J'ai regardé d'un peu plus près le programme de Fillon pour réduire le nombre de fonctionnaires et j'ai fini par comprendre comment il compte s'y prendre. Je n'aime pas du tout la méthode.
Il me semble que les collectivités territoriales, à condition qu'elles fassent l'objet d'une représentation au suffrage universel direct et proportionnel (ce qui n'est en aucun cas valable pour l'intercommunalité, cette usine à dépenser du gaz), devraient pouvoir choisir si elles recrutent ou non, lèvent des impôts ou pas. Aux électeurs ensuite de virer les dépensiers et les dispendieux.
Or, ce que veut faire Fillon, c'est décider à la place du peuple en d'un côté, réduisant les dotations de l'État aux collectivités (soit, admettons, jusque là, c'est logique) mais en même temps, en limitant par la loi leur possibilité de lever des impôts et faire des dépenses.
C'est juste un déni de démocratie inacceptable de la part de Fillon. De quoi l'État version Fillon se mêle-t-il ? Si j'ai envie d'avoir zéro impôt dans ma ville, je voterai en conséquence. C'est mon problème et celui des gens de ma commune. On fera un choix entre services et ponction fiscale.
Bref, que les Français comprennent qu'ils ne peuvent avoir le beurre et l'argent du beurre, je trouve cela assez sain, mais c'est à deux de décider lequel des deux ils auront, pas à une super-autorité.
Fillon a des qualités que je n'ai jamais déniées, mais c'est aussi un psycho-rigide, un copain des pouvoirs forts et foncièrement anti-démocratiques comme celui de Poutine, par exemple.
Moi, je suis partisan de la liberté jusqu'au bout et fervent défenseur de la subsidiarité.
Que Fillon décide de mettre en panne la fonction d'État, c'est certainement une bêtise, mais au moins, ce sera le job de son gouvernement. Qu'il impose aux mairies et aux régions ses diktats, en revanche, c'est insupportable.