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liberté

  • Fillon et son État centralisateur : pénible.

    J'ai regardé d'un peu plus près le programme de Fillon pour réduire le nombre de fonctionnaires et j'ai fini par comprendre comment il compte s'y prendre. Je n'aime pas du tout la méthode.

    Il me semble que les collectivités territoriales, à condition qu'elles fassent l'objet d'une représentation au suffrage universel direct et proportionnel (ce qui n'est en aucun cas valable pour l'intercommunalité, cette usine à dépenser du gaz), devraient pouvoir choisir si elles recrutent ou non, lèvent des impôts ou pas. Aux électeurs ensuite de virer les dépensiers et les dispendieux.

    Or, ce que veut faire Fillon, c'est décider à la place du peuple en d'un côté, réduisant les dotations de l'État aux collectivités (soit, admettons, jusque là, c'est logique) mais en même temps, en limitant par la loi leur possibilité de lever des impôts et faire des dépenses.

    C'est juste un déni de démocratie inacceptable de la part de Fillon. De quoi l'État version Fillon se mêle-t-il ? Si j'ai envie d'avoir zéro impôt dans ma ville, je voterai en conséquence. C'est mon problème et celui des gens de ma commune. On fera un choix entre services et ponction fiscale.

    Bref, que les Français comprennent qu'ils ne peuvent avoir le beurre et l'argent du beurre, je trouve cela assez sain, mais c'est à deux de décider lequel des deux ils auront, pas à une super-autorité.

    Fillon a des qualités que je n'ai jamais déniées, mais c'est aussi un psycho-rigide, un copain des pouvoirs forts et foncièrement anti-démocratiques comme celui de Poutine, par exemple.

    Moi, je suis partisan de la liberté jusqu'au bout et fervent défenseur de la subsidiarité.

    Que Fillon décide de mettre en panne la fonction d'État, c'est certainement une bêtise, mais au moins, ce sera le job de son gouvernement. Qu'il impose aux mairies et aux régions ses diktats, en revanche, c'est insupportable.

  • Théorie du genre en délire : réponse libérale

    J'ai entendu parler de ces familles qui voulaient retirer leurs enfants de l'école parce qu'on leur aurait enseigné à ne pas être des petits garçons s'il s'agissait de petites filles et inversement.

    J'ai jeté un oeil sur les documents d'accompagnement qui figurent sur le portail du projet : il n'y a rien qui se rattache de près ou de loin à la théorie du genre. On trouve bien quelque part que nos stéréotypes sociaux et nos codes dans le domaine du genre sont des constructions sociales, ce qui est un fait, mais rien qui accréditerait l'idée qu'un enfant ne doit pas être sûr de son genre ou que son genre serait une construction sociale aussi.

    En revanche, avec le mélange de béni-oui-ouisme et de rigidité qui caractérise les Socialistes, Najat et Peillon en tête, tout le monde a pu penser (à tort) qu'il y avait anguille sous roche.

    Le projet de base, c'est de construire l'égalité entre filles et garçons et, à cet effet, de montrer que ni les filles ni les garçons n'ont de rôles réservés ou gravés dans le marbre. Des analyses de textes sur la figure de la princesse et du chevalier ou d'oeuvres de Renoir sur les codes vestimentaires qui figurent dans les ressources pédagogiques montrent simplement qu'on tend se représenter les filles selon des stéréotypes (passives, par exemple) de même que les garçons (toujours aventureux) ou encore que tel vêtement qui n'était pas accepté pour les femmes il y a moins d'un siècle sont complètement rentrés dans les moeurs aujourd'hui.

    C'est l'ambiguïté de la réponse socialiste et la malhonnêteté consubstantielle de l'extrême-droite et des ultra-conservateurs qui ont amené de folles rumeurs dans les médias. La gauche a en effet construit son discours sur l'égalité filles-garçons en s'appuyant sur la construction sociale de leurs différences. Il est très facile, avec un tel propos de glisser sur l'idée que le genre relève du même processus en déconstruisant complètement ce qu'élabore notre société. On reconnaît évidemment dans cette méthode la traditionnelle manière de penser, toute sociologique, des constructivistes.

