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International - Page 21

  • Président de la France ou directeur du FMI ?

    C'est une Arlésienne que de savoir si DSK sera candidat ou non à l'élection présidentielle en 2012. Michel Rocard semble avoir une idée sur la question : il juge qu'il est bien plus utile et efficient comme directeur du FMI que comme Président de la France. La surveillance des économies est désormais l'un des rôles majeurs du FMI, bien au-delà de la seule stabilité monétaire. J'ai du mal à me faire une idée, en ce qui me concerne, de son bilan après trois années passées à la tête du FMI. Il me semble qu'il a géré au mieux de ce qu'il était possible de faire la crise grecque.

    Plus généralement, j'ai le sentiment qu'il a d'abord réhabilité vraiment le FMI aux yeux de l'opinion publique mondiale, ce qui n'est pas rien. Les conseils désastreux de cette institution lors des crises argentines avaient largement entamé sa crédibilité.

    Héritant d'un FMI dénué de moyens, il a su convaincre les grands pays donateurs de mettre la main à la poche, ce qui a permis au FMI de disposer de fonds conséquents, par émission de DTS (Droits de Tirage Spéciaux) au moment des crises, et donc de pouvoir prêter de l'argent aux pays émergents au bon moment. Il a su aussi débloquer des prêts pour les pays les plus pauvres et leur consentir pour des périodes limitées le non-paiement de leurs intérêts. 

    Évidemment, le FMI ne s'est pas pour autant transformé en oeuvre de bienfaisance, et quand il s'est agi de conseiller de dégraisser à certains pays (Roumanie, Lettonie) il n'y a pas eu d'états d'âme. Le patron du FMI a beau se réclamer du keynésianisme, point trop n'en faut quand il s'agit de dépenses publiques...

    Mais enfin, dans l'ensemble, force est de constater qu'il a dans l'ensemble bien géré la boutique, et que surtout, pendant la crise, le FMI a joué le rôle de pompier plutôt que d'incendiaire.

    Néanmoins, son amitié avec le sinistre Pascal Lamy, m'inspire toutes les défiances, tant ce dernier individu incarne le mondialisation technocratique dans ce qu'elle comporte de pire, à commencer par le mépris des nations, des cultures et des peuples.

    Il ambitionne, j'imagine, de faire du FMI le gendarme financier du monde. Pari fort difficile à réaliser, tant les gouvernements des différents États n'y tiennent pas plus que cela. Les pays occidentaux, en particulier, refusent de lâcher leurs droits de votes au Tiers-Monde et aux pays émergents.

  • Côte d'Ivoire, la démocratie est un consensus

    J'ai trouvé intéressante la tribune de Guy Sitbon, chez Marianne2. Je ne suis pas certain de partager ses vues sur la disposition naturelle des peuples à déterminer tout seuls leur sort, mais, en revanche, j'acquiesce à peu près à tous les constats qu'il fait : partout où dans d'ex-régimes despotiques les démocraties ont cherché à promouvoir la démocratie comme régime politique, cela a plutôt mal tourné, voire très mal tourné. Et l'auteur de citer la première guerre civile en Côte d'Ivoire, puisque c'est le sujet du moment, mais aussi les cas de l'Irak, de l'Afghanistan, ou même du Liban, première et plus ancienne démocratie du Proche-Orient à l'exception d'Israël.

    En Occident, on croit souvent qu'une démocratie, ce sont des élections libres, et qu'à leur issue, la minorité vaincue va se plier de bonne grâce à la majorité victorieuse. C'est oublier l'essence même de la démocratie, et, par là, cela révèle un vice dans la conception de la démocratie qu'ont les démocraties occidentales. 

    Une démocratie n'est pas le règne d'une majorité. C'est un consensus entre la majorité et la minorité, quelle qu'elle soit. Aucune démocratie ne peut exister sans ce consensus, et, partout où il n'existe pas, c'est le chaos et un lot terrible d'attentats, d'assassinats et d'exactions.

    Je n'aime pas Laurent Gbagbo. C'est un vil démagogue, et un sale individu, à mes yeux. Mais près de 50% des Ivoiriens ont voté pour lui. La Côte d'Ivoire s'éveille à la démocratie lentement. Cet éveil doit composer avec une double dualité : ethnique d'abord, religieuse ensuite.

