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  • Les clubs de foot sont aussi des PME pour Marielle de Sarnez

    J'ai trouvé intéressant le raisonnement de Marielle de Sarnez à propos de la taxe de 75% sur les hauts salaires dans les clubs de football : elle était invitée par Laurence Ferrari sur i-télé et, questionnée sur la grève prévue par les clubs de la LFP le 30 novembre prochain, a précisé qu'elle comprenait l'appel avec l'argument de bon sens suivant :

    Si l'on excepte le PSG avec ses sponsors quataris et Monaco qui n'est pas soumis au régime fiscal français, les autres clubs français sont en réalité des PME et pas autre chose.

    Il suffit de les comparer à n'importe quelle autre PME d'effectifs comparables et de chiffre d'affaire équivalent pour le comprendre. Simplement, les clubs de football ont une spécificité : le coeur de leur activité, et donc leur principal actif, est investi dans l'humain. Leur valeur tient en grande partie à celle de leur joueur, et par suite, aux salaires qu'ils leur versent. D'un certaine manière, frapper les hauts salaires des joueurs c'est attaquer les clubs de football français au coeur de leur activité d'autant qu'aucun autre pays européen ne procède ainsi. Hollande crée donc un désavantage concurrentiel dans un secteur qui n'en a vraiment pas besoin, le foot français étant déjà soumis à des exigences assez strictes.

    De manière plus générale, la taxe à 75% est de toutes façons une spoliation et je juge son principe détestable. Mais François Hollande, en la justifiant par le désir de soumettre tout le monde à la loi commune, montre sa méconnaissance inquiétante du tissu économique sportif.

    Comme le dit très justement Marielle de Sarnez dans l'entretien que je cite, on pouvait penser que François Hollande était un gage de sérieux sur la fiscalité puisqu'il avait affirmé avoir travaillé cet aspect de la politique économique plus que tout autre avant les présidentielles. Je l'ai cru aussi à vrai dire. Quelle erreur ! Je ne sais pas qui inspire sa ligne fiscale, mais c'est une vraie catastrophe. En fait, il n'y a pas de ligne, mais des coups de massue aveugles tapant aussi au coeur des portefeuilles des modestes et défaisant le tissu de notre économie.

    Si les Socialistes en arrivant au pouvoir avait compris qu'une politique de la demande était un suicide pur et simple, il n'ont toujours pas compris ce qu'est une politique de l'offre. Il ne suffit pas de ne pas faire une relance par la demande pour faire une relance par l'offre. C'est très exactement la différence principale entre ce que propose François Bayrou et ce que proposait François Hollande ou même l'UMP dépensant à l'aveuglette pendant la crise financière de 2008 à 2010.

    Je voudrais ajouter quelque chose à propos de i-télé : Marielle de Sarnez dit des choses vraiment intéressantes sur l'économie, mais ces incapables ne s'en tiennent qu'à la politique politicienne en ne titrant que sur le rassemblement MoDem-UDI. Il y aurait pu y avoir matériau à débat sur le statut des clubs de football comme PME mais ces journalistes se sont bien gardés de s'engager sur cette voie. 

    On accuse les politiques de ne pas s'intéresser aux choses concrètes mais dès qu'ils le font, ils ne sont plus relayés. En revanche, pour ce qui est de diffuser les petites histoires à deux balles, là, il y a du monde. Ça m'énerve passablement. Marielle de Sarnez disait plein d'autres choses fort pertinentes mais évidemment, en face, on n'a pas relevé. On a privilégié la facilité, peut-être aussi au niveau de l'intellect d'interlocuteurs médiatiques qui se confondent de plus en plus avec les paillettes et le monde du spectacle : tout dans l'apparence, rien sur le fond.

  • Travail et richesse

    C'était un slogan de Nicolas Sarkozy, en 2007 que de proposer de travailler pour gagner plus. Plus généralement, on trouve souvent chez les Conservateurs cette idée que notre société dégénérée ne travaille pas assez. En fait, c'est un gros pipeau. Un énorme pipeau, même. Ce n'est pas la quantité de travail qui produit la richesse. Tenez, Prenez ces malheureux Grecs : on les a parés de tous les atours de la fainéantise, et, particulièrement en Allemagne il a été de bon ton de conseiller à ces bons à rien de se mettre au travail. Sauf que quelques esprits forts se sont soudainement épris de l'idée d'établir une comparaison sérieuse entre Grecs et Allemands : bilan, en 2008 (donc avant la crise) le Grec moyen a travaillé à peu près 700 heures de plus que l'Allemand moyen. Merci, Slate, pour l'information.

