Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

bayrou - Page 36

  • Logement social, Bayrou pose une vraie question...

    Le dernier billet de Christophe sur Le Post (un modèle «d'objectivité» dans le genre...) m'a passablement énervé. Bayrou soulève un point qui me paraît tout à fait fondamental : l'adaptation d'un principe de réalité à la situation des mal logés et des sans abris. Une partie de l'assemblée hurle au loup, dans la vidéo que Christophe commente, estimant qu'il ne fallait pas baisser le niveau de normes pour l'habitat des mal-logés. Et Chistophe de dire que Bayrou ne connaît pas ses dossiers et se fait lyncher. Ficelle très grosse qui ne tient pas la route, Christophe. Si tu t'étais intéressé à la campagne municipale du MoDem en 2008, à Paris, c'est au contraire un sujet sur lequel les commissions et Marielle elle-même ont beaucoup réfléchi. Je me souviens d'avoir eu une discussion avec elle, justement, et Marielle disait que la question du mal-logement était une priorité absolue et qu'il fallait absolument trouver des solutions. En particulier, elle s'était demandée si le progrès des technologies dans le domaine des matériaux et notamment leur isolation thermique, ne permettrait pas de mettre en place une série de logements temporaires, de type préfabriqués, aisément démontables, et qui auraient le mérite de donner un toit au plus démunis, pour un certain temps, au moins dans les situations d'urgence. Marielle observait d'ailleurs très justement que c'était d'ailleurs cette absence (celle d'un toit) qui précipitait parfois bien des individus dans la rue sans espoir de retour. Elle notait même que le moment critique où tout bascule ne tient souvent qu'à un fil, fil dont le logement est l'un des écheveaux fondamentaux ! A noter qu'Éric Azière, le second de la liste parisienne pour les Régionales, est justement un spécialiste de la chose et coordonnait la commission logement pendant cette même campagne. Il avait à ce sujet une vision assez intéressante du logement qu'il concevait plutôt comme un parcours correspondant aux différentes étapes de l'existence. J'y reviendrais sur ce blog après en avoir rediscuté avec lui.

    Contrairement à ce qu'affirme Christophe, je pense donc que Bayrou a bien au contraire une idée derrière la tête, même s'il n'a pu l'exposer jusqu'au bout : il pense bien sûr aux logements d'urgence sous toutes leurs formes, parce qu'au nom du principe de réalité, il estime qu'il vaut mieux quelque chose que rien.

    S'il s'énerve, c'est que tout comme moi, il supporte assez mal les donneurs de leçons le cul assis sur une chaise bien au chaud. Donc blablater sur les normes, c'est bien gentil, mais dans l'immédiat, ceux qui vivent ces situations d'urgence, ils aimeraient bien trouver à se loger, pas qu'on leur fasse des discours sur les normes.

    Plutôt que de titrer au lynchage, Christophe pourrait au moins admettre qu'il y a là un débat de fond, quelle que soit sa propre position au demeurant. Mais bon, tant qu'il sera dans une rancune passionnelle à l'égard de Bayrou, il lui sera impossible d'écrire quelque chose d'objectif sur le Président du MoDem, parce que là, en être réduit à faire de la pub pour le Front de Gauche...C'est plus facile, évidemment, de verser dans l'invective que de relever le gant d'un véritable débat.

    Voici la vidéo...
    Logement : Pierre Laurent répond à François Bayrou
    envoyé par frontdegauche. - L'info internationale vidéo.


  • La preuve que Sarkozy a flingué la droite...

    Si vous voulez une preuve évidente que Nicolas Sarkozy a largement flingué la droite, elle se trouve dans les enseignements que l'on peut tirer du sondage réalisé par le CSA à la demande de Marianne.

    C'est très simple, c'est arithmétique. Dominique de Villepin est un homme de droite. Sarkozy aussi, mais de droite bonapartiste. Bayrou est un centriste, et on peut estimer qu'un bon tiers de son électorat est de centre-droit.