    Gbagbo a peut-être perdu, mais on ne peut pas lui demander de se retirer comme cela, sans compensation, pour lui et ses partisans, compte-tenu de l'état de la Côte d'Ivoire. Le processus démocratique dans ce pays n'est pas encore assez installé, assez mûr pour que cela soit possible comme cela se passe en Europe, avec des majorités qui cèdent leur place aux oppositions et vice-versa.

    Bien sûr, il ne faut pas s'interdire de faire pression sur Laurent Gbagbo, mais, l'issue de ces pressions doit être un compromis acceptable par les deux parties.

    J'ai vu que Fred était intervenu en commentaires et avait réagi à l'article de Guy Sitbon : indigné, il lui rétorque que l'ONU a garanti ces élections et porte donc l'affaire sur le terrain du droit.

    N'en déplaise à Fred, la démocratie n'est pas qu'une affaire de droit : c'est aussi une histoire de moeurs, ce qu'avait très bien senti Montesquieu, puisqu'il fait dans son Esprit des lois des moeurs la pierre angulaire de son régime républicain.

    Ce sont les moeurs qui précèdent le droit, et non l'inverse. Qui l'ignore s'expose à de lourdes déconvenues partout où règnent des pouvoirs despotiques. Pour changer la nature de ces régimes, il faut modifier les moeurs des peuples qu'ils administrent. C'est un travail de longue haleine, subtil et difficile. C'est, me semble-t-il, l'effort de l'Europe dans sa zone d'influence. Cela a bien marché jusqu'aux marches de l'Europe, y compris en Turquie en dépit des travers de son chef d'État. Mais le Moyen-Orient, l'Afrique, c'est plus loin, et l'influence de l'Europe y est moins prégnante. Il ne suffit pas d'avoir conquis une partie des élites, il faut amadouer les peuples eux-mêmes. Vaste programme...

    Je comprends les dernières résolutions de l'ADLE et de Marielle de Sarnez, notamment en ce sens, tant pour la Côte d'Ivoire que pour l'Afghanistan. Appel au dialogue dans le premier cas, et, dans le second, confirmation de la nécessité inévitable de devoir admettre des négociations avec les Talibans.

    On ne peut pas vouloir le bien d'un peuple contre son gré. Mais pas davantage sans son gré, même si ce n'est pas contre.

  • Vous ne ferez pas d'Assange et de son wikileaks des héros de la liberté.

    J'ai lu successivement les billets de Birenbaum, de Thierry Crouzet et de Pierre Chappaz. Je récuse frontalement les arguments des uns et des autres, tout en recevant jusqu'à un certain point la conclusion de Crouzet. Birenbaum se trompe s'il ne comprend pas, que le super-menteur de l'histoire, dans la série wikileaks, c'est Assange, évidemment. Il devrait lire Martiens, go home, de Frédéric Brown, le compère Birenbaum. Oh, mais je parie qu'il le connaît : récit de SF presque drôlatique dans lequel des petits hommes verts s'abattent sur notre planète. Partout et nulle part, ils s'empressent de dévoiler à toute l'humanité les vices de chacun. Adieu, mensonges, tromperies, vices, petites mesquineries auxquelles nous tenons tant. L'humanité sombre dans l'ennui et la dépression, s'habituant tant bien que mal à vivre dans une transparence totale. Un homme, un seul, a échappé à la catastrophe transparitique qui frappe l'humanité : par un coup de chance extraordinaire, il développe une psychose d'un genre particulier qui le fait ne pas voir ni entendre les petits hommes verts ou quoi que ce soit qui se rapporte à leurs actions.

    Dans la vie de tous les jours, quand on a affaire à quelqu'un qui vous dit tout de go tout ce qu'il pense, on juge généralement qu'il n'est rien d'autre qu'un malotru dénué du savoir-vivre le plus élémentaire. Une sorte de casse-couilles saoûlant qui joue les bravaches, en somme.