    Maladresse idéologique insigne alors qu'il eût simplement été suffisant de dire que les filles n'avaient pas vocation à être confinées dans des rôles quels qu'ils soient ne serait-ce que parce qu'on les prive ainsi de leur droit le plus fondamental et le plus inaliénable : la liberté.

    J'ai souvent ma propre interprétation de la chute d'Adam et Ève. Il y avait un gros nounours tendance bébé cadum qui se trouvait très bien dans son cocon douillet : il s'appelait Adam et son cocon, Eden. Mais un jour, il fit la rencontre d'un autre être qui répondait au doux nom d'Ève. Cette dernière, tout au contraire du conservatisme de son camarade, s'ennuyait comme un rat mort en Eden et n'aspirait qu'à découvrir de nouvelles choses. Aussi, quand le jaloux serpent l'informa qu'en goinfrant un fruit de l'Arbre de Science elle accéderait à de nouvelles choses, elle n'eut pas d'hésitation, quand bien même elle avait été avertie par Adam que la consommation du fruit n'était pas compatible avec sa présence en Eden. Mieux valait vivre libre une vie dure qu'une existence dans des fers, fussent-ils de velours. Ève refusait déjà le ce que les libéraux appellent bien à tort l'État-Maman. Ben non, je viens de le démontrer, en fait, ce n'était pas un État-Maman, c'était un État-Papa, sorte de monde parfait, plat et ennuyeux ou rien ne change jamais. Quand je dis, je l'ai écrit, que la liberté est une femme...

    Voilà, j'ai réinterprété un de nos mythes originels. Ai-je eu besoin d'une théorie quelconque sur le genre pour le faire ? Non. La femme demeure-t-elle confinée dans son rôle traditionnel dans mon exégèse ? Non plus.

    Si les Socialistes veulent me consulter afin que je leur refasse tous leurs documents sur l'égalité hommes-femmes, pas de problèmes : il suffira juste d'aligner la monnaie. Je pense qu'ils y gagneront au bout du compte. Bon évidemment, cela suppose d'admettre d'envoyer au débarras toute la clique constructiviste.

    Après, restent les fachos et les ultra-réacs religieux, mais je les attends le pied ferme parce que leurs discours ne tiennent jamais la route : les fachos invoquent presque toujours la biologie, et les intégristes, les textes sacrés mais comme ce sont des ignares et des imbéciles, ni les uns ni les autres ne maîtrisent vraiment ce qu'ils citent et ils finissent toujours par se contredire.

  • Comme les Afghanes étaient belles avant les Talibans...

    Il y a des images qui sont tellement évocatrices qu'il n'est nul besoin de discours pour les illustrer.

    Trois jeunes Afghanes en 1970, bien avant la venue des Talibans. Une autre époque...Dix années auparavant, le roi Zaher Shah avait encouragé l'émancipation des femmes, leur donnant le droit de ne plus porter le voile et favorisant leur scolarisation.afghanistan,liberté,femmes,jolies

  • Euthanasie : liberté ou suicide ?

    J'arrive un peu après la bataille à propos du débat sur l'euthanasie, mais j'avoue que c'est un thème qui me travaille.

    Je m'étais déjà prononcé en faveur d'une euthansaie contrôlée ; aujourd'hui, je m'interroge sur le lien, sans doute ténu, qui associe l'euthanasie active et la liberté. Plus exactement, je me pose la question suivante : se donner la mort est-il une expression de nos droits naturels ?

    En posant cette question, je marche sur un champ de mines : le fil est très ténu entre le suicide et l'euthanasie. J'ai toujours considéré, au cours de mon existence, que le suicide coïncidait avec l'anéantissement de tout espoir. Or, quand je m'interroge moi-même, et que je pèse la balance de mes maux à venir, puisqu'ils sont sans doute inévitables, je tends à penser que la somme des contrariétés et des souffrances, quand elle devient trop importante, l'emporte sur le désir de vivre. 