    Donc, Sarkozy obtient 32% dans l'hypothèse 1, Villepin 10% et 1/3 de l'électorat de Bayrou donne 4% soit un total de 46%. Avec les 9% de Marine Le pen, on obtient 55%.

    Si on compare droite et gauche sans leurs extrêmes, la droite est potentiellement à 46% et la gauche à 38% (Duflot + Aubry + Buffet). Au fait, tous les leaders socialistes font bien moins que Royal en 2007 : 19% pour Aubry, 22% pour DSK...

    Je comprends de ce sondage que Sarkozy qui ne peut guère plus espérer de 40% aux prochaines régionales est parvenu à faire fuir une partie de l'électorat de droite ; si les sondages sont à peu près fiables, ils ont mis les voiles vers Europe-écologie (les pauvres, s'ils savaient !!! plus gauchistes que les verts, tu meurs !) et dans de bien moindres proportions, désormais, vers le MoDem. La personnalisation de l'élection présidentielle fait que Sarkozy parvient à recapitaliser pas mal de ces voix perdues sur son nom, mais dans d'autres élections, il est mal barré. Il faut rappeler que l'UMP avait déjà perdu des sièges, après son élection, à l'Assemblée Nationale. La prochaine fois, la perte pourrait être bien plus sèche...

    En tout cas, Dominique de Villepin réussit un sacré retour dans l'opinion ; un avenir politique est à nouveau possible pour lui, d'autant qu'il conserve des sympathies à droite prêtes à se manifester à la première occasion.

  • Violences scolaires, Châtel ferait mieux d'écouter Bayrou !

    Ce qui m'énerve, c'est la manière dont le gouvernement et particulièrement Châtel jouent l'étonnement chaque fois que des actes de violence graves se produisent dans les établissements scolaires. Les voilà à bomber le torse et à nous promettre force présences policières dans les collèges et les lycées, alors même qu'ils réduisent les effectifs de police.

    La solution, elle est simple, et Bayrou la prône depuis longtemps, il vient de la réitérer aujourd'hui :

    La violence s’aggrave à l’école comme dans l’ensemble de la société. Je pense qu’il faut dire des choses simples. Les élèves violents n’ont pas leur place dans les établissements scolaires. On ne peut pas se contenter, comme c’est le cas actuellement, de les réinscrire dans d’autres établissements. Toute violence doit être fermement sanctionnée par une exclusion. Il faut mettre en place une scolarisation particulière pour les élèves violents, qui représentent à peine entre 1 et 3 % des effectifs. Une scolarisation qui implique non seulement des enseignants, mais aussi des éducateurs. J’ai toujours plaidé pour une sanctuarisation de l’école. Cela passe par des décisions qui protègent les élèves contre toute forme de violence et qui les protège parfois contre eux-mêmes. Je souhaite que l’on cesse de faire tourner les élèves les plus déstabilisés de collège en collège comme si cela résolvait le problème.

    Voilà c'est très simple, mais aucun gouvernement n'a les c..... de le faire, c'est tout. Tiens  je vais souffler une idée au MoDem île de France, sur la partie éducation de son programme : et s'il reprenait tout simplement cette idée de Bayrou en s'engageant à dégager des fonds pour  établir quelques centres fermés dans chaque département ? Ça ne figure dans aucun programme, et ça aurait de la gueule, au moins !

  • Enfin un qui ose revendiquer le capitalisme !

