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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 105

  • Quotient familial : la vraie nature de la gauche

    C'est distrayant de les lire les blogues de la gauche, quand ils essaient de défendre la gigantissime bourde de leur idôle batave...Qu'on aille chez l'Nicolas, chez l'Camino, on peut d'ailleurs en disserter à en perdre la raison, c'est toujours le même écho qui ricoche en boucle. Il n'y a que Polluxe, mais c'est une centriste, pour en rigoler et savourer la blogowar qui s'annonce en comptant les points.

    Rien ne semble freiner la frénésie redistributive de nos gauchistes patentés. Mes tovaritchi chasseurs de koulaks et autres salauds de riches n'ont pas compris une distinction de taille : il y a des mesures fiscales qui ont vocation à être universelles et toucher tous les citoyens sans distinction parce qu'elles visent un objectif spécifique, pas nécessairement redistributif. Mais comme à gauche, la redistribution est l'alpha et l'oméga de tout raisonnement économique, évidemment, cela ne frappe pas les esprits obtus.

    Le quotient famial a pour objet de favoriser la natalité en général. Pas favoriser la natalité chez les classes modestes uniquement, mais chez tous les Français dans leur ensemble.

    Hollande et Piketty en proposant de le supprimer changent les paramètres de la politique démographique de la France pour la mettre au service de leur idéologie déliquescente et hypocrite. Et les blogogauchos marchent là-dedans comme un seul homme.

    Je pense que c'est Bayrou, au demeurant, qui a le mieux compris l'intention socialiste et il a rappelé fort sagement la chose suivante : 

    La politique familiale de la France a pour but d'encourager toutes les familles, quel que soit leur niveau social, à élever des enfants. Le résultat de cette politique a fait de la France le pays qui se porte le mieux démographiquement en Europe et dans les pays développés. C'est grâce à ces résultats que nous pouvons, à peu près seul parmi les pays comparables, espérer assumer dans l'avenir le développement du pays, de son éducation, de sa recherche et la charge que représenteront les générations nombreuses de retraités.

    Bien évidemment, une telle mesure va frapper les classes moyennes. Classes moyennes supérieures, sans nul doute, mais classes moyennes tout de même. Et les familles nombreuses, cela va de soi. Je pense que c'est l'idée la plus conne de toutes celles qui sont sorties pendant la campagne présidentielle, pour l'instant, et je me réjouis qu'elle vienne de la gauche. Les associations de familles sont furieuses, et je tiens le pari que Hollande va payer cash sa démagogie à deux balles dans les prochains sondages, en dépit de son rétro-pédalage frénétique. Voilà en tout cas une proposition portée haut par la gauchogentsia que je ne manquerai pas de rappeler régulièrement dans les mois à venir.

    Ceux qui penseraient qu'Hollande a retiré son projet se trompent : il persiste et signe en avouant qu'il escompte malgré tout moduler le quotient familial. Que c'est joliment dit. 

    Ce qui est difficile dans cette campagne, c'est qu'il faut compter les crétineries de part et d'autre du centre, à gauche et à droite. Un jour on se dit : Sarkozy, je ne risque pas de voter pour lui un jour, quand je vois le mur dans lequel il nous a menés et sa frénésie réformatrice à bon compte. Le problème, c'est que le lendemain, on entend Hollande parler, et là, on ne sait plus quoi faire si jamais ces deux-là sont au second tour. Si !...Prier...

  • Notre Père qui êtes aux cieux, faites que ce soit Bayrou !

    La campagne présidentielle s'enclenche tout doucement, et...j'entends les premières propositions arriver sur la table. Par exemple, la dernière en date, c'est celle de Hollande : sous prétexte de "mieux" répartir les aides, il s'apprête à priver de ressources 4.5 millions de Français et Françaises parmi ceux qui ont des enfants.

    Tant que Hollande ne restait qu'une vue de l'esprit en termes de candidature à la présidentielle, je me disais, bah, si Bayrou n'est pas au second tour, je voterai pour lui contre Sarkozy.