    Le désir de vivre n'est pas seulement l'émanation de notre instinct de survie mais aussi l'espoir de jours meilleurs : c'est cela surtout qui nous rattache à l'existence me semble-t-il.

    Notre tolérance aux afflictions de toute sorte est très variable d'un individu à l'autre. L'émotivité de chaque individu, j'imagine, accentue dans un sens ou dans l'autre nos espoirs.

    Je ne sais si nous avons peur de la mort ou peur de ne plus vivre. Quand j'envisage pour mes vieux jours l'euthanasie plutôt que la décrépitude sans fin, j'ai le sentiment qu'elle ne sera pas possible tant que l'existence me sera tolérable. Et, tant que j'ai envie de vivre, j'ai peur de la mort. En fait, je pense bien que j'ai peur de ne plus vivre.

    J'envie ceux qui sont portés par leur foi : j'ai eu une grande-tante et une grand-mère très croyantes, impliquées dans la charité et la solidarité. Ce sont elles qui m'ont vraiment instruit en religion. Quand j'étais petit, je croyais qu'elles étaient des saintes, et une fois, je me souviens d'avoir posé très sérieusement la question à l'une d'entre elles.

    J'envie également ceux qui sont capables de faire du suc de l'existence une force intérieure profonde. Quand je songe à la mort, à ma mort, parfois, j'ai constamment présents à l'esprit les derniers mots qu'Épicure adressa à ses amis en mourant. La lettre à Idoménée, rapportée par Cicéron, en fait état : parce qu'il était entouré de ses amis et proches, en dépit de ses souffrances, il affirmait partir dans la joie en se souvenant de tous les bons moments qu'il avait passé avec eux.

    Partir dans la joie. Moi, je me représente la mort comme une affreuse agonie. Je n'imagine pas d'autres remèdes qu'une euthanasie douce et rapide pour s'en débarasser au plus vite.

    Et comme je n'ai pas la foi, je ne m'imagine pas de vie meilleure ailleurs. Pour moi, mon corps ne redeviendra que poussière et rien d'autre.

    Je n'imagine pas de mort volontaire sans submersion sous l'angoisse (j'exclus de ce champ, toutefois, le sacrifice). L'angoisse me paraît l'un des pires maux humains dans le domaine de l'esprit.

    Toutefois, si un jour je voulais en finir avec l'angoisse, j'estimerais profondément attentatoire à ma liberté et à mes droits que l'on m'en empêche.

    Je reconnais toutefois qu'une telle affirmation est gênante car elle légitime de fait le suicide. Je pense néanmoins que le suicide n'est pas une issue normale pour de jeunes gens ou des hommes et des femmes dans la force de l'âge et en bonne santé. Cette observation seule me semble suffisante pour tracer la nécessaire frontière entre l'euthanasie et le suicide.

  • Démocratie libérale versus démocratie socialiste

    J'entends souvent une réponse qui me frappe quand je marque mon désaccord avec une opinion ou une mesure qui se veut majoritaire : parce qu'elle est majoritaire elle serait la vérité révélée ou encore elle justifierait d'opprimer l'individu en lui imposant l'ordre de la majorité.

    J'avoue que cet argument ne laisse pas de me faire bondir. Je crois qu'il y a là la principale ligne de fracture entre la démocratie libérale et la démocratie socialiste. La démocratie libérale a comme principal souci de défendre avant tout chose les droits naturels imprescriptibles de chaque individu, pas de représenter la moitié du corps social plus une personne.

    Il existe bien sûr des biens supérieurs non parce qu'ils servent les desseins de l'État mais parce qu'ils profitent à chaque individu : la liberté, la sécurité, par exemple.

