fondateurs légendaires de Rome, Romulus et Rémus.

    Or, au chapitre 77 du livre I, je trouve ces lignes qui n'ont pas laissé de me surprendre :

    Porcius Caton ne se base pas sur la chronologie grecque, mais est aussi attentif que n'importe quel auteur quand il s’agit des dates de l'histoire antique : il place la fondation quatre cents trente-deux ans après la guerre de Troie; et comparant cette date aux Chroniques d'Ératosthène, cela correspond à la première année de la septième olympiade. Que la méthode d'Ératosthène soit valable, je l’ai montré dans un autre traité, où j'ai également montré comment la chronologie romaine doit être harmonisée avec celle des Grecs.

    Voyons voyons, prenons une calculette : Rome est censée avoir été fondée en 753 avant Jésus Christ. Donc, 432 années + 753, cela donne 1184 avant Jésus-Christ comme date de fin de la Guerre de Troie. Or, il se trouve que j'ai lu il y a un certain temps l'ouvrage de l'archéologue français Henri Van Effenterre (+ 2007), Mort à Mycènes. Il a visité à plusieurs reprises le site de Troie, et il semble à peu près établi qu'une guerre importante (il y en aurait eu plusieurs) a eu lieu vers la fin du 13ème siècle avant Jésus-Christ, c'est à dire vraiment très proche de la date donnée par Denys d'Halicarnasse, Ératosthène et Porcius Cato.

    Mais comment font-ils ? Les Grecs, à l'époque de Thucydide, ignoraient quasiment l'existence de la civilisation mycénienne, qui s'était effondrée à peu près dans ces eaux-là. Il y a eu donc quasiment quatre siècles de temps obscurs, sans écriture au début ni centre politique en Grèce, sans parler de l'Italie où il n'y avait rien en dehors des Étrusques (et encore, à partir du 10ème siècle seulement).

    La seule explication, c'est la puissance de la tradition orale. On l'ignore, mais la première version écrite de l'Iliade est fort tardive. En réalité, pendant un bon moment, elle ne s'est transmise que de bouche d'aède à oreille d'aède.

    Nos civilisations modernes tendent (ou en tout cas, ont longtemps tendu) à mépriser cette tradition orale dès qu'il s'agit de s'appuyer sur elle pour établir des faits scientifiques, particulièrement dans les domaines historiques et archéologiques. Caton  l'Ancien et Ératosthène écrivent aux alentours du 3ème siècle avant Jésus-Christ, soit plus de 800 ans après les faits. Et pourtant, ils ont réussi à dater l'effondrement de Troie avec une extraordinaire précision. Qui l'eût cru ?

    Un vieux proverbe latin dit que les paroles volent tandis que les écrits restent. Elles volent peut-être, les paroles, mais elles perdurent pourtant bien plus longuement que les écrits dans bien des cas.

    Les Druides se sont transmis un savoir ancestral de bouche à oreille pendant des générations, et on les considérait comme les Gaulois les plus savants de leur temps.

     

  • Sarkozy, Berlusconi, la charogne et moi et moi et moi !

    C'est tout de même invraisemblable : les pays européens vivent des temps difficiles, les dettes des États explosent et leurs créances sont menacées. Pour une fois, l'Europe essaie de réagir collectivement, et devinez qui la ramène pour tenter de se mettre en valeur au lieu de saluer l'action collective européenne ? Sarko et Berlu. Les voilà qui se querellent pour déterminer qui a eu le plus de poids dans la conclusion de l'accord. Comment voulez-vous que cela n'agace pas tous les autres partenaires, même si j'imagine qu'ils en ont vu d'autres avec ces deux zozos-là...

    Au passage, même si je salue cet accord entre États, je déplore que le Parlement européen ait été, comme d'habitude, complètement squizzé.

    Ce qui me frappe dans toutes les crises qui frappent les marchés économiques et financiers, c'est qu'elles ont toutes été annoncées : crise immobilière, crise des États, à chaque fois, j'en ai entendu parler au moins deux années avant qu'elles se produisent. Nous ne sommes pas face à des phénomènes qui ont pris les sociétés par surprise.

    Par exemple, pour le présent accord, Trichet a tout de suite prévenu qu'il ne fera pas long feu si États européens ne prennent pas les mesures d'assainissement de leurs finances qui s'imposent.