    Qui peut dire vraiment ce qu'est le mensonge ? En un temps très ancien, il y eut tout un mouvement de pensée qui faisait de l'homme la mesure de toutes choses, récusant toute forme de vérité révélée. On appelait ceux qui se rattachaient à ce mouvement des Sophistes. Certains d'entre eux avaient reçu en héritage des disciples d'Héraclite l'idée qu'on ne pouvait se baigner deux fois dans le même fleuve. Les disciples les plus électroniques du philosophe d'Éphèse diraient qu'aujourd'hui, on ne se baigne jamais deux fois dans le même flux. Birenbaum est prisonnier d'une dialectique qu'il ne parvient pas à dépasser : celle du mensonge et de la vérité. J'y reviendrai dans la suite de ce billet.

    Pierre Chappaz croit qu'il y a dans l'affaire wikileaks les prémices de la première guerre de l'information. Assange lui paraît un nouveau David affrontant les États-Goliath. Rien de tel, à mon sens. Rien de tel, parce qu'Assange ne délivre pas de l'information, il charrie du fumier. En revanche, ce grand magicien a réussi à faire croire qu'il pouvait transformer le purin en information. Et certains, même parmi les meilleurs, sont tombés dans le panneau.

    Il me semble que Thierry Crouzet a mis le doigt sur le noeud de l'histoire, mais s'est en même temps trompé de combat. S'il renvoie dos-à dos les maniaques du secret et ceux de la transparence, il se livre aussi à une authentique hypostasie de l'information : crime de ne pas la laisser circuler comme bon lui semble. Ah. Et en quoi l'information aurait-elle un caractère si particulier qu'elle ne connaîtrait ni frontières ni bonnes moeurs ? Doit-on laisse circuler, par exemple, sans barrières ni protections des données sur un individu lambda sous prétexte que le fait brut est de l'information ? Thierry Crouzet tombe dans le même travers que Pierre Chappaz : il croit que la boue vaut de l'or dès lors qu'elle reçoit le titre ronflant et dûment estampillé d'information. A ce compte-là, tout est information, et le serpent de Crouzet finira par se mordre la queue : tout, au titre de l'information, disposant du droit imprescriptible de circulation, devient alors absolument transparent.

    La manoeuvre d'Éric Besson est certainement maladroite ; mais je ne vois pas pourquoi les États ne seraient pas en droit de protéger leurs données privées, au même titre qu'un individu dont on aurait fouillé l'ordinateur. 

    La diplomatie, in fine, a un caractère particulier. Ce qu'on nomme vérité est à l'origine d'au moins autant de guerres que ce que l'on appelle mensonge. La diplomatie qui s'emploie souvent en amont des conflits, dévide son fil sinueux à équidistance de ces deux absolus bien peu compatibles avec la paix dans le monde. Il faut être un imbécile ou un fieffé menteur pour méconnaître ces particularités. In fine, Assange est peut-être bien les deux...

     

  • Wikileaks, l'information poubelle

    Je n'en ai pas fini avec cet abruti de Julian Assange. En fait, ce type, il serait bon comme directeur des programmes de TF1. On avait la télévision poubelle avec en point d'orgue la télé-réalité, mais Assange a doublé les chaînes télévisées avec un nouveau concept : l'information poubelle.

    Il faut dire qu'il a été abondamment servi par la presse mondiale dont la médiocrité n'a d'égale que l'indigence de la pensée. Je ne sais pas moi, on aurait pu s'attendre à des analyses diplomatiques et géostratégiques ; à la place, on a eu le droit aux petites phrases et aux bons mots à deux sous. Même pas de la petite diplomatie.

    Cet illuminé d'Assange a promis la crise cardiaque à Hilary Clinton et la presse, bêtement, avec un remarquable bêlement choral, a titré sur le désastre diplomatique attendu, comme ne cessait de le beugler avec arrogance Assange. 

    J'avoue que je ne comprends pas ce qui ennuie les USA. Il n'y a rien dans les publications de wikileaks. Le seul fait qui me paraît vraiment fâcheux, à la rigueur, c'est l'ordre donnée aux diplomates américains de traquer ADN, codes et cartes bleues d'autres diplomates ou de fonctionnaires de l'ONU. Après un coup comme cela, on s'y reprendra à deux fois avant de payer la note au restaurant avec eux, ou même avant d'éternuer dans son assiette. 

