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bayrou - Page 38

  • Sommet de Copenhague

    François Bayrou participera à une réunion organisée par Europe-écologie sur le sommet de Copenhague, le 21 novembre prochain. Il y a retrouvera notamment Daniel Cohn-Bendit.

    Ce sommet sera difficile et pourrait aboutir à des résolutions minimalistes et peu contraignantes. Il est donc important que les forces politiques trouvent un consensus. Je crois que c'est notamment la réflexion personnelle de François Bayrou et Daniel Cohn-Bendit, ni l'un ni l'autre ne souhaitant faire de ce sommet un enjeu politicien.

    L'une des principales difficultés sera notamment de rallier les USA et la Chine à un accord sur le changement climatique. A ce sujet, je voulais préciser une chose : les experts, particulièrement les climatologues, ne s'accordent pas sur l'origine du réchauffement, mais constatent néanmoins que la tendance existe. Il est donc hautement préférable que l'activité humaine n'accélère pas le phénomène.

    Le Ministère des Affaires étrangères écrit ainsi :

    Aujourd’hui, les émissions anthropiques de CO2 sont réglementées par le Protocole de Kyoto. L’année 2009 marque la date limite pour que les pays du monde entier concluent un nouvel accord qui puisse entrer en vigueur avant l’expiration du Protocole de Kyoto. Un accord mondial sur le changement climatique est nécessaire pour nous permettre de limiter les effets anthropiques négatifs sur notre système climatique pour les générations futures. Les changements climatiques ont toujours existé sur notre planète. Celle-ci a traversé des périodes glaciaires et d’autres plus chaudes. Le forage de carottes glaciaires a montré la manière dont les températures et les émissions de gaz à effet de serre ont varié au cours des 650 000 dernières années. Les gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère n’ont pas été le facteur décisif pour ces fluctuations de températures, mais ils ont contribué à les intensifier. Les changements climatiques en eux-mêmes n’ont rien de neuf. La nouveauté est que les émissions anthropiques ont provoqué une énorme augmentation du volume de gaz à effet de serre présent dans l’atmosphère, et que le réchauffement climatique se produit à un rythme beaucoup plus rapide qu’auparavant.

  • Bayrou + Villepin = un second tour en 2012

    Il y a une réflexion que je me fais, et je m'étonne que personne ne se la soit faite : si Bayrou est à 14% et que Villepin est à 8% dans les prévisions de sondages pour 2012, ces deux-là, à eux deux, représentent 22%. Or, 22%, c'est au-dessus du meilleur score socialiste.

    Il resterait, évidemment, à s'entendre sur un programme commun, mais on pourrait très bien envisager un accord entre les deux hommes. Un tel accord, j'en suis presque certain, viendrait à bout de Nicolas Sarkozy en 2012.

    Il y a entre le Centrisme tribunicien de François Bayrou et le Gaullisme de Dominique de Villepin, bien plus de convergences qu'entre Gaullistes et Sarkozystes, notamment, une certaine idée de la France, et la volonté de construire une force au-delà des partis.

    Demain pourrait être un nouveau jour qui assemblerait deux anciennes forces de la Résistance : MRP et Gaullistes, ceux-là mêmes qui reconstruisirent notre pays, en compagnie des Socialistes et des Communistes, il est vrai.

    De plus, je pense que Bayrou a certainement une marge de progression. Je crois vraiment qu'il faut creuser de ce côté-là et discuter de très près avec nos amis villepinistes.

     

  • Redoublement

    Le privilégié se demande ce que je pense du redoublement, après avoir lui-même fait un état des lieux issu de sa pratique professionnelle. Je suis, pour ma part, extrêmement dubitatif sur l'efficacité du redoublement : à mon avis, il ne peut produire des résultats qu'à l'unique condition d'obtenir l'adhésion de l'élève qui redouble. Or, pour ce que j'en connais, c'est assez rare d'obtenir cette adhésion. Je pense donc que cela ne sert à rien, et, en tout cas, que cela ne devrait jamais être présenté comme une sanction mais plutôt comme une possibilité de reprendre des fondamentaux.

    Non, sur ce point, je préfère la solution de Bayrou : il vaut mieux mettre en place des classes passerelle très tôt afin de pallier dès le plus jeune âge les carences scolaires des enfants en difficulté, quitte à s'assurer de l'existence d'une classe passerelle à chaque niveau. Évidemment, dans une classe passerelle, il s'agit d'un côté de se recentrer sur les savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter) et d'assurer le suivi le plus individualisé possible.

