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  • Plan anti-pollution d'Anne Hidalgo : qu'en penser ?

    Si vous me demandez ce que je pense du plan anti-pollution d'Anne Hidalgo, je commencerai par vous dire qu'il va me coûter au bas mot plus de 30 000 euros, et encore, si je suis éligible aux aides et qu'elles sont confirmées ! En effet, je ne peux me passer de mon véhicule sans doubler si ce n'est tripler tous mes temps de trajet et il tombe en plein dans la ligne de mire du plan de la municipalité. 

    Pour ceux qui ont des diesels, comme moi, assez anciens, pas la peine de se rabattre sur des essences d'occasion : à terme, les restrictions toucheront tous les véhicules thermiques. La seule option, c'est de se rabattre sur une électrique ou une hybride, et encore, une hybride rechargeable, plutôt. Les électriques n'ont pas assez d'autonomie sauf la Tesla, mais son prix la met hors de portée pour l'écrasante majorité des Parisiens, sans parler de sa contenance assez limitée. Du côté des hybrides rechargeables, il n'existe que deux berlines capables de convoyer une famille : la Toyota prius rechargeable et un SUV Mitsubishi qui coûtent, neufs de 37 000 à 43 000 euros.

    Il est difficile d'émettre un avis bien documenté sur le plan de la maire de Paris parce que les études auxquelles j'ai eu accès sont contradictoires. Le principal problème, c'est de bien identifier la cause principale de la pollution parisienne et notamment des émissions de particules. Si les automobiles n'en sont à l'origine que pour 15% cela signifie que les mesures ratent leur cible. A ce que je comprends, peu de mesures peuvent être efficaces si elles ne sont pas prises au niveau de la Métropole, et à défaut, au moins à celui de la Petite Couronne. 

    Paris est une petite capitale, au regard des grosses métropoles où de telles mesures ont été expérimentées si bien qu'il va être difficile d'établir des comparaisons fiables. 

    Bien sûr les objections sur la pertinence du plan ne doivent pas devenir un prétexte pour ne rien faire. Si je considère l'ensemble du projet d'Anne Hidalgo, je retrouve certaines mesures présentes dans le projet municipal de Marielle de Sarnez, fin 2013. Je sais très bien qu'on ne peut pas continuer à ne rien faire, même si mon portefeuille n'est pas exactement du même avis que moi. Mais je voudrais être sûr de ne pas faire un sacrifice inutile. Certains analystes disent que ce sont les pneus des véhicules qui génèrent le plus de pollution dans la circulation routière, pas leur moteur. Une étude fait observer que la pollution des métros et RER souterrains est bien plus nocives pour les organismes humains que celle qui est relevée sur le périphérique. C'est dire ! Donc, plus on pousse les gens vers ce mode de transport, plus on altère leur santé, car il va bien de soi que le vélo ne saurait absorber les besoins de transport à Paris. C'était d'ailleurs l'un des points qui faisaient l'originalité du projet du MoDem : Marielle de Sarnez et Yann Wehrling semblaient bien les seuls, à Paris, à avoir pensé à cet aspect. Malheureusement, il est totalement absent de son homologue socialiste.

    Je n'ai pas passé en revue toutes les modalités des mesures, mais je trouve qu'elles tapent surtout sur les automobilistes, ignorent les autres sources de pollution, assomment les Franciliens et que les mesures d'aide sont ineptes et inefficaces : il va se soi qu'on ne peut passer d'un véhicule personnel à une autolib quand on a vraiment besoin de son automobile. Il aurait mieux valu abonder le bonus écologique du gouvernement pour l'acquisition d'un véhicule propre, par exemple (ce que proposait NKM en 2014, si j'ai bon souvenir).

    Je ne pense pas que j'aurais voté contre ce plan si j'avais été conseiller de Paris, mais je n'aurais pas non plus voté pour car je demeure très circonspect.

  • L'Alternative refusera le traité transatlantique

    Marielle de Sarnez, euro-députée MoDem, met en garde depuis de nombreux mois contre les conditions dans lesquelles se déroulent les négociations du traité transatlantique, un accord commercial entre l'Amérique et l'Europe.

    Elle dénonce l'opacité des négociations et exige leur mise à plat publique. Elle récuse tout abaissement des normes européennes au nom de ce traité.

    De son côté, Jean Arthuis, candidat de l'Alternative en Bretagne-Pays de Loire, Poitou-Charentes a publié une tribune pour s'opposer à ce traité. Je ne vais pas reprendre en détail cette dernière mais je rappelle que les centristes défendent depuis longtemps l'établissement d'appellations communes en Europe. Bayrou a porté le flambeau du Made in France et les eurodéputés centristes sont favorables à l'extension des IGP à d'autres produits que le textile et l'agro-alimentaire voire à la mention du pays d'origine, plus simplement. On ne les imagine pas un seul instant accepter de voir piétiner par Washington ce qu'ils promeuvent à Bruxelles.

    Il y a une bonne nouvelle, toutefois, dans l'histoire de ces négociations : à la fin, ce seront les gouvernements et le Parlement européen qui seront souverains. La Commission mène les négociations, mais elle n'a pas mandat pour prendre des décisions. D'où l'importance de voter aux prochaines élections européennes.