    J'ai lu l'entretien qu'Alain Dolium a accordé aux lecteurs du quotidien gratuit 20 Minutes, via un chat. Enfin un homme politique qui ose revendiquer clairement le capitalisme, alors que c'était très tendance, depuis 2 ans, y compris au MoDem, de cracher dans la soupe avec des énergie,  glaviots sur glaviots, verts si possible. A un interlocuteur qui lui demande où se situe le MoDem sur l'Échiquier politique, Alain Dolium a répondu ceci :

    Selon moi, le MoDem, c'est la synthèse la plus intéressante entre un Etat qui sait gommer les inégalités de départ et traiter les injustices sociales tout en proposant à chacun un cadre de vie permettant d'aller au bout de son potentiel. Au MoDem, le capitalisme social n'est pas un concept creux mais une véritable ambition pour le pays.

    Je suis d'accord, mais tout dépend de la position du curseur entre l'injustice sociale et la libération des initiatives individuelles. Il reste dans l'énoncé de la phrase un aspect qui me chagrine : je ne suis pas grammairien, mais il me semble bien que du point de vue de l'analyse logique, en grammaire, le mot "État" est sujet (du moins logique) à la fois de la proposition "qui sait gommer et traiter les injustices sociales" et du gérondif "en proposant un cadre de vie permettant d'aller au bout de son potentiel". Alors, certes, on comprend que c'est le cadre de vie qui permettra aux potentiels de s'épanouir, mais il n'en reste pas moins que cela fait beaucoup d'interventions de l'État, cette histoire là. Et pour les injustices sociales, je veux savoir ce que l'on entend exactement par ces mots usés jusqu'à la corde pour avoir servi à désigner tout et n'importe quoi depuis presque 30 ans.

    Sur les questions économiques, selon moi, nous avons besoin de créer une ligne d'horizon  qui serait la durabilité avec des entreprises qui assument leurs fonctions sociales et sociétales tout en créant de la richesse pour le plus grand nombre. La régulation des marchés financiers s'impose de manière à ce que le capitalisme ne soit pas uniquement financier. Enfin, cet espace politique permet de proposer sans dogme un capitalisme qui soit plus entrepreuneurial et moins patrimonial, donc plus ouvert aux talents de tous, y compris ceux issus des quartiers sensibles.

    J'aime bien ce second point. Pas de rejet radical comme j'ai pu l'entendre du capitalisme financier, mais le souhait d'un rééquilibrage entre capitalisme financier et capitalisme entrepreneurial. Souhaiter que le capitalisme ne soit pas uniquement financier revient à admettre le fait qu'il le soit un minimum.

    J'ai remarqué qu'ils sont rares, les partis à présenter des chefs d'entreprise en tête de liste dans des élections comme celles qui se dessinent. Cela fait du bien à la politique de voir émerger une génération qui se confronte quotidiennement à la réalité économique. Alain Dolium ne rejette pas le capitalisme financier parce que, par son métier, il sait bien que la levée de fonds est une étape tout à fait nécessaire à la croissance d'une entreprise. Et cette levée de fonds ne peut se faire seulement auprès d'individus isolés.

    A cet égard, je ne vais pas faire plaisir à Bayrou, je pense que c'est une erreur, et une faute politique, d'avoir enlevé la tête de liste à Marc Dufour en Languedoc-Roussillon. Sans doute, à ce qu'il apparaît, il semblait bas dans les sondages, plus que la nouvelle tête de liste, mais il a une expérience personnelle (ancien PDG d'Air Littoral, qui lui doit une croissance de 40 à 2000 salariés !!!) qui en faisait un candidat atypique et fort utile en cette période de récession.

    Expert en implantation d'entreprises, il était une figure idéale pour les temps difficiles que nous vivons. 3% au départ, ce n'est pas forcément 3% à l'arrivée : le MoDem pouvait faire valoir ses compétences particulières et son savoir-faire. Bref, une c....erie de plus qui m'agace...