    En ce qui concerne le lycée, je pense qu'il est trop tard pour ces dispositifs et également que cela ne sert à rien de permettre un passage dans la classe supérieure en voie générale si un élève n'a pas la motivation nécessaire pour y poursuivre ses études. Il faut à mon avis une large palette d'orientations, incluant toutes les voies techniques et professionnelles, de manière à ce qu'un élève puisse se réorienter, sauf s'il formule de lui-même le voeu express de tenter une redoublement.

  • DSK n'est pas dans l'arène

    Selon un récent sondage, DSK serait le seul à pouvoir battre Nicolas Sarkozy au second tour de l'élection présidentielle, en 2012, à 51% contre 49%. Bayrou perdrait à 49%. J'ai juste une petite remarque à faire : DSK n'est pas dans l'arène, et je pense qu'il a des casseroles qui pourraient lui retomber dessus s'il se présentait. A titre personnel, autant je voterais sans hésitation pour Martine Aubry lors d'un second tour, autant je pourrais envisager de voter pour Nicolas Sarkozy face à DSK auquel je n'accorde plus aucun crédit. Il fait partie de cette gauche "moderniste", à l'instar d'un Pascal Lamy, qui représente pour la France le pire de ce qu'elle peut avoir. Ces gens-là se moquent de la langue française, de la culture et de l'éducation et leur vision économique est exclusivement mondialisée : ils méprisent la France et ne défendront pas ses intérêts.

    Bayrou est tout au contraire dans le creux de la vague : il doit absolument remonter afin d'être en mesure de l'emporter sur Nicolas Sarkozy en 2012 parce qu'il est le dernier espoir de la France.

    J'ajoute qu'il faut fortement s'inquiéter du niveau prévisible de l'abstention.

  • Grand emprunt : droit dans le mur !

    Suite à une réunion à Matignon, mercredi 4 novembre, François Bayrou a mis en garde le gouvernement contre le "dérapage" des finances publiques.

    Le Président du Mouvement Démocrate a également affirmé que "la raison" voudrait que le gouvernement "renonce" à son projet de grand emprunt.

    "La situation est une situation de dérapage absolu. On ne peut pas imaginer un grand emprunt sans réfléchir à la situation qui est celle du pays aujourd'hui", a-t-il encore précisé.

    François Bayrou a encore ajouté : "Aujourd'hui la charge de la dette c'est l'équivalent de la totalité de l'impôt sur le revenu des Français" ; "sur ce rythme là, on va à une catastrophe que probablement on sous-estime".

    "J'ai dit au Premier ministre que la raison serait qu'on renonce (...). J'ai même proposé une voie alternative qui est la voie européenne", qui puisse "convaincre nos partenaires de faire un emprunt ensemble".

    "Dans le débat, j'allais presque dire combat, qui a lieu aujourd'hui à l'intérieur du pouvoir actuel entre des gens comme Michel Rocard et Alain Juppé qui disent s'ils vous plaît soyez raisonnables et qui évoquent des chiffres de 20/30 milliards+ (...) et d'autres qui disent il faut 100 milliards, nous sommes du côté des raisonnables", a rappelé le Président du Mouvement Démocrate.

    "J'ai l'impression depuis le début que François Fillon est du côté des raisonnables, pas des déraisonnables. Je n'ai pas eu l'impression qu'il y avait contradiction entre sa pensée et ce que je développais comme analyse", a observé François Bayrou.

    Au final, "s'ils choisissent d'emprunter contre toute raison, je suis sûr qu'ils le feront au moindre taux (et) le moindre taux sera évidemment sur les marchés", a assuré le président du MoDem, qui avait fait de la maîtrise de la dette l'un des thèmes-phares de sa campagne présidentielle en 2007.

    Trente milliards, a-t-il fait valoir "c'est deux points de PIB de la France. On est déjà à 9% de déficit, on passe à 11, ce qui veut dire qu'on va se trouver avec un stock de dette incontrôlable, irremboursable"

  • Bayrou, l'espoir.