    Jean Arthuis a très bien fait de porter le débat sur la place publique. Je suis très étonné du silence de l'UMP et du PS sur un sujet d'une telle importance. Je sais tout de même que le PPE (dont est membre l'UMP) y est favorable et que les écologistes sont eux vent debout contre ce traité depuis le début.

    Je mets en garde contre les rodomontades du FN et de Marine Le pen. Je rappelle que son père et elle sont absents une fois sur deux lors des votes, y compris quand ils sont cruciaux.

    C'est facile de faire de l'esbroufe et de cracher sur l'Europe, mais quand il faut défendre la France et que l'on se montre aux abonnés absents, c'est le silence-radio à l'extrême-droite.

    Marielle de Sarnez est membre du comité stratégique sur l’accord de partenariat transatlantique entre l’Europe et les États-Unis mis en place par la ministre du commerce extérieur, Nicole Bricq. On peut, je le pense, compter sur elle pour se montrer très vigilante.

    La page du Ministère du Commerce Extérieur reprend les étapes de la négociation de ce traité.

    Les indispensables Décodeurs essaient de leur côté d'en décrypter les arcanes. Contre la cour, autre blog de qualité, assure une revue de presse mensuelle sur le sujet. Évidemment, ces deux blogs ont un point de vue parfois orienté sur le sujet, mais ils sont très bien informés et leurs décryptages sont précieux.

    Comprenons-nous : négocier pour demander l'ouverture de leurs marchés à nos partenaires n'est pas en soi une mauvaise chose. Ce qui est une mauvaise chose, c'est d'être les dindons de la farce et de nous retrouve ensuite inondés de poulets aux OGM ou de biberons au bisphénol A au nom de ce traité. Ou encore que les entreprises pollueuses ne soient plus comptables de leurs méfaits.

    On peut négocier mais à condition de ne rien lâcher sur nos normes. Je cite Marielle de Sarnez à cet effet :

    la question des normes, sur lesquelles beaucoup de questions se posent est essentielle. Il y a pourtant deux principes essentiels à rappeler.  Le premier est que nous, Européens, ne pouvons en aucun cas accepter un abaissement de nos propres normes. Le second est que les produits qui arrivent dans l’UE doivent respecter les normes européennes.

    Enfin, les différentes méthodes envisagées par les négociateurs : coopération, harmonisation, convergence, reconnaissance mutuelle posent question. Si on arrivait un jour, dans un monde idéal, à une seule norme mondiale,  cela serait aussi de nature à poser des difficultés. Je demande donc qu’on réfléchisse ensemble à ce problème.

    Un exemple à ce propos : celui des constructeurs automobiles. Il est vrai qu’il serait plus simple pour les fabricants de concevoir une voiture qui puisse se vendre à la fois en Europe et aux États-Unis. Mais il faut aussi penser aux consommateurs. Les consommateurs américains et européens ne veulent pas forcement rouler dans les mêmes voitures.»

    Voilà. Pas mieux pour moi, bien évidemment.J'en profite pour faire observer que l'opinion publique américaine est elle-même très attentive et défiante sur ce traité.

  • L'Europe pourrait imposer des normes anti-pollution au reste du monde

    On se rend compte avec les derniers pics de pollution que le trafic automobile intra-muros à Paris n'est qu'un petit aspect du problème. Il est bien plus global. 70% de la pollution atmosphérique nous parvient de l'extérieur et même de l'étranger.

    Il suffit de considérer les émissions chinoises au Japon ou encore celles qui nous viennent d'une partie de l'Europe orientale pour avoir une vision claire du phénomène.

     En ce sens, ce qui serait cohérent de la part de l'Europe, ce serait d'exiger que tous les produits vendus en Europe soient conformes à une norme environnementale non seulement dans leur conception, mais aussi dans leur production.

    Tout produit dont des composants contribueraient à la pollution globale mondiale, et particulièrement à celle qui sévit en Europe se verrait interdit de vente sur notre territoire. Facile de produire à bas coût quand on fait payer à autrui les conséquences sanitaires et environnementales de sa production.

    Bayrou, dès 2008, et il l'a encore rappelé en 2012, faisait observer que trop de règles et de normes européennes s'appliquaient aux entreprises européennes ; il exigeait alors que la règle européenne soit la loi commune pour la totalité des produits vendus en Europe, conçus ou non en Europe.

    Je crois qu'il faut faire de cet aspect un élément essentiel de la campagne centriste en juin prochain. Les Européens se demandent ce que l'Europe leur apporte. Il est grand temps de voter des mesures qui protègent nos emplois et notre environnement.

    Bien sûr, l'application de ces mesures ne se fera pas simplement et tout devra aussi être négocié au niveau de l'OMC. Marielle de Sarnez fait souvent remarquer que c'est l'un des premiers lieux où doivent s'exercer diplomatie et pressions. Et elle a raison. Elle exigeait d'ailleurs en septembre 2012 une refonte des règles de l'OMC et une réciprocité totale dans les accords commerciaux. Nous sommes assez loin du compte et ce, pour une raison qu'il faudra aussi évoquer : plusieurs pays européens se comportent en cheval de Troie d'autres nations extérieures à l'Europe. La France n'en fait justement pas partie.