  • Dette et retraites, Sarkozy marche sur des oeufs

    La situation financière de la France est telle qu'elle a désormais la corde au cou. Pendant toute la campagne présidentielle, François Bayrou a averti sur les risques mortels que faisait peser sur l'économie nationale la dette de la France : en vain. Plus récemment, Marielle de Sarnez exprimait de fortes inquiétudes à ce sujet. Hélas, nous y sommes : nous devions aller dans le mur, et nous y sommes quasiment. Pourquoi ? pour une raison très simple : les agences de notation (dont dépendent les notes des États sur les marchés financiers, et, par suite, le montant de leur taux d'emprunt pour lever des fonds) estiment qu'au-delà de 80% du PIB de dette publique, un pays ne peut pas conserver sa notation AAA. En 2011, notre ratio devrait être de l'ordre de 90% et plus. Nous aurons donc crevé le plafond. Le seul espoir de la France, c'est de faire valoir que cette augmentation exponentielle de la dette est d'ordre conjoncturel et que nous allons remettre de l'ordre au plus vite dans les comptes publics. En fait, si les pouvoirs publics français ne montrent pas leur détermination, les agences de notation n'attendront même pas 2011. Si nos taux d'emprunt grimpent, la charge de la dette augmentera dans le budget, et les économies à faire seront encore plus importantes. Bayrou a maintes et maintes fois expliqué ce mécanisme.

    Nicolas Sarkozy est donc dos au mur : il doit absolument donner des gages de bonne volonté. Il ne peut donc faire autrement que de réformer les retraites, quel qu'en soit le coût politique, et il doit l'annoncer maintenant. Il ne peut pas attendre le lendemain des élections régionales, parce que nos prêteurs n'attendront pas jusque là, eux, pas plus que les agences de notation.

    Cette situation est très grave. Martine Aubry l'a certainement compris. Elle fait preuve de responsabilité. Le MoDem également. Toutefois, PS et MoDem ne devraient pas accepter de rattraper les erreurs de Nicolas Sarkozy sans contrepartie.

    Accepter de discuter sur les retraites, soir, mais Nicolas Sarkozy doit aussi revenir sur les réformes fiscales qui ont plombé les finances de la France. La France n'a plus le choix. Et je crois aussi à titre personnel, qu'il faut déballer toute la dépense publique et la remettre à plat. Non seulement il va falloir payer des impôts pour sortir de la nasse, mais il va falloir également réduire singulièrement nos finances.

    Plutôt que de procéder à des ajustement dans tous les services publics, rendant ainsi chaque jour chacun d'eux toujours plus inopérant, il apparaît nécessaire, je le dis une nouvelle fois, de déterminer ce que nous voulons conserver et ce que nous sommes prêts à abandonner.

    C'est comme dans un jeu : vous avez un sac à dos, mais ce qui est dedans est trop lourd pour votre force : il faut donc jeter des objets. A vous de choisir, les amis... Autre image, vous êtes en ballon, mais il menace de se perdre corps et âme : il faut jeter du lest. Faites le tri, et grouillez-vous de balancer ce que vous ne voulez pas garder, parce que si le ballon descend trop pas, pour reprendre de la hauteur, ce ne sera pas seulement des objets qu'il faudra balancer, mais peut-être bien un passager...

  • Les prédateurs aiment leurs proies

    Ils m'amusent, les gros partis, avec leurs invectives contre les formations politiques plus petites : au PS, on se moque de François Bayrou en raison de son refus de voir ses forces se fondre avec d'autres au premier tour. En dépit du scrutin majoritaire, d'autres partis que les mastodontesques PS et UMP sont parvenus à se maintenir à flot. Le MoDem fait partie de ceux-là. Le Front de gauche, le NPA, créations récentes, comme le MoDem, ont décidé de partir au combat électoral en toute indépendance. C'est leur droit le plus strict, et, d'ailleurs, la seule certitude d'exister. J'entends, çà et là, que l'on reproche à François Bayrou de ne pas réaliser son arc central en refusant des alliances au premier tour avec les Socialistes (ou avec d'autres forces au second tour). Il se désole également des atermoiements de certains militants de Cap21. François Bayrou ne refuse pas la mise en place d'un arc central, c'est juste qu'il n'a pas envie d'être mangé tout cru par les super-prédateurs de la politique que sont devenus le PS, l'UMP et à moindre mesure Europe-écologie...