    C'est à la mode de taper sur Bayrou, j'ai observé, depuis quelque temps, sur un certain nombre de blogues, qu'il s'agisse d'adversaires politiques, d'ex-MoDem ou de MoDem critiques. J'avoue que cela m'agace pas mal. Pour moi, Bayrou incarne un espoir qu'aucune autre personnalité politique n'incarne en France, et ce, pour au moins trois raisons (il y en a d'autres mais ce sont les principales) :

    1.Parce qu'il a fait de la dette le centre de ses préoccupations : son programme présidentiel était le seul à ne pas verser dans la démagogie. Je l'ai écrit, je suis effrayé par la tournure que prennent les choses. J'ai en mémoire la crise argentine : ce que l'article de Wikipedia omet de détailler, c'est ce qu'il s'est produit dans le secteur public : suppressions massives de postes (ce que l'on vit actuellement en France, c'est de la vaste fumisterie à côté), licenciements dans la fonction publique, réduction du pouvoir d'achat sans précédent et stagnation des salaires. Je suis absolument certain que la France (l'Europe ?) va en arriver là, en dépit de la protection que nous accorde l'euro. Nos partenaires nous mettront au pied du mur, de toutes façons : soit nous mettrons en place un plan d'économies drastiques, soit ceux qui paient pour tous cesseront de soutenir l'euro et ce dernier s'effondrera.

    Il faut donc un homme politique qui ait le courage le plus tôt possible de lutter contre la dette et d'engager un débat sérieux sur nos priorités budgétaires ; une chose est certaine, nous ne pourrons pas tout garder.

    2.De ce point de vue, Bayrou a annoncé clairement les choses : on sait qu'il fera de l'éducation un sanctuaire budgétaire. Ceci ne me convaincrait pas en soi si ses vues dans le domaine n'épousaient pas les miennes. Bayrou est le seul à défendre une conception de l'école qui marie excellence et remédiation. Son idée principale est que dans tout établissement scolaire, des élèves puissent à la fois trouver des classes d'excellence et en même temps des classes passerelle afin de pouvoir se développer à leur rythme. Les conservateurs de l'UMP ne songent qu'à introduire la compétition entre établissements (ce qui n'est pas leur vocation) et les socialistes du PS (sociaux-démocrates et gauche libérale inclus) portent un projet d'abrasion générale de tout ce qui dépasse en instrumentalisant pour ce faire la recherche pédagogique (en soi pas inutile mais désastreuse dès qu'elle est politisée). S'associe à ces vues une vision de la culture et de la société que j'épouse parfaitement : en particulier, Bayrou respecte un équilibre fin et subtil entre tradition et modernité (par exemple sa conviction de l'absolu intérêt de maintenir l'enseignement des humanités à l'école) que gauche et droite sont déterminées à casser : coalisées dans un même mépris de la tradition, l'une et l'autre ne jurent que par le progrès et la modernité, ces derniers prenant évidemment des formes diverses en fonction de la coloration politique. Personnellement, ce boy-scoutisme du progrès a le don de me hérisser plus que tout.

    3.Bayrou avait dit pendant la campagne de 2007 qu'il voulait faire de la France un pays pro-entreprise. Je pense que c'est une idée à laquelle il tient. Les contacts avec Cap21 ont je crois favorisé un mûrissement de sa pensée à cet égard ; Corinne Lepage a sur l'industrie une vision plus développée, plus audacieuse et plus avancée que François Bayrou. Ses réflexions irriguent, je le crois, de plus en plus largement le programme du MoDem. Les commissions du MoDem travaillent d'arrache-pied, à l'heure actuelle : de nombreuses synthèses arrivent dans ma boîte aux lettres, mais nous avons pour consigne de ne pas les rendre publiques. Il faut savoir (ça, je peux le dire) qu'est arrivé le 24 octobre dans ma BAL une synthèse préparatoire au Congrès d'Arras de 66 pages ! Allez, je pense que je ne me ferai pas taper sur les doigts si j'annonce simplement les objectifs du document de travail que j'ai reçu :

    un pays équilibré dans ses finances publiques,   une société à haut niveau d’emploi,  aucun élève illettré à la sortie de l’école primaire,  la démocratie garantie par une authentique séparation des pouvoirs,  la recherche grande cause nationale,  le pays d’Europe le plus sobre en carbone,  la culture comme indice du développement de la nation,  le pays du monde au meilleur niveau de santé, notamment par la prévention.