    Comme le disait très justement le 04 février dernier au Parlement Européen Marielle de Sarnez,

    Au fond, je ne vois pas pourquoi, au nom de quelle idéologie, au nom de quel dogme, l'Europe devrait être ouverte à tous les dumpings. L'Europe, elle doit évidemment agir en faveur de ses entreprises, en faveur de sa production. Nous ne pouvons pas nous permettre, dans le monde d'aujourd'hui, d'être naïfs et de moins bien défendre nos intérêts que d'autres le font. Je pense en particulier aux États-Unis. Nous devons avoir une vraie stratégie commerciale, qui nous mette à l'abri des pratiques déloyales.

    Pour la campagne européenne, il est donc vital que notre programme ne soit pas national mais européen.

    C'est pour cela que j'accorde une telle importance à une plate-forme programmatique PDE-ADLE lors des prochaines échéances électorales.

  • La pollution parisienne pourrait devenir aussi un enjeu économique

    J'ai lu une dépêche AFP très instructive sur le devenir d'une grande cité submergée par la pollution. Il s'agit de Hong-Kong. La cité-État chinoise commence à perdre de son attractivité en raison du niveau de pollution insupportable qui l'atteint.

    Si les acteurs politique parisiens ont dans l'ensemble une conscience assez aigüe des dangers que représente la pollution du point de vue de la santé et de l'environnement, ils n'en perçoivent pas forcément les enjeux économiques.

    J'ai dit récemment que le bouclage du tramway, que propose Anne Hidalgo allait dans le bon sens, mais je dois pondérer mon propos. Il y a eu une erreur à la base dans ce projet car il a un coût faramineux. Construire tout un circuit avec voie réservée pour les bus et acheter une flottille de bus propres (GNV, électrique) eût été infiniment moins coûteux et tout aussi efficace en termes de mobilité, d'efficacité, de rapidité et de trafic. Alors évidemment, il n'y a plus d'autres choix que d'achever ce qui a été entamé, mais le décision initiale va peser très lourdement sur les finances de la ville.

    J'ai pris connaissance des propositions de NKM pour lutter contre la pollution parisienne. C'est un bon projet pour tout ce qui concerne la circulation et je vois que NKM a pensé au métro, contrairement à Anne Hidalgo. J'y vois la patte du MoDem puisque Yan Werhling m'a confirmé que c'était bien cet aspect qu'il avait en tête quand il a coordonné le plan air de Marielle de Sarnez. 

    Il ne faut toutefois pas oublier que la pollution atmosphérique est liée pour un tiers à l'industrie et un quart aux activités économiques locales (en particulier le chauffage au bois). Plus généralement, l'origine de la pollution est plus diverse qu'on ne le pense. Un document d'Airparif en fait une synthèse édifiante.

    Il y a un point qui me laisse plus que dubitatif : j'attends la première étude qui me prouvera que le velib et autres mesures en faveur du vélo ont fait baisser ne serait-ce que d'un micro pour cent la pollution atmosphérique. Les équipements de vélo sont des équipements de confort. Tout le monde adoube le velib mais c'est une erreur et je pense sincèrement que les vélos électriques de NKM n'apporteront rien. Un joujou coûteux qui gagne à être abandonné pour faire porter l'effort sur les mesures efficaces.

    L'idée de verser 6300 euros de prime aux artisans pour s'équiper de véhicules électriques est une bonne mesure parce qu'elle coûte bien moins cher que les aménagements et limitations chers aux Socialistes et est bien plus efficace.  Il y a près de 35 000 entreprises à Paris intra-muros. Même s'il fallait verser la prime à chacune d'entre elles pour un changement de véhicule, le coût total maximal atteindrait 200 millions d'euros environ, mais qui seraient étalés sur plusieurs années. Je rappelle que la municipalité socialiste a consommé 3 milliards d'euros dans ses projets de changement de voirie lors de sa première mandature. Des marges de manoeuvre existent donc.

    Renouveler la flotte municipale en véhicules propres aurait dû être une priorité pour les Socialistes. Ils avaient avec la Région et le ville de Paris toutes les manettes en mains pour agir. Ils n'ont rien fait et Anne Hidalgo a laissé racheter des centaines de bus au diesel. Difficile pour elle d'être crédible sur le sujet, maintenant.

    Je tends à penser, à l'instar du ou de la journaliste qui a rédigé la dépêche de l'AFP, que le niveau de pollution de chaque ville va devenir un élément déterminant pour son attractivité. Il ne fait pas de doute que tôt ou tard, des mesures très fortes seront nécessaires pour demeurer compétitif. Il faut toutefois bien prendre conscience que les mesures locales n'ont pas d'impact si elles ne s'agrègent pas à un projet global dont chaque cercle concentrique décline les mesures. L'Europe doit fixer des normes, l'Assemblée Nationale les transcrire en droit français et les régions coopérer avec les communes pour en favoriser l'application.