    On peut bien dire "ouf !" et pousser un lâche soupir de soulagement, en réalité, ce n'est pas fini, loin de là. Partout on entend parler de lutte contre la spéculation, contre la finance mondialisée, contre les profiteurs de tout acabit, mais la réalité, c'est que notre priorité, c'est d'abord d'être crédibles et de faire face à nos responsabilités. J'ajouterais même que les marchés me semblent avoir été très patients avec les États endettés, depuis fort longtemps. Difficile de les accuser dans ces conditions. Après, on peut râler contre les fonds spéculatifs, mais il faut savoir que dans la nature, il existe des charognards, et que leur rôle est utile : ils ont une fonction de nettoyeurs en se nourrissant des cadavres avant qu'ils ne se décomposent. Nombres de prédateurs s'attaquent aux proies les plus faibles et les moins aptes à survivre, assurant ainsi au reste des troupeaux cible un effectif de qualité.

    Cette métaphore filée est une facilité, et en réalité, elle n'a qu'un temps, mais il faut bien comprendre que ce ne sont pas les vautours qui font la charogne, mais bien la charogne qui attire les vautours...

  • Star Wars en deux minutes et demie ? C'est possible !

    Magnifique tour de force que la vidéo qui figure ci-dessous : en deux minutes et demie, avec des légos, un petit film d'animation retraces les épisodes 4, 5 et 6 de la Guerre des Etoiles. Incroyable, tout de même, tout ce que l'on peut faire avec des légos...Je me suis demandé si c'était commandité par Lego ou par Lucasfilm, mais, apparemment, ni l'un ni l'autre : ce sont justes quelques internautes qui se sont amusés à relever un défi. Mention spéciale au scénariste qui a su utiliser les bons moments-clef pour illustrer son propos. La marque danoise n'en finira décidément jamais de nous surprendre...

  • Un répit pour l'Europe et ses États

    La Banque Centrale Européenne et la Commission ont donc pris la décision de proposer au reste du monde une action européenne commune. Faisant fi des traités, des garanties pour un montant de 750 milliards d'euros ont été prises par les pays de l'Union Européenne afin de pouvoir court-circuiter d'éventuelles spéculations et venir en aide à des pays en difficulté.

    Il ne faut pas pour autant compter échapper à nos charges, sauf à prendre le risque d'un tour de passe-passe que nos créanciers n'apprécieraient guère (voir l'analyse de Démocratie Sans Frontières à ce sujet...). Non, en réalité, les États européens n'ont fait que gagner le répit nécessaire pour assainir leurs finances publiques. Nous n'échapperons donc pas à une politique de rigueur ; l'enjeu, désormais, c'est d'avoir encore la possibilité de choisir entre une politique de rigueur que nous maîtriserons et une politique de rigueur qui nous serait imposée. C'est ce qu'évaluait avec beaucoup de justesse le blog Humeurs de vaches, avant-hier. Il ne suffira pas d'une seule révision générale des politiques publiques, en France, faute de montants significatifs. Comme l'observe Céline Alléaume sur le blog Politicia, c'est désormais d'une réforme de l'État dont nous avons besoin, avec une questionnement sur ses missions fondamentales :

    «La Réforme de l'État, elle, est empêtrée dans les contradictions de la politique du Président. L'opinion publique ne la soutient plus, ne la comprend plus. Les déficits publics s'accumulent, l'endettement de la France atteint des niveaux vertigineux. Plus que jamais une bonne gestion publique, à commencer par une gouvernance irréprochable, est nécessaire. François Bayrou, dans son dernier ouvrage Abus de Pouvoir rappelait que « pour le citoyen, les réformes ne valent que si elles sont progrès […] » et que seules « la discussion et la définition du but à atteindre permettent une méthode de la réforme, qui donne enfin sa place aux intéressés, aux bosseurs de terrain ». La nécessité de la Réforme de l’État reste entière.»

  • Atlantide, Platon aurait vu juste ?

    Entre deux lectures politiques, je me cultive : il se trouve que j'ai accès à une excellente revue de culture grecque pour non spécialiste intitulée ΛΥΧΝΟΣ. Elle est réalisée par les adhérents d'une association qui répond au doux nom de Connaissance hellénique et s'adresse à des amateurs, éclairés ou non. Les articles n'en sont pas moins d'une grande qualité. Or, dans le numéro de janvier 2010, je suis tombé sur un article à propos de l'Atlantide, qui décoiffe. Son auteur est Jacques Collina-Girard, Maître de Conférences à l'Université de Provence. On le sait, la mention la plus importante que nous ayons de la mythique Atlantide est ce qu'en dit Platon via les dialogues philosophiques Critias et Timée. Il s'agit d'une île engloutie, source d'une civilisation brillante à l'orée de l'Antiquité. Les meilleurs spécialistes ont globalement estimé que le récit de Platon relevait pour l'essentiel de la fiction, même si des passionnés continuent d'interroger le texte.