    Mais quand j'entens ce genre de conneries, c'est la réalité qui me rattrape : Hollande n'aime pas les riches. Hollande est de gauche. Hollande est socialiste. J'avais oublié ces faits. La gauche, c'est l'égalitarisme forcené. Abrasion partout. Comme disait un jour Thierry Le Luron parodiant François Mitterand, l'économie socialiste c'est de mettre 50% de la population au chômage à Bordeaux s'il y a 50% de chômeurs à Strasbourg afin que tout le monde soit égal (Thierry le luron appelait ça "planifier l'économie").Là, c'est de flanquer sur la paille 4.5 millions de Français parce qu'il y en a 5 autres millions qui peinent.

    En fait, maintenant, je me dis que je ne me vois pas voter pour Hollande, même dans un second tour. Évidemment, je ne veux pas non plus de Sarkozy. Il ne me reste plus qu'à prier. Prier pour que ce soit Bayrou qui soit au second tour.

    Notre père qui êtes aux cieux,

    Que votre nom soit sanctifié,

    Que votre règne vienne,

    Que votre volonté soit faite sur terre comme au ciel,

    Ne nous soumettez pas aux Socialistes,

    Mais faites que François Bayrou entre en piste,

    Et délivrez nous des Sarkozystes !

    Ainsi soit-il.

    Amen.

  • Comment Hollande s'apprête à matraquer les familles...

    Ahhhh : sans les blogues de gauche, j'vous jure, ce serait difficile de pêcher l'info. Grâce à Nicolas et Homer, je sais maintenant que François Hollande s'apprête à allonger la facture en impôts de 4.5 millions de Français et Françaises. Oui, oui, vous avez bien lu.

    Vous vous rappelez de 2007 et du "Moi j'aime pas les riches" de François Hollande ? Eh bien ça n'a rien perdu de son acuité.  Hollande veut supprimer le quotient familial et le remplacer par un crédit d'impôts. Grâce à nos sympathiques blogueurs de gauche, nous savons désormais que plus une famille aisée va avoir d'enfants plus elle va payer cash pour sa natalité. Hollande doit trouver qu'il y a trop de "riches" en France, sans doute.

    Oh, mais...ça me rappelle quelque chose : le 29 janvier dernier, j'ai le souvenir d'avoir tiré à boulets rouges sur un certain Piketty : tout le raisonnement est dans le billet d'origine. Hollande a le même, et les blogueurs de gauche, itou. Il suffit d'ailleurs de lire les derniers mots du Nicolas : Les pertes seraient mêmes très importantes pour les familles d'au moins trois enfants gagnant beaucoup d'oseille. Tant pis pour elles.

    Voilà. Du socialo dans le texte. Mets pas du bien de côté, salaud de koulak, on aura ta peau. Homer n'aura peut-être pas la réaction de l'UMP, mais il a déjà la mienne. La mesure de Hollande, comme j'en avais dénoncé l'idée chez Piketty est tout simplement lamentable. Pitoyable et minable.

    François (Bayrou, pas Hollande), tu as dit à Giens en septembre dernier, dans ton discours de clôture de l'Université d'été du MoDem, que tu parlerais des familles parce que plus personne n'en parle, je te cite : 

    Je parlerai des familles, de toutes les familles, des enfants, des enfants de toutes les familles. Je défendrai l’idée que l’être humain a d’abord, avant tout, besoin d’échapper à la solitude, et que, notre ennemie, c’est la société d’indifférence et de solitude. Je défendrai les familles, alors que personne ne parle plus d’elles. Je le ferai parce que, traditionnelles ou nouvelles, elles sont le recours et l’avenir du monde.

    Tu as vu ce que les Socialistes et Hollande veulent faire aux familles ? 

    Socialistes, méditez simplement les dernières paroles de François (Bayrou, pas Hollande) ce mémorable 18 septembre :

    L’homme vit bien entendu de pain, de travail, d’air et d’eau, il vit de liberté, il vit de culture. Mais il vit d'abord de ses enfants et des enfants des autres. Et on ne peut pas vivre d’enfants, si on ne sait pas dire dans quelle maison ils vont habiter, si on ne sait pas leur dire ou leur montrer ce qui vaut la peine, ce qui est beau, ce qui est grand.

    Et tenez-les vous pour dites.

  • Bayrou, le retour du centre-droit et le sort de la France !