  • Grand Paris, Delanoë bien plus habile que sa dauphine

    Il y a un point sur lequel je donnerais un satisfecit à Bertrand Delanoë : sa manière de constituer le Grand Paris. Sur l'opinion exacte qu'il s'en faisait, je ne pourrais me prononcer avec exactitude, mais sur la méthode sur le terrain, en revanche, il s'est montré presque toujours habile.

    Plutôt que de chercher à absorber sa petite couronne, comme rêvent de le faire pas mal d'esprits technocratiques et brutaux (ça va souvent de paire) il a préféré constituer toute une série de petites intercommunalités. En règle générale, je pense le plus grand mal des intercommunalités, mais en ce qui concerne Delanoë, il en a plutôt bien usé car il a cherché à prolonger une série de services existant à Paris. Je pense par exemple au Velib et à autolib : pas que je pense vraiment du bien en soi de ces services, mais le fait de les prolonger en petite couronne fait sens et leur donne une légitimité, bien loin d'une capitale repliée sur elle-même. Pour vraiment bien faire les choses, il faudrait envisager une extension des autolib bien au-delà de la petite couronne, mais on se doute aussi qu'un tel système n'est pas pérenne : il supporte 5000 usagers maximum et il y a des dizaines de milliers d'habitants de la grande couronne (sans compter ceux de la province proche) qui ont besoin de se rendre à Paris tous les jours. C'est bien pour cela qu'à titre personnel, je pense que la capitale devrait préparer la révolution des mobilités individuelles en envisageant l'avènement de véhicules personnels tels que des google car (voitures intelligentes capables de rouler seules, calculer en temps réel les temps parcours et dénicher la place de stationnement disponible, tout cela en adaptant sa vitesse aux conditions de circulation), si possibles propres.

    Cette digression mise à part, je pense que le principe même d'associer en amont chaque commune sur la base de la libre adhésion à des projets de ce type est astucieux et fait bien plus pour le grand Paris que les passage en force à l'Assemblée Nationale. 

    Anne Hidalgo se rêve en tyran à la main de fer dans un gant de velours. Elle est favorable à l'actuelle mouture du futur grand Paris dont l'objet principal est de retirer le plus de pouvoirs possibles aux élus de la petite couronne et au-delà. Sans doute parce que c'est fatigant de négocier...

    Il est difficile de déterminer exactement la vision de NKM du Grand Paris. Je sais qu'elle dénonce une métropole qui serait éloigné de ses citoyens, mais je ne l'ai pas entendue en remettre en question le principe. Toutefois, si je considère les projets de végétalisation de la ville, je vois que NKM met l'accent sur les Portes afin de redonner du lien entre Paris et sa ceinture. Hidalgo, elle se concentre sur Paris intra-muros : c'est une vision plus égoïste et centralisatrice.

    Marielle de Sarnez, que l'on sait favorable au principe du Grand Paris, mise, quant à elle, avec son habituel respect pour les corps intermédiaires, à peu près tout sur l'intercommunalité dans son projet, un peu, finalement, dans la ligne de ce que Delanoë a déjà fait. Pas de mise devant le fait accompli mais des projets négociés en commun (alors que Delanoë a eu tendance à faire SES projets d'abord puis en proposer l'extension à la petite couronne). Elle pense aussi que les friches qui sont en bordure de Paris devraient être une priorité et leur réaménagement concerté avec les mairies frontalières. Elle prévoit notamment dans son projet de végétalisation de la ville (qui possède un certain nombre de points communs avec celui d'Hidalgo) une grande ceinture verte.

  • Ah, si Marielle menait la bataille à Paris !

    J'ai un gros coup de déprime, là : avec les dernière erreurs de débutante de NKM, je comprends bien que la gauche est partie pour garder Paris fingers in the noise. Je suis surpris. Je la croyais tout de même plus tactique. Elle n'a pas compris un truc : ce n'est pas la peine de jouer à la bobo romantique pour gagner la capitale. Ça loupe complètement son but et ça fait bien rigoler toute la gauche. Côté Hidalgo, on est évidemment mort de rire. Et pour ne pas arranger les choses, NKM balance des approximations (sauf sur l'augmentation des taxes, bien réelle, elle).

    Il y a une chose qui me paraît de plus en plus patente à Paris : ce n'est pas possible de remporter la capitale à droite. Il faut gagner par le centre, ce qui signifie un leader centriste que la droite appuie. 

    Si c'était Marielle de Sarnez qui menait la bataille, avec sa rigueur, son sérieux, son honnêteté, sa pertinence et ses idées, je pense que les Socialistes pourraient commencer à pleurer sur la perte de la capitale.

    Le MoDem parisien est au centre-gauche en grande partie (je le dis depuis le début que c'est un parti de centre-gauche !). NKM aurait dû le comprendre et contacter les élus un par un pour tenter de les conserver, quitte à remanier son programme. Pendant ce temps, à gauche, on leur ouvre chaleureusement les bras et on leur réserve des postes. Alors évidemment, ils font les grenouilles et ils sautent dans tous les sens et forcément, y'en a une partie qui tombent du côté gauche...