    Le MoDem a renoncé à s'allier avec l'Alliance Centriste en Val de Loire. Je le déplore, mais il nous fallait l'assurance de pouvoir demeurer indépendant au second tour. Or, apparemment, cela, Jean Arthuis n'est pas prêt à le concéder. Soyons justes, le MoDem local, et sans doute Bayrou lui-même, n'ont peut-être pas été clairs non plus avec des alliances à gauche.

    Pourtant, en Aquitaine, en Bretagne, il est désormais acquis que le MoDem sera indépendant au premier et au second tour. Je crois que Jean Arthuis et Laurent Gérault (mais aussi Bayrou) ont lâché l'affaire trop vite dans les Pays de la Loire. Il était peut-être possible d'arriver à un modus vivendi. On a préféré l'invective de part et d'autre. Je le regrette.

    A cet égard, nous devrions, au MoDem, faire preuve de plus de pondération avec les centristes qui font d'autres choix que les nôtres. Le choix d'Alexis Blanc est dommageable, mais c'est une lourde erreur que de l'invectiver. Les centristes qui se sont alliés à d'autres formations à ces élections ont vocation à nous rejoindre un jour, y compris quand ils viennent de nos rangs. Leur tomber sur le râble est un très mauvais calcul.

    In fine, sur la question des alliances, je crois qu'il y a au contraire de ce que titre le Post, une très grande clairvoyance de François Bayrou : pour vivre, il faut pouvoir s'assumer. Un proverbe chinois dit : si tu donnes un poisson à quelqu'un, tu le nourris pour un jour ; mais si tu lui donnes une canne à pêche, tu le nourris pour toujours. Il en va de même des formations politiques : que leur pitance dépende des grands partis et elles n'ont plus de raison d'être : du jour au lendemain, elles peuvent disparaître. Qu'elles ne doivent qu'à leur force de conviction auprès des citoyens leurs mandats, et c'est leur avenir qu'elles assurent ainsi.

    Aucune formation politique ne doit pouvoir nous enlever le pouvoir de choisir. C'est pour cela que nous, le MoDem, désirons demeurer une force politique indépendante.

  • Le MoDem ni clone ni clown

    Ils me les brisent à ne parler que d'alliance avec Europe Écologie. Le MoDem vaut tout de même autre chose que le rôle de simple suiveur, surfeur de la nouvelle vague verte du système médiatico-politique. J'ai approuvé entièrement Bayrou de déclarer il y a quelque temps que la politique ne se réduisait pas à l'écologie.

    Je pense tout de même que le MoDem vaut autre chose qu'un strapontin chez les Verts, merci. Christophe juge donc que chercher à être indépendant, c'est de l'autoritarisme aveugle : et se vendre, alors, c'est ça, la souplesse ? Personnellement, j'étais favorable à un accord avec Royal, parce que je pense qu'elle a un bon bilan, mais dès lors qu'il n'y avait pas d'accord de la direction du MoDem pour le faire, cela ne me serait pas venu à l'idée d'envoyer bouler le travail accompli depuis deux ans pour cinq places (pas forcément éligibles, au demeurant) sur sa liste.

    Europe-écologie, chercher à plaire à Bayrou ? J'ai rarement lu une accusation aussi ridicule. Christophe, je sais que tu en veux à Bayrou (c'est d'ailleurs une autre histoire) mais, de grâce, ne te ridiculise pas avec une théorie du complot d'une invraisemblance notoire...

    Europe-écologie a en effet fermé la porte à un certain nombre d'individus se réclamant de l'écologie politique au sein du Mouvement Démocrate, et dont l'essentiel de l'activité, depuis un certain temps, consiste à dire pis que pendre du parti dont ils sont adhérents. Compte-tenu de l'histoire mouvementée des Verts, je puis comprendre aisément que ces derniers se soient méfiés : prendre pour compagnons de route des individus qui lâchent leurs précédents amours dans l'adversité, cela donne une bonne idée de ceux auxquels on a affaire.