    Bayrou et le MoDem sont les seuls à prêter une attention particulière aux TPE et PME et pas seulement les PME et TPE innovantes ou écolo (c'est très à la mode, mais les autres, on fait quoi pour elles ?). J'apprécie particulièrement le concept d'environnement amical, la volonté de simplifier l'univers juridique et fiscal auquel elles sont confrontées et le principe de deux emplois francs par entreprise. Le programme actuel du MoDem (qui sera bientôt public) précisera un certain nombre d'autres aspects.

    Je suis vraiment très impressionné par ce document : je ne peux pas révéler pour l'instant ce que l'on y lit sur la liberté d'entreprendre, mais je peux dire que cela rejoint complètement ce que je clame ici depuis longtemps. Les commissions ont mené en un temps record vraiment un travail programmatique hors du commun. Je suis vraiment fier d'appartenir au MoDem quand je lis le résultat. Croyez-moi, quand il viendra dans le domaine public, plus personne en France ne pourra dire que le MoDem n'a pas de programme. Nous allons créer un évènement sans précédent...

     

  • Cohn-Bendit et Bayrou se réconcilient

    Lu dans le JDD :

    Ça avait commencé par des Textos, ça s’est terminé par une vraie conversation. François Bayrou et Dany Cohn-Bendit se sont parlé cette semaine. Et c’est la première fois depuis le clash des européennes. Cela devrait être anodin entre deux responsables politiques qui ont longtemps été proches; mais sachant la violence de leur dernier échange public, c’est bien plus qu’un simple coup de téléphone. Bayrou voulait prendre des nouvelles de Cohn-Bendit, opéré de la hanche il y a dix jours, et lui souhaiter un bon rétablissement. Il lui a d’abord envoyé des SMS. Puis le leader du MoDem a téléphoné à celui qui lui a tant coûté aux européennes. Et les deux anciens copains ont papoté comme si de rien n’était. "On n’est pas dans des vendettas, confie Bayrou au JDD. On se connaît bien, on s’est mis en colère une fois, on n’aurait pas dû, je n’aurais pas dû, on a de la considération l’un pour l’autre et il se trouve qu’on a une approche politique plutôt similaire en ce moment." "C’est dans mon caractère de tourner la page. François voulait savoir comment j’allais, il voulait aussi parler politique", reconnaît de son côté Cohn-Bendit.

    Ouf : j'en éprouve une grande satisfaction. Cette brouille idiote et sous le coup de l'émotion était contre nature. Par ailleurs, je crois que nous avons beaucoup de convergences possibles avec Europe écologie (que je distingue des Verts). Je ne pensais pas que Cohn-Bendit réussirait son parti (faire coexister libéraux écolo, altermondialistes, décroissants et amis de Nicolas Hulot) et je me suis trompé. Il y est parvenu. En fait, il ne lui a manqué que Cap21. Son projet politique qui passe par-dessus les étiquettes est proche de celui du MoDem et de Bayrou. Qu'on soit sur la même longueur d'ondes est une bonne chose.

    Cela n'empêche sans doute pas qu'Europe-écologie et le MoDem seront adversaires au premier tour, mais ce sera une compétition apaisée, sans animosité, ce que je souhaite et salue. Ceci n'empêchera pas pour autant de confronter fermement les projets, bien entendu...

  • Ce que je faisais, moi, à 23 ans ?

    Qu'est-ce que je foutais, moi, à 23 ans : attendez que je fouille dans ma mémoire, vu mon grand âge. Ah oui, cela me revient, je déprimais ! C'est pour ça que je n'ai plus trop de souvenirs de cette période-là. En fait, précisément, je commençais à sortir d'une déprime. Je venais aussi de découvrir le jeu de rôles Donjons et dragons : qu'est-ce que j'ai pu me marrer, par la suite, avec ce jeu...