    J'aime beaucoup Christian Saint-Étienne à l'UDI. Je pense même que c'est lui qui a le programme le plus juste, le meilleur, le moins démago, mais malheureusement, il n'a pas la stature ni le charisme politiques pour faire valoir davantage ce qu'il propose. 

    Moi, c'était mon idée initiale : un tandem Borloo-Marielle pour porter un projet fort. Marielle était prête à s'engager. Pas de pot, ça ne s'est pas fait.

    Le problème, ce sont les barons UMP. Ils foutent la merde systématiquement et torpillent à chaque fois la reconquête de Paris. Ils ont fait échouer Séguin qui était un bon candidat en 2001 et là, en sous-main, ils continuent à placer des chausse-trappe. C'est évident qu'ils ne font pas de cadeaux à NKM et qu'ils attendent le 1er faux pas pour l'enfoncer.

    C'est dans les semaines qui viennent qu'on va voir ce qu'elle vaut : elle a fortement intérêt à rectifier le cap, en commençant déjà par venir dire bonjour à ses propres troupes (qui commencent à râler d'être traitées comme quantité négligeable, à ce que je comprends...).

    Bref, je le sens mal : on en est réduit à attendre une erreur d'Hidalgo et, à mon avis, elle n'est pas du genre à faire des erreurs. Je dirais même que je ne l'ai pas vue en faire une seule depuis qu'elle est en campagne (je ne parle pas de son programme, je suis vent debout contre, mais de sa tactique). Elle nous joue la campagne à la force tranquille façon Mitterrand en 1988 et ça risque de produire le même résultat : elle va laminer la droite, et ce, en dépit d'une conjoncture défavorable à la gauche. Elle peut dire merci aux centristes qui la rallient, en tout cas...

    NKM doit comprendre une chose : si elle veut redresser la barre, elle doit associer ses partenaires au maximum et éviter un face à face très périlleux contre Hidalgo. Toute majorité bénéficiera toujours d'une prime aux sortants dans une élection municipale. Il faut du solide en face, et qui connaît bien les dossiers et Paris.

  • Marielle de Sarnez met en garde contre la viande avariée canadienne

    On va me dire que j'exagère à parler de viande avariée à propos du porc et du boeuf canadiens, mais je prends très au sérieux l'avertissement de Marielle dans sa dernière lettre.

    Je vais être lapidaire : l'Europe échange du vin et des fromages contre du porc et du boeuf. Donnant-donnant, on peut exporter là-bas, le Canada peut en faire autant chez nous. Le libre-échange, j'y suis favorable, mais avec les mêmes normes sanitaires !

    La Commission a donc négocié un accord avec les Canadiens, mais au nom de l'UE toute entière. On en revient toujours au même problème de fond : Marielle dit souvent, à juste titre, que l'on ne peut construire l'Europe sans ou contre ses peuples. Et là, on a une sorte de gouvernement out of control qui prend des décisions très importantes sans nous en aviser ni nous consulter.

    Heureusement, ce n'est pas encore cuit et Marielle rappelle que non seulement le Parlement européen devra ratifier cet accord, mais également l'Assemblée Nationale.

    Et là, on a intérêt à être très vigilants : quand j'achète de la viande chez le boucher, je peux avoir des certitudes sur son origine, mais dès qu'il s'agit de conserves, il n'y a plus aucune sécurité. Je n'ai pas vraiment envie de bouffer à mon insu du veau aux hormones gavé aux OGM.

    Alors, évidemment, il est content, Peters ! Peters, c'est un conseiller de Barroso. Il trouve merveilleux notre accord de libre-échange avec le Canada. Il oublie juste de nous préciser quelques petits détails...Heureusement, il y en a pour veiller au grain (merci Marielle).

    Cela dit, sur le fond, je ne suis pas contre des accords avec le Canada : nous avons une protection sociale, des salaires et des valeurs à peu près similaires. Mais je demande à ce que l'on regarde de près ce qu'ils contiennent et que l'on rejette, au cas par cas, ce qui n'est pas acceptable pour notre santé.

    Nicole Bricq s'est engagée à obtenir des garanties sur la viande, très bien, on jugera sur pièces. Je vais juste observer ce qu'a finement remarqué Marielle de Sarnez : Si l’UE a obtenu comme garantie que la viande bovine et porcine canadienne soit exempte d’OGM, sur des volumes aussi importants cela sera presque impossible à contrôler. Eh oui. C'est bien mon avis aussi...

  • Marielle de Sarnez et la sécurité à Paris

    Je dois un mea culpa à Marielle de Sarnez : j'ai écrit récemment en comparant les programmes de l'UDI et du MoDem à Paris qu'elle ne s'était pas exprimée sur les questions de sécurité à Paris, pas plus que le MoDem. Vous allez rire, mais c'est en partie un problème de mot-clef, et pour l'autre partie, lié au statut très particulier de Paris.

