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De la pub pour l'Europe

Lu sur le site du MoDem et relayé, cet excellent commentaire de "cyd 64". J'ai souvent dit sur ce blog que un grand nombre d'hommes politiques français jouaient un double-jeu avec l'Europe, à la notable exception de Bayrou, et, plus généralement, les anciens de l'UDF. Tout récemment, j'écrivais encore que j'avais voté OUI en 2005 au TCE, tout en étant exaspéré par l'arrogance et l'absence d'honnêteté des partisans du OUI à l'exception de Bayrou et des UDF. L'auteur du commentaire répondait à un article du site issu du blog Europe au quotidien.

Je me retrouve donc bien dans le point de vue que je vais exposer ci-dessous :

Madame, Monsieur, Jean-Dominique Giuliani, entendu sur France Info lundi 30 juin : "Les hommes politiques nationaux devraient consacrer la moitié de leur discours à l'Europe" C'est vrai mais c'est irréalisable. Il ne faut pas oublier que les hommes politiques parlent avant tout de ce qui les fera élire ou ré-élire. Et une qu'on a reporté la faute sur les autres, on est sûr que rien ne va changer, que l'image de l'Europe vue par les citoyens au travers des médias sera toujours celle des contraintes (quotas de pêche, le taux Euribor qui fixe le niveau des remboursements des prêts à taux variable, etc.). Ainsi, il sera toujours plus facile aux hommes politiques nationaux de dégrader l'image de l'UE et de se poser en défenseur des intérêts nationaux contre l'Europe plutôt qu'en acteur de l'Europe (exemple : Nicolas Sarkozy qui fait des propositions en sachant qu'elles sont incompatibles avec les règles de l'UE, proposition qui est ensuite logiquement refusée par l'UE ; message transmis : "Je voulais bien aider les français mais l'UE ne me laisse pas faire", ou autre exemple : l'Irlande qui refuse le traité simplifié de Lisbonne alors que ce pays doit une grande partie de sa croissance des années passées à l'UE). Pourtant, une image ça se construit, ça se travaille. Voici deux pistes qui pourraient être suivies : 1. Pourquoi, à l'instar des entreprises, l'UE ne ferait-elle pas de communication ou publicité sur tout ce qu'elle fait de positif ? Quelque part, l'UE est dans la même position que les entreprises car sa survie (par le biais des contributions versées par les Etats) à terme dépend de son acceptation par les citoyens. Un budget de promotion entre 0,1 et 1 % du budget européen serait un investissement sur l'avenir. Si on ne le fait pas, la tendance actuelle se renforcera et on verra de plus en plus de citoyens rejeter leur intégration à l'Europe par méconnaissance de ce qu'elle leur apporte, ou de dirigeants se faire mousser en se posant en défenseur des intérêts nationaux contre l'UE. L'UE n'est pas "naturelle", elle ne pourra pas exister si son intérêt n'est pas perçu par ses citoyens. 2. Les élus européens ont également leur responsabilité. Ils n'existent aux yeux des citoyens qu'au moment des élections. Une fois cette étape franchie, ils sont quasiment absents des médias, alors qu'une grande partie de leur travail devrait consister à défendre la politique débatue au sein de l'UE, à expliquer leur position et à rendre des comptes sur les choix qui sont faits par les institutions européennes. La constitution aurait due être défendue becs et ongles par les élus européens plutôt que de laisser les hommes politiques nationaux s'en emparer et les citoyens juger cette constitution pour sanctionner leurs élus nationaux. Je suis Européen, je me sens Européen, alors lorsque le processus d'intégration trébuche, ça me fait mal, je le ressens comme un échec personnel. Mais si j'ai un message à faire passer aux responsables européens, c'est de ne rien attendre des hommes politiques nationaux et de vous prendre en main car la survie de l'UE en dépend. En attendant, je vous soutiens entièrement sur la construction européenne, bravo et merci pour votre action

Commentaires

  • Très bon commentaire, très bon point!

    Merci à Claudio pour la tribune d'origine (même si nous ne sommes pas d'accord sur l'application des Traités de Maastricht, Nice et Amsterdam), à Cyd 64 pour le commentaire et à l'Hérétique d'avoir repris et fait la pub pour cette idée!

  • Oui, Claudio a raison de soulever certaines incohérences.
    Lors des dernières élections municipales, grand fut mon étonnement, en constatant que le programme d'un certain parti farouchement opposé à l' Europe, consistait à un strict copier/coller de textes Européens, à la virgule pret!!!
    Ainsi, très peu nombreux sont ceux qui savent que les mesures prises dans la lutte contre la discrimination au travail émanent de l'Europe et non pas du National, et que de nombreux établissements scolaires sont financés par des fonds Européens, etc...
    Effectivement, il est du ressort des Etats de diffuser les informations, mais le faire priverait certains d'une "boite à projets".
    L'idée que le devoir informatif provienne directement de l'Europe et non plus des Etats me parait donc etre une très bonne idée.

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