    Le problème, c'est que de ce genre de constat, les Socialistes tirent généralement la conséquence absurde qu'en travaillant moins, on va être plus productif, plus compétitif, et, qui sait, peut-être plus riche. Pipeau aussi. Ça ne marche pas comme ça.

    L'article de Slate observe que les Allemands sont nettement plus économes que les Grecs : le fait de ne pas se gaver de biens de consommation de toutes sortes, ou à défaut de les produire sur son sol comme le suggère un François Bayrou, limite à l'évidence la casse.

    Je suis fasciné par la marque d'hyper-consumérisme que constitue la revente de cadeaux de Noël. Toujours étonné également de voir qu'en temps de crise, le budget fêtes, cadeaux et vacances reste stable : c'est pourtant le premier qui devrait morfler.

    En tout cas, tous les discours sur la valeur travail, mais aussi le partage du travail sont des enfumages en bonne et dûe forme. Ce n'est pas la quantité de travail qui crée la richesse, mais la valeur ajoutée sur le travail. 

    Si l'on veut établir un raisonnement économique pertinent sur le sujet, il faut donc raisonner avant toutes choses en termes de valeur ajoutée. Je ne sais pas, si finalement la TVA sociale est ou non une bonne réforme, mais au moins, pour une fois, l'essai va dans le bon sens.

    Tous les auteurs (anciens ou modernes) que j'ai pu lire récemment vont dans ce sens : Christian Blanc dans La croissance ou le chaos, Jean Peyrelevade dans l'erreur historique de Nicolas Sarkozy, ou plus simplement Schumpeter dans Capitalisme, Socialisme et Démocratie le font valoir.

    Ce n'est donc pas la demande qui crée la richesse, comme le voudraient les Socialistes Keynésiens, mais bien l'offre (enfin, plus exactement, la qualité de l'offre), levier que François Bayrou affirme vouloir actionner dans son État d'urgence.

  • Je ne comprends pas Christian Saint-Etienne

    J'avoue que la logique de Christian Saint-Etienne m'échappe. Déjà, je n'ai jamais compris qu'il lâche le MoDem pour finir sur la liste UMP de Jean Tibéri dans le 5ème arrondissement de Paris, alors qu'il s'était tout de même fait le chantre d'une éthique forte. Mais sa tribune dans Le Monde du Jeudi 06 mars 2008 m'a laissé encore plus perplexe

    Christian Saint-Etienne dresse dans son article un tableau sans concessions de la situation économique de la France. Il fait une série de justes observations sur les insuffisances françaises avec des recommandations judicieuses. Notamment, tout comme Jean Peyrelevade, il constate, je le cite, que « le problème économique fondamental de la France n'est pas lié à une insuffisance de demande, mais à une faiblesse de l'offre compétitive qui se traduit par des pertes massives de parts de marché de nos entreprises à l'exportation et sur le marché intérieur». Et il ajoute « les produits et services français ne sont pas adaptés à la vive demande en France et dans le monde ».

    Le problème, c'est que c'est le même homme qui écrit dans la troisième partie de son billet : « L'orientation des réformes nécessaires est maintenant bien connue grâce aux nombreux rapports du Conseil d'analyse économique complétés par le rapport Attali...» 

    Ah bon ?... Mais moi, si j'ai bon souvenir, en dehors des poncifs que tout le monde connaît désormais, les propositions d'Attali, elles sont surtout orientées vers le pouvoir d'achat, c'est à dire la demande, et non vers l'offre...Or, Christian Saint-Etienne à qui je ne vais pas apprendre l'économie ne peut pas ignorer quel effet désastreux pour notre commerce extérieur aurait une hausse de la demande sans offre nationale capable de répondre. On a déjà vu cela dans un autre contexte avec la relance par la demande de Mauroy en 1981.

    De surcroît, Christian Saint-Etienne appelle à soutenir Nicolas Sarkozy dans les nécessaires entreprises qui devront être entreprises. Nous, on veut bien, mais le problème, c'est que pour l'instant, il a fait tout l'inverse ce que l'on attendait, à commencer par ce fameux paquet fiscal dont on ne comprend toujours pas l'utilité conomique, mais dont on conçoit clairement , en revanche, qu'il a vidé les caisses de l'Etat pour rien...