    Quand on tape dans un moteur de recherche "Sarnez"+"sécurité" ou toute combinaison similaire, on ne trouve effectivement rien. Mais si on remplace "sécurité" par "pouvoirs de police"+"maire"+'paris", là, on trouve quelque chose

    Ce n'est pas le rapprochement avec NKM qui m'intéresse en tant que tel mais la remarque sur les pouvoirs de police du maire de Paris. Il n'en a pas. Et, cela m'est revenu à l'esprit, c'est quelque chose que Marielle de Sarnez dénonce depuis fort longtemps. Interrogée sur une politique de sécurité intéressante dans une grande ville, elle citera spontanément Gérard Collomb à Lyon, au-delà de toute étiquette partisane. Sans rentrer dans le détail, disons que Collomb, c'est un peu la ligne politique de Valls au PS. Pragmatique donc.

    La question que l'on peut se poser, dans ces conditions, c'est de déterminer si le maire de Paris peut faire quelque chose dans le domaine de la sécurité. Le blog du Monde spécialisé en délinquance ne semble guère optimiste sur le sujet et critique de manière quelque peu acerbe les imprudentes promesses de NKM dans ce domaine.

    Il est vrai que les pouvoirs de police sont dévolus au préfet à Paris, mais les consultations entre l'édile et le maire sont régulières et je doute fortement qu'un préfet puisse suivre une ligne foncièrement hostile au projet du maire. En réalité, jusqu'à un certain point, ils s'entendent comme larrons en foire. Pendant ces deux mandatures, Delanoë n'a eu de cesse de dresser en priorité des PV de stationnement. Un aspect qu'occulte totalement le blog que je cite. Oubli ou parti-pris partisan ?

    En ce qui concerne Marielle, la sécurité était présente en page 67 de son projet de 2008. On y trouvait ainsi le constat suivant : 

    En matière de sécurité et de circulation, Paris est une exception. Alors que les 36 000 maires de France disposent des pouvoirs de police municipale, le maire de Paris en est dépossédé au profit du Préfet de Police. Cette situation, qui date du Consulat, est très révélatrice de la méfiance des pouvoirs publics à l’égard de la capitale, longtemps considérée comme le foyer de toutes les contestations et de la défiance vis-à-vis du pouvoir central. Si l’on comprend aisément que l’État assure la sécurité des institutions et la mise en œuvre des politiques de lutte contre les différentes formes de criminalités, on doit, à l’inverse, s’interroger sur l’interdiction qui est encore faite au maire de Paris de s’occuper de tout ce qui relève, de par la loi ordinaire, des pouvoirs de police municipaux, essentiellement axés sur la proximité et la prévention.

    Marielle, comme NKM, était en 2008 favorable à l'instauration d'une police de quartier. Mais, bien plus prudente sur la réalité effective des pouvoirs du maire, elle ne disait pas qu'elle la mettrait en place mais qu'elle demanderait au préfet de le faire. Il y avait dans le projet de Marielle, tant c'est sa marque de fabrique toute centriste et proche des idées de Montesquieu que de vouloir associer les corps intermédiaires aux décisions politiques, la volonté d'associer les citoyens à la sécurité par le biais des associations mais aussi du volontariat. Comprenons-nous : il ne s'agissait en aucun cas de former des milices mais de demander par exemple aux associations de parents de participer aux opérations de prévention aux abords des établissements scolaires, ou encore, de créer une réserve de citoyens disponibles capables de porter une assistance psychologique et matérielle en cas de risques majeurs. Sur ce dernier point, je peux vous assurer que lorsque le risque en question se produit, la présence de milliers de personnes capables de décharger les services de police et de sécurité des taches humaines simples est un apport inestimable. J'aime bien en outre cette philosophie de la responsabilité où l'on se montre solidaire et l'on se prend en mains.

    Je ne doute pas que Marielle finira pas d'exprimer plus précisément sur la sécurité mais je pense que les idées de 2008 sont toujours valides globalement. Et je pense aussi qu'il y a chez Marielle, comme chez Bayrou, au demeurant, une volonté très ferme de ne pas instrumentaliser la sécurité en divisant les citoyens et en les montant les uns contre les autres.

    Je note par exemple qu'elle est la seule à avoir eu une réaction censée à propos des Roms à Paris : pas d'angélisme (PS), pas de stigmatisation (NKM, UMP) mais simplement l'observation très juste que si des Roms étrangers viennent jusque chez nous c'est que leurs pays d'origine ne mettent pas en oeuvre les politiques qu'ils devraient mener et ce alors qu'ils reçoivent des fonds très importants de l'Europe pour cela...Bref, comme souvent dans ce genre de cas, les solutions sont souvent européennes et exigent des contrôles des fonds alloués. Il ne faut pas oublier que Marielle de Sarnez est aussi eurodéputée et qu'elle sait de quoi elle parler. Nonobstant ces observations elle est évidemment favorable à l'application ordinaire de la loi, et à l'extension de la vidéosurveillance dès lors qu'elle respecte les libertés publiques.

  • Ce que proposent Marielle de Sarnez et le MoDem contre la pollution

    Une fois encore, je déplore l'invraisemblable disproportion de traitement des actualités dans la presse : seule Libération avait relayé les plan Climat  de Marielle de Sarnez à Paris. Quelque chose d'important qui concerne la vie des Parisiens, surtout si l'on considère les dernières conclusions de l'OMS sur les effets de la pollution dans la capitale. Le ralliement d'un élu a e revanche eu les honneurs dans toute une série d'organes de presse.

