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L'offre et la demande

Encore une remarquable analyse développée par Rouennais un contributeur du blog de Pierre Albertini. Je la copie ici 

 

La compétitivité des entreprises est en effet LE problème numéro un, les allemands l'ont bien compris. A quoi cela sert-il de vouloir redonner du pouvoir d'achat si les entreprises délocalisent à tour de bras et qu'elles ne peuvent plus verser de salaires pour consommer ? Dans ces conditions, croire que Sarkozy relèvera la France est une pure gageure. Sarkozy choisit clairement un modèle économique de la "demande". Il pense que c'est par la "consommation" et en redonnant du "pouvoir d'achat" (aux plus aisés) que la France se redressera.

Malheureusement, ce modèle NE MARCHE PAS dans une économie mondialisée où les entreprises françaises ne sont pas compétitives (charges trop lourdes). Si les français n'épargnent pas leurs cadeaux fiscaux (ce qui est à prévoir), ils achèteront davantage de produits importés étrangers : grosses berlines allemandes pour les catégories aisées, produits asiatiques pour les catégories populaires. Bilan prévisible : aggravation dramatique du déficit commercial, plongeon inquiétant des déficits publics, poursuite de la délocalisation massive des entreprises françaises non compétitives, déclin de la France et de son tissu industriel. Et pour ceux qui auraient des doutes sur ces prévisions de mauvaises augures, il suffit de regarder le résultat de la politique strictement identique menée par George W Bush aux USA depuis 7 ans (son bilan = déficit commercial abyssal + déficit public calamiteux).

A l'inverse, l'Allemagne, l'Irlande et le Japon ont choisit une politique économique de "l'offre". Ces pays pensent que c'est en redynamisant le tissu économique des entreprises, en abaissant leurs coûts de production, en taxant les produits importés par l'intermédiaire de la TVA, en exportant un maximum de produits manufacturés que l'on relance l'économie. Le résultat est sans appel sur leurs balances commerciales :

Allemagne : + 162 milliards d'euros
Japon : + 111 milliards de dollars
Irlande : + 31 milliard d’euros (pour seulement 4 millions d'habitants ce qui est remarquable)
USA : - 764 milliards de dollars (deficit abyssal)

Pour moi, c'est clair, je préfère le modèle Allemand/Japonais plutôt que le modèle Américain. Sarkozy choisit au contraire la politique économique de George W Bush et je pense qu'il a entièrement tord. Il a mangé son pain blanc en distribuant des exonérations fiscales électoralistes. Maintenant, il ne restera pas assez de finance publique pour relancer la compétitivité des entreprises françaises. Je suis assez catastrophé de constater autant de bêtises... Iceberg droit devant ! Le capitaine Sarkozy du bateau France-Titanic nous précipite dessus avec l'entier soutien du peuple, quel génie :) ... Rendez-vous donc dans 5 ans quand Sarkozy aura mis la France en faillite...

Commentaires

  • Je partage tout à fait cette analyse. Ma conviction en est d'autant plus renforcée lorsque j'entends le discours sur "l'€ fort".
    Certes un € fort pénalise les exportations des entreprises européennes (je le vis tous les jours dans mon job où la vente vers le secteur nord-américain devient une gageure, surtout lorsque la concurrence produit elle en USD)
    Mais en même temps: il serait temps de se rendre compte que de nombreux produits semi-finis aujourd'hui S'ACHETENT en USD !
    Cela voudra donc dire que le cout de revient des produits revendus augmentera de la même valeur que la déflation de l'€...Ce qui se retrouvera dans le prix de vente au consommateur final.Ceci est particulièrement vrai pour pour les produits électroniques et les produits de grande consommation....Rajouter à cela une dose de protectionnisme (mais que va dire l'OMC ?) et je ne suis absolument pas convaincu que la balance penchera dans le bon sens !
    Il suffit pour cela de regarder la trajectoire industrielle allemande avec la même monnaie !
    Les idées d'allégement des entreprises, de TVA sociale, d'un peu de flexibilité, pourquoi pas si ça peut aider nos entreprises à être plus compétitives à l'export..mais jouer sur une monnaie comme l'€ me semble vouloir jouer à l'apprenti sorcier !
    Le vrai problème de fond est surtout le coût de la main-d'oeuvre..Et ça seule la fonction politique internationale concertée peut faire avancer les choses...