    Tous les signaux convergent pour valider un positionnement stratégique que j'ai toujours défendu : l'occupation du centre-droit. De fait, Yves Pozzo di Porgo, Philippe Folliot, Douste-Blazy, Jean Arthuis, Alain Lambert, Anne-Marie Idrac, Dominique Versini, Arnaud Dassier et d'autres encore : il n'y a pas de doutes ! Le centre-droit converge vers François Bayrou. Et ceci ne se vérifie pas que dans les ralliements : dans le dernier sondage de popularité de CSA la cote de François Bayrou est plus forte auprès des Français de droite qu'auprès de ceux de gauche.

    Il se dégage de cette présidentielle un spectacle plutôt inédit et amusant : François Bayrou est un homme du centre. Il est à équidistance presque parfaite du centre-gauche et du centre-droit. La plupart de ses alliés sont au centre-droit. Mais son parti, le MoDem, est de centre-gauche (je l'ai toujours dit). Amusant.

    Il n'y a qu'une seule chose qui peut faire bouger les électeurs sociaux-démocrates : que Hollande commence à dérailler et fasse des concessions importantes aux Verts et, surtout, à l'aile gauche de son parti et au Front de Gauche. Ce n'est pour l'instant pas le positionnement qu'il a choisi. Il est solidement campé sur une posture social-démocrate bien que floue et, à mon avis (et celui de Bayrou) en effet insoutenable pour la France.

    Pour l'instant, c'est à droite que Bayrou peut continuer à espérer grignoter des voix. Toutefois, il y a une condition sine qua non à cela : continuer à émettre des idées.

    Le Made in France a fait l'actualité pendant deux mois. Maintenant, Bayrou doit dire quelles solutions il entend apporter aux délocalisations et comment il entend réindustrialiser la France puisqu'il a fait de ces objectifs ses principaux chevaux de bataille.

    C'est tout à fait fondamental, car l'emploi, la résorption de la dette, le rééquilibrage de notre balance commerciale tiennent tous dans la main de cette problématique fondamentale, ce qui n'a pas échappé à son oeil perspicace.

    S'il parvient à proposer des solutions crédibles et compréhensibles, elles se répandront dans l'opinion, et là, très franchement, vu les préoccupations essentielles des Français à l'heure actuelle, même s'il y a des émeutes à la Gare du Nord comme en 2007, il a gagné la présidentielle, rien ne pourra l'empêcher.

    Il va donc sans dire que la semaine qui s'annonce va être cruciale : au 133 rue de l'Université se tiendra samedi prochain des tables rondes dont l'objet précis sera justement de répondre à ces questions. De ce qu'il se dira, se proposera, et finalement émanera de ces tables va déprendre le sort futur de la France.

  • Sonnez, tocsins, j'ai acheté un lave-vaisselle made in France !

    Et voilà. Ça n'a pas été facile de convaincre ma moitié qui était plutôt orientée "qualité allemande", mais après lui avoir fait valoir a) un classement Que choisir b) l'absence de profondeur de mon porte-monnaie c) le caractère moralement satisfaisant de l'achat, nous sommes devenus les heureux possesseurs d'un lave-vaisselle Brandt, produit à 100% en France. Aucune erreur, sa certification figure ici sur le site de Veritas : l'utile équipement de cuisine est produit à la Roche sur Yon, en Vendée. Comme quoi, le Made in France façon Bayrou, ça marche dès qu'on est informé.

    Ce qui est comique, en revanche, ce sont les techniques de vente au sein du staff technico-commercial chez Darty. Pour tenter de vendre les extensions garantie à 5 ans, on fait valoir que l'appareil va certainement tomber en panne dans les 5 ans parce qu'il comporte beaucoup d'électronique. Perso, j'espère bien en avoir pris pour 10 ans ! Au moins. Le lave-vaisselle est à 499 euros et son extension coûte 129 euros. Tu parles Charles. Il paraît qu'on a une réduction de 20% sur l'achat suivant si on on s'engage à signer l'extension. 20% de 500 euros, ça fait 125 euros, primo, donc, pas l'effet est neutre, et, de surcroît, cela signifie que Darty table sur le fait que les produits vendus sont de la m... en barre. 

    Très mauvaise technique de vente, j'ai failli me casser sans rien acheter.