    En somme, chaque fois que quelqu'un essaie de lancer le débat sur les idées, la presse est aux abonnés absente. C'est vraiment rageant pour tous ceux qui essaient de le faire vivre et cela donne une image de la politique réduite aux tractations d'appareil. C'est très injuste pour tous les militants qui ont oeuvré avec Marielle de Sarnez pour faire des propositions très concrètes aux Parisiens afin d'améliorer leur environnement et leur santé.

    Je signale avant toutes choses que le plan-climat de Marielle de Sarnez est téléchargeable sur le site du Mouvement Démocrate. Pour ma part, voici ce que j'en pense : 

    Le pan climat de Marielle est exclusivement concentré sur la pollution de l'air. C'est à mon avis sa force et sa faiblesse. Marielle aborde en fait l'écologie avant toutes choses sous l'angle de la santé : dans ces conditions, à sa place, j'aurais fait rentrer ses propositions dans un grand plan santé pour la capitale. Quand son programme sera définitif, je lui conseille d'ailleurs de choisir cette présentation.

    Pour lutter contre la pollution de l'air, Marielle veut agir sur trois leviers : 1. Réduire les émissions issues des déplacements 2. Réduire les émissions issues de nos consommations énergétiques 3. Absorber la pollution en végétalisant la ville.

    Il y a dans son projet un certain nombre de mesures que l'on retrouve chez ses concurrents et je ne m'y attarderai donc pas, sauf pour les critiquer quand je suis opposé à ces mesures. Mais il y a aussi des idées atypiques qui méritent un arrêt sur image.

    Végétaliser l'air des stations de la RATP en est une : outre l'attrait esthétique, les plantes présentes en nombre dans des stations contribueraient à recycler l'air vicié et à le rafraîchir. Il faut en revanche bien considérer le coût de l'armée de jardiniers qu'il faudrait recruter pour financer un tel déploiement et déterminer en échange de quels coûts une telle initiative pourrait être budgétisée.

    Marielle de Sarnez est également la seule à promouvoir une lutte renforcée contre les agents infectieux présents dans les rames de métro (quand je dis que son projet a toute sa place dans l'entrée plus grande de la santé !). C'est judicieux : la propreté n'est pas seulement une préoccupation esthétique. Il y va aussi de la salubrité publique. Si on multipliait dans les stations les points d'eau avec savon et/ou désinfectant, on contribuerait à mon avis à l'hygiène publique.

    Je suis plus sceptique en ce qui concerne ses propositions pour le vélo : Paris n'est pas Amsterdam et, dans la capitale, la bicyclette représente davantage un déplacement de loisir qu'un véritable mode alternatif de déplacement pour vaquer à ses occupations. Cela dit, j'agrée pleinement la proposition de créer deux grands axes cyclables traversant Paris de part en part, d'ouest en est et du nord au sud.

    Comme en 2008, Marielle envisage de proposer un service de scooters électriques. J'étais pour il y a 6 ans mais j'ai évolué depuis : cela fera beaucoup de places de stationnement qui vont disparaître, des coûtes très importants et un abonnement sans doute coûteux pour un bénéfice assez limité, au final. L'autolib s'avérant assez peu convaincante, je n'ai que très moyennement envie d'étendre le concept.

    Comme tous les autres candidats, Marielle propose de renouveler la flotte de véhicules de la ville et de la RATP en exigeant l'acquisition de véhicules nettement plus propres.

    Elle prévoit également un service de bus à haute qualité de service et la mise en place de petites navettes électriques.

    La gratuité de stationnement des véhicules électriques me semble une bonne idée, mais, je rappelle que le principal obstacle au développement de ces derniers est leur coût et leur faible autonomie. Ces automobiles ne polluent pas l'air, mais pour le reste, à la fabrication, je suis bien plus sceptique. Je pense qu'il ne faudrait pas se limiter aux véhicules électriques mais se montrer incitatif pour tous les véhicules propres, quitte à donner des autorisations de circulation pour les prototypes à hydrogène ou à bio-carburants non nocifs pour la santé. De manière générale, il y a chez tous les candidats un manque d'ambition et  de développement d'idées susceptible de favoriser l'initiative privée dans le domaine de la propreté des moteurs et de l'air.

    En parlant de stationnement, amener progressivement les automobiles à disparaître de la surface de la ville me paraît intéressante à plusieurs titres mais amène tout de même quelques questionnements. Qui va payer pour ces parkings ? Quels seront les coûts de stationnement ? Qui va en assurer la sécurisation ? Quid du niveau de pollution dans ces parkings (comment l'absorber ?) ?

    Je ne crois pas trop à l'autopartage parce que ce principe limite la mobilité, toutefois, je retiens une idée intéressante de Marielle de Sarnez sur ce sujet : expérimenter un dispositif de partage de véhicules dans les co-propriétés. Ça, c'est pas mal du tout.

    Restent les économies d'énergie, principalement dans le bâtiment. Marielle de Sarnez prévoit principalement d'accompagner les rénovations et les constructions nouvelles en mettant à disposition des co-propriétés et des professionnels un interlocuteur unique susceptible de les orienter vers de nouvelles formes d'isolation, de construction ou de production d'énergie. Je suis assez peu convaincu pour une raison simple : le bâtiment fait rarement spontanément des démarches vers le mieux écologique.

