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Bayrou, l'espoir.

C'est à la mode de taper sur Bayrou, j'ai observé, depuis quelque temps, sur un certain nombre de blogues, qu'il s'agisse d'adversaires politiques, d'ex-MoDem ou de MoDem critiques. J'avoue que cela m'agace pas mal. Pour moi, Bayrou incarne un espoir qu'aucune autre personnalité politique n'incarne en France, et ce, pour au moins trois raisons (il y en a d'autres mais ce sont les principales) :

1.Parce qu'il a fait de la dette le centre de ses préoccupations : son programme présidentiel était le seul à ne pas verser dans la démagogie. Je l'ai écrit, je suis effrayé par la tournure que prennent les choses. J'ai en mémoire la crise argentine : ce que l'article de Wikipedia omet de détailler, c'est ce qu'il s'est produit dans le secteur public : suppressions massives de postes (ce que l'on vit actuellement en France, c'est de la vaste fumisterie à côté), licenciements dans la fonction publique, réduction du pouvoir d'achat sans précédent et stagnation des salaires. Je suis absolument certain que la France (l'Europe ?) va en arriver là, en dépit de la protection que nous accorde l'euro. Nos partenaires nous mettront au pied du mur, de toutes façons : soit nous mettrons en place un plan d'économies drastiques, soit ceux qui paient pour tous cesseront de soutenir l'euro et ce dernier s'effondrera.

Il faut donc un homme politique qui ait le courage le plus tôt possible de lutter contre la dette et d'engager un débat sérieux sur nos priorités budgétaires ; une chose est certaine, nous ne pourrons pas tout garder.

2.De ce point de vue, Bayrou a annoncé clairement les choses : on sait qu'il fera de l'éducation un sanctuaire budgétaire. Ceci ne me convaincrait pas en soi si ses vues dans le domaine n'épousaient pas les miennes. Bayrou est le seul à défendre une conception de l'école qui marie excellence et remédiation. Son idée principale est que dans tout établissement scolaire, des élèves puissent à la fois trouver des classes d'excellence et en même temps des classes passerelle afin de pouvoir se développer à leur rythme. Les conservateurs de l'UMP ne songent qu'à introduire la compétition entre établissements (ce qui n'est pas leur vocation) et les socialistes du PS (sociaux-démocrates et gauche libérale inclus) portent un projet d'abrasion générale de tout ce qui dépasse en instrumentalisant pour ce faire la recherche pédagogique (en soi pas inutile mais désastreuse dès qu'elle est politisée). S'associe à ces vues une vision de la culture et de la société que j'épouse parfaitement : en particulier, Bayrou respecte un équilibre fin et subtil entre tradition et modernité (par exemple sa conviction de l'absolu intérêt de maintenir l'enseignement des humanités à l'école) que gauche et droite sont déterminées à casser : coalisées dans un même mépris de la tradition, l'une et l'autre ne jurent que par le progrès et la modernité, ces derniers prenant évidemment des formes diverses en fonction de la coloration politique. Personnellement, ce boy-scoutisme du progrès a le don de me hérisser plus que tout.

3.Bayrou avait dit pendant la campagne de 2007 qu'il voulait faire de la France un pays pro-entreprise. Je pense que c'est une idée à laquelle il tient. Les contacts avec Cap21 ont je crois favorisé un mûrissement de sa pensée à cet égard ; Corinne Lepage a sur l'industrie une vision plus développée, plus audacieuse et plus avancée que François Bayrou. Ses réflexions irriguent, je le crois, de plus en plus largement le programme du MoDem. Les commissions du MoDem travaillent d'arrache-pied, à l'heure actuelle : de nombreuses synthèses arrivent dans ma boîte aux lettres, mais nous avons pour consigne de ne pas les rendre publiques. Il faut savoir (ça, je peux le dire) qu'est arrivé le 24 octobre dans ma BAL une synthèse préparatoire au Congrès d'Arras de 66 pages ! Allez, je pense que je ne me ferai pas taper sur les doigts si j'annonce simplement les objectifs du document de travail que j'ai reçu :

un pays équilibré dans ses finances publiques,   une société à haut niveau d’emploi,  aucun élève illettré à la sortie de l’école primaire,  la démocratie garantie par une authentique séparation des pouvoirs,  la recherche grande cause nationale,  le pays d’Europe le plus sobre en carbone,  la culture comme indice du développement de la nation,  le pays du monde au meilleur niveau de santé, notamment par la prévention.

