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Europe - Page 22

  • Oui à la Turquie

    Attention, je n'ai pas exprimé là un avis personnel (bien que mes lecteurs connaissent mes préjugés plutôt favorables à ce pays en vue d'une adhésion  à l'Europe) : Oui à la Turquie est en réalité du blog de Michel Rocard, Ariane Bonzon et Joël Roman. Je viens d'y faire un tour. Première remarque : au niveau de la validation des messages, ils n'ont pas l'air d'être des rapides. S'ils veulent que le blog s'anime, il y a un effort à faire : rien de plus agaçant que d'attendre 3 à 4 jours la validation de son commentaire.

    J'ai lu tout dernier article de Michel Rocard , Quelle Europe : je partage certaines de ses observations. Michel Rocard fait partie de la petite minorité en France qui défend une intégration européenne à plusieurs niveaux, par groupes restreints si c'est nécessaire. En somme, une Europe évoluant par cercles concentriques.

    Je suis d'accord avec cette manière de voir, parce que c'est la seule viable à terme. Nous risquons autrement une paralysie des institutions, et, in fine, de devenir une simple zone de libre-échange. J'ajouterai toutefois une remarque à la position de Michel Rocard : il faut, si l'Europe avance par cercles concentriques, que l'Allemagne et la France fassent toujours partie du 1er cercle. Rocard n'est pas très optimiste sur une telle évolution. En fait, elle pose un problème : peut-elle être défendue par un parti pro-européen. Je pense qu'il ne faut pas mettre en avant le caractère restreint du groupe de pays, mais plutôt les points de convergence et ce sur quoi on peut organiser un pool. Le rejoint ensuite qui veut.

    J'en viens maintenant à la Turquie : dès lors que l'Europe se décline en cercles, il devient moins problématique d'intégrer la Turquie. En fait, tout dépend de ce que l'on inscrit dans chaque cercle. Je ne suis pas sûr d'être d'accord avec Michel Rocard pour exactement les mêmes raisons que lui, et, très certainement, j'ai sans doute plus d'arrière-pensées que ce dernier. Si le premier cercle de l'Europe est juste une zone de libre-échange des marchandises, alors oui, on peut intégrer la Turquie.

    Mais moi, j'aimerais poser quelques questions qui fâchent : dans quels cercles plaçons-nous, par exemple, la libre-circulation des personnes ou encore la redistribution des fonds structurels européens ?

    L'Union européenne représente 495 millions d'individu. La Turquie en compte 70 millions. Intégrer la Turquie, ce serait accroître d'un coup de plus de 10% la population de l'UE.

    Rocard a mis en avant l'atout géo-stratégique que la Turquie représente pour l'Europe, en raison de sa proximité immédiate avec de nombreux pays, souvent instables et/ou despotiques, disposant de très grosses réserves de pétrole et de gaz. C'est un raisonnement à court-terme : primo, parce que je ne considère pas le gaz ni le pétrole comme des énergies d'avenir, et que l'on peut espérer que d'ici moins de 50 ans, l'Europe saura se passer de ces énergies. Secondo, la Turquie actuelle (du moins le pouvoir) me paraît surtout inféodé à l'Amérique, qui pousse de toutes ses forces (de longue date d'ailleurs) pour l'intégration de ce pays. Ensuite, il faudrait savoir ce qu'en pense la population turque, toute la population turque, et pas seulement les élites urbanisées. Se sentent-ils européens ? L'Europe ne peut être le fait de quelques décisions technocratiques entre gouvernements.

    Enfin, il est hors de question d'accepter une démocratie au rabais. François Bayrou, sur ce point, avait eu tout à fait raison de souligner le risque de dissolution du projet européen si l'on acceptait la Turquie en l'état.

    Pour ma part, je ne suis pas fermé à l'intégration de la Turquie, et je pense qu'invoquer les causes géographiques est un mauvais procès.