    La végétalisation de la ville est en revanche une bonne piste, particulièrement les toits de co-propriétés, les places ou encore les bords de Seine. Il faut voir ensuite dans la pratique comment cela va réellement se dérouler.

    Les déchets et leur traitement sont le dernier chapitre du programme de la candidate du MoDem. Marielle de Sarnez suggère entre autres de  créer en partenariat avec les réseaux de l’économie sociale et solidaire des recycleries /ateliers de réparation par arrondissement. C'est une bonne chose mais j'ajouterais la récupération à la réparation et au recyclage. Pour qui fréquente des sites comme http://recupe.net/ ou encore http://donnons.org/, en somme des plate-formes d'échange et de récupération en peer-to-peer, c'est impressionnant de voir à quel point nombreux sont les objets dont nous voulons nous débarrasser qui peuvent finalement trouver preneurs. Ces initiatives font oeuvre utile, nous devrions les associer à tout projet de recyclage.

    Je n'ai pas été exhaustif et j'ai passé sous silence de nombreuses autres mesures parce qu'on ne peut pas tout dire en un seul billet. Il aurait été intéressant de comparer les propositions de Marielle de Sarnez à celles de ses concurrent(e)s mais ce sera sans doute l'objet d'un autre billet.

  • Les clubs de foot sont aussi des PME pour Marielle de Sarnez

    J'ai trouvé intéressant le raisonnement de Marielle de Sarnez à propos de la taxe de 75% sur les hauts salaires dans les clubs de football : elle était invitée par Laurence Ferrari sur i-télé et, questionnée sur la grève prévue par les clubs de la LFP le 30 novembre prochain, a précisé qu'elle comprenait l'appel avec l'argument de bon sens suivant :

    Si l'on excepte le PSG avec ses sponsors quataris et Monaco qui n'est pas soumis au régime fiscal français, les autres clubs français sont en réalité des PME et pas autre chose.

    Il suffit de les comparer à n'importe quelle autre PME d'effectifs comparables et de chiffre d'affaire équivalent pour le comprendre. Simplement, les clubs de football ont une spécificité : le coeur de leur activité, et donc leur principal actif, est investi dans l'humain. Leur valeur tient en grande partie à celle de leur joueur, et par suite, aux salaires qu'ils leur versent. D'un certaine manière, frapper les hauts salaires des joueurs c'est attaquer les clubs de football français au coeur de leur activité d'autant qu'aucun autre pays européen ne procède ainsi. Hollande crée donc un désavantage concurrentiel dans un secteur qui n'en a vraiment pas besoin, le foot français étant déjà soumis à des exigences assez strictes.

    De manière plus générale, la taxe à 75% est de toutes façons une spoliation et je juge son principe détestable. Mais François Hollande, en la justifiant par le désir de soumettre tout le monde à la loi commune, montre sa méconnaissance inquiétante du tissu économique sportif.

    Comme le dit très justement Marielle de Sarnez dans l'entretien que je cite, on pouvait penser que François Hollande était un gage de sérieux sur la fiscalité puisqu'il avait affirmé avoir travaillé cet aspect de la politique économique plus que tout autre avant les présidentielles. Je l'ai cru aussi à vrai dire. Quelle erreur ! Je ne sais pas qui inspire sa ligne fiscale, mais c'est une vraie catastrophe. En fait, il n'y a pas de ligne, mais des coups de massue aveugles tapant aussi au coeur des portefeuilles des modestes et défaisant le tissu de notre économie.

    Si les Socialistes en arrivant au pouvoir avait compris qu'une politique de la demande était un suicide pur et simple, il n'ont toujours pas compris ce qu'est une politique de l'offre. Il ne suffit pas de ne pas faire une relance par la demande pour faire une relance par l'offre. C'est très exactement la différence principale entre ce que propose François Bayrou et ce que proposait François Hollande ou même l'UMP dépensant à l'aveuglette pendant la crise financière de 2008 à 2010.

    Je voudrais ajouter quelque chose à propos de i-télé : Marielle de Sarnez dit des choses vraiment intéressantes sur l'économie, mais ces incapables ne s'en tiennent qu'à la politique politicienne en ne titrant que sur le rassemblement MoDem-UDI. Il y aurait pu y avoir matériau à débat sur le statut des clubs de football comme PME mais ces journalistes se sont bien gardés de s'engager sur cette voie. 

    On accuse les politiques de ne pas s'intéresser aux choses concrètes mais dès qu'ils le font, ils ne sont plus relayés. En revanche, pour ce qui est de diffuser les petites histoires à deux balles, là, il y a du monde. Ça m'énerve passablement. Marielle de Sarnez disait plein d'autres choses fort pertinentes mais évidemment, en face, on n'a pas relevé. On a privilégié la facilité, peut-être aussi au niveau de l'intellect d'interlocuteurs médiatiques qui se confondent de plus en plus avec les paillettes et le monde du spectacle : tout dans l'apparence, rien sur le fond.