  • Oui, le coût de la main d'oeuvre est un vrai problème, et par là, aussi sa qualification et ce que l'on produit : des produits de haute technologie requièrent une main d'oeuvre très qualifiée, et par suite, moins soumise à la concurrence.

  • @L'hérétique (rigolo ce nom :-) )

    Les choses bougent ..vite...

  • àLoïc

    Un des rares blogs où je suis en lien, c'est celui de l'Inquisiteur :-)

    Oui, et c'est pour cela que les entreprises doivent être très réactives.
    Pour cette raison, il faut que des liens transversaux puissent se nouer très vite : ni les régions ni les universités ne devraient avoir à en référer à l'état central quand il s'agit de nouer des partenariats locaux.

  • Totalement d'accord avec cette analyse. Je complète en postant un article que j'ai rédigé pour le Wiki Démocrate ou j'aborde les priorités qui, selon moi, devraient être considérées de manière prioritaire.

    Si l'on souhaite conserver nos acquis sociaux sans nuire à notre compétitivité il n'y a pas 36 solutions dans le contexte actuel. Il faut déplacer sur les produits les charges qui pèsent actuellement sur le travail. De cette manière les charges sociales seront financées par la vente de tous les produits vendus en France (idéalement en Europe) y compris donc pour les produits d'importation réalisés en Chine, en Inde ou ailleurs.

    En revanche, à l'exportation, nos produits seront beaucoup plus compétitifs car leur cout n'intégrera plus ces charges.

    Néanmoins cela ne sera pas suffisant et il est vital que nos entreprises conservent une longueur d'avance au niveau technologique. Cela passe par la mise en œuvre d'un véritable "Plan Marshall" pour stimuler la recherche, l'innovation et le développement (durable de préférence).

    Ecrire cela ne veut pas dire que l’on est contre les allégements fiscaux mais qu'il y a des priorités à respecter dans la mesure où, malheureusement, la France n'a pas les moyens de tout faire en même temps.

    La priorité actuelle, et donc les financements qui vont avec, doit être portée sur le développement de l'offre (produire mieux et moins cher) et non sur la demande (pouvoir d'achat).

    Si l'on arrive à développer la compétitivité de notre offre au niveau national mais, surtout, au niveau international, l'emploi suivra automatiquement ainsi que la demande et, donc, le pouvoir d'achat. Le tout sans impact sur nos acquis sociaux dans la mesure où ceux-ci seront financés par la TVA sociale.

    Certes, Sarkozy annonce beaucoup de choses mais, très concrètement, il n'y a rien dans son programme à ce sujet. La défiscalisation des heures supplémentaire ? Au mieux c'est une "mesurette" qui n'aura qu'un faible impact sur la compétitivité des entreprises, au pire ce sera un gouffre financier qui n'aura même pas le mérite de favoriser l'emploi. Et quoi d'autre ?

    La TVA social, le "Small Business Act" ? La recherche ? L'innovation ? Oui Sarkozy en parle, il en parle mais bon, force est de constater qu'il n'y a rien de concret et que ces sujets ne sont pas prioritaires actuellement.

    Pour l'instants quels sont les sujets de réforme prioritaires : la défiscalisation des droits de succession, la défiscalisation des prêts immobilier, la défiscalisation des heures supplémentaires, la mise en œuvre d'un service minimum ...

    Rien de tout cela n'aura de réel impact sur la compétitivité de nos entreprises. La baisse de 5% des prélèvements obligatoires ? Cette mesure est totalement utopique en l’état actuel !

    Sarkozy ne pourra pas tout financer et il lui faudra faire des choix. Alors s'il grille toutes ses cartouches avec ce genre de mesures populistes, comment fera-t-il lorsqu'il devra s'attaquer aux vrais problèmes. Augmentation de la dette ?

  • Bonjour Marc,

    on est à 100% d'accord. Même analyse pour moi.
    Et pourtant, il y a urgence.

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