    In fine, il y a une vraie satisfaction morale à posséder un objet bien de chez nous, sur lequel des machines et des mains françaises se sont penchées. Et tout ça pour un prix particulièrement compétitif.

  • Le sale coup fait à la TVA sociale

    La pertinence de la TVA sociale fait rage au sein de la classe politique, mais aussi parmi les éditorialistes, les blogueurs et plus généralement les journalistes.

    A mon sens, Nicolas Sarkozy lui a fait un sale coup, à la TVA sociale, en l'amenant de manière impromptue, à quelques mois d'une élection présidentielle, alors que le sujet mériterait un long débat des amendements, et que la question du financement de la protection sociale est pertinente.

    L'inconvénient, c'est qu'une telle décision tombe au mauvais moment : nous sommes en crise, le pouvoir d'achat stagne et l'opinion est éruptive avec la proximité de la présidentielle.

    Les Français craignent de perdre en pouvoir d'achat puisque les prix augmenteront mécaniquement. S'il s'agit, par exemple, de ne basculer que les cotisations salariales et non les cotisations patronales sur la TVA, les prix augmenteront peut-être, mais les salaires avec en raison des gains réalisés.

    L'impact sur la compétitivité est controversé. Bayrou faisait observer que ce n'était pas un bon calcul que de tenter de rétablir notre compétitivité en luttant sur le coût du travail. A terme, ce n'est en effet sans doute pas un levier. Mais ce n'est sans doute pas l'objet essentiel de la TVA sociale, même si la baisse des coûts salariaux en est un effet collatéral heureux.

     

    Au passage, la TVA sociale permet de faire la peau au plombier polonais et à la directive Bolkenstein, comme l'observait finement Jean Arthuis en 2006. D'où que vienne le service rendu, la TVA s'applique. Le Danemark l'a fait et ne semble pas s'en porter plus mal. Je crois vraiment, que sur un sujet aussi sensible, il faut rompre avec les postures politiciennes et adopter une attitude courageuse et responsable. Une fois la chose faite, la question est réglée et il n'y a plus à toucher au taux de TVA ensuite. Je ne crois pas, en revanche, comme Jean Arthuis que la TVA sociale ait un impact sur la délocalisation de l'emploi.  

    Taxer notre production pour financer notre protection sociale ne me paraît pas pertinent. En revanche, je reçois parfaitement l'un des arguments de François Bayrou qui observait que la protection sociale était une question de solidarité nationale et que donc, TOUS les revenus sans exception aucune devaient y contribuer. Bayrou dans son État d'urgence table plutôt sur la CSG pour ce faire. Mais j'ai le souvenir que près de 50% des Français sont exemptés d'impôts. Je trouverais donc juste un panachage entre la TVA et la CSG puisque la TVA est réglée par tous les citoyens.

  • Moi j'aime bien Nadine Morano

    Les attaques incessantes contre Nadine Morano finissent par gaver grave : j'ai observé, d'ailleurs, que les femmes en politique, particulièrement celles qui l'ouvrent, était systématiquement l'objet d'un procès en stupidité.

    C'est drôle de voir Sophia Aram jouer sa pétasse pour dénoncer une prétendue vulgarité de Nadine Morano. Aram, comme toute cette intelligentsia bobo et parisienne, ne supporte pas le peuple

    Qui le sait ? Nadine Morano est la fille d'un conducteur de 38 tonnes. Pour tous ces gens bien nés, et dans les bons cercles, ça dérange, évidemment, qu'une fille du peuple vienne donner son avis sur la chose politique. Tas de merdeux et de pétasses, tiens. Ils m'insupportent.

    Comme Secrétaire d'État à la famille, quel est le bilan de Nadine Morano ? Elle a obtenu à l'unanimité le bracelet électronique pour les maris violents et l'aide juridictionnelle pour les femmes étrangères victimes de violences. Sans condition de résidence pour ces dernières. Elle est à l'origine du label handi-vacances après avoir réuni tous les partenaires sociaux pour favoriser l'accessibilité des centres de vacances aux personnes handicapées. Elle a déposé un amendement pour faire punir pénalement le "happy slapping" (le fait de filmer des violences au téléphone portable puis de les diffuser) et a obtenu une majorité pour le voter. Je ne vais pas dresser la liste de toutes ses actions comme secrétaire d'État, mais pour ma part, je n'y vois rien qui me choque, bien loin de là.