    Sinon, j'avais déjà fait pas mal de petits boulots variés, et j'étudiais. Politiquement, je n'étais plus nulle part, mais je continuais à filer des coups de main à l'UNEF (UNEF SE, s'il vous plaît, pas ces sociaux-traîtres de l'UNEF-ID) sans pour autant me réclamer de la même couleur politique. C'était mon ouverture à moi :-) . A l'époque, je fricotais avec la gauche, mais sans grande conviction, et j'étais de sortie le 08 mars pour la journée de la femme, au grand dam des anars qui se demandaient ce que je foutais là. L'Europe faisait grand bruit, et ça chauffait avec le Traité de Maastricht qui se profilait : d'ailleurs Séguin avait débattu avec Mitterrand et appelait à voter NON. Moi j'avais été tenté par le MDC, le mouvement de Chevènement, à l'époque, mais sa position sur la Guerre du Golfe plus son hostilité à l'Europe, sans parler d'un fonctionnement un peu particulier du mouvement avaient rapidement eu raison de mes tentations. Cela dit, je dois confesser avoir voté pour lui en 2002 après avoir été à un cheveu de voter Bayrou ; mon grand regret, et il a été immédiat dans l'heure qui a suivi la dépose de mon bulletin, c'est de ne pas l'avoir fait dès cette époque : à vrai dire, en pleine démagogie anti-sécuritaire, j'avais apprécié la torgnole qu'il avait collé à un morveux qui voulait lui faire les poches (devenu plus tard un violeur, comme quoi il en aurait sans doute fallu d'autres...). Il faut dire que je ne pouvais littéralement plus encadrer Jospin et son équipe, et que je suis bien content d'avoir vu Jospin éliminé dès le premier tour, même par un candidat FN. Si c'était à refaire, je ne voterais pas davantage pour lui, et tout bien considéré, cela ne m'a pas dérangé plus que ça de voter Chirac au second tour.  En 2007, je n'ai évidemment plus eu aucune hésitation à voter Bayrou.

    La posture anti-libérale de Chevènement m'a toujours gêné, mais en 2002, je ne savais vraiment plus quoi voter et je n'avais pas encore fait le pas mental de voter pour l'UDF dont je suivais pourtant avec sympathie l'évolution depuis 1998. Mais je vois que je me suis éloigné de mes 23 ans, au fait. Il ne me reste plus qu'à refiler le bébé : à Claudio, par exemple, et aussi Polluxe, Roman (je ne sais plus quel âge il a exactement, mais ses 23 ans ne sont pas loin...), Hashtable (parce que là, je suis hyper curieux de savoir ce qu'il faisait et ce qu'il était à 23 ans) et puis le Faucon qui a toujours des anecdotes à nous raconter (hein Papy ? :-) ) . J'aurais bien été poser la question à Jean Sarkozy, sinon, mais je crois que c'est déjà fait :-)

  • Dette : +350% en deux ans !

    Ils m'impressionnent, ceux qui ont accordé le moindre crédit aux déclarations de Nicolas Sarkozy, en 2007, assurant faire de la dette une cause nationale. En réalité, on le sait : Socialistes et Populaires ne se sont emparés de ce thème que parce que François Bayrou a eu à la fois l'audace et le courage de le porter. Je constate, à ce jour, que le MoDem, hériter de l'UDF, demeure le seul parti à considérer la dette comme le principal obstacle au rétablissement de la France. Marielle de Sarnez, n°2 du MoDem, fait observer dans un entretien avec Le Figaro, que la dette a crû de 350% en deux ans, et que désormais, nous finançons la moitié des dépenses de l'État ainsi. Tous les voyants sont au rouge ! notre dette représente désormais une fois et demie ce que rapporte notre impôt sur le revenu.

    Nous nous dirigeons en chantant dans le mur. En dépit des discours de Hollande qui prétend prendre au sérieux la question de la dette, les Socialistes sont prêts à mettre en place un plan aux conséquences dévastatrices pour notre économie et les finances de l'État, puisque Martine Aubry évoquait un plan de relance par la demande : une vieille recette qui a déjà fait pas mal de dégâts en 1982 mais certains Socialistes n'apprennent décidément rien de l'histoire.

    Nous sommes au bord du gouffre comme jamais encore nous ne l'avons été et je ne vois nulle volonté politique, au plus haut niveau de l'État, d'en sortir. La majorité grince, de temps à autre, le Nouveau Centre tente une saillie, mais sur le fond, les choses continuent de s'aggraver sans fin. Ce que nombre de Français ne comprennent ou ne voient peut-être pas c'est qu'au rythme où vont les choses, il faudra prendre des décisions très graves un jour, qui impacteront lourdement le secteur public, avec de fortes réductions de service, du chômage massif et des impôts partout en hausse. Nous pourrions rentrer d'ici 5 ans, dans la plus grave dépression de notre histoire depuis 1929.

    Il faut porter au pouvoir une génération politique qui est déterminée à redresser la barre coûte que coûte. A l'heure actuelle, en dehors du MoDem, seuls quelques députés isolés à l'UMP, une partie du Nouveau Centre, quelques socialistes non moins isolés et les libéraux (très minoritaires en France)  sont prêts à relever le gant. Il faudra une majorité nouvelle, articulée autour du MoDem pour espérer renverser la vapeur du train fou qui nous envoie droit dans le mur avec une violence inouïe.