    Les relations avec l'Islam doivent par ailleurs être clarifiées. Rappelons que les autorités de la Mecque estiment qu'un musulman qui change de religion doit être puni de mort. La liberté religieuse, y compris de changer de religion, doit être très clairement établi dans la constitution turque, et dans les faits, en vue d'une adhésion. Les autorités islamiques en Turquie doivent aussi mettre au clair cet aspect par des fatwas appropriées.

    En dehors de cela, le fait est que la Turquie, comme le souligne Rocard, a fait, il est vrai, énormément de progrès, et que la plupart des réformes récentes vont toutes dans le bon sens. J'espère, que ce sur ce sujet, le MoDem saura aplanir les angles en adoptant une position modérée.

  • De la pub pour l'Europe

    Lu sur le site du MoDem et relayé, cet excellent commentaire de "cyd 64". J'ai souvent dit sur ce blog que un grand nombre d'hommes politiques français jouaient un double-jeu avec l'Europe, à la notable exception de Bayrou, et, plus généralement, les anciens de l'UDF. Tout récemment, j'écrivais encore que j'avais voté OUI en 2005 au TCE, tout en étant exaspéré par l'arrogance et l'absence d'honnêteté des partisans du OUI à l'exception de Bayrou et des UDF. L'auteur du commentaire répondait à un article du site issu du blog Europe au quotidien.

    Je me retrouve donc bien dans le point de vue que je vais exposer ci-dessous :

    Madame, Monsieur, Jean-Dominique Giuliani, entendu sur France Info lundi 30 juin : "Les hommes politiques nationaux devraient consacrer la moitié de leur discours à l'Europe" C'est vrai mais c'est irréalisable. Il ne faut pas oublier que les hommes politiques parlent avant tout de ce qui les fera élire ou ré-élire. Et une qu'on a reporté la faute sur les autres, on est sûr que rien ne va changer, que l'image de l'Europe vue par les citoyens au travers des médias sera toujours celle des contraintes (quotas de pêche, le taux Euribor qui fixe le niveau des remboursements des prêts à taux variable, etc.). Ainsi, il sera toujours plus facile aux hommes politiques nationaux de dégrader l'image de l'UE et de se poser en défenseur des intérêts nationaux contre l'Europe plutôt qu'en acteur de l'Europe (exemple : Nicolas Sarkozy qui fait des propositions en sachant qu'elles sont incompatibles avec les règles de l'UE, proposition qui est ensuite logiquement refusée par l'UE ; message transmis : "Je voulais bien aider les français mais l'UE ne me laisse pas faire", ou autre exemple : l'Irlande qui refuse le traité simplifié de Lisbonne alors que ce pays doit une grande partie de sa croissance des années passées à l'UE). Pourtant, une image ça se construit, ça se travaille. Voici deux pistes qui pourraient être suivies : 1. Pourquoi, à l'instar des entreprises, l'UE ne ferait-elle pas de communication ou publicité sur tout ce qu'elle fait de positif ? Quelque part, l'UE est dans la même position que les entreprises car sa survie (par le biais des contributions versées par les Etats) à terme dépend de son acceptation par les citoyens. Un budget de promotion entre 0,1 et 1 % du budget européen serait un investissement sur l'avenir. Si on ne le fait pas, la tendance actuelle se renforcera et on verra de plus en plus de citoyens rejeter leur intégration à l'Europe par méconnaissance de ce qu'elle leur apporte, ou de dirigeants se faire mousser en se posant en défenseur des intérêts nationaux contre l'UE. L'UE n'est pas "naturelle", elle ne pourra pas exister si son intérêt n'est pas perçu par ses citoyens. 2. Les élus européens ont également leur responsabilité. Ils n'existent aux yeux des citoyens qu'au moment des élections. Une fois cette étape franchie, ils sont quasiment absents des médias, alors qu'une grande partie de leur travail devrait consister à défendre la politique débatue au sein de l'UE, à expliquer leur position et à rendre des comptes sur les choix qui sont faits par les institutions européennes. La constitution aurait due être défendue becs et ongles par les élus européens plutôt que de laisser les hommes politiques nationaux s'en emparer et les citoyens juger cette constitution pour sanctionner leurs élus nationaux. Je suis Européen, je me sens Européen, alors lorsque le processus d'intégration trébuche, ça me fait mal, je le ressens comme un échec personnel. Mais si j'ai un message à faire passer aux responsables européens, c'est de ne rien attendre des hommes politiques nationaux et de vous prendre en main car la survie de l'UE en dépend. En attendant, je vous soutiens entièrement sur la construction européenne, bravo et merci pour votre action