    Faire porter le chapeau à Bayrou de cette défiance, c'est fort du collier sinon risible. Non, c'est plus simple que cela : quand on a des principes éthiques et politiques fiables et fermes, on se défie des transfuges, c'est tout. Cela me paraît être une des rares choses saines chez Europe-écologie.

    En tout cas, au MoDem, nous n'avons pas vocation à être leur clown ni à jouer les clones. Sans façon, non merci...

  • Bayrou souhaite une fiscalité cohérente et juste

    François Bayrou évoquait la nécessaire réforme de la fiscalité dans ses voeux à la presse, il y a quelques jours. J'ai retrouvé une bonne part de ce qui m'avait attiré vers l'UDF et le Bayrou de 2007. J'apprécie notamment de le voir proposer la suspension de l'ISF (impôt débile). Il prône également une révision des niches fiscales afin d'en trier l'ivraie et le bon grain. J'apprécie le prgamatisme du discours à propos des impasses fiscales dans lesquelles notre pays est souvent plongé.

    «L’autre politique ne transigera pas sur la justice. Tout le monde sait, désormais, que l’effort est devant nous. Nous sommes un grand pays, nous sommes un grand peuple, avec beaucoup d’acquis. Donc, il y a une chose certaine, c’est que nous allons nous en sortir ! Mais pour en sortir, il va falloir de longs et durables efforts. Ces efforts ne seront acceptés que si chacun des Français, dans sa conscience, dans les discussions autour de la table de famille ou au travail, sait avec certitude, que les efforts sont répartis avec justice. Que l’on demande plus à ceux qui peuvent davantage, et que l’on épargne, autant que possible, ceux dont la vie est plus difficile. Et c’est en ce sens qu’une réforme en profondeur de notre fiscalité s’imposera comme condition nécessaire de l’autre politique. Il faudra que cette réforme en profondeur permette de sortir des injustices et des impasses : le labyrinthe des niches, le bouclier fiscal, l’ISF, les évasions fiscales. Sur tous ces points, il faudra qu’une réforme générale obéissant à des principes compréhensibles par tous, favorisant l’activant et garantissant la justice soit mise en place.»

  • Mais si François, il a raison, Schumpeter !

    J'ai lu les voeux à la presse de François Bayrou, et je suis tombé sur cet intéressant passage :

    La vieille loi de l’économie, la loi schumpétérienne de la destruction créatrice, je suis désolé de le dire aux économistes que je lis et respecte, cette loi ne marche plus. On nous disait : « Laissez partir sans regret les entreprises de main d’œuvre. Concentrez vous sur l’innovation, les nouveaux produits et les nouveaux services. Vous créerez plus de valeur ajoutée, vous gagnerez plus de nouveaux emplois que ceux que vous perdrez. », choisissez le haut de gamme contre le bas de gamme et ce sera un avenir heureux, nous disait-on. Peut-on le dire sans ruser ? En France, en tout cas, cela ne marche plus.

    Mais François, l'analyse de Schumpeter, ce n'est pas un remède, c'est juste un constat. Et justement, ce qu'il analyse se produit précisément en France : c'est faute d'innovation, d'une véritable révolution industrielle que les emplois se barrent ailleurs pour les secteurs vieillissant. Il faut changer de logiciel, comme le dit à juste titre parfois Corine Lepage. Je ne dis pas que son logiciel est exactement celui que je prendrais, mais elle a raison sur le principe.

    Nous vivons l'ouragan capitaliste, qui redistribue les cartes, à l'heure actuelle : simplement, pour l'instant, nous avons hissé les voiles en grande partie à contre-vent, et, nous risquons à tout moment d'être balayés.