    Dans le domaine de l'apprentissage, rien à redire : le CFA à Rungis, c'est bien vu, la carte d'étudiant pour les jeunes en alternance, très bien aussi, bonne idée.

    J'ai du mal à supporter de voir la meute des bien-pensants se déchaîner. Elle a du mal, la meute, avec le peuple. Elle n'aime pas le bon gros sens populaire. Ça pue le peuple, hein ?

    Ces pseudo-intellos crétinoïdes et arrogants feraient mieux de l'entretenir sur les choses sérieuses, l'apprentissage, par exemple, plutôt que de lui demander si elle est vulgaire ou populaire. Regardez leur condescendance insupportable à ces bons à rien nourris de subventions publiques réglées par le contribuable et les gens du peuple entre autres ! On devrait les coller sur les chantiers ou à conduire des camions, ça leur remettrait les idées en place plutôt que de les payer à cracher leur bave venimeuse.

    Bref, ne vous laissez pas démonter par ces abrutis dont l'arrogance n'égale que la vacuité, Nadine Morano : moi, vous voyez, je ne suis pas de votre majorité, je combats dur comme fer votre leader politique et votre majorité, mais vous, je vous aime bien, vous êtes sincère ! Cela ne me paraît pas si fréquent en politique.

    Évidemment, cela me désole quand je vois un copain blogueur (bien que de gauche, personne n'est parfait) participer à un lynchage médiatique à la c...

  • Travail et richesse

    C'était un slogan de Nicolas Sarkozy, en 2007 que de proposer de travailler pour gagner plus. Plus généralement, on trouve souvent chez les Conservateurs cette idée que notre société dégénérée ne travaille pas assez. En fait, c'est un gros pipeau. Un énorme pipeau, même. Ce n'est pas la quantité de travail qui produit la richesse. Tenez, Prenez ces malheureux Grecs : on les a parés de tous les atours de la fainéantise, et, particulièrement en Allemagne il a été de bon ton de conseiller à ces bons à rien de se mettre au travail. Sauf que quelques esprits forts se sont soudainement épris de l'idée d'établir une comparaison sérieuse entre Grecs et Allemands : bilan, en 2008 (donc avant la crise) le Grec moyen a travaillé à peu près 700 heures de plus que l'Allemand moyen. Merci, Slate, pour l'information.

    Le problème, c'est que de ce genre de constat, les Socialistes tirent généralement la conséquence absurde qu'en travaillant moins, on va être plus productif, plus compétitif, et, qui sait, peut-être plus riche. Pipeau aussi. Ça ne marche pas comme ça.

    L'article de Slate observe que les Allemands sont nettement plus économes que les Grecs : le fait de ne pas se gaver de biens de consommation de toutes sortes, ou à défaut de les produire sur son sol comme le suggère un François Bayrou, limite à l'évidence la casse.

    Je suis fasciné par la marque d'hyper-consumérisme que constitue la revente de cadeaux de Noël. Toujours étonné également de voir qu'en temps de crise, le budget fêtes, cadeaux et vacances reste stable : c'est pourtant le premier qui devrait morfler.

    En tout cas, tous les discours sur la valeur travail, mais aussi le partage du travail sont des enfumages en bonne et dûe forme. Ce n'est pas la quantité de travail qui crée la richesse, mais la valeur ajoutée sur le travail. 

    Si l'on veut établir un raisonnement économique pertinent sur le sujet, il faut donc raisonner avant toutes choses en termes de valeur ajoutée. Je ne sais pas, si finalement la TVA sociale est ou non une bonne réforme, mais au moins, pour une fois, l'essai va dans le bon sens.

    Tous les auteurs (anciens ou modernes) que j'ai pu lire récemment vont dans ce sens : Christian Blanc dans La croissance ou le chaos, Jean Peyrelevade dans l'erreur historique de Nicolas Sarkozy, ou plus simplement Schumpeter dans Capitalisme, Socialisme et Démocratie le font valoir.

