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  • Wikileaks, les dons de Bongo et l'article indéfini...

    La nouvelle marotte de la presse, c'est de reprendre en choeur les informations du journal El Païs : Omar Bongo aurait financé des responsables politiques et même des partis aussi bien à droite qu'à gauche.

    Wah, la découverte. C'était de notoriété quasi-publique dans les années 90. 

    Maintenant, je voudrais m'attacher à la sémantique et à la grammaire. Par exemple, ces andouilles de journalistes d'Europe 1 titrent "Bongo aurait alimenté LES partis français".

    - les : article défini. Utiliser un article défini pour déterminer un nom commun laisse entendre que l'on sait de quoi l'on parle. Les partis français, ce sont donc tous les partis français, si j'en crois le titre d'Europe 1.

    Plus prudente, l'AFP déclare que les dons de Bongo auraient profité à DES partis français, ce qui n'est pas tout à fait équivalent à l'assertion précédente.

    - des : article indéfini. Son usage suggère qu'une indétermination subsiste quand on l'accole à un nom, ou, tout du moins, que le représentant choisi est quelconque.

    Chez nos amis africains, on s'est montré plus prudent aussi : on parle de financement DE partis politiques français et non du financement DES (= de les) partis politiques français.

    Ah, subtilités de la langue française...

    Bref, moi, partant de l'hypothèse "des" plutôt que "les", ou encore "de" plutôt que "des", je désire juste avoir un information complète, à supposer que les hypothèses exprimées par les conditionnels dans tous les communiqués deviennent des faits établis : quels partis politiques ?

  • Vous ne ferez pas d'Assange et de son wikileaks des héros de la liberté.

    J'ai lu successivement les billets de Birenbaum, de Thierry Crouzet et de Pierre Chappaz. Je récuse frontalement les arguments des uns et des autres, tout en recevant jusqu'à un certain point la conclusion de Crouzet. Birenbaum se trompe s'il ne comprend pas, que le super-menteur de l'histoire, dans la série wikileaks, c'est Assange, évidemment. Il devrait lire Martiens, go home, de Frédéric Brown, le compère Birenbaum. Oh, mais je parie qu'il le connaît : récit de SF presque drôlatique dans lequel des petits hommes verts s'abattent sur notre planète. Partout et nulle part, ils s'empressent de dévoiler à toute l'humanité les vices de chacun. Adieu, mensonges, tromperies, vices, petites mesquineries auxquelles nous tenons tant. L'humanité sombre dans l'ennui et la dépression, s'habituant tant bien que mal à vivre dans une transparence totale. Un homme, un seul, a échappé à la catastrophe transparitique qui frappe l'humanité : par un coup de chance extraordinaire, il développe une psychose d'un genre particulier qui le fait ne pas voir ni entendre les petits hommes verts ou quoi que ce soit qui se rapporte à leurs actions.

    Dans la vie de tous les jours, quand on a affaire à quelqu'un qui vous dit tout de go tout ce qu'il pense, on juge généralement qu'il n'est rien d'autre qu'un malotru dénué du savoir-vivre le plus élémentaire. Une sorte de casse-couilles saoûlant qui joue les bravaches, en somme.

    Qui peut dire vraiment ce qu'est le mensonge ? En un temps très ancien, il y eut tout un mouvement de pensée qui faisait de l'homme la mesure de toutes choses, récusant toute forme de vérité révélée. On appelait ceux qui se rattachaient à ce mouvement des Sophistes. Certains d'entre eux avaient reçu en héritage des disciples d'Héraclite l'idée qu'on ne pouvait se baigner deux fois dans le même fleuve. Les disciples les plus électroniques du philosophe d'Éphèse diraient qu'aujourd'hui, on ne se baigne jamais deux fois dans le même flux. Birenbaum est prisonnier d'une dialectique qu'il ne parvient pas à dépasser : celle du mensonge et de la vérité. J'y reviendrai dans la suite de ce billet.

    Pierre Chappaz croit qu'il y a dans l'affaire wikileaks les prémices de la première guerre de l'information. Assange lui paraît un nouveau David affrontant les États-Goliath. Rien de tel, à mon sens. Rien de tel, parce qu'Assange ne délivre pas de l'information, il charrie du fumier. En revanche, ce grand magicien a réussi à faire croire qu'il pouvait transformer le purin en information. Et certains, même parmi les meilleurs, sont tombés dans le panneau.

