Il était une fois un petit chaperon bosniaque toujours vêtu de rouge qui vivait dans un riant petit village du nom de Srebrenica. La contrée n'était toutefois pas si paisible en raison de la présence d'une vilaine créature, un grand méchant loup, aussi noir que Serbe, qui rôdait dans les bois avoisinants.
Toutefois, de gentils chasseurs angles, germains, gaulois et même du grand continent au-delà des mers occidentales, étaient déterminés à traquer le vilain grand méchant serbe loup, et comme ils trouvaient que les fusils ne suffisaient pas, ils avaient ramené quelques canons.
Le petit chaperon bosniaque et grand-mère Qaeda, son aïeule, qui détestaient le grand méchant loup serbe, avaient un mot de passe quand elles désiraient se retrouver, afin de se retrouver : «tire avec la gâchette et Sebrenica cherra».
Le gentil petit chaperon bosniaque et la débonnaire grand-mère Qaeda avaient trouvé un procédé pour déloger le grand méchant loup serbe de ses bois : elles hurlaient «au loup !» à tout bout de champ pour pousser les chasseurs, angles, saxons, germains et gaulois à partir en battue.
Le grand méchant loup serbe qui l'avait mauvaise de se faire tirer tout le temps dessus finit un jour par s'énerver. Il profita de ce que le gentil chaperon bosniaque portait une galette à sa Mère-Grand (dans laquelle elle avait planqué des explosifs, des grenades, du TNT, et cetera) pour suivre la bonne petite fille soucieuse de la santé de son aïeule, et, profitant de l'absence de Grand-Mère Qaeda, il prit la place de cette dernière dans son grand lit et contrefit la voix de la vieille.
Le gentil petit chaperon bosniaque, tout content de livrer sa galette de TNT, ne prit garde que la voix de Grand-Mère Qaeda avait changé, et se fit dévorer toute crue. Toutefois, elle avait eu le temps de hurler une dernière fois "Au loup !" . Les gentils chasseurs angles, saxons, germains, gaulois et du Grand Continent rappliquèrent donc ventre à terre et capturèrent le Grand méchant loup. Ils le dépecèrent, ce qui permit au gentil chaperon bosniaque et à la débonnaire Grand-Mère Qaeda (que le loup avait bâffrée au passage) de sortir saines et sauves comme si de rien n'était.
Grand-Mère Qaeda, particulièrement reconnaissante envers les chasseurs du Grand Continent, les remercia en les aidant à détruire deux horribles tours qui défiguraient vilainement le paysage de leur bonne cité de Manna-Hatta, une magnifique ville aux nombreuses collines sur un beau fleuve. Le petit chaperon bosniaque apporta modestement sa contribution à ce grand oeuvre en offrant à la débonnaire Grand-Mère Qaeda une belle galette afin de lui donner du courage dans une tâche d'une telle ampleur.
Est-ce qu'elle n'est pas belle la morale ? Il faudra aussi que je vous parle des trois petits cochons kosovars et du grand méchant loup serbe (encore !). Comme j'aime bien les contes, j'en ai quelques autres en réserve, de ce tonneau.
Je dédie cette gentille petite fable à l'OTAN, au TPYI et plus généralement aux Européens.
Je remercie Catherine Mouradian pour m'avoir offert ces deux livres fort instructifs dont je me suis largement inspiré :
comment le Jihad est arrivé en Europe et le dossier caché du génocide de Srebrenica.