Bayrou et le MoDem sont les seuls à prêter une attention particulière aux TPE et PME et pas seulement les PME et TPE innovantes ou écolo (c'est très à la mode, mais les autres, on fait quoi pour elles ?). J'apprécie particulièrement le concept d'environnement amical, la volonté de simplifier l'univers juridique et fiscal auquel elles sont confrontées et le principe de deux emplois francs par entreprise. Le programme actuel du MoDem (qui sera bientôt public) précisera un certain nombre d'autres aspects.

Je suis vraiment très impressionné par ce document : je ne peux pas révéler pour l'instant ce que l'on y lit sur la liberté d'entreprendre, mais je peux dire que cela rejoint complètement ce que je clame ici depuis longtemps. Les commissions ont mené en un temps record vraiment un travail programmatique hors du commun. Je suis vraiment fier d'appartenir au MoDem quand je lis le résultat. Croyez-moi, quand il viendra dans le domaine public, plus personne en France ne pourra dire que le MoDem n'a pas de programme. Nous allons créer un évènement sans précédent...

 

Commentaires

  • Ben pendant qu'il se tait un peu et qu'on bosse bien dans les Commission je ne tape plus sur lui...;-)

  • Mon commentaire conviendra peut être mieux ici:

    Il y a peu de temps encore (avant le 3 janvier 1973), la Banque de France avait le droit d'émettre en faveur des Collectivités - et en particulier de l'État - la monnaie nécessaire à financer leurs développements. Ainsi, pas d'intérêts ruineux puisque ces intérêts n'étaient dus qu'à la Banque de France et donc revenaient à l'ensemble de la collectivité au travers de sa banque nationale.

    Or, qui crée aujourd'hui cette monnaie dont nous avons collectivement tant besoin ?

    Aussi incroyable que cela puisse paraître, ce sont les banques privées par le moyen du crédit.

    Force est de constater que malheureusement, aujourd'hui, sans débat public préalable, les Nations sont rabaissées au même rang que chacun de leurs citoyens. Elles sont obligées d'emprunter l'argent tiré initialement du néant auprès du privé et de payer de substantiels intérêts, ce qu'elles n'auraient pas à faire si elles exerçaient leur droit légitime d'émettre leur propre monnaie.

    Nous payons, bon an mal an, 40 milliards d'euros par an pour les seuls intérêts, ce qu'on appelle élégamment "le service de la dette". C'est l'équivalent de 240 airbus A350, ou de 3 porte-avions "Charles de Gaulle. C'est prélever sur notre travail et notre production plus de 100 millions d'euros par jour, oui, par jour, et le transférer à ceux qui sont déjà les plus riches, eux qui, d'ailleurs, peuvent ainsi nous les reprêter, à nouveau contre intérêt... Et tandis que la richesse publique sert à gonfler chaque année un peu plus les poches des plus privilégiés, nous laissons se détériorer les services publics, nous supprimons des acquis sociaux et nous ne trouvons pas l'argent nécessaire aux investissements structurels qu'exigent la gravité et l'urgence des problèmes actuels !

    Imaginez-vous la force que nous aurions à notre disposition si les États pouvaient de nouveau mobiliser toutes les ressources de leurs Peuples pour affronter ensemble les terribles problèmes que connaît notre planète, au lieu de s'éreinter à chercher une vaine croissance qui ne profite de toute façon qu'à la minorité la plus nantie ?

  • @ juaio
    Cela ne marche pas comme vous le dites : chez vous, que je sache, vous ne dépensez pas plus que ce que vous gagnez, non ? Eh bien un État, ça devrait être pareil, or, ce n'est pas le cas. Voilà le fond du problème.

  • Bonjour,
    Vous dites Bayrou représente, incarne un espoir, soit ! mais pour qui représente-il un espoir ?
    Car etre pour etre porteur d'espoir encore faut-il avoir derrière ou avec soi des "supporters", force est de constater qu il en a de moins en moins...
    Donc, il ne peut représenter l espoir .
    cordialement,

  • Je trouve que dans cette période de pré-campagne que l'on devrait éviter de taper sur le Modem et en particulier sur ses leaders.

    La déception des européennes est passée, les déçus sont partis, que ceux qui restent essaient d'être unis jusqu'aux régionales.....

  • Malgré toutes les critiques, Bayrou reste le porteur d'Espoirs, vouloir pour des raisons de fonctionnement interne( et je suis moi-même critique là-dessus) sacrifier cet espoir, pour 2012, c'est vraiment donner à Sarkozy et sa clique, 5 ans de plus qui seront dévastateurs... Libre à ceux qui ne voient que le petit bout de la lorgnette, les mesquineries ( qui existent , je ne dis pas le contraire) de nos élus, et se complaisent à étriller un homme, certes criticable , mais qui a au moins l'ambition de porter nos valeurs, sinon qui?.

  • Tout à fait d'accord avec Europium, restons groupés, il y a au Modem une majorité d'adhérents qui ne se laissent pas impressionner par toutes les critiques, mais quand même, faut être solide lorsque cela casse aussi de l'intérieur.
    Il nous faut un projet Béton et cela me semble bien parti.
    Robert Rochefort me paraît un bon excellent choix pour coordonner les commissions.

  • @l'hérétique

    Si tu m'envoies ton e-mail, je peux t'offrir l'article du jour de Médiapart sur Corinne Lepage (et oui, je me suis réabonnée)

  • @l'hérétique

    Si tu m'envoies ton e-mail, je peux t'offrir l'article du jour de Médiapart sur Corinne Lepage (et oui, je me suis réabonnée)

  • Rien de neuf sous le soleil. Les trois grandes orientations décrites ici étaient déjà celles (à peu de choses près) de la campagne présidentielle de 2007. Si des gens quittent le MoDem, c'est plutôt parce que ce mouvement ne parvient pas, selon eux, à les porter.

    Les objectifs en italique font furieusement penser au programme des européennes. Tout le monde est d'accord sur les priorités (à un delta près), le problème réside dans le comment. Et pour le coup, c'est une faiblesse du bayrouïsme depuis 2007 (Richard Robert du think tank Telos l'avait analysé à l'époque).

    Comme l'a dit Arthuis, l'Etat devra augmenter ses recettes et diminuer ses dépenses... Mais ce n'est ni original, ni porteur électoralement.

  • Tout ce qui est à la mode se démode ... allez, silence, on tourne ... heu ... on bosse ! par contre, sur les institutions c'est totalement perfectible ... je n'ai pas pu participer aux commissions ( toujours à Paris le samedi ...pfff ... ) mais il y a beaucoup à dire et à faire :)

  • Je suis MoDem depuis mai 2007
    Je ne brigue aucun poste
    J'aide sur le terrain
    Je voterai MoDem 2010
    Je voterai Bayrou 2012
    et..............
    Nous pourrons enfin avoir confiance en l'avenir

  • C'est bon de lire des commentaires intelligents et positifs écrit par quelqu'un qui ne semble pas souffrir du syndrome "des ambitions personnelles déçues" à chaque phrase. Les valeurs du Modem sont les mêmes
    depuis 2007. Mais qu'il est difficile de faire de la politique autrement. .Perseverons,travaillons dans le respect mutuel, soyons solidaires et laissons les frustés s'éloigner vers leurs nouveaux horizons..

  • Je te remercie pour cet article, l'hérétique, qui remet des choses à leur place.
    En effet, malgré ce que me prédisaient les oiseaux de mauvais augure (car il paraissait que le burex se servait de nos travaux au sein des commissions pour allumer sa cheminée), mon projet (je le cite en exemple puisque, par la force des choses, je le connais) a été retenu au niveau des commissions, et figure dans la synthèse qui a été remise en vue du congrès programmatique, d'ailleurs ton chapitre sur l'éducation n'est pas sans me l'évoquer.
    Les noirs corbeaux pourront toujours soutenir que ce n'est pas encore le programme définitif, mais c'est aussi ce à quoi ça sert, un congrès programmatique.
    Mais bon, dans leurs coassements, j'ai pu discerner que cela ne servait à rien, un congrès programmatique, sauf à dépenser de l'argent.
    Evidemment, pour des gens qui n'ont AUCUN PROJET, à part celui de critiquer ceux qui agissent, ça ne sert à rien.
    Je publie de ce pas ton billet sur mon profil facebook, afin de le partager.

  • Les idées de Bayrou sont un vrai espoir pour notre société. C'est pourquoi il doit pouvoir les affiner et faire en sorte que sa candidature en 2012 soit la meilleur possible!

  • Je crois que tu te trompes l'Hérétique, taper sur Bayrou n'est pas une mode, c'est devenu une méthode, avec des chefs-d'orchestre...

  • En effet, David, et les chefs d'orchestre dirigent la manoeuvre dans l'espoir de se faire une carrière politique en brûlant ce qu'ils faisaient semblant d'adorer naguère.
    Faut dire qu'ils cherchent une solution pour résoudre leur situation financière catastrophique et, par ma fois, une carrière politique, ça nourrit son homme...
    J'ai pitié pour les quelques membres sincères de l'orchestre qui se sont laissés entraîner là-dedans, ils seront jetés comme des vieilles chaussettes le jour où il ne serviront plus, quand la traîtrise aura fait long feu...

  • Superbe ton avant-dernier paragraphe sur les SMEs ! C'est exactement ce vers et pour quoi nous devons proposer et être les meilleurs.

    Sur ces thématiques précisément, je serai votre plus fidèle soutien.

    Amitiés.

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