    C'est ça qu'il faut soutenir ? Par ailleurs, toutes les mesures que Christian Saint-Etienne préconise, notamment pour les PME, était dans le programme...de François Bayrou aux élections présidentielles et du MoDem aux élections législatives ! Et comme Avenir Démocrate, le"machin" de Cavada est une coquille vide, je crois que Saint-Etienne n'est pas à la bonne tribune pour faire valoir ses idées...

  • Rapport Attali, ni excès d'honneur, ni indignité

    Jean Peyrelevade, économiste et candidat UDF-MoDem aux municipales, dans le 16ème arrondissement de Paris,  livre son analyse sur les travaux de la commission Attali : "Il ne mérite ni cet excès d'honneur ni cet excès d'indignité, c'est un rapport comme il en existe tant sur le même sujet. Quand on fait la liste de tous les corporatismes, les privilèges, les archaïsmes de la société française, naturellement, on remplit des pages et des pages. En général, il ne se passe rien ensuite et mon pronostic est qu'à nouveau, il ne se passera rien. Cela ne correspond pas au problème : nous avons un problème de compétitivité en France." "Comme souvent malheureusement avec Nicolas Sarkozy, au lieu de traiter le vrai problème, celui de la compétitivité, on fait de la fumée avec 316 propositions qui ne sont pas la réponse aux problèmes que nous avons. "


    Pas grand chose à ajouter, on a beau s'époumonner à le dire, et ce n'est pas la première fois que je l'exprime sur ce blog, le problème de la France, ce n'est pas la demande, c'est l'offre, c'est à dire en effet la compétitivité des entreprises.

  • Mitterrand, Sarkozy, et les relances par la demande

    Quand on y réfléchit, Nicolas Sarkozy fait finalement exactement la même erreur que les Socialistes et notamment François Mitterand en 1981 : son paquet fiscal n'est pas autre chose qu'une relance par la demande, c'est à dire la pire des politiques, par les temps qui courent, alors que notre déficit commercial se creuse de mois en mois.

    C'est incroyable, cette persévérance à ne pas tenir compte de l'histoire. Le problème français, aujourd'hui, ce n'est pas la demande, c'est l'offre ! La vérité, c'est que l'appareil productif français est à nouveau incapable de répondre à la demande française, et que faire une relance par la demande, dans de telles conditions, est tout simplement suicidaire.

     Des hommes politiques comme Christian Blanc (mais pourquoi se tait-il et s'est-il rallié à la désasteuse politique de Nicolas Sarkozy ?) , Jacques Peyrelevade et François Bayrou surtout, ont pourtant largement averti sur la faiblesse de l'offre française, mais cela n'a pas l'air de troubler l'actuel gouvernement.

    C'est à désespérer : nous allons dans le mur en chantant, pour ne pas dire en bêlant. Nicolas Sarkozy devrait pourtant se rappeler du tournant pris par Mauroy à la fin de l'année 1982. Les signaux d'alerte se multiplient, et tous nos clignotants sont au rouge : croissance en berne, creusement du déficit budgétaire, accroissement des déficits commerciaux, et pourtant, rien n'y fait. 

    Le comble, c'est que Nicolas Sarkozy l'a emporté sur Ségolène Royal à l'élection présidentielle entre autres sur l'idée qu'il devait être plus compétent en économie. Si la situation n'était pas calamiteuse,l'ironie de cette histoire prêterait à sourire. Malheureusement, nous allons tous payer les pots cassés, et personne ne semble s'en apercevoir... 

    Le paquet fiscal va coûter 14 milliards d'euros par an à la France. Je veux bien admettre qu'une politique soit volatriste en dépit de notre dette, mais dans ce cas, au moins, que de telles sommes soient affectées à notre industrie, ou, à défaut à l'allègement des charges des entrpeprises (même si cettedernière mesure ne règle pas le problème de fonds de leur absence de compétitivité en raison de leur insuffisance d'investissement dans l'innovation). 