    Ce n'est donc pas la demande qui crée la richesse, comme le voudraient les Socialistes Keynésiens, mais bien l'offre (enfin, plus exactement, la qualité de l'offre), levier que François Bayrou affirme vouloir actionner dans son État d'urgence.

  • Crimes, une police de plus en plus performante !

    Je suis frappé de considérer le nombre de crimes qui finissent par être élucidés. En fait, la police scientifique a tellement progressé, tant dans les procédés mis en oeuvre que dans leur application, qu'elle parvient désormais à élucider à peu près 90% des crimes. Un score impressionnant. Ce n'est que lorsque le corps d'une victime disparaît qu'il devient plus difficile de trouver des indices. Même si certains criminels tentent de s'adapter en faisant disparaître d'éventuelles traces à coups de solvants/détergents ou par le feu, ils ne peuvent manquer de laisser traîner quelque chose. L'ADN est devenu un vrai mouchard. Le relevé d'ADN est sans doute le progrès le plus notoire, mais ce n'est pas le seul : les méthodes d'observation, le profiling, le croisement de fichiers ont permis des progrès fulgurants en 10 ans. Souvent, c'est la justice qui pèche en omettant ou refusant d'examiner des éléments, mais la police, elle, fait preuve d'une efficacité redoutable. Mieux encore, les alertes enlèvement déclenchées dans les premières heures qui suivent une disparition permettent de retrouver les disparu(e)s dans 90% des cas, ne serait-ce que par la panique qu'elles engendrent chez les auteurs de rapts.

    L'intelligence humaine demeure toutefois au coeur des dénouements et des découvertes : si le meurtrier de Christelle Mailly poignardée en 1986 a pu être identifié tout récemment, c'est qu'un policier a observé qu'il avait chez lui des couteaux affûtés de la même manière que l'arme du crime.

    Il en va en revanche autrement de la délinquance, laissée pour compte des progrès en criminologie : elle nécessite des moyens considérables, car chercher à élucider tous les délits demanderait des moyens considérables. Toutefois, ces moyens sont à mettre en perspective au regard de ce que la délinquance coûte à la France : 115 milliards d'euros par an !

    Dans l'Antiquité, les Grecs avaient figuré les remords et la folie sous la forme de trois divinités infernales vengeresses, les Érinyes. Les religions monothéïstes, quant à elle, promettent l'Enfer aux criminels. 

    Ici-bas, Montesquieu dans son Esprit des Lois assure que la certitude de la sanction est le principal frein au crime et au vice. Nous savons, désormais, identifier les auteurs des crimes. Alors pourquoi les violences ne baissent-elles pas ? Peut-être parce que nous n'avons pas la volonté de les punir comme elles le méritent : soit par idéologie, façon Muchielli, par exemple, soit par souci d'économies, façon Sarkozy.

    Il y a un double coût pour assurer une sécurité et une justice digne de ce nom : l'un de répression, l'autre de rééducation. Le premier suppose de donner à la justice les moyens de fonctionner et de payer la construction du nombre de prisons nécessaires avec le personnel adapté et en nombre suffisant. Le second suppose de donner une dimension humaine à la répression, particulièrement aux peines de prison : séparer le délinquant du criminel, le délinquant violent du délinquant non-violent, permettre la formation en prison, et, enfin, assurer à chaque condamné la possibilité de s'isoler, c'est à dire une cellule personnelle, avec toilettes, ne mesurât-elle que 4m2.

    Actuellement, aucun parti politique n'a la volonté de mettre en place un tel programme. A gauche, on explique la violence par des causes sociologiques, voire économiques, à droite, on relâche en douce tout une série d'individus peu recommandables pour faire de la place dans les prisons et faire valoir que le taux d'incarcération n'a jamais été aussi haut.

    Quant à ceux qui expliquent que la politique carcérale est toujours plus répressive et proposent donc de réduire les peines, ils me font penser à ceux qui veulent supprimer les agences de notation chaque fois qu'elles mettent en garde un pays contre sa mauvaise gestion : le taux d'incarcération n'est nullement la marque d'un durcissement de notre majorité gouvernementale mais de celui de la délinquance ! 

    Faut-il comme pour les agences, casser le thermomètre parce qu'il n'indique pas ce que l'on voudrait qu'il indique ?

  • Argos ? Mycènes ? Il est roi de quoi, Agamemnon ?