    Cela mis à part, il n'y a rien, et la presse est tombée dans le panneau. Je ne sais pas ce qu'il en sera pour les opinions publiques des pays concernés, mais au moins en France, j'ai le sentiment que les Français seront pas dupes et que la scénarisation minable conçue par Assange ne va pas faire long feu.

    J'ai trouvé suspect qu'Assange soit accusé de viol au moment même ou Wikileaks ouvrait grand la chasse d'eau. Mais l'individu est tellement mégalomane que je commence à me poser de sérieuses questions sur sa personnalité.

    Il ne faut pas oublier que wikileaks est en proie à des divergences importants, et que, certains de ses membres ont récemment quitté l'organisation en dénonçant les pratiques autoritaires d'Assange.

    La transparence est une exigence de la démocratie, mais elle s'accompagne d'un corollaire important : la responsabilité. Une dimension éthique, en somme. Transparence sans conscience n'est que ruine de l'âme, pour plagier un bordelais célèbre, le philosophe, médecin et moraliste Michel de Montaigne.

  • Ce n'est pas Israël qui menace le Moyen-Orient

    Je n'ai guère de sympathie pour Netanyahou, mais le fait est qu'il a marqué des points avec l'affaire wikileaks. Finalement, la diplomatie israélienne est globalement transparente, ce dont peu de démocraties peuvent se targuer, et les grandes orientations se décident à la Knesset, au parlement israélien. Comme j'aimerais qu'on en fît autant en France !

    Que constate-t-on ? Ce n'est pas Israël que craignent les pays arabes, mais l'Iran ! Cela fait près de 30 ans qu'Israël dispose de l'arme atomique. C'est même une des quatre seules nations à être capables d'assembler des bombes à neutrons. On ne l'a jamais entendu se targuer de sa suprématie nucléaire pour menacer d'autres pays de la région. Ce pays n'est par ailleurs impliqué dans aucune action hostile contre ses voisins, sauf au Liban ou une armée autonome menace régulièrement son territoire et en Palestine dont le statut est controversé. 

    Ailleurs, Israël n'intervient pas, si ce n'est en Iran, probablement par voie informatique, en tentant de saboter les centrales iraniennes. Il n'y a là rien que de légitime puisque le président iranien menace régulièrement de raser Israël de la carte.

    Les pays arabes craignent donc l'Iran, et ce n'est pas étonnant : l'Iran finance de longue date des groupes terroristes, y compris dans les pays arabes. Seulement, voilà, les dirigeants de ces pays ne jouent pas franc jeu et préfèrent persister à présenter l'état d'Israël comme le Diable, tout en se méfiant comme de la peste de l'Iran. C'est à deux d'être clairs avec leur opinions publiques, à eux de hiérarchiser les dangers.

    La réalité, c'est que l'Iran n'inspire confiance à personne et collabore avec un autre état paranoïaque notoire, la Corée du Nord, qui lui livre ses missiles. 

    L'Iran dispose désormais de missiles qui lui permettent d'atteindre l'Europe Occidentale. Ces missiles n'ont aucune autre utilité stratégique que de pouvoir véhiculer des explosifs nucléaires. L'Europe Occidentale est donc une cible militaire pour l'Iran.

    Nous ne sommes pas obligés de mener une guerre militaire contre l'Iran, mais une guerre économique, c'est possible, y compris face à ses alliés ou ceux dont les choix commerciaux ne sont dictés que par le seul mercantilisme. Pas que ce soit un mal en soi, mais si cela nous menace...

  • Wikileaks ? Pas de quoi fouetter un chat

    Amusant de voir comment l'opinion et la presse font de wikileaks l'alpha et l'oméga de la plus grosse fuite diplomatique jamais organisée. En réalité, nihil novi sub sole.

    L'Arabie Saoudite n'aime pas l'Iran ? Ça n'a rien d'une nouveauté. Les États du Golfe en règle générale, à l'exception du Qatar. Eh oui, de la géostratégie : les Iraniens sont des Perses (dont des Indo-européens) et surtout, des Chiites. Les autres, eux, sont Arabes et Sunnites. Dans l'Antiquité, la Perse n'a eu de cesse que de conquérir et dominer toute la Mésopotamie. Depuis toujours, elle cherche à s'affirmer comme puissance régionale, et, de surcroît, mène une politique activiste en soutenant peu ou prou tout ce que la région compte de mouvements contestataires à l'exception d'Al Qaïda.