    Il me semble que Thierry Crouzet a mis le doigt sur le noeud de l'histoire, mais s'est en même temps trompé de combat. S'il renvoie dos-à dos les maniaques du secret et ceux de la transparence, il se livre aussi à une authentique hypostasie de l'information : crime de ne pas la laisser circuler comme bon lui semble. Ah. Et en quoi l'information aurait-elle un caractère si particulier qu'elle ne connaîtrait ni frontières ni bonnes moeurs ? Doit-on laisse circuler, par exemple, sans barrières ni protections des données sur un individu lambda sous prétexte que le fait brut est de l'information ? Thierry Crouzet tombe dans le même travers que Pierre Chappaz : il croit que la boue vaut de l'or dès lors qu'elle reçoit le titre ronflant et dûment estampillé d'information. A ce compte-là, tout est information, et le serpent de Crouzet finira par se mordre la queue : tout, au titre de l'information, disposant du droit imprescriptible de circulation, devient alors absolument transparent.

    La manoeuvre d'Éric Besson est certainement maladroite ; mais je ne vois pas pourquoi les États ne seraient pas en droit de protéger leurs données privées, au même titre qu'un individu dont on aurait fouillé l'ordinateur. 

    La diplomatie, in fine, a un caractère particulier. Ce qu'on nomme vérité est à l'origine d'au moins autant de guerres que ce que l'on appelle mensonge. La diplomatie qui s'emploie souvent en amont des conflits, dévide son fil sinueux à équidistance de ces deux absolus bien peu compatibles avec la paix dans le monde. Il faut être un imbécile ou un fieffé menteur pour méconnaître ces particularités. In fine, Assange est peut-être bien les deux...

     

  • Wikileaks, l'information poubelle

    Je n'en ai pas fini avec cet abruti de Julian Assange. En fait, ce type, il serait bon comme directeur des programmes de TF1. On avait la télévision poubelle avec en point d'orgue la télé-réalité, mais Assange a doublé les chaînes télévisées avec un nouveau concept : l'information poubelle.

    Il faut dire qu'il a été abondamment servi par la presse mondiale dont la médiocrité n'a d'égale que l'indigence de la pensée. Je ne sais pas moi, on aurait pu s'attendre à des analyses diplomatiques et géostratégiques ; à la place, on a eu le droit aux petites phrases et aux bons mots à deux sous. Même pas de la petite diplomatie.

    Cet illuminé d'Assange a promis la crise cardiaque à Hilary Clinton et la presse, bêtement, avec un remarquable bêlement choral, a titré sur le désastre diplomatique attendu, comme ne cessait de le beugler avec arrogance Assange. 

    J'avoue que je ne comprends pas ce qui ennuie les USA. Il n'y a rien dans les publications de wikileaks. Le seul fait qui me paraît vraiment fâcheux, à la rigueur, c'est l'ordre donnée aux diplomates américains de traquer ADN, codes et cartes bleues d'autres diplomates ou de fonctionnaires de l'ONU. Après un coup comme cela, on s'y reprendra à deux fois avant de payer la note au restaurant avec eux, ou même avant d'éternuer dans son assiette. 

    Cela mis à part, il n'y a rien, et la presse est tombée dans le panneau. Je ne sais pas ce qu'il en sera pour les opinions publiques des pays concernés, mais au moins en France, j'ai le sentiment que les Français seront pas dupes et que la scénarisation minable conçue par Assange ne va pas faire long feu.

    J'ai trouvé suspect qu'Assange soit accusé de viol au moment même ou Wikileaks ouvrait grand la chasse d'eau. Mais l'individu est tellement mégalomane que je commence à me poser de sérieuses questions sur sa personnalité.

    Il ne faut pas oublier que wikileaks est en proie à des divergences importants, et que, certains de ses membres ont récemment quitté l'organisation en dénonçant les pratiques autoritaires d'Assange.

    La transparence est une exigence de la démocratie, mais elle s'accompagne d'un corollaire important : la responsabilité. Une dimension éthique, en somme. Transparence sans conscience n'est que ruine de l'âme, pour plagier un bordelais célèbre, le philosophe, médecin et moraliste Michel de Montaigne.

  • Ce n'est pas Israël qui menace le Moyen-Orient

    Je n'ai guère de sympathie pour Netanyahou, mais le fait est qu'il a marqué des points avec l'affaire wikileaks. Finalement, la diplomatie israélienne est globalement transparente, ce dont peu de démocraties peuvent se targuer, et les grandes orientations se décident à la Knesset, au parlement israélien. Comme j'aimerais qu'on en fît autant en France !

    Que constate-t-on ? Ce n'est pas Israël que craignent les pays arabes, mais l'Iran ! Cela fait près de 30 ans qu'Israël dispose de l'arme atomique. C'est même une des quatre seules nations à être capables d'assembler des bombes à neutrons. On ne l'a jamais entendu se targuer de sa suprématie nucléaire pour menacer d'autres pays de la région. Ce pays n'est par ailleurs impliqué dans aucune action hostile contre ses voisins, sauf au Liban ou une armée autonome menace régulièrement son territoire et en Palestine dont le statut est controversé. 