    Je sais que François Bayrou a mis à profit tout l'été pour plancher sur la question de la dette qu'il considère comme le plus grave danger pour notre pays. Le MoDem et Bayrou doivent d'ores et déjà faire des propositions, et, compte-tenu du très faible nombre d'élus démocrates, trouver des relais dans l'opposition et dans la majorité pour l'aider à les défendre. Des Charles de Courson, Alain Lambert, Philippe Séguin, à droite ou des Michel Rocard, Jacques Delors mais aussi Ségolène Royal (je crois qu'elle fait de la dette l'une de ses préoccupations centrales) sont certainement des hommes et des femmes politiques de cette trempe. Je m'étonne, au sein du gouvernement, du silence assourdissant de Christian Blanc. Je ne comprends pas que l'on puisse avoir écrit la Croissance et le chaos, et que l'on demeure silencieux face à une telle fuite en avant.

    A l'évidence, il faudra une grande coalition pour attaquer de front les réformes qui seront devenues inévitables et j'espère voir dans le MoDem le fer de lance de celle-ci. Je pense, y compris pour les élections régionales, que nous devrions, nous électeurs Français, interpeler tout candidat à une fonction élective et lui demander de prendre des engagement solennels. L'heure est trop grave, et il faut, désormais, des personnalités déterminées.

     

  • Ça vaut combien, un paysan ?

    Le monde rural est en ébullition. Les paysans ne parviennent plus à vivre de leur production. Hasard ou coïncidence, je lis actuellement les Paysans d'Honoré de Balzac. Et j'ai repensé au discours que tient Fourchon au Comte et à la Comtesse de Montcornet au chapitre V, les ennemis en présence :

    Les bourgeois volent au coin du feu, c'est plus profitant que de ramasser ce qui traîne au coin des bois. Il n'y a ni gardes-champêtres, ni garde à cheval pour m'sieur Gaubertin qu'est entré ici, nu comme eun var , et qu'a deux millions ! C'est bientôt dit : voleurs ! V'là quinze ans que le père Guerbet, el parcepteur de Soulanges s'en va e'd 'nos villages à la nuit avec sa recette, et qu'on ne lui a pas core demandé pas deux liards. Ce n'est pas le fait d'un pays e'd 'voleurs ? Le vol ne nous enrichit guère. Montrez-moi donc qui de nous ou de vous aut'bourgeois ont d'quoi viv 'à ne rien faire ? [...] eh ! bien, qué différence y a-t-il donc entre moi et ce brave, s't 'honnête père Niseron, un vigneron de soixante-dix ans, car il a mon âge, qui pendant soixante ans, a pioché la terre, qui s'est levé tous les matins avant le jour pour aller au labour, qui s'est fait un corps ed 'fer et eune belle âme ! Je le vois tout aussi pauvre que moi.

    Plus de 150 après, on en est toujours là ; j'exagère à peine : les paysans continuent à piocher la terre et gagnent toujours aussi peu...A témoin le discours que François Bayrou tenait le 17 mai dernier. 6 mois après, rien n'a changé et la colère explose...

    Les paysans, j'en parle, puisque personne n'en parle pour les raisons que vous savez. Les paysans se sentent aujourd'hui en situation d'abandon absolu, parce qu'ils ont naturellement des tracteurs et des champs qui représentent un capital, mais ce que l'on ne voit pas, c'est le revenu à la fin du mois.

    Il y a des centaines de milliers de paysans français qui vivent avec entre 700 et 800 € de revenu par mois et personne n'entend leur cri silencieux de détresse, notamment eu égard aux orientations qui sont en voie d'être prises et auxquelles je vous demande de réfléchir. Car ce sont à la fois des décisions européennes et des décisions de gouvernement.[...]...en défendant les exploitations familiales, nous ne défendons pas des intérêts, nous défendons l'intérêt général d'avoir une tradition agricole, un entretien des paysages, une culture de la transmission, des valeurs paysannes en France. Et nous considérons que c'est aussi important que de faire baisser le prix du lait de 4 ou 5 centimes.

    Nous acceptons de payer des produits à leur prix, à condition que nous sauvions la société à laquelle nous tenons.