    Mais pour le reste, je demeure sceptique. Même la solidarité que l'on brandit dans tous les discours, souvent synonyme d'impôts nouveaux devrait au fond relever de l'éthique personnelle.

    Quand l'État me prend mon argent pour le redistribuer il m'impose de donner le fruit de mon travail à des gens que je ne connais pas et parmi lesquels je pourrais bien compter nombre d'individus auxquels je ne souhaite faire grâce de rien.

    J'aimerais choisir qui j'aide, quelles causes je soutiens, pas que ce soit un État et a fortiori une "majorité" qui me l'impose au nom de la "solidarité.

    Si au moins on pouvait choisir, sur sa feuille d'impôts ne seraient-ce que les secteurs que l'on souhaite favoriser il y aurait un (très) léger progrès dans le sens du respect de chaque choix individuel mais à l'heure actuelle nous sommes dans des fers fiscaux qui ne respectent rien de nos choix personnels.

    Parmi les biens supérieurs, certains paraissent évidents, d'autres moins :  la démographie d'un État est une condition sine qua non de sa survie comme peuple. On peut donc comprendre qu'il fasse l'objet d'une politique fiscale générale. Bien sûr, de tels choix empiètent sur le choix de vie de chacun, mais si une nation s'éteint faute de citoyens, tous en paieront les conséquences sans exception.

    Mon grand-père, libéral qui s'ignorait, me disait souvent que je me coucherais dans le lit que j'aurais laissé au petit matin, après le lever. Froissé si je n'avais pris le temps de le refaire, bordé et lisse si j'en avais fait l'effort.

    Renvoyer la générosité aux choix individuels c'est en finir avec l'hypocrisie d'une morale d'État qui ne procède que par contraintes.

    Ceci ne signifie pas qu'il soit interdit à l'État de mettre en place des dispositifs (vois, cher lecteur, comme je diffère des libéraux sur ce point), mais il ne devrait pas se donner le droit de contraindre les individus à s'en servir, fût-ce au nom du choix d'une majorité.

    Nos élections ont vocation à nous donner des représentants pas à donner à certains tous pouvoirs popur faire faire à plusieurs d'entre nous ce que nous ne voulons pas faire...

    Bref, la démocratie, ce n'est pas la guerre inexpiable d'une majorité contre sa minorité...

     

  • laïcité par ci, laïcité par là, ras-le-bol !

    S'il y a un mot qui commence à me chauffer les oreilles, c'est bien le mot "laïcité". On n'entend plus parler que de laïcité, et chacun la brandit comme un exorcicte qui tenterait de repousser le démon. Ras-le-bol de la laïcité. On s'en fout de la laïcité. On ferait mieux de parler de liberté, quitte à mieux définir la sphère d'expression de la liberté. La religion ? sphère privée ! Sphère privée, parce que dans l'espace public, ma liberté s'arrête là où commence celle de mon voisin, ce qui impose des concessions réciproques. C'est là l'expression de la vie en société, que d'autres appellelent contrat social. Quant à l'origine de la société, eh bien je me réfère simplement à ce qu'en dit Aristote dans sa Politique :

    « L'homme est de par sa nature un animal fait pour la société civile. Aussi quand même n'aurait-on pas besoin les uns des autres, n'en désirerait-on pas moins de vivre ensemble. A la vérité, l'intérêt commun nous rassemble aussi, chacun y trouvant le moyen de vivre mieux. Voilà donc notre fin principale, commune à tous et à chacun en particulier. On se rassemble ne fût-ce que pour mettre sa vie en sûreté. La vie même est une sorte de devoir pour ceux à qui la nature l'a départie, et quand elle n'est pas trop excédée de misère, c'est un motif suffisant pour rester en société . ...Mais ce n'est pas seulement pour vivre ensemble, c'est pour bien vivre ensemble qu'on s'est mis en État. Sans quoi, la société comprendrait les esclaves et mêmes les autres animaux. Or, cela n'est pas. De tels êtres ne prennent aucune part au bonheur public, ni ne vivent à leur volonté.»