  • Problématiques wallones, problématiques françaises

    Je me suis rendu tout récemment sur le site du MCC (Mouvement des Citoyens pour le Changement), un mouvement centriste et démocrate belge qui est membre du PDE et de l'ADLE, comme le MoDem. J'y ai trouvé des analyses très lucides et raisonnables sur la Wallonie, avec des problématiques souvent similiaires aux nôtres, en France. J'aime beaucoup leur manière d'envisager les choses : nulle démagogie envers les Flamands. Au contraire, le MCC reconnaît qu'il y a un déséquilibre entre les moyens avec lesquels vit la Wallonie, et son niveau de vie.

    On trouve sur le site une excellente formule  de Robert Deschamps, un professeur d'Université à Namur :

    «La Wallonie vit pour l'instant au-dessus de ses moyens mais en-dessous de ses capacités.»

    On pourrait appliquer à merveille cette formule à la France...

    Je recopie ici le constat du MCC :

    L’écart de développement entre le Nord et le Sud du pays ne cesse de s’accroître. Dans certaines familles wallonnes et bruxelloises, le chômage se transmet quasiment de génération en génération et le travail au noir devient presque systématique pour les emplois peu qualifiés. Des sous-régions entières tombent dans le délabrement.C’est un drame pour les Wallons, un handicap pour les Francophones, et une menace pour l’Etat belge.

    Depuis le milieu des années nonante, certains décideurs ont pris conscience de l’urgence d’agir pour le développement économique et social de la Wallonie.

    Dix ans plus tard, et malgré les efforts récemment menés notamment dans le cadre du Contrat d’avenir pour la Wallonie, force est de constater que la Wallonie est toujours en retard de développement par rapport aux régions voisines.

    L’analyse des indicateurs de niveau de vie (Produit Intérieur Brut par habitant), d’emploi (chômage), d’exportation et d’investissement montre que la Wallonie reste durablement à la traîne tant par rapport à la Belgique (donc à la Flandre) que par rapport à l’Europe.

    Le mal wallon peut ainsi se caractériser par :

    * La faiblesse de l’investissement et des exportations;
    * L’insuffisance de l’emploi dans le secteur productif ;
    * Un taux de chômage 2,5 fois plus élevé qu’en Flandre ;
    * Une absence de politique de reconversion industrielle dans certains secteurs et dans certaines sous-régions de la Wallonie ;
    * Une inadéquation de la formation aux besoins de l’industrie et des services ;
    * Un investissement insuffisant en matière de recherche et de développement ;
    * Une faible densité du réseau entrepreneurial, des indépendants, des PME et des PMI.

    D'un point de vue belge, les Wallons représentent 33% de la population, ne produisent que 23% de la richesse nationale, mais bénéficient (grâce notamment aux transferts de solidarité) de 30% du revenu national.

    D'un point de vue européen, si le Produit Intérieur Brut (P.I.B) par habitant est de 100 en moyenne pour l'Union européenne, le P.I.B wallon se situe à 79, celui de la Flandre à plus de 110.

    Cette situation est un drame pour les Wallons, un handicap pour les Francophones, et une menace pour l’Etat belge.

    Bruxelles présente aujourd’hui le paradoxe d’être une région parmi les plus riches d’Europe mais dans le même temps de vivre une dualisation croissante de sa population. En effet, si ses indicateurs économiques sont en apparence nettement plus favorables, ses indicateurs sociaux montrent quant à eux que l’écart entre très riches et très pauvres s’agrandit.

    Si beaucoup d’efforts ont déjà été faits, il ne reste pas moins que Bruxelles continue de vivre, à l’instar de beaucoup d’autres grandes villes, les difficultés des grands pôles urbains : dévitalisation de certains quartiers, quartiers « difficiles », manque de logements salubres, dégradation délinquante de l’espace public, augmentation du sentiment d’insécurité, …

    En Région bruxelloise, le taux d’activité est de 65%. Il y a plus de 75000 demandeurs d’emploi et on estime à 25000 le nombre de minimexés. En ce qui concerne la sécurité en Région bruxelloise, près de 150 000 délits sont enregistrés chaque année (malgré une baisse ces dernières années). Outre la sécurité, le logement, la mobilité et la propreté constituent des réels problèmes pour les Bruxellois sans parler du travail au noir pour les emplois peu qualifiés.

    Bruxelles est aujourd’hui la capitale de l’Europe, la capitale de la Belgique et la capitale de la Flandre. Si elle est aspirée par sa vocation internationale, elle est également coincée dans ses 19 communes, coupée de sa périphérie, coupée de son hinterland wallon et flamand. Cette position entraîne, à l’image des éternels bouchons le matin, une lente mais sûre asphyxie de Bruxelles…

    Bruxelles doit aujourd’hui relever 3 défis majeurs : développer une ville vraiment humaine pour tous ses habitants, renforcer son rôle de capitale de tous les Belges, renforcer sa vocation internationale.


    La Wallonie et Bruxelles sont situées au cœur de l’Union européenne. Elles doivent tenir compte du nouvel environnement que constitue l’Europe à vingt-cinq (et bientôt à vingt-sept). Elles peuvent tirer profit de ces marchés mais ont besoin de réformes pour faire face à une concurrence accrue.

    Sans changements culturel et politique rapides et sans mesures radicales, les hommes et les femmes de Wallonie et de Bruxelles se verront imposer leur destin.

    Notre ambition :
    développer durablement les richesses en Wallonie et à Bruxelles:
    « Un paradis social ne se construit pas sur un désert économique » ; il faut soutenir l’esprit d’initiative, remettre en avant le goût pour l’effort et tirer profit du grand marché européen. Les gisements du futur ne sont plus dans notre sol. Ils dépendront toujours plus de notre matière grise, de la créativité, de l’innovation, et du développement technologique. L’enseignement doit être adapté et les qualifications améliorées. Les indépendants, les PME et les PMI doivent être favorisées.

    Notre conviction est que l’on ne construit pas de paradis social sur un désert économique. Le développement durable de nos Régions passe par une économie forte, compétitive et régulée pour garantir la prospérité et la solidarité pour tous.

    Nos objectifs pour une Wallonie et une région de Bruxelles fortes au cœur de l’Europe consistent à :

    1. Doper l’activité économique, stimuler l’investissement et développer l’esprit d’entreprise

    Nous avons besoin d'une véritable stratégie de développement et d’expansion économique. Afin d’amener nos performances économiques au niveau de la moyenne européenne ou mieux, au niveau des régions ou des pays les plus performants qui nous entourent, nous proposons :

    * La reconstruction de notre espace économique et industriel par l'élévation du taux général d'investissement interne et externe, en particulier dans le secteur de production de biens et de services à haute valeur ajoutée;
    * L’activation du capital risque pour financer l’émergence des start-up;
    * La maîtrise et la réduction des coûts directs et indirects de production;
    * L'intensification et la concentration des moyens matériels et humains affectés à la recherche-développement;
    * L'accroissement de la flexibilité du marché du travail et de la mobilité des travailleurs dans le respect des personnes et de la vie de famille;
    * L'augmentation des parts de marché à l’exportation ;
    * La valorisation du travail des indépendants.

    Nous affirmons que la lutte contre le chômage et contre le travail au noir passe aussi par la promotion et le développement du travail indépendant. Il faut miser sur les indépendants et les très petites entreprises (TPE), en valorisant la réussite et non en les culpabilisant notamment par des tracasseries administratives et fiscales. Nous sommes convaincus que le recours aux indépendants est un des meilleurs moyens de stimuler ce qui manque le plus chez nous: « l'imaginer » et « l'oser ».
    Tous ceux qui désirent créer leur propre emploi ou voler de leurs propres ailes doivent être encouragés et formés, notamment en matière de gestion. Leur statut social doit aussi être amélioré et modernisé. Les compétences dans l’art et l’artisanat doivent également être valorisées.
    Il faut élargir l’octroi des aides dont bénéficient les demandeurs d’emploi désireux de créer leur propre travail à tous ceux qui, jeunes ou moins jeunes, cadres ou salariés, souhaitent se lancer dans l’aventure de la création d’entreprise.

    Trop souvent encore et malgré les efforts de ces dernières années, les indépendants, les PME et les PMI renoncent à embaucher du personnel en raison de la surcharge de travail administratif et de coûts que cela impose. D’une manière générale, il faut alléger drastiquement et rationaliser les charges administratives imposées aux entreprises et aux indépendants. Il est également indispensable de revoir en ce sens le financement de la sécurité sociale.

    Cela ne vous rappelle pas quelque chose, vous ? Quasiment le même programme que nous, au MoDem. Cela ne va pas être très difficile de construire un programme commun aux européennes...

  • Du Kosovo à l'Ossétie...

    Pas beaucoup de temps pour écrire quelques réflexions sur l'Ossétie, mais simplement cette remarque : comment, nous autres Européens, allons-nous pouvoir ne serait-ce qu'argumenter auprès des Russes pour demander le respect de l'intégrité territoriale de la Géorgie après avoir alllègrement laissé être décepée la Yougoslavie puis la Serbie ?

    A témoin la désastreuse position de la France et de la majorité des Européens sur le Kosovo dont nous avons reconnu bien trop vite l'indépendance, alors même que l'UCK est manifestement en grande partie une tête de pot pour l'islamisme radical et pour les maffias de toutes sortes ?

    De ce fait, il sera difficile de faire entendre raison aux Russes, aux Abkhazes et aux Ossètes : ces derniers pourront toujours faire valoir la libre détermination des peuples à disposer de leur sort...

     

  • Bernard Lehideux salue l'accord sur le travail intérimaire en Europe

    lehideux90.jpgAccord sur le temps de travail : " Les conditions de travail des salariés ne doivent pas être une variable d'ajustement". "Il faut féliciter la présidence slovène d'avoir abouti à un accord sur ce texte qui comble un vide juridique au niveau de l'Union. L'égalité de traitement dès le premier jour pour les travailleurs temporaires est un progrès non négligeable". Mais Bernard Lehideux, coordinateur ADLE au sein de la commission emploi et affaires sociales du Parlement européen, regrette que cette avancée ait été obtenue à la suite d'un marchandage sur la directive temps de travail. "Je comprends les contraintes du Conseil : la négociation est globale, et ce que l'on gagne d'un côté on le perd de l'autre. Mais le marchandage a ses limites : la position commune du Conseil sur le temps de travail est très en retrait de la 1ère lecture du Parlement. Le rapport Cercas avait pourtant obtenu une large majorité, et représentait un bon équilibre entre la protection des salariés et le besoin de flexibilité des entreprises. Cette directive doit être un signal fort sur le modèle social européen que nous souhaitons défendre, et je refuserai que les conditions de travail des salariés en soient la variable d'ajustement".

  • Nathalie Griesbeck appelle à la poursuite du processus de pacification des Balkans

    griesbecksmall.jpgNathalie Griesbeck, Députée européenne MoDem Grand Est et Conseillère générale de la Moselle salue l'arrestation de Radovan Karadzic présumé être l'un des plus grand criminel de guerre coauteur du génocide atroce qui referme le 20ème siècle. "Cette arrestation, qui doit maintenant se poursuivre par une procédure juridictionnelle devant le Tribunal Pénal International, constitue un événement majeur dans le processus de pacification des Balkans" a indiqué Nathalie Griesbeck. "L'Union européenne, construite historiquement sur les cendres de la guerre par les membres fondateurs, doit constituer un exemple pour ces peuples déchirés. Nous avons la responsabilité d'accompagner les citoyens des Balkans vers la création de véritables Etats de droit, respectueux des libertés individuelles, afin de préserver ensemble une paix durable sur notre continent" a indiqué Nathalie Griesbeck.

  • Non irlandais : un droit de retrait volontaire

     Cinquième (et dernière) partie de l'analyse de Valérie Sachs sur les conséquences du Non irlandais au Traité de Lisbonne

    Un droit de retrait volontaire


    La possibilité de retrait volontaire est une référence au « droit à la particularité » hégélien. Ce droit marque la limite d’une intégration supranationale, il est la traduction de ce que Jean-Marc Ferry appelle « la liberté négative fondamentale des Etats ».
    L’article I-60 du Traité constitutionnel repris dans le Traité de Lisbonne prévoyait que « tout Etat membre peut décider, conformément à ses règles constitutionnelles, de se retirer de l’Union ». Le schéma communautaire s’inscrit ici dans le droit des peuples. Le droit de faire sécession, non prévu dans le cadre d’un Etat fédéral mais possible au sein d’une Confédération, confirmerait la maturité nouvelle de l’Union.
    Les traités communautaires existants ne permettent d’appliquer ni la lettre des dispositions de la Convention de Vienne sur le droit des traités (article 54), ni l’esprit. L’Union ne se reconnaît pas le droit d’exclusion même en cas de violation des valeurs fondamentales.
    Dans une Europe à vingt-sept, en complément de la procédure d’adhésion, un dispositif permettant à un Etat membre de quitter volontairement l’Union semble indispensable. Le choix d’appartenance se répète, se confirme, et doit s’équilibrer d’un droit de quitter l’Union.

  • Non irlandais : la charte des droits fondamentaux

     Quatrième partie de l'analyse de Valérie Sachs sur les conséquences du Non irlandais au Traité de Lisbonne

    La charte des droits fondamentaux5

     

    La Charte est une déclaration politique solennelle qui actuellement n’a de valeur contraignante ni pour la Cour ni pour les autres institutions, même si celles-ci ont formellement accepté d’y être soumises. Elle constitue un catalogue de référence, l’un des instruments auquel la Cour de Justice peut se référer, mais qui ne prime pas. Son Préambule énonce les valeurs qui fondent l’Union et les objectifs des traités. Le Traité de
    Lisbonne en a repris le texte sans en modifier la substance.
    Ce texte, mondialement envié, soucieux de protéger le législateur comme le citoyen, contribue à la construction d’une identité européenne, d’une Europe politique fondée sur des valeurs communes. « Elle vient enrichir la panoplie des symboles européens évocateurs et générateurs d’identification. »6
    La Charte réussit la synthèse des droits fondamentaux communs à l’ensemble des Etats membres, les codifie et en déduit l’« intérêt commun ». Au sein de l’Union, les droits fondamentaux sont essentiellement protégés par la technique jurisprudentielle des principes généraux du droit qui n’offre ni une vision d’ensemble ni une accessibilité garantie des droits.
    L’essentiel de la Convention Européenne des Droits de l’Homme est repris concernant les droits civils et politiques (libertés traditionnelles et droits de procédure) ainsi que l’acquis communautaire résultant du droit positif, en particulier les instruments de droit dérivé et la jurisprudence de la Cour de Justice des Communautés Européennes (droits du citoyen, des administrés à l’égard de l’administration et principes de la non-discrimination (article 21), de la protection de la santé (article 35), de l’environnement (article 37) et des consommateurs (article 38) doivent être intégrées dans toutes les politiques de l’Union).
    Sur le volet social, son approche est plus minimaliste (huit droits sur cinquante-quatre). Le consensus ne s’est fait qu’autour du droit à l’information et à la consultation des travailleurs au sein de l’entreprise (article 27), à la protection en cas de licenciement injustifié (article 30), à des conditions de travail justes et équitables (article 31), de l’interdiction du travail des enfants (article 32), de la protection de la vie familiale et de la vie professionnelle (article 33) ou du droit à la sécurité et à l’aide sociale (article 34). Le droit au travail n’est pas mentionné et est remplacé par un droit d’accès aux services de placement (article 29), le droit à un revenu minimum n’est pas prévu, et le droit de grève est un moyen d’action collective parmi d’autres (article 28).

    5 Le Conseil européen de Cologne de juin 1999 a inauguré le recours à la méthode conventionnelle.
    6 GISCARD D’ESTAING (Valéry), discours du 10 octobre 2001 : le Président avait envisagé la Charte en préambule.

  • Non irlandais : un référendum européen ?

    Troisième partie de l'analyse de Valérie Sachs sur les conséquences du Non irlandais au Traité de Lisbonne

    Un référendum européen


    Je reprends la proposition d’un référendum européen que j’avais défendue lors du colloque de l’UDF sur l’Europe en mai 2006, déjà développée dans un mémoire intitulé « Vers une Europe politique », soutenu à l’Institut des Hautes Etudes Internationales en novembre 2002.
    Faire voter tous les citoyens européens, le même jour, à l’occasion des prochaines élections européennes de 2009, assurerait au débat une dimension européenne, à la ratification du texte un réel poids politique, renforcerait la symbolique du projet et en garantirait la légitimité. Le recours à un référendum européen libérerait le débat européen des préoccupations nationales et esquisserait les contours d’un espace
    public européen commun. Cette proposition respecte l’esprit du Général de Gaulle en 1949, d’Altiero Spinelli en 1984 ou du président de la Convention, Valéry Giscard d’Estaing.
    Nous avons un problème franco-français avec le référendum : la déviance bonapartiste du concept, l’approche gaullienne qui lie le résultat à la poursuite ou non du mandat présidentiel. Mais nous ne sommes pas les seuls. L’électorat français, néerlandais, aujourd’hui irlandais a témoigné de ses inquiétudes, de ses peurs en l’avenir de l’Union jusqu’à refuser sa confiance à ses dirigeants nationaux. Cette défiance est aussi la conséquence de la vision donnée par les gouvernants successifs qui ont utilisé l’Union européenne comme bouc émissaire, et exploité à leur profit l’image d’une machine autonome et incontrôlable.
    Une nouvelle tentative de ratification référendaire pour l’Irlande serait une consultation tout aussi incertaine et politiquement à risque que la première. Mais le message qui en résulterait serait dramatique car illustrerait, une fois encore, les « marchandages » entre partenaires européens pour acheter un second OUI à l’Irlande. Rien de valorisant et mobilisateur pour les peuples !

  • Hommage à Geremek

    Je n'ai pas eu la possibilité d'écrire une note longue pour Borislaw Geremek, mais sa disparition m'a beaucoup touché. Avec Vaclav Havel et François Bayrou, c'était l'un de mes trois hommes politiques favoris en Europe.

    Un homme courageux et droit, qui a été de toutes les luttes pour la liberté. L'ADLE l'avait proposé d'en faire le premier président de l'Europe réunifiée en 2003. Il avait alors recueilli plus de 200 voix. Par esprit de système, la majeure partie des députés conservateurs et des députés de gauche avaient empêché cette élection. Dommage, une occasion rare ratée.