    Ailleurs, Israël n'intervient pas, si ce n'est en Iran, probablement par voie informatique, en tentant de saboter les centrales iraniennes. Il n'y a là rien que de légitime puisque le président iranien menace régulièrement de raser Israël de la carte.

    Les pays arabes craignent donc l'Iran, et ce n'est pas étonnant : l'Iran finance de longue date des groupes terroristes, y compris dans les pays arabes. Seulement, voilà, les dirigeants de ces pays ne jouent pas franc jeu et préfèrent persister à présenter l'état d'Israël comme le Diable, tout en se méfiant comme de la peste de l'Iran. C'est à deux d'être clairs avec leur opinions publiques, à eux de hiérarchiser les dangers.

    La réalité, c'est que l'Iran n'inspire confiance à personne et collabore avec un autre état paranoïaque notoire, la Corée du Nord, qui lui livre ses missiles. 

    L'Iran dispose désormais de missiles qui lui permettent d'atteindre l'Europe Occidentale. Ces missiles n'ont aucune autre utilité stratégique que de pouvoir véhiculer des explosifs nucléaires. L'Europe Occidentale est donc une cible militaire pour l'Iran.

    Nous ne sommes pas obligés de mener une guerre militaire contre l'Iran, mais une guerre économique, c'est possible, y compris face à ses alliés ou ceux dont les choix commerciaux ne sont dictés que par le seul mercantilisme. Pas que ce soit un mal en soi, mais si cela nous menace...

  • Wikileaks ? Pas de quoi fouetter un chat

    Amusant de voir comment l'opinion et la presse font de wikileaks l'alpha et l'oméga de la plus grosse fuite diplomatique jamais organisée. En réalité, nihil novi sub sole.

    L'Arabie Saoudite n'aime pas l'Iran ? Ça n'a rien d'une nouveauté. Les États du Golfe en règle générale, à l'exception du Qatar. Eh oui, de la géostratégie : les Iraniens sont des Perses (dont des Indo-européens) et surtout, des Chiites. Les autres, eux, sont Arabes et Sunnites. Dans l'Antiquité, la Perse n'a eu de cesse que de conquérir et dominer toute la Mésopotamie. Depuis toujours, elle cherche à s'affirmer comme puissance régionale, et, de surcroît, mène une politique activiste en soutenant peu ou prou tout ce que la région compte de mouvements contestataires à l'exception d'Al Qaïda.

    Erdogan paranoïaque, anti-israélien et mal conseillé ? On s'en était aperçu, merci. Il suffit de considérer les errements diplomatiques grandissant de la Turquie depuis deux-trois ans pour le comprendre, sans parler des éclats de son chef d'état.

    Sarkozy autoritaire et égocentrique ? Merci, on le pratique depuis trois ans, ici, en France, et on le sait bien.

    Berlusconi irresponsable et inefficace, peinant à récupérer de ses orgies, on l'avait noté aussi ; pas besoin d'être grand clerc pour s'en rendre compte. 

    Poutine mâle dominant ? Vous vous rappelez comment il a aimé être photographié torse nu et pratiquant les arts martiaux ?

    Qu'un prince de la famille royale britannique soit un sale gosse mal élevé ? On dit que c'est Andrew. Peut-être. Moi, j'ai le souvenir de Harry trouvant très drôle de porter un uniforme nazi dans une soirée privée. Mais Andrew, qui en pince désormais pour un mannequin de 25 ans sa cadette est un malotru, c'est connu, et la presse britannique a tout de suite pensé à lui.

    Que Karzaï soit faible, très faible et délirant, rien de surprenant aussi. Il a totalement échoué en Afghanistan et ne tient même pas suffisamment droit pour pouvoir servir de pantin.

    Bref, je ne vais pas passer en revue toutes les évidences bien connues que Wikileaks présente comme des nouveautés. En revanche, Julien Assange est un imbécile pyromane. Qu'apportent ces révélations ? Rien. Que risquent-elles de produire ? De contribuer aux conflagrations et à la méfiance. En langage diplomatique, on est souvent cru, sans que cela engage pour autant les États, et il est courant d'envisager toutes les issues. Il faut faire la part des choses entre les pneumatiques diplomatiques et les décisions réellement prises. Le jeune soldat américain qui a joué au hacker va faire beaucoup de prison. Des dizaines d'années au moins. Je ne pleurerai pas sur son sort. Quelqu'un qui fragilise la sécurité du monde entier simplement parce qu'il veut faire le malin et se sent tout-puissant mérite une sanction exemplaire, d'autant que cet abruti, relayé par Assange et son wikileaks, a dévoilé les noms d'une série d'individus au risque de porter gravement atteinte à leur sécurité.