    Erdogan paranoïaque, anti-israélien et mal conseillé ? On s'en était aperçu, merci. Il suffit de considérer les errements diplomatiques grandissant de la Turquie depuis deux-trois ans pour le comprendre, sans parler des éclats de son chef d'état.

    Sarkozy autoritaire et égocentrique ? Merci, on le pratique depuis trois ans, ici, en France, et on le sait bien.

    Berlusconi irresponsable et inefficace, peinant à récupérer de ses orgies, on l'avait noté aussi ; pas besoin d'être grand clerc pour s'en rendre compte. 

    Poutine mâle dominant ? Vous vous rappelez comment il a aimé être photographié torse nu et pratiquant les arts martiaux ?

    Qu'un prince de la famille royale britannique soit un sale gosse mal élevé ? On dit que c'est Andrew. Peut-être. Moi, j'ai le souvenir de Harry trouvant très drôle de porter un uniforme nazi dans une soirée privée. Mais Andrew, qui en pince désormais pour un mannequin de 25 ans sa cadette est un malotru, c'est connu, et la presse britannique a tout de suite pensé à lui.

    Que Karzaï soit faible, très faible et délirant, rien de surprenant aussi. Il a totalement échoué en Afghanistan et ne tient même pas suffisamment droit pour pouvoir servir de pantin.

    Bref, je ne vais pas passer en revue toutes les évidences bien connues que Wikileaks présente comme des nouveautés. En revanche, Julien Assange est un imbécile pyromane. Qu'apportent ces révélations ? Rien. Que risquent-elles de produire ? De contribuer aux conflagrations et à la méfiance. En langage diplomatique, on est souvent cru, sans que cela engage pour autant les États, et il est courant d'envisager toutes les issues. Il faut faire la part des choses entre les pneumatiques diplomatiques et les décisions réellement prises. Le jeune soldat américain qui a joué au hacker va faire beaucoup de prison. Des dizaines d'années au moins. Je ne pleurerai pas sur son sort. Quelqu'un qui fragilise la sécurité du monde entier simplement parce qu'il veut faire le malin et se sent tout-puissant mérite une sanction exemplaire, d'autant que cet abruti, relayé par Assange et son wikileaks, a dévoilé les noms d'une série d'individus au risque de porter gravement atteinte à leur sécurité.

  • Cela chauffe en Corée...

    La scission qui divise la Corée en deux parties est l'ultime reliquat du conflit est-ouest, aujourd'hui vidé de tout sens. L'existence de la Corée du Nord est un problème régional qui peut dégénérer à tout moment en raison de l'armement nucléaire du pays et du renfermement sur lui-même de l'appareil dirigeant.

    La Corée est aux nations civilisées ce que serait un bandit de grand chemin au Moyen-âge. Elle tente de rançonner ses voisins. L'inconvénient, c'est que le bandit de grand chemin possède une arme nucléaire, même si j'ai quelques doutes sur la sophistication technique des installations nord-coréenne.

    Mais le bandit de grand chemin tempête, furieux qu'on lui prête de moins en moins d'attention. En effet, la Corée du Nord est un état paranoïaque, et, en ce sens, sa paranoïa est un danger car on ne peut s'assurer qu'elle ne soit prise de réactions incontrôlables, mais, en même temps, on ne peut pas non plus dire qu'elle menace la sécurité du monde civilisé. En effet, elle n'intervient quasiment pas dans les affaires internes des autres pays et ne finance ni mouvements  ni idéologies en dehors de son territoire.

    C'est juste un grand fauve aux abois qui peut infliger de très lourdes morsures à tout moment. 

    L'attaque coréenne n'est pas tout à fait le fruit du hasard : la Corée a faim et demande de l'aide alimentaire depuis plusieurs mois, et puis surtout, des exercices américano-coréens ont lieu précisément à proximité de l'île qui a été bombardée.

    En outre, l'île concernée est au sud de la ligne de partage des deux Corée, mais au nord de cette que revendique Pyongyang.