    On peut aussi brandir la laïcité parce qu'on estime que des pratiques, des valeurs vont à l'encontre de ceux qui s'expriment habituellement dans la sphère démocratique. Disons-le et soyons clairs ! J'ai toujours pressenti, à l'instat de Montesquieu, qu'une République était assise sur des moeurs. Rejetons clairement les moeurs qui ne sont pas les nôtres parce qu'elles ne participent pas de notre culture démocratique. Pas la peine d'agiter à tout-va la laïcité pour ce faire.

    En fait, la laïcité, c'est un mot pratique : à gauche, il permet de s'agiter pour ne rien faire, ailleurs (droite, extrême-droite) on l'utilise pour dire autre chose que ce que l'on voudrait dire vraiment. Par exemple, au lieu de dire, on ne veut pas de voile, ce n'est pas dans nos moeurs démocratiqques, on saute comme des cabris en glapissant laïcité, laïcité ! M'en fous, moi, de la laïcité ! Les gens sont libres,  en France, du moins, dès lors qu'ils n'empiètent pas sur notre sphère culturelle démocratique avec des pratiques d'un autre âge. 

     

  • Finalement, Sarkozy est plutôt libéral avec la presse...

    Tiens, en parlant de Hongrie, j'ai songé, en relayant l'appel de Marielle de Sarnez et de Nathalie Griesbeck à corriger le tir dans ce pays en matière de liberté de presse, à notre propre situation en France. C'est en fait la réaction d'Erasmus Tharnaby, (excellent dès qu'il parle des verts et de l'écologie), dans le fil du billet,  qui m'a en fait amené à me pencher sur le sujet.

    Réponse du Hongrois à la bergère : la France est un pays où le PDG des chaînes de télévision est nommé par le Président de la République (ou présumé tel), en l'occurence un président qui se conduit en chef de parti, l'UMP, l'Union pour la Majorité PRESIDENTIELLE. Il est toujours temps de déménager en Hongrie pour retrouver un peu de liberté...

    D'une certaine manière, c'est un peu un paradoxe de la part de Sarkozy : d'un côté, comme l'a écrit Bayrou, c'est en effet l'homme d'un clan, de l'autre, rarement un président français en a pris à ce point plein dans la gueule. Chirac, peut-être, parfois, et encore. Quand je parcours la Toile, il n'y a pas un blogue pour prendre sa défense sauf ceux des députés et des sénateurs UMP, et encore. Côté presse, seul le Figaro lui passe la brosse à reluire. Tous les autres journaux de droite ne lui font pas de quartier : ni le Point, ni Valeurs Actuelles, qui n'hésitent pas à le plomber quand ils ne sont pas contents. 

    La presse électronique, à 100% de gauche, a largement mordu la main qui lui a donné à manger : c'est Sarkozy qui a fait voter le principe d'aides financières à la presse électronique au titre des nouvelles technologies : Slate, Rue89, Backchich, Mediapart, ils en ont tous profité, et ils ne se sont pourtant pas privés de laminer le Sarko autant qu'ils l'ont pu. 

    Dans les émissions télévisées (même si je ne regarde pas souvent la télévision) j'observe qu'il s'est régulièrement fait allumer, y compris sur les chaînes détenues par ses potes. 

    Alors après, on peut toujours pleurnicher sur les lois Hadopi, Loppsi et consorts, en matière de liberté de la presse, franchement, dans ce pays, on peut dire à peu près ce que l'on veut. En fait, pas tout à fait : on en devient empêche quand on dérange un réseau de pouvoir. Mais cela, on ne peut en tenir Sarkozy pour le seul comptable, et certains de ces réseaux lui sont étrangers, même si, in fine, je suis à peu près convaincu que les différents réseaux savent composer quand il s'agit de défendre des intérêts communs bien compris.