    Cela dit, tu poses très bien le problème de l'industrie en France :

    La question qui se pose alors est celle de la dérive continue, de la véritable hémorragie, qui déplace notre outil industriel, nos unités de production et finalement nos emplois. Et il n’est pas vrai que ces emplois seront remplacés par d’autres si l’outil industriel est parti. Cela n’est pas vrai.

    Tout comme toi, je pense qu'il convient de mener une véritable politique de relocalisation, mais, en même temps, je ne sais pas si la solution est envisagée en de bons termes.

    Cette politique de relocalisation, elle doit être globale. Nous devons mettre l’Europe devant ses responsabilités dans la guerre des monnaies, banque centrale aussi bien que responsables politiques de l’Union. Ça, c’est l’Europe. Les questions environnementales, elles doivent être traitées au niveau de l’union. Mais beaucoup dépend de nous, Français : nous avons perdu des pans entiers de production, des secteurs industriels entiers qui ont déserté notre pays. Pourtant nous savons produire des avions qui sont les meilleurs du monde, des logiciels, de l’agro-alimentaire, de la chimie. Il n’y a aucune raison que notre nation d’ingénieurs se résigne. Nous croyons à la reconquête de secteurs entiers, grâce à l’automatisation, à la qualité des techniciens, à la proximité, aux process de production numérique, par exemple. Mais cela ne se fera pas tout seul. Il faut que l’État dirige la manœuvre de reconquête. Non pas pour rester, mais pour initier, pour faire essaimer. Et notamment en concentrant l’aide sur les PME naissantes ou en développement. En leur facilitant la vie, en protégeant les jeunes pousses. En allant les chercher ailleurs s’il le faut pour les transplanter sur le sol français dans les secteurs où nous avons abandonné le savoir-faire, le « know how » comme on dit.

    Moi, je doute que nous puissions reconquérir les secteurs perdus, ou, du moins, pas sous la forme sous laquelle nous les avons connus. Mais nous pouvons peut-être en implanter de nouveaux, en revanche...

    Toi, François, tu penses, comme Corinne Lepage, que c'est l'État qui doit promouvoir cela ; je n'en suis pas convaincu. A mon sens, c'est plutôt comme facilitateur que je vois le rôle de l'État. Et je reviens à cet effet à mes premières amours économiques, je pense que c'est Christian Blanc qui avait raison avec ses clusters. Les pôles de compétivité demeurent, à mon avis, l'option à privilégier pour tenter de relancer la mécanique. Sauf que nous n'avons plus beaucoup de temps, désormais, pour reprendre la main ; il ne suffira pas de laisser s'implanter des sociétés, des startup, des SSII et compagnie dans des zones ad hoc : il va falloir vraiment passer à la vitesse supérieure pour leur créer un environnement favorable. C'est, j'en ai l'impression, sur ce point qu'il y a encore un gros travail à faire. Tu voulais faire de la France un pays pro-entreprise, eh bien il y a du boulot. En France, le seul point positif pour les entreprises, ce sont les infrastructures. Le reste...

  • Que préside Nicolas Sarkozy ? La France ou un parti ?

    Je ne peux qu'abonder dans le sens de François Bayrou : j'attends d'un Président de la République qu'il représente tous les Français et pas seulement ses électeurs, a fortiori les membres de son parti.

    Il devrait laisser à l'UMP le soin d'organiser sa propre campagne sans s'impliquer. On le voit constamment présent dans les réunions de son parti, faisant des déclarations à la presse ad hoc, et le voilà, maintenant, qui veut s'inviter dans les élections régionales. Aux régionales correspondent des enjeux régionaux. Qu'est-ce que ce président qui reçoit en grande pompe les têtes de liste d'un seul parti ?

    Indépendamment de toute conviction politique, c'est une attitude qui ne laisse pas de m'agacer et je ne suis sans doute pas le seul.