    Une chose est certaine : la Corée du Nord ne prévient plus la Chine quand elle projette ce genre d'attaques, ce qui risque à terme de poser des difficultés à cet état, car les Chinois vont finir par devoir avouer qu'ils ne contrôlent plus grand chose en Corée du Nord, contrairement à ce qu'ils tendent à laisser croire de longue date...

    La Corée du Sud et les USA me semblent avoir réagi avec intelligence, en la circonstance, en se gardant bien de toute escalade.

     

     

  • Asia Bibi, et zut, ce n'est pas encore gagné !

    Je me suis réjoui trop vite samedi. Asia Bibi n'est pas encore grâciée. Sa condamnation est seulement suspendue.

    Il semble que le gouverneur du Penjab ait une priorité de primauté pour prononcer une grâce. J'ai cru comprendre que le gouverneur était disposé à soutenir la demande de grâce d'Asia Bibi auprès du président Zardari, mais voilà, des des groupes d'intégristes fanatisés menacent de l'exécuter une fois libre.

    Le problème fondamental, c'est la loi sur le blasphème, édictée au Pakistan sous la pression des franges les plus extrémistes de l'Islam. Leurs leaders locaux ont d'ores et déjà annoncé qu'ils s'opposeront à toute modification de cette loi, sauf à ce qu'elle se fasse avec leur assentiment et exclue toute abolition.

    Ces gens-là déclarent parler au nom de millions de Pakistanais musulmans. Mais en réalité, on ne sait pas vraiment ce que pensent les Pakistanais.

    Est-ce que les Pakistanais continueront encore longtemps à laisser à des individus hypocrites, malhonnêtes et dangereux leur expression religieuse ? Individus qui osant parler de blasphème, pervertissent à chaque bouffée d'air qu'ils inspirent les paroles mêmes du Coran ?

  • Asia Bibi grâciée !

    Ce n'est pas si fréquent de pouvoir annoncer une bonne nouvelle. Alors en voilà une : Asia Bibi, cette jeune mère pakistanaise battue, violée et condamnée à mort par la justice de son pays a été grâciée de matin même le Président Zirdari.

    Il semble qu'une organisation qui réunit Chrétiens et Musulmans ait beaucoup oeuvré pour obtenir la libération de la jeune femme. Qu'elle soit saluée ! Il reste une lumière au Pakistan.

    Pour ce qui me concerne, je suis bien sûr heureux que cette femme échappe à une mort particulièrement inique, mais je ne suis pas encore satisfait de cette issue : il reste, désormais à rendre justice, c'est à dire que ses tortionnaires soient punis de manière exemplaire.

  • Hervé Morin et le boomerang des commissions légales (Karachigate)

    C'est un principe bien connu chez les Aborigènes en Australie, le boomerang quand on l'envoie, si on ne fait pas gaffe, ils vous revient dans la gueule.

    Dans nos sociétés modernes, quand tu balances un  glaviot bien vert par la fenêtre de ta portière de voiture, fais gaffe à cracher plus vite que le vent sinon tu te le prends à la tronche.

    Le minable SCUD d'Hervé Morin a entraîné un certain nombre de discussions sur ce blogue et entre autres les commentaires d'un journaliste politique expert du journal La Croix, Laurent de Boissieu, qui tient aussi un blogue personnel.

    Voici le commentaire qu'il a laissé : 

    Continuant à ajouter des précisions sur la note de mon blog, j'ai relu les travaux de la mission d'information parlementaire sur les circonstances entourant l'attentat de Karachi, et je suis tombé sur un passage qui ne manquera pas de vous intéresser:

    "M. François Léotard, ministre de la défense lors de la principale phase de négociation du contrat, a confirmé ne pas avoir eu connaissance de la négociation des FCE, compte tenu de ses multiples responsabilités. M. Léotard a indiqué savoir que des intermédiaires étaient reçus au ministère de la défense mais que: «c'étaient les membres de mon cabinet (François Lépine, directeur du cabinet, Hervé Morin, Renaud Donnedieu de Vabres, le général Mercier) qui les recevaient»".

    FCE: "frais commerciaux exceptionnels", les fameuses commissions, légales à l'époque.

    Ben voilà. Je pense qu'Hervé Morin est clairement mieux placé que François Bayrou pour donner des éléments qui permettront au grand public les tenants et les aboutissants de cette histoire de sous-marins, de commissions et de rétro-commissions.