    Je me suis demandé, tout récemment, si je n'étais pas frappé d'un Alzheimer précoce : il se trouve que j'ai lu la fin de l'Iliade par Quintus de Smyrne et que je relis l'Énéïde de Virgile. Toutefois, pour disposer de quelques éléments complémentaires, je vais piocher de temps à autre dans l'Orestie d'Eschyle ou l'Électre de Sophocle. En principe, Agamemnon est le roi de Mycènes. Sauf qu'Eschyle en fait le roi d'Argos, lui ! Je ne percute pas : si l'on en croit Homère, Quintus de Smyrne et Virgile, le roi d'Argos, c'est Diomède. Apparemment, Diomède a hérité du trône d'Argos par sa mère, fille du roi Adraste, qui a épousé Tydée son père. Donc, en principe, au moment de l'expédition contre Thèbes, le roi d'Argos, c'est Adraste. En principe seulement : là où je suis largué, c'est qu'Amphiaraos, un des Sept qui accompagnent Tydée contre Thèbes, est aussi roi d'Argos, par son père Oïclès, lui-même roi d'Argos (selon Homère mais dans l'Odyssée, cette fois). En fait, Amphiaraos aurait liquidé Talaos, le père d'Adraste. Mais là encore, ça coince, parce que Talaos est censé avoir été roi d'Argos : comment est-ce possible si Oïclès était roi avant Amphiaraos ? Parce que pour corser le tout, Homère reconnaît bien Talaos comme roi de Mycènes dans l'Iliade.

    Récapitulons : Homère a écrit l'Odyssée et l'Iliade. Mais dans l'Iliade, Talaos a été roi d'Argos, alors que dans l'Odyssée, cela a été Oïclès. La seule chose claire, c'est qu'Amphiaraos a tué Talaos, contraignant un temps Adraste à s'exiler. Bien évidemment, Oïclès et Amphiaraos sont censés avoir été rois en même temps.

    Y'aurait une solution : Oïclès a accompagné Héraklès et Télamon quand ils ont monté une première expédition contre Troie, mais a péri des mains du roi de Troie, Laomédon. On pourrait donc imaginer que Talaos, le père d'Adraste, a pris possession du pouvoir à la faveur de la mort d'Oïclès. Du coup, Amphiaraos, en faisant la peau à Talaos, aurait simplement récupéré le pouvoir qui lui revenait de droit. Et après ? Eh bien j'ai la solution : Adraste et Amphiaraos ont du exercer le pouvoir à deux ! En fait Adraste a épousé la soeur d'Amphiaraos, Eryphile, donc ils se sont sans doute réconciliés. D'ailleurs, Amphiaraos et Adraste combattent de concert contre Thèbes lors de la 1ère expédition et sont les deux seuls à sauver leur peau. Je sais que je vais faire ch... mais : dans les Sept contre Thèbes, d'Eschyle, y'a pas Adraste...Y'a un type qui s'appelle Étéoklos, à ne pas confondre avec Étéocle le roi de Thèbes, la ville assiégée, frère de Polynice qui a monté cette expédition pour se venger de son frère.

    Je n'ai évidemment toujours pas résolu la question de  la tradition qui ferait d'Agamamemnon un roi d'Argos.

    Je me demande bien ce qu'on trouvait comme statues à Delphes à l'intérieur de  l'hémicycle des rois d'Argos dans l'Antiquité...

     Quand je pense, sniff, que j'ai raté l'Orestie au Théâtre de l'Odéon. C'est dur de jouer Eschyle. Généralement, c'est ardu à suivre, surtout quand on représente ses pièces à la grecque, c'est à dire un seul acteur déclamant en compagnie d'un choeur. Mais là, Olivier Py, il avait l'air d'avoir fait quelque chose de séduisant, si j'en crois l'extrait-vidéo.

    Il met en scène Prométhée en février au même endroit. Si je peux disposer d'une bande-annonce et qu'elle est aussi prometteuse que son Orestie, j'y irai.

    C'était compliqué, non, ces histoires de famille en Grèce ? Je ne vous ai même pas dit pourquoi tous ces gars ont attaqué Thèbes au fait. Laissez tomber : encore une sale histoire de famille...