    Le classement de RSF positionnait la France à la 44ème place en raison de propos prétendument menaçants de Nicolas Sarkozy. Il faut arrêter un peu : dès qu'il l'ouvre un peu fort, tout le monde rigole ! Et puis franchement, j'ai un peu de mal à prendre au sérieux un classement qui place le Mali à la 26ème place. Ou encore l'Afrique du Sud devant l'Espagne. Il faut être un peu sérieux si l'on veut être crédible. J'ai regardé en fait les barèmes de RSF : torturer ou emprisonner un journaliste, ça coûte deux points à un pays. Censurer trois journaux dans tout le pays, 6 points. Les pressions pour ne pas couvrir tel ou tel évènement coûtent aussi beaucoup de points, sans distinction du sujet et des causes. En tout cas, bien plus que le fait de torturer, kidnapper, détenir illégalement des journalistes (2 points chaque). Il faut être un minimum sérieux...

    Bref, Sarkozy a bien des travers, mais il ne me paraît pas avoir contrôlé la presse plus que ces prédécesseurs : plutôt moins, au final, que certains d'entre eux que l'on célèbre aujourd'hui, qui plaçaient sur écoute un certain nombre de journalistes...

    Globalement, le classement de RSF me paraît correct, mais, concernant les démocraties, je me demande parfois s'il ne cède pas à certains partis pris un tantinet convenus...

     

  • Liberté de la presse : correction de tir urgente en Hongrie !

    Marielle de Sarnez et Nathalie Griesbeck, députés européennes du Mouvement Démocrate, ont fait part mardi 4 janvier de leur indignation face à la décision du Gouvernement Hongrois de mettre un place un "Conseil des médias" exclusivement contrôle par le parti au pouvoir. 

    D'une même voix, elles en appellent au respect de la "Charte des droits fondamentaux et des engagements pris par la Hongrie lors de son adhésion à l'Union européenne".

    La présidence hongroise de l'UE a débuté le 1er janvier 2011 dans la controverse avec au premier rang des inquiétudes une loi sur les médias tout juste entrée en vigueur. 

    Sans présumer des capacités hongroises à faire face aux multiples défis qui se posent aux Européens, nous partageons les doutes exprimés par les institutions européennes quant à la compatibilité de cette loi avec les valeurs qui fondent l'Union européenne. 

    Cette loi, sans précédent, soumet les médias hongrois à un "Conseil des médias" exclusivement contrôlé par le parti au pouvoir et prévoit des amendes pouvant aller jusqu’à 730.000 euros pour des chaînes de radio ou de télévision en cas "d’atteinte à l’intérêt public, l’ordre public et la morale " ou encore des "informations partiales", sans que pour autant ces concepts soient clairement définis. 

    Pour Marielle de Sarnez, responsable des Affaires Étrangères et de la Gouvernance Internationale au sein du Shadow Cabinet et rapporteur du Parlement européen sur la liberté de la presse dans le monde, a rappelé que "les arguties juridiques derrière lesquelles se retranchent le gouvernement hongrois ne changent rien au fond: il s'agit d'une loi liberticide et l'intention est bien de bâillonner la presse. Nous militerons au Parlement pour que la Commission reçoive tout le soutien politique pour faire respecter la Charte des droits fondamentaux et les engagements pris par la Hongrie lors de son adhésion et j'espère que le Conseil montrera la même fermeté. Il est des sujets non négociables si l'on veut que l'Europe ait un sens. La liberté de la presse en est un". 

    Pour Nathalie Griesbeck, responsable des Libertés et de la Justice au sein du Shadow Cabinet du Mouvement Démocrate, "cette loi entrave incontestablement les principes de liberté des médias. Or, la liberté de la presse, son indépendance et la pluralité des médias sont autant de principes fondamentaux sur lesquels est construite l'Union européenne. Nous attendons actuellement une réponse rapide et précise de la Hongrie ; l'Europe ne pourra, en aucun cas, fermer les yeux sur cette loi. A la Hongrie de corriger rapidement le tir !".