    L'euro et nos voisins européens ne nous protégeront pas éternellement : tôt ou tard, ils finiront par refuser de régler l'addition. Pour une fois, le rôle de l'euro se fait pervers (mais il faut en accuser l'absence de clairvoyance du gouvernement et du président), car il agit comme un opiacé : sous anesthésie, nous ne réalisons pas le tort qui est porté à notre économie par les décisions irresponsables. Par le passé, notre monnaie se serait effondrée en quelques mois. Aujourd'hui, nous vivons comme des grands seigneurs sur le dos de l'Euro, d'où le très fort mécontement de nos voisins européens qui eux font preuve de tempérance.

    Le comble de tout cela, ce sont les aberrantes conclusions rendues par la commission libération de la croissance : tout est centré sur le pouvoir d'achat. La seule chose intéressante vraiment, dans ce gatimalas, c'est la proposition d'autoriser les Class Actions, même si cela ne règle évidemment aucun de nos problèmes économiques.

    Dans les aberrations, l'idée géniale de laisser la grande distribution vendre à perte. Autoriser le dumping, une pratique abolie pourtant depuis un siècle, et dont on ne connaît que trop bien les conséquences néfastes.

    Quant à proposer aux grandes surfaces de réduire leurs marges, on comprend bien que c'est le producteur, en bout de course, qui paiera l'addition. « La piétaille avancera» songeaient nos généraux avant d'envoyer au carnage la jeunesse française sur le front, pendant la 1ère guerre mondiale. 

     

    NDLR le 24/10/2007 : article retenu sur AgoraVox à l'adresse suivante , http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=30707 

  • L'offre et la demande

    Encore une remarquable analyse développée par Rouennais un contributeur du blog de Pierre Albertini. Je la copie ici 

     

    La compétitivité des entreprises est en effet LE problème numéro un, les allemands l'ont bien compris. A quoi cela sert-il de vouloir redonner du pouvoir d'achat si les entreprises délocalisent à tour de bras et qu'elles ne peuvent plus verser de salaires pour consommer ? Dans ces conditions, croire que Sarkozy relèvera la France est une pure gageure. Sarkozy choisit clairement un modèle économique de la "demande". Il pense que c'est par la "consommation" et en redonnant du "pouvoir d'achat" (aux plus aisés) que la France se redressera.

    Malheureusement, ce modèle NE MARCHE PAS dans une économie mondialisée où les entreprises françaises ne sont pas compétitives (charges trop lourdes). Si les français n'épargnent pas leurs cadeaux fiscaux (ce qui est à prévoir), ils achèteront davantage de produits importés étrangers : grosses berlines allemandes pour les catégories aisées, produits asiatiques pour les catégories populaires. Bilan prévisible : aggravation dramatique du déficit commercial, plongeon inquiétant des déficits publics, poursuite de la délocalisation massive des entreprises françaises non compétitives, déclin de la France et de son tissu industriel. Et pour ceux qui auraient des doutes sur ces prévisions de mauvaises augures, il suffit de regarder le résultat de la politique strictement identique menée par George W Bush aux USA depuis 7 ans (son bilan = déficit commercial abyssal + déficit public calamiteux).

    A l'inverse, l'Allemagne, l'Irlande et le Japon ont choisit une politique économique de "l'offre". Ces pays pensent que c'est en redynamisant le tissu économique des entreprises, en abaissant leurs coûts de production, en taxant les produits importés par l'intermédiaire de la TVA, en exportant un maximum de produits manufacturés que l'on relance l'économie. Le résultat est sans appel sur leurs balances commerciales :

    Allemagne : + 162 milliards d'euros
    Japon : + 111 milliards de dollars
    Irlande : + 31 milliard d’euros (pour seulement 4 millions d'habitants ce qui est remarquable)
    USA : - 764 milliards de dollars (deficit abyssal)

    Pour moi, c'est clair, je préfère le modèle Allemand/Japonais plutôt que le modèle Américain. Sarkozy choisit au contraire la politique économique de George W Bush et je pense qu'il a entièrement tord. Il a mangé son pain blanc en distribuant des exonérations fiscales électoralistes. Maintenant, il ne restera pas assez de finance publique pour relancer la compétitivité des entreprises françaises. Je suis assez catastrophé de constater autant de bêtises... Iceberg droit devant ! Le capitaine Sarkozy du bateau France-Titanic nous précipite dessus avec l'entier soutien du peuple, quel génie :) ... Rendez-vous donc dans 5 ans quand Sarkozy aura mis la France en faillite...