    Or, Jacques Collina-Girard a eu une idée subtilissime, qu'il expose dans la revue : il a interrogé le texte de Platon avec le point de vue d'un géologue. Et là, le texte prend une dimension sidérante...Platon donne une description de l'Atlantide qui ne correspond à la géographie de la Méditerranée qui est la nôtre, bien qu'on ait reconnu dans les colonnes d'Hercule le détroit de Gibraltar. Mais, dans le même temps, il date la disparition de l'Atlantide d'environ 9600 ans avant notre ère ; or, cette période-là est précisément une zone de fracture entre une période de glaciation et une autre de réchauffement, entraînant la submersion de certaines bandes de terre et le remodelage des côtes. Ainsi, il y a 12 000 ans, la Méditerranée avait bien l'aspect de la mer intérieure que Platon décrit dans son récit, et il y avait bien une île, juste après le détroit de Gibraltar ; elle correspond à un massif rocheux qui se trouve à une cinquantaine de mètres sous l'eau, à l'heure actuelle : le banc Spartel. Et pour la taille de l'empire atlante, il s'entend en terme de zone d'influence, si bien qu'il n'est pas étonnant de voir Platon évoquer des dimensions qui vont de la Lybie jusqu'à l'Asie (grecque, donc, en somme, jusqu'à l'Arabie).

    L'auteur de l'article a écrit un livre en 2009, l'Atlantide retrouvée, enquête scientifique autour d'un mythe : je vais le commander, histoire de juger sur pièces. Il vient de faire deux conférences à ce sujet. Ça m'intéresse, cette histoire-là, et je ne suis pas le seul : nos amis Marocains se verraient bien en descendants des Atlantes...

  • Tabagisme, l'autre bilan de Sarkozy

    C'est à un bilan sans concession que s'est livré Juan de Sarkofrance, aujourd'hui : trois années d'échecs de la politique sarkozyste en terre de France. A vrai dire, je n'ai pas grand chose à ajouter à cette charge tant elle me paraît particulièrement lucide. Je vais toutefois apporter ma petite pierre à l'édifice avec un sujet qui me tient à coeur : le tabagisme des jeunes.

    L'augmentation de la consommation de tabac chez les collégiens et lycéens parisiens est tout simplement hallucinante depuis 2007 : +144%. Pire, +170% chez les filles. La campagne de Jacques Chirac, des années 2003 et 2004 semblaient pourtant avoir atteint son but avec un effondrement de la consommation de tabac au sein de la jeunesse. L'association Paris Sans Tabac accuse les arbitrages opérés à l'Élysée depuis 3 ans : suppression des subventions aux associations, réduction des fonds affectés à la prévention, fleurs aux fabricants de tabac, et cetera.

    Je ne suis pas en mesure de vérifier ces affirmations, mais si un plan et une action des associations semblaient avoir donné des résultats, c'est une vue à très court-terme et une bêtise que de leur avoir coupé le robinet à subventions.

    Pour ce que je vois des campagnes anti-tabac, je constate qu'elles peinent à convaincre les jeunes, parce qu'elles ne sont pas conçues spécifiquement pour ces derniers. On l'oublie souvent, mais le cerveau d'un adolescent n'est pas fini (c'est d'ailleurs fort plaisant de le leur rappeler...). Particulièrement, toute la sphère de l'anticipation et de la projection dans le temps ne fonctionnent pas comme chez les adultes ; il est donc sans doute assez peu efficace de baser un message sur les dégâts opérés dans le temps.

    En revanche, les adolescents sont très soucieux de leur image, préoccupation caractéristique de leur âge, et de leur intégration sociale parmi leurs pairs. Il faut donc appuyer là où cela fait mal : qu'on parvienne à les convaincre que puer de la gueule au tabac froid, c'est tout sauf séduisant, et on peut franchir un premier pas. Qu'on les amène ensuite à se représenter qu'un fumeur n'a rien d'un rebelle mais au contraire relève du serial-loser catégorie tobacco-victim, et on pourrait obtenir d'autres avancées. Cela ne dispense évidemment pas de les prévenir incidemment sur les risques qu'ils encourent en terme de santé et de développement intellectuel.

    Aucune campagne ne pourra être efficace sans travailler de concert avec les leaders d'opinion auprès des jeunes. Un vrai travail de fond qui demande autre chose que du saupoudrage.

  • Paradoxe libdem

    Alors comme ça les LibDems ont échoué ? / So LibDems have ... on TwitpicJe crois que le paradoxe des libéraux-démocrates, il s'exprime aisément dans ces graphes que signale yann le du. Jamais ils n'ont obtenu autant de voix, même si les résultats sont moindres qu'attendus, mais, au final, en raison du mode de scrutin et de la répartition des circonscriptions et des voix, ils perdent des élus. Il n'en reste pas moins que leur progression demeure encourageante et augure bien de leur avenir, au final. S'ils savent demeurer à équidistance, ce sont eux qui ramasseront la mise aux prochaines élections.