     

  • Syndicat libéral, ce qui cloche...

    Tiens, je viens de prendre connaissance de la dernière proposition d'Alternative libérale : la création d'un syndicat libéral.

    Moi, dans l'absolu, je ne suis pas contre de proposer aux travailleurs et aux employeurs de pouvoir négocier librement leurs contrats.

    Mais voilà, Alternative libérale veut commencer par s'en prendre au code du travail. Eh bien pour moi, c'est niet, tovaritchi libéraux. Non par dogmatisme, mais parce que je pense que vous ne commencez pas par l'essentiel, le substantiel, même, en terrain libéral.

    Pour qu'un marché de l'emploi soit vraiment libre, cela suppose de pouvoir lutter contre toutes les ententes illicites et cela exige aussi une transparence totale. En l'absence de cette transparence, toute modification du code auquel vous voulez vous attaquer contribuerait surtout à accroître les déséquilibres.

    Commencez par bâtir un projet politique, social et économique qui établit une concurrence libre et non faussée, c'est à dire sans ententes illicites ni pressions illégales. Après et seulement après, j'accepte de me pencher vers des relations d'employé à employeur différentes.

    Sauf que cela, c'est une sacrée paire de manches : un certain François Bayrou a tenté de tracer une voie, à la fin de son Abus de pouvoir, car enfin, l'enjeu principal de la liberté, c'est bien celui-là : de lutter contre les abus de pouvoir de toutes sortes.

    Je signe des deux mains un projet pour une société libérale, car cela correspond à ma philosophie, une fois que cet aspect essentiel d'un projet politique qui se voudrait libéral est clairement édifié...Bon courage, tovaritchi liberalitski, parce que là-dessus, il y a du taf, et cela ne risque pas de chômer...

  • Plaidoyer pour l'individu

    Ce n'est pas en noyant dans l'uniformité tout ce qu'il y a d'individuel chez les hommes, mais en le cultivant et en le développant dans les limites imposées par les droits et les intérêts d'autrui, qu'ils deviennent un noble et bel objet de contemplation; et de même que l’œuvre prend le caractère de son auteur, de même la vie humaine devient riche, diversifiée, animée, apte à nourrir plus abondamment les nobles pen­sées et les sentiments élevés ; elle renforce le lien entre les individus et l'espèce, en accrois­sant infiniment la valeur de leur appartenance a celle-ci.

    À mesure que se développe son individualité, chacun acquiert plus de valeur à ses propres yeux et devient par conséquent mieux à même d'en acquérir davantage aux yeux des autres. On atteint alors à une plus grande plénitude dans son existence, et lorsqu'il y a davantage de vie dans les unités, il y en a également davantage dans la masse qu'elles composent.

    On ne peut pas se dispenser de comprimer les spécimens les plus vigou­reux de la nature humaine autant que nécessaire pour les empêcher d'empiéter sur les droits des autres ; mais a cela, on trouve ample compensation, même du point de vue du développement humain. Les moyens de développement que l'individu perd par l'interdiction de satisfaire des penchants nuisibles aux autres s'obtiennent surtout aux dépens du développement d'autrui. Et lui-même y trouve une compensation, car la contrainte imposée à son égoïsme autorise du même coup le meilleur développement possible de l'aspect social de sa nature. Être astreint pour le bien des autres aux strictes règles de la justice développe les sentiments et les facultés qui ont pour objet le bien des autres.

    Mais d'être ainsi contraint par le seul déplaisir des autres à ne pas commettre d'actions susceptibles de leur nuire ne développe par ailleurs rien de bon, sinon une force de caractère qui se manifestera peut-être par une résistance à la contrainte. Si l'on se soumet, c'est une contrainte qui émousse et ternit le caractère. Pour donner une chance équitable à la nature de chacun, il faut que différentes per­son­nes puissent mener différents genres de vie.

    Merci, JSM, pour ce magnifique témoignage, auquel je n'ai rien à redire... (Liberté, III)