Je suis bien d'accord avec la dernière note de Ginisty : le PS est dans l'opposion...à l'opposition ! Il suffit de voir les pétards mouillésscuds anti-MoDem ou anti-bayrou pour s'en rendre compte. En public, le PS préfère chercher des noises à Bayrou, en n'hésitant pas à travestir la vérité, par exemple sur les votes du MoDem au Parlement européen ou encore sur la veine d'Abus de Pouvoir. Même Nicolas (Partageons mon avis) l'un des blogueur de gauche les plus emblématiques de la blogosphère publie dans un même billet le communiqué de presse du PS, et reconnaît en commentaires, dans le même billet, qu'il ne fait que retransmettre un communiqué, ne sachant exactement qui croire. Il faut dire que Laure Leforestier, un militante de Cap21, dès le second commentaire, l'a fortement invité à aller vérifier par lui-mêmen les votes UDF puis MoDem, puisque l'on dispose désormais d'un outil pour le faire. Rimbus, un autre blogueur socialiste a admis qu'il avait modifié son billet initial (voir le fil de commentaires de Nicolas et le sien). Superposer des photos de Sarkozy et de Bayrou, franchement, ce n'est pas très fin et surtout, guère crédible, à l'heure où François Bayrou est le plus ferme opposant au projet sarkozyste.
Bref, au PS, on préfère taper sur le MoDem plutôt que de s'en prendre à l'UMP ou à Sarkozy. Il faut dire que le PS évite toujours de répondre à quelques questions gênantes : qui le PSE va-t-il soutenir comme président de la commission ? J'ai discuté avec un militant socialiste qui tractait à une sortie de métro, hier, et il ne savait pas quoi répondre. Ben oui, travaillistes et socialistes portugais et espagnols vont voter pour Barroso. Ça fait une grosse partie du groupe socialiste, ça... Alors, faut-il admettre qu'une part du PSE va soutenir Barroso, comme le PPE, dont l'UMP est membre ?
Les choses sont complexes au Parlement européen, et il est rare, en fait, que tous les membres d'un groupe politique votent comme un seul homme. Tantôt ce sont des intérêts nationaux qui s'expriment, tantôt tout simplement le libre-arbitre des euro-députés ( ce qui a ma préférence). Ceci n'empêche pasmarquer une préférence, comme le fait Marielle de Sarnez, en rejetant la candidature de Manuel Barroso, mais il est idiot d'accuser un euro-député de soutenir une candidature parce que d'autres le font dans son groupe. Évidemment, on préfère une unité de ton et de position sur des choses aussi importantes, mais sur ce point, le PSE ne peut vraiment pas donner de leçons à l'ADLE, d'autant que dans ce groupe, où l'on juge la liberté chose précieuse, on privilégie la liberté de penser et de voter sur la pensée unique.
Si les poids lourds de l'EDLR (la plus grosse composante de l'ADLE) sont prêts à se ranger derrière Guy Verhofstadt pour qu'il devienne le leader de leur groupe, c'est aussi qu'il a une certaine influence et qu'ils n'excluent pas de le soutenir pour de hautes responsabilités en Europe. En tout cas, il a au moins une idée et un plan contre la crise. Et s'il ne souhaite pas personnaliser le débat, il a tout de même un avis sur Barroso...
«Nous n'avons pas de stratégie européenne claire pour lutter contre la crise, la plus sérieuse depuis la deuxième guerre mondiale, et nous constatons que la Commission se tait.»
Voici les trois mesures principales qu'il envisage pour sortir l'Europe de l'ornière écnomique dans laquelle elle est embourbée : «nettoyer le système bancaire européen des produits toxiques», «un plan européen d'investissements représentant 6% du PNB européen», soit le double des sommes mobilisées par les 27 plans de relance nationaux, et «la création d'un gouvernement économique européen».
Bref, que du bon. J'achèterai son livre dès que la traduction en français sera disponible, et je le commenterai. Cela fait plaisir de voir quelqu'un faire de vraies propositions plutôt que de la politique politicienne. Et c'est cet homme-là que le PDE (Parti Démocrate Européen) et donc le MoDem, privilégie comme président de la